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Citations de Francis Carco (124)


à m'laisser voir par les bonnes gens du quartier qui payaient cinquante centimes le droit d'm'examiner.
Bob le reprit :
- T'oublies d'nous dire que l'soir tu t'expliquais sur les fortifs'.
- J' m'habillais en petite fille
- Et alors ? demandai-je.
- Alors il y a eu une rafle j'ai été mené à la Tour où les toubibs s'sont aperçus que j'étais un homme. On un tout un rapport sur moi, vous savez ! Et il est venu des chirurgiens d'la Faculté. Quelle histoire ! Ils en étaient sonnés, les types, de constater mon cas. Ils étaient après moi. Ils s'parlaient, ils m'tripotaient
- J't'ai pas dit d'raconter des saletés, grogna Bob. Ensuite ?
- Ben, j'suis été livré aux chirurgiens, poursuivit M. Léon. Ils ont cousu, retaillé, recousu. Pendant trois mois. C'est quelque chose.
- Et l'résultat ?
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Jamais les mortes ne reviennent
  
  
  
  
Jamais les mortes ne reviennent
Elles dorment sous les lilas
Où les oiseaux chantent ma peine
Sous les lilas qu'on a mis là…
Les jours s'en vont et les semaines
Ô mes amours, priez pour moi
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ADIEU

Si l'humble cabaret noirci,
Par la pluie et le vent d'automne
M'accueille, tu n'es plus ici...
Je souffre et l'amour m'abandonne
Je souffre affreusement
Le jour
Où tu es partie, j'appris à rire.
J'ai depuis pleuré, sans amour,
Et vécu tendrement ma vie.

Au moins garde le souvenir,
Garde mon cœur, berce ma peine !
Chéris cette tendresse ancienne
Qui voulut, blessée, en finir.

Je rirai contre une épaule,
D'autres baisers me suffiront.
Je les marquerai de mes dents,
Mais tu resteras la plus belle...
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Mieux valait alors ne point trop insister



           Mieux valait alors ne point trop insister. Verlaine, que l'ivresse plongeait dans une espèce de désespoir, refusait qu'on l'accompagnât. Ceux qui le suivaient à distance, l'entendaient déclamer :
           — Comme ça te paraîtra drôle quand je n'y serai plus ce par quoi tu as passé ! Quand tu n'auras plus mes bras sur ton cou, ni mon cœur pour t'y reposer, ni cette bouche sur tes yeux… Parce qu'il faudra que je m'en aille très loin… un jour !
           — Voyons, qu'est-ce qu'on vous a fait ? s'informait un agent qui — par ordre du Préfet de Police — avait pour mission de ramener Verlaine chez lui.
           Brandissant son bâton, Paul refusait de répondre, ou, quelquefois, crevant de détresse et s'accrochant piteusement à un réverbère, il gémissait :
           — Rimbaud !
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AU SON DE L'ACCORDÉON



extrait 2

Il jouait un air triste et tendre
Avec de longs gargouillements
Et l'extase jointe au tourment
Y faisait, pour qui sait entendre,
Tournoyer mille enchantements.

Qui veut aimer souffre d'attendre.
J'ai trop souffert à mes vingt ans
Pour qu'au musette, en l'écoutant,
L'accordéon qui tant est tendre
Et rauque inexorablement,
Ne me permette de comprendre
Désormais qu'il est l'instrument
Des poètes, des cœurs à prendre
Et de mes mauvais garnements.
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AU SON DE L'ACCORDÉON



extrait 1

C'est au son de l'accordéon
Que Nénette a connu Léon
Et que j'ai rencontré Fernande.
Elle était mince, elle était grande :
Cheveux coupés, l'air d'un garçon.

Chacun sa part et sa légende.
J'ai pris Fernande au bon moment
Pour héroïne d'un roman,
Mais aujourd'hui je me demande
Si c'était vraiment pour Fernande
Et non pas pour l'accordéon
Que mon cœur battait pour de bon.
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Adieu, beaux jours lointains, enfance, bois enchantés! Adieu, fumées flottantes du soir, peupliers frissonnants, ruisseaux, sources d'eau vive, petites clairières! Adieu, fées invisibles! Je croyais vous aimer... Je croyais qu'à me retrouver parmi vous, cette autre vie qui fut la mienne apaiserait le sombre instinct qui me pousse au-devant des plus âpres déceptions. Ne me plaignez pas trop. Ces déceptions ne viennent qu'après de grandes joies ; elles en sont le prix et je suis encore prêt à le payer, sans discuter. Nous avons tous notre destin. Le mien n'est pas ici, (...)
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Ils recourent à diverses méthodes. Certains utilisent des suppositoires que se mettent des gamins, à bord, avant de descendre. D’autres fraudeurs se servaient des jarretelles que portaient des jeunes filles complices.
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Celui qui s'exprimait ainsi était un chétif, brun et espiègle écolier d'environ dix-sept ans, qui avait nom François de Montcorbier. Il habitait, rue Saint-Jacques, chez maître Guillaume de Villon, son oncle, le chapelain de Saint-Benoît-le-Bétourné, qui, l'ayant élevé, le logeait dans une petite chambre de sa maison, dite de la Porte Rouge, attenant à l'église, parmi les coffres, un dressoir, une table, un bassin de toilette, des escabeaux et de gros livres.
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L’Ombre
À André Rousseaux


Extrait 5

Une autre fois, dans ce quartier sinistre,
Nous nous sommes assis sur un banc, à la nuit,
Et le vent qui chassait la pluie,
Les globes des hôtels meublés,
Les marlous aux chandails humides,
Les filles qui nous regardaient
Accumulaient, autour de nous, les maléfices
Dont le cercle se rapprochait.
      Alors tu t'es mise à pleurer,
      À m'expliquer, sans élever la voix,
      Qu'un jour tu me délivrerais
      De ces larves qui sont en moi...
      Tu parlais et la pluie tombait.
      C'était la pluie qui te faisait pleurer,
      Comme un chagrin que rien n'apaise,
      Comme une peine inconsolée.
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L’Ombre
À André Rousseaux


Extrait 3

Un air d'accordéon s'achevait en hoquet.
On décrochait, l'une après l'autre, les lumières
Et le passant, à qui je demandais du feu,
Me tendait un cigare éteint.
Où me portaient mes pas, c'était la même histoire.
J'allais toujours vers les sifflets des trains,
Sur un grand boulevard trouble et peuplé de fantômes.

Là, j’attendais je ne sais qui, je ne sais quoi...
Mais les trains passaient en hurlant,
Et cette attente avait l'air d'un départ.
Tu es venue pour t'en aller.
Je t'ai pourtant conduite en ces lieux désolés
Et tu m'as dit : « Quoi que tu fasses,
C'est moi, dorénavant, que tu verras parmi tous ces fantômes.
      Tu me sentiras près de toi,
      Tu penseras que je suis morte
      Et jamais tu ne m'oublieras. »
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L’Ombre
À André Rousseaux


Extrait 2

Ce n'est pas toi. C'est tout ce que tu me rappelles :
Comme j'étais triste, avant de te connaître,
Comme je m'enfonçais, avec délices, dans ma tristesse.
En marchant dans les rues, en entrant dans les bars,
En suppliant la nuit les ombres de parler,
      Sans cesser d'errer et d'aller...


      Mais partout il était trop tard.
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L’Ombre
À André Rousseaux


Extrait 1

…Cependant tu n'étais qu'une fille des rues,
Qu'une innocente prostituée,
Comme celle qui apparut,
Dans le quartier de Whitechapel,
Un soir, à Thomas de Quincey
Et qu'il chercha, plus tard, sans jamais la trouver,
De porche en porche et d'hôtel en hôtel...
Il le raconte dans un livre.
C'est là, que pour la première fois, que je t'ai rencontrée.
Tu étais lasse et triste, comme les filles de Londres,
Tes cheveux conservaient une odeur de brouillard
Et, lorsqu'ils te voyaient à la porte des bars,
Les dockers ivres t'insultaient
Ou t'escortaient dans la rue sombre.
Je n'ai pas oublié l'effet que tu me fis
Dans ce livre désespéré,
Ni le vent, ni la pluie, ni le pavé qui luit,
Ni les assassins dans la nuit,
Ni les feux des estaminets,
Ni les remous de la Tamise
Entre ses mornes parapets...
Mais c'est après bien des années
Qu'une autre qui te ressemblait
Devait, le long des maisons grises,
Me faire signe et m'accoster.
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CHANSONS AIGRES-DOUCES

L'ILLUSION


Si le ramier gonfle une aile
Chatoyante au matin clair,
Le martinet, l’hirondelle —
Flèches folles — fendent l’air.

Il s’ébroue à la lumière
Qui le moire de reflets,
Et sa chanson coutumière
A l’accent que tu voulais.

*
Mais comment t’appellerai-je,
Toi qui, dans mes bras, souris :
Duvet plus frais que la neige,
Ramier tendre ou colibri ?

Tu n’avais pour me séduire,
Que ton beau regard distrait
Et que la fleur du sourire
Qui se dérobe et… s’offrait….

p.139-140
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Vers retrouvés (1910-1923)

CIRQUE

La lumière. Ses jeux mouvants
Et stridents. La clownesse.
Le bar anglais où bois Nénesse.
Quels sont les morts et les vivants ?

Happant d'un seul coup le trapèze,
L'homme rit. Gugusse est funèbre.
Le cheval tourne lentement.
Puis l'orchestre attaquant une musique anglaise,
Détend les nerfs allègrement.

Mais, doucement : c'est le moment
Où, flamme née de la ténèbre,
Un corps bondit et rebondit
Du haut décor sur le tapis
Où les clowns gras l'avaient prédit.
La musique reprend un air qui se trémousse,
Pour la jongleuse aux deux aisselles rousses,
Pour la danseuse qui attend son tour.
Hop ! c'est la joie et le supplice !
Des corps, sans sexe, que l'on sent complices
Vont se chercher, en rompant l'équilibre,
Qu'ils rétablissent,
Au roulement prolongé du tambour…

Amour, léger et tendre amour,
Est-ce toi qu'il délivre
Du lent tourment qui croît avec mes jours ?

p.217-218
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Que Marrières eût fait de la prison n'étonnait en rien le patron. En véritable Corse, il éprouvait au contraire une instinctive sympathie pour un homme "qui a eu des malheurs"...
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Sourire


J’écoute un remuement léger de feuilles fraîches,
Couché dans l’herbe, sur le dos ;
Et les rosiers fleuris font un mouvant rideau
Qui flambe et tremble sur la brèche.

Vieux murs, jardin désert, c’est près de vous, pourtant,
Que je viens m’endormir à l’aise
Puisqu’au fond la fadeur de vivre est si niaise
Que le rêve en est insultant.

Or, jusqu’à la nuit bleue et pleine de murmures,
Je suis resté, béant au ciel,
Car l’ombre avait un goût de lauriers et de miel,
D’abandon et de pêches mûres…

Mais quand la lune, au front du paisible horizon,
A ruisselé jusqu’à mes lèvres,
Je suis parti, gonflé de rancœurs et de fièvres,
Et j’ai regretté ma prison.

p.72
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Elle était de ces jeunes filles qui baissent pudiquement les yeux près des hommes, mais les tiennent grands ouverts brûlants et attentifs sur leur plaisir... Son secret: une immense faiblesse devant l'amour et la grâce même dans l'abandon.
Je ne l'ai jamais prise qu'offerte, à demi morte pour un baiser, pâmée, silencieuse.
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Et si jamais on met la patte dessus [l’assassin], cherchez pas, ce sera cause à la femme, comme toujours.
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— Non, fit-il, pas besoin. Si j'en veux une, j'l'aurai... quand ça m'plaira.
— Vous ne voulez pas m'écouter ?
— Mais je vous écoute, grasseya-t-il. Parole ! Qu'est-ce qu'il vous faut ?
— Eh bien, continuai-je, Louise n'est pas fautive. Je l'ai rencontrée par hasard, et accompagnée. Elle sortait du Nord-Sud. »
A cet instant, la porte de la rue livra passage à un vieil homme crispé sur une béquille.
« Tiens ! Voilà Gigolo ! » fit observer quelqu'un.
Gigolo, s'adressant -au patron, désigna son pied gauche bandé et, sur un ton geignard :
« J'ai sorti ce matin d'l'hosto, commença-t-il. T'as rien pour moi ?
— On va t'donner une soupe, répondit le patron...
— Et j'peux m'asseoir ?
— Feignant ! ronchonna un chauffeur de taxi dont la voiture stationnait dehors. T'asseoir ? Si qu'la maison était à moi, j'te viderais ! »
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