AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Francis Carco (124)


Le fracas de l’orchestre leur arrivait, assourdissant. Par instants, les violons dominaient le vacarme qu’ils semblaient apaiser, caresser, contenir, mais le saxo, le piston, la clarinette et surtout la trompette […] se mettaient ensemble à mugir et à pétarader de telle sorte que personne ne parlait plus.
Commenter  J’apprécie          20
— Non, fit-il, pas besoin. Si j'en veux une, j'l'aurai... quand ça m'plaira.
— Vous ne voulez pas m'écouter ?
— Mais je vous écoute, grasseya-t-il. Parole ! Qu'est-ce qu'il vous faut ?
— Eh bien, continuai-je, Louise n'est pas fautive. Je l'ai rencontrée par hasard, et accompagnée. Elle sortait du Nord-Sud. »
A cet instant, la porte de la rue livra passage à un vieil homme crispé sur une béquille.
« Tiens ! Voilà Gigolo ! » fit observer quelqu'un.
Gigolo, s'adressant -au patron, désigna son pied gauche bandé et, sur un ton geignard :
« J'ai sorti ce matin d'l'hosto, commença-t-il. T'as rien pour moi ?
— On va t'donner une soupe, répondit le patron...
— Et j'peux m'asseoir ?
— Feignant ! ronchonna un chauffeur de taxi dont la voiture stationnait dehors. T'asseoir ? Si qu'la maison était à moi, j'te viderais ! »
Commenter  J’apprécie          00
J'entrai au Va-et-vient du Nord, m'assis à une table, commandai un sandwich, de la bière et, sans penser à rien, contemplai par la vitre la façade du second bistrot où se lisait sur un calicot l'inscription : Au Bon Dieu de Saint-Flour.
« Voilà qui n'est point mal », pensai-je, en regardant plus attentivement.
Derrière des carreaux, j'apercevais un comptoir sur lequel des clients prenaient et reposaient leurs verres, une salle aux murs humides, ripolinés, des tables, de vieilles banquettes. Un homme traversa la rue, poussa la porte du débit et entra. C'était Maurice. Il s'avança jusqu'au comptoir, se fit servir un demi-setier.
« Le Bon Dieu de Saint-Flour, me dis-je, va
devenir ma Providence. »
Commenter  J’apprécie          00
— Bah ! répondis-je, vous le savez.
— Mais pas du tout !
— Ce livre... »
Cabrol se ravisa.
« Je serai franc, dit-il alors avec éclat. Acceptez-vous ? Même si je dois à mon tour vous déplaire ?
— Vous voyez bien.
— Je vois ? Quoi donc ? Ah ! oui, c'est juste.
Vous ne vous trompez pas. J'ajouterais même que... enfin... Mais c'est compréhensible. Vous arrivez, vous bousculez tout sous prétexte de me révéler un point de vue que je connais depuis vingt ans, vous...
— Allons, au fait !
— Eh bien, dit-il, ce qui m'agace le plus dans vos manières, c'est moins votre emballement que votre arrière-pensée, votre prétention de m'apprendre mon métier... A moi !
— Voyons, Cabrol !
— Ne protestez pas. J'ai compris... Me traîner à la fenêtre et me dire : « Regardez-moi ça ! Quel « roman vous laissez échapper, mon pauvre ami ! »
Commenter  J’apprécie          10
Cette aventure me plongea dans un état d'esprit si singulier que, débouchant boulevard Barbès, j'eus aussitôt l'idée que, parmi les gens que je coudoyais, nul ne connaissait Cabrol. Il me faisait l'effet, au milieu des piétons, des tramways, des
voitures, d'un fantôme dont l'image se volatilisait. Pourtant, je venais de le voir. Il m'avait reçu dans sa chambre... Peine perdue. Plus j'essayais de rappeler notre entrevue, plus elle me paraissait confuse et hasardeuse.
« Par exemple ! fis-je déconcerté, je ne rêve pas.
Ce Cabrol... »
Mais ce n'était pas lui. C'était la rue des Poissonniers avec sa perspective, ses resserres, ses méchants débits dont j'arrivais seulement à définir l'aspect et, dans cette rue, au troisième étage d'une maison mal tenue, une pièce à deux
fenêtres, banale, sans agrément.
« Laissons cela ! » me dis-je.
Commenter  J’apprécie          00
Rue des Poissonniers, vis-à-vis les ateliers du chemin de fer du Nord, je m'arrêtai pour considérer la façade d'une maison puis, m'informant de l'étage où logeait mon confrère Evariste Cabrol, me dirigeai vers l'escalier. C'était l'hiver : un dimanche soir. Je ne connaissais pas Cabrol. Il
m'avait soumis un manuscrit absurde que je lui rapportais et, gravissant les marches, je me demandais quel homme il pouvait être quand je remarquai sur les murs cinq ou six inscriptions grossières auxquelles son nom se trouvait mêlé.
« Cela, pensai-je, débute bien. »
Arrivé à la porte indiquée, je sonnai. Une jeune femme blonde, modeste, aux yeux noirs, vint ouvrir. Elle m'introduisit dans une pièce qui devait servir de chambre et de salle à manger puis m'apprit, à voix basse, que Cabrol m'attendait.
« Il ne faut pas le contrarier, n'est-ce pas ? me recommanda-t-elle sur le même ton. Ce serait mal. »
Je répondis :
« Soyez sans crainte.
Commenter  J’apprécie          00
Grâce aux combinaisons subtiles d’un ironique destin.
Commenter  J’apprécie          20
Ces messieurs étaient attablés autour de vichy-fraise et de vittel-cassis, innocents breuvages qui, […], jouissent d'une rassurante vertu, laissant le cerveau lucide quand on se voit obligé de boire souvent et qu’on ne veut pas courir le risque de s’enivrer.
Commenter  J’apprécie          00
à m'laisser voir par les bonnes gens du quartier qui payaient cinquante centimes le droit d'm'examiner.
Bob le reprit :
- T'oublies d'nous dire que l'soir tu t'expliquais sur les fortifs'.
- J' m'habillais en petite fille
- Et alors ? demandai-je.
- Alors il y a eu une rafle j'ai été mené à la Tour où les toubibs s'sont aperçus que j'étais un homme. On un tout un rapport sur moi, vous savez ! Et il est venu des chirurgiens d'la Faculté. Quelle histoire ! Ils en étaient sonnés, les types, de constater mon cas. Ils étaient après moi. Ils s'parlaient, ils m'tripotaient
- J't'ai pas dit d'raconter des saletés, grogna Bob. Ensuite ?
- Ben, j'suis été livré aux chirurgiens, poursuivit M. Léon. Ils ont cousu, retaillé, recousu. Pendant trois mois. C'est quelque chose.
- Et l'résultat ?
Commenter  J’apprécie          10
On a dit des poètes qu'ils sont toujours prêts à sacrifier leur bonheur pour mieux le célébrer et trouver des accents plus humains. C'est possible.
Commenter  J’apprécie          30
On ne va pas si vite en province, où chacun se surveille, qu'une femme que l'on désire vous rejoigne comme elle veut
Commenter  J’apprécie          00
... mais ces anciennes promenades qu'ils avaient faites, ensemble, au bord de la mer, l'emplissaient de nostalgie. Etait-ce le moutonnement des vagues dont quelques-unes léchaient sans bruit les sabots des chevaux, qui lui communiquaient le sentiment du peu de chose que nous sommes tous sur terre ? Etait-ce la lumière miroitante de ces journées enfuies ou la couleur du ciel, nacrée comme l'intérieur de certains coquillages dont on ne retrouve jamais plus, quant on les examine une fois chez soi, l'éclat et la fraîcheur ?
Page 94
Commenter  J’apprécie          70
Francis Carco
Le doux caboulot

Fleuri sous les branches
Est, tous les dimanches,
Plein de populo.

(début du poème)
Commenter  J’apprécie          380
Jamais les mortes ne reviennent
  
  
  
  
Jamais les mortes ne reviennent
Elles dorment sous les lilas
Où les oiseaux chantent ma peine
Sous les lilas qu'on a mis là…
Les jours s'en vont et les semaines
Ô mes amours, priez pour moi
Commenter  J’apprécie          10
ADIEU

Si l'humble cabaret noirci,
Par la pluie et le vent d'automne
M'accueille, tu n'es plus ici...
Je souffre et l'amour m'abandonne
Je souffre affreusement
Le jour
Où tu es partie, j'appris à rire.
J'ai depuis pleuré, sans amour,
Et vécu tendrement ma vie.

Au moins garde le souvenir,
Garde mon cœur, berce ma peine !
Chéris cette tendresse ancienne
Qui voulut, blessée, en finir.

Je rirai contre une épaule,
D'autres baisers me suffiront.
Je les marquerai de mes dents,
Mais tu resteras la plus belle...
Commenter  J’apprécie          10
Francis Carco
Un arbre

Un arbre tremble sous le vent,
Les volets claquent.
Comme il a plu, l'eau fait des flaques.
Des feuilles volent sous le vent
Qui les disperse
Et, brusquement, il pleut à verse.

Francis Carco
Commenter  J’apprécie          80
Il suffit, en effet, d'une image, d'une lecture pour déterminer, dès l'enfance, des goûts ou une tournure d'esprit qu'il est ensuite presque impossible de rectifier ...
Commenter  J’apprécie          140
- Ecoute, Flippe, reprenait-il. Ici, les mômes comme toi, d'abord, ils font des coups... Une fois, deux fois, trois. Bon ! Les voilà qui se font poisser au boulot. Tu m'écoutes ? Alors ils sont pigés, c'est la taule. Après, n'est-ce pas, ça vous refroidit toujours, et puis il y a la poule qui leur chante qu'avec les flics ils auront toujours le dessous. Ca, c'est du flan... Mais je t'en fous. La poule raconte qu'avec l'argent qu'elle fait, y a de quoi vivre en peinards... Sils ne l'écoutent pas, ça se voit qu'ils se font paumer une autre fois, pis encore une autre. Attention ! à la quatrième, on prend le paquet;.. et le bateau pour la Guyanne. "Mon homme, mon p'tit homme, "que fait la poule, mon mignard, v'là c'qui t'attend." Ou bien, s'ils la laissent dire, y a les flics et leurs arrangements. Finalement, sans l'vouloir, tu es de la police, rapport que s'ils veulent, ils te font prendre la quatrième condamnation et le bateau au bout. t'as compris ?
- Oh ! M'sieur Marcel.
Commenter  J’apprécie          40
La lutte n'était déjà plus égale. Bouve lançait son couteau, coup sur coup, avec une étonnante rapidité.
Commenter  J’apprécie          20
Francis Carco
“Il pleut c'est merveilleux. 
Je t'aime.
Nous resterons à la maison :
Rien ne nous plaît plus que nous même
Par ce temps d'arrière saison.”
Commenter  J’apprécie          643



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Francis Carco (358)Voir plus

Quiz Voir plus

Antigone de Jean Anouilh

Qui sont les parents d'Antigone :

Jocaste et Oedipe
Créon et Jocaste
Créon et Eurydice
Hélène et Ménélas

10 questions
670 lecteurs ont répondu
Thème : Jean AnouilhCréer un quiz sur cet auteur

{* *}