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Critiques de Françoise Houdart (41)
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Éclipse

Se connaît-on vraiment dans un couple, même en vivant côte à côte depuis des décennies ? Même en se parlant beaucoup, en s'aimant beaucoup ? Même en traversant des sentiments variés et changeants ? Comme les mouvements de la lune qui rythment le temps, dont dépendent le cycle des saisons, des marées, des femmes, de la vie et de la mort.



Cette lune qui règne sur nos nuits, qui inspire rêves et fantasmes, imaginaire et inconscient. Et lorsqu'elle devient rouge, pur phénomène astronomique, elle crée des superstitions, amplifie les symboles.



En septembre 2015, ce phénomène de lune rouge – disons pour simplifier de double éclipse – fait descendre beaucoup de monde dans les rues de Bruxelles. En rentrant chez lui au petit matin, Sacha ne trouve plus Mado, sa femme. Au fil des jours, sa disparition l'inquiète. de plus en plus. Pour des raisons inconnues qu'il recherche dans leur passé, butant sur des incertitudes, des attitudes diamétralement opposées chez l'homme et la femme. « S'éclipser, fuguer ? Quoi d'autre et dans quel but ? Plus de son âge des choses pareilles. Et puis, s'éclipser n'est pas disparaître. La lune aussi est sortie de l'éclipse. Et il n'a pas fallu une semaine ».



Il est beaucoup aidé par sa voisine marocaine pour qui la lune rouge est de mauvais augure. Surtout quand on est enceinte. Ce que Mado a désespérément souhaité être.



Elle est arrivée à un âge où le sang se tarit, où l'espoir d'enfanter atteint des limites inexorables, où la réalité empêche le trop-plein d'illusions. Et pourtant, Mado rencontre, par inadvertance, un adepte obsessionnel de Séléné, la lune grecque, dans le parc proche de leurs domiciles respectifs. Sa « nostalgie du perdu » prend une autre forme.



Très bien construit, ce dernier opus de Françoise Houdart, baignant dans la lueur troublée de cette lune mystérieuse, prend des allures d'allégorie, de questionnement intérieur sur le temps qui passe, sur ce que l'on laisse de soi, sur les manques.



Oui, il y a bien des éclipses amoureuses dans une vie. Passagères ou définitives. C'est là que nous laissent les personnages de Françoise Houdart. Une Pleine Lune pourrait-elle nous éclairer ?

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Éclipse

Une lune empourprée, un ciel en feu,

Un trousseau de clé, un sac à main, un portable rose fluo, sur le petit guéridon du hall d’entrée, des chaussures abandonnées la veille au pied du même guéridon,

Sacha dérouté,

Mado volatilisée,

Le vide.

L’absence.

La peur.



La disparition d’un être dans la nature.....même pas une mort concrète, quoi de plus

angoissant, “que s’est-il passé ?”

« Le plus terrible, c’est quand on ne la voit pas....mais qui ça Mado ?....

La lune. Sacha. La lune. »

Éclipse , Éclipsée .....”Comme la lune, Sacha. Comme la lune.”



L’histoire de Françoise Houdart, dans une mise en scène de thriller, est terrifiante.

Sauf que ce n’est pas un thriller, c’est quoi alors ?

C’est une histoire de lune , “Moonaholic” et Séléné,déesse de la Lune,

une histoire de Nostalgie, de ce qu’on a perdu ou de ce qu’on a jamais connu,

une histoire de l’immense Tristesse du silence où nous nous enfermons,

une histoire de Vie de couple vécue en parfaits inconnus,

une histoire de Femme, douloureuse, admirablement contée par une femme.



Merci Krout.



« Endymion, le Berger

Fut aperçu par Séléné la Lune,

Elle le vit et l’aima..... »



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Camino



Depuis le XIe siècle, le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle draine des dizaines de milliers de marcheurs chaque année.



Ce livre est le carnet de route d’un ami de Françoise Houdart, parti de Vézelay, qui a effectué les 2 000 Km du Camino en cent jours.



Seul.



Malgré des rencontres sympathiques, cocasses parfois, arrosées parfois, il veut voyager seul. C’est son chemin de réflexion, le besoin de faire le bilan de sa vie personnelle et sentimentale, d’être face à lui-même. Pour revenir aux sources, aux souvenirs qui émaillent une vie – agréables ou non -, pour se rendre plus disponible, plus ouvert, plus tolérant aux autres.



L’auteure a fait un roman de ces notes. Elle est un peu la conscience de François de Colfontaine, son Jiminy Cricket, qui l’exhorte, qui l’interroge, qui le houspille aussi, qui râle parfois, comme la petite sauterelle de Pinocchio.



Voyager léger n’est pas toujours aussi facile qu’il le voudrait. La tradition veut que chaque pèlerin emporte avec lui un caillou symbolisant les pensées, les événements, les tracas qui encombrent sa vie, pour le jeter en fin de parcours sur l’amoncellement de la Cruz de Ferro à Foncébadon. Ce caillou peut peser de plus en plus lourd dans le sac à dos au fil des étapes.



François de Colfontaine connaît, comme chacun, le vent qui arrache, le soleil qui tanne, les pas qui harassent, les chaussures qui trépassent. La souffrance, la peur, la solitude, le froid, sont le lot du marcheur qui « réapprend l’abécédaire du senti, du goûté, du cueilli des yeux et des oreilles » au début de son long parcours. Et pourtant, quel luxe de marcher pendant cent jours ! La jouissance de la marche s’acquiert au long des jours, des semaines. La cadence peut même devenir hypnotique, empêcher toute sensation, et la vue peut se réduire à deux bottines qui semblent détachées du corps gagné par l’épuisement.



La beauté de tous ces villages pratiquement inchangés depuis le Moyen Age, la majesté des églises enrichies de la ferveur, des chants ou des pleurs des pèlerins, donnent à ces routes souvent rocailleuses et escarpées une énergie qui pousse à l’introspection et au silence.



Aux aléas des ampoules aux pieds, de l’insuffisance d’eau, s’ajoutent ceux de gîtes, complets ou entièrement réservés, de ronfleurs et de mal lavés. La récompense est le cachet supplémentaire apposé sur le carnet du pèlerin et la joie partagée avec ces « frères de soupe ».



Puis, arrive la portion du Camino Francès qui traverse le long plateau agricole de La Meseta. Véritable épreuve dans l’épreuve. Celle qui met l’âme à nu. Celle où l’on prend véritablement conscience de glisser ses pas dans ceux de l’Histoire du pèlerinage. Des champs de blé à perte de vue, pas âme qui vive, un soleil d’altitude implacable et pas un arbre ou un buisson pour procurer de l’ombre. Enfin l’arrivée à Burgos, étape douloureuse et décisive pour beaucoup, étape qui concentre les lassitudes du corps et de l’esprit, les compagnons qui ne se supportent plus, les légendes qui circulent.



Nous ne saurons jamais ce que François de Colfontaine a ressenti à son arrivée à Santiago mais il y est arrivé, réconcilié avec lui-même, prêt à renaître à la vie.



Belle écriture de Françoise Houdart, dans sa recherche de sobriété, de synthèse de la pensée, d’élégance du verbe et d’une certaine poésie qui fait que j’ai dégusté ces pages avec délectation.

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Éclipse

Dans un quartier bruxellois, par une nuit d'éclipse de lune, les habitants de l'immeuble où habitent Sacha et son épouse, sortent pour voir la lune pourpre, sauf Mado, l'épouse de Sacha, et Fadia, leur voisine enceinte de son mari Adi. Sacha et Adi admirent le spectacle. Le lendemain, Sacha s'étonne de ne pas voir Mado car pour ne pas la réveiller il a dormi dans le canapé mais, surprise, Mado a disparu, elle est introuvable ; c'est le début d'un véritable cauchemar ! Avec Fadia, la voisine, Sacha découvre combien il méconnaissait son épouse ; qu'est-elle devenue ?

Très belle écriture. Françoise Houdart instaure une ambiance intimiste et poétique.

Je ne pouvais manquer cette lecture, signe astrologique du Cancer, ma planète est la Lune, une planète très influente, les nuits de Pleine lune et de Nouvelle lune étant pour moi, en général, synonymes d'insomnies.

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Éclipse

Clair de lune, clair de femme,



nuit sans lune, nuit sans femme.

Éclipse de lune, éclipse de femme.



Lune rouge,

fugue, frousse,



Eclabousse en passant.

En partant.



Éclipse de sens,

-de sang-

sans

elle.



Joliment, Françoise Houdard jongle avec le réel le plus banal et les fantasmes , les délires lunatiques les plus secrets. Une écriture précise, à la fois contemporaine, bien ancrée dans la vie, et imagée, allusive, poétique. Hors sol.



J'ai découvert un écrivain, une maison d'édition, un univers.



En fermant ce joli livre, - quel plaisir rare!- un peu du mystère est resté.



Un petit quartier de lune seulement était dans la lumière.

Quelques cratères, quelques cirques lunaires criblaient sa surface.



Tous les autres restaient tapis dans l'ombre...comme un défi à notre respect, à notre patience, à notre écoute...
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Éclipse

Alors qu'à quelques coups de cholettes de chez elle, Adamo, lors de la pleine lune s'en va grimper les terrils pour chanter LA NUIT à s'en éclater les poumons, c'est Bruxelles et ses parcs que Françoise à choisi comme cadre à ce mystérieux roman. L'écriture de Françoise Houdart a toujours porté son lot de poésie. Je la trouve cette fois plus musicale alternant aux mouvements lents typiques chez elle, des séquences plus rapides donnant de la tonicité à cette belle sonate à la lune. Ai-je besoin d'insister que suite au double album d'Hergé, la lune occupe une place particulière dans l'inconscient collectif belge ? 



L'exploration foisonnante qui est ma façon d'aborder toute lecture, dans ce cas a débouché sur une association spontanée et subversive autour de la fameuse oeuvre de Félicien Rops : Pornokratès. Bien sûr, il aborde une partie du mystère de la féminité, mais Françoise veut nous faire approcher des parties plus enfouies, rendre compte du mystère de la Femme et de celui de la vie. le pari est osé et réussi. Aussi, si jamais il pouvait attirer le regard de beaucoup d'entre vous ce livre d'une écriture douce ferait beaucoup plus pour la cause féminine que les slogans agressifs au rouge à lèvre sur les poitrines ruisselantes de haine et de sueur de quelques FEMEN au bord de la crise d'apoplexie.



Voilà, évidemment tout cela me dépasse, donc je propose de passer à une petite interview de Françoise Houdart.





Bonjour Françoise !

Q1 :  J'ai l'impression que tu a pris énormément de plaisir à écrire ce livre ?

Disons que les personnages sont venus naturellement à moi sans que je doive aller les chercher, creuser pour aller laborieusement les extraire. C'est probablement la première fois que j'ai l'impression d'une telle fluidité ​,​ ​que les personnages n'attendaient que ​l'occasion ​ de sortir pour se développer naturellement dans une histoire qui semblait couler de source, tapie en mo​i​ depuis longtemps.



Q2 : Au fond, pourquoi Bruxelles ?

Ce n'était pas​ une nécessité absolue. Il me fallait néanmoins une grande ville pour ​abriter ​ ce huis clos, avec un boulevard doté d'un côté de grands immeubles dont on sait la promiscuité sonore inhérente à ce genre de construction ​,​ surtout lorsqu'ils vieillissent et de l'autre côté quelles maisons de type bel-étage qui laissent un champ visuel dégagé sur le parc et l'esplanade avec cette sculpture énigmatique. Bruxelles offre ​de ​ tels endroits et ce type d'atmosphère. Mais il faut insister que le tout est un assemblage de souvenirs pour constituer un ensemble fictionnel cohérent qui n'existe pas nécessairement tel quel à Bruxelles, notamment la ​grosse sphère en béton.  Je ne me souviens ​ pas​ exactement ​de l'endroit ​ où je l'ai vue ​.  L 'important c'est qu'elle soit ​u​n élément plausible d​u​ décor.



Q3 :  Je sais que beaucoup de lectrices raffolent de ce genre de petits détails : Combien de petits-enfants à l'heure actuelle ?

-ah, ah :  sept ! 

​ Comme les 7 nains!​

-Ca doit être une source de joie importante, je présume.

- En effet non seulement de joie mais aussi de fierté...  D'autant que nous n'étions que deux à la maison ; deux filles pour toute une famille, sans cousins ni cousines​ . ​ ​ de plus en tant que grands-parents nous ​pouvons ​consacrer plus d'attention au développement des relations ​ interfamiliales.  ​



Q4 : ceci confirme que ce beau récit sur les mystères qui entourent chaque Femme est purement fictionnel. Re​nild, ton mari, n'a donc pas t​r​op d'inquiétudes à avoir ?

- Hi, Hi, Hi, ... probablement pas , en effet 😊



J-4 : merci Babelio et merci aux éditions Luce Wilquin d'offrir cet havre de liberté à cette auteure de talent depuis ses tous débuts.

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Éclipse

Souvent la lune et la femme sont liées , toutes les deux parées de mystère , ne se découvrant jamais totalement .



J'ai été ravie par ce roman impossible de ne pas le terminer rapidement tellement j'ai eu envie de connaître la fin , fin ouverte mais qui m'a beaucoup plu , on peut rêver, imaginer une suite ,

il y a un suspense bien agréable qui nous fait tourner les pages .

J'ai adoré l'histoire de Mado et de son bien mystérieux voisin , cet admirateur passionné de l'astre fascinant qu'est la lune .

Un livre qui ne doit pas trop être dévoilé , une écriture lumineuse comme la blancheur de la lune même si dans le récit elle est rouge , rouge sang .

Personnellement depuis quelques années je trouve que l'auteur Françoise Houdart que j'ai le plaisir de voir souvent dans notre si belle bibliothèque, dans ce grenier magique précisément , un lieu plein de charme qui est un écrin parfait pour présenter les écrivains , je ferme la parenthèse , je trouve que F H est plus dans le registre ' raconteuse d'histoires ' , un genre que j'apprécie particulièrement.

Je ne peux que vous recommander ce joyau de la littérature belge .

N'hesitez pas à lire cette auteure talentueuse.



J’oublie de remercier Babelio pour son dernier masse critique ainsi que les éditions Luce Wilquin pour l’envoi de ce livre .
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Tu signais Ernst K.

Tu signais Ernst K raconte l'histoire d'un tout jeune soldat allemand pendant la guerre de 14 .

Ce soldat logeait comme tant d'autres chez l'habitant et en partant a laissé un carnet de dessin

C'est le point de départ de l'auteur pour son récit très détaillé, super documenté .

Ernst K jeune soldat de 19 ans aura la dure tâche de participer à la vie de la famille qui est obligée de l'héberger , il sait qu'il représente l'ennemi , que la cohabitation est difficile.

L'écriture est très belle , un seul bémol mais qui est surtout personnel , j'ai trouvé le livre un peu trop long .
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Retour à Domme

J’ai tellement aimé ma grand-mère que toutes les histoires de grand-mère me font pleurer (je pense notamment à La grand-mère de Jade qui m’avait mise dans un état épouvantable).

Retour à Domme est avant tout l’histoire d’un homme qui, à un moment de sa vie, part à la rencontre de sa grand-mère désormais disparue.

Il se souvient qu’enfant, alors qu’elle lui lisait un livre, il entendit un choc contre la baie vitrée de la véranda : c’était un rouge-gorge, mort. Immédiatement, elle lui mentit : non, il est juste assommé, on va le mettre dans une petite boîte et il va repartir tout seul. L’enfant se réveille après sa sieste, l’oiseau n’est plus là. Regarde, il est retourné dans son nid tout en haut du cerisier, lui dit sa grand-mère Si l’on est attentif, on peut même l’entendre chanter. L’enfant fit semblant de croire aux belles histoires mais il ne fut pas dupe et se cacha pour pleurer…

Et puis, un jour, c’est au tour de la grand-mère de prendre son envol. Avant de mourir, elle raconte à son petit-fils devenu grand qu’autrefois, elle a été une aventurière, une fugueuse, elle avait un amant dans le Périgord, une région qu’elle aime tant. C’était une femme libre. Mais l’amant est mort depuis longtemps et maintenant, c’est son tour à elle d’aller, comme elle le dit, « siffler sur la plus basse branche du cerisier ».

Alors, des années plus tard, quand Oscar reprend conscience sur une petite route de campagne périgourdine, il ne comprend pas ce qui s’est passé. Il semble avoir perdu connaissance, mais pourquoi ? Quel choc a-t-il subi ? A-t-il causé un accident, renversé quelqu’un ?

« Eh ben, Garçon, faudrait quand même bouger d’ici » entend-il, découvrant un vieil homme, Jeanloup, qui lui propose d’aller boire un café à La Renardière. Encore hébété, il le suit et découvre un hameau au milieu de nulle part, un « trou perdu qui se remplit de vide et de silence ». D’ailleurs, « qui serait assez insensé ou farfelu pour décider de venir vivre ici en totale immersion dans le rien, l’immense, le silence du ciel et des hommes ? »

Le paysage est merveilleux, le vin n’en parlons pas (Bergerac, Rosette, Pécharmant, Monbazillac…), quant à Emilia et son mari, c’est comme s’ils l’avaient adopté !

Alors, il reste.

Un soir, il leur montre une photo de sa grand-mère. Le paysage, derrière, « c’est Domme ! » s’exclame Jeanloup. Quant à Emilia, elle remarque des vers inscrits au dos de la photo: « Je n’étais qu’un regard parmi ceux des oiseaux dans la paix de la nuit ».

Etrange, il est encore question d’oiseau… Pure coïncidence ? Peut-être pas… Oscar se dit que ce sont des signes, qu’il faut les suivre, ils mèneront bien quelque part, c’est certain…

Mais où cela va-t-il l’entraîner ?

Des fils se tissent entre présent et passé.

Qui était sa grand-mère, cette femme qui a osé mépriser les convenances pour rejoindre l’homme qu’elle aimait, qui s’est envolée vers lui et vers une terre qu’elle admirait et qu’elle avait faite sienne ? Qui l’a connue ? Qui pourrait lui en parler ?

Qui sont Emilia et Jeanloup, ces gens dont il a croisé le chemin, qui l’ont si généreusement accueilli et qui semblent vouloir étouffer leurs souffrances, leurs mystères enfouis ?

Que cachent-ils ?

Et lui, Oscar, qui est-il vraiment ce « solitaire maniaque, cet amoureux occasionnel » qui ne s’attache à personne et meurt à petit feu dans son entreprise de logistique internationale ?

Un très beau texte poétique dans lequel pullulent les « bruyères mauves » et les « vieux prunelliers fourmillant d’insectes assoiffés » et, la nuit, dans « la parfaite immobilité du monde…, une chouette effraie traverse le silence. » Fermons les yeux et laissons-nous porter…

Alors, comme par magie, les mots de la grand-mère prendront tout leur sens…

Ecoutons-les, ayons confiance et voyons où ils vont nous mener…


Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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L’amie slovène

Sarah et Lara se sont quittées en Belgique il y a trente cinq ans , elles ont toujours gardé le contact par lettres ou coups de téléphones , mais ne ce sont jamais revues jusqu'au jour , où Sarah fait le voyage pour retrouver son amie en Slovénie . Sarah nous conte son voyage , les retrouvailles après autant d'années .

Elles ont trois jours pour se raconter leur vie , leur vie de femmes , d'épouses et de mères .

Trois jours pour visiter la Slovénie , pour apprendre un peu l'histoire de cette partie de l'ex - yougoslavie .

Un récit autobiographique , l'amie slovène existe bien mais traité comme un roman .

Un témoignage sur une longue amitié , qui a perduré malgré les années et la distance .
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Pratique de l'anglais de A à Z

Je profite d'avoir un peu de temps en ce moment pour m'atteler à mon anglais. Des révisions certaines s'imposaient, tout comme un enrichissement du vocabulaire. Incroyable comme on se contente de peu de mots, toujours dits et redits, pour alimenter une conversation avec un étranger.



Mon mari m'a mis dans les mains ce manuel déjà ancien mais les langues évoluent lentement et cette méthode de classement des leçons par ordre alphabétique m'a séduite. le manuel est vraiment très bien construit et même des débutants s'y retrouveront à mon avis pour peu qu'ils aient les rudiments scolaires en tête.



Chaque leçon est courte et synthétique mais pourtant bien complète. Je dirais que l'auteur va à l'essentiel donc dans une optique de révision, ça colle tout à fait à mon besoin et à mon niveau. Après chaque cours, un exercice succinct, histoire de vérifier qu'on a bien compris et un corrigé en fin de volume permet l'auto-évaluation.



J'ai pris l'habitude de me plonger dans ce manuel entre une et deux heures par jour et j'ai rapidement vu mon niveau progresser.
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Au revoir Lisa

Chère Lisa, l’orage qui a foudroyé le vieux tilleul devant ta maison d’enfance t’a obligée à te rapprocher de ta mère, à la veiller sur ce lit d’hôpital où elle dort apparemment paisiblement, frappée elle aussi par cet orage violent, cet orage métaphorique qui a fait remonter à la surface toutes ses rancoeurs, toutes ses déceptions, toutes ses colères envers son mari, ton père, Lisa, parti il y a longtemps sans jamais revenir. Pour seules traces d’un éventuel souvenir, les cartes postales étalées sur la cheminée. Maintenant, tu peux fouiller dans la maison, te rendre compte à quel point ta mère a cadenassé son coeur et t’a empêchée de renouer des liens avec ce père perdu.



Et toi, Eugénie, étendue sur ce lit d’hôpital où tu hésites sans doute entre revenir à la surface ou lâcher prise, tu dois assumer cette sécheresse de coeur, ce culte du secret et du mensonge dont tu as exclu ta fille unique, mais aussi cette solitude intolérable qui t’a menée à des choix sans doute discutables.



Auguste, toi le grand absent de l’histoire de Lisa, ta romancière te donne l’occasion de donner ton point de vue, d’expliquer pourquoi tu as fui la maison familiale et comment tu as tenté de renouer le contact. Certes tu as essayé mais tu aurais pu peut-être faire preuve d’un peu plus de courage ? Mais regarde, depuis le tilleul que tu as planté dans ton nouveau jardin, vois Lisa qui va sans doute se rapprocher de toi.



Oui, Lisa, j’admire ta capacité à tracer ton chemin dans la vie, à te dédouaner des choix malheureux de ta mère. Je suis ravie que ton autrice Françoise Houdart ait retrouvé un nouvel éditeur : elle nous propose une histoire de couple, de famille assez triste, heureusement « éclairée » grâce à un orage, et des personnages ambivalents, pleins de fêlures. Je te souhaite bonne route, Lisa, dans ce Berlin où aucun mur ne viendra entraver ton désir de paix et de liberté.
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Retour à Domme

En lui léchant les joues, un chien lui redonne conscience...Oscar s'est évanoui, des traces de sang sur le pare-brise, un oiseau l'a percuté... un vieil homme Jeanloup, presque aveugle, passant par là, le rassure et bien qu'il n'ait plus conduit depuis bien longtemps, conduit la voiture d'Oscar jusque chez lui..sa femme est sympathique, le couple lui propose de l'héberger..le début d'une amitié partagée, d'une connivence, des confidences.

Pour Oscar, cet oiseau mort a été un signe que lui a envoyé sa grand-mère, une grand-mère qui avait cru le berner quand il était gamin, avec un rouge-gorge qui s'était tué contre les vitres de la maison

Oscar se raconte : travaillant dans une grande entreprise de logistique, il a pris quelques jours pour plonger dans son enfance, se rapprocher mentalement de celle qu'il a toujours dans l'esprit..sa grand-mère.

Une photo de sa grand mère encore jeune portant une broche en forme de rouge-gorge, une photo avec, au dos, une phrase énigmatique, sert de point de départ d'un jeu de piste, thème de ce roman, d'autant plus que la photo a été prise il y a bien longtemps à proximité, à Domme....une grand-mère un peu fantasque, amoureuse d'une anglais, mort dans un accident de la route

Jeu de piste pour comprendre l'origine de cette broche, chercher à savoir ce qu'elle est devenue.

Roman d'une écriture simple et souvent poétique, pour décrire ce Périgord, ses hommes et femmes simples, ce Périgord dont l'âme se perd au fur et à mesure que les maisons abandonnées sont vendues à des anglais, à des étrangers aux pays, venant y chercher le calme, la beauté et le calme des lieux, des prairies, de "bruyères mauves", des "vieux prunelliers fourmillant d'insectes assoiffés"

Roman dans lequel "le hasard tient le premier rôle dans cette histoire", comme dira la fille du couple. Des hasards et des coïncidences peut être trop nombreux pour être crédibles, mais bon...il faut prendre ce roman comme un roman détente, un roman loisir.

Un roman dans lequel chacun immanquablement reprendra contact avec sa grand-mère ou son grand-père, avec ses anciens disparus, retrouvera les souvenirs simples de ces moments de tendresse, perdus à jamais. C'est pour ma part cette tendresse un instant retrouvée pour ma propre grand-mère qui est remontée à mon esprit, cette nostalgie d'un temps sans télé, sans bagnole....cette nostalgie qu'auront peut-être mes petits enfants quand il se souviendront dans bien des années des jours passés chez nous

"Retour à Domme" : quelques heures de lecture de dépaysement et d'évasion qui remplaceront bien des soirées télé.

Merci à Babelio et à Masse critique


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Les profonds chemins

L'auteur part sur les traces d'un peintre local mort en 1964 , peintre des courettes d'Elouges , petit village minier au plus profond du Borinage à l'époque où les classes sociales sont hermétiques , dans ce lieu les mineurs parlent plus le patois que le français , on donne des ´ sobriquets ´ aux habitants , la langue est imagée , vivante .

Le roman va explorer les pistes du passé , ce passé révolu qui subsiste dans les tableaux du peintre Victor Regnart , une vie nous est racontée , une vie avec ses joies et ses peines , la vie d'un artiste qui vécut simplement entouré de femmes aimantes qui le protègent et lui permettent de se consacrer à son art , les femmes de sa vie , ce sont sa mère , sa femme , ses nièces .

Detail intrigant , sa femme était sa cousine germaine , le couple n'a donc pas eu d'enfants , mariage heureux , de convenance ? , le roman ne le dira pas et c'est sans importance.

L'auteur va tour à tour se rendre fictivement à Elouges , à Paris , à Concarneau pour son enquête posthume , ce n'est pas une biographie c'est le reflet d'une époque , une quête d'écrivain , un regard sur le passé , l'écriture est très belle , travaillée .

Une belle évocation qui m'a ému , moi qui ai des souvenirs d'enfance dans ce village autrefois minier .
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... née Pélagie D.

…née Pélagie D. … Oui, Pélagie a porté un nom de jeune fille, Pélagie Depluvrée, mais on l’a connue la plus grande partie de sa vie sous le nom de madame Oscar Galant. Elle est passée de l’autorité e son père à celle de son mari en épousant Oscar. Oh elle n’a jamais été maltraitée mais c’était l’époque où les femmes vivaient dans l’ombre de leur mari, c’était l’ordre établi et Pélagie ne s’est jamais vraiment rebellée. Elle s’est occupée de ses deux enfants, de son mari jusque dans la maladie, elle a accompli son devoir.



Sauf quand elle a décidé de passer le permis de conduire, à l’âge de septante-deux ans, peu avant de devenir brutalement veuve.



Sauf que, depuis qu’elle feuilletait l’atlas de géographie à l’école de madame Cardinal, Pélagie rêve de passer la mer. Depuis longtemps, Pélagie collectionne les cartes postales de la mer. Surtout depuis qu’elle a découvert une vieille carte envoyée d’Ostende à sa mère en août 1923 par un certain Gaston Dekronck : « Voudrez-vous encore savoir que je vous aime ? »



Et voilà que, maintenant qu’elle est veuve, Pélagie accomplit son rêve : elle s’est acheté un billet de train jusqu’à Ostende et elle a pris le ferry qui mène en Angleterre. Quatre longues heures de traversée au cours desquelles Pélagie se remémore sa vie, les rêves de l’enfance, la vie adulte, son mari un peu pesant, les rêveries qu’elle s’octroyait devant sa collection de cartes postales, les désirs inavoués, un peu fous, un peu flous qu’elle sentait confusément au fond d’elle. Et la voilà sur la mer, voilà que la vieille dame passe la mer. Elle partage ses souvenirs avec un vieux monsieur un peu collant qui fait la traversée pour aller rejoindre sa fille à Londres.



Mais peut-on se détacher aussi facilement que cela de l’ombre si forte du mari, même décédé ? Pélagie peut-elle redevenir vraiment Pélagie Depluvrée, Pélagie « de plus vraie », avais-je envie de lire dans son nom de jeune fille ? Ou rester « née Pélagie D. » ?



Ce n’est que vers la fin de ma lecture que je me suis souvenue de l’étymologie du prénom Pélagie, ce prénom vraiment désuet choisi par Françoise Houdart pour raconter avec finesse les débats intérieurs de cette vieille dame. Comme toujours, l’écriture de la romancière est marquée de sensorialité et de sensualité : la joie de voir la mer se mêle aux souvenirs olfactifs, tactiles d’une vie de femme. Tous les non-dits se déploient dans la fin du roman, inattendue mais tellement compréhensible, oserais-je dire parfaite sous la plume délicate de Françoise Houdart.
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Les profonds chemins

Quelle belle découverte que Les profonds chemins, le plus récent de la Belge Françoise Houdart, partie à la recherche du peintre Victor Regnart, peintre du Borinage né en 1886 et mort en 1964, professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Mons, dont l’existence m’était totalement inconnue.



Or, dès le livre terminé, il me faut faire face à un grande tristesse. Le musée Georges Mulpas, à Élouges, où sont conservées certaines des œuvres les plus marquantes de l’artiste, est de l’autre côté de l’océan. Je ne pourrai donc combler sans attendre le désir de voir de près certains tableaux dont il est fait mention dans ce très, très beau roman qui prête voix à de nombreux protagonistes qui racontent à leur manière, leur lien ou leur unique rencontre avec Regnart.



Bâti comme un enquête, le roman est constitué d’une série de chapitres où s’entremêlent vrai, vraisemblable et vrai faux, la narratrice se glissant dans l’histoire, posant des questions, relevant des détails, révélant la passion de l’artiste pour certains sujets, ses techniques de graveur, mais surtout à quel point l’homme n’eut qu’une muse, Marie, à la fois sa cousine germaine et son épouse.



Roman-hommage, roman à tiroirs, lesquels semblent inépuisables, il invite le lecteur à emprunter les routes transversales, loin des grands boulevards de la renommée, ces routes qu’a choisies Regnart, parce qu’il aimait ce coin de pays qui l’avait vu naître et grandir, ces courettes qu’il a peintes comme nul autre, ce lieu déjà millénaire lorsqu’il commença à peindre. Et c’est accompagné par le regard vigilant de la narratrice omnisciente que le lecteur va ainsi faire connaissance avec l’homme, avec l’artiste, avec les siens. Ce Regnart méconnu qui croisera Kiki à Montparnasse, lira Radiguet, et se contentera d’être lui-même.



Un roman qui déploie l’énergie créatrice d’un artiste, dans une langue aussi poétique que picturale. Un roman remarquable.
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Éclipse

Gagné lors de la dernière Masse Critique du site Babelio, je me suis littéralement jetée sur ce petit livre à la couverture ensorcelante.



Coup du destin ou coup du hasard, ce livre tombe entre mes mains pendant mon regain d'intérêt pour la lune, le pouvoir des cycles et pour la féminité universelle. le résumé pique ma curiosité et c'est le soir même de la réception que je termine ce roman mystérieux.



Dès le début, l'ambiance froide et angoissante nous enveloppe. Mado a disparu le soir de l'éclipse, de la « lune de sang ». Que s'est-il passé ? Pendant que Sacha tourne et retourne dans sa tête des milliers de scénarios expliquant la disparation de sa femme, la lune revient toujours au premier plan, peut-être est-ce finalement le personnage principal de ce livre.



En y réfléchissant, j'ai même pu associer les personnages féminins aux différentes phases lunaires. Lisant en parallèle Lune rouge, les forces du cycle féminin de Miranda Gray, j'ai pu retrouver dans Eclipse la « jeune fille », la « mère » et la « vieille femme ».



A la fois fascinée et terrifiée, je me suis laissée emporter par le rythme dynamique et cyclique du roman. On passe d'un personnage à l'autre, on revient, on repart, on revient, on repart… La solution s'approche… puis s'éloigne tout à coup ! L'auteure nous imprègne de la lueur blafarde de la lune à tel point qu'il est impossible de lâcher le livre sans l'avoir terminé. Un suspens à couper le souffle et une invitation à la méditation sur les forces féminines autant créatrices que destructrices.



Bien que l'intrigue soit infernale tout au long du roman, la chute m'a laissée un peu perplexe. J'ai tout de même été impressionnée par cette issue assez floue, qui ne se dévoile pas entièrement, grandiose et pourtant bien simple, un peu comme la Lune après tout.
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Retour à Domme

Dans ce roman, Françoise Houdart nous emmène en Dordogne, mais dans une Dordogne où le temps semble s'être arrêté il y a 50 ans ou 60 ans, grâce à une écriture qui fait la part belle à la description de paysages luxuriants, où se mêlent vieilles pierres, bâtisses rongées par le temps et vieux habitants (nommés Jeanloup et Emilia) ne possédant que le téléphone. Un coin de Dordogne qui semble échapper à toute modernité, comme il en existe encore tant et qui font tant de bien, et pas qu'aux amateurs de nostalgie.



De plus, au fur et à mesure que le roman avance, une autre intrigue qui ne laisse plus de place au hasard, contrairement à ce que peut faire croire le début du roman, se met en place, également pour notre plus grand bonheur, car les paysages luxuriants ne sont pas suffisants pour faire un bon récit. En effet, comme une sorte d'effet-miroir, Oscar, le héros, se met en quête d'un bijou de sa grand-mère adorée, qui a la forme d'un rouge-gorge, semblable à celui qui s'est écrasé sur la baie vitrée de sa grand-mère quand il était enfant, comme il est raconté en début de roman. Cette enquête deviendra une vraie course contre le temps. Je n'en dévoilerai rien pour laisser le plaisir au lecteur de la découvrir, mais elle est tout simplement passionnante et offre un dénouement pour le moins inattendu.



En résumé, ce roman est un bon roman, que je recommande franchement, en particulier à ceux qui ont envie de s'évader vers un coin oublié par le temps et également à ceux qui sont avides de mystères et récits de famille.
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L’amie slovène

Voilà un peu plus de sept ans que je m’intéresse à la littérature belge, ce qui m’a donné plus d’une occasion de faire de très belles découvertes, autant chez les poètes, les auteurs de fiction, qu’ils soient romanciers, nouvelliers ou les deux, que chez les auteurs jeunesse.



L’amie slovène de Françoise Houdart fait partie de ces découvertes, celle-ci faite au hasard du rayon des nouveaux arrivages de la Grande bibliothèque. La signature des éditions Luce Wilquin, par son design sobre et épuré, a tout de suite attiré mon attention. Ne connaissant pas l’auteure, ne sachant pas non plus que ce livre prolonge La vie, couleur roman, paru en 1990, je ne l’ai pas laissé sur les tablettes.



Et quelle découverte! Quelle magnifique plume! Quel superbe roman pour parler de l’amitié qui ne meurt pas malgré les années et la distance, maintenue pendant 35 ans par des lettres, des coups de fil, mais aucun contact physique. Pourtant, la Slovénie de Laura devenue Lara dans sa fuite n’est pas à l’autre bout du monde pour Sarah, restée en Belgique. Mais la vie est ainsi. Les années passent. Les enfants, le travail, la guerre pour l’une, la maladie aussi, tout cela prend tellement de place et de temps dans nos vies que toutes deux n’ont jamais réussi à se revoir — ou n’ont pas voulu le faire. Ce n’est pas dans ce constat que se joue la rencontre qui est relatée ici.



Pendant trois jours, Sarah qui a pris l’avion pour la première fois de sa vie va retrouver son amie de jeunesse, celle qui n’a jamais cessé de faire partie de sa vie, celle qui l’appelle sa sœurette comme si les rides ne s’étaient pas encore dessinées sur leurs visages. Pendant trois jours, Lara va raconter, de son arrivée en Slovénie à la mort d’Ivan, en passant par la guerre et tout ce qui a été sa vie, tous ces petits détails qu’elle n’a jamais pris le temps d’écrire, de dire, se contentant souvent de l’essentiel pour que le fil ne se coupe jamais.



Pendant trois jours, elles vont renouer. Et tenter de tout retenir. Car Sarah l’écrivaine a apporté son dictaphone. Pour ne rien oublier quand la distance physique sera à nouveau là : « Je reviens d’une histoire qui n’a pas encore commencé. Qu’il faut écrire dans l’urgence des certitudes éphémères, avec les mots repêchés un à un dans les failles du cœur, les sables de la mémoire, les abyssales chambres noires des pudeurs et des amnésies. »



Un roman magnifique et une invitation à lire d’autres romans de Françoise Houdart. À suivre, donc.
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La danse de l'abeille

L’écriture suffirait-elle à vous accorder l’espace d’une vie qui déborderait sur le réel, qui se substituerait à sa vacuité et envahirait la solitude d’une femme qui guette le lever du jour à la fenêtre d’une cuisine avec vue sur un parc grillagé ? [p. 98]



C’est en quelque sorte l’obsession de la narratrice de ce très beau roman, tout au long duquel elle ne cesse d’écrire Je pense à vous à celui qu’elle ira chercher jusqu’à Florence. Ce récit est celui de la poursuite d’une histoire d’amour à vivre ou à écrire, de l’apprivoisement de son propre désir et de tentatives de combler un manque. C’est aussi la confidence de sombres combats intérieurs, entre soi et ses démons. La narratrice, dont nous ignorerons toujours le nom tout en connaissant tant l’intimité, se livre par l’écriture et par ses rituels amoureux destinés à Vous, l’absent toujours attendu.



Telle une respiration saccadée, les chapitres sont courts, constituant chacun une inspiration, une note prise sur le vif. Les phrases sont au contraire longues, comme écrites d’un seul souffle. Cette écriture, qui peut pourtant sembler n’avoir rien de particulier, a su m’emporter et me charmer. Elle me laisse l’impression d’être au plus proche des ressentis et pour cette raison difficile à transmettre*. Elle vaut incontestablement la peine d’être découverte.
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