j'aimais Bernanos dans ma jeunesse(catho) j'y reviens en audio avec le Journal d'un curé de campagne.
Ce jeune prêtre qui se cherche est émouvant, il a toujours peur de se tromper, il écoute les conseils d'un vieux curé. Pauvre, il se nourrit très mal: surtout de pain rassis trempé dans du mauvais vin sucré. Il souffre en silence de maux d'estomac violents qui vont mettre fin à sa courte vie. L'intérêt réside en ses relations parfois délicates, méfiantes voire hostiles de ses paroissiaux.
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Paru en 2009, ce livre poche regroupe des textes de Bernanos extraits de "Lettre aux Anglais", "Les Enfants humiliés", "Le chemin de la Croix-des-Âmes", et "Français si vous saviez…", ainsi que des extraits de correspondance. Ils traitent tous des liens et de l’expérience de Bernanos avec le Brésil, où il vécu entre 1938 et 1945. Plus que d’un tableau du pays, à la manière de Stefan Zweig, les textes de Bernanos témoignent surtout des tourments, des inquiétudes et des joies de l’auteur confronté à une nouvelle vie, une nouvelle situation, un nouvel exil. Fuyant une Europe qui s’apprête à courir à la catastrophe après les accords de Munich, il s’installe au Brésil, pour y vivre en paysan avec sa famille. L’austérité d’une terre dure et pauvre, difficilement apprivoisable à l’inverse des terroirs de France, convient bien à cet homme pascalien, qui n’a de cesse de tirer à boulet rouge contre le modernisme et ses thuriféraires.
On se plait à entendre la voix d’un écrivain n’ayant pas peur des contradictions, à la fois monarchiste et révolutionnaire, catholique et libre-penseur, nostalgique d’une France paysanne mais opposé aux traditions pétainistes, on se plait à entendre un esprit clairvoyant et profondément humain.
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Dialogue d'ombres
Un réel régal avec ce petit dialogue entre deux amoureux, la tension est retenue comme par un fil qui se laisse de temps en temps emporter par le vent comme un serf-volant, deux personnes qui s'aiment et qui préparent leur fuite, mais seulement dans leur dialogue, on découvre non seulement qu'ils entretiennent quelque frustration entre eux mais aussi ils ont tous les deux besoin d'amour pour compenser le vide de leur enfance, ils ont besoin de se consoler de cette nouvelle vie qu'ils s’apprêtent à mettre en oeuvre, Françoise exprime tout son amour pour Jacques mais elle ne veut pas l'épouser, elle veut simplement être sa maîtresse, Jacques, lui, a besoin de bien plus que ça, on comprend qu'il veut voir en la femme sa mère qu'il n'a pas connu...
C'est un dialogue très énigmatique qui nous laisse dans notre soif, on aurait voulu en savoir un peu plus...
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On retrouve dans ces nouvelles de Bernanos les couleurs de ces grands romans ("Sous le Soleil de Satan", "Journal d’un curé de campagne") : la peinture d’une nature sauvage, austère, âpre et rustique, les rapports entre littérature et réalité, les inquiétudes face à la mort, mais on y découvre aussi des thèmes qui furent mis sous le boisseau par la suite, les élans bellicistes et guerriers et l’éloge à la monarchie. Ces derniers thèmes sont quelque peu risibles quand on les rapproche du pamphlet "Les Grands cimetières sous la Lune" par exemple, où Bernanos vilipendait les phalangistes espagnols du général Franco.
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Première incursion dans l’univers de Georges Bernanos. J’ai préféré ne pas me lancer directement dans la lecture de Sous le soleil de Satan, dont j’ai entendu tout et son contraire, et commencer par des nouvelles, une approche plus douce, qui me semblait plus douce. Finalement, pas tant que ça.
Ce petit recueil est composé de trois nouvelles : Madame Dargent (1922), Nuit (1928), Dialogue d’ombres (1928)
La première nouvelle (Madame Dargent) est intéressante par l’ambiguïté qu’elle laisse planer entre fiction et réalité, et qui aurait pu être encore plus poussée. Une épouse au seuil de la mort retient son mari à son chevet, un illustre romancier, et lui confie ce qu’il n’a pas voulu ou pas su voir en elle. Ce dialogue étonnant entre les deux époux louvoie sur la manière ambiguë dont un lecteur peut s’accaparer les rêves et les désirs qu’un auteur peut projeter dans son roman. Et vice versa.
En revanche, la seconde nouvelle, Nuit, m’a laissée totalement dans la nuit. Je n’ai pas du tout saisi où l’auteur voulait en venir. La solitude de la mort ? L’escalade de la vengeance ? Les jugements à l’emporte-pièce ? Bref, je suis complètement passée à côté.
Et la troisième nouvelle, Dialogue d’ombres, ne m’a pas beaucoup plus inspirée. Il s’agit d’un dialogue entre deux amants. Lui, souhaiterait l'épouser tandis qu’elle se complait à ne vouloir être que sa maitresse. L’amour érigé au rang de martyre, de dépendance, soumission, vecteur de pitié, ce n’est trop mon truc. Pourtant, elle aurait pu être intéressante car elle met aussi en scène deux individus dont l’un est très croyant et pas l’autre.
Même si la première nouvelle Madame Dargent est plaisante, l’ensemble est tout de même assez spécial. Je dirais que ces nouvelles (en particulier les deux dernières) n’ont pas très bien vieilli. Il y a en filigrane (quand ce n’est pas avec exaltation) une conception de la moralité et de la vertu, une mise en scène de la mort dans une sorte de duel entre le bien et le mal qui a tendance à me faire lever les yeux au ciel. Il y a pourtant aussi de beaux passages, des phrases qui jaillissent et vous laissent pantois, et puis, le paragraphe suivant, c’est le retour à la réalité … et en ce qui me concerne hors de l’histoire. Dommage.
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Unique pièce de théâtre et ultime oeuvre de Georges Bernanos.
L'auteur introduit des personnages "romanesques" dans un évènement historique. L'action se situe à Paris et à Compiègne en 1789.
Blanche décide d'entrer dans un couvent carmélite au lieu de bénéficier des privilèges que peuvent lui procurer son statut social.
Les émeutes éclatent et menacent de s'en prendre au carmel.
L'oeuvre homonyme de Francis Poulenc est tout aussi exquise.
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Un grand ennui, j'ai dû passé à côté du sens de ce livre, des mots et de toute l'histoire !
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L'intrigue se passe au début de la Révolution Française. Blanche jeune fille issue de la petite noblesse décide d'entrer au couvent, chez les carmélites. Nous allons suivre toute l'épopée de cette communauté de sœurs qui seront, à la fin condamnées à mort pour avoir trop cru en Dieu et avoir avoué publiquement leur foi chrétienne.
La Révolution Française à créé des martyrs comme au temps des romains, il n'est pas toujours bon d'entrer dans la spirale du fanatisme, certains ont bien dû s'en mordre les doigts.
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Dernière oeuvre de Bernanos et pas des moindres. Le contexte de la révolution française lui sert de cadre pour exprimer l'abnégation et la foi. Dans cette pièce, il y en a pour tous, croyants et incroyants. Les premiers y verront des martyrs, fervents, connaissant la peur, humains finalement, comme le Christ au jardin des oliviers. Les autres verront inévitablement la force et la grandeur de ces filles qui vont à la mort en chantant. Elles n'ont pas choisi ce supplice et finissent par l'accepter. Bernanos veut démontrer que la confiance est salvatrice, comme l'espérance. Elles ne suffisent pas à l'homme mais le grandissent chaque fois qu'il est héroïque et cela quelles que soient ses convictions.
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Peut-on aujourd’hui dissocier la pièce de théâtre de Bernanos de l’opéra qu’en fit Francis Poulenc ? Je ne pense pas. Les deux inauguraient, chacun dans leur domaine, un langage nouveau et fort qui ouvrait de multiples voies… Laissées à l’abandon, car ce qu’elles proposaient était bien trop complexe pour les écrivains et compositeurs qui suivirent.
Car ce qui se montre là est impressionnant. Une discussion sur un fer à repasser prend une dimension théâtrale. La lecture d’un décret ou d’un jugement devient musicale. L’agonie d’un des personnages n’est ni la douce mort de Werther ni le rapide coup de couteau de Caligula. C’est une femme malade qui se débat, qui souffre, qui paniquée face à la mort essaye désespérément d’échapper à l’inéluctable. La langue française, si difficile à manier, s’y exprime avec une puissance et une diversité de rythme inimitable.
Il est vrai que l’histoire semblait choisie pour faire fuir d’éventuels élèves. Peu avant la Révolution une jeune aristocrate, Blanche de la Force, entre au Carmel. Outre son naturel très religieux, elle espère y trouver un refuge à son tempérament craintif et son agoraphobie. Expulsées par un décret révolutionnaire, les religieuses doivent retourner à la vie civile. Mais la Terreur fait rage, et la moindre dénonciation ou le plus petit soupçon mènent à la guillotine…
Il y a là de quoi refroidir tout le monde. Les républiques françaises n’ont jamais aimé qu’on s’appesantisse trop sur les envois intensifs à l’abbaye de Monte-à-Regret de la première du nom. Les thèmes abordés – la foi et la vie religieuse, la mort et la peur, le sacrifice et l’orgueil, le courage et la lâcheté – rebuteront les non-croyants ; et ils sont explorés si durement et avec une telle profondeur qu’il y a de quoi perdre la plupart des croyants.
Une tendance à braquer tout le monde typiquement bernanosienne. Quant à Poulenc, son homosexualité combinée à un catholicisme flamboyant en font une provocation vivante pour les cléricaux comme pour les anticléricaux, ou un test pour reconnaître les gens réellement ouverts d’esprit d’un côté et de l’autre.
Aussi pièce et opéra restèrent-ils confinés aux connaisseurs et n’eurent pas le rôle que, je pense, ils auraient du avoir dans le renouvellement de la culture française. Le théâtre alla lorgner du côté du Boulevard ou de l’abstrait ; et je n’ai jamais retrouvé une telle puissance et une telle force même dans le metal le plus extrême.
Le ‘Dialogue des Carmélites’ résume pour moi tout un avortement de la culture française dans l’après-guerre, dont le principal symptôme fut un maniement de plus en plus laborieux de notre langue, de ses tournures tordues et de sa rythmique complexe. Voila en tout cas ce que je ressens à chaque fois que je l’écoute…
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Tragique récit qui, empreint d'émotion et d'empathie, relate l'intolérable intrusion de la Terreur dans le monde doux et pieux de la religion.
La scène des "représentants du peuple" qui se prennent pour des libérateurs car ils ne comprennent pas que la vraie liberté ne se trouve pas dans l'assujettissement à un pouvoir séculier relativiste et anthropocentriste mais au contraire dans la discipline et le dévouement à Dieu est d'une totale actualité ! "Il n'y a pas de liberté pour les ennemis de la liberté" dit le commissaire pendant les interrogatoires et la Mère Marie de lui répondre magnifiquement "la nôtre est hors de vos atteintes". Illustration parfaite de l'incompréhension totale du monde matérialiste face à l'élévation spirituelle.
Contre tant d'amour et de dévotion leurs tortionnaires ne peuvent rien. Leurs victimes prient d'autant plus pour eux qu'ils les supplicient. Et après les avoir tuées ils se rendent compte que leur rage n'en a pas été diminuée d'une once.
Loin d'opposer la grandeur de la vertu contre la puissance de la violence, Bernanos exalte la faiblesse face à la force, le silence face au bruit, le consentement et le don de sa vie face au désordre et au meurtre.
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Quel magnifique pièce de théâtre, sur un sujet qui va si bien à la tragédie!
Je ne sais pas comment exprimer ce que j'ai ressenti, c'est une œuvre qui envahie le cœur comme l'air pur remplit les poumons. Rafraichissant, puissant et émouvant. J'aurais tant aimé que cette œuvre ai une paternité, mais peut-être était-elle d'un temps qui n'était déjà plus le sien?
Confiance, Espérance, Soumission, Consentement et Abnégation, ce sont les ultimes remparts de l'Homme face au désordre et à la terreur. Dernière leçon que Bernanos nous offre, leçon brillante et flamboyante. "Il faut savoir risquer la peur comme on risque la mort, le vrai courage est dans ce risque."
J'en conseille très vivement la lecture, et également regardez l'opéra tout aussi incroyable qu'en a donné Poulenc!
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Très difficile de donner son avis sur une oeuvre destinée à être présentée à des spectateurs plutôt qu'à des lecteurs. Et difficile de donner son avis sur une oeuvre d'un tel auteur.
Alors il me reste à dire que j'ai beaucoup aimé: le style, la belle langue, les mots qui coulent mais qui font réfléchir, les personnages qu'on voit si peu mais qui sont pourtant déjà denses, et la description émouvante du courage, de la peur et du sentiment de fraternité de femmes, qu'on comprenne leur chemin ou non.
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Dernière oeuvre écrite par Georges Bernanos. C'était au départ une commande, un scénario d'après une nouvelle en langue allemande de Gertrud von Le Fort, "La dernière à l'échafaud".
L'histoire présente seize carmélites de Compiègnes qui subissent les bouleversements et la tyrannie de la Révolution française. Bernanos y développe le mystère de la peur, et plus particulièrement la peur de la mort, thème central dans l'oeuvre de cet auteur.
Pour les croyants et fervents catholiques, cette pièce pourra peut-être les attendrir devant la foi inébranlable et l'héroïsme de ces carmélites, mais pour les autres, simples impies et athés de tout bords dont je fais partie, on n'en retiendra que le ridicule et la bêtise de petites écervellées qui sont prêtes à aller vers la mort pour un principe, une idée qu'elles ne comprendront jamais.
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Très beau texte sur le thème de la peur.
Situation extrêmement émouvante dans un contexte historique dépeint de façon inhabituelle ; la lumière de la foi au milieu de l'obscurantisme de la révolution française.
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Bernanos n'est pas un auteur facile à lire : ses écrits reflètent une âme tourmentée, sa plume nous entraîne des envolées les plus mystiques et les plus hautes, à la bassesse et la faiblesse de l'homme. Impossible de sortir indemne ou indifférent de la lecture d'une de ses oeuvres.
Le Dialogue des Carmélites, pièce de théâtre adaptée à partir d'une nouvelle de Gertrud von Le Fort ne fait pas exception. Avec un profond réalisme, Bernanos nous décrit les profondeurs de l'âme humaine : la peur de l'homme face à la mort, les grands désirs, l'héroïsme, la foi pure et joyeuse, ou sévère et janséniste. Force et faiblesse. Grandeur et bassesse.
Le thème central de cette pièce est bien celui de la mort, vécue douloureusement, difficilement, dans la révolte ou dans l'acceptation, comme un sacrifice consenti. Dolorisme diraient certains, ou martyr diraient d'autres. Il n'en reste pas moins que Bernanos fait preuve d'une connaissance de l'âme humaine absolument époustouflante, sur un sujet quelque peu tabou : celui de notre propre confrontation à la mort. Et sous-tend à toute cette oeuvre, cette petite musique, légère et à peine distinguable, celle de la joie, chant délicat de la confiance puisée à la source de la foi en Dieu.
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Comme souvent avec les œuvres de qualité, chacun, dans sa lecture du "Dialogue des Carmélites" aura la possibilité d'hypertrophier le thème résonant le plus fortement en lui, parmi tous ceux proposés par l'auteur.
Indépendamment du contexte historique choisi, particulièrement dramatique et propice aux émotions extrêmes -la Terreur en France- c'est le jeu ironique de Dieu avec la volonté et les pulsions des hommes (ici des femmes, ce qui donne d'ailleurs à l'oeuvre une intensité toute particulière) qui m'a le plus séduit.
En effet, Blanche de la Force renommée "de l'Agonie du Christ", ayant fui au couvent par peur pathologique du siècle et voulant à tout prix y échapper à une mort inéluctable, finit par suppléer volontairement sur l'échafaud Marie de l'Incarnation, celle-là même dont toutes les forces étaient depuis longtemps tendues vers le martyr et qui se trouve de ce fait contrainte d'y renoncer et vivre.
Si on s'affranchit du caractère éminemment religieux de l'oeuvre et encore plus si on est athée, on parlera, non du jeu de Dieu, mais de celui du destin. Et on ne manquera pas de s'interroger sur l'éventuelle pertinence de cet état d'esprit qu'on appelle aujourd'hui le lâcher-prise.
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Magnifique ouvrage de Bernanos. Au coeur de la Révolution française, une communauté de Carmélites s'interroge sur la mort et le martyr. Sublimes conversations entre les religieuses qui ont charge d'âme de leurs soeurs (la prieure, Mère Marie...), et les novices qui ne souhaitent que suivre la meilleure conduite (Soeur Blanche, Soeur Constance...). La peur est constante dans leurs paroles, mais la réflexion (aussi bien personnelle que communautaire) autour du sens à donner à leur mort est d'une intense émotion.
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Lu pour la première fois en 2018 soit 70 ans après sa première parution.
Que penser ?
Ce livre m'a beaucoup touché et ému. Il m'a emporté.
J'y ai vu la rencontre violente, la percussion en plein vol, le collision sombre de deux mondes. L'un que l'on pourrait qualifier d'immobile, séculaire, hors le temps, - un couvent de carmélites - emprunt de tout ce que l'âme humaine appelle la religiosité et que l'on peut aussi nommer spiritualité. L'autre monde est celui du bouillonnement du temps propre aux périodes révolutionnaires où la fulgurance s'accompagne le plus souvent d'arbitraire, de veulerie et de violence. Il s'agit bien sûr de la Révolution française.
Celle collision amène Bernanos à nous faire entrer dans la tête de plusieurs religieuses de ce temps (1789-1792) et nous fait toucher du doigt l'incroyable densité du sentiment de foi et de sacrifice de ces moniales et la non moins incroyable brutalité de cette période funestement nommée Terreur.
A la fin du livre, on se retrouve comme embarqué par une histoire au dénouement tragique. Partagé entre admiration et incompréhension.
La langue de Bernanos est magnifique. D'une invraisemblable tenue. Qui écrit encore comme cela aujourd'hui ?
A lire absolument pour les amoureux de notre langue et pour la découverte d'une expérience humaine exceptionnelle.
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