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Critiques de Gilles Paris (661)
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Les 7 vies de Mlle Belle Kaplan

Une actrice aux rôles multiples



Le nouveau roman de Gilles Paris s'appuie sur la mythologie hollywoodienne pour dresser le portrait d'une mystérieuse actrice. L'histoire de Belle Kaplan va alors nous entraîner vers le thriller, au fil des révélations sur son passé.



L'actrice la plus adulée est aussi la plus mystérieuse. Il faut dire qu'elle a mis un soin tout particulier à ne rien dévoiler de sa vie, tentant de parfaitement cloisonner vie publique - rares apparitions liées à la profession et à la promotion - et vie privée, jusqu'au choix de ses amants, soumis à des clauses drastiques de confidentialité.

Une stratégie du secret qui met tous les médias en transe, avides de pouvoir dévoiler un soupçon de sa vie, quitte à broder un peu quand ils constatent qu'ils n'ont que de maigres indices.

Il semble bien qu'un auteur de lettres anonymes soit plus au fait de l'histoire de Belle Kaplan que des milliers de journalistes. En lui écrivant "Je sais que tu t’es appelée Grâce, Paradis, Talia et Jade, avant de choisir Belle. Qui crois-tu berner?", il va l'inquiéter. Car elle n'a nulle envie que son passé soit révélé. Quand les sœurs qui l'ont recueillie dans un orphelinat de Montréal l'ont prénommée Grâce. Quand elle n'a dû son salut que grâce à Ben, son "frère jumeau" qui a grandi à ses côtés et avec lequel elle a commis ses premiers larcins. Et dont elle a perdu la trace. Ou pire encore, quand elle était prostituée de luxe et se faisait appeler Paradis.

Alors, elle est devenue Talia, a changé de continent. Jusqu'à ce jour où, au gré de ses rencontres avec des clients fortunés, elle ne croise un producteur. Ayant passé sa vie à changer constamment de rôle et d'identité, elle n'a eu aucun mal à endosser celui qui lui fera crever l'écran.

Alors, elle a engagé un détective privé pour tenter de retrouver Ben. Très vite, elle est alors devenue une star. Et très vite, elle a paradoxalement dû fuir la lumière.

Gilles Paris fait alors basculer l'histoire de l'ascension d'une femme partie de rien vers le thriller à rebondissements multiples. Se servant des codes des grands films noirs, il sème les indices qui vont peu à peu dévoiler le destin de cette femme hors du commun. L'amour contrarié, la soif de vengeance, l'ambition démesurée y sont autant de moteurs que d'obstacles. Les courts chapitres variant les styles et les époques - souvenirs d'enfance, confession épistolaire, rapport d'enquête - entraînent le lecteur dans cette ronde folle et captivante. De Rita Hayworth à Gene Tierney, de Lauren Bacall à Greta Garbo, on sent bien que les grandes actrices des années cinquante ont façonné cette Belle Kaplan. Mais au-delà de l'hommage aux grands films noirs et aux actrices qui les ont portés, les blessures de l'enfance et la solitude forcée apportent à ce roman qui se lit avec beaucoup de plaisir une note plus profonde. Que le ciel bleu d'Ischia aura bien du mal à faire oublier...




Lien : https://collectiondelivres.w..
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Certains coeurs lâchent pour trois fois rien

Gilles Paris étant attaché de presse littéraire depuis plus de trente ans, nos routes se sont forcément croisées au cours de ces dernières années, lorsqu'on a eu notamment la chance de chroniquer certains des livres de son catalogue; ouvrages qu'il défendait avec une abnégation et une passion sans faille.



Mais c'est en tant qu'auteur qu'on avait eu la chance de le rencontrer en chair et en os lorsqu'il était venu sur Lyon promouvoir son envoutant thriller " Le vertige des falaises" en 2017.



Car si Gilles Paris est devenu un nom qui compte dans la littérature depuis que son jeune héros courgette ait pris son envol cinématographique avec le succès que l'on sait , il a toujours continué à exercer son actitivé d'attaché de presse de manière très régulière.



Tout cela, il le raconte dans son dernier livre en date Certains cœurs lâchent pour trois fois rien,.



Toutefois, le fond de son récit n'est pas du tout sur son quotidien d'attaché de presse et encore moins de romancier, mais sur ses années de dépression, huit en trente ans, dont il semble comme il l'affaire s'en être sorti aujourd’hui.Car, à l'instar d'un Philippe Labro qui avait également un écrit un texte sur cette maladie, Gilles Paris est tombé huit fois et, huit fois, s en’est relevé, parfois avec pertes et fracas.



Entre deux épisodes de mélancolie, le terme médical pour désigner la maladie, Gilles Paris, d'ordinaire si pudique, se met à nu et raconte comment cette terrible maladiea pu impacté son quotidien.



Il explique vivre à peu près normalement même si l’épée de Damoclès est toujours là, et tente (et réussit souvent) à donner le change même en pleine traversée du désert .



Certains cœurs lâchent pour trois fois rien raconte ses rencontres avec les psychanalyste que l'auteur a rencontré à maintes fois, les établissements psychiatriques qu'il a très souvent fréquenté et ses tentatives de suicide qu'il a du affronter à plusieurs reprises .



Aussi sincère ,intime et éprouvant que peut être ce récit, Gilles Paris ne verse jamais dans le sensationalisme ni le pathos et réussit à nous toucher profondément.



Il livre finalement un beau témoignage d'affection aux proches qui l'ont soutenu, notamment Laurent, son fidèle conjoint, qui l'a toujours soutenu après une grave crise



Surtout, Gilles Paris profite de l'ériture de ce témoigage sincère pour delivrer in fine un message positif en ces temps troublé de la pandémie où les chiffres de la dépression ont doublé.



Un beau livre aussi salutaire qu'émouvant.
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La lumière est à moi et autres nouvelles

Chaque nouvelle procure des émotions autour du thème principal de l'enfance. Belle plume de la part de l'auteur, les mots sont très poétiques. Il arrive immédiatement à placer ces personnages avec leur personnalité et leur histoire. Tous vont passer de l'ombre à la lumière. Des nouvelles dont les mots justes poignants vont nous émouvoir, nous toucher. Un livre qui fait du bien car il est rempli d'espoir.

En librairie le 27 janvier 2021 (J’ai lu)

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Un couple, une ville

Exercice ô combien difficile de la nouvelle! Savoir captiver le lecteur en si peu de pages est un pari difficile. Alors, pour moi, ça passe ou ça casse. 9 nouvelles écrites pas 8 auteurs.



Ce recueil de nouvelles est une ode à une ville, au voyage.

Jérusalem, Londres, Edimbourg, Marseille, Boston, New York, Rome, Venise, Paris.



Mais, c'est également une ode à l'amour.

L'amour retrouvé, rêvé, attendu, perdu, fou, trompé, enfoui, terminé...



Ma nouvelle préféré est celle d'Ariane Bois qui m'a transportée vers un ailleurs et dont le dénouement est surprenant. J'ai aussi beaucoup aimé celle de Sophie Carquain "Une nuit chez Raphaël". (Les plus tragiques en fait ah ah!) J'ai trouvé, hélas, certaines très impersonnelles et je n'ai pas réussi ni à entrer dans l'histoire ni avoir de sentiments envers les personnages. Dans l'ensemble, c'est un bon recueil sur l'Amour et il permet aussi de découvrir des plumes et des villes que l'on ne connaît pas.
Lien : http://auchapitre.canalblog...
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Autobiographie d'une courgette

Courgette, petite tête, ton histoire est bien mignonne, mais n'est pas pour les mauviettes.

Tout du long a pesé sur moi l'inquiétude de te voir morfler encore, à tord.

Comme si d'avoir tué ta mère dès le début n'était pas suffisant comme galère, je m'attendais à un méchant coup du sort, en sus.

En fait tout s'est bien passé pour toi finalement, Courgette, parce que dans le fond t'es un bon gamin, même si des fois on se demande si t'as l'eau chaude à tous les étages.

Et ça m'a fait du bien de lire ton histoire et celle de tes copains, là-bas, dans la grande maison de Mme Papineau. C'était chouette de te voir grandir un peu.

Prends bien soin de toi, Courgette, et de Camille, et de Victor et du gendarme. C'est des bons ceux-là.

J'attends de tes nouvelles, ça ne saurait tarder, tu sors au cinéma bientôt !
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Le bal des cendres

Gilles Paris nous amène en vacances avant l’heure, sur une île volcanique méconnue d’Italie : Stromboli, une composante des îles éoliennes, située au nord de la Sicile. Là-bas, nous faisons la rencontre de vacanciers qui séjournent à l’hôtel Strongyle, géré par Guillaume et sa fille Giulia, aidé par Matheo, un ami de longue date. Le panel de touristes est large et varié : un frère et une sœur, un couple, des amants, une famille… Nous suivons à tour de rôle leurs pérégrinations à travers l’île, leurs découvertes, mais aussi leurs pensées intimes, leurs doutes, leurs joies, tout le substrat d’émotions qui les traversent durant ces jours paisibles. Mais la tranquillité des lieux est soudain remise en cause par les éléments naturels qui se déchaînent : le volcan entre en éruption, causant forces dégâts parmi la population et de nombreux sinistres matériels.



Le volcan de Stromboli est le plus régulièrement actif des volcans européens, sa dernière explosion remontant à juillet 2019. Les habitants de l’île sont peu nombreux (mois de 500), mais l’île se voit grossit par l’activité touristique, qui passe, en période estivale, à 3 000 à 5 000 résidents. J’avoue que Gilles Paris a brillamment réussi son pari : il m’a transporté au cœur de ces paysages de cartes postales, qui semblent convoités par les touristes, mais encore suffisamment méconnus pour rester préservé. L’auteur s’est lui-même rendu plusieurs fois sur l’île, pour puiser l’énergie nécessaire pour écrire son histoire.



Un peu perdue au début dans ce panel de personnages aux caractères très différents, j’ai apprécié découvrir au fil de l’eau leur histoire personnelle. Chacun recèle des secrets, des douleurs, des regrets, des chagrins… à leur manière, ils arrivent à nous toucher. On se sent rapidement proche d’eux, des hommes et des femmes singuliers, qui nous ressemblent par bien des aspects.



Bien que ce soit des tranches de vie mises à nue sous nos yeux, l’histoire est loin d’être monocorde. La succession des chapitres est dynamique, puisqu’ils n’excèdent pas trois pages et offrant une lecture facilité et accessible. Enfin, l’action est bien présente, les péripéties se succèdent : des décisions décisives sont prises, des événements imprévisibles surviennent, des secrets sont dévoilés… on ne s’ennuie pas ! Les émotions se multiplient, autant positives : bonheur, joie, amour… comme plus pénibles : deuil, chagrin, trahison… mais c’est tout ce qui fait la nature humaine et plus globalement, la vie !



Un roman surprenant et envoûtant, qui nous embarque au coeur des îles Éoliennes, qui m'étaient jusqu'alors inconnues. Un voyage dépaysant aux multiples facettes, où la nature humaine doit faire face à la force de la nature. Merci à Gilles Paris, grâce à qui je meurs maintenant d'envie de découvrir Stromboli !
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Au pays des kangourous

Comme dans « Autobiographie d’une courgette », Simon, le héros de ce livre a neuf ans.

Comme lui, il a des problèmes familiaux, mais le contexte est bien différent.

Son papa est un homme formidable qui s’occupe de tout et l’aime tendrement.

Sa maman est très absorbée par son travail et est plus souvent en Australie qu’à la maison.

Sa grand-mère est très originale et prend soin de lui quand son papa tombe en dépression.

C’est très frais en même temps que très grave. C’est la magie de l’enfance.

Et Gilles Paris a un grand talent pour la recréer. Il sait faire parler les enfants, reconstituer leur univers, exprimer leurs peurs, leurs angoisses, leurs attentes et leurs joies. Il sait comment exprimer leur imagination.

Le domaine de l’enfance, c’est un univers qu’il connaît et qu’il aime, et qu’il nous fait partager.

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Le vertige des falaises

Sur une île que le lecteur aura la liberté d'imaginer (Gilles Paris ne la nommant pas) vit la richissime famille Mortemer, où du moins ce qu'il en reste. Peut-être pour le plus grand bien des femmes, les hommes l'ont quittée. Aristide, le patriarche violent et autoritaire, est décédé d'une crise cardiaque. Son fils, Luc, inconstant et frivole, s'est tué dans un accident de voiture. Dans cette grande bâtisse faite de verre et d'acier, dernière oeuvre du grand-père architecte, vit Olivia, la grand-mère qui veille sur sa belle-fille atteinte d'un cancer et sur Marnie, sa petite-fille de 14 ans. La fidèle gouvernante Prudence l'assiste depuis des années. Le début du roman dépeint le quotidien de cette micro-société matriarcale tel qu'un promeneur pourrait le deviner à travers la transparence des murs de verre de la maison. Mais la réalité est autre, et sur ce bout de terre, certains détiennent tout ou partie de la vérité.



J'aime les romans qui ont pour décor une île car cela offre aux évènements comme une atmosphère de huis-clos. J'aime les romans polyphoniques où chaque personnage tour à tour vient se confier au lecteur. J'aurais donc dû apprécier "Le vertige des falaises"...

Malheureusement, la sauce n'a pas vraiment pris car j'ai eu du mal m'attacher aux personnages. Si vous cherchez un livre où les relations hommes-femmes sont sublimées, lecteur passez votre tour. Ici, la gent masculine n'apparait pas vraiment sous son meilleur jour. Mais les richesses d'Olivia l'ont emprisonnée dans un tel carcan que son sort a eu du mal à m'apitoyer également. Seule, la communion de Marnie, adolescente solitaire et curieuse, avec son île a eu gain de cause à mes yeux. Marnie, que l'on pense fragile et que l'on veut épargner des vilains secrets de famille. Marnie qui sait si bien se faire oublier pour écouter et épier les adultes... Marnie qui voudrait faire mentir l'adage familial : "Il n'y a pas d'amour heureux".



Écrire un roman choral est un exercice difficile. L'écriture assez poétique de Gilles Paris n'en fait malheureusement pas oublier les nombreuses répétitions. Chaque protagoniste racontant les évènements tels qu'il les a vécus sans suite chronologique par rapport au précédent, cela entraine aussi une difficulté à se repérer dans le temps et un certain manque de rythme. Sur la quatrième de couverture, les termes de "thriller" et de "saga familiale" sont évoqués. Pour moi, il y manque le suspense d'un thriller et l'ampleur d'une saga.



Une lecture en demie teinte à laquelle j'accorde un 10/20.
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Au pays des kangourous

Dépression d'un homme vue à travers le regard de son fils de neuf ans. L'enfant relate avec ses mots la dégringolade brutale de son père et son hospitalisation, le désarroi des proches, et sa propre douleur de petit garçon déboussolé pris en charge par une grand-mère formidable.



Les ouvrages dont la narration imite celle d'un enfant me plaisent rarement. L'exercice est délicat, a fortiori lorsque l'auteur traite de sujets graves et prétend s'adresser à des adultes. Le ton doit être juste pour que les réflexions enfantines, les éclairs de candeur ne semblent pas artificiels. Cela suppose déjà que les propos du jeune narrateur soient cohérents avec sa façon de s'exprimer. Pas de chance ici, je n'ai jamais réussi à faire coïncider les deux, donc à imaginer ce personnage.

Dans ce genre de roman, sur ce genre de thématique, on est souvent sur un fil : poésie ou cliché niais ? innocence ou fausse naïveté ? émotion ou sirop ? humour ou poncif ? Je suis tombée du mauvais côté : je n'y ai vu que du négatif, ou presque.



Agacement et grincement de dents croissants au fil des pages, comme avec certains ouvrages de M. Lethielleux, EE Schmitt, que je trouve démagos et "faciles". Même 'La vie devant soi' (Emile Ajar/Romain Gary) m'a hérissée à la seconde lecture, récemment, après une découverte enthousiaste à l'adolescence.

J'apprécie en revanche le ton du Petit Nicolas, celui de Raphaële Moussafir...



--- La couverture de l'édition brochée m'attire beaucoup plus que celle du format poche - laquelle correspond parfaitement, cela dit, à ce que je pense du contenu du livre (un enfant mal déguisé en adulte).
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Certains coeurs lâchent pour trois fois rien

Certains coeurs lâchent pour trois fois rien, mais celui de Gilles Paris a tenu bon après avoir sombré dans de profondes abysses.



L'auteur nous fait rentrer brutalement dans son jardin secret : une décharge d'émotions virulentes dans une lettre destinée à son père. le ton est donné.



Pendant les 30 premières années de sa vie, épicurien, Gilles Paris, traverse toutes les ivresses et la souffrance psychique qui l'accompagne : drogue, sexe, alcool, nuits blanches, rejet familial, oisiveté, solitude, errance…



Puis un jour son corps et sa tête le rattrapent, la bête surgit.



Huit dépressions, huit livres à son palmarès



S'enchainent alors des hospitalisations en milieu psychiatrique plus ou moins longues. Ce qui montre l'ampleur des dégâts. Il va découvrir le traitement et ses effets secondaires, basculement dans un autre monde, celui de la maladie mentale.



Des fragilités subsistent avec de nouvelles difficultés qui se surajoutent : recherche du bon traitement, fatigue, … quête du bon thérapeute, essentielle sinon c'est encore pire.



Durant les périodes d'accalmie, brillant, il continue à travailler comme attaché de presse, notamment aux éditions PLON. Il va faire de multiples rencontres, celle de Françoise SAGAN, chez qui il va vivre durant une période.



L'amour va venir illuminer son existence, en la personne de Laurent, un soutien indéfectible malgré les épisodes de chaos.



Au prix de beaucoup de luttes et de courage, Gilles Paris est sorti de ses ténèbres.



J'ai été très émue par l'autobiographie de cet homme, le sujet ne m'indiffère pas.



Gilles si vous passez par E, on pourrait peut-être partager un grain de folie !



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Certains coeurs lâchent pour trois fois rien

Au-delà d’être un auteur talentueux, Gilles Paris est une personne formidable, un attaché de presse remarquablement doué dans son travail, qui défend avec ferveur la littérature dans sa globalité. Avec Certains coeurs lâchent pour trois fois rien, je découvre une autre facette de cet auteur, plus intime, une facette cachée, très différente de la personne publique qu’il laisse apparaître sur les réseaux sociaux ou dans les médias.



Ce livre n’est pas une autobiographie, mais bien des « éclats de vie », comme il aime à les appeler, des bribes d’instants, souvent sombres, de son existence, qui tendent à expliquer le terrible phénomène de dépression dans lequel il est tombé à maintes reprises. Car oui, derrière ce sourire engageant se cache un mal profond, qui remonte à son enfance. Son père, un homme violent, agressif, tant physiquement que moralement, le rabaisse continuellement, si bien que les mots reçus en pleine face deviennent des maux indélébiles, « Tu ne vaux rien« , « Tu ne feras jamais rien de ta vie« , « Tu es une merde« . Des mots qui blessent, qui s’impriment durablement dans la tête d’un enfant, pour persister inlassablement dans celle d’un adulte.



Ces mots vont le poursuivre sa vie durant, l’entraînant inexorablement vers une pente descendante. Gilles Paris enchaînera les épisodes dépressifs, les tentatives de suicide, passant d’établissements spécialisés en hôpitaux psychiatriques, faisant la rencontre de dizaine, vingtaine, voire centaine de patients et d’aides-soignants. Huit dépressions successives, desquelles il arrivera à se relever huit fois. Parmi ces aventures noires se glisse tout de même un peu d’espoir. L’écriture a eu un effet cathartique sur son état. Auteur de plusieurs romans à succès, dont Autobiographie d’une courgette, son plus connu, également adapté sur grand écran, ou Inventer les couleurs, son dernier en date, un album jeunesse illustré haut en couleurs ; chacune de ses parutions est une réponse à la violence et à l’absence du père. Néanmoins, il réussit à traverser ses différentes phases dépressives grâce à son amour des mots. L’écriture lui a permet de se libérer de ses mal-êtres, de le soutenir durant ses convalescence, de lui sortir la tête de l’eau.



Gilles Paris se livre également avec sincérité sur ses débuts sentimentaux et sexuels, sur ses découvertes de la vie, ses dérives, ses excès et ses expériences parisiennes plus ou moins enrichissantes. Il nous parle avec émotion du couple homosexuel qu’il forme avec Laurent, son partenaire de vie, infaillible, qui le soutiendra, peu importe les épreuves. Il nous raconte les belles rencontres qui ont jalonnées sa vie, de Françoise Sagan, auteure à succès, à ses collègues de boulot, en passant par Janine ou Laura, toutes ont illuminées sa vie et lui ont insufflées un semblant de bonheur parmi les pages noires de son histoire.



Des bribes de vies touchantes sur un auteur à succès. Entre épisodes dépressifs, aveux pudiques et émouvants, Gilles Paris met son coeur et sa vie à nu, comme il ne l'a jamais fait. Un témoignage puissant, sensible, empli de courage !
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Inventer les couleurs

Gilles Paris et Aline Zalko forment un duo haut en couleurs dans ce livre jeunesse. Hyppolite met de la couleur dans sa vie qui n'est pas très drôle pour que le monde soit plus beau. L'écriture et les illustrations sont pleines de sensibilité. Ce livre délivre le message que la vie est belle malgré tout, un beau message pour les enfants et les plus grands! Date de sortie: le 7 mars 2019
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L'été des lucioles

Dans la lignée de ses précédents ouvrages, Gilles Paris ne déroge pas à sa règle et place en tant que personnage central de son récit, un petit garçon de huit ans, très différent de celui d'Au pays des kangourous ou d'Autobiographie d'une courgette. Cette empreinte personnelle, style intime et reconnaissable entre mille, contraste radicalement avec les sujets dont il traite et permet de donnait un ton léger et une fraîcheur enfantine à de durs thèmes, souvent tristes.



L'histoire se déroule lors d'un été ensoleillé, en vacances au Cap-Martin, entre Menton et Monte-Carlo. Comme chaque années, Victor débarque dans la résidence qu'il partage saisonnièrement avec sa mère Claire, sa soeur Alicia et sa "deuxième maman" Pilar. Il y retrouve alors son meilleur ami, Gaspard, la petite Justine, qui lui fait tourner le coeur, la mer et toutes les activités conjointe aux vacances. Et comme chaque années, son papa manque à l'appel, ne souhaitant pas remettre les pieds dans la résidence, pour une raison que tous ignorent. Mais cet été-là, Victor va faire la rencontre de deux jumeaux, Tom et Nathan, avec qui il va lier amitié et qui vont innocemment lui faire découvrir de nombreuses choses plus ou moins dramatiques...



Tout en douceur, Gilles Paris entame lentement son roman, marchant sur du coton et plongeant le lecteur dans des affres enchantées et débordantes d'amour, de joie et d'enfance. Dans un vaporeux nuage bienheureux, il construit tranquillement la base des lieux, chargée de descriptions verdoyantes, représentant un paradis reposant au paysage tranquillisant.



C'est dans cet espace enchanteur que l'auteur fait évoluer son protagoniste. Dès les premières pages, il se livre à coeur ouvert, racontant en détails les périples de sa jeune existence, si courte mais déjà si remplie. Un attachement immédiat se crée entre le lecteur et le narrateur, une fascination croît pour le flegme et la maturité dont il fait preuve, la sagesse avec laquelle sa parole se libère. Bien évidemment, quelques touches de naïveté pointent, rappelant brutalement la réalité de l'âge que présente Victor. Son environnement familial - et plus timidement amical -, ne préconise pourtant pas l'intelligence et la sérénité de son caractère ; ses relations apparaissent effacée face à sa réelle apparence, ne se limitant qu'à l'amour maternel minimum qu'il reçoit abondamment. Curieux et docile, il apparaît comme un petit garçon banal, dans la force de son enfance. Seul sa forte envie d'exister aux yeux de ses proches, de se faire remarquer par sa profondeur et son acuité, font de lui un petit garçon original, qui se détache des modèles traditionnels des enfants de huit ans - Gaspard ou Justine.



Venons-en maintenant aux thèmes bouleversants de L'Eté des lucioles, qui ne sont pas perceptibles aux premiers abords. Abondamment référencé au cours de l'histoire, la famille est l'ancrage premier du récit. Il ne se passe pas une page sans que l'auteur ne parle d'un membre familial de Victor. Cette belle élaboration d'un cadre familial idéal, heureux et paisible sert de fil conducteur pour amener le lecteur à s'interroger sur les secrets familiaux que dissimulent les personnages.

La référence à la pseudo maladie du papa, le syndrome de Peter-Pan, où le refus de grandir, cache en réalité un traumatisme violent, un épisode choquant de son enfance, qui l'empêche d'évoluer dans le monde d'adultes qui l'entoure. Ne pas sous-estimer cette pathologie, qui peut s'avérer bien plus douloureuse qu'il n'y paraît, guérissable non pas scientifiquement parlant, mais bel et bien personnellement et moralement. Un parallèle peut alors se créer entre le père et le fils et la question de la supériorité de maturité peut se poser.

Gilles Paris évoque également l'homosexualité à travers la "deuxième maman" Pilar de Victor, tout en simplicité et en neutralité, comme si le fait d'avoir deux parents du même sexe ne choquait personne. Cette vision moderne de la société familiale actuelle entre parfaitement dans le thème de la famille que développement si chèrement l'auteur.



Le rythme d'émotions de L'Eté des lucioles peut être comparable à un cardiogramme : tantôt doucereux, léger et mignon, dans un univers enfantin joyeux, protégé et aimé, puis un basculement rapide nous emmène au coeur du désespoir, de la tempête, de la tristesse et du drame. Tous les sentiments y passent un à un, l'auteur n'hésitant pas à jouer sur nos fragiles ressentis.



Un petit mot concernant le dénouement (sans dévoiler la fin à ceux et celles qui se seraient laissés tenter par ce livre), pour dire au combien celui-ci ferme admirablement ce roman : dramatiquement adorable, terriblement surprenant et authentiquement réussi.



Un livre émouvant, tout en délicatesse, qui s'interroge sur le modèle de développement familial à travers les yeux d'un jeune enfant de 9 ans. Les lucioles n'ont (je l'espère) pas finies de briller pour cet auteur à succès.
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Un baiser qui palpite là, comme une petite bête

Je suis toujours admirative de la façon dont Gilles Paris arrive à se renouveler constamment. Roman jeunesse, album, autobiographie, témoignage… avec en toile de fond, en fil conducteur constant, des sujets d’actualité plus ou moins tragiques, mais toujours plein d’émotions, avec le désir de faire réagir et d’ouvrir les yeux aux lecteurs.



Ici, malgré la poétique du titre – Un baiser qui palpite là, comme une petite bête -, le premier chapitre se veut très violent. Nous faisons la brève connaissance d’Iris, une jeune fille harcelée, humiliée, rejetée par les lycéens de son école, incomprise par ses proches, violentée puis jugée. Une torture qui la conduit à un acte totalement regrettable. Un drame qui pose la première pierre d’une histoire puissante, où l’on rencontre une bande de jeunes, qui continuent à vivre normalement, sans être pleinement conscients qu’ils ont été les bourreaux de cette jeune fille.



Il y a Emma, la bombe du lycée, la fille parfaite qui ne boit pas, ne se drogue pas et qui sort avec Solal, un mec tout aussi parfait ; il y a aussi le frère jumeau d’Emma, Tom, un garçon un peu solitaire, qui se cherche encore, tente des expériences, qui aime boire et se fumer en soirée, relever des défis et frimer devant ses copains ; il y a aussi Gaspard et Timothée, les amis de Tom ou encore Sarah et Chloé, les copines d’Emma ; il y aussi Aaron, ce garçon homosexuel ; Léon, ce geek boutonneux qui n’attire pas les filles ; ou encore Virgile, ce garçon amoureux en secret. Entre dispute, amour, amitié, vengeance, soirée, trahison… ils vivent un quotidien d’adolescents de leur âge, néanmoins hanté par le souvenir ténu d’Iris, qui s’immisce à intervalles réguliers pour leur rappeler ce que chacun lui a fait subir.



J’avoue que certains adolescents, peu emphatique, trop dévergondé, ne m’ont pas plût. L’image qu’ils renvoient n’est pas un exemple de sainteté pour les jeunes lecteurs : des adolescents qui se droguent et boivent jusqu’à sombrer dans le coma ; qui parlent des filles comme de vulgaires objets ; qui ne montrent que peu de moral, aucun intérêt pour leur avenir et encore moins pour les problèmes de leurs voisins. La façon dont ils perçoivent le cas Iris est d’ailleurs assez horrifiant, comme si ce qu’il lui était arrivé était commun et ne leur faisait aucun effet. Alors que chacun a joué un rôle important dans son processus d’harcèlement, j’ai l’impression qu’ils ne se rendent pas vraiment compte de l’impact de leurs faits et gestes et qu’ils n’en retirent finalement aucune morale.



Néanmoins, j’ai apprécié la modernité du récit, complètement intégré dans l’ère du temps, qui aborde des thématiques qui impactent les adolescents : le harcèlement scolaire, la sexualité, l’amour, les relations avec les parents. Chacune est abordé de façon subtile, presque pudique, avec douceur, d’une écriture fine, un peu naïve. Pour ajouter plus de réalisme à l’histoire, Gilles Paris s’est même essayé au langage des jeunes, usant (et abusant peut-être un peu trop souvent) d’expressions issues du XXIème siècle, tous expliqués dans un lexique final. Moi-même assez proche de la classe d’âge des adolescents, je doute sincèrement qu’ils utilisent autant de diminutifs dans leurs dialogues quotidiens. Même si insérer ces mots nouveaux partaient d’une bonne intention d’assimilation, je trouve finalement qu’ils alourdissent un peu trop le récit.



Un récit moderne, qui aborde des thématiques qui parlent aux adolescents : harcèlement scolaire, sexualité, amour, relation avec les parents... Néanmoins, je ne recommande pas spécialement cette lecture aux plus jeunes, qui pourraient s'identifier à des personnages pas franchement recommandables.
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Inventer les couleurs

En voyant que cet ouvrage avait été écrit par l’auteur d’« Autobiographie d’une courgette » (que je vous invite à lire ou à voir la jolie adaptation), j’ai voulu plonger au plus vite dans cette nouvelle publication. Il faut avouer que la couverture est magnifique me faisait songer au style de Benjamin, un illustrateur utilisant également beaucoup de couleurs et dont je suis particulièrement admiratrice. Aline Zalko a de l’or au bout des doigts : ses dessins sont tout simplement magiques, colorés et envoûtants ! C’est un véritable plaisir des yeux ! D’ailleurs, il y a énormément d’illustrations dans ce petit roman, que ce soit des pages complètes ou des éléments glissés de-ci de-là. Cela donne une impression d’arc-en-ciel tout au long de la lecture. « Inventer les couleurs » est tout simplement sublime !



Malheureusement, le texte n’a pas été à la hauteur du visuel. J’ai d’abord trouvé qu’il n’y avait pas réellement d’intrigue. C’est très calme. On narre surtout le quotidien d’Hyppolite, un petit garçon qui adore dessiner et qui fait des bêtises avec ses camarades à l’école. Il vit seul avec son père qui, suite au départ de sa femme, a sombré dans la dépression, l’alcoolisme et le tabagisme. L’enfant est son seul rayon de soleil qui semble le raccrocher à la vie… D’autres thématiques sont évoquées comme la violence conjugale, la prostitution ou encore le racisme. Il y a un décalage très intéressant entre la dureté des sujets abordés, l’innocence d’Hyppolite et la douceur des dessins néanmoins, j’ai eu l’impression de redite. C’était déjà le procédé utilisé dans « Autobiographie d’une courgette ». Or, j’aurais souhaité que Gilles Paris se renouvelle un peu… De plus, j’ai été frustrée par le dénouement. J’ai eu un sentiment d’inachevé. Cette histoire m’a paru être une mise en bouche ou le prélude d’un roman qui aurait pu être davantage développé. C’est bien trop bref ! On en voudrait encore…



L’art, et plus particulièrement le dessin, est un élément important dans le récit. Il permet au jeune narrateur ainsi qu’à son père de s’évader et de fuir le réel où tout est gris, sans saveur, difficile et déprimant… C’est une métaphore très poétique, délicate et bien pensée. D’ailleurs, malgré la situation, elle apporte une touche d’espoir dans les dernières pages. Les émotions sont donc assez présentes et il y a beaucoup de sujets percutants toutefois, j’ai regretté la brièveté du texte. Cela a trop joué sur mon impression générale. Je suis donc plutôt déçue malgré les illustrations d’une grande finesse et les messages pertinents de ce bel écrit, plutôt à la destination d’un public de CM2 qu’à des 6e/5e.
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L'été des lucioles

Un joli petit livre pour faire une parenthèse de tendresse et de nostalgie . Bravo à Gilles Paris qui réussit l'exercice de se mettre dans la peau d'un petit garçon de 9 ans qui évoque ses grandes vacances . Ce livre sent bon les souvenirs d'enfance des vacances d'été, on entend les cigales et le bruit des vagues grâce à ses évocations très imagées .
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Le bal des cendres

C'est un livre qui vous avale tout cru.

C'est plusieurs romans offerts pour le prix d'un.

Des personnages très attachants

viennent tour à tour se confier à vous.

Nous sommes à Stromboli,

hantés par l'image d'ingrid Bergman.

Le volcan est un vieillard aux soubresauts

imprévisibles et assassins

La lave est grise, le village blanchi à la chaux.

la chaleur et la lumière laissent bien des zones d'ombre.

Ces voyageurs traînent des blessures, des espoirs,

des incertitudes, leur vie est déjà un roman.

Vous y trouverez tout ce qui fait l'humanité

au travers du meilleur et du pire..

Une écriture leste, très sensible, précise et poétique.

Cette marque de fabrique déjà appréciée

dans l'autobiographie d'une courgette.

Coup de cœur absolu ! A partager..

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Autobiographie d'une courgette

De la légéreté, de la tendresse, de l'humour, de la tristesse : un très beau moment.



Ce roman est raconté avec la voix et les mots de Icare, dit Courgette, jeune orphelin de 9 ans qui est placé en maison d'accueil avec d'autres enfants de son âge. Il lui faut composer avec sa propre histoire mais aussi avec l'histoire de ses camarades, leurs peurs, leurs réactions etc.... tout cela pour recréer, et notamment grâce aux "zeducs" une certaine unité qui peut rappeler la famille.



Bien sûr, tout cela est convenu, ça se termine bien, on se prend d'affection comme il se doit pour chacun de ces mêmes, mais qu'importe ? C'est beau et ça fait du bien !
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Autobiographie d'une courgette

Gilles Paris a une nouvelle fois réussi à me ramener à l'âge de l'innocence et de la candeur. Il s'illustre une nouvelle fois, grâce à Autobiographie d'une Courgette, comme un auteur de romans nostalgiques pour adultes.



Autobiographie d'une Courgette, comme Au pays des Kangourous, est narré par le protagoniste de l'histoire, qui est aussi un enfance, et plus exactement un petit garçon. Perdu dans sa soif de connaissances dans un âge où la naïveté est au coeur de tous les gestes, Icare (notre héros principal), plus familièrement surnommé Courgette, va connaître un terrible malheur. Il va accidentellement prendre le revolver de sa mère, qui s'enfonce chaque jours davantage dans la dépression et l'alcoolisme, et lui tirer innocemment dessus. Un geste qui va le faire arriver au foyer d'adoption, un lieu où tous les enfants orphelins ou abandonnés se retrouvent. Là-bas, il va faire la connaissance de nombreuses personnes, des amis, des parents, des zéducateurs... A croire qu'Icare est bien plus heureux dans sa nouvelle vie qu'à l'intérieur de sa précédente existence familiale...



L'ambiance du livre est dans l'ensemble assez triste, mais elle reste bonne enfant. Même si l'histoire du petit Icare est très émouvante, et peut en faire pleurer plus d'un, Gilles Paris arrive à dédramatiser la situation, et à faire tourner cet récit dans une phase plus heureuse. Car quand on y regarde de plus près, les avantages pour Courgette de se retrouver dans cet orphelinat sont beaucoup plus nombreux que les inconvénients.



Courgette a déjà pu rencontrer de nombreuses personnages, toutes plus attentionnées à son égard les unes que les autres. Les zéducateurs, comme il les appelle, qui sont un grand pilier pour tous les enfants du centre, savent redonner le sourire aux pensionnaires, et les amuser au quotidien. Les autres enfants, tous très différents, et ayant des vécus des histoires diamétralement opposées, se rapprochent et se trouvent des points communs (en particulier un, celui de ne pas/plus avoir de réels parents). Ils lient de forts liens d'amitié, qui semblent totalement indénouables. Courgette a également pu trouver la fille de ses rêves, Camille, une autre pensionnaire, qui, dès le premier regard, ne va pas arrêter de le hanter. Et enfin, Icare a pu trouver une nouvelle famille d'accueil , Raymond, le policier qui l'a retrouvé le soir du meurtre de sa mère, et son fils, Victor, qu'il compare déjà à son frère.

Tant de rencontres qu'il n'aurait jamais pu espérer si sa mère n'aurait pas sombrer peu à peu dans la folie et l'alcool.



L'histoire personnelle d'Icare n'en reste pas moins tragique et très émouvante. Mais c'est une histoire passée, qu'il préfère oublier pour le moment. En décidant de mettre une croix sur son passé, Courgette veut repartir de l'avant, et se reconstruire une nouvelle vie, bien meilleure que celle d'avant.

Gilles Paris détourne cette histoire et arrive à créer des passages passablement drôles. Les répliques d'Icare ainsi que de ses camarades, sont tellement innocentes et naïves, que ça en devient comique. Les petites questions de Courgette sur la vie peut gêner les "grandes personnes", alors que Courgette s'en fiche, une seule chose l'importe : de trouver les réponses à ses questions. Son obstination et son vocabulaire sont certes, enfantins, mais ils sont tournés par Gilles Paris, à la rigolade.



Le livre est assez rapide à lire, les pages avancent à un rythme fou. La plume de l'auteur fait réellement penser aux paroles d'enfants, ce qui rend encore plus l'impression que le récit est raconté par un réel enfant. On s'immisce davantage à l'intérieur de l'histoire, un attachant pour ses petits enfants né, et en même temps, toutes leurs histoires est triste à lire... Que d'émotions !



En tout cas, je suis une nouvelle fois comblée par ce roman. Tout en délicatesse et en sentiments, Gilles Paris a rempli son contrat, et m'a embarqué à travers ces mots. Cet auteur a vraiment un style unique et original, à croire qu'il est resté bloqué en enfance...
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Autobiographie d'une courgette

Courgette est négligé par sa mère alcoolique. Il la tue par accident. Il se retrouve placé aux Fontaines et partage sa chambre avec Simon et Ahmed. La belle Camille lui fait tourner la tête. Il fait les quatre cents coups avec sa joyeuse petite bande. Il apprend à avoir des repères et un cadre de vie qu'il n'a jamais eus.

La directrice, le gendarme, les zéducs veillent à entourer ces petits de l'attention dont ils ont toujours manqué.

C'est tendre, rigolo, coloré et très bien écrit. Il faut dire que j'ai un faible pour les histoires où le narrateur est un enfant, probablement un effet Madeleine de Proust car j'étais une inconditionnelle du Petit Nicolas. Gilles Paris rejoint ainsi des auteurs qui excellent dans ce genre comme Daniel Picouly et Azouz Begag.

Maintenant j'ai hâte de voir le film d'animation
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