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Critiques de Gilles Paris (661)
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Certains coeurs lâchent pour trois fois rien

C'est un récit de dépressions. Huit dépressions de l'auteur, Gilles Paris, et c'est tout, parce qu'il n'en peut plus, son corps non plus. Dans ce récit, Gilles Paris a consacré chaque chapitre à un moment de vie, mais c'est parfois dans le désordre.

On commence par son père qui l'a battu et a dévasté son appartement, un jour. Puis l'on passera à autre chose, avant d'y revenir. Car le père de l'auteur est toxique. Avec lui seulement, car sa soeur Geneviève, elle, aura une relation plus calme avec son père. Son père parti, absent, disparu. Ce père auquel il dédie une lettre, en premier chapitre.

Il raconte ses séjours en hôpital psychiatrique, il en a toute une collection. Mais on sent bien que tous les "gens enfermés" forment un groupe soudé, le temps du séjour. Tous pareils, les yeux dans le vague, assis sur un banc en fumant des cigarettes.

Il raconte ses psys, ses traitements, les crises de panique, le besoin de se rendre invisible. Il raconte ses tentatives de suicides, multiples, tout en disant clairement que ce sont des appels au secours. Mais la dernière l'a amené aux portes de la mort, le medecin lui dira qu'il l'a rattrappé de justesse, parce que certains coeurs lâchent pour trois fois rien. Il raconte ses excès de jeunesse, la jeunesse dorée, la tournée des boites connues, les amis d'alors, les comprimés d'extasy, puis la cocaïne. Et ceci pendant de grandes études, et avec ensuite un métier de directeur de service de presse chez Plon. Et soudain, tout s'écroule.

Il raconte la mélancolie, qui "lui ôte l'espoir, l'envie et le désir, et ce sentiment d'incapacité". Ça, je connais. C'est le résumé d'une dépression. Mais cette maladie est différente pour chaque individu qui en souffre. Ses effets, ses manques, ces paniques, ces refus. L'auteur fera une dépression après chaque livre publié, et on comprend qu'il y met toute sa force, toute sa passion de l'écriture, et cachera dans chacun de ses romans et certaines de ses nouvelles des "personnages" qui sont en fait le reflet de personnes ayant croisé son chemin, des gens qui l'ont marqué. Il nous emmène pour nous les montrer, nous les expliquer.

Ce parcours mélancolique mais "presque heureux", tellement compréhensible et honnête est une galerie de personnages, certains très connus, dont Françoise Sagan. Il y a son psy, ses psys. Il y a sa soeur Geneviève, sa soeur qu'il aime tant, il y a Laurent. Laurent, son mari, qui partage sa vie depuis plus de vingt ans. Ce livre est aussi une Ode à Laurent. On le voit, en creux ou en relief, partout. C'est une belle réussite que ce livre, sérieux et léger, difficile et clair. Ce genre de livre est rare, je me souviens de celui de Philippe Labro, c'est tout...

Ce livre n'est pas noir, non, parce qu'à la fin, le héros s'en sort. Presque heureux.
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Inventer les couleurs

Gilles Paris est vraiment surprenant !



Après nous avoir conté plusieurs longues histoires sur le développement familial de l’enfant, il revient sur le devant de la scène littéraire avec une histoire haute en couleurs (c’est le cas de le dire), avec un premier album jeunesse illustré par la talentueuse Aline Zalko. Inventer les couleurs, c’est le récit d’un petit garçon nommé Hippolyte, qui vit une existence ordinaire et un peu terne, qu’il colorie à sa guise pour la changer en arc-en-ciels. Son papa travaille à l’usine, et ce n’est pas toujours facile pour lui. C’est pour ça que pour lui redonner le sourire et rendre son monde plus beau, Hippolyte colorie sa vie.



C’est beau, c’est poétique et délicat, à l’image des autres histoires de l’auteur. C’est écrit avec finesse, il faut réussir à déchiffrer les phrases, à analyser les dessins et alors, on ne peut qu’être touché par tant de sensibilité. Il y a une part d’abstrait dans ce livre, qui donne le pouvoir aux lecteurs d’imaginer lui-même les choses plutôt que de les lire bêtement.



Je pense que ce livre s’adresse principalement aux jeunes enfants, mais pas que. Les adultes aussi peuvent être touchés et envoûtés par la qualité de la plume et des illustrations. Celles-ci sont d’ailleurs tout simplement magnifiques. Je crois que c’est ce que j’ai préféré dans cet album : la magnifique palette de couleurs et les dessins, presque enfantins, mais chargés de vie.



Je regrette seulement que l’album ne soit pas plus long, plus complet, avec encore plus d’illustrations !



Un album illustré plein de vie, de délicatesse et de sensibilité. C'est sûr, grâce à Hippolyte, vous ne verrez plus le monde de la même manière !
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Autobiographie d'une courgette

Après avoir adoré l’adaptation en film d’animation (Ma vie de courgette par Claude Barras), j’ai enfin lu le livre. Et c’est un nouveau coup de cœur qui ne me fait pas déprécier le film pour un sou.



L’histoire de Courgette, c’est un drame abominable comme ceux qui ont bouleversé les enfances de chaque protégé des Fontaines. C’est l’inénarrable qui est narré ici. Ce sont des mots innocents qui racontent l’horreur. Ce sont des mots pleins d’images, de couleurs et de soleil.

Autobiographie d’une courgette, c’est une montagne de tendresse au cœur de l’indicible. C’est un roman lumineux, c’est la découverte de l’amour – l’amour des copains, l’amour des adultes, l’amour amoureux.

Un roman à hauteur d’enfant, un roman triste, un roman drôle, un roman dur, un roman profondément touchant.



En gros, je vous ai dit l’essentiel. Que pourrais-je raconter d’autre ?

Les personnages si attachants – chacun de ces enfants bousculés, cabossés, brisés évidemment, ainsi que certains adultes touchants par l’amour et le soutien qu’ils abordent aux enfants – et si réalistes qu’on a l’impression de les connaître depuis toujours.

Les sujets durs et crus qui contrastent avec la grâce incroyable, avec la pureté candide de la narration simple et enfantine.

L’humour qui transperce cette histoire.

L’amitié, la tendresse du gendarme et les bons moments qui nous font espérer le meilleur pour le futur de Courgette.



Je n’ai rien de dire de plus, ce livre est un bijou. Une perle que l’on referme bien trop vite, à regret.
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L'été des lucioles

Se mettre dans la peau, les yeux, les pensées d'un petit garçon de neuf ans, quand on est déjà une grande personne pas facile! Gilles Paris a presque réussi à me convaincre, et je me suis attachée à ce blondinet intelligent, sensible, bien élevé, émotif, un peu trop parfait, vraiment. Ses vacances d'été dans la résidence héritée par son père à Cap Martin ( rien que ça!) et le voilà entraîné dans de petites aventures aux côtés de Gaspard, son ami . Ses deux mamans pendant ce temps-là lisent et peignent pendant que son papa vit à Paris et " refuse de grandir". Un univers un peu trop lisse à mon goût, même les drames semblent lointains.
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Autobiographie d'une courgette

Il s'appelle Icare, mais personne ne l'appelle Icare, tout le monde l'appelle la courgette, et quand toutefois on l'appelle Icare, c'est que quelquechose ne va pas bien.

Icare, un petit garçon de neuf ans a tué sa mère d'un coup de pistolet.

Icare se retrouve dans un centre d'accueil avec des zéducs, et plein de potes, tous dans des situations qui ne sont pas très enviables pour des enfants de cet âge, abandonnés par leurs parents ou retirés de leurs familles.

Cette lecture, où l'auteur parle à la place de la courgette, ne m'a pas emballé au premier abord, car il parle dans le language d'un enfant de neuf ans, peu évolué, qui a vécu ses premières années avec sa mère perdue et alcoolique.

Mais je me suis pris au jeu, je me suis mis à la place de la courgette, j'ai vécu comme lui au fur et à mesure de l'avancement de l'histoire, je me suis lié d'amitié avec sa bancde de copains, et aussi de sa petite amie.

Finalement, passé le language, reste l'histoire, pleine de bons sentiments, et j'ai finalement refermé ce livre sur une très bonne impression en pensant à tous ces enfants qui se retrouvent malheureusement, et bien malgré eux dans la situation de la courgette ... ou pire.

Bonne lecture d'été, à la condition de faire un bond dans l'enfance et d'accepter le language de l'auteur.
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L'été des lucioles

Je m’appelle Victor, j’ai 9 ans. Je vis avec mes deux mamans, la vraie bien sûr et Pilar. Papa ne vit pas avec nous, c’est compliqué les histoires d’adultes !

Et puis il y a ma sœur Alicia, elle a 14 ans et elle cherche le grand amour !

Moi, mon grand amour c’est Justine, elle est si belle avec ses grands yeux verts et ses cheveux blonds comme les blés, « quand elle m’embrasse sur la joue, mon cœur change de place ».

Cet été je me suis fait des copains, Gaspard que j’ai rencontré en descendant la poubelle, oui parce qu’il y a bien trois femmes à la maison mais la poubelle c’est pour les hommes !...Il y a aussi les jumeaux Nathan et Tom, ensemble nous partageons de belles aventures.

Ah, j’allais oublier de vous dire : j’écris un roman ! Et quand je serai grand j’aimerais y mettre de la poésie et de la tendresse avec des mots comme ceux de Gilles Paris qui sait faire parler les enfants en bouleversant le cœur des adultes...

Il est fort Gilles Paris, il a même fait « l’autobiographie d’une courgette » et je crois qu’il connait même « le pays des kangourous ».

Trop fort, je vous dis !



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Au pays des kangourous

« Ce matin j’ai trouvé papa dans le lave-vaisselle ». Pas facile à gérer pour un gamin de 9 ans, surtout avec maman qui part toujours pour le pays des kangourous vendre ses yaourts.

Heureusement, grand-mère arrive pour s’occuper de tout ça.



Paul, le père, est écrivain, enfin nègre et cela semble lui convenir au grand déplaisir de sa femme qui le voudrait plus ambitieux. Ambitieuse, elle l’est pour deux ; directrice marketing chez Danone en Australie, elle n’est pas souvent à la maison. C’est la buiseness-woman dans toute sa splendeur. Toujours à parler dans son portable lorsqu’elle est avec eux, jamais de câlins ni bisous dans le cou.



Paul a pété les plombs c’est le moins que l’on puisse dire. Il est hospitalisé dans un établissement spécialisé et Simon habite chez sa grand-mère.





Lily ! J’t’aime bien Lily quand tu souris dis la chanson mais, qui est-elle, elle qui semble sortir de nulle part, allant partout, capable d’expliciter le « pas facile à expliquer » ? Pour moi, ce n’est pas une enfant autiste, mais plutôt un désir de Simon, une petite fille sortie tout droit de son imagination, de son grand désir et besoin de savoir ce dont souffre son père.

Les rêves de Simon prennent également une grande place dans ce livre. Il est vrai que lorsque l’on est enfant, on rêve tout éveillé avec l’espoir que cela marchera, mais bon, ces digressions sont un petit peu trop longues.



Ce postulat de départ : laisser parler un enfant, permet de parler de la dépression avec plus de légèreté peut être intéressant et Gilles Paris a su trouver les mots, mais…..



En résumé, un livre que j’ai lu avec plaisir mais qui ne me laissera pas un grand souvenir. Je reconnais avoir quelques problèmes avec ce genre de livre où l’auteur se met dans la peau d’un enfant et où les adultes y sont un peu trop caricaturaux.


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Au pays des kangourous

J’ai beaucoup aimé ce livre, très tendre, qui nous raconte la dépression vu par le regard d’un enfant. Attention ! N’allez pas croire que ce roman soit mièvre ou didactique. Rien n’est plus déplaisant que ces auteurs qui singent l’enfance et la font bien plus niaise qu’elle ne l’est. Les enfants comprennent des choses, même s’il leur manque les mots pour le dire, ce sont les adultes qui ne veulent pas s’en apercevoir. J’irai même jusqu’à dire que ce sont eux qui veulent se protéger, et j’en dévoile déjà beaucoup en disant cela. Il est pour moi deux âges horribles dans la vie : celui où l’on vous trouve trop jeune pour affronter certains faits, et celui où l’on vous trouve trop âgé pour vous apprendre certaines nouvelles (en croisant les doigts pour que la sus-dite personne âgée meure avant de découvrir la vérité). Cynique de ma part ? Oui, un peu, j’avais néanmoins envie de le dire.

Simon, lui, essaie simplement de vivre sa vie d’enfants, entre son père et sa mère, qui ne sont plus un couple depuis longtemps. Pas même une dispute, non, ce temps-là est révolu, et Simon le regrette confusément, car ses parents avaient encore des choses à se dire alors, même sur ce mode de communication violente. Il aime aussi sa grand-mère,Lola, qui a élevé son fils seul, mais sans aigreur aucune, lui prouvant même à l’âge qu’il a, qu’il est la plus belle chose qui lui soit arrivé. L’autre point que j’ai trouvé très important est que Simon ne juge jamais ses parents, même si son père est interné à cause de sa dépression, même si sa mère ne sait pas lui montrer qu’elle l’aime.

Si vous ne connaissez pas ce livre, je ne peux que chaudement vous en recommander la lecture.
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Le bal des cendres

Je viens ,grâce à Babelio ,de découvrir Gilles Paris et c'est une révélation.

Dans un premier temps j'ai été déconcertée par le parti pris de l'auteur de mettre en scène chacun des personnages dans de courts chapitres , sans ordre chronologique apparent. Mais j'ai très vite compris que ce choix était judicieux car le propos était de faire vivre des humains dans un lieu géographique déterminé( l'île de Stromboli) , où ils vont forcément se croiser ,se rencontrer ,se rapprocher ,se fuir , s'aimer ,se détester....

Le personnage principal , c'est le volcan qui les fait vivre , forge leur personnalité , et ils l'aiment , le respectent , le craignent. Chacun des hommes et des femmes de cette tranche de vie a une part d'ombre , une de lumière ,une personnalité affichée et une secrète.

Pour moi l'un des moments forts de ce roman est celui où le volcan manifeste sa toute puissance, déclenchant chez certains un instinct de survie salvateur ,poussant d'autres à sauver d'autres vies .Qui d'entre nous peut affirmer savoir ce qu'i ferait dans de telles circonstances?

Le bal des cendres n'est pas un conte de fée ,c'est un conte de vie.
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Certains coeurs lâchent pour trois fois rien

« Cher papa, rien de toi ne m’est cher. Ces deux syllabes, pa-pa, se répètent comme un refus. » Cette phrase est dans la première page du livre, juste après l’avertissement, dans le chapitre Lettre au père. En effet, il y a des mots qui sont difficiles à prononcer, lorsque la personne à qui ils sont destinés, ne représente pas ce que leur nom englobe. En ce qui me concerne, c’est « maman » que ma bouche refusait de dire en entier. Alors, on tourne autour et, malgré nous, on cherche à ressembler à l’image que cette personne nous impute. Une bataille se livre entre ce que nous sommes et ce besoin de correspondre à ce que l’on dit de nous. L’enfant en nous se construit à partir de ce que ses parents disent de lui. Et lorsqu’un parent lui dit « qu’il est une merde, qu’il ne fera jamais rien », il entend ses mots, qui s’ancrent en lui. Il y répond comme il le peut, avec par exemple, des conduites à risques. Lorsqu’il tente de s’opposer à cette image qui n’est pas lui, la lutte est difficile et la dépression peut être une expression de ce combat.





Gilles Paris a connu huit dépressions, la dernière date de 2017, et il s’est relevé huit fois. Il raconte ses tentatives de suicide, ses séjours en hôpital psychiatrique, ses conduites dangereuses et ses rencontres, celles qui apportent la lumière. Il se livre entièrement, avec une sincérité désarmante et touchante à la fois. Il explique que chaque dépression est différente. Tout au long de ma lecture, j’ai pensé que Gilles Paris était très courageux, car il se dévoile sans concessions. Il raconte ses failles et ses forces, il n’a pas peur d’écorner son image publique, en révélant certains de ses actes privés. Cela m’a beaucoup émue. Son récit est tellement empli de sa vérité, que je me suis surprise à espérer qu’il soit lu avec bienveillance.





La suite sur mon blog...




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La lumière est à moi et autres nouvelles

Très belle photo en couverture. Dans ce recueil de dix-neuf nouvelles, le lecteur va rencontrer des enfants, des adolescents, dont l'enfance a été abîmée par la mort d'un proche, par l'absence, par la maladie et c'est autour de ce fantastique pouvoir de re-naissance que se construisent ces textes doux, mélancoliques, mais remplis de l'espérance de jours nouveaux. L'auteur nous emmène dans un grand voyage , tant géographique que psychologique.
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Le vertige des falaises

Un livre sur des femmes écrit par un homme, cela donne ce joli livre tout en délicatesse, émotion pour raconter le meilleur comme le pire, l’avouable et l’inavouable. Une jolie révélation littéraire pour moi.

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Le vertige des falaises

Gilles Paris nous avait habitué à une prose très particulière avec ses précédents romans. Une manière de raconter ses histoires à travers les mots enfantins de son personnage principal, à l’image de Courgette mis en scène dans le récent film d’animation Ma vie de Courgette.



Il est tellement facile de cantonner un écrivain dans un seul registre. Certains esprits chagrins adorent enfermer les auteurs dans des boites scellées. Ils risquent d’être surpris par ce nouveau roman.



Le vertige des falaises est différent de ses autres romans, tout en étant pourtant du Gilles Paris tout craché. On y retrouve sa sensibilité et certaines thématiques qui l’obsèdent.



Mais, exit l’écriture enfantine. Ce nouveau roman est choral, avec comme pivot une jeune fille de 14 ans particulièrement mûre pour son âge (même si elle n’a pas encore mis les deux pieds dans l’univers des adultes). D’autres protagonistes gravitent autour d’elle, dans le cadre de ce récit où chacun prend la parole alternativement, pour donner une autre vision des choses.



Il serait plus juste de dire que le point central est cette petite île où vivent ces personnages, loin du monde. Un mode de vie qui change leurs perceptions des relations humaines.



Le vertige des falaises est un roman à la prose soignée, au climat pesant (mais pas que), à l’ambiance intemporelle. Un récit où les femmes tiennent la place principale, tant les hommes sont pour la plupart des lâches ou des monstres.



Peu de dialogues, une mélancolie omniprésente et une histoire qui touche par son humanité. Un thème loin de toute fantaisie, que Gilles Paris traite à la fois avec un ton déprimant et une certaine légèreté. C’est bien sa patte qu’on retrouve avec cette atmosphère où la mort est omniprésente (comme souvent dans ses récits). Les premiers mots du livre en disent long : « Papa est mort ».



Un roman à ambiance donc, à travers les secrets d’une famille assez spéciale, avec même un semblant de suspense. Difficile de classer un tel roman, sauf à dire qu’il a un charme désuet que j’ai trouvé du plus bel effet, malgré quelques (rares) longueurs.



Et puis, il y a ce personnage de Marnie, jeune fille avec un sacré caractère (au mauvais caractère selon ses propres dires, mais il ne faut pas croire tout ce qu’on dit à cet âge). Une femme en devenir, pleine de vie malgré les lourds secrets familiaux, capable de changer d’avis d’un chapitre à l’autre, incroyable de consistance. Le genre d’héroïne qui ne peut clairement pas laisser indifférent. Pour ma part, je ne pense pas l’oublier de sitôt.



Avec Le vertige des falaises, Gilles Paris a donné un joli souffle romanesque à son univers si particulier, à la fois sombre et lumineux, mélancolique et pur, naïf et profond. Avec cette sensibilité omniprésente.
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Autobiographie d'une courgette

Je vais sortir de l'univers des polars, des romans noirs ou des thrillers pour vous parler d'une histoire relativement émouvante, parfois (souvent) drôle, souvent (parfois) poignante, mais toujours remplie d'espoir. Garder espoir dans les moments les plus durs de la vie, ne pas juger et voir le positif sont à mon sens des éléments qui constituent le fil rouge de ce roman.



Et c'est tout à fait normal - cela coule de source même - car le narrateur de notre histoire est un enfant de 9 ans, prénommé Icare, surnommé "Courgette" par sa mère indigne; et garder espoir, voir le positif pour un enfant de cet âge, sont des sentiments de défense tout à fait naturels, j'imagine. Un réflexe psychologique?



Gilles Paris endosse le rôle du personnage, Icare, et nous raconte son parcours. Nous sommes dès lors à l'échelle du petit garçon et nous traversons une partie de son existence à travers son regard, ses paroles, ses pensées, en partageant ses émotions et ses propres ressentis.



"Courgette"... Son père, comme sa mère lui a raconté un jour, s'est tiré avec une poule (il pense qu'il s'agit de l'une des poules du voisin, et ne comprends pas pourquoi son père est parti avec un tel animal...) et sa mère, alcoolique, reste scotché du matin au soir devant la télévision, ivre morte. Lorsqu'elle se détache parfois de son écran, c'est pour mettre des beignes à son petit. Courgette, battu et livré à lui-même, décide un jour de tuer le ciel. Pour lui, il n'y a pas de doute, il est responsable de cette situation.



Trouvant un revolver sous un tas d'habits dans la chambre de sa mère, il exécute ce qu'il a décidé de faire et tire plusieurs fois dans le ciel, depuis le jardin. La dernière balle sera destinée à sa mère, accidentellement, alors qu'elle tentait de lui retirer l'arme des mains, en le mordant. Elle meurt sur le coup.



Peut-être que cet acte était nécessaire pour tuer le passé? La "nouvelle" vie d'Icare débute à ce moment-là.



Vie au foyer des Fontaines, en compagnie d'autres enfants pour certains orphelins, pour d'autres maltraités ou encore abusés. Triste constat. Mais par ce petit garçon qui nous raconte tout, nous percevons plutôt l'espoir qu'il trouve enfin, un amour qu'il découvre enfin, soit ce que doit vivre un enfant de cet âge; le positif! Et surtout oublier le reste et le mettre de côté, stocké dans un coin de la mémoire... Est-ce cela la résilience?



Entre le petit Simon aux idées très éclairés qui sait toujours tout - ou du moins qui pense toujours tout savoir (peut-être est-ce le cas) -, la petite Béatrice qui a plus souvent son doigt dans le nez qu'ailleurs, éventuellement dans sa bouche après le passage dans le nez, ou encore le gros Jujube qui a toujours mal quelque part, sûrement beaucoup dans son coeur où il est difficile de mettre un simple pansement comme il en met sans arrêt à son doigt pour soigner tous ses maux imaginaires, "Courgette" va apprendre à vivre enfin avec les autres, avec des personnes qui lui réserve de l'attention, même si des fois ce n'est pas la meilleure des bonnes intentions, - mais cela en est quand-même une! -, et il va prendre tout ce qu'il y a de bon pour lui, évidemment.



Il y a aussi la dernière arrivée, Camille. Il ne sait pas trop ce qu'il ressent pour elle, mais il pense à elle tout le temps, même quand elle est là! Camille va jouer un rôle important, comme chaque personne finalement.



Il ne faut pas oublier Raymond, le gendarme qui est intervenu chez lui après l'accident et qui l'a amené au foyer. Raymond sera souvent là pour lui, chaque fois qu'il le peut, et va prendre beaucoup de place dans le petit monde de "Courgette". Est-ce là le rôle d'un flic? Peu importe le rôle ici, c'est le coeur qui parle, pas la fonction.



Un des grands attraits de ce roman est le langage utilisé pour narrer cette histoire. Se mettre au niveau de l'enfant, prendre son rôle et raconter par ses mots, c'est extrêmement vrai et spontané! Nous vivons cet enfant qui, avec ses mots, ses tournures, semble tout comprendre - à son niveau - mais qui au fond ne comprends pas grand chose; mais ce qui est certain, ce qu'il ressent au fond de lui, dans son coeur, est tout à fait compréhensible pour lui et est tout ce qu'il y a de plus vrai. Comprendre sans juger, comprendre avec les émotions, comprendre comme un enfant peut le faire.



Gilles Paris semble se placer avec beaucoup de facilité dans la peau de cet enfant et, je pense, même avec beaucoup de plaisir, ou plutôt de satisfaction. La preuve, dans ses autres romans, il donne également la parole aux enfants de cet âge. Il faut reconnaître qu'il le fait très bien et avec énormément d'émotions et de sensibilité. L'auteur le dit lui-même, cette écriture lui colle à la peau. Et j'avoue que cela se ressent pleinement dans la lecture! A présent, comment a-t-il fait pour s'enfouir aussi bien dans le personnage qui est cet enfant... Mystère.



A mon sens, ce livre est destiné à toutes et à tous, c'est un grand apprentissage de la vie et surtout un bon bol d'air qui laisse échapper beaucoup d'espoir et de positivité! Ce roman est dur par les évènements, mais de la manière qu'il est raconté, il y a une sorte de légèreté qui prend le dessus, une "dédramatisation" qui nous semble au bout d'un moment évidente. Vues depuis la hauteur d'un enfant, les situations vécues n'ont pas toutes la même signification, et heureusement.



Je termine cette chronique avec ces quelques mots provenant des pensées de "Courgette" dans le roman:



"Les adultes, des fois, ça dit des trucs stupides à cause de la peur qui leur dévore le coeur. Ils feraient mieux d'écouter le silence. On finirait par croire que les enfants sont super débiles et qu'ils n'ont qu'une envie: se percer la gorge avec une sucette, ou se casser le cou à bicyclette, ou les jambes et les bras en descendant des escaliers, ou avaler de l'eau de Javel parce que ça change du Coca.



Et il faut les regarder, ces adultes, jouer aux grandes personnes et faire plus de bêtises que nous les enfants. C'est vrai qu'on est pas aussi sages que les images qui bougent jamais, mais bon, c'est pas les enfants qui cambriolent les maisons ou font sauter les gens avec des bombes ou tirent avec des carabines, à part moi, mais c'était juste un revolver et j'ai pas fait exprès. Eux, les méchants, c'est toujours exprès, pour faire du mal aux gens et leur voler leurs économies et c'est pas bien. Après les gens dorment sous les ponts et ils attendent d'être aspirés par le ciel pour plus avoir à se soucier de rien."



Bonne lecture.
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Autobiographie d'une courgette

Un roman facile à lire, dont le narrateur, Icare, dit "Courgette" est un petit garçon de 9 ans. Il trouve un jour un pistolet dans la chambre de sa maman, et, en voulant jouer avec, tire accidentellement sur sa mère et la tue. Il se retrouve alors placé dans un foyer d'accueil, où il découvre la joie d'avoir des amis, des proches, car le personnel de la maison ainsi que le policier dont il a fait la rencontre se soucient de son bien-être.

J'ai bien aimé cette histoire, car Courgette est un personnage attachant. Il pose beaucoup de questions car il veut comprendre le monde qui l'entoure, et semble toujours optimiste. Un bon petit garçon sans doute un peu trop idéalisé, mais peu importe car on se prend d'affection pour lui, comme les autres personnages du roman le font eux-mêmes. J'ai aimé le point de vue très positif sur les maisons d'accueil. Loin de la "prison" décrite par l'un des garçons, on y découvre des adultes sympathiques et impliqués qui font tout pour faire le bonheur de ces enfants à qui la vie n'a pas fait de cadeau. Une belle histoire, presque un conte, où le happy end ne surprendra personne.
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Autobiographie d'une courgette

Ecrit à la première personne, du point de vue d'Icare lui-même, ce récit d'apparence naïve et tendre évoque le monde intriguant de l'enfance et pose un regard affirmé et sur ces gens (juges, éducateurs, directeurs de foyers pour l'enfance) qui gravitent autour de ces vies meurtries.

Véritable fable contemporaine, le livre porte un regard original et attendrissant sur ces enfances difficiles où tout n'est cependant pas drapé de noir. Dans un monde où "les adultes racontent n'importe quoi", Courgette nous entraîne, par une ruse de Sioux, dans un univers drôle et poétique. Une très belle surprise !
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Les 7 vies de Mlle Belle Kaplan

Qui est donc Belle Kaplan ? Actrice secrète et insaisissable, elle ne semble faire confiance qu’à son agent Basile et à son assistante Alice. Elle a changé d’identité plusieurs fois et refuse de divulguer un quelconque élément personnel. Pourtant, tout va changer lorsque cette femme commence à recevoir des courriers qui semblent lui indiquer que quelqu’un en sait beaucoup à son propos.



C’est un roman original que je découvre ici. Je ne m’attendais pas à un tel schéma narratif et j’y ai retrouvé une véritable innovation de la part de l’auteur, qui va nous fournir une histoire dense, faite de petites tranches de vie concernant son héroïne afin que le lecteur apprenne peu à peu la connaître.



En effet, l’histoire de Belle va se dévoiler par petites touches, et si tout semble bien mystérieux au début de l’histoire, la fin viendra éclairer tout cela.



Le personnage de Belle est très bien construit, puisque qu’elle n’est jamais statique. Ce roman est tout en introspection, et offre des retours en arrière afin de mieux cerner la personnalité de cette protagoniste.



La plume de l’auteur m’a beaucoup plu. Avec un style tout en finesse et dans lequel il réussit à décortiquer les sentiments, j’ai trouve que ce roman était très dense. Les chapitres sont très courts, ce qui rythme le récit.



Un récit surprenant et original, dans lequel l’histoire de l’héroïne va être dévoilée par petites touches, et servi par une plume tout en finesse. Une excellente découverte.
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Le vertige des falaises

Une histoire de secrets familiaux, au sein d'une maison de verre appelée "Glass" posée sur une île atlantique sauvage (on peut imaginer Groix ou un îlot autour d'Arranmore) : voici les éléments nécessaires et suffisants pour planter un décor et élaborer ce roman d'ambiance intrigant, dépaysant, idéal pour une parenthèse d'évasion et de divertissement particulièrement bienvenue au coeur de l'été.

A savourer de préférence au bord de la mer … mais ce n'est pas indispensable.
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L'été des lucioles

Prenez un océan de douceur avec de magnifiques vagues de tendresse. Ajoutez un ouragan d'amitié et une tornade d'amour. Saupoudrez le tout de gouttes de magie et de jolies petites lucioles! Vous obtiendrez ainsi un vrai délice... un moment de légèreté fort agréable qui vous ravira le coeur! Un immense merci à Gilles Paris pour ce savoureux moment! Je suis vraiment conquise!
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Au pays des kangourous

L'histoire débute par la découverte par Simon, qui a neuf ans, de son père caché dans le lave-vaisselle... Il appelle sa grand-mère au secours qui va venir s'occuper de lui alors que son père, en dépression grave, va être hospitalisé. Simon est élevé seul par son père, écrivain, avec des visites spasmodiques de sa mère que son travail de responsable chez Danone a conduit à vivre en Australie loin d'eux. En allant vivre chez sa grand-mère Lola, femme un peu excentrique, Simon va alors découvrir un autre mode de vie.

J'ai beaucoup aimé l'idée de Lily, la petite fille que Simon est le seul à voir dans l'environnement hospitalier et qui lui explique la situation que les adultes ne veulent pas lui raconter.
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