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EAN : 9782259263740
312 pages
Plon (07/04/2022)
3.83/5   134 notes
Résumé :
Sur l'île de Stromboli, des couples savourent leurs vacances. Ils sont sensibles, lâches, infidèles, égoïstes, enfantins. Elles sont fortes, résilientes, légères, amoureuses. Le réveil du volcan va bouleverser leurs vies. Cet été de tous les dangers sera-t-il le prix à payer pour se libérer enfin ?

L'action se déroule au Strongyle, un hôtel de Stromboli où séjournent plusieurs couples et familles. Il y a aussi un enfant de 10 ans, Tom, qui ne se sépa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (60) Voir plus Ajouter une critique
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Cet été-là, ils sont une quinzaine à avoir posé leurs valises – et emmené leurs problèmes personnels – à l'hôtel Strongyle de Stromboli, l'île Eolienne située au nord de la Sicile et bien connue pour son volcan en éruption quasi continue. Ils sont venus y chercher le calme de ses petites plages tranquilles, à l'écart des grandes stations balnéaires, avec, en point d'orgue à leur séjour, la randonnée jusqu'au sommet du volcan. Très encadrée, cette excursion un temps interdite pour des raisons de sécurité s'effectue avec un guide, souvent de nuit pour voir les éruptions. Malgré les précautions, le risque zéro n'existe pas, les plus fortes explosions restant imprévisibles. Alors, pour les touristes comme pour les habitants de l'île, entre le feu du volcan et celui qui couve dans les coeurs, cet été-là marquera un avant et un après…


D'emblée l'on pense au Paris-Briançon de Philippe Besson. Ici, pas de train emportant divers destins vers une tragédie collective, mais un hôtel rassemblant des vacanciers, débarqués d'horizons différents pour un séjour qu'ils ignorent assez dangereux pour faire exploser leurs vies déjà passablement ébranlées. Entre plusieurs couples en crise, une fratrie unie par une enfance douloureuse, quelques esprits poursuivis par un passé sombre et d'autres ne se remettant pas de leurs deuils, des plus jeunes qui n'ont pas dix ans aux plus âgés qui ont déjà tout perdu et des touristes de passage à la petite communauté de locaux gravitant autour de l'hôtel et des activités touristiques, c'est toute une humanité cabossée par des histoires personnelles dont personne n'aurait idée si elles ne nous étaient dévoilées au rythme d'une narration chorale, qui se dessine peu à peu sur le fond spectaculaire de cendres noires et de mer céruléenne de cette île aux humeurs imprévisibles.


Lorsque le Stromboli éructe plus fort que d'habitude, lâchant ses bombes volcaniques sur les lilliputiens humains accrochés à ses pentes abruptes, volent en même temps en éclats les carapaces de chacun des protagonistes, mettant au jour les braises et les cendres de ces vies à différents stades de combustion. L'attention d'abord éparpillée, puis teintée d'une pointe de scepticisme, face à l'accumulation de tant de destins si improbablement singuliers, surpris par ailleurs par l'incongruité de fautes étonnamment échappées à la correction, l'on se laisse finalement emporter par cette histoire métaphorique qui se plaît à explorer la face cachée des êtres en autant de mises en abyme, béances pourtant insignifiantes face aux terribles et grandioses puissances de la nature. Alors, peut-être, rappelés à la conscience de la fragilité et de l'éphémérité de la vie, certains personnages sauront-ils balayer les scories de leur existence pour tenter d'en reprendre le contrôle...

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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J'ai eu plaisir à sortir ce roman de la boîte aux lettres, envoi de Babelio dans le cadre de la rencontre prochaine avec l'auteur, Gilles Paris, dont le nom ne m'était pas inconnu puisque j'avais beaucoup aimé "Autobiographie d'une Courgette".

Cette fois-ci, l'auteur nous emporte parmi les îles Éoliennes. Sur celle, volcanique, du Stromboli, au nord de la Sicile.
Si toutes les routes mènent à Rome, Gilles Paris n'y va pas par quatre chemins en accostant à l'isola de Stromboli. Tout comme pour son précédent petit héros, "Courgette", très malmené par la vie, Gilles Paris là encore, va disséquer les existences en ne craignant pas de révéler les parcours difficiles, les scories de chacun, ce qu'il reste après que les épreuves et les malheurs de l'existence aient fait leur oeuvre...

Une île, un lieu que l'on se représente paradisiaque, coupée du continent, comme une parenthèse dans nos habitudes, nos vies bien réglées. Une incartade au soleil où l'on peut se permettre de se détendre et faire des rencontres, au pied de ce volcan placide dont les colères créèrent cependant cet archipel !

Dans ce lieu idyllique si destiné aux vacances et au farniente, l'auteur dresse pourtant une fresque de personnages traînant dans leur sillage des chagrins et des douleurs amassés.

Gilles Paris dépeint des personnages tous pétris de fêlures, de regrets, de chagrins profonds, de deuils et de culpabilité.
Il a pris le parti d'un roman choral, faisant se succéder dans de courts chapitres les nombreux personnages, qui se croisent et interagissent. Mes premiers pas dans le roman ne furent pas évidents, car il faut un peu de temps pour se repérer parmi tous ces protagonistes. Mais la narration, toujours à la 1ère personne, favorise ce sentiment de proximité avec chacun.

Le lieu de l'hôtel est idéal car il permet de faire cohabiter des personnages très dissemblables mais qui gardent pourtant en commun d'être de passage et laissent ainsi l'auteur les saisir dans ce bref temps, comme on fige les expressions sur des visages en déclenchant le clic d'un appareil photo ancien. Certainement pas avec un portable, et sa rafale de prises de vue... Non il y a chez Gilles Paris la volonté de portraitiser chaque protagoniste, de façon presque solennelle, comme on posait devant l'objectif du photographe il y a bien longtemps. Il en tire des clichés, en clair obscur, comme en sépia, faisant la part belle à l'étude des failles de chacun. Il ne faut pas s'attendre à des personnages extrêmement fouillés, le livre aurait été alors très épais, mais cette façon de "croquer" en instantané chaque protagoniste donne du relief au récit et surtout, valorise la structure très intéressante du roman.

En effet, le rythme du roman, qui peut paraître abrupte en début de lecture, du fait du saut permanent d'un personnage à un autre, s'avère très efficace lorsque le récit s'intensifie.
Car vient, avec l'éruption inattendue du Stromboli, le moment nodal du récit où tout bascule. Les protagonistes sont bousculés et se révèlent. Tout comme le Stromboli se dévoile dans sa nature dangereuse et éruptive, faisant remonter à la surface ses laves, projectiles et gaz meurtriers, les personnages se montrent eux aussi plus authentiques. Comme un révélateur sous l'impulsion de sa puissance et de sa violence, le volcan déclenche dans le récit un basculement : ce qui apparaissait comme acquis ne l'est plus, ce qui semblait vérité n'est que duperie. Les parcours de chacun, parallèles, parfois entremêlés, s'éclairent et se réinterprétent sous de nouveaux jours.

Si j'ai pu être un peu décontenancée en début de lecture par cette pléthore de personnages et par ce rythme très saccadé qui ne me permettait pas de les identifier, de les "fixer", j'ai beaucoup apprécié la mise en abîme de ces derniers face à un évènement grave et inattendu. "Le bal des cendres" est un roman prenant qui scelle un lien entre l'auteur et cette île qu'il connait bien.
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L'hôtel Strongyle, au pied du Stromboli, est géré par Guillaume, sa fille Giulia et Matheo un ami. Là vont se croiser, le temps d'un été, Thomas et Lior, Anton et Sevda, Sebastián et Ethel, Abigale et Eytan, Elena et Irina, Tom et sa famille, et quelques autres...
Un huis clos propice aux rencontres et confidences qui révèleront de lourds secrets du passé.

L'auteur délivre un roman choral qui multiplie les narrateurs. Ceux-ci nous font partager leurs pensées intimes, profondément ancrées dans leur passé ou nées de rencontres et d'émois récents. Nous découvrons ainsi progressivement leur caractère, leur psychologie et, pour certains, des secrets profondément ancrés.
La multiplicité des narrateurs pourrait dérouter le lecteur. Grâce des chapitres très courts, elle donne au contraire beaucoup de rythme à la lecture. On se laisse alors capter par ces histoires qui se croisent et on avale le roman d'une traite, se familiarisant ainsi rapidement avec chacun des personnages.
L'écriture est simple et fluide, sans grosse difficulté pour le lecteur. Elle se met au service des acteurs et de leurs interrogations. Un événement dramatique vient opportunément augmenter la tension et précipiter les ruptures.
Un roman choral surprenant par la multiplicité des choristes et de leurs parcours, auquel je reprocherai toutefois une fin un peu trop à "l'eau de rose".

Je remercie Babelio et les éditions Plon de m'avoir fait découvrir ce roman et permis de rencontrer son auteur.


Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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Sur l'île de Stromboli, célèbre pour son volcan et la chaleur qui y règne, des vacanciers séjournent dans un hôtel tenu par un père célibataire et son meilleur ami. Chacun, à tour de rôle, nous fait des confidences et nous explique où il en est dans sa vie. Et il faut bien avouer que, malgré le cadre idyllique, ils sont tous englués dans leur secret, leur boulet au pied, leur souffrance, bref rien ne respire le bonheur.

L'activité principale pendant leur séjour est une randonnée sur le volcan. Ils partent tous, étant persuadés qu'ils sont en sécurité avec leur guide. Ce n'est pas leur jour de chance, le volcan se réveille alors qu'ils sont bien avancés dans leur parcours et ils se retrouvent en danger sous une pluie de cendres et leur guide les a abandonnés à leur triste sort.

Ils vont tous devoir se surpasser pour s'en sortir, ou pas, et leur vie va s'en trouver changée à tout jamais. Certains vont trouver le courage de régler leurs comptes avec leurs vieux démons, d'arrêter de vivre dans des situations qui les font souffrir, d'assumer leurs choix, s'assumer et s'accepter, enfin.

Les destins se croisent et s'entremêlent dans ce roman choral. Les chapitres sont courts, le style simple et fluide, le roman parfait de l'été.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Gilles Paris nous invite au Bal .. quel en sera le tempo? quel sera le rythme proposé par l'orchestre? Qui seront les invités? Les rencontres, les chassé-croisés, les amours naissantes, les souvenirs douloureux, les regrets, les rancoeurs, seront-ils au rendez-vous? Et le Stromboli dans tout cela, quel rôle sera le sien? ...
Gilles Paris nous ouvre les portes de l'hôtel Strongyle tenu par Guillaume de la Salle et son ami Mathéo, sans oublier la lumineuse Giulia sa fille. Toutes les chambres sont occupées, les habitués sont là bien sûr et les autres prennent leurs marques ... le bal peut commencer.
Roman symphonique où chacun et chacune joue sa partition, roman polyphonique en quête d'harmonie mais toujours sincère, roman polymorphe où les masques tombent peu à peu, roman tourbillonnant où la force tellurique remet choses et gens à leur place, roman à lire et à découvrir avant bien sur de se laisser porter aux pieds du Stromboli.
Un immense merci aux éditions Plon et à Babelio pour ce voyage dont je reviens conquise avec en perspective le plaisir de croiser Gille Paris. Merci.
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Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
La dernière fois que nous avons emprunté la barque de Marco, je l'ai laissé me parler de Lior. Je sais que cet homme le trouble depuis qu'il connaît mieux son histoire. Je n'ai rien dit des mots de Pippa qui se sont enfoncés en moi et que toute l'île connaît. Un continent de taiseux qui se gardera bien de répandre la nouvelle. Lior en sauvant sa mère a révélé sa part la plus sombre.
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Je leur en veux de ne pas m'avoir fait entrer dans leur danse. J'ai l'âge de comprendre. Même si leur passé n'a rien de reluisant, ce dont je suis certaine. Matheo le porte sur sa joue, cette balafre qui n'augure rien de bon. On ne boit pas autant si les ans se sont écoulés paisiblement, sans heurts, en dehors de légères blessures que le destin peut vous infliger.
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J'adore voir cette petite lueur de contentement dans le regard d'autrui. En dehors de papa, bien sûr, qui ne me pose jamais de questions. Je pense qu'il a bien trop peur de mes réponses.
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Tant de chaleur à cette heure matinale m’écrase au fond de la barque. Mes jambes s’écartent, mes pieds cherchent un appui. Le ciel est un miroir où Emilio ne se reflète plus. Je dois cesser d’épouser son ombre, et tomber amoureux comme on se jetterait dans le vide sans craindre la mort. Chuter de tout son poids dans un regard qui saurait me rattraper avant de toucher terre. Guilia sait tout cela. Au phare de Strombolicchio, nous en parlons simplement. Cette adolescente est intelligente et aussi sensible que moi. Elle n’a pas connu sa mère, toutes les preuves de son existence semblent s’être volatilisées. Comme Emilio, son esprit a disparu, même s’il gît dorénavant sous une pierre scellée, au Père-Lachaise, à Paris. Je connais le Strongyle depuis une vingtaine d’années. Le bien-nommé. La ronde d’après son étymologie grecque. C’est ainsi qu’on appelait Stromboli autrefois. Nous y séjournions avant de nous rendre à Naples et de rejoindre la côte amalfitaine où Emilio possédait une petite maison à Ravello. Un dégât des eaux nous a fait dériver jusqu’à Stromboli. Les propriétaires de cet hôtel, de vieux Siciliens, nous observaient sous leurs cils immobiles, impassibles, comme si nos mains jointes ne signifiaient rien d’autre, pour eux, qu’une prière. Emilio et moi regardions la parade des bateaux blancs, tout en bas, pas plus grands que des galets de quartz. L’immensité de ce bleu, la beauté du diable qui s’est laissé séduire par Emilio, son corps magnifique qui effleurait à peine la surface. Emilio nageait des heures sans la moindre fatigue. Ou es-tu maintenant ? Charon, fils des ténèbres, t’a-t-il pris sur sa barque ?
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Nous sommes allées jusqu'à Ginostra qui a, depuis l'éruption du volcan, effacé la cendre qui la recouvrait entièrement. Cette poussière qui tournoie comme une pluie de flocons tièdes, tel un bal déchu du ciel, s'effritant entre les doigts, avant de se dissoudre dans l'atmosphère. Nous sommes juste un peu plus durables dans le temps. (P.277)
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Videos de Gilles Paris (38) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gilles Paris
Interview de Gilles Paris par Patsy Monsoon pour parler de son nouveau roman Les 7 vies de Melle Belle Kaplan paru chez Plon.
D'autres interviews d'auteurs par Patsy sur la page youtube officielle : @patsymonsoonofficiel
#patsyfaitdesinterviews
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