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Citations de Gordon Ferris (96)


Si je devenais riche un jour, j’aurais une maison avec une bibliothèque. Vêtu de ma veste d’intérieur, un bon whisky à la main, je lirais tous les bouquins des étagères, en commençant en haut et à gauche.

(Points policier, p. 104)
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--- Un porto-citron
Sa voix me fit penser à une coulée de sable sur du velours à la fois râpeuse et caressante. Le résultat d'une vie entière à laisser mariner ses amygdales dans le vin doux et la fumée de cigarettes.
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Incipit
La peste bubonique commence par une piqûre de puce. La grippe espagnole par un éternuement. À Glasgow, la vague de meurtres et de mutilations commença de façon assez banale et, à l'instar d'une piqûre de puce, fut à peine remarquée sur le moment. Dans cette ville volatile où les esprits s'échauffent au quart de tour, un furieux tabassage passe inaperçu, un coup de couteau par-ci par-lá n'a rien d'extraordinaire. Le goût de la bagarre va de pair avec le territoire celte, coule dans les veines écossaises, est même alimenté par la distillation du malt à quarante degrés d'alcool. Ces tendances belliqueuses expliquent la présence d'un nombre disproportionné de mes compatriotes dans les cimetières militaires de l'Empire.
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Cinq années ce combat altèrent la perspective, vous durcissent ou font de vous une loque. À votre retour, comment expliquer à une épouse, à une amoureuse, les terreurs de la nuit et le désespoir de la journée? Comment en parler? Le vocabulaire était différent et il n’y avait pas de traducteurs.

(Points policier, p. 212)
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"L’Allemagne a perdu la guerre dès sa défaite sur le front de l’Est, en 43, même si Hitler n’a jamais voulu l’admettre. Il a préféré brûler la maison de fond en comble. Mais toutes les ordures de sa clique n’étaient pas prêtes à descendre avec lui dans son dernier bunker. Il y en a qui ont dû mettre un pactole de côté et se ménager une sortie de secours."
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"Mon projet d'article sur l'infâme passé et sur l'usurpation d'identité avait provoqué une réunion dans le bureau d'Eddie. Sandy maintenait sa longue carcasse debout dans un coin, les bras croisés. J'étais assis face au bureau d'Eddie, qui me lançait des regards noirs par dessus sa montagne de paperasse. "
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Il n'y a pas de fenêtres à la cabane des pendus. Seul un architecte sadique aurait eu l'idée d'offrir au condamné un dernier regard sur les jolies collines verdoyantes.
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« Je comptais plutôt sur toi pour me les expliquer. Pourquoi est-ce que les gens vous haïssent, Isaac ? Pas seulement les nazis. Tout le monde. Partout où vous allez. » Il scruta longuement son café. « Voilà comment je vois les choses : certains peuples ne parviennent à se définir qu’en fonction de leurs ennemis. Ils ont besoin de quelqu’un à blâmer quand leur vie tourne mal, ils n’acceptent pas leur responsabilité propre. Les Juifs sont là, à portée de main. Facilement identifiables. Nous sommes une tribu que la tribu chrétienne peut accuser. – Mais nous avons les mêmes origines. Jésus-Christ était juif. – Chut, Douglas… C’est là notre plus grand crime, à ce qu’il paraît. Une raison suffisante pour nous détruire. – Depuis deux millénaires ? – Depuis bien plus longtemps. Les Perses, les Égyptiens, les Syriens, les Mongols, tous ont tenté de nous annihiler. Un bon moyen pour les nations d’affirmer leur identité à l’exclusion de toute autre.
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« Venez profiter d'une occasion de tripler votre mise comme il ne s'en présente qu'une fois par siècle ! Les appels d'offre pleuvraient, et leurs heureux bénéficiaires s'enrichiraient au point de faire passer Crésus pour un clochard…”
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Les mois d’après la démobilisation, que j’avais passés à Londres à mariner dans l’alcool, m’avaient enseigné combien la frontière est ténue entre la déception et le désespoir, la mélancolie et la désolation.
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« Ça vient encore d’Isaïe, chapitre 28, verset 15 : “Vous dites : Nous avons fait une alliance avec la mort, nous avons fait un pacte avec le séjour des morts ; quand le fléau débordé passera, il ne nous atteindra pas, car nous avons la fausseté pour refuge et le mensonge pour abri.”
– Un grand fan d’Isaïe, on dirait. » Elle rejeta en arrière sa crinière blonde. « Isaïe fait partie des premiers prophètes. VIIIe siècle avant Jésus-Christ. Un peu rebelle, d’ailleurs, avec une propension à critiquer l’aristocratie au nom du peuple. Une sorte de délégué syndical avant l’heure.
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Je n'étais pas le seul à me sentir désemparé. La guerre avait formé un cratère dans la continuité de nos vies et nous considérions notre passé sans le comprendre pour autant. Comme l'Angleterre vue de France. Les hommes trouvaient en rentrant des inconnus, des enfants apeurés qu'ils ne connaissaient pas.
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Je parlais on ne peut plus sérieusement mais je n'avais pas envie de m'expliquer. D'étaler toute cette saleté douloureuse sur la table. Mon affectation spéciale d'après-guerre. La visite des camps récemment libérés. L'utilisation de ma connaissance des langues pour interroger des officiers SS et des commandants de camp. Obtenir des témoignages de misérables créatures qui avaient survécu. Horreurs qui s'ajoutaient à mon lot de cauchemars déjà bien chargé.
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"Pendant six ans on m’a entraîné à devenir le meilleur tueur possible, et j’ai suivi la consigne. J’ai fait partie des meilleurs. Un talent naturel, peut-être. Sauf que je ne veux plus. Je veux être journaliste. Je veux écrire. Me replonger dans la lecture d’Eliot. Mais on ne m’a pas appris à refaire le chemin en sens inverse. Personne ne m’a donné une boussole de retour à la vie civile quand j’ai rendu mon uniforme. Chaque fois que je prends un stylo ou un livre, quelqu’un braque une arme sur moi. Et je réagis. Alors qu’est-ce que je fais ? Qu’est-ce que je fais, Sam ? »
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De l'autre côté de la vitre de mon taxi, le temps s'était arrêté. Des hommes coiffés de casquettes s'agglutinaient toujours au coin de rue, tirant sur leur cigarette, attendant qu'il se passe quelque chose aux chantiers. C'étaient les non qualifiés, les temporaires, les soldats revenus de la guerre sans boulot et dont l'espoir déclinait.
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[...] Cinq enfants avaient disparu l’année d’avant, trois dans l’East End, deux dans les Gorbals. Seul le dernier avait été retrouvé. On avait découvert Rory, le fils de Fiona, dans une cave à charbon, derrière des immeubles anciens. Nu et mort.
[...] On l’avait violé, Dieu lui vienne en aide ! Le lendemain matin, la police avait arrêté Hugh Donovan dans sa chambre des Gorbals.
[...] — Ecoute, il vaut mieux que je te raconte ce qui s’est passé ces derniers mois. Comment je suis retombé sur Fiona.
[...] Pourquoi ferais-je ça pour toi ? me demandai-je. Il devina mes pensées.
— Le fais pas pour moi, Douglas Brodie. Ni même pour Rory. Même si ce serait déjà beaucoup. Mais un malade comme ce type recommencera. Il tuera un autre gosse…
Je quittai le parloir, laissant Hugh hocher la tête et se tordre les mains. Il m’avait flanqué un lourd fardeau sur le dos et j’étais résolu à m’en débarrasser.
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L’odeur des ordures amoncelées dans les venelles circulait à travers les passages et se mêlait aux effluves de pisse de cheval répandus par les carrioles des marchands de charbon et des poissonniers
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Sa voix me fit penser à une coulée de sable sur du velours, à la fois râpeuse et caressante. Le résultat d'une vie entière à laisser mariner ses amygdales dans le vin doux et la fumée de cigarette.
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Nous frissonnons au récit des offrandes sanglantes faites par des prêtres aztèques, mais au coeur de toutes les sectes chrétiennes se trouve l’idée même que Dieu a exigé de Son fils qu’il se sacrifie. Le plus douloureusement possible. […] Il avait ensuite fait en sorte que ce fils se vide de son sang sur une croix pour le plus grand plaisir de la foule.

(Points policier, p. 83)
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Ce que je craignais, c’étaient les chiens. Satanées bêtes. Un léger bruit, une odeur inconnue et ils se mettraient à aboyer jusqu’à l’heure du thé. Sans parler de m’arracher un bout de fesse.
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