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Critiques de Graham Joyce (229)
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Au coeur du silence

Partis tôt un matin pour être les premiers à skier sur une piste, Zoe et jack sont happés par une avalanche. Zoe, enterrée vivante dans un cercueil de neige, est délivrée in extremis par son compagnon. Transis de froid, sonnés, cassés de partout, mais ivres de joie d’avoir échappé de peu à la mort, ils rentrent à leur hôtel pour le retrouver déserté, comme d’ailleurs tout le village.

Zoe et Jack donnent d’abord une explication rationnelle à la disparition de tous les habitants. Ils ont été oubliés dans ce qui ressemble fort à une évacuation en urgence du site.

D’emblée j’ai adoré Zoe et Jack, couple tapageur, plein d’humour, d’entrain et d’autodérision. L’amour qui les lie est fusionnel, et Zoe attend le bon moment pour confier son secret à son compagnon.

Comme ils ne peuvent sortir du village, ils s’en donnent à cœur joie, s’autorisent tous les interdits. Ils vivent dans l’opulence, l’oisiveté et le plaisir dans une sorte de transe apathique.

Une sorte d’Eden en quelque sorte, mais un Eden qui finit par tourner au cauchemar. Petit à petit, l’explication rationnelle de leur isolement tient de moins en moins. Car le brouillard est trop dense et trop gris ; car le temps semble à l’arrêt ; car les aliments n’ont plus de goût et les alcools plus de saveurs ; car des chuchotements sourds se font entendre ; car des ombres inquiétantes s’approchent de nos deux amoureux qui perdent pied dans ce grand désert blanc ; car la peur et l’angoisse devient leur quotidien.

Sommes-nous dans la réalité ou bien dans la frontière entre la mort et le rêve ? Je n’irai pas plus loin de peur de trop en dire.

Le temps qui passe, les souvenirs qui vous prennent à la gorge, les occasions perdues, les petits mensonges du quotidien et la peur panique de perdre l’être aimé…

Mine de rien, on parle de plein de choses essentielles dans ce très bon roman…



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Comme un conte

Surprenant, très original et très, très bien ficelé...

Une jeune femme frappe à une porte, le soir de Noël.

C'est chez ses parents.

On ne l'attendait pas... ou plutôt, on ne l'attendait plus, et pour cause : cela fait vingt ans qu'elle a disparu.

Ça démarre comme un roman policier, un thriller, et puis ça bifurque vers autre chose, un autre style.

Et si au début , on nous explique le branle-bas de combat qui a suivi la disparition de Tara ( les recherches dans le bois, l'interrogatoire musclé de son petit- ami par la police ), dés son apparition, on est dans un autre monde, un monde où la police n'a plus sa place.

Son frère essaie bien de l'interroger sur ce qu'elle a fait pendant ses vingt ans, mais l'explication donnée par Tara, (désormais âgée de 36 ans), est complètement folle : elle aurait été enlevée par des fées, et vécu dans un autre monde , et les vingt ans écoulés sont en fait six mois pour elle !

Son frère la conduit chez un psychiatre qui lui oppose en douceur des explications scientifiques (passionnantes...).

Et si c'était vrai , [ comme dirait l'autre...]. parce que sinon : comment expliquer que Tara n'a pas vieilli ?

En opposant toutes les croyances , théories, vérités, l'auteur nous livre un roman extrêmement riche , saupoudrées de citations sur le monde des fées (qu'elles soient scientifiques, littéraires, ou historiques).

Mais il ne se contente pas de réaliser un suspens sur ce qui est arrivé à Tara, il y a également ce qui est arrivé aux "restants" , (petit- ami, parents, frère : victimes collatérales d'une disparition ), et ce qui pourrait arriver à d'autres, ou qui est arrivé dans le temps..

Histoire dense, références culturelles, vocabulaire riche...

Graham Joyce nous fait rêver d'un autre monde, un endroit poétique : lac magique, forêt tapissées de jacinthes odorantes, mousse. Et puis soudain : le récit de Tara nous trouble : orgies...

Et le psychanalyste d'y voir ce qu'il a envie d'y voir, ce que tout individu comprend à demi mots. Tara a t'elle vécu dans une secte aux moeurs débridés , a t'elle été abusée sexuellement ?

Des passages crus qui surprennent, qu'on n'attendait pas , noyés dans un monde onirique, mais jamais rien de vulgaire, jamais rien de racoleur, jamais rien de mièvre . L'auteur suggère, mais survole aussi vite qu'il le peut...

Et le lecteur de reprendre ses interrogations : et si c'était vrai ?

Ça a l'air tellement vrai... Comme un conte !

Et quand survient la dernière page , à ce stade là, moi je sais, j'en suis sûre ... il existe un autre monde , à moins que ♫ j'ai rêvé d'un autre monde ♫.

Merci Monsieur Graham Joyce (qui nous a quitté en 2014...), pour ce voyage en première classe...

Un coup de coeur.



Challenge Mauvais Genres 2020.

Challenge Multi défis



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Lignes de vie

Une jeune femme attend devant une banque qu’une inconnue vienne récupérer l’enfant dont elle ne peut pas s’occuper.

Cette dernière étant en retard, la jeune femme y voit un signe et décide de garder ce petit garçon.

C’est sa mère et ses six sœurs qui l’élèveront à tour de rôle car Cassie, la jeune mère part « en roue libre » assez souvent, disparaît plusieurs jours, fait on ne sait quoi, on ne sait où, avec on ne sait qui…

J’ai beaucoup aimé cette histoire de femmes, de mères, de sœurs et de fantômes.

Car certaines femmes de cette étrange famille voient des choses qui n’existent pas, reçoivent des visites impossibles, sans que cela semble les perturber.



L’histoire a lieu à Coventry, en Angleterre, dans les années 50 et l’ambiance d’après-guerre est bien décrite, la ville est encore en partie en ruines, mais l’envie de vivre est forte et les mentalités sont en train d’évoluer.

Je suis assez étonnée que ce roman soit édité dans une collection estampillée « science-fiction » car même si des personnes n’apparaissent qu’aux yeux de certains, l’ambiance semble par ailleurs tout à fait normale.

Il y a des disputes, des rivalités, des jalousies, des repas interminables, des éclats de rire, des rencontres amoureuses, des naissances, des décès et tous les protagonistes sont liés non pas seulement par leurs liens familiaux, mais surtout par une même volonté de faire le bien autour d’eux, de rendre ce monde un peu meilleur, chacun à leur façon.

Un roman qui se lit tranquillement, sans tension, car il n’y a pas de suspense en tant que tel, mais il distrait, repose, intrigue et apaise.

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Au coeur du silence

C'est le deuxième livre de Graham Joyce que je lis mais j'ai trouvé "Comme un conte" plus captivant, même si celui-là était plaisant. L'histoire se passe dans un petit village près de Chamonix. Zoé et son mari Jake, trentenaires, viennent d'Angleterre, et passent leurs vacances d'hiver. Ce sont des skieurs chevronnés. Un jour, ils se font prendre dans une avalanche importante. Ils en réchappent miraculeusement et arrivent à regagner leur hôtel. Un peu euphoriques, ils remarquent à peine au début qu'il n'y a plus personne au village. Sans doute à cause de cette avalanche, les autorités ont dûs évacuer tous les habitants et les estivants. Le couple tente de trouver une voiture ou partent en ski ou carrement à pied pour quitter cette zone devenue hostile mais quel que soit le moyen ils se retrouvent immanquablement au village. Ils se retrouvent bloqués. Du coup ils s'installent à l'hôtel, se restaurent dans les cuisines et vont faire leurs achats dans les magasins encore allumés et restés ouvert. Mais très vite ils se lassent et commencent à cogiter....ils cherchent à comprendre mais ils se demandent où est la normalité...

Je ne vous en dévoilerai pas plus sur le récit.

Ce qui m'a plu : Un certain dépaysement, de la neige partout, une ambiance particulière. Le couple est attachant et on apprend quelques bribes de leur passé.

Ce qui m'a moins plu : C'est un couple de trentenaires mais il se comporte souvent comme des ados. C'est peut-être pour cela que ce roman créé un certain décalage. J'ai trouvé qu'il y avait pas mal de longueurs.

C'est un roman qui est un véritable tourbillon, il peut donner le tournis mais on rentre bien dans cette fiction.

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Comme un conte

Je ne lis pas très souvent de romans de science-fiction mais le livre de Graham Joyce m'a bien plu. Je qualifierai ce roman de moitié "polar" du moins au début et de roman fantastique.



Tara Martin, 16 ans, a disparu il y a vingt ans. Sa famille et son petit ami l'a croit morte même si aucun corps n'a été retrouvé. Le jour de Noël, une jeune fille frappe à la porte de ses parents et se dit être Tara, leur fille. Le père est surpris et sa femme s'évanouit. Ils appellent le frère aîné de Tara qui lui-même à du mal à reconnaître qu'elle soit toujours vivante. Elle n'a pas changé depuis sa disparition. Tara a maintenant 36 ans mais n'en paraît que 16. La famille lui demande des explications bien légitimes mais Tara va leur révéler des choses abracadabrantes teintées d'onirismes. De plus, elle porte des lunettes noires en permanence ce qui l'a rend encore plus mystérieuse. Est-ce bien Tara ? Et si c'est bien elle, qu'a t-elle fait pendant vingt ans ?



Je vous laisse découvrir ce mystérieux roman.

Si vous aimez le mythe des fées, les ambiances oniriques avec un soupçon de polar. ..ce livre est pour vous.





Ce roman à reçu le prix "British Fantasy Award 2013" et le prix Imaginales 2015.
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Mémoires d'un maître faussaire

Livre lu en ebook. Depuis le temps que je l’ai dans ma liseuse, je ne m’étais encore jamais lancée dans sa lecture. Comme j’avais besoin de romans de moins de 300p pour des lectures rapides entre chaque chapitre de ma pioche en cours (« Les gardiens de la voie »), j’en ai sélectionné plusieurs qui me tentaient beaucoup dont celui-ci. Je ne me souviens plus du résumé, je ne connais pas l’auteur et le titre est plus qu’évocateur de l’histoire.



Le style de l’auteur est agréable et se lit plutôt bien. On apprend rapidement à connaître notre personnage principal. Il est assez original et voit des démons partout. Son hobby concerne les livres anciens et depuis peu, le fait de les contrefaire pour les revendre à un bon prix à des collectionneurs. Notre personnage alterne ses mémoires entre le passé et le présent, son ex et ses enfants, son métier et ses amis. On n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer, il a toujours quelque chose d’intéressant à raconter. L’auteur m’intrigue fortement avec son histoire de démons. À quoi fait-il réellement référence ? Il nous les mets à toutes les sauces, principalement quand William rencontre une nouvelle femme après 3 ans de célibat… L’auteur donne des informations sur la Guerre du Golfe, je ne sais même pas si c’est exact. Curieux roman que celui-ci, difficile à classer : mémoires d’un maître faussaire ? Mémoires d’une vie ? Ou histoire d’amour compliquée ? Je ne m’attendais pas du tout à ce genre de roman mais en même temps, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer. J’ai beaucoup aimé l’humour de l’auteur ainsi que son style, même si ce n’est pas toujours évident de savoir qui parle ou si on est dans le passé ou le présent. Assez rapidement, je me suis attachée aux pas de William, notre personnage assez peu orthodoxe, où on le suit à son travail, en compagnie de ses amis et de ses connaissances. Tout le long, j’ai été très curieuse pour ses démons et son activité de faussaire. Il en parle peu mais on a un autre aperçu sur l’ensemble de sa vie. A-t-il vraiment été faussaire ou est-ce l’image qu’il a de lui-même ?



Comme vous l’aurez compris, ç’a été une excellente découverte pour ce curieux roman et son personnage atypique. Il appartient au monde du fantastique à bien des aspects mais il est intéressant de s’en rendre compte par soi-même tant il est original. Pour les amateurs de romans fantastiques, je conseille fortement de le découvrir. Pour ma part, il s’agit d’un nouvel auteur à suivre et à découvrir sa bibliographie.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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La fée des dents

Avec La fée des dents, je m'attendais à un bon petit roman fantastique bien ficelé avec pour trame de fond le passage de l'enfance à l'adolescence et l'amitié. Une sorte de Ça sans Ça mais avec l'équivalent anglo-saxon de la petite souris. J'avais oublié que Graham Joyce était également l'auteur de Lenfer du rêve qui m'avait laissé pour souvenir... rien justement. Ce qui quelque part est encore pire qu'un mauvais souvenir car au moins on s'en rappelle.



Certes ça se lit même si dès les premières pages, la narration ressemble à un vêtement tout juste bâti, sans les coutures et les finitions qui donneront à l'ensemble son aspect achevé. La structure manque de liant et de réalisme. Oui, même dans le fantastique cette notion compte. Quant à le qualifier de roman d'horreur, il y a erreur sur la définition. Car tout ce qui peut effrayer dans ce livre, c'est de voir l'histoire s'embourber encore plus.



Quant à la fée des dents, métamorphe et à la dent dure (un peu facile, désolée), j'ai eu l'impression pas très agréable en tant que lectrice que l'auteur voulait certes casser l'image habituelle des mignonnes petites fées mais sans trop savoir comment s'y prendre de façon efficace et crédible.

Idem pour son trio plus ou moins quintette à l'occasion. Leurs échanges façon "Je t'emmerde" "Moi aussi je t'emmerde" "Moi encore plus" deviennent vite lassante. Tout comme leur propension à vandaliser tout et n'importe quoi.



Un roman dont on peut se dispenser, sans avoir peur de rater un chef d'oeuvre du genre. En la matière, les histoires autour d'ados de Stephen King comme Ça ou "Le corps" dans Différentes saisons sont nettement plus crédibles et intéressantes à lire.



Juste une mention positive pour la jolie couverture de l'édition spéciale 10 ans-10€ de Bragelonne, avec ce papillon façon Rorschach.
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L'enfer du rêve

Je sors déçue de cette lecture. Non seulement ce livre est classé dans la catégorie terreur alors que celle-ci est inexistante et en plus je trouve que l'auteur ne s'est pas trop foulé pour cette histoire alors qu'elle était très prometteuse.



Le sujet est pourtant extrêmement intéressant puisqu'il s'agit d'un groupe de quatre étudiants qui décident de participer à une expérience scientifique concernant leurs rêves. Accompagné de Burns, leur professeur, ils tentent d'expérimenter le rêve éveillé, c'est à dire contrôler ses rêves, être lucide pendant le rêve. Les étudiants multiplient alors leurs rencontres dans le paysage onirique qu'ils ont choisi, désirant aller toujours plus loin. Sauf qu'ils maîtrisent de moins en moins ce rêve qui devient alors un paysage de désolation, peuplé d'une mystérieuse présence.



Cette histoire aurait pu être un drôle de casse tête entre rêves et réalités, entre rêves dans le rêve et faux réveils... Je m'attendais à être transportée dans une histoire à tourner la tête, mais l'auteur ne fait que suivre une simple trame sans rebondissements ni grandes surprises.

Dommage, car les personnages sont bien étudiés je trouve.

De plus, la manière dont l'auteur raconte l'histoire est assez intéressante puisqu'il la découpe en trois parties:

Dans la première, on découvre deux des étudiants qui reprennent contact douze ans après l'université car leur cauchemar recommence.

Dans la seconde, on revient en arrière lorsqu'ils étaient étudiants avec le commencement de l'expérience des rêves.

Puis la dernière reprend la suite de la première partie.

Bref, un petit flashback entre deux parties qui met du rythme à l'histoire, assez pour tenir le lecteur mais sans grand enthousiasme pour ma part.

Une histoire qui se lit vite, mais on ne rate pas grand chose si on passe à côté.



Pas de frayeurs et pas de frissons, c'est sûr que L'enfer du rêve ne me fera pas faire de cauchemars!
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Comme un conte

Graham Joyce nous a livré une belle histoire, c'est la première œuvre que je lis de lui après en avoir souvent entendu parler pour l'ambiance onirique qu'il y met.

En effet c'est très onirique, envoûtant, ici on le ressent premièrement dans les paysages (la forêt tapissée de Jacinthes à l'odeur bien particulière) mais aussi dans les personnages qui pour certains même adultes restent éternellement jeunes.



L'histoire est bonne, bien que j'ai trouvé toute la partie chez les fées assez survolée, on passe beaucoup plus de temps avec Tara chez le psy ou dans ses pensées, l'intrigue nous est révélée dès le début mais cela ne porte pas préjudice à la qualité du roman, juste un peu à son dynamisme.



Une belle histoire, bien écrite mais j'ai trouvé qu'il manquait un petit quelque chose, je ne saurais dire quoi, mais cela fait que je n'ai pas profité pleinement de ma lecture. À conseiller aux fans de fées et aux lecteurs s'intéressant à la psychologie.



Voir la chronique sur mon blog :
Lien : http://unbouquinsinonrien.bl..
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Au coeur du silence

Pour fêter leurs dix ans de mariage, Zoe et Jake partent dans une station de ski des Pyrénées, puisque ce sont sur les pistes qu’ils se sont rencontrés. Partis tôt pour éviter la foule, ils skient librement quand soudain une avalanche les surprend…

Miraculeusement sains et saufs, ils regagnent leur hôtel, passablement ébranlés par leur mésaventure. Si bien qu’ils mettent du temps à se rendre compte qu’ils sont complètement seuls dans l’établissement. Celui-ci aurait-il été évacué à cause de l’avalanche ? Pourquoi le centre-ville qu’ils décident de gagner pour en avoir le cœur net est-il désert également ? Et pourquoi reviennent-ils toujours sur leurs pas quand ils tentent d’aller dans un autre village ? Pourquoi ne ressentent-ils le goût des choses que lorsque l’autre le leur décrit, comme s’ils étaient anesthésiés ? Les éléments mystérieux s’accumulent… Le tout dans une atmosphère étrange de fin du monde. Zoe et Jake devront compter sur eux-mêmes, ainsi que sur les sentiments forts qui les lient, pour aller au bout de cette aventure en huis clos.



J’ai été, de manière surprenante, très séduite par ce roman des éditions Milady. Surprenante, car le style de l’auteur n’est pas des plus aboutis, et que j’ai été choquée par la vulgarité des personnages, qui s’insultent alors qu’ils sont décrits comme étant très amoureux l’un de l’autre ! De plus l’intrigue est cousue de fil blanc, on la devine très vite (ou alors c’est qu’à force de lire des romans policiers et à suspense, je me fais moins facilement avoir, qui sait ?), mais ce point faible est rattrapé par l’auteur qui décide justement d’en jouer en l’intégrant dans son histoire, procédé plutôt habile.



Malgré ces deux bémols, l’auteur réussit à faire monter graduellement le suspense, amenant le lecteur à se demander comment il va retomber sur ses pieds, ce qui est plutôt agréable. Et d’autant plus que son histoire n’est bâtie que sur deux personnages. L’histoire d’amour est poignante, même si je n’ai pas trouvé les personnages plus sympathiques que cela (ils sont d’une dureté assez grande, même si c’est au final une carapace) et que j’ai été émue par la fin. Pour un ouvrage qui se veut un divertissement sans prétention, c’est plutôt réussi.
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L'enfer du rêve

L'enfer du rêve... Je l'ai lu lorsque j'étais étudiante voici une vingtaine d'années. J'avoue qu'il ne m'en reste aujourd'hui pas grand chose, contrairement à d'autres lus à la même époque et qui ont marqué mon esprit plus durablement.



Je me souviens avoir été attirée par le résumé de l'histoire : quatre étudiants, menés par un professeur, participe à une expérience scientifique visant à rêver éveillé. Par conséquent, il sagissait d'acquérir la capacité de maîtriser ses rêves et même de se retrouver entre amis dans un rêve commun.

Voilà un point de départ intéressant, m'étais-je dit. Ce pouvoir de maîtrise onirique me fascinait déjà auparavant. C'était l'occasion rêvée (c'est le cas de le dire).

Et puis, côté lecture d'épouvante, ça me permettait de varier après Stephen King ou  Graham Masterton ou encore James Herbert. Sauf que...



Sauf que, côté horreur et terreur, j'ai eu beau chercher, je n'en ai pas trouvées. N'est pas maître d'épouvante qui veut!

De plus, on se doute tout de suite que cette expérience de rêves en commun va vite tourner au vinaigre. Ce qui arrive forcément sans que cela crée le suspense qu'on est en droit d'attendre.



En conclusion, une lecture dont on peut aisément se dispenser.
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Comme un conte

Après 20 ans de disparition ,Tara réapparaît à sa famille un soir de noël....son frère veut des réponses. Mais Tara ne donne que des explications qui paraissent délirantes à sa famille . Comment faire accepter sa vérité dans un monde qui ne croit pas aux contes de fées ...

On est dans le même thème que" faerie " de Raymond E.Feist mais en beaucoup plus léger ,moins noir et flippant . J'ai trouvé la construction du roman très intéressante ( entre les flash-backs et l'histoire secondaire de Jack et sa voisine) car on doute parfois mais finalement on en vient à la même conclusion que Tara à la fin . C'est un roman difficile à lâcher ,bien écrit .

C'est une histoire bien ancrée dans le réel mais qui donne envie de croire aux contes de fées .
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Comme un conte

Voici le dernier roman de ma PAL rentrant dans cadre du Challenge Printemps Elfique 2017. Je suis ravie, car cette huitième lecture vient conclure avec brio cette épopée elfique et féerique ! J’ai passé un très bon moment aux côtés de Tara, Richie et Peter. Certes, tout n’est pas parfait toutefois, j’ai trouvé l’atmosphère vraiment énigmatique au point d’avoir dévoré les trois-quarts du livre en un après-midi tellement j’étais passionnée par ce que je lisais. Comme les protagonistes, je ressentais l’envie viscérale de connaître la vérité ! Pourtant, le début est lent à mettre en place. D’habitude, cela ne me dérange pas, car cela permet généralement de connaître les protagonistes voire de s’attacher à eux. Pour ce livre, cela permet surtout de découvrir les blessures causées par l’absence de Tara sur ses proches ainsi que l’impact de son retour. Hélas, je trouve que la jeune femme a mis trop longtemps avant de commencer à raconter la façon dont elle a disparu : vous pouvez compter une centaine de pages avant qu’elle daigne en parler avec son frère… Certes, la psychologie est donc bien traitée en amont et on trépigne d’impatience, toutefois cela donne également une sensation de longueur tant on veut enfin connaître le récit de Tara…



Ce que la demoiselle a conté m’a à la fois plu, glacée d’effroi et étonnée. L’auteur propose une vision des fées très spéciale : ce ne sont pas de jolies pixies ailées taquines, mais plutôt des hippies aux penchants échangistes qui couchent sans arrêt entre eux. On a là un univers magique étrange qui sort du conte de fées traditionnel ! Bien sûr, ces êtres fantastiques sont très mêlés à la nature, notamment avec l’eau comme les lacs. Ils ont des traditions insolites et des besoins différents des humains. Leur monde est vraiment à part et difficile d’accès. Honnêtement, je n’aurais pas aimé m’y trouver. On a un sentiment étrange et malsain que l’on partage avec l’héroïne. D’ailleurs, on se demande si tout est « vrai » ou si elle fabule. Est-elle débridée au point de rêver de fées qui couchent ensemble sans arrêt ? Est-elle vraiment allée là-bas ? Le mystère plane tellement autour de Tara qu’il est difficile de s’identifier à elle. Et, au moment où l’on commence à la cerner, on tombe de nouveau de haut face à ses actions ou à son histoire. Graham Joyce n’a pas cessé de me surprendre avec cette aventure insolite.



Tara n’est pas la seule personne de ce livre à avoir une psychologie étoffée. C’est également le cas des deux hommes qui partageaient sa vie : son frère Peter et son ex-petit ami Richie. Ce dernier a été accusé d’avoir tué Tara. Lorsque la narration passe de son côté, on découvre ses entretiens avec la police, sa relation avec Tara avant tout ça, son métier et ce qu’il a traversé. On partage également ses doutes et son incompréhension lorsqu’il a découvert certaines choses la concernant. C’est un personnage touchant à sa manière : malgré ses défauts comme son côté colérique, il aimait et apprécie toujours la jeune femme. Peter est un héros peu attachant, mais à l’esprit rationnel. J’avoue que, même si on aurait pu davantage creuser sa personnalité, on s’identifie à lui en se mettant à sa place. Comme lui, on essaye de savoir ce qu’il s’est passé pour que Tara agisse ainsi : quels traumatismes a-t-elle vécu ? Comment peut-elle paraître aussi jeune qu’il y a trente ans ? Après tout, les analyses dentaires affirment que la jeune femme n’est pas majeure. Alors qui serait cette inconnue ? Comment en saurait-elle autant sur ce qu’ils ont vécu et pourquoi lui ressemblerait-elle ainsi ? Et si tout ceci était vrai ? L’auteur joue avec nos nerfs et nos suppositions, ce qui est très prenant.



À côté de ces trois protagonistes, on discerne quelques personnages qui sortent du lot comme le femme de Peter, son fils Jack, le psychologue de Tara ainsi qu’une une vieille voisine qui a perdu son chat. D’ailleurs, on se demande ce que cette intrigue secondaire vient faire au milieu de l’histoire principale ou des flashbacks : quel est le lien entre l’affaire Tara et la mamie qui côtoie Peter ?… Je me doutais que ces chapitres mettant en scène le duo intergénérationnel n’était pas là pour rien, car Graham Joyce ne semblait pas montrer des choses au hasard. Effectivement… Je ne m’étais pas trompée… Globalement, je suis assez satisfaite par l’intrigue et par la fin même si, je le reconnais, je suis assez frustrée, car toutes mes questions ne sont pas résolues. J’ai aimé les différents points de vue de chacun sur cette affaire ainsi que le mystère qui se dégage du récit. On est aussi désorienté que la famille. Bref, on a là un bon thriller psychologique qui aborde le conte de fées. Je recommande !


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Lignes de vie

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce livre qui nous offre une histoire à la fois chronique familial, historique et le tout teinté de fantastique qui, malgré un début un peu poussif, va se révéler terriblement efficace, touchante, emprunte de magie et de réflexion. La famille Vine, composée de six sœurs et leur mère, offre un panel de personnage hétéroclite, charismatique et dont on s’attache très rapidement et dont on savoure avec rand plaisir chaque tranche de vie qu’on découvre au fil des pages. La ville de Conventry et l’époque d’après guerre offre une image de fond vraiment fascinante à découvrir, entre nostalgie, évolution et modernité, on découvre un pays et surtout une ville qui cherche à avancer. L’aspect fantastique devrait en surprendre plus d’un, se révélant très léger et surtout au bon soin du lecteur de décider s’il est imaginaire ou réel ce qui je trouve apporte un plus, même si cela pourrait bloquer certains lecteurs. La plume de l’auteur m’a d’abord surpris, offrant un style parlé, mais au fil des pages m’a conquis se révélant entrainant et limite conte magique au coin du feu.





Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Lignes de vie

Le 9 septembre 2014, l’écrivain anglais Graham Joyce, auteur de quatorze romans et de plusieurs dizaines de nouvelles, décède des suites d’un lymphome. Pour le milieu de l’imaginaire, et bien au-delà, la perte est immense.

Multi-primé (il a remporté cinq fois le British Fantasy Award !) et largement reconnue comme le digne successeur d’Arthur Machen ou Algernon Blackwood, Graham Joyce a surtout marqué le public français pour son roman Lignes de Vie, initialement publié aux éditions Bragelonne et repris l’année dernière dans la nouvelle maison de Stéphane Marsan.

Sublimement traduit par une Mélanie Fazi au sommet de son art (et qui lui a valu le Grand Prix de l’Imaginaire de la meilleure traduction), Lignes de Vie illustre à merveille le registre si particulier, à la fois désuet et sensiblement magique, qui baigne l’oeuvre de Graham Joyce.



Après l’orage

La Seconde Guerre Mondiale s’est terminée et avec elle les terribles bombardements aériens qui ont ravagé les villes anglaises. Désormais libéré des avions de la Luftwaffe, le ciel britannique rayonne sur une contrée dévastée qui commence à peine à panser ses blessures.

L’une de ces villes, c’est Coventry, où réside la famille Vine, survivante du terrible bombardement du 14 Novembre 1940 durant laquelle le centre historique s’écroule sous les bombes incendiaires larguées par les bombardiers allemands.

Cassie, l’une des filles de la famille Vine, attend sur les marches de la National Provincial Bank. Dans ses bras, un enfant, son enfant, qu’elle doit donner à une autre femme en mesure de lui donner une vie convenable.

Pourtant, au dernier moment, Cassie décide de garder celui qu’elle nommera Frank. Pour l’éduquer et le protéger, elle demande l’aide de ses six sœurs et de sa mère, la vénérable Martha. Bien que la mission semble impossible, chacune des sœurs accepte d’épauler la jeune mère et son enfant à tour de rôle. Car on est comme ça dans la famille Vine, on se serre les coudes et on traverse les pires épreuves.

Si Cassie a besoin d’aide, c’est parce que Cassie a ses moments, ses coups de folie où elle fait des choses improbables et où elle discute avec des gens qui n’existent pas. Dans la famille Vine rôde un drôle de spectre, celui de l’au-delà et de ses morts. Martha reçoit la visite régulièrement d’étranges personnages tandis que Cassie converse avec son père mort depuis quelques années déjà. Qu’en sera-t-il de Frank, dernier né de cette drôle de famille ? A-t-il hérité du don lui aussi ou devra-t-il simplement traversé les changements de l’Après-Guerre avec ses oncles et ses tantes ?



Maison des mères

Lignes de Vie, comme son nom l’indique, c’est la trajectoire existentielle de plusieurs personnes après le désastre. Graham Joyce porte son regard sur une famille exclusivement féminine, prenant le contre-pied de cette guerre exclusivement masculine, comme si le futur appartenait aux femmes, à celles qui ont remplacé les hommes partis aux front et qui ont tout autant contribué à la victoire que les soldats eux-mêmes.

Dans la famille Vine, on trouve de personnalités bien trempées : Aida la rentre-dedans et son mari embaumeur, Olive la mêle-tout et son ancien soldat d’époux, Una la fille de la terre et son fermier, les pieuses jumelles Evelyne et Ina, la révolutionnaire Beatie et son libre-penseur de compagnon et enfin Cassie, la petite Cassie qui se perd parfois dans le monde.

Pour présider à cette petite cour, il y a Martha, un roc de femme à l’intelligence acérée et à la bienveillance astucieuse. Martha, avec Cassie et Frank, forme le triumvirat primordial de cette histoire familiale. Graham Joyce, à travers cette vieille femme que les Morts visitent, raconte l’ancienne génération, une génération de gens simples et bons, des gens qui ont donné tout leur amour à leur famille et ont dévolu chacun de leurs actes au bien-être de leur enfant…même quand tout semble aller de travers, même dans les bombes, même dans le rationnement, même dans les déchirements.

Lignes de Vie raconte avec une aisance extraordinaire le parcours de ces femmes-là, arrivant à ce prodigieux tour de force qu’est celui d’incarner chacune avec une authenticité poignante sans jamais juger ni l’une ni l’autre.

Portraits de vie et lignes d’avenir, voilà le mélange de base de ce roman aux doux relents fantastiques qui attisent la curiosité de son lecteur par petites touches discrètes d’éléments fantastiques.



Un fantôme, c’est ce que je suis

Au milieu de cette ode féministe bienveillante et émouvante, Graham Joyce glisse des éléments fantastiques. En effet, une malédiction ou un don, on ne sait pas trop, coule dans les veines des Vine. Ils sont capables de voir ou de converser avec des personnes disparues. Rien de spectaculaire et surtout, rien d’ardemment désiré car, comme chacun sait, ce don là est à double tranchant, seuls ceux qui le parodie en font étalage.

Lignes de Vie distille ainsi de pages en pages de petits événements discrets : la visite d’un soldat qui ne devrait pas être là, les paroles de Cassie pour un père qui n’est plus de chair, les jeux de Frank avec l’homme-derrière-la-vitre lui demandant des choses incongrues. Ce qui ravit dans cette façon douce d’introduire le fantastique au cœur d’un récit familial et historique, c’est cette sensibilité et cette poésie que mêle l’auteur britannique, refusant les longues expositions magiques ou surnaturelles, ne laissant jamais l’inexpliqué prendre le pas sur la vie de ses héroïnes. Le propos du roman n’est pas d’arriver à vivre une aventure étrange ou effrayante mais d’immiscer une couche supplémentaire entre le réel et le lecteur, puisque tout ne peut s’expliquer et que le monde est rempli de mystères, surtout pour ceux qui voient plus loin que les autres.

« Qu’est-ce qu’un fantôme ? » s’interrogeait Guillermo Del Toro dans son chef d’oeuvre L’échine du Diable ? Lignes de Vie procède un peu de la même manière, il glisse un élément surnaturel (la communication avec l’au-delà) pour mettre en valeur le rôle de ceux qui ont survécu et qui reconstruisent, ceux qui restent, porteurs de mémoires et passeurs d’espoir.



Coventry demeure

Mais si le véritable héros de cette histoire n’était ni la famille Vine ni l’élément surnaturel ?

Si le véritable héros de Lignes de Vie n’était autre que Coventry comme Northampton était le héros de La Voix du Feu d’Alan Moore.

Graham Joyce connaît bien Coventry puisqu’il est né à côté dans un petit village minier. Plus qu’un hommage à l’histoire de la ville, Lignes de Vie met en valeur les habitants de Coventry pour illustrer leur courage et démontrer un fait universel : la ville n’est que le fruit de ceux qui l’habitent.

À travers la bouleversante nuit du bombardement et les actes de bravoure insensés de Cassie, Graham Joyce émeut.

Ville martyre où l’Histoire a brûlé, Coventry a pourtant ressuscité, incarnant une nouvelle fois les valeurs de ceux qui l’habitent, s’adaptant à l’époque et aux nouvelles tendances.

Du communisme à l’évangélisme, des rêves d’un centre ville entièrement piéton aux pots-de-vins qui rongent les meilleures intentions, Coventry vit et Graham Joyce nous offre ainsi le portrait de tout une époque, celle de l’Après-Guerre, où l’on voulait construire un monde meilleur sans voir que les vieux démons rodaient toujours non loin.

Lignes de Vie incarne cette immortalité des êtres avec une force égale à celle de ses personnages, avant-garde d’un féminisme salutaire et reflet des révolutions à venir. Si l’histoire n’a rien de spectaculaire, elle passionne pourtant de bout en bout, reconstruisant pas à pas les souvenirs de la pierre brûlée et des cœurs brisés.

Au bout, il reste Frank, petit garçon de la Guerre qui incarne l’avenir, le demain selon Joyce et cette formidable possibilité : faire le choix du bien ou du mal, choisir la bienveillance et l’amour des autres. C’est aussi à cela que servent les fantômes comme l’Histoire, à choisir de prendre le bon chemin.



Lignes de vie entraîne son lecteur dans Coventry, ville en ruines qui se reconstruit en même temps que ses habitants. Graham Joyce offre des bouts d’existence où la femme devient l’élément central et où la sensibilité, la poésie et parfois la cruauté se mêlent pour croquer le destin. C’est beau, émouvant, intelligent et, pour tout dire, parfaitement indispensable.
Lien : https://justaword.fr/lignes-..
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Comme un conte

Tara à disparu il y a déjà 20 ans. C'est le soir de Noël et quelqu'un frappe à la porte des Martin. Debout devant le patriarche se trouve Tara, qui en 20 ans, n'a pas changé. Elle expliquera son absence de 6 mois à sa famille, ses parents, son frère Peter, ses proches... Mais que croire ? Une absence de 20 ans, ou une histoire de 6mois...



Autant j'ai eu du mal à rentrer dans les premiers chapitres, autant j'ai eu du mal à lâcher les derniers. Quasi lu d'une traite, l'ambiance brumeuse, inquiétante et paranormale de l'histoire est palpable du début à la fin. Il y a une attente qui s'accroche et qui ne disparaît pas. Une attente qu'à tout moment il peut se passer quelque chose d'important. Pourtant, il n'y a pas de précipitation, pas d'événement particulièrement horrible. Mais cette ambiance pesante. C'est à la fois agréable dans l'expérience de lecture, mais également frustrant : on imagine, on laisse voguer nos suspicions, nos "et si ?".



C'est bien écrit, bien amené, et permet de passer un bon moment dans un univers bien construit : cette brume enveloppante... Les personnages sont robustes et bien ancrés dans l'histoire. Chacun est un morceau du puzzle. On les découvre et on vit comme eux le poids du doute. On s'interroge. Au final, la réponse me semble incomplète, peut être parce que j'ai laissé mon imagination vagabonder plus loin encore dans les pages du livre.



Et ce questionnement permanent, ce changement, ce chamboulement qu'est l'adolescence, la frontière entre l'envie de tout expérimenter et le poids des responsabilités. La vision d'un monde entre réalité, fantasme et monde imaginaire... La frontière est terriblement mince voire inexistante. C'est un thème que j'ai apprécié, dans son développement, son approche non pesant et non stéréotypé.



Mais je pense qu'on aurait pu aller plus loin... Entre les brumes et la réalité, il y a des passages qui méritent un développement plus important, rien que pour la description des lieux...



En bref : Un livre qui tient sa promesse et laisse le lecteur en alerte.
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Comme un conte

« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd’hui, une recette. Prenez deux kilos de mystère, deux louches de magie, mélangez. Ajoutez une famille, mais réservez sa fille cadette pendant vingt ans, puis ajoutez-la et observez. Cela s’appelle Comme un conte et c’est signé Graham Joyce.



-Tiens, une couverture pas rose, il y avait longtemps.



-Non, elle est bleue. Joliment bleu foncé, même.



Or donc Tara a presque seize ans lorsqu’elle disparaît mystérieusement. Son petit copain de l’époque, Richie, est soupçonné par la police, mais en l’absence de corps, l’affaire en reste là. Vingt ans plus tard Tara réapparaît… et n’a pas vieilli.



-Attends, tu veux dire que la fille a trente-six ans et le physique d’une ado de seize ?



-Oui.



-Trop bien !



-Non, pas « trop bien ». Ses proches ont énormément souffert de son absence et elle aussi.



-Mais elle était où pendant tout ce temps ?



-Spoilers !



Alors, commençons par les avantages. L’histoire est intrigante et j’ai apprécié que Tara ne la livre pas tout de suite, ménageant ainsi le suspense pour mieux satisfaire l’impatience plus tard. Ensuite, le roman prend la voix de différents personnages et j’ai trouvé l’exercice réussi : la personnalité de Peter et de Richie sont bien campées. Enfin, j’ai beaucoup aimé le soin apporté à certaines descriptions de paysages, fort réussies.



-Mais ?



-Mais j’ai été étonnée que les parents de Tara prennent aussi peu d’importance. J’ai regretté qu’on n’en sache pas davantage sur ce qu’elle a vécu pendant sa disparition et sur les gens avec qui elle vivait, et les gens en question me paraissent incohérents. Ils semblent vivre dans une harmonie inconnue de nous autres, et pourtant ils peuvent faire preuve de violence sans aucun scrupule.



-Peut-être que c’est fait exprès pour déboussoler le lecteur ? Après tout, ils nous sont parfaitement étrangers…



-Oui, peut-être, et si c’est le cas, l’effet est réussi. J’ai bien aimé les passages du psy qui rapproche son histoire de mythes. Et si je ne comprenais pas l’intérêt d’une intrigue secondaire, elle a fini par ouvrir une piste vraiment surprenante à la fin du roman, ce qui a relancé mon intérêt pour le texte.



Cependant, je crains de ne pas garder en mémoire bien longtemps ce livre. Il est intelligent, maîtrisé avec habileté, mais il m’a manqué un indéfinissable je-ne-sais-quoi pour m’y attacher complètement. Les retrouvailles de Tara et de sa famille sont mêlées de joie, de tristesse, de colère, d’incompréhension mutuelle, ce qui donne une saveur douce-amère à l’histoire. Je ne suis pas certaine de trop aimer ce goût, bien qu’il soit fort bien cuisiné. »

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Comme un conte

J'ai lu ce petit roman avec plaisir, c'est un agréable divertissement qui ne manque ni de poésie, ni de réalisme. Une jeune fille enlevée par des "fées" (disons plutôt des êtres faés) passe six mois auprès d'eux, mais revenant chez elle découvre que vingt ans ont passé. Tout le roman, écrit selon plusieurs voix et points de vue, évoque les difficultés de sa réadaptation au monde normal et l'effet de son retour sur sa famille. On pensera à la poésie de Holdstock, l'héroïsme et l'angoisse en moins, et aux elfes de Raymond E. Feist, à cause de l'érotisme, mais sans la malveillance ni l'hostilité. Si je cite ces auteurs, c'est moins pour diminuer le mérite de Graham Joyce que pour donner au lecteur une idée de l'atmosphère de ce roman touchant.
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Comme un conte

Un roman de fantasy inhabituelle : d'un côté, c'est une histoire fantastique, de l'autre, c'est un mystère à propos de gens ordinaires. Le tout rapporté par un narrateur caché et pas particulièrement fiable, ce dont il nous prévient dès le début : "Bien sûr, tout dépend de qui raconte l'histoire. C'est toujours comme ça. J'ai une histoire et, même si j'ai dû en imaginer une grande partie, voilà comment j'ai vu les choses "… (attention, c'est ma traduction!)

Le livre nous montre les dégâts causés par la disparition de Tara pendant vingt ans et comment chacun vit son retour. Si le lecteur le veut, il peut être lu comme un roman-mystère, avec toutes les explications scientifiques qu'on peut attendre. A d'autres moments, le lecteur est amené à voir les choses selon une autre perspective, plus ancienne.

Donc, ce livre ne concerne pas les "fées", pas réellement - ou bien,… peut-être que si ?
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La fée des dents

Adeptes de Freud, à vos marques...Quand j'ai commencé La Fée des dents, j'ai failli d'abandonner la lecture au bout de deux chapitres; j'ai trouvé ça décousu, incompréhensible et nul. Mais une fois n'est pas coutume, et je suis allée jusqu'au bout... sans regretter (ou presque). C'est Stephen King, Henry Kuttner ou Joe Lansdale, mais malheureusement en moins bien. Mais il y a quand même quelque chose d'indéfinissable, qui fait de ce roman plus qu'un simple flop littéraire. C'est un roman initiatique : la Quenotte est de toute évidence censée représenter d'abord les peurs refoulées d'un petit garçon et plus tard son éveil à la sexualité et ses difficultés pour intégrer le monde des adultes. C'est un être à la fois beau et répugnant, gentil et méchant, c'est la voix de la conscience dans la tête d'un ado.

Les personnages sont un peu stéréotypés , parfois on a du mal à comprendre ce qui se passe vraiment, c'est un méli-mélo du réalisme et de monde onirique, mais tout compte fait, ça se lit assez bien.
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