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Critiques de Guadalupe Nettel (53)
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La vie de couple des poissons rouges

Et si nos animaux de compagnie, nous ressemblaient plus qu'à l'évidence, et s'il leur vie n'était pas si différente de la nôtre ?

A travers diverses histoires, Guadalupe Nettel nous incite à regarder notre chat ou notre poisson rouge autrement... Des histoires emprunt d'un réalisme sidérant, douces et dures, elles sont soutenues par un lyrisme et une poésie facilement reconnaissable chez les auteurs sud-américain (ici mexicaine).

A lire, simplement...
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Pétales et autres histoires embarrassantes

Des univers tristes et étranges, des être inadaptés à la réalité de ce monde, qui la fuient et se réfugient là où ils pensent que cela se passera mieux, où les douleurs s'éloigneront.

En vain.
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Après l'hiver

" - (...) Les livres nous accompagnent. Ils renferment les pensées et les voix d'autres personnes qui vivent ou qui ont vécus dans ce monde. Tous ces écrivains ont en commun d'être enterrés ici, en face de nous. Tu ne les entends sans doute pas encore, mais ils nous parlent sans cesse. Et pas seulement eux, ceux qui n'ont rien écrit aussi. Tu les entendrais si tu n'écoutais pas la radio. Commence à les lire et tu verras qu'ils te sembleront familier.

(...)

Je suis restée plusieurs minutes debout, face aux étagères où Tom exposait ce qu'avaient publiés les habitants du cimetière, classé par ordre alphabétique. J'ai passé en revue les titres, les quatrièmes de couverture et surtout les noms : Colette, Balzac, Molière, Alfred de Musset, Marcel Proust et Oscar Wilde, entre autres. Je me suis demandé s'il y avait un lien qui les unissait, en dehors du fait d'être enterrés au même endroit. J'ai fait confiance au hasard et j'ai pris un ouvrage pas trop gros. Le nom de son auteur ne m'étais pas étranger, mais je n'avais encore rien lu de lui. Il s'agissait d'une œuvre posthume : L'Infra-ordinaire."
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Le corps où je suis née

Ce livre est un récit intime, un texte-catharsis inspiré de la biographie de l’auteure et aussi un roman de formation; nous suivrons la protagoniste de l’enfance à l’adolescence.

L’idée de ce livre vient lorsqu’en 2009, la revue mexicaine Lettres Libres, a demandé à Nettel un texte bref autobiographique sur son enfance.



Nous avons une protagoniste sans prénom (ce qui fait davantage adhérer le lecteur à l’idée qu’il s’agit de Nettel, ce qui donne un peu la sensation perverse de voyerisme). Cette jeune personne est née avec une tâche blanche sur l’iris, ce qui a motivé des soins « voyants » (port d’un masque sur un oeil); ceci a fait d’elle quelqu’un de différent, de solitaire, toujours sur la défensive; ceci a forgé son caractère la rendant rebelle, difficile, peu liante.



Le livre s’étale sous la forme d’une conversation avec une thérapeute (probablement psychiatre puisqu’elle l’appelle Dr Sazlavski) a qui elle essaie de démêler les névroses de son enfance; ce sont des thèmes jusque là, jamais abordés.

L’écriture de Nettel est diaphane, sans aucun pathos et charrie beaucoup d’humour ironique, ce qui allège la lecture.



Les parents de la protagoniste ce sont des progressistes des années 70, héritiers des hippies des années 60. L’éducation qu’ils donnent à leurs enfants (il y a un frère plus jeune, Lucas) est très libérale. Ils vont à une école Montessori et à 6 ans ils ont tout entendu (et vu) sur la sexualité, sans en comprendre un traitre mot.

La vie familiale va éclater avec la séparation des parents. La mère les laissera aux bons soins d’une grand mère pendant qu’elle part en France reprendre des études. Cette séparation marquera aussi notre protagoniste car, même si bien entourée, elle sera privée de toute manifestation d’affection et soumise régulièrement à des vexations physiques.

La mère par la suite va les rapatrier en France et ce sera un sujet de déracinement assez fort.



Toutes ces circonstances feront que très tôt la protagoniste saura se servir de l’écriture comme un exutoire pour se venger de ceux qui se moquaient de sa différence.



La lecture de ce livre marque car on arrive à comprendre comment on peut voler l’enfance à quelqu’un, comment on lui fait perdre l’innocence avant qu'il ait les moyens psychologiques pour se positionner, avant l’expérience formatrice.
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L'oiseau rare

Je n'étais pas a priori le lecteur pour ce type d'ouvrage. Je l'ai lu quasiment d'une seule traite. L'instinct maternel n'existe pas, pourrait-on dire après la lecture. Il n'est pas inscrit, il prend l'apparence d'une chose acquise quand les évènements le dictent. La pression sociale est énorme, le mimétisme rend suspect toute tentative d'échapper au désir d'être mère. Laura ne veut pas, elle sait pourquoi, se bat contre les diktats culturels. Elle ira jusqu'à s'empêcher physiquement d'avoir un enfant naturel. Sa liberté passe avant toute autre considération. Son amie Alina est du même avis jusqu'au jour où son désir d'enfant naît au sein du couple qu'elle forme avec Aurélio. Loin de son amie, elle n'a pas résisté, n'a pas essayé de lutter contre le désir de devenir mère. La suite relève du défi dans lequel Laura va s'engager, en soutien et en observatrice du phénomène "vital" déclenché chez son amie. Elle-même, dans son environnement immédiat, sera sollicitée. Les circonstances exceptionnelles, que je ne dévoilerai pas ici, provoquent une remise à plat de son rapport aux enfants, sans toutefois remettre en question son opinion sur l'assujettissement de la femme à une culture de la procréation dictée par la domination des hommes. Le dépassement de soi nécessaire dans le cas d'Alina obéit, selon elle, à une affirmation de soi, à un altruisme qui se serait exprimé différemment si elle n'était pas devenue mère. Laura saura gérer ce trop plein d'amour, sans tomber sous le joug d'une maternité psychologiquement impossible à concevoir.

L'amour est le maître-mot de ce roman.

A lire
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La vie de couple des poissons rouges

Merci Babelio pour cette nouvelle sélection !

Et quel plaisir de recevoir un livre des éditions que j'affectionne tant : Buchet Chastel.

A chaque fois, il s'agit de romans sortant de l'ordinaire, originaux et de qualité.



De plus les nouvelles ont un attrait sur moi par leur côté dépouillé, énigmatique parfois, simple et complexe à la fois.

Cela a été le cas cette fois encore avec cet ouvrage au titre prometteur : "La vie de couple des poissons rouges", dont je ne connaissais pas l'auteur. Découverte supplémentaire fort agréable.



Il va sans dire que dans un recueil, certaines histoires nous touchent plus que d'autres de part notre vécu, nos sensibilités,...

Mention spéciale donc pour les nouvelles : "La vie de couple des poissons rouges" et pour "Féline".

Toutefois, dans chacune l'auteur réussit le tour de force de lier l'humain et l'animal de façon subtile et parfois dérangeante.



Une belle surprise que ce petit ouvrage, mais attention si votre vie de couple ne tourne pas rond (dans son bocal), n'entrez pas dans ces eaux troubles !!
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L'hôte

N°395– Février 2010.

L'HÔTE – Guadaluppe Nettel – Actes Sud.



Ana est habitée par une « Chose » qui fait partie d'elle depuis l'enfance. Elle vit avec elle, ou plus exactement est en elle depuis toujours, elle ne la voit pas mais elle la sent et celle-ci se sert d'elle, s'en nourrit presque, jusqu'à à en devenir insupportable. La chose grandissait en effet en elle « comme une chrysalide »;



Durant l'enfance, elle a été sa compagne-complice ce qui meubla la solitude de la fillette. Seul son frère, Diego, échappait à son emprise, mais plus tard ses réactions furent inattendues, dévastatrices au point de s'attaquer à ce frère lui-même... et l'anéantir, le vider de sa propre substance! C'est à tout le moins l'explication qu'Ana donna à la mort prématurée de son frère, associant le sang de ses premières règles à celui qui accompagnait la mort de Diego. Parfois la chose alternait entre accalmie et violence, parfois se manifestait sous la forme d'une petite voix mais avant la mort de ce frère aimé, il semble que la « chose » a laissé sur son bras une sorte de cicatrice qui évoque le braille. Alors, message codé ou annonce de mauvaise augure, rite cabalistique ou volonté de voir un mystère à déchiffrer? Ce fut pour elle l'occasion d'entrer dans le monde des aveugles, pourquoi pas en devenant lectrice dans un institut pour non-voyants? Ce serait une façon bien originale et sûrement efficace pour Ana de se débarrasser de cette « chose » qui devenait de plus en plus un parasite, de l'exorciser en quelque sorte par une sorte de transfert, comme si l'hépatite dont elle souffrit un temps lui aurait permis de partager sa souffrance avec cet « hôte » encombrant?

Pourtant, à force d'explorer le monde souterrain des aveugles, de les fréquenter jusque dans leur quotidien, à la fois dans cet établissement qui l'emploie mais surtout dans un monde interlope fait de rencontres improbables, de mendicité, de handicap et de vie cachée dans le métro mexicain, véritable cloaque où pourtant elle finit par se mouvoir presque naturellement, elle finit par décrypter le message sur le bras de son frère!



Alors, manifestation d'un dédoublement de personnalité dont nous souffrons tous sans bien nous en rendre compte, peur intrinsèque à l'enfance de voir disparaître des êtres que nous aimons face à l'inconscience des adultes qui préfèrent transformer la mort en tabou, habitude prise dès les premières années de vivre avec autre chose qui fait que les adultes, et parfois nous-mêmes, craignons pour notre santé mentale, volonté de se recréer un monde différent de celui dans lequel nous vivons, sentiment de culpabilité ou désir de voir dans autre chose le responsable de ses propres malheurs, phobie irraisonnée de cette enfance qui pourtant s'en va, mythomanie dévorante qui confine parfois à la folie, itinéraire intime qui consiste à se libérer définitivement d'une obsession? Qui sait!



J'avoue que j'ai lu ce livre avec une certaine circonspection, partagé entre intérêt et curiosité... Je suis peut-être passé à côté de quelque chose, mais cet ouvrage, malgré les éloges que j'ai pu en lire par ailleurs m'a laissé une impression bizarre, non par le sujet traité qui me parlerait peut-être, mais par la manière de l'aborder, entre fiction et réalité.



© Hervé GAUTIER - Février 2010.
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Pétales et autres histoires embarrassantes

La curiosité est un vilain défaut dit-on, pas pour une LCA j'espère... Elle explique en tout cas que ce petit recueil de nouvelles en voyage grâce à Leiloona ait fait escale ici.



Les six nouvelles sont écrites à la première personne. Toutes différentes. Un photographe de paupières. Une "voyeuse" (ça existe, le féminin de voyeur?). Un mari japonais qui se découvre une nature de cactus (chaleur sèche) alors que son épouse serait une liane (chaleur humide). Une femme à la recherche de la Véritable Solitude. Un homme qui renifle dans les cuvettes des toilettes, à la recherche d'une certaine Fleur. Et une femme atteinte d'un curieux TOC.

Voilà.



Style impeccable, histoires intimistes qui vous empoignent vers leur conclusion toute provisoire, on frôle le malaise. Intéressant et interrogatif.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Pétales et autres histoires embarrassantes

Ce recueil de six nouvelles est à l'image de la première de couverture : beau et troublant.

Dès les premières lignes, j'ai été plongée dans un univers particulier : la plume de Guadalupe Nettel s'immisce dans les travers compulsifs dont nous pouvons tous être atteints. Et c'est justement ce qui est déroutant : les différentes histoires montrent toutes comment une chose insignifiante peut prendre des proportions exagérées.

Ce ne sont pas des nouvelles fantastiques, mais le doux malaise produit par ces histoires fait tout de même penser à cette tonalité.

C'est le corps qui est mis à nu dans ce recueil, ce corps qui devient omniprésent dans cette société du paraître...
Lien : http://leiloona.canalblog.co..
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L'oiseau rare

Guadalupe Nettel s’attache dans ses romans aux quêtes individuelles, aux drames ordinaires, aux fluctuations de nos vies. Dans L’Oiseau rare, c’est la question de la maternité qui est soulevée, avec une belle trempe et une solidarité lumineuse.



J’ai adoré découvrir Guadalupe Nettel il y a quelques années avec son déroutant recueil de nouvelles Pétales, puis plus récemment avec son autre recueil La vie de couple des poissons rouges ou encore son roman Après l’hiver. J’étais donc plus que ravie d’apprendre la sortie d’un nouveau roman, joie teintée d’une petite appréhension car je suis assez chatouilleuse au sujet de la maternité, mais c’était sans fondement bien sûr, car Guadalupe Nettel ne déroge pas à ses habitudes, de donner à penser plutôt qu’à juger. Un roman fort à faire circuler, notamment auprès de celles et ceux dont le sujet fait réagir, dans un sens ou dans l’autre.



Alina et Laura s’était jurées de ne pas devenir mères, de ne jamais sacrifié leur liberté pour un enfant. Et puis chemin faisant, l’une a décidé que si, peut-être bien qu’elle était taillée pour ça finalement. L’aventure s’apparentera à un grand saut dans un univers difficile à amadouer. De son côté Laura va progressivement apprendre à connaître, à supporter et à comprendre son jeune voisin aux crises retentissantes. Les moments traversés oscillent entre vacillement, tâtonnements et sursauts. Certains sont terribles et terrifiants, ou en suspend. C’est dans un apprentissage vertigineux que nous accompagnons chacune des figures qui peuplent ce roman.



La question de la maternité est encore aujourd’hui très glissante. Il reste un bon bout de chemin à faire et des discussions à faire évoluer pour sortir du contrat social de l’enfantement. Guadalupe Netel brosse tout cela avec une grande justesse, évoquant aussi plus largement les rapports de couple, le corps médical, en affrontant toujours les écueils, mauvais augures et violences, qu’elles soient conjugales, chirurgicales ou sociales. Un roman qui touche pas mal de cordes sensibles mais ne tombe jamais dans le pathos, privilégiant la hauteur, le partage, un certain sens de la lutte et une sororité à toute épreuve.



Les animaux et végétaux ne sont jamais loin dans les écrits de l’autrice, interagissant même en miroir des vies humaines. C’est toujours bien pensé et amené, et un bon terreau pour l’exploration des relations humaines et des tranches de vie, des rencontres, des liens qui nous dés-unissent.



En avoir ou pas, en ressentir l’envie ou pas, en avoir et ne plus les supporter, s’interroger, regretter, en avoir et foirer, ne pas en avoir et être présent, accompagner. Tous les cas de figure ou presque se croisent dans ce roman qui échappe au catalogue avec un doigté sans pareil. Guadalupe Nettel observe, place et dissèque, posément, elle bouscule avec empathie et cerne précisément, avec l’écriture fine et un brin décalée qui la caractérise.
Lien : http://casentlebook.fr/loise..
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Après l'hiver

Ce livre nous raconte la vie de deux personnages dont les chemins vont se rencontrer un jour; ils auront une relation qui était faite pour durer, mais elle va échouer.

Il résulte intéressant d’appréhender l’histoire par chaque personnage séparément et c’est au lecteur d’interpréter les faits avec son propre critère.



Le premier personnage est Cecilia Rangel, une jeune mexicaine d’Oaxaca aux yeux et cheveux très noirs, arrivée à Paris pour étudier un troisième cycle en littérature. Elle est un peu étrange, taiseuse, obsédée par les cimetières et les livres. On saura très peu sur son parcours académique, mais on saura beaucoup sur sa vie d’étudiante étrangère fauchée avec des phrases assez sévères sur notre Ville Lumière.

L’autre personnage est Claudio, un cubain de New York qui travaille dans le milieu de l’édition. Un être plein de manies, assez cultivé et entouré de rituels qui font de sa maison un refuge; il est aussi un coureur de jupons qui rêve de rencontrer la femme idéale: une créature suave férue de littérature avec qui avoir des conversations passionnantes. Claudio a une ancienne liaison amoureuse avec une femme plus âgée que lui, Ruth, qui le gâte et s’occupe bien de lui.



Cecilia et Claudio vont vivre une relation intense et Claudio aura la sensation d’avoir trouvé la femme de sa vie; ils partagent aussi cette obsession des cimetières, un point qui pourrait symboliser quelque chose qui les ronge de l’intérieur.

Mais Claudio ne saura pas choisir et ils vont se séparer. Ils auront des épreuves difficiles à vivre par la suite desquelles ils en sortiront diminués.



Ce livre suggère que l’amour parfait est une utopie, impossible de le rencontrer ici bas.

Deux fois est cité l’écrivain péruvien Julio Ramon Ribeyro avec une de ses phrases qui resume bien l’histoire de Cecilia et Claudio : êtres imparfaits dans un monde imparfait, nous sommes condamnés à avoir seulement des parcelles de bonheur.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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La hija unica

C'est un livre sur la notion de maternité, sur plusieurs aspects de la maternité, écrit dans un langage simple et clair, sans aucun pathos mais, en revanche, il y a beaucoup de franchise. Ceci pourrait heurter des mamans en gestation ou des âmes sensibles et dans ce cas je pense qu'il est préférable de s ‘abstenir de le lire.



La narratrice est Laura, une jeune femme universitaire qui a décidé de ne pas être mère et pour cela elle a subi une ligature des trompes. Par ailleurs, Laura vit une relation difficile avec sa mère, ce qui donne un aperçu de la maternité à travers le temps.

Sa meilleure amie, Alina, était autrefois de l'avis de Laura, mais avec le temps elle a changé d'opinion et aujourd'hui elle vit une fin de grossesse.

Laura a pour voisine une jeune femme, Doris, mère de Nicolas avec qui elle a régulièrement des disputes qui sont d'une rare violence : cris, pleurs, bruits d'objets contre les murs…Laura assiste désemparée au début, mais peu à peu elle va s'impliquer dans cette relation de voisinage et sera amenée à réviser quelques notions.

Presque à la fin de la grossesse d'Alina, celle-ci saura que son bébé est atteint d'une malformation cérébrale grave et le drama arrive : comment vivre cela? Comment vivre cette fin de grossesse? quelles sont les options à prendre? comment survivre à un tel drame?

Doris, sa voisine vit mal sa maternité aussi. Elle néglige son fils mais se néglige elle même, c'est une femme qui se sent « ratée ».

Il y a dans le roman la maternité de pigeons qui nichent sur le balcon de Laura et qu'elle surveille de près. Elle apprend avec stupéfaction que certains oiseaux chassent de leur nid les oeufs « légitimes » pour installer leur oeuf qui donnera naissance à un oiseau très différent de celui qui couve le pigeon, par exemple. Ce phénomène s'appelle le parasitisme de la ponte. N'empêche que l'oiseau éclos « étranger » sera nourri et gardé jusqu'à l'envol. D'où l'illustration de la couverture du livre : le dessin d'un nid, dessin de l'artiste nord-américaine Deborah L Friedman.



Après le descriptif de plusieurs cas de maternité, la deuxième partie du livre aborde le féminisme et cette aide effective entre femmes pour surmonter des états difficiles à vivre. C'est pourquoi c'est aussi un livre féministe.



Il y a d'autres sujets abordés dans ce livre. Par exemple l'attitude du corps médical face à un drame pareil. Car souvent l'attitude n'a rien d'empathique et on assène parfois des diagnostics sans beaucoup d'humanité. Dans la brochette de praticiens du roman nous avons quelques êtres ayant la connaissance et l'humanité, ils sont rares.

Ce livre s'attaque un peu à l'image de la mère parfaite, totalement dévouée à sa maternité.

L'écrivaine a fait savoir que ce livre serait le résultat d'un long travail commencé avec L'hôte (2006) et que l'histoire d'Alina, est une histoire réelle, arrivée à une amie.



Une lecture intéressante qui m'a interpellé.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Pétales et autres histoires embarrassantes

Voici un écrivain méxicain dont j'avais lu des louanges et que j'avais hâte de lire. Je viens de faire connaissance avec son écriture avec "Pétales..." qui est son troisième recueil de nouvelles. En espagnol le titre comporte le mot dérangeantes("Pétalos y otras historias incómodas") à la place de "embarrassantes", et il y a une nuance dans le sens du péjoratif.

Parce que ces six nouvelles sont vraiment dérangeantes, elles touchent la face occulte, anormale, morbide de certains êtres.

Quel talent que celui de Nettel; il faut dire que son livre a été considéré comme le meilleur livre de l'année 2008 en Espagne et en Colombie.

La prose est simple et fluide pour décrire des choses difficilement descriptibles et la structure des nouvelles est impecable: ses personnages sont habités par des obsessions, des tics, des angoisses, des anomalies frôlant le psychiatrique, mais les personnages de Nettel sont conscients de leur anomalie, ils ne sont donc pas fous.

Le cadre des nouvelles est assez cosmopolite, il y a beaucoup de clairvoyance, mais aussi du sordide.

Les six nouvelles sont remarquables, je ne saurais pas choisir laquelle m'a le plus impacté. Après cette lecture je suis restée dévastée, mais aussi éblouie par son talent; j'espère que la traduction française a su rendre la qualité diaphane de son écriture.

Elle me fait penser à l'argentine Samanta Schweblin qui est aussi remarquable avec ses nouvelles; mais Schweblin est plus axée sur les situations absurdes que par les anomalies psychologiques.

Le lien ci-après est rédigé en espagnol.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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L'hôte

Voilà un texte fort. Une jeune femme tente de lutter contre son Mister Hyde en explorant la cécité : celle des autres, la sienne qui est simulée. La ville prend alors un aspect très différent : ses réseaux souterrains deviennent le refuge "d'amis" asociaux qui vont l'aider à faire ses choix. Remarquable est la progression des sentiments. Constamment au bord de la rupture, Ana doit apprendre sans cesse à maîtriser sa peur, à défaut de la surmonter. Et à vivre avec cette chose qui l'habite, modifiant son rapport au corps, la contraignant à imaginer une autre vie qui interfère en permanence avec la réalité.
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Pétales et autres histoires embarrassantes

Un recueil de six nouvelles troublantes voire presque bousculantes, c’est là qu’on comprend toute l’ampleur du titre “ et autres histoires embarrassantes” … la couverture est sublime et originale… quant aux nouvelles, elles sont toutes très différentes et pourtant chacune nous interroge sur ces choses insignifiantes qui d’un coup deviennent majeures au point de renverser une vie, un destin… un jour pas fait comme un autre, un objet, un personnage, est l’engrenage s’inverse vers un abysse infernal et irrémédiable… émouvant, percutant à la fois, une frémissante lecture qui vous captive dans un dédale de monde étrange du personnage de chaque nouvelle… et pourtant si banal au départ…




Lien : http://lesmotsdepascale.cana..
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L'oiseau rare

L’une rêvait d’une fille parfaite, l’autre ne voulait pas être mère. La romancière mexicaine confirme son goût pour l’étrangeté.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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La vie de couple des poissons rouges

Les poissons rouges – Féline – Les champignons – Le serpent – Les cafards,



sont les titres des cinq nouvelles du roman, assez longues pour des histoires construites, et qui, de ce fait, savent interpeler le lecteur.



Cinq nouvelles aux narrateurs jeunes et féminins, un seul est masculin.



Cinq nouvelles dans lesquelles les humains habitent, cohabitent, volontairement ou non, avec les animaux.



Cinq nouvelles dures, féroces, parfois glauques, émouvantes, simples, à l'image de la vie.



Cinq nouvelles qui dessinent des parallélismes troublants entre ceux dits humains et ceux nommés animaux.



Cinq nouvelles qui font se côtoyer humains et "êtres vivants" (animaux), chacun révélant l'autre, chacun s'identifiant à l'autre, tout en conservant cependant leur personnalité propre.



Cinq nouvelles qui débouchent inéluctablement sur de multiples questionnements.



Qui est humain ?

Qui est animal ?



Sommes-nous des animaux ? Pires, meilleurs ou égaux à eux ?

Atteignent-ils le statut dit humain ? Pires, meilleurs ou égaux à nous ?



J'ai beaucoup apprécié Féline ainsi que Les poissons rouges.

Très certainement parce que j'aime les chats … mais aussi parce que le Réel y est présent, avec la vie, ses doutes et leurs conséquences, ses faiblesses et ses beautés, magnifiés par l'amour ressenti et celui porté.

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La vie de couple des poissons rouges

A travers ces 5 nouvelles, Guadalupe Nettel fait un intéressant parallèle entre des animaux domestiques et leur maître.



Le titre de l'ouvrage m'a un peu dérangé dans la mesure où la nouvelle parlant de poissons rouges fait en réalité état de poissons combattants.

De plus, et là c'est encore pire, l'auteur décrit la vie d'u champignon dans une de ces nouvelles alors qu'un champignon n'est ni un animal ni une plante.

Oui, je sais je chipote mais bon, un peu de justesse scientifique quand même.



Autrement, j'ai apprécié ces nouvelles. Plus que le sort des animaux, ce sont surtout ces tranches de vie qui m'ont plu.
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La vie de couple des poissons rouges

Cinq nouvelles réussies où sont explorées les comparaisons possible entre notre vie et celle de nos animaux de compagnie. Une compagnie pas toujours souhaitée comme dans " Nos ancêtres les cafards " ma préférée.
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Après l'hiver

Un chassé-croisé entre deux exilés : Claudio, qui a fui Cuba pour New York, et Cecilia, native d'Oaxaca au Mexique, partie poursuivre de vagues études à Paris.

Le roman alterne les chapitres consacrés à l'un et à l'autre, jusqu'à leur rencontre via une amie commune. L'auteure, Guadalupe Nettel, fait preuve d'une grande maîtrise pour dépeindre les pensées de ses personnages, tous deux un peu cabossés et perdus. Pourtant, j'ai eu beaucoup de difficultés avec le personnage de Claudio qui m'a d'emblée déplu par son opportunisme (avec Ruth, sa riche compagne "cougar") et son cynisme horripilant. Cecilia m'a davantage touchée, par sa mélancolie, sa rêverie, qui se manifestent au travers de son attachement pour les cimetières (ne vient-elle pas d'Oaxaca, où "el dia de los muertos" est une institution).

Un troisième personnage très étrange, Tom, le voisin italien de Cecilia à Paris, m'a aussi interpellée...

En résumé, un livre qui m'a davantage plu pour le style et la puissance de narration de l'auteure, que pour l'histoire et le caractère des personnages principaux.
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ? Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ? Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ; Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement Dans la même prison le même mouvement. Accroupis sous les dents d'une machine sombre, Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre, Innocents dans un bagne, anges dans un enfer, Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer. Indice : Esmeralda

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