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3.47/5 (sur 63 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 29/11/1966
Biographie :

Guillaume Le Blanc est philosophe, écrivain, actuellement Maître de conférences en philosophie à l'Université Michel-de-Montaigne à Bordeaux, membre du comité de rédaction des revues Esprit et Le Passant Ordinaire.Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur Georges Canguilhem, dont La vie humaine: anthropologie et biologie chez Georges Canguilhem (Paris, PUF, 2002) et Canguilhem et les normes (Paris, PUF, 2008).

Source : France Culture
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Une conversation présentée par Raphael Zagury-Orly Avec Sandra LaugierGuillaume le BlancJudith RevelPatrick Savidan En collaboration avec les organisations à vocation sociale et solidaire : Amade, Fight Aids Monaco, Licra, Peace & Sport. Avec la participation des élèves et des professeurs de philosophie de l'Institution François d'Assise – Nicolas Barré et du Lycée Albert 1er de Monaco. Comme la liberté, la fraternité a davantage un pouvoir incantatoire qu'un sens rigoureux - autre que celui de lien crée par l'appartenance à une même famille biologique. de plus, le terme s'impose et est élevé en drapeau moral, qui enferme dans ses plis et phagocyte celui, tout aussi digne, de sororité. A strictement parler, la fraternité échappe au champ opératoire de la politique et fuit toute juridiction: aucune «mesure» ne la crée, aucune loi ne la façonne, aucun décret ne l'oblige. Dans la Constitution française, le mot n'est cité que trois fois, une fois comme devise nationale (liberté, égalité, fraternité), une fois comme «idéal commun». Puisqu'elle n'exprime «aucune exigence précise» (John Rawls), les chartes constitutionnelles internationales l'ignorent. Elles préfèrent convoquer la solidarité. Pourquoi en effet conserver cette référence, certes délavée, estompée, aux liens de sang? Il est vrai que la solidarité a une étrange histoire. Le solidum désignait à l'origine une monnaie (on l'entend davantage dans l'italien soldo que dans le français sou, mais assez bien dans solde, ou soldat), mais en droit romain  «in solidum obligari» signifiait que divers débiteurs s'engageaient à payer les uns pour les autres et chacun pour tous la somme à rembourser. C'est la Révolution française qui extirpe la solidarité du champ juridique et économique, et l'applique à l'attitude de secours, de soutien mutuel entre citoyens et citoyennes. Désormais, elle ne désigne plus qu'un rapport de «fraternité» justement, mais ou être frères et soeurs n'a pas de sens, puisque la solidarité ne pousse pas à aider une personne parce qu'elle est membre de ma famille, mais suscite une entraide qui implique tous les membres d'une collectivité unis dans un sentiment de commune appartenance au groupe, à la communauté, à la société, à l'humanité toute entière. Ce qu'active la solidarité, c'est la priorité, sur le souci de soi, de la cohésion sociale, la «responsabilisation» de tous pour ce qui peut arriver à chacun et l'engagement à porter secours si ce qui arrive provoque une perte - de liberté, de justice, de ressources, de dignité, de respect. Dès lors, «Liberté, Egalité, Solidarité» serait une belle devise. #philomonaco

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Citations et extraits (86) Voir plus Ajouter une citation
La nuit lisboète coule dans mon corps. Dormir est devenu une opération réservée aux dieux. Je récite à haute voix des vers de Pessoa. "Un éclat de rire de jeune fille retentit dans l'air du chemin. Elle a ri des paroles de quelqu'un que je ne vois pas. Il me souvient d'avoir entendu. Mais si l'on me parle maintenant d'un éclat de rire de la jeune fille du chemin, je dirai : non les montagnes, les terres au soleil, le soleil, la maison que voici et moi qui n'entends que le bruit silencieux du sang qui bat dans ma vie des deux côtés de ma tête." Je m'endors en pensant au gardeur de troupeaux, Fernando Pessoa.
Je suis venu à Lisbonne, je me l'avoue seulement maintenant, pour tous les écrivains que j'aime. J'ai accepté ce travail de serveur, moi qui aurais ri il y a quelques années si l'on m'avait dit qu'un jour je serais serveur, pour être près de Pessoa, d'Antunes, de tous les écrivains qui forment une pile à côté de mon lit et m'aident à traverser la nuit.
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J'aime Lisbonne aux ruelles détrempées, dégringolant vers le Tage dans un charivari de voitures, de linges humides, de ferronnerie rouillée. J'aime Lisbonne, tachetée de couleurs ocres et rouges, aux poumons noircis par les gris insaisissables du ciel, de l'eau, des rues. J'aime Lisbonne, solitaire en ses palmiers brunis par le soleil, Lisbonne aux murs vérolés, Lisbonne des antennes paraboliques sur les balcons défoncés. J'aime le Musée d'Art Antique mais plus que tout j'aime les nuages au-dessus des façades, le petit peuple lisboète sous le chapiteau céleste, les joueurs d'échecs à deux pas du Cimetière des Plaisirs, les travailleurs austères et impeccables qui se croisent sans se connaître, le parc Edouard VII dont la serre aux essences exotiques de l'Estufia fria et quente finit par disparaître derrière des allées aux essences péruviennes, australiennes, chinoises, dans une jungle de poche où voyager rime avec rester immobile.
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Là se trouve le paradoxe du travail. Chacun se rend dépendant, s'attache à un ensemble de contraintes pour, en retour, s'essayer à l'indépendance, à l'autonomie. Tu découvres là la grandeur et la misère du travail, misère de la dépendance, grandeur de l'indépendance. C'est lorsque l'une est le moyen de l'autre que le travail se voit justifié non comme but de la vie mais comme moyen d'une vie indépendante. Le travail ne rend pas nécessairement libre mais il crée les conditions de la liberté pourvu que la vie elle-même ne soit pas amputée par la pénibilité ou la trop grande absence de sens du travail. C'est seulement quand le travail peut être pensé comme moyen d'une fin plus vaste qu'il trouve toute sa valeur.
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Tu n'es pas de Lisboa, tu as simplement grandi dans son ombre, à deux mille kilomètres de là, dans le département de Vendée qui ne ressemble pas, même les yeux fermés, à la moindre parcelle de terre portugaise. Tu étais en classe de terminale quand tu découvris Fernando Pessoa. Tu t'ennuyais dans la cour de récréation, chaque jour la sonnerie retentissait, les cours ressemblaient aux cours, tu pensais à tes prochaines vacances à Lisbonne, au visage de Pessoa. Tu ne connaissais rien au Portugal mais tu pressentais que tu deviendrais Héléna Silva à force de voyages à Lisboa et de querelles internes qui disposaient de ton esprit comme de tes rires.
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Dans ton journal, tu mentionnes le guide de Lisbonne écrit par Pessoa. Tu recopies une phrase : "Lisbonne, même de loin, s'élève comme une ravissante vision de rêve, et se découpe clairement contre le bleu vif du ciel que le soleil réchauffe de son or. Les dômes, les monuments, les vieux châteaux font saillie au-dessus du fouillis de maisons et semblent être les lointains hérauts de ce séjour délicieux, de cette région bénie." Ce n'est pas le Fernando que j'aime, le vieil oncle d'Antonio. Le vrai Pessoa se promène dans les rues de la Baixa dans un costume sombre, à l'écart des monuments et des châteaux, attentif à tous les écoulements. Invisible aux touristes tranquilles qui s'attardent devant les cartes postales de la ville, il arpente les rues de Lisbonne, promeneur inquiet, écrit chaque jour, assis à son petit bureau de bois, le livre de l'intranquillité.
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ce qui est révélé dans la division entre précaires et non-précaires, c’est bien plutôt une nouvelle division à l’intérieur du régime des inclus, la précarité étant en quelque sorte située entre l’inclusion et l’exclusion. Le précaire,
c’est celui qui est dedans tout en étant vu comme étant potentiellement en dehors, c’est celui qui est considéré comme étant dehors du fait même qu’il est dedans.
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Lisbonne est une ville suspendue entre le ciel et l'eau, une ville de jardins et de belvédères, une ville de cimetières. Si tu crains la mort, Lisbonne n'est pas pour toi. Si tu crains la vie, Lisbonne ne te dira rien.
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Chaplin est le sociologue des commencements de l'Amérique. Comme Simmel, il s'intéresse aux pauvres et aux étrangers.
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Tu sais déjà que le travail est une affaire de matière, de corps fatigués, soumis à des cadences toujours plus rapides. C'est pourquoi il ne peut être compris seulement en fonction du salaire. Car il prend du temps dans une existence. Le travail t'apparaît alors comme une contrainte vitale. Sans lui, tes parents ne pourraient tout simplement pas vivre de la manière dont ils vivent aujourd'hui. Pour autant, avec lui, c'est un cahier des charges drastique qu'il faut honorer et ceci passe toujours par l'établissement d'un nouveau monde qui peut avoir sa beauté gestuelle, psychique mais qui est également créateur de souffrance.
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Le parlement des précaires est une création de Charlot. Il les représente comme nul autre car il s'emploie à garder l'équilibre quand tout conspire pour le mettre à terre. S'efforcer d'apparaître veut dire trouver le fil suspendu dans le vide sur lequel il est encore permis de s'aventurer et de marcher, se créer une zone aménageable.
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