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Critiques de Gustav Meyrink (57)
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Le Golem

J’avoue avoir été assez déconcerté, sans doute qu’il ne faut pas le lire n’importe quand. Je m’attendais sans doute à un récit d’aventure du genre Frankenstein ou Dracula, avec un rythme à la Arthur Conan Doyle ou Jules Vernes, mais on est bien plus prêt d’un récit introspectif avec pour axe principal la ville de Prague à la fin du XIXe siècle. C’est avant tout une ambiance, le ghetto juif, avec ses petites ruelles, ses appartements mal chauffés, des personnages étranges, mais très réalistes. Le démarrage de ma lecture a été assez laborieux, difficile en effet de se plonger dans l’histoire, les premiers chapitres ne pourront être compris qu’à la fin, et les rêves se mêlent à l’histoire, chargés de symbolique, faisant référence à la culture juive et à la Kabbale. Et surtout, ici, le Golem n’est pas un espèce de monstre géant qui se déplace dans Prague comme une sorte de Godzilla de glaise. Gustav Meyrink le perçoit comme un phénomène naturel qui se déclare tous les 33 ans dans une boucle temporelle, une apparition de double de soi-même, ou une recrudescence de meurtres, de miracles, de rêve hantés, de dépersonnalisation de soi, et d’anthropomorphisme de la ville. Alors, malgré mes difficultés du début de ma lecture, je dois avouer que j’ai été totalement envouté, l’écriture est belle, élégante, et la fin nous fait l’effet d’une révélation. Jamais le surnaturel n’est au coeur du récit, mais il agit comme un médium qui nous fait voyager, dans Prague, dans le mysticisme, dans l’abnégation, où espoir et désespoir se confondent comme dans un miroir. Ce récit me laisse une impression étrange, j’ai le sentiment qu’il se dévoile encore longtemps après la lecture, sans doute à relire plusieurs fois, peut-être tous les 33 ans, qui sait...
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Le Golem

"...et il rencontra son propre regard,

sans sombrer dans la folie."



Etrange lecture !

Si vous espérez vous délecter de la vieille légende pragoise de Golem, créé sous le règne de fantasque Rodolphe II par le savant rabbi Löw, avec la glaise ramassée sur les bords de la Vltava... passez votre chemin !



Mais il serait peut-être intéressant de préciser que ce colosse sans âme - animé par Shem Ha-meforash, un billet magique glissé dans sa bouche - servait à la protection du ghetto et aux travaux difficiles. Mais, parfois, son contrôle échappait des mains du Maître, et il partait semer la terreur dans les rues...

... cela pourrait être utile pour la compréhension de roman de Meyrink (1915), l'auteur qui a beaucoup puisé dans Hoffmann, Poe, ses propres (non-concluantes) expériences occultes, et qui est souvent considéré comme un précurseur de Kafka.



"Le Golem" de Meyrink est de toute évidence un roman "initiatique", même si je n'aime pas trop utiliser ce mot.

Et c'est une lecture difficile - car tout se passe comme derrière une couche de brouillard. Dès le premier chapitre, nous sommes jetés dans les eaux profondes et boueuses du récit, et il faut s'accrocher fermement à la ligne conductrice, afin que l'histoire n'éclate pas en tas d'images décousues.



Parfois, il suffit peu pour se retrouver à la frontière entre le rêve et la réalité, la raison et la folie.

Comme le narrateur de "Golem", qui met par erreur le chapeau du tailleur de pierres précieuses Athanasius Pernath, pour revivre une histoire vieille de trente ans...

En essayant de comprendre ce qui lui arrive, il rencontre les personnes savantes, les femmes angéliques et les gens répugnants, dont chacun peut être considéré comme une part de son propre reflet.

Meyrink mélange dans son histoire le Talmud, la Kabbale, l'alchimie et le Tarot; la culture tchèque, juive et germanique.

C'est une fantasmagorie mystique remplie de symboles compliqués.



On attend Golem surgir à tout moment, mais tout au plus, on aperçoit son ombre accroupie silencieusement sous l'escalier. La terre et la boue dont il est fait restent dans les ruelles mystérieuses du ghetto de Prague, où les maisons sont "bâties sans ordre, comme la mauvaise herbe qui sort de la terre au hasard". Où habitent les gens qui ressemblent à des ombres, "les créatures qui ne sont pas nées d'une mère, qui semblent, dans leurs actes et leurs pensées, d'être composées de particules sans ordre."



Etrange lecture, encore une fois...

Pourquoi Meyrink a-t-il choisi la légende de Golem ?

C'est pour insuffler la vie dans quelque chose de non-vivant dans l'esprit de son lecteur ?

Est-ce une coïncidence, que la légende est connectée avec le quartier mystérieux, caché quelque part dans le dédale des ruelles de la Vielle ville ?

Et souvenez vous que celui qui voit le Golem, voit son double...

L'atmosphère grise et opaque de ce roman est difficilement qualifiable.



Dommage que la Vieille ville juive à Prague n'existe plus, et que la maison blanche dans la Ruelle d'Or n'est plus visible que contre une somme adéquate, derrière une foule de touristes...



Après une courte hésitation, je donne tous les cinq pentacles !
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Le visage vert

Après le succès du "Golem" Gustav Meyrink écrivit, en 1916, un second roman "Le Visage vert". L'auteur y exploite de nouveau et avec virtuosité son goût pour le fantastique et l'occultisme. Tout débute dans une boutique de farces et attrapes... A Amsterdam, où la fin de la guerre a attiré de nombreux étrangers. L'ingénieur Hauberisser y rencontre un vieux juif étrange , au visage d'airain. Son ami le baron Pfeill évoque ensuite le portrait du Juif errant qu'il avait vu autrefois dans une galerie. Les situations s'enchaînent avec des coïncidences de plus en plus intrigantes : un prestidigitateur, un sorcier noir, un groupe d'extatiques chrétiens se réunissant au dessus d'une taverne dans un quartier malfamé, un docteur juif, la ravissante Eva et le visage vert...
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Le Golem

Le Golem était-il revenu dans les rues noires et tortueuses, comme un cauchemar, du ghetto de Prague, semant la terreur et troublant l'ordre des choses ? Dans ce quartier à l'air si vicié, des crimes se commettent et des rumeurs courent. Quand Pernath, un tailleur de pierres précieuces de la rue du Coq, reçoit la visite d'un inconnu lui remettant le livre d'Ibbour, dont les lettres, tout à coup, s'animent, laissant entrevoir dans un tourbillon d'images un hermaphrodite assis sur un trône de nacre, il ressent une sensation étrange, comme s'il eût croisé un double mystérieux ou connu une sorte d'imprégnation, de lente possession, un début d'initiation peut-être. Pernath à qui on a, après une séance d'hypnose, verrouillé tous les souvenirs, trop menaçants, et qui est comme en quête d'amour et de vérité, dans un monde si sombre qui fourmille de symboles. Ses pas nous mèneront à travers des prisons et des souterrains, des passages secrets et des pièces obscures et sans issues, comme si elles eussent été hors du temps, au milieu de cycles sans fin, et quand il reviendra, comme après un long sommeil, dans son quartier désormais dévasté, à la recherche des personnes qu'il avait connues, des choses troublantes de nouveau se produisent, comme s'il eût été un autre, à l'identité restant obscure... Ce livre avait impressionné Kafka et Borges , inspiré le cinéma expressionniste, nous restons à la fin d'une première lecture abasourdis, nous sentons que nous avons perdu pied, victime d'une sorte de sortilège ou d'élixir.
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Histoires fantastiques pragoises

C'est à Prague que Gustav Meyrink situe ces récits. La ville qu'il évoque est souvent inquiétante, pleine de personnages fantomatiques ou monstrueux. Dans "La maison de l'alchimiste", la tradition occulte de Prague resurgit. Gustav Meyrink était fasciné par l'Orient, les sociétés secrètes, la psychanalyse, les techniques de suggestions, etc. Il a un goût prononcé pour le grotesque, les expérimentations bizarres, voire macabres, qui transgressent les lois du vivant. Ces récits sont souvent déconcertants, placés sur un seuil, entre l'ici-bas et l'au-delà, le passé et le présent, l'Occident et l'Orient. je n'avais lu de Meyrink que "Le Golem" et j'espère désormais approfondir cette oeuvre surprenante.
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Le Golem

Quelle oeuvre bien étrange... Il me semble indispensable, pour l'apprécier pleinement, d'accepter de n'y rien comprendre. J'ai eu beaucoup de mal avec les premières pages*, jusqu'à ce que je décide de me laisser porter par la langue, très belle, et par l'ambiance générale du récit.



C'est cette ambiance dont je me souviendrai longtemps encore après ma lecture. L'impression de m'être laissée bousculée dans les ruelles étroites du ghetto de Prague, dans une brume épaisse, et d'avoir entrevu par de petites fenêtres mal éclairées, tout un monde souterrain. Une sorte de carnaval peuplé de figures terrifiantes de laideur ou de grandeur, jamais dans la demi-mesure.



Les personnages sont tout simplement inoubliables. J'ai été tout particulièrement émue par Mirjam et Hillel, figures angéliques impressionnantes (vous allez sans doute sourire mais en pensant à eux je revois l'image de Galadriel dans le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson, vous savez lorsqu'elle devient tout à coup terrifiante de pouvoir).



En somme, cette lecture est comme "une exquise veille crépusculaire" : plongez-y les yeux et l'esprit grands ouverts, sans amarres, pour espérer y trouver votre bonheur.



*Au tout début j'ai lu quelques remarques qui m'ont un peu irrité l'oeil et que je ne m'explique toujours pas très bien. Pour faire bref : les Juifs seraient cupides, les rousses tout à la fois dégoûtantes et attirantes et les homosexuels écoeurants... Je pense que l'oeuvre est à resituer dans son contexte politique et social...que je ne connais pas ! Mais nul doute que je dois pouvoir trouver un éclaircissement de ce côté-là.
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Le Golem

Publié en langue allemande en 1915, le Golem de Meyrink est considéré comme un classique de la littérature fantastique, au même titre que Dracula de Stoker, ou que les contes de Poe.



Cependant, pour le lecteur de 2017,l'etiquette "fantastique" parait presque usurpée, tant ce terme est devenu synonyme de scènes chocs, de terreur et de gore !



En fait, le roman de Meyrink correspond très bien au genre dans lequel on le classe.

Le fantastique, est ici surtout question d'atmosphère, d'étrangeté, d'ambiance...



Maitre Pernath, le personnage central du livre, tailleur de pierres précieuses dans le quartier juif de Prague, est confronté à des inquiétudes causées par une amnésie partielle, et par son entourage proche.



Pas de monstruosités venues d'ailleurs comme chez Lovecraft par exemple, ni de tueries violentes.



L'angoisse est instillée par le vécu quotidien du narrateur, qui vit son quartier comme une sorte de cauchemar.

Le talent d'auteur de Meyrink (et celui de la traductrice en l'occurrence Denise Meunier, pour l'édition "Marabout") plonge le lecteur au coeur des transes vécues par Pernath.



Un roman qui mérite le succès qu'il connu à sa parution, et son statut de classique du genre.



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Le Golem

Der Golem

Traduction : Denise Meunier



ISBN : ?



Le Golem ... Tout le monde en a entendu parler. Certains - mais ils sont morts depuis longtemps - l'ont vu dans les rues étroites du ghetto juif de Prague. Le cinéma l'a recréé, la version la plus fameuse étant celle de Paul Wegener et Carl Böse, en 1920, avec Wegener dans le rôle-titre - signalons du même coup la version de Duvivier, qui date de 1936, avec Harry Baur sans oublier la version de Jean Kerchbron, pour la télévision française, en 1967. Mais c'est à Gustav Meyrink que revient le mérite d'avoir ressuscité, et considérablement modernisé, la vieille légende du rabbin Loew, avec son roman "Le Golem", sorti en 1915, et qui sera un succès total.



Pourtant, aujourd'hui, si l'en excepte les fanatiques des ciné-clubs, qui a vu le film de Wegener et qui se souvient du film de Duvivier pour ne rien dire de l'adaptation de Kerchbron ? Et qui, surtout, peut se vanter d'avoir lu le livre qui l'a inspiré ?



Il y a pas mal d'années de cela, les irremplaçables éditions Marabout publiaient la traduction du texte, un récit qui surprend à plus d'un titre et qui frappe avant tout par l'extraordinaire ambiance que, dès la première page, met en place son auteur. Peu importe que nous soyons juifs ou chrétiens, voire athées, ce Prague du "Golem" de Meyrink, on y est littéralement catapulté, et on va y demeurer prisonnier tout en nous y promenant pendant près de deux-cent-cinquante pages.



On a beaucoup dit que ce récit avait quelque chose d'"halluciné." Et c'est vrai. C'est un mélange d'onirisme et de brumes, de ruelles qui aboutissent à des impasses, de souterrains qui courent sous la ville et dont l'un, emprunté par le héros, mène à une petite chambre à la fenêtre grillagée et sans autre moyen d'entrée qu'une trappe dans le sol, de personnages criants de réalité et qui, tout à la fin du livre, s'évanouissent comme le fait régulièrement le Golem si, hasard ou volonté, on le croise ou on se met à le suivre. Au milieu de l'histoire (mais on met longtemps à s'apercevoir de l'importance de cet accessoire), un chapeau. Dans la doublure, le nom gravé d'Athanasius Pernath. Et puis notre narrateur qui découvre ce chapeau - comment, déjà ? On l'a à peine lu qu'on l'oublie. L'emporte-t-il, ce chapeau qui lui va si bien ? Pourtant, ce chapeau le plonge dans un grand trouble et ses amis, autour de lui, qui semblent pourtant l'estimer et même avoir de la sympathie pour lui, ne chuchotent-ils pas, quand ils le croient endormi lors d'une soirée, que ce pauvre Pernath a souffert de graves troubles nerveux ? ...



Dans les maisons figées aux façades noires ou aveugles, vont et viennent des personnages mystérieux et souvent inquiétants, quand ils ne sont pas repoussants : le brocanteur Aaron Wassertrum, bien entendu, avec son bec-de-lièvre, sa colère rentrée et son désir de détruire ceux qui ont poussé son fils (une fieffée canaille, soit-dit en passant) au suicide ; son ennemi juré, l'étudiant en médecine phtisique Charousek, qui, en fait, n'est autre que l'un des nombreux bâtards du brocanteur ; le juge au tribunal rabbinique Shemajah Hillel et sa fille, la belle et mystique Mirjam ; Zwakh, le vieux montreur de marionnettes, qui est le premier à raconter, sur l'insistance des autres, lors de la soirée dont nous parlions plus haut, la légende du Golem ; Josua Prokop, le musicien ; Angelina, devenue comtesse par son mariage et qui aurait, selon ses propres dires, bien connu le père d'Athanasius Pernath - un père dont celui-ci ne conserve aucun souvenir : il ne se rappelle d'ailleurs pas grand chose de son passé ...



Et puis Rosina la Rouge, personnage étrange et semi-androgyne (?) qui se jette au cou de tous et dont est amoureux le sourd-muet Jaromir tout comme son frère, Loisa. Jaromir court les cafés en découpant habilement des portraits dans du papier noir. Loisa, lui, est une petite frappe qui finira par assassiner. Et ce meurtre, on l'imputera évidemment à l'apparition du Golem. Car il est revenu. Athanasius Pernath est le premier à l'avoir vu. Le Golem, enfin, un homme muet, au visage curieusement mongoloïde, avec des yeux d'Asiatique, est entré chez lui et, par signes, a indiqué au tailleurs de pierres précieuses qu'il voulait qu'on lui réparât la feuille d'or de la lettre "I" dans le livre Ibbour. Et puis, il a disparu. Comme ça. Mais le livre est resté et Pernath l'a enfermé dans une cassette, bien à l'abri.



Le Golem viendra-t-il le lui réclamer ? ...



L'intrigue se fait aussi tortueuse que les rues du ghetto. On ne sait plus très bien si Athanasius Pernath est Athanasius Pernath. On ne sait pas qui a tué qui. Tout se mêle, tout s'entremêle jusqu'au final, un final éblouissant qui rappelle la longue tradition du doppelgänger allemand. Ne prétend-on pas que qui voit le Golem voit son double ? Il n'en était certainement pas question à l'origine de la légende mais Meyrink se l'approprie et libère ainsi le Golem originel de la gangue figée du mythe inspiré par le rabbin Loew. Initialement créé par celui-ci au Moyen-Âge, le Golem que nous croisons ou qui nous frôle dans le roman de Meyrink devient un pur esprit, qui s'incarne parfois pour annoncer, dit-on, des catastrophes. Il faut dire que, lorsque Meyrink fait paraître son roman, la catastrophe était bien commencée depuis un an. Mais son livre demeure intemporel et se concentre exclusivement sur Prague et le ghetto juif - la comtesse Angelina restant à part de tout cela.



Selon la tradition, le Golem se manifeste tous les trente-trois ans. A la fin du roman, il retourne à l'Infini dont il est né mais Athanasius Pernath voit alors son double, dans une étrange maison où il est venu rendre le fameux chapeau. La boucle est bouclée : rêve d'un demi-fou ? fantasmagorie étouffante engendrée par les angoisses et les brouillards de la ville et de l'époque ? texte à signification kabbalistique, auquel le profane ne peut rien comprendre ? ...



En tous cas, un excellent roman fantastique, qu'on n'est pas près d'oublier une fois qu'on l'a lu et qui explique l'incroyable succès du personnage. Le Golem est un emblème, un symbole : il est le Double que nous portons en nous, que nous fuyons parfois et qui, d'autres fois, à son tour, nous fuit ; il est notre ombre et nous pouvons entendre derrière nous le glissement doux et têtu de ses pas ; il est le mystère éternel de notre âme - de l'âme humaine. On n'a pas à le comprendre : on doit se laisser porter et le ressentir. Tout au fond de nous. Eternel. Intangible. La source, peut-être, de nos plus profondes angoisses : celles d'un esprit emprisonné dans un corps et qui ne sait absolument pas ce qu'il fait là-dedans. ;o)
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Le Golem

Athanasius Pernath est tailleur de pierres précieuses dans le ghetto juif de Prague. Un jour, il reçoit la visite d'un homme étrange, qui lui confie la restauration d'une lettre ornée du livre Ibbour. Peu de temps après, il entend des rumeurs concernant la réapparition du Golem dans les rues du ghetto.



M'intéressant beaucoup aux créatures artificielles, je m'attendais à trouver dans ce roman la légende détaillée de la création du golem. La créature est bien présent, mais n'est qu'une figure parmi d'autres dans ce livre à la symbolique riche. L'ambiance y est assez oppressante, et la confusion règne. Physiquement déjà, car la brume ne semble jamais vouloir quitter les rues de Prague. On peut ajouter des couloirs souterrains, des chambres accessibles uniquement via des trappes présentes dans d'autres appartements et des pièces qui semblent ne pas avoir d'entrée.



Le récit du narrateur est tout aussi embrouillé. Il apprend par accident qu'il était atteint de folie, et guéri par un hypnotiseur qui lui a fait oublier l'intégralité de son passé. À partir de là, difficile pour le lecteur de s'accrocher à quelque élément que ce soit de son récit, car le doute persiste toujours entre les hallucinations et la réalité.



L'ensemble du roman rappelle les sensations qu'on peut avoir en se réveillant d'un cauchemar : pendant un moment, on est incapable de discerner rêve et réalité, ni de déterminer si le sentiment de malaise que l'on éprouve a une raison d'être ou non.



Ce livre était au final assez éloigné de ce que j'en attendais au départ, mais est finalement une bonne surprise.



Un seul point me laisse sceptique. Le début du livre me semble marqué par un antisémitisme assez agressif : on liste les « lignages », les juifs sont comparés à des « aveugles haineux cramponnés à une grosse corde dégoulinante de crasse : les uns carrément et à pleines mains, les autres au contraire à contrecœur et d'un seul doigt, mais tous possédés par la peur superstitieuse qu'ils pourraient se perdre à jamais s'ils venaient à lâcher ce lien partagé et à se séparer des autres », et autres joyeusetés. Mais ce sentiment disparaît complètement une fois passé les trente premières pages. Je ne sais donc pas à quoi m'en tenir à ce sujet.
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Le Golem

Le Golem est la reprise par Meyrink de l'ultra célèbre légende du Golem de Prague. Comme toutes les légendes aussi courues, elle a mille formes et mille versions pour ce protecteur du peuple juif, créé par un savant rabbin dans les heures noires. Celle-ci est des plus mystiques et dans les pas du narrateur, du nom d'Athanasius Pernath, ou pas d'ailleurs, quelle confiance accorder là dessus à un homme sans souvenir de son passé, le lecteur découvre Prague, hantée par le Golem.

Le Golem lui-même est moins ici une créature de glaise qu'une représentation du ghetto , Josefov, le ghetto praguois, avant que celui-ci soit lourdement transformé, à partir des années 1890. A travers ce quartier et à travers Prague elle-même, le voyage bascule dans la quête initiatique et entre les ellipses et les visions, il est difficile de savoir où se situe le réel.

C'est un livre très étrange, plein de mystère et de questions et de charme, une fois qu'on accepte de se laisser emmener, il est facile de comprendre l'engouement qu'il a toujours suscité. Reste évidemment la question éternelle: la description de l'antiquaire, Aaron Wassertrum, et de sa fille/pupille fait-elle de ce livre un ouvrage antisémite? Sincèrement, je ne pense pas: pour ces deux figures très négatives jouant sur les clichés, on trouve aussi Hillel, savant talmudiste et sage, protecteur du personnage principal et sa fille Miriam, tout aussi douée de qualités positives.

On sort du livre sans être trop sur de ce qui vient de se passer...mais enchanté et amoureux de Prague!
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Le Cabinet des figures de cire : Nouvelles ..

Avant de lire ce recueil de vingt-et-un textes de Gustav Meyrink, j'avais commencé à lire un roman fantastique anglo-saxon d'un petit maître du genre des années 1980, roman qui fit l'objet d'une adaptation cinématographique, que j'ai vu, mais qui ne m'a d'ailleurs guère marqué.



J'ai abandonné cette lecture à peine arrivé au tiers du livre.

Que m'arrive t'il donc, moi si féru de ce genre de livres d'ordinaire ?

Une certaine lassitude face aux conventions d'un genre bien codifié (je l'ai déjà évoquée dans un autre billet).



Autre explication, mon exigence de plus en plus évidente quant à la qualité de l'écriture, et éventuellement de la traduction, dans le cas d'écrits non francophones.



Je me rends aussi compte que je me sens plus proche d'un auteur européen du début du siècle dernier que d'un américain, question de culture ?



Tout ceci étant dit, quid du" Cabinet des figures de cire et autres nouvelles" de Meyrink ?



L'auteur de "Le golem", fait preuve d'un talent de conteur certain, alternant, le mystère, le fantastique, l'absurde, et montre un sens de l'humour et de la dérision qui ne doit pas surprendre, puisque Meyrink fut le rédacteur en chef d'une revue humoristique.



Nous ne sommes pas pour autant dans la parodie, Meyrink, fait honneur à ses prédécesseurs dans les genres contes cruels et macabres.



Ce livre, qui date de 1976, est un bel exemple de réussite éditoriale, cahier cousu (gage de durabilité !) belle mise en page, et une préface très intéressante du traducteur Arnold Waldstein.

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Le visage vert

De temps à autre, j'aime me replonger dans un classique du fantastique.



Le visage vert, est à ce titre tout à fait indiqué comme relecture, car c'est une oeuvre qui se redécouvre quand on la relit à quelques années de distance.



Ma première lecture de ce roman m'avait laissé un peu mitigé, car à l'époque, le fantastique était pour moi plus proche des récits horrifiques que des atmosphères insolites.



C'est que dans Le visage vert, tout comme dans Le golem du même auteur, le fantastique n'est pas sensationnel, mais affaire d'ambiance et de personnages.



Et ici la ville d'Amsterdam, et en quelque sorte un personnage, comme Prague dans Le golem.

Située juste après la première guerre mondiale, l'action se situe dans la vieille ville hollandaise, où l'on rencontre personnages surprenants et les légendes locales.



L'histoire en elle-même devient presque accessoire.

Un grand texte, pas uniquement de la littérature de genre, un grand texte tout court.



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Le Golem

Athanasius Pernath, un tailleur de pierres précieuses amnésique, vit au coeur du ghetto pragois, dans un immeuble peuplé de personnages étranges vivant des évènements encore plus étranges.



Ce livre est très difficile à résumer, comme c’est souvent le cas pour les romans reposant en grande partie sur leur ambiance. L’intrigue est assez diluée, il y a peu d’action, en particulier au début, mais beaucoup d’introspection et de réflexions inspirées du judaïsme et de ses mythes, de ses textes sacrés. Ce que j’ai trouvé très intéressant, mais aussi vraiment déroutant. Parfois des éléments d’intrigue font surface, mais semblent se frayer un chemin difficilement dans un environnement onirique qui tient, le plus souvent, davantage du cauchemar que du rêve.



L’amnésie du personnage principal est prétexte au voyage intérieur et à la quête initiatique. Pernath est troublé par son absence de souvenirs et est en même temps effrayé par ce qu’il pourrait découvrir de son passé, au point de douter parfois de sa propre existence. Ses relations avec les autres sont empreintes d’incertitude et de solitude.



L’ensemble du récit baigne dans une ambiance dépressive, froide, voire poisseuse au début. Les évènements étranges, la présence évanescente mais continuelle du Golem, dans le ghetto, les personnages à l’existence réelle incertaine rencontrés par Pernath et les lieux secrets disséminés dans le quartier contribuent à faire du roman un récit où l’impalpable semble plus en prise avec la réalité que la réalité elle-même. Les images et les symboles évoqués par l’auteur font sens: la quête de soi-même assimilée à un cheminement aveugle dans un labyrinthe de ténèbres, l’esprit à une pièce sans issues, etc.



Un livre étrange qui tient autant de la quête initiatique que du récit fantastique, qu’il a fallu que je renonce à réellement comprendre pour l’apprécier. Une bizarre expérience de lecture, enrichissante, mais déroutante, qui nécessite de l’investissement et de la concentration, mais qui peut sembler difficilement accessible au premier abord.

(...)
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Le Golem

Un auteur que j'ai découvert par hasard dans les rayons de ma bibliothèque et dont c'est le deuxième livre que je lis. La force du récit est impressionnant, l'invitation au rêve, au mystère, au fantastique voire même à l'horreur est au moins aussi présente que chez Lovecraft. On commence ce livre sans parvenir à s'en détacher tellement l'attrait est fort. Tout est étrange, les personnages, l'histoire, les lieux décrits, il est difficile de s'y retrouver mais le dénouement nous dévoile tout. Ou plutôt, le dénouement nous invite à nous dévoiler nous même. La kabbale comme tissu de fond à cette histoire nous noie dans un fantastique bien maitrisé, qui apporte son lot de mystères, de résolutions, de questions en suspens; le tout es porté par le personnage le plus important qu'est la ville de Prague dont la description prouve l'amour de l'auteur pour celle ci. C'est par l'ambiance qui s'en dégage que l'histoire est portée. Un auteur VRAIMENT à découvrir pour tout ceux aiment le fantastique.
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Le dominicain blanc

J’ai découvert Gustav Meyrink il y a de nombreuses années après avoir acheté d’occasion un exemplaire du Golem(édition de 1929 pour être précis). Satisfait de ma lecture, je n’avais pas hésiter à réitérer l’expérience avec la lecture de La nuit de Walpurgis(éd. Marabout — 1977... encore une fois acheté d’occasion). Alors, en découvrant ce troisième roman dans le rayonnage d’un bouquiniste, je ne pouvais que craquer et me le procurer, entamant très sa lecture.



Est-ce mes goûts littéraires qui ont changé ? n’était-ce pas le bon moment pour le lire ? Ou celui-ci qui est moins bon ? Je ne saurais le dire. Mais je puis dire qu’il m’emballe nettement moins :



La première partie (1/3 ? 1/2 ? je n’ai pas compté avec exactitude) m’a paru rébarbative. Un succédané de roman de littérature générale, sans grand intérêt. Juste une petite touche étrange dans l’ambiance.

La deuxième est nettement plus fantastique, mais tourne un peu trop au traité d’ésotérisme. L’histoire étant mise en retrait.

La troisième et dernière partie, quant à elle reprend le fil de l’histoire fantastique. Mais là, Je n’y étais plus. Je l’ai donc survolée ; Ce qui m’a suffi pour trouver que c’était... bâclé ? Non. Trop dense.



En bref : Je n’ai pas apprécié cette lecture. Le rythme n’est pas le bon. Des lenteurs pour la mise en route et une fin trop rapide. Vais-je lire d’autres romans de Gustav Meyrink ? Je ne pense pas. Vais-je relire Le Golem ou La nuit de Walpurgis ? Peut-être pas. Je préfère en garder un bon souvenir. Les revendre ? Pourquoi pas ? Ça ferait un peu de place dans la bibliothèque.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Le Cardinal Napellus

L'aconit (aconitum napellus), cette fleur bleue dangereuse et mortelle, haute comme un homme, est au cœur de la nouvelle de Meyrink. Un homme raconte aux pécheurs ou aux pêcheurs, son rapport mystique à la plante toxique. Comment cette plante le poursuit, le vampirise - comment elle se fortifie de son sang. Lors d'une soirée au clair de lune, il revient sur son parcours d'homme de foi ; il raconte pourquoi il s'éloigne désormais du soleil, pourquoi il fuit la lumière, pourquoi il se penche vers l'abîme de la terre, parce qu'il est attiré par le néant, et il explique les raisons pour lesquelles il sonde le lac, dans l'espoir de "toucher le fond".



"Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité."
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Le Golem

La ville de Prague est mystérieusement définie dans le roman fantastique de Gustav Meyrink. Meyrink propose une description réaliste de l'ancien ghetto, où l'action se concentre, il mentionne des lieux concrets, existants, pourtant, ils ne semblent pas toujours vraisemblables. En effet, les maisons s'animent, étant observées par un narrateur qui confond semble-t-il, le rêve et la réalité. « Souvent j'ai rêvé que j'avais écouté ce que disent ces maisons dans leur fantomatique besogne et découvert avec un étonnement angoissé qu'elles étaient en fait les véritables maîtres secrets de la rue, qu'elles pouvaient aliéner tout ce qu'elles vivent et ressentent […] C'est alors que dans le secret de la mémoire se réveille en moi la légende du fantomatique Golem » (p.58) C'est en observant Prague que la légende du Golem apparaît pour la première fois explicitement. Le Golem bouleverse la perception du monde ; il crée l'inquiétante étrangeté, il intrigue le narrateur qui partira à sa recherche. Athanasius Pernath suit un itinéraire, jusqu'à se reconnaître dans la figure du Golem, il va jusqu'à endosser ses vieux habits, une nouvelle identité, au cours de ces pérégrinations dans la ville et dans ses sous-sols. Le cheminement du héros, demeure incertain ; sa démarche elle-même est dite incertaine ; il erre comme le Golem dans un monde labyrinthique. « Rien que des niches, humides et noircies, des virages, des coins et recoins – enfilades rectilignes, obliquant à gauche, à droite […], puis de nouveau des marches, des marches […] montant, descendant. » (p.131) Le Golem apparaît comme une menace, errant dans les ruines de la vieille ville. Meyrink représente aussi grâce au Golem le mystère de l'âme humaine, à l'échelle individuelle et même collective. C'est une épidémie spirituelle » qui « s'abat sur les âmes des vivants » (p.78). Zwack le marionnettiste, avoue l'avoir rencontré. C'est pour lui la manifestation de « l'âme collective » (p.79), un souvenir collectif et permanent, qui nous hante. Mais le Golem, c'est aussi paradoxalement l'écriture du silence, c'est pourquoi il fait « mystérieusement signe ». Le Golem créé par l'homme, cet être de langage, est paradoxalement muet. C'est le silence de la créature face à la mort. L'écriture du Golem, c'est la lutte contre le néant, contre l'oubli ; c'est aussi la voie vers une forme de connaissance ou de conscience. Dans le Golem de Meyrink, Pernath n'a qu'un vague souvenir de son passé ; l'oubli du personnage est fondamental dans cette oeuvre, puisqu'il crée le mystère autour du personnage, autour de son passé. Pernath est alors en quête du sens de son existence, n'ayant pas même d'expérience. Hillel devient son guide spirituel. Il lui parle du livre de la splendeur dans le chapitre « Lumière » ; le Zohar, en fait, est un des ouvrages majeurs de la kabbale, qui explique comment lire de différentes façons la Torah, comment distinguer par exemple le sens littéral du sens caché. Hillel avance que « c'est à chacun de trouver en lui-même les voyelles secrètes qui […] ouvrent un sens […] – si on ne veut pas que la parole vivante devienne un dogme mort ». (p.146) Hillel ensuite, mentionne le tarot, comme source de questionnements, mais aussi de réponses. Il s'agit là encore de rendre la parole vivante et signifiante, d'interpréter les signes pour éclairer le destin du personnage, principalement. Les questions qui assaillent Athanasius Pernath et les lecteurs, c'est en fait ce qui constitue la trame du roman, la réponse est l'objet de la quête, l'objet de la lecture des signes. Le roman est construit comme un labyrinthe souterrain, où il s'agit de ne pas se perdre et aussi peut-être de se rencontrer soi-même. Le Golem, c'est le livre des énigmes.
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Le Golem

Redécouverte du Golem de Meyrinck, à travers une mise en voix et adaptation audio très réussie. La "lourdeur" relative de la langue ressentie à la première lecture de jadis est ici balayée d'un geste de la main. La modernité saute aux yeux. Le rapport à la ségrégation, au mysticisme, à l'identité, au temps... Tout est juste. La légende continue de sévir, pour ceux qui y croient. Le narrateur est perdu dans cet espace-temps-corps-esprit, plus maître de lui-même, il est condamné à se réincarner en golem tous les 33 ans. La teneur hautement symbolique du propos est au service d'une trame fantastique classique, certes (le héros qui enquête sur ce qu'il lui arrive lui-même), mais rigoureusement efficace et pertinente. Un vrai bijou, encore faut-il savoir l'affiner, comme savent le faire certains tailleurs de pierre.
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Le Golem

Livre particulier. Je l ai lu par défi car il m est très difficile d aborder ce genre littéraire.

Ce fut néanmoins une petite réussite car je suis allée jusqu'au bout.

Qu il y ait une référence au Golem et à l histoire des juifs avant la seconde guerre mondiale m ont certainement permis de le lire.

Un mode de vie juif et une pensée juive que l on découvre via les personnages de l histoire.
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Le Golem

Dans les, ruelles de Prague, je me cherchais et j'étais partout.



Le Golem assure la durée et l'entretien d'une atmosphère lourde et dérangeante s'exprimant sur un espace récupérateur et malsain malmenant par la disposition de ses différentes transactions aussi étranges qu'imprévisibles toutes les perceptions sensitives de ses occupants.



Des conduites détonantes et fusionnelles entre divers personnages déstabilisés par tout un système relationnel en fréquence avec un contexte délabré au bord de l'effondrement constitué de pièces lugubres et de couloirs inquiétants ne semblant jamais finir.



N'aménageant que des contacts méfiants et craintifs, des provocations perverses, des propos déstructurés, des apparitions soudaines et des comportements transcendés sur un site modulable capable de se métamorphoser en garniture mystique.



Des entendements inconnus assurant la pitance de légendes tenaces que l'on voit ressurgir à chaque coin de rue des qu'une raison ne parvient pas à se maintenir dans sa clairvoyance.



Superman forme sans forme réapparaissant tous les trente trois ans protecteur d'un Ghetto insalubre ne devenant avec le temps qu'une apparition initiatrice emportant ses habitants vers de nouvelles visions ne correspondant plus à la réalité mais à l'imagerie que l'on s'en fait.

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