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Critiques de Hanan el- Cheikh (43)
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Toute une histoire

Voici un récit- confession traduit de l’arabe( Liban) tendre et drôle à la fois, où l’auteure, dont j’avais lu en 2000, «  Le cimetière des rêves » rapporte avec une scrupuleuse fidélité et beaucoup d’amour les confidences de sa mère analphabète : Kamleh, née au début des années 30 dans une famille chiite extrêmement démunie au Sud- Liban.



Kamleh, après le décès brutal, prématuré de sa grande soeur, infectée par une morsure de rat——-qui n’a jamais voulu voir un médecin——, mère de trois enfants ——est promise à son beau - frère alors qu’elle a tout juste onze ans .



Installée dans le quartier populaire de Beyrouth avec la famille de son futur mari, placée apprentie chez une couturière , Kamleh tombe éperdument amoureuse de ce cher Mohamed , féru de poésie, il écrivait des lettres, des nouvelles et des pièces de théâtre .

Forcée à quatorze ans de se marier avec son fiancé , elle a une fille l’année suivante puis une deuxième trois ans plus tard : l’auteure : Hanan.



Malgré les contraintes de la vie communautaire , toujours follement amoureuse de Mohamed, elle échange avec lui, des lettres enflammées qu’elle se fait écrire et lire par ses amies ...

S’identifiant aux héroïnes du cinéma égyptien elle se grise des paroles ardentes des chansons à la mode ..



Bravant tous les usages de la société de l’époque dont le regard pesait très lourd , elle tentera de divorcer au risque de se séparer de ses filles...

Elle paiera un tribut bien pesant face au grand amour de sa vie.

Ses filles—— le désenchantement ——-



Usant de ruses , enjouée , truculente, pétulante, pleine de vie et d’amour, fraîche, adorant les sucreries , cette femme du peuple , têtue , obstinée, riant et pleurant à la fois, chaleureuse——mariée à Abou Hussein de 18 ans de plus qu’elle ——une petite fille——ne reculera devant rien....même pendant les tracasseries et les dangers durant la guerre du Liban...



L’auteur dessine un portait drôle de sa mère: dialogues réjouissants , témoignage finement dessiné , chapitres courts, pétris de détails , d’anecdotes vraies , touchantes ou amusantes.



Un beau message d’espoir , un ton juste pour faire parler sa mère !







Un récit passionnant dont je n’avais pas eu connaissance à sa sortie en 2000

chez Actes Sud.

«  Toute une histoire »!

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La Maison de Schéhérazade

Beau défi que celui de la romancière libanaise Hanan el-Cheikh que celui de réécrire une vingtaine de contes des Mille et une nuits, pour le théâtre d'abord, puis sous forme de livre, ensuite. Pour qui n'a jamais eu le courage de se lancer à l'abordage de cet imposant ouvrage, cette "adaptation", si elle couvre quelques nuits de moins, est une bénédiction et peut se lire ainsi comme un feuilleton échevelé où s'enchaînent les histoires sans temps morts, chacune d'entre elle délivrant une leçon de sagesse et, bien entendu, faisant passer un message au monde arabe d'aujourd'hui, avec une permissivité et un éloge du désir, entre autres, qui réjouissent l'heureux lecteur. Mieux, La maison de Schéhérazade est un ouvrage féministe où ces dames, assez souvent, ridiculisent ces messieurs, dont la lubricité, l'avidité et la cruauté n'ont d'égal qu'un machisme sans remords avant qu'ils ne leur en cuisent. Les hommes en prennent pour leur grade sans que les femmes soient présentées comme des anges de vertu, loin s'en faut, mais c'est un vrai plaisir que de voir les premiers sortir penauds et repentis de la majorité de ces contes. Les récits se succèdent à très grande vitesse, s'enchâssant les uns dans les autres dans une sorte de surenchère pour désigner l'histoire la plus exquise, la plus pittoresque, la plus exotique ou la plus émouvante. Du coup, on délaisse assez vite Schéhérazade pour s'intéresser à d'autres personnages, dont le célèbre calife Haroun al-Rachid, mais qu'importe puisque l'intérêt vient avant tout des mille et une façons de traiter du genre humain et aussi, et peut-être surtout, de la force de la littérature qui fascinera toujours par son pouvoir d'évasion et de liberté. Merveilleux (ah, les djinns !), fantastiques, coquins, caustiques et désopilants, les contes de La maison de Schéhézérade, traduits avec talent, sont un pur délice oriental.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Toute une histoire

L'auteure déroule le fil de l'existence mouvementée de Kamleh, née aux alentours des années 1930, dans un village chiite du Sud-Liban. Ce curieux petit bout de femme n'est autre que sa propre mère qui l'a abandonnée quand elle était toute petite pour pouvoir vivre une grande et belle histoire d'amour.

Ecrit à la première personne, le texte fait entendre la voix de Kamleh qui souhaite s'expliquer et tenter de se faire pardonner. Ne sachant ni lire ni écrire, elle raconte toute son histoire à sa fille qui lui prête sa plume pour la retranscrire le plus fidèlement possible. S'y dessine le portrait d'une femme imparfaite à la fois fantasque, négligente, un peu menteuse mais aussi audacieuse, courageuse et volontaire, que la rage de vivre et un caractère rebelle ont aidée à surmonter de nombreux obstacles. La misère, le mariage forcé, la domination masculine, la guerre, les séparations, les deuils; c'est toute une vie chargée d'émotions et de douleurs que dévoile ainsi Kamleh. Toutefois cette existence est embellie par les poèmes, les chansons et le cinéma qui lui font imaginer la réalité en technicolor, comme dans ces films égyptiens qu'elle aime tant...

Toute cette histoire est celle d'une vie riche des saveurs variées et généreuses d'un bon mezzé libanais. Elle se dévore avec plaisir !
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Femmes de sable et de myrrhe



Cherchant ce titre dans la bibliothèque de Babelio, j’ai tapé Femmes de myrrhe et d’encens. C’est qu’il y a dans ce roman des odeurs d’encens mais aussi de cardamome.



Je voudrais pouvoir dire que j’ai été envoutée par ce livre mais ce n’est pas le cas. Il est agréable à lire et ce n’est déjà pas si mal mais pas l'enthousiasme. Je n’ai pas trouvé ces femmes attachantes, parfois plutôt agaçantes, tournant autour de leur nombril . Est-si étonnant qu’elles soient futiles, n’ayant pas de rôle dans la vie ?
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Toute une histoire

L'auteur nous raconte, avec beaucoup d'amour et de drôlerie, la vie de sa mère née en 1930, dans une famille chiite très pauvre du Sud-Liban.

Analphabète, elle est promise, à 11 ans, au mari de sa soeur décédée prématurément. Mariée de force à 14 ans, elle aura de cet homme profondément religieux, deux filles dont l'auteur du roman, qu'elle devra abandonner après avoir obtenu, avec beaucoup de ruse et d'obstination, le divorce et de pouvoir épouser celui qu'elle aime.

Très beau portrait d'une femme au caractère bien trempé, ce qui n'était pas évident dans un pays où le sexe dit "faible" est mis sous tutelle !
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Toute une histoire

Hanan, El-Cheikh est une écrivaine libanaise qui a déjà écrit plusieurs livres avant de publier « toute une histoire » qui est le récit de la vie de Kamleh, sa mère analphabète.

Hanan El-Cheikh a cédé à la pression de sa mère qui lui reprochait de ne pas écrire sur les femmes de sa condition.

(…) « Pourquoi tu ne t'intéresses pas plutôt à celles que l'on traite comme si elles n'étaient pas au rang de l'humanité parce qu'elles ont eu le malheur de naître fille ? Tu n'as pas besoin d'aller chercher bien loin : tu en as une là, devant toi ! Qu'est-ce que tu attend pour m'interviewer ? Je te raconterais comment mon père m'a vendue pour dix pièces d'or, comment on m'a forcée à épouser ton père à quatorze ans et comment on m'a fiancée à onze... » (Extrait de la page 20 )

La petite Kamleh est née en 1925 au sud du Liban dans une famille Shiite. Elle va découvrir l'injustice d'être une fille auprès de sa mère qui fut répudiée par son mari. Au Liban, à cette époque, les femmes n'ont pas d'existence sociale sans un mari et des enfants. Condamnée comme sa mère et trop pauvre pour aller à l'école, Kamleh va devoir faire les travaux les plus durs tel « un âne de somme » comme elle disait. L'année de ses quatorze ans, le pire des cauchemars arrive dans la vie de l'enfant. A son insu, Kamleh a été fiancée à onze ans. Son père l'a vendue à son oncle pour quelques pièces d'or. Malgré son opposition, ses pleurs, ses stratagèmes, Kamleh ne pourra pas s'opposer à la décision de sa famille.

Comment peut-on grandir, évoluer, quand on n'a reçu aucune instruction, que l'on subit un viol officialisé par le mariage à l'âge de quatorze ans, et que l'on devient une mère-enfant à quinze ans ?

Kamleh a une forte personnalité et un caractère très enjoué ce qui lui ont permis de lutter et de refuser de vivre selon les codes de la société libanaise de l'époque. Elle n'arrive pas à tenir le rôle qu'on lui impose. On l'a dit frivole et paresseuse parce que les travaux réservés aux femmes l'ennuient. Dès qu'elle le peut et malgré les remarques voir les menaces de sa famille, Kamleh se rend au cinéma qui va être une véritable ouverture sur le monde et une échappatoire à son quotidien, à son ennui. Les films vont éveiller son imaginaire. Elle qui n'a pas la possibilité de lire, d'étudier alors qu'elle a une soif d'apprendre et de vivre des expériences, le cinéma va lui permettre de réfléchir à sa vie et d'envisager une autre existence.

Kamleh va aussi vouloir vivre librement son histoire d'amour avec l'homme qu'elle aime. Pour cela, elle va transgresser les lois de son pays en répudiant son mari ! Le divorce prononcé, Kamleh va pouvoir vivre enfin avec l'homme qu'elle aime, qu'elle a choisi. Mais l'amour et les enfants qui naîtront de cette union ne suffiront pas à rendre Kamleh heureuse. Son rôle de femme au foyer l'ennuie toujours autant. Son mari va lui faire les mêmes reproches que son ex-mari. Son analphabétisme est un handicap, une prison qui l'empêche de vivre d'une façon pleine et épanouie, d'être complètement affranchie du dictat des hommes.



Comment choisir sa vie dans un pays où les femmes sont condamnées à une seule et unique existence « le mariage et les enfants » ? Où les hommes décident pour les femmes, les surveillent, les corrigent, les enferment sous un voile et dans leurs maisons ?

La vie de Kamleh soumise à la loi des hommes : c'était au siècle dernier. Malheureusement, c'est encore trop souvent celle menée par beaucoup de femmes dans certains pays.

J'ai vraiment adoré ce livre, c'est un énorme coup de cœur. J'ai apprécié l'écriture et le style de Hanan El-Cheick qui nous livre le récit de la vie de sa mère sans misérabilisme aucun. Kamleh était une femme vive, intelligente avec beaucoup d'humour ce qui rend cette histoire truculente et très plaisante à lire, malgré la gravité des thèmes abordés.
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Toute une histoire

Toute une histoire de Hanan El_Cheikh

Editions Actes sud collection Babel



Premières phrases»Depuis toujours je nous vois traquer mon père, moi et mon frère Kamel. Les malédictions de ma mère résonnent dans notre dos : elle appelle sur lui la colère de Dieu parce qu’il nous a abandonnés- il est tombé amoureux d’une femme, a répudié ma mère et a épousé l’autre. »



C’est ainsi que débute ce texte magnifiquement écrit, l’auteure nous invite à la rencontre de Kamleh, sa mère, femme du peuple, illettrée mais possédant des ressources et une détermination à toute épreuve.

Sitôt réglée, Kamleh fut mariée de force à son beau-frère veuf et père d’enfant en bas âge, quittant avec brutalité l’insouciance et l’enfance pour le lit conjugal et la vie d’épouse.

Son regard ne tardera pas à croiser celui d’un jeune homme passionné de poésie et de cinéma et c’est auprès de lui qu’elle apprendra ce qu’est réellement l’amour.

Kamleh amoureuse, déterminée à vivre avec celui qu’elle aime aura le courage de demander le divorce dans la société libanaise où la femme ne possède que le droit de faire ce que l’on attend d’elle.



Ce texte est l’occasion pour l’auteur de dire enfin à sa mère, l’amour qu’elle lui porte et l’admiration qu’elle lui témoigne quant à ses décisions, ouvrant ainsi à ses enfants le chemin du choix et du libre-arbitre.



Emma aime

-ouvrir les pages et partir

-le courage de Kamleh

-l’amour d’Hanan.


Lien : https://www.instagram.com/le..
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Toute une histoire

excellente histoire dans un style qui demeure enjoué malgré le sort non enviable de la Maman de l'auteure en A frique du Nord ; mariée de force à moins de treize ans : un malheur difficilement surmontable ! je suis tout à fait d'accord avec les lectrices qui ont apprécié ce livre que j'ai lu d'une traite !
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Toute une histoire

Ce livre, couronné par le prix du roman arabe en 2011 est une réussite.



Le texte est riche, la traduction à la hauteur, l’histoire est touchante et le tout laisse le lecteur ravi et pensif.



Hanan, l’écrivaine, est la fille de Kamleh, jeune Libanaise du Sud et en raconte l’histoire bouleversante.



Mais si c’est souvent tragique, ce n’est jamais triste : Kamleh est la vie-même, la pétulance et la fraîcheur. Elle ne laisse rien ni personne l’empêcher de vivre son amour. Je dis ‘admiration’ dans un pays où le regard de la société pèse très lourd et à fortiori pour les gens du Sud et les chiites. Cette liberté d’esprit, cette force de décider pour soi, de ne pas accepter les barrières conventionnelles, j’aimerais la retrouver ... partout, tout simplement.



Un grand coup de chapeau à Hanan el-Cheikh.
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Femmes de sable et de myrrhe

style frêle et maigre, je me forçais de le finir, à part la partie de Tamar, les autres personnages, pas très bien présentés, franchement j'ai fermé le livre avec aucun regret, ou bien le seul regret de l'avoir ouvert!!!
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La Maison de Schéhérazade

J’avoue que je redoutais grandement cette lecture. Rien que la référence les Mille et Une Nuits m’a glacée d’horreur. J’ai dû lire les deux premier tomes de ces longs, très longs, trop longs contes il y a de cela 18 ans. Deux sur quatre, c’est déjà pas mal mais j’ai fini par abandonner, n’y tenant pas.

En tout cas, mes craintes n’étaient nullement fondées : j’ai adoré la Maison de Schéhérazade. Le style de l’auteur est fluide, poétique, très agréable, accessible.



Je n’ai pas aimé tous les contes mais j’en ai apprécié la plupart surtout ceux qui mettaient les femmes à l’honneur, c’est-à-dire une bonne majorité au final.

Seuls deux points m’ont déplu :

- chaque histoire s’insère dans un conte principal ce qui fait que la conclusion en est reportée et c’en est frustrant.

- il n’y a pas vraiment de fin, elle reste ouverte… Grrrr !



En tout cas, ce roman a été une très bonne surprise pour moi. Pas loin du coup de coeur.
Lien : http://psylook.kimengumi.fr/..
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Le cimetière des rêves

Un recueil polyphonique de nouvelles, superbe et envoûtant, qui donne la parole aux femmes. Hanan El Cheik écrit avec des mots simples, précis et poétiques aussi. Elle nous donne à voir et à comprendre à travers des textes forts.

Une découverte pour moi et l'apprentissage d'univers et de cultures, au-delà des apparences et des stéréotypes dont se nourrit notre société.
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Poste restante Beyrouth

Beyrouth, capitale du Liban. Une jeune femme envoie des lettres à des correspondants réels ou fictifs. D'abord, ce sera Hayat, son amie émigrée en Europe. Puis un écrivain naturalisé français, qui ne lira probablement jamais sa lettre. L'ancien amant qu'elle n'a été prête à suivre au bout du monde et qu'elle n'a jamais revu. Billie Holiday, cette chanteuse qu'elle admire tant pour sa musique que pour les similitudes entre leurs histoires. Enfin, elle s'adresse directement à madame la Guerre, qui transfigure Beyrouth, sa ville chérie, qui se répand comme un poison avec ses vices, la drogue, la violence, la peur. Elle décrit un pays dans lequel elle se sent à la fois otage, en danger et pourtant irrémédiablement chez elle.

Comment ai-je réussi à finir ce livre? Mystère. Pas d'histoire suivie, beaucoup de description et d'introspection, il avait tout pour me rebuter. Et pourtant, je me suis attachée au personnage d'Asma, la narratrice-épistolière. D'abord parce que j'ai voulu comprendre: le Liban et son histoire sont des sujets que je ne connais quasiment pas. J'ai donc observé avec curiosité ce pays à la fois si meurtri et si moderne, devenu plaque tournante de la drogue (les descriptions des champs de pavot et de la culture du cannabis sont impressionnante) et où les bruits de fusillades sont quotidiens. Au départ, j'étais surprise qu'elle ne raconte que des scènes à la campagne, à l'étranger ou à l'intérieur de la maison: "mais où est cette Beyrouth annoncée par le titre?" Et peu à peu, on se rend compte qu'elle est devenue étrangère à Beyrouth, en marge sans pouvoir s'y retrouver, tant sortir est dangereux et devenu impossible, tant la ville a été écartelée entre les différents belligérants. Oui, ce roman nous fait découvrir une guerre qui déchire une ville et gagne lentement les campagnes comme un venin qui se répand tout doucement.

Mais ce qui est surtout au coeur de ce roman, c'est cette figure de femme, plongée dans une famille archaïque où le mariage traditionnel et la polygamie sont encore ancrés dans les moeurs mais qui transpire une modernité toute occidentale lorsqu'elle s'habille, se maquille et fait ses études. Une femme qui rêve d'ailleurs et d'évasion mais qui ne peut se résoudre à quitter sa ville à laquelle elle est viscéralement attachée, qu'elle ne reconnaît plus mais qu'elle espère toujours voir renaître de ses cendres.

Quant à la structure épistolaire, elle est fascinante. A chaque lettre, l'on se pose la question: sera-t-elle réellement envoyée à quelqu'un? Sera-t-elle lue? Etrangement, ce sont les destinataires impossibles, la guerre, Beyrouth, qui semblent le plus tangibles, le plus présents. Comme si justement, c'était là ses seuls interlocuteurs, les seuls à lui répondre réellement, au quotidien.

Je ne saurai vous dire pourquoi j'ai fini ce roman, ni si je l'ai vraiment aimé, mais en tout cas, il m'a tenue jusqu'au bout. La langue est extrêmement soignée et poétique sans être lourde. C'est vraiment un beau livre.
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Toute une histoire

Hanan, la narratrice s'est enfin décidée à écrire la vie de sa mère Kamleh, de la petite fille pauvre, analphabète, habitant un village du sud Liban à la femme âgée retrouvant ses enfants en Amérique ou au Koweit.

Kamleh abandonnée avec son frère et sa mère par son père qui ne veut pas payer la pension qui leur permettrait de vivre décemment.

Kamleh à Beyrouth, qui sera mariée à son beau-frère, sans le savoir à 11 ans, pour remplacer sa soeur décédée prématurément.

Kamleh pour qui la famille est un enfer mais sans qui elle ne peut vivre.

Kamleh la rebelle, Kamleh l'immature, Kamleh l'inconsciente, Kamleh l'amoureuse, Kamleh qui aura une vie extraordinaire, entre traditions cruelles et vie moderne,

Kamleh qui reviendra toujours dans son cher Liban, à Beyrouth dans sa maison ouverte à tous.

Un beau portrait de femme.
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Toute une histoire

Un très beau roman qui retrace la vie de la mère de l'auteure de son enfance, à son mariage forcé, puis de sa vie de femme divorcée.

Au-delà de la très belle histoire d'amour il y a surtout la dénonciation de la condition féminine au Liban.

Mariage forcé, violences sexuelles, le rejet de la famille et la rupture du lien maternel pour une femme divorcée.



De très beaux chapitres émouvants, rempli d'amour, et une belle écriture fluide. Un peu dans la même veine que les romans de Nadia Hashimi.



Petit bémol j'ai trouvé la fin un peu longuette.





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Toute une histoire

Le récit des noces de Kamleh m'a rappelé le mariage des Impatientes de Djaïli Amadou Amal que j'ai lu récemment. Kamleh, fiancée sans le savoir à 11 ans, mariée de force à 13, à son  beau-frère après le décès de sa sœur, afin d'élever ses neveux, "âne de somme " ne se laissera pas enfermer dans le rôle de la victime. Kamleh est maline et déborde d'énergie. Elle n'a aucun scrupule à voler son mari pour acheter friandises et fleurs pour tenir salon. Elle lui ment effrontément pour aller au cinéma ou rejoindre son amant. Elle a un amoureux, un poète, étudiant, qui l'aime sincèrement. Elle n'éprouve aucun remords à jurer sur le Coran. 



Kamleh,  intelligente, inventive, une vraie conteuse orientale,  est analphabète. Elle charge donc Hanan, sa fille  - écrivaine - du récit de sa vie.



"Chaque fois que je publiais un  roman ou une nouvelle, elle faisait : "tu paries que mon histoire est plus belle?"



C'est donc l'histoire d'une libanaise chiite,  née à Nabatieh, petite campagnarde allant glaner les grains de blé, ramasser mauves et chicorées pour ne pas mourir de faim. Kamleh découvre Beyrouth et la liberté qu'elle gagne de haute lutte entre mensonges et entourloupes. Le cinéma égyptien lui sert d'école. Très jeune elle découvre l'amour. C'est un roman d'amour passionné. Kamleh cumule le rôle de bonne à tout faire chez ses beaux-frères, de vendeuse ambulante, de mère de nombreux enfants. Et elle trouve le temps de tenir salon, d'inviter ses voisines....



Plus tard, elle sera la femme d'un fonctionnaire important. Mais le Liban change avec le temps, révolutions, guerres civiles...



Finalement, elle suivra ses enfants éparpillés entre l'Amérique, Londres, Dubaï.



Je ne vous raconterai pas l'histoire, il faut le lire : chaque chapitre est un conte oriental exotique à découvrir. 


















Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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Le cimetière des rêves

Cette année se termine, elle avait si bien commencé !...tant de rêves, tant de projets peuplaient nos têtes....patatras... un petit machin a tout foutu en l'air, un petit machin a tout cassé, a brisé tous nos projets, nos vies, nos rêves de voyage, nos libertés.

Oui nous rêvions et nous avons du faire le deuil de nos projets, et pour certains de nos amis, ou de membres de notre famille...Et pourtant, d'habitude quand nous rêvions nous parvenions à mettre ces rêves en musique, à vivre nos rêves..en totalité ou en partie.

Cruelle déception !

Nous ne sommes pas les seuls à rêver...depuis des lustres, des femmes rêvent d'une autre vie, d'une indépendance qu'elle n'auront jamais. Elles vivent sous des cieux qui ne les ont pas vu naître, dans des grandes villes ou dans des villages loin du monde qu'elles ne quitteront jamais.

Là, elles passeront leur vie, à rêver d'une autre monde, d'une autre vie. Elles veulent être actrices de leur vie...mais c'est un rôle qui leur est souvent interdit.

13 nouvelles, de quelques pages, pour nous offrir 13 émotions, treize vies.

2020, année pourrie pour nous, se répète depuis bien des années sous d'autres cieux pour certaines de ces femmes. Et pour longtemps sans doute !

Pensons-y !
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Toute une histoire

Le récit passionnant de l'histoire de sa mère.

Kamleh était pleine de vie et de caractère, généreuse. Elle tenait absolument, puisqu'elle ne pouvait le faire elle-même étant analphabète, à ce que sa fille Hanan écrive son histoire, elle qui écrivait l'histoire de bien d'autres femmes.

Comme elle avait raison ! Mariée de force à son beau-frère alors qu'elle avait à peine 13 ans, violée légitimement donc, elle s'entête à chanter, à plaisanter, à courir au cinéma, sa seule source accessible de connaissances et de rêves, à vivre sa vie à toute force.

Elle y arrivera, au prix d'un lourd tribut - ses filles, le désenchantement face au grand amour de sa vie, voire la dépression, mais au moins elle aura choisi sa vie.

J'ai vibré avec cette petite fille forcée à grandir trop vite et vous recommande chaudement la lecture de ce livre !

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Le cimetière des rêves

recueil de plusieurs nouvelles de qualités très inégales

Sur la forme les amoureux de la belle langue seront très déçus. Ecriture assez médiocre quelque peu heurtée qui manque de fluidité et de maturité Syntaxe très pauvre voir ridicule Quand au sens des expressions il laisse à désirer Problème possible de traduction quoique le Liban soit (était?) plurilingue

Sur le fond et l’empathie en général des personnages, beaucoup d’états d’âme assez peu légers , parfois éthérés que l’on attribuerait volontiers à une très jeune fille plutôt qu’à une femme. Toutefois certaines narrations relèvent du contraire on a l’impression d’entendre une femme très avertie.

Aparté à ce propos:

Hanan el- Cheikh étant une femme on est en droit de s’interroger « La femme a-t-elle une âme ? »

Desproges nous répond «  Il est encore trop tôt pour répondre à cette question avec certitude. Tout ce qu'on peut dire, avec une marge d'erreur infime, c'est que la nuit sera fraîche, mais à mon avis, à mon humble avis, c'est sans rap-port aucun avec le problème de l'existence de l'âme chez la femme. » J’aime énormément Desproges qui lui manie le verbe avec dextérité ! Allez on passe à autre chose

Par contre ce livre est très intéressant par les sujets traités Ils font voyager à travers le monde arabe et donnent un certain éclairage des modes de vie, coutumes, faits divers vu par une femme du cru. On voyage de l’Arabie Saoudite au Liban ensuite au Yémen et même à Londres

 Et donc de s’intéresser surtout à la narration et aux descriptions qui garantissent un dépaysement certain et enchanteur C’est le point vraiment fort de l’ouvrage presque un témoignage



Nouvelles les plus marquantes

- Avec « le cimetière » Hanan el- Cheikh nous fait part d’une curieuse tradition où toute la famille rend visite aux morts dans leur mausolées la demeure d’avenir des vivants pendant toute une journée

- Avec la « foire aux mariés » on a rendez-vous avec les jeunes gens célibataires qui se jaugent Comme nous, nous avons La Foire d’Allanche pour admirer une belle « saler », « Aubrac » ou « belle rouge des prés » une belle au henné peut s’y exposer pour trouver babouche à son pied. Une chute très intéressante !





- « Sanaa forcement » Une amitié assez particulière d’une missionnaire et d’un yéménite amoureux

Intéressante description du milieu yéménite dans un village à la campagne



- « Un progrès notable » courte mais excellente Une belle vengeance!



Un monde arabe pas très souriant à priori pour la femme, un monde dur, âpre, moyenâgeux et assez éloigné du monde occidental avec quand même pour certaines femmes une envie de voir autre chose que leurs traditions aussi belles soient-elles et d’oser tenter la rupture avec celles-ci.
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Toute une histoire

L'auteur nous raconte la vie de sa mère, jeune fille née au sein d'une famille chiite au Liban dans les années 1930. Mariée de force à 14 ans, violée, bafouée, mère-enfant de deux fillettes, elle reste cependant frondeuse, rebelle et volontaire. Bravant tous les interdits, franchissant tous les obstacles pour vivre son grand amour avec le jeune Mohamed, elle ira jusqu'à obtenir le divorce, au risque de perdre ses filles. Ce destin est édifiant, cette jeune fille est étonnante, courageuse, drôle et d'une énergie incroyable. Mais étonnamment, je ne suis pas parvenue à m'attacher à cette femme. Et puis, j'ai également été gênée par l'écriture que je ne trouve pas extraordinaire, peut-être desservie par la traduction. Je n'ai pas été "saisie" par ce roman comme semblent l'avoir été les autres lecteurs.
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