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Citations de Henry Miller (1057)


Nous avons coutume de considérer que nous formons un grand corps démocratique dont les membres sont liés entre eux par une communauté de sang et de langage, et dont l'unité indissoluble est assurée par tous les modes de communication qu'ait pu tramer l'ingéniosité de l'homme ; nos vêtements, notre alimentation sont identiques ; nous lisons les mêmes journaux (exactement, titre, poids et tirage mis à part) ; nous sommes le peuple le plus collectiviste du monde, hormis quelques peuplades primitives que nous tenons arriérés dans leur développement. Et pourtant...
Pourtant, malgré tant d'apparences qui sembleraient prouver que nous sommes étroitement liés et apparentés ; que nous vivons en bons voisins ; que nous avons bon caractère ; que nous sommes serviables, compatissants, fraternels presque, nous sommes un peuple solitaire, un troupeau morbide et dément, se démenant de tous côtés dans une rage frénétique et jalouse ; un peuple qui voudrait oublier qu'il n'est pas ce qu'il croit, un peuple qui n'est pas réellement uni ; dont les individus n'ont, les uns pour les autres, aucun dévouement réel, aucune attention réelle, ne sont, en vérité, que des unités brassées par Dieu sait quelle main invisible, selon une arithmétique qui n'est pas notre affaire.
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Un soir qu'Henry se préparait à aller à The Tonignt Show, il dressa la liste des sujets qu'il voulait introduire dans sa conversation avec Johnny Carson ; je devais les lui rappeler juste avant qu'il monte sur le plateau.

1. Irving Stettner et Stroker - Lamed Vov.
2. Désenchantées et Pierre Loti.
3. Cuore !
4. Comment je peins malgré ma mauvaise vue - Jeannot le borgne !
5. Toute la merde qu'on édite aujourd'hui.
6. Saint François d'Assise qui fleurissait (spirituellement) sur le fumier !
7. Gurdjieff - livre de Fritz Peters.

Tu penses que j'ai une chance ?? Je ne peux pas parler de Joey.

8. Le Dalaï Lama par opposition au pape.
9. Krishnamurti - passe jamais à la télé.
10. La fin du monde, prochaine - à cause du "progrès".

Est-ce que je débloque ? Je sais que c'est virtuellement impossible - ces sujets. Tabou, presque tous.

11. Marie Corelli - la Femme et la Légende. Lord Gladstone, Lord Tennyson, Oscar Wilde l'admiraient. Sarasate - virtuose du violon. Une ordure dans la vie réelle !
12. Lou Andreas-Salomé. Pourquoi rien sur elle du côté des féministes - MLF, etc. ?
13. Isaac Singer - discours de réception du Nobel : "Le yiddish est une langue dans laquelle il n'y a pas de mot pour armes !!" Phrase ignorée par les journaux et les revues.
14. Cendrars, Knut Hamsun - mes préférés. Cendrars en train de mourir - une expérience.

Je suis cinglé ?? Je t'aime !!!!!

PS. Conserve ça, au cas où j'oublierais de quoi je voulais parler.
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A mesure que j'écris ce livre, je ne cesse de noter sur le papier les titres des livres que j'ai lus, tandis qu'ils me reviennent à la mémoire. C'est un jeu auquel je m'abandonne complètement. Et je commence déjà à en deviner les raisons. La première, c'est que je suis en train de redécouvrir ma propre identité qui, à mon insu, s'était étouffée ou éteinte entre les pages de certains livres. J'entends par là qu'en me trouvant grâce à certains auteurs qui me servaient d'intermédiaires, sans le savoir, je m'étais perdu. (...)
La seule évocation du titre d'un livre redonne vie non seulement à cette aura qui constituait la personnalité intangible de l'ouvrage, mais elle ressuscite en même temps la réalité de mes anciens "moi" . (p.104)
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Pour vivre au ban de la société, travailler pour le plaisir de travailler, pour vieillir avec grâce en conservant toutes ses facultés, ses enthousiasmes, son amour-propre, il faut posséder d'autres valeurs que celles auxquelles souscrit la foule. Il faut être un artiste pour faire une brèche dans le mur. Un artiste est avant tout quelqu'un qui a foi en lui-même. Il ne réagit pas aux stimulants classiques : ce n'est ni un esclave ni un parasite. Il vit pour s'exprimer et, ce faisant, il enrichit le monde.
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Si, à l'improviste et n'importe où, on se trouve face à face avec l'absolu, cette grande sympathie qui fait paraître divins des hommes comme Gautama et Jésus se glace et s'évanouit; ce qui est monstrueux ce n'est pas que les hommes aient fait pousser des roses sur ce tas de fumier, mais que, pour une raison ou pour une autre, ils aient besoin de roses. Pour une raison ou pour une autre, l'homme cherche le miracle, et pour l'accomplir, il pataugera dans le sang. Il se gorgera d'une débauche d'idées, il se réduira à n'être qu'une ombre, si, pour une seule seconde de sa vie, il peut fermer les yeux sur la hideur de la réalité. Il endure tout - disgrâce, humiliation, pauvreté, guerre, crime, ennui - croyant que demain quelque chose arrivera, un miracle ! qui rendra la vie tolérable. Et pendant tout ce temps un compteur tourne à l'intérieur, il n'est pas de main qui peut l'y atteindre et l'arrêter. Et pendant tout ce temps quelqu'un dévore le pain de la vie, et boit le vin, quelque sale grosse blatte de prêtre qui se cache dans la cave et l'ingurgite, tandis qu'en haut dans la lumière de la rue une hostie fantôme touche les lèvres et le sang est aussi pâle que l'eau. Et de ce tourment et de cette misère éternels ne sort aucun miracle, pas le moindre microscopique vertige de soulagement. Seules les idées, les idées pâles, amaigries qu'il faut engraisser par le massacre; idées qui sont dégorgées comme la bile, comme les tripes d'un cochon lorsqu'on éventre sa carcasse.
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Je me déshabillai rapidement, me lavai la queue et plongeai entre les draps. Le bidet était juste à côté du lit. Lorsqu’elle eut fini ses ablutions, elle entreprit de se sécher avec la serviette mince, toute usée. Je me penchai alors pour m’emparer de cette masse de poils touffus, encore trempés de rosés. Elle me repoussa dans le lit puis, s’allongea sur moi, me prit aussitôt la queue dans sa bouche rouge et chaude. Je glissai un doigt en elle pour la faire juter un peu. Puis, l’attirant sur moi, je l’estoquai jusqu’à la garde. C’était un de ces cons qui me vont comme un gant. Ses contractions musculaires fort habiles me firent bientôt haleter. Et tout le temps, elle me léchait le cou, les aisselles, les oreilles. Mes deux mains la faisaient monter et descendre, son bassin tournait tant et plus. Enfin, avec un grognement, elle se laissa aller sur moi de tout son poids ; je la fis rouler sur le dos, lui levai les jambes par-dessus mes épaules et l’attaquai bille en tête. Je crus que je n’arrêterais jamais de jouir ; cela jaillit comme l’eau d’un tuyau d’arrosage. Quand je me retirai, il me sembla que je bandais encore plus qu’avant de me mettre la queue au chaud.
- Ça, c’est quelque chose, dit-elle en me tripotant la bite d’une main experte. Tu sais t’y prendre, toi, hein ?
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Je lui posai carrément la main sur le con, lequel était brûlant comme du fumier sous sa robe, et je dis :
- Christine, quel prénom merveilleux ! Seule une femme comme vous peut porter un nom aussi romantique. Cela me fait penser à des fjords glacés, à des sapins ruisselant de neige fondante. Si vous étiez un arbre, je vous déracinerais. Je graverais mes initiales sur votre tronc…
Je lui débitai toute une kyrielle d’absurdités du même tonneau, en la serrant fermement et en glissant les doigts au plus profond de sa fente gluante.
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Là où manque la queue, j'ai un bouquet de pétards, et avec un bouquet de pétards au cul, un cheval, même ionien, ne peut conserver sa dignité.

( In "Je porte un ange en filigrane").
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Soudain, la porte s'ouvre devant une énorme bête épileptoïde aux moustaches fongoïdes. C'est Jocaste, le chat affamé, un grand bougre de matou, au pelage de taupe, avec deux grosses noix foncées cachées sous sa queue sans pompon. Il court de tous les côtés comme un léopard, il lève la patte comme un chien, il urine comme une chouette.

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(...) Je comprenais que le monde avait tort et que l'éducation telle qu'on la conçoit aujourd'hui est une chose désastreuse. Nous qui sommes restés assis derrière les portes closes, sur des bancs durs, dans des salles mal aérées, sous des regards sévères, voire hostiles, on nous a trahis, abrutis, martyrisés. A bas les écoles ! vive le plein air ! je le répète, l'ai l'intention de lire -Emile- Que m'importe si les théories de Rousseau se sont révélées un fiasco ? je le lirai comme j'ai lu les ouvrages de Ferrer, de Montessori, de Pestalozzi et de tous les autres éducateurs. N'importe quoi pou faire échec au système d'éducation que nous connaissons actuellement et qui produit des benêts, des ânes bâtés, des crétins, des girouettes, des fanatiques et des aveugles pour conduire d'autres aveugles . Si besoin est, cherchons refuge dans la jungle ! (p.112)
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Plus j'écris, plus je comprends ce que les autres essaient de me dire dans leurs livres. Plus j'écris, plus je deviens tolérant envers mes confrères. (Je ne parle pas des "mauvais" écrivains, car je refuse tout commerce avec eux.)
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Henry Miller
L'effet que produisent sur moi l'art et la littérature japonais est un mélange. Tantôt j'ai le sentiment que ce que je lis se déroule sur une autre planète et parle d'une espèce qui vient d'être découverte. Tantôt j'éprouve le même sentiment que j'ai eu avec la Chine : que tout cela m'est connu, que ce que je vois, entends, ressens est l'expression même de l'homme originel, la plus humaine qui soit, la plus universelle de toutes les races de la terre.

Préface à Deux amours cruelles de Tanizaki
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Si jamais nous devons assister à la naissance d’un nouveau paradis, d’une nouvelle terre, ce sera sûrement un paradis où l’argent sera absent, oublié, parfaitement inutile. (p. 35)
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Si nous étions lucides, instantanément l'horreur de la vie quotidienne nous laisserait stupides.
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Sans doute la meilleure description que l'on puisse donner de lui en ce début de nos relations est celle d'un stoïque traînant partout sa tombe avec lui. Pourtant je devais graduellement découvrir que cet homme avait des visages multiples.
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L'une des premières choses à reconnaître, si l'on est un artiste sérieux, c'est que l'art n'a pas de règles. Il y a des règles partout, sauf en art. Avec l'art, on est libre, pourvu que l'on écoute son cœur, et non son esprit.
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Écrire, ou se rendre, 20 avenue MacMahon, Paris.
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D'autres professeurs jouèrent également un rôle important dans ma vie. Grâce à Mlle M..., dont je viens de parler, je découvris que même les professeurs avaient un sexe. Dans son cas, ce n'était pas seulement un sexe, c'était un con. On avait le sentiment que le sien la démangeait en permanence, et que ce qu'elle désirait le plus au monde, c'était une bonne partie de jambes en l'air avec Jack Y... et son oeillet à la boutonnière. On l'imaginait très bien sautant sur Jack dans un coin sombre, pour lui ouvrir la braguette. Sur son visage était comme peinte en permanence une expression de concupiscence, lèvres toujours entrouvertes, prêtes, eût-on dit, à faire un pompier. Elle avait le rire lascif. Elle était l'impureté même, pourrait-on dire. Mais quelle séduction ! A côté d'elle, les autres étaient minables. Elle portait toujours des jupes moulantes, des corsages très décolletés qui laissaient voir ses beaux roberts, et elle utilisait un parfum violent, de ce genre musqué qui a la vertu de faire bander, qu'on en ait envie ou non.
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Faire le pas fatal, tout balancer par-dessus bord, c'est en soi une émancipation : pas une seconde je ne songeai aux conséquences de l'acte. Capituler, absolument et sans condition, devant la femme que l'on aime, c'est rompre tous les liens, hormis le plus terrible : le désir de ne pas la perdre.
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Henry Miller
Dès qu'on accorde une attention soutenue à la moindre chose, même à un brin d'herbe, cela devient alors un monde en soi, mystérieux, impressionnant, d'une splendeur indescriptible.
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