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Citations de Henry de Monfreid (135)


Une nuit, tandis que je surveillais le nettoyage de la carène, Ali Omar vint me trouver pour me dire que mon prochain voyage intriguait beaucoup les gens du gouvernement et qu'un certain Joseph Eibou avait été choisi pour m'espionner.
Ce nègre, un métis d'esclave et de somali, était protégé par Lombardi qui l'employait secrètement à moucharder un peu partout.
Il avait demandé à Ali Omar de lui révéler le but de mon voyage, lui laissant entendre que ses informations seraient bien payées....
(extrait du chapitre III)
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Je n'ai pas le coeur à déguster mon café et la splendeur du soleil levant, ce tapis d'or et de rose qui, chaque matin, se déploie sur le désert et les montagnes me semble une cruelle ironie pour le deuil et la tristesse que je porte en mon coeur.
Le soleil est maintenant installé dans le ciel. La mer s'étend, calme et brillante, désespérément unie dans le champ de ma jumelle, sans rien qui ressemble à la tête d'un nageur...
Je ne puis croire, cependant, à une fin aussi bête pour Abdi. Lui, mourir noyé ? Mais c'est absurde. Il est bien resté une fois cinquante-six heures dans l'eau, sans trouver la chose extraordinaire. Nous nous rassurons mutuellement en examinant toutes les chances qu'Abdi peut avoir ; et puis, l'activité du jour, la vie intensive de la rade autour des vapeurs, tout cela fait diversion...
(extrait du chapitre XXVIII " On croise le fer")
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Je profite de ce petit incident et de la peur que nous éprouvons après coup, pour annoncer à mes hommes qu’au moment où le navire allait chavirer, j’ai promis de me faire musulman si je survivais. Aussitôt une force mystérieuse nous a je tés hors du tourbillon. C’était le miracle.

C’est donc par de miraculeuses conjonctures que j’ai adopté la religion musulmane et pris le nom d’Abd el haÎ.
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Tandis que je regardais défiler lentement ces paysages dantesques peuplés selon mon rêve d'ombres de trépassés, je sentis passer sur ma figure un souffle qui n'était pas celui de la brise et, levant la tête, je vis tournoyer dans le rivolin de la grand-voile un oiseau noir. Je reconnus aussitôt cette silencieuse hirondelle de nuit que les marins redoutent et vénèrent comme l'incarnation d'une âme errante.
Ce curieux oiseau, de la taille d'une mouette, rappelle un peu l'hirondelle avec sa queue fourchue et ses longues ailes noires croisées sur le dos. Il semble ignorer la présence des hommes et ne pas les voir, comme si vraiment ils n'appartenaient pas au monde des vivants.Il se pose près du timonier et souvent même sur sa tête ou sur son épaule ; là il se laisse caresser et saisir sans manifester aucune crainte, ni la moindre velléité de fuite. Puis, sans hâte, il déploie ses ailes silencieuses de papillon de nuit et, comme une feuille morte emportée par le vent, disparaît dans la nuit.
Je me souviens d'un soir où, l'un d'eux s'étant posé sur mon épaule, je le pris délicatement à la main. Je ne puis oublier l'étrange impression que me fit son extrême légèreté. C'était vraiment une ombre d'oiseau, un fantôme, un être immatériel et je ne pus me défendre d'une crainte superstitieuse comme si mon geste eût été sacrilège.
Mes marins me regardèrent effrayés car aucun d'eux n'aurait osé retenir cet oiseau de l'empire des morts. Quand il se pose ainsi sur un timonier, celui-ci se garde de le chasser, car à la manière dont il prendra son vol on saura si le navire suit la bonne route. Dans ce cas il s'envolera vers l'avant ; s'il prend une autre direction il faut immédiatement y mettre le cap.
Je n'ai jamais osé en capturer un, remettant toujours à plus tard ce sacrilège, de sorte que j'ignore de quel nom latin on insulte cette mystérieuse hirondelle nocturne.
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Chacun a sa chimère qui toujours et partout nous soutient dans la misérable réalité ...
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Ce livre qui fait suite à "L'oncle Locamus", débute donc au moment où Amélie et Georges attendaient le verdict de Caroline ...
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On mit donc le youyou à la mer avec des précautions de contrebandiers, et, à la faveur de l'obscurité, il glissa sans bruit sur l'eau phosphorescente jusqu'à l'île Saint-Vincent.
Joseph avait conseillé d'y débarquer pour éviter la rencontre d'un douanier ou d'un garde de marine.
La petite passe qui la sépare de la terre pouvait à un certain point se traverser à pied en sautant de roche en roche ...
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J'ai hésité longtemps avant de donner ce recueil de nouvelles à l'impression, car j'aurais voulu d'abord publier la suite de "la croisière du hachich" promise à mes lecteurs, et qui est, je le sens, le livre qu'ils attendent.
Ce retard involontaire est la conséquence de mon expulsion d’Éthiopie à la suite de la publication de "terres hostiles".
Cette mesure ayant été prise pendant mon séjour en France, tous les documents, journaux de bord et lettres que j'avais réunis en vue de la rédaction de mon nouveau livre, sont restés au Harrar....
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Depuis des semaines la mer gronde au pied des falaises et sur le plateau du pays d'Artois, les boqueteaux, îlots perdus das la brume et le crachin, s'égouttent tristement comme pour pleurer l'été qu'ils ne voient pas encore.
Sur la plage de Malo-les-Bains, à Dunkerque, les estivants qui ont payé si cher le taudis d'un pêcheur, s'obstinent à attendre sur la grève le rayon de soleil qui attestera par un hâle de loup de mer les plus merveilleuses aventures.
Hélas ! Juillet s'achève sous le ciel gris et cependant chaque jour les trains, les cars et les autos déversent de nouveaux candidats aux concours de noirceur.
Les lycées et collèges ont fermé leurs portes et les derniers essaims d'écoliers, ivres de liberté, se sont envolés vers la montagne ou la mer.
Envolés n'est pas une métaphore pour nos petits voyageurs de l'an dernier que l'oncle Tatillon mena visiter les châteaux avec son bel hélicoptère piloté par Marius
[....]
Les deux enfants s'envolèrent donc de bon matin en compagnie de leur grand camarade, l'oncle Tatillon qui cette année se proposer de leur montrer les ports et les côtes de France, la géographie étant, disait-il, la base de l'histoire.......
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Me voilant dans le troupeau traînant ma charge. J'ai perdu ma personnalité, ma dignité, tous mes droits. Je suis le numéro 79.137
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... j'ai perdu cette belle faculté d'éclairer chaque mystère de l'auréole d'un petit dieu.
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A bouche fermée, les mouches n'entrent point.
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L'argent peut procurer n'importe quoi, c'est une force aveugle ; aussi n'avons-nous pas, pour ce qu'il procure, cet amour et ce respect que seul nous donne le fruit direct de notre effort.
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L'argent n'a à mon sens de valeur qu'autant qu'il permet de s'affranchir.
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Dans ce nouveau tome de la vaste autobiographie qu'il a entreprise, Henry de Monfreid nous transporte au début de ce siècle. Le futur navigateur des mers du sud n'est encore qu'un fantassin à pantalon garance, fraîchement incorporé.
Ennemi de toute contrainte, ce jeune homme n'a guère de goût pour la vie militaire, on s'en doute, d'autant qu'il lui faut nourrir une compagne et son enfant.
Au risque de s'empoisonner au chlore, il réussit à se faire réformer.
C'est alors que commence pour lui une existence difficile, qu'il affronte vaillamment. Tour à tour porteur aux halles, courtier en café, laveur de voitures à "l'Automobilium", chauffeur-cicérone, puis ingénieur chimiste, comment aurait-il pu deviner qu'un destin hors série l'attendait, au détour de "L'Ornière" où il semblait engagé ?
(extrait de la quatrième de couverture de l'édition parue chez "Grasset" en 1986)
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On ne présente plus Henri de Monfreid, un "classique" dans le domaine de l'aventure.
De son vivant, les nombreuses conférences qu'il donnait à travers la France faisaient rêver et frissonner ses auditeurs. Il n'est plus là pour raconter sa vie fabuleuse et démentir ses détracteurs toujours enclins à trouver qu'il en "rajoutait" beaucoup.
Mais, Henri de Monfreid, méticuleux, avait consigné dans un journal de bord, dès 1913, sa vie quotidienne à bord de son bateau et ses voyages à chaque escale. Tout est décrit, noté avec soin, voire dessiné. Voici donc enfin la preuve qu'Henri de Monfreid n'a rien exagéré de ses multiples aventures.
Joseph Kessel avait lu ce journal de bord, en 1930, lors de sa première rencontre avec Monfreid. Il en fut stupéfait.
Le style alerte, l'écriture précise font que trois quarts de siècle après avoir été rédigé ce document n'a pas vieilli et nous donne le sentiment de vivre "en direct" un reportage pris sur le vif.
Henri de Monfreid ne se contentait pas d'écrire. Il photographiait les paysages qu'il traversait et ce sont des tirages des plaques de verre retrouvées avec le journal de bord et datant de la même époque qui illustrent ce livre.
(quatrième de couverture de l'édition parue chez "Arthaud" en 1984)
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Nous passâmes la ligne sans célébrer la fête traditionnelle, d'abord parce que rien ne la décèle en dehors du calcul, mais surtout parce que j'eusse été le seul à savoir qu'il y a un équateur.
Ce que j'appréciai fort après le passage dans l'hémisphère nord fut le retour de la mousson d'est. Les brises folles et incertaines de ces jours derniers étaient peut-être plus énervantes que le calme plat.
J'eus enfin le loisir de penser à ma cargaison...
(extrait du chapitre III "l'ivresse inattendue")
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Bien avant nos explorateurs les Arabes pénétrèrent en Afrique sans employer la force. Le commerce, basé sur l'échange des esclaves contre la pacotille, fut le sésame qui leur ouvrit le continent.
Jamais ils ne se mêlèrent de réformer les coutumes des habitants si barbares fussent-elles, tenant les tribus, les plus farouches en respect par les armes à feu, dont ils eurent la sagesse de garder l'exclusivité, comme les dieux détenteurs de la foudre.
Il ne faut pas oublier qu'au Xème siècle l'arabe El Gmahr put traverser l'Afrique du Zanzibar au golf de Guinée, découvrant le lac Victoria et les montagnes qui portent son nom (Gamar en arabe signifie la lune), les géographes l'ayant traduit par une sorte de calembour "Mont de la lune"...
(extrait du chapitre V "Le roi est épuisé")
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L'Espada, où venaient d'embarquer nos deux amis, battait pavillon espagnol, mais le coffre de timonerie en renfermait bien d'autres pour faire face à tous les imprévus d'une navigation bien souvent en marge du code maritime.
On ne sait jamais où finit le flibustier et où commence le pirate.
Le capitaine Gomez n'avait aucun préjugé et guère de scrupules sur le choix des moyens, pour peu que la fin lui parût fructueuse.
Quant à son équipage, il n'avait rien à envier à ceux des plus célèbres écumeurs de mer. Cependant il ne comptait pas de ces brutes ivrognes et sanguinaires, aussi dangereuses pour leur propre navire qu'une chandelle allumée dans la sainte-barbe.
Tous aimaient leur capitaine et ce fait seul suffit à leur valoir un peu d'indulgence...
(extrait du chapitre premier de la deuxième partie "L'épouse fidèle")
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Le nacouda debout à la barre marque la cadence en frappant sur une tanika dont le bruit métallique alterne avec le chant des rameurs. La vogue est rapide, à peu près une à la seconde avec une syncope tous les cinq temps pendant laquelle l'équipage bat des mains, pendant que le navire file sur son erre, les avirons levés.
En deux minutes, la barque vient se ranger à portée de nos voix et nous échangeons le salut de mer. Tandis que la voile tombe, ferlée en quelques secondes, je reconnais Cheik Issa qui me salue de la main.
Il revient d'Arabie où il a livré ses "mulets" et va à Massaouah prendre un chargement de sel.
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