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Citations de Hermann Hesse (2216)


Mais, toi et moi, est-ce que nous savons à quoi il est appelé, à quelle voie, à quels actes, à quelles souffrances ? Et celles-ci ne seront pas petites, car il a le cœur fier et dur, et les êtres de sa sorte sont destinés à souffrir beaucoup, à s’égarer souvent, à faillir souvent, à charger leur conscience de nombreux péchés.
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C'est alors qu'il eut, profonde, plus profonde que jamais, l’impression de l’indestructibilité de chaque vie, de l’Éternité de chaque instant.
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Et il trouva cette réponse : « C’était le moi dont je voulais savoir le sens et l’essence. C’était le moi dont je voulais me défaire, que je voulais anéantir. Mais je ne l’ai pu. J’ai pu le tromper seulement, le fuir, je n’ai pu que me dissimuler à lui. Ah ! vraiment, rien au monde n’a tant occupé mes pensées que mon moi, rien, autant que cette énigme que je vis, que je suis un, séparé de tous les autres, isolé, en un mot que je suis Siddhartha. Et il n’est pas une chose au monde que je connaisse si peu que moi-même, que Siddhartha ! »
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Citation très longue que je ne veux pas décomposer en plusieurs morceaux, même si certains passages trouveraient leur unité.(2 passages ont déjà été cités)

"Les hommes! il les considérait maintenant tout autrement qu'autrefois: il les jugeait avec moins de présomption, moins de fierté; mais en revanche il se sentait plus près d'eux, plus curieux de leurs faits et gestes, plus intéressé à eux. Quand il lui arrivait de passer des voyageurs de condition inférieure, des marchands, des soldats, des femmes de toutes catégories, ces gens-là ne lui semblaient plus aussi étrangers qu'autrefois; il les comprenait, il comprenait leur existence que ne réglaient ni idées ni opinions, mais uniquement des besoins et des désirs; il s'y intéressait et se sentait lui-même comme eux. Quoiqu'il approchât de la perfection et qu'il portât toujours les traces de sa dernière meurtrissure, il lui semblait pourtant que ces hommes simples étaient ses frères; leurs vanités, leurs convoitises et leurs travers perdaient leur ridicule à ses yeux, ils valaient la peine d'être compris, d'être aimés et même vénérés. L'amour aveugle d'une mère pour son enfant, la sotte présomption d'un père aveuglé par son attachement pour un fils unique, l'irrésistible et folle envie qu'éprouve une jeune femme coquette de se parer de bijoux pour attirer sur soi les regards admirateurs des hommes, tous ces besoins, tous ces enfantillages, toutes ces aspirations, naïves, déraisonnables, mais dont la réalisation donne à la vie un si puissant élément de force, ne semblaient plus maintenant aux yeux de Siddhartha choses si négligeables, si puériles; il comprenait que c'était pour elles que les hommes vivaient, que c'était pour elles qu'ils accomplissaient l'impossible, pour elles qu'ils faisaient de longs voyages, pour elles qu'ils s'entretuaient, qu'ils enduraient des souffrances infinies, qu'ils supportaient tout; et c'est pour cela qu'il se sentait capable de les aimer; il voyait la vie, la chose animée, l'Indestructible, le Brahma dans chacune de leurs passions, dans chacun de leurs actes. Ces hommes, ils étaient aimables et admirables dans l'aveuglement même de leur fidélité, dans l'aveuglement de leur force et de leur persévérance. Rien ne leur manquait, et le savant, le penseur, ne leur était supérieur que par une petite, une bien petite chose: la conscience qu'il avait de l'Unité de tout ce qui vit. Et Siddhartha en arrivait même à se demander à certaines heures si ce savoir, cette idée, avait bien toute l'importance qu'on lui attribuait, si lui-même n'était pas peut-être le jouet des hommes-penseurs, des hommes-enfants-qui-pensent. Pour tout le reste, les hommes égalaient le sage et parfois lui étaient bien supérieurs, comme certains animaux nous semblent aussi supérieurs à l'homme, par l'inflexible ténacité qu'ils apportent à l'accomplissement des actes nécessaires à leur vie. Peu à peu se développait et mûrissait en Siddhartha la notion exacte de ce qu'est la Sagesse proprement dite, qui avait été le but de ses longues recherches. Ce n'était somme toute qu'une prédisposition de l'âme, une capacité, un art mystérieux qui consistait à s'identifier à chaque instant de la vie avec l'idée de l'Unité, à sentir cette Unité partout, à s'en pénétrer comme les poumons de l'air que l'on respire. Tout cela s'épanouissait en lui peu à peu, se reflétait sur la vieille figure enfantine de Vasudeva et se traduisait par ces mots: harmonie, science de l'Eternelle Perfection du monde, Unité, Sourire."
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Personne, on le sait, n'écrit aussi mal que les défenseurs des idéologies périmées, personne ne fait son métier avec aussi peu de soin, de propreté et d'effort.
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Hermann Hesse
C'est pourquoi je ne connais rien de plus admirable qu'un feu d'artifice : Les fusées bleues et vertes s'élèvent dans les ténèbres et au moment précis où elles sont les plus belles, elles retombent et s'éteignent. Quand on assiste à ce spectacle, on éprouve de la joie et en même temps de l'angoisse : tout ce passe très vite et il faut qu'il en soit ainsi ; si le spectacle durait plus longtemps, il serait beaucoup moins beau.
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Si la beauté demeurait éternellement, je m'en réjouirais, certes, mais je la contemplerais plus froidement et je penserais : tu la verras toujours, elle n'est pas liée à l'instant. Par contre, ce qui est passager, ce qui se transforme, je le contemple non seulement avec joie mais aussi avec compassion.
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En tout cas Goldmund lui avait montré qu'un homme appelé à de hautes destinées pouvait plonger très bas dans l'ivresse et la confusion sanglante de la vie et se couvrir d'une couche de poussière et de sang sans pourtant devenir mesquin et vulgaire.
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L'ami, Hein, lui, te servira tout jusqu'aux os.
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Chacun de vous elle le connaît sans erreur possible; au milieu de la nuit vous l'entendez ricaner sous vos fenêtres et prononcer votre nom. Vous pouvez tous chanter vos psaumes, brûler gentiment vos chandelles devant l'autel, et réciter vos vêpres et vos matines.
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Tandis que mon père ne se sentait chez lui que dans la nature, son véritable univers, parmi les sapins et les sources, entourés eux-mêmes par la forêt primitive des lieder, ma mère vivait dans un monde différent, plus spirituel et plus sévère; sa vie était dominée par les règles de l'ordre, du devoir et de la piété, dont l'arrière-plan était la solennelle réalité de l'Eglise et de la foi. Certes, il ne s'agissait pas de cette grande et millénaire Eglise qui avait autrefois embrassé la chrétienté tout entière, mais seulement de notre petite Eglise provinciale du Wurtemberg, ce que je ne savais pas encore; pour nous, c'était la seule Eglise, et elle nous était sacrée. Elle était représentée dans notre ville par le doyen Bilfinger et à notre foyer par ma mère, cette fille de pasteur que son éducation pieuse avait familiarisée avec les problèmes de la foi.
Ma mère fit donc découvrir, au cours des années, un autre monde que celui de la nature où vivait mon père, et à mesure qu'elle m'éloignait davantage du monde naturel, elle me dispensait un trésor d'images et de souvenirs qui n'étaient à mes yeux ni moins beaux ni moins attachants et sacrés : sa chère présence, sa voix, l'esprit que dégageaient ses récits de la Bible et le chant de ses chorals, les heures de recueillement à la maison et les services divins dans la belle église de notre ville où, dès mon enfance, j'accompagnai mes parents.
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Note de l'auteur sur un projet non exécuté de la Quatrième Existence de Joseph Knecht.

Théologien souabe du XVIIIe siècle.
Knecht devient théologien, étudie à Tubingen avec Oetinger, hésite entre l'amour de la musique et de la dévotion. Dénué d'ambition, il éprouve le désir ardent de mener une existence bien remplie, harmonieuse et consacrée au service d'un idéal.
C'est pourquoi il est peu à peu déçu par la théologie : trop de polémique dans l'enseignement, trop de controverses entre Eglises, de partis, etc. Rend visite à Zinzendorf et aux Inspirés, est très influencé par le piétisme, mais tout cela lui semble trop agressif, trop exalté, etc.
Devient pasteur, mais n'en éprouve aucune satisfaction.
Joue de l'orgue, compose des préludes, etc., entend parler de Jean-Sébastien Bach comme d'un être légendaire. Très tard, alors qu'il n'est plus jeune, un écho de la musique de Bach parvient jusqu'à lui : un organiste lui joue quelques préludes. Dès lors, il "sait" ce qu'il a cherché toute sa vie. Son collègue aussi a entendu la Passion selon saint-Jean, il lui en parle, en exécute quelques passages; Knecht se procure des extraits de cette oeuvre. Il constate ceci : malgré tous les conflits doctrinaux, le christianisme a trouvé une fois encore une expression neuve et admirable, il est devenu lumière et harmonie. Knecht renonce au pastorat, devenu cantor et cherche à se procurer de la musique de Bach. Celui-ci vient de mourir et Knecht déclare : "Il a donc existé un homme qui possédait tout ce que j'ai cherché moi-même, et je n'en savais rien. Malgré tout, je suis content, je n'aurai pas vécu en vain."
Il se résigne à une paisible carrière d'organiste.
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(...) je voulais le prendre pour modèle, et pourtant, je savais que mes racines plongeaient plus profondément dans le terreau maternel, du côté des yeux foncés et du mystère. Ma mère adorait la musique; mon père y était différent et ne savait pas chanter.
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Mon père était différent, seul de son espèce. Le monde des dieux et de mon grand-père n'était pas le sien, et il était étranger à la vie quotidienne de notre petite ville; c'était un être à part, un solitaire toujours souffrant, perpétuellement à la recherche de quelque chose, un homme savant, bon et loyal, attaché au service de la vérité mais aux antipodes de ce fameux sourire; un être noble et délicat, mais transparent, dépourvu de mystère. La bonté, l'intelligence ne lui faisaient jamais défaut, mais jamais non plus il ne disparaissait dans ce brouillard magique dont s'enveloppait mon grand-père, et jamais il ne s'oublia dans cet univers de candeur enfantine et de divinité, dont le jeu donnait tantôt une impression de tristesse, tantôt de subtile dérision ou exprimait la gravité de ces masques divins concentrés sur eux-mêmes.
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Je savais que ma mère tenait de cet homme impénétrable quelque chose de mystérieux et de primitif dont elle était enveloppée; elle aussi avait longtemps séjourné aux Indes, elle aussi parlait et chantait en malais, échangeait avec son vieux père des expressions et des maximes dans des langues étranges, qui me semblaient magiques. ET, comme lui, elle avait, parfois, ce sourire qui vient d'ailleurs, le sourire voilée de la sagesse.
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Mes parents et mes maîtres ne furent pas seuls à s'occuper de mon éducation; des puissances plus secrètes et plus mystérieuses s'en mêlèrent, (...).
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Enfin il devient écrivain ! Il a vingt-sept ans et Peter Camenzind (1904), un roman sur l'éducation, le rend célèbre, ainsi que l'Ornière, publié en 1906.
Il quitte l'Allemagne pour s'installer d'abord à Bâle puis dans une ferme près du Lac de Constance. Mais retrouvant les mystères de l'Orient entrevus avec son grand-père, il part pour l'Inde en 1911. La crise morale que traverse H.Hesse est amplifiée par la guerre de 1914. (...)
Il recherche une nouvelle vie et une nouvelle religion qu'il oppose au monde étroit de la vie bourgeoise. C'est la poursuite de cet idéal qui lui fait écrire Le Loup des Steppes (1927), Narcisse et Goldmund (1930), Le Jeu des perles de verre (1943), Le Voyage en Orient (préface d'André Gide, 1933). Entre-temps, il s'est familiarisé avec la psychanalyse grâce à un disciple de C.G.Jung. L'artiste se réconciliant avec la nature doit réunir le double héritage de l'Asie et de l'Europe pour fonder une harmonie universelle.
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Cette atmosphère spirituelle conduit le jeune Hermann au "petit séminaire" de Maulbronn, où Holderlin autrefois avait été élève. Il s'enfuit du monastère, connaît le cachot et enfin le renvoi définitif. Commence alors pour lui une période d'hésitations, d'errements. Tour à tour apprenti, il ne trouve de stabilité que dans la lecture. "Entre seize et vingt ans... j'ai lu la bonne moitié de la littérature mondiale et j'ai étudié l'histoire de l'art, les langues et la philosophie".
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"Chez nous, on priait, on lisait la Bible, on poursuivait des études, on pratiquait la philologie hindoue, on faisait beaucoup de musique, on connaissait Bouddha et Lao-Tseu."
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Très tôt Hesse se passionne pour le langage des arbres, des animaux, des étoiles. Il se plaît dans la compagnie des plantes, dans "la forêt vierge de ma fantaisie et de mes rêves". Il vit dans l'instant, au sein d'un univers que son imagination peuple et un corbeau apprivoisé. Au fond du jardin de son père, c'était là le bonheur. "Oui, j'ai vécu longtemps au paradis."
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