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Critiques de Hervé Guibert (180)
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Au-delà des mondanités à clé et de la pose (parfois) de l'auteur, il y a une évocation juste et nécessaire de l'épidémie à laquelle payèrent un tribut particulièrement lourd, dans les années 80 et 90, des hommes de 20 à 40 ans qui n'avaient cherché que la joie de vivre.

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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

L'auteur ne nous laisse pas le choix en nous embarquant dans sa souffrance. La lecture difficile est simplifiée par une centaine de parties de deux ou trois pages.

Néanmoins il y a une vraie profondeur que le lecteur perce en s'identifiant parfois au malade parfois aux médecins. Personnes fragiles s'abstenir...
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Ce récit autobiographique, je l'ai lu il y a plusieurs années. J'ai ressenti une grande empathie pour l'auteur et ai beaucoup apprécié son écriture... mais une fois la dernière page tournée, j'ai été incapable d'écrire une critique, tant j'étais bouleversée...

Je savais que le témoignage de l'auteur s'étendait sur deux autres ouvrages : "Le protocole compassionnel" et "L'homme au chapeau rouge", je les ai achetés... car je voulais lire encore Hervé Guibert, mais quand? Cela m'aura pris des années avant que je découvre "Le protocole compassionnel", et je laisse passer encore du temps avant d'ouvrir le dernier tome, car c'est trop d'émotions à chaque fois. Une pause m'est nécessaire. Mais, je ne puis me passer de ce parler vrai, de cette authenticité, qui écrite d'une autre plume aurait frisé l'impudeur. Mais Hervé Guibert était un écrivain talentueux, avec lui chaque mot était pesé et tombait juste.

Je ne peux écrire que c'est un beau livre, le contenu est dévastateur, mais l'écriture est merveilleuse... Donc je vais poursuivre la lecture des oeuvres de l'auteur, car je sais que je ne puis être déçue. A découvrir... si on en possède la force... car on peut être rebuté par cette maladie terrible, dont on cache encore le nom parfois, le sida, et ne pas apprécier les descriptions des visites aux spécialistes des hôpitaux, mais il y a des passages qui sont touchés par la grâce...
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Pas facile a lire , Hervé Guibert n'en est pas moins un grand auteur qui parle avec une urgence qui prend au tripes . Cet opus est trés important dans son oeuvre et il vaut mieux commencer par lui pour se faire une idée plus précise du personnage . Un livre fort , puissant , qui reste en mémoire de maniére durable . A découvrir pour voir toute la singularité de cet auteur inclassable .
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

H. Guibert était un adepte de beaux textes. C’est toujours un ravissement de découvrir ses mots, son doigté et son goût pour les phrases bien choisies. J’aime le lire.

Comme beaucoup d’écrivains doués, il était aussi un anxieux, un homme en perpétuelle recherche. Malheureusement, son état de santé ne lui a pas permis de vieillir en atténuant ses angoisses.

Ainsi, ce texte, au-delà de la rancune qu’il transporte, est une bouteille à la mer. L’amertume est de mise avec parfois, la résignation de l’homme blessé. Alors, l’homme belliqueux n’est plus. Il devient triste. Et bien qu’apaisée, je n’aime pas le lire triste.

Spleen d’une autre époque. Magnifique récit.
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Dans ce livre, Hervé Guibert raconte qu'il a eu le sida, cette «maladie de sorciers, d'envoûteurs», pendant trois mois. «Plus exactement, j'ai cru pendant trois mois que j'étais condamné par cette maladie mortelle qu'on appelle le sida.». L’auteur nous conte sa maladie, son quotidien de malade : la douleur, le désespoir, l’ignorance dans laquelle on se trouve à l’époque. Il revient sur ses souvenirs, ses rencontres. On croise ainsi des personnes célèbres, à peine « déguisées », comme Michel Foucault et Isabelle Adjani. Mais il ne s’agit pas ici d’une autobiographie, plutôt d’une autofiction, entre le témoignage et la fiction. En effet, l’auteur parle certes de sa vie mais la fiction double la réalité.



Ce livre a fait scandale à l’époque où il est sorti, notamment parce qu’Hervé Guibert y dévoile que son ami Michel Foucault est mort atteint du sida. De plus, il ne maquille rien de la réalité de la maladie, l’auteur n’hésite pas à décrire le quotidien des malades atteints du sida.

Voici un des romans majeurs sur le Sida.



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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Il n est pas étonnant que Guibert ait aimé l art de la photographie et l ait pratiqué. Son écriture se dote, je trouve, des mêmes pouvoirs : en racontant sa vie, de façon souvent non chronologique, il tisse des liens, établit des ponts entre les choses, les gens , les lieux, les faits en apparence anecdotiques, et ce faisant il dévoile, révèle une sorte de sens caché… Décidément

Guibert écrit remarquablement bien, dans la mesure, sans rien de trop ni de trop peu, et il est intéressant.





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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Ce livre est important. Il montre la réalité d’une époque, non comme un reportage, mais comme une immersion dans les connaissances que nous en avions. Avec l’histoire de sa propre vie et de celle de son entourage, Hervé Guibert nous montre comment chacun gère cette maladie que personne ne veut voir – ni les autorités ni les principales victimes.



Malgré le sujet lourd et grave, j’ai trouvé de la vivacité et même du suspense. Tout au long du récit, je me suis interrogé sur cet ami qui ne lui a pas sauvé la vie : va-t-il le sauver ? veut-il le sauver ?



En quelques pages à peine, j’ai trouvé une époque que je n’ai jamais connue et qui pourtant, en 2022, résonne énormément avec ce que nous avons pu vivre avec le Covid, puis la variole du singe. Les interrogations, les colères contre l’organisation ou la désorganisation du système de santé, les allers-retours incessants entre les services hospitaliers, laboratoires, médecins… un enfer procéduré.



Le sentiment de meurtrier qui étreint chaque personne atteinte est également prégnant partout. Et ceux qui en réchappent paraissent presque louches. Presque condescendant, à l’image de ce Bill qui se présente comme le héros, se déplace de misère en misère pour finalement se sentir mieux – dirait-on.



Un livre simple, complexe et dur à la fois. Magistral.
Lien : https://lgbtheque.fr/livre/r..
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

« Et c’est vrai que je découvrais quelque chose de suave et d’ébloui dans son atrocité, c’était certes une maladie inexorable, mais elle n’était pas foudroyante, c’était une maladie à paliers, un très long escalier qui menait assurément à la mort mais dont chaque marche représentait un apprentissage sans pareil, c’était une maladie qui donnait le temps de mourir, et qui donnait à la mort le temps de vivre, le temps de découvrir le temps et de découvrir enfin la vie, c’était en quelque sorte une géniale invention moderne que nous avaient transmis ces singes verts d’Afrique. »

Cette maladie est le SIDA dont Hervé Guibert est infecté, mais ça pourrait être aussi un cancer ou une maladie dont le diagnostic est sans appel : la mort.

Tout au long de ces pages, l’auteur raconte cette descente aux enfers de la dégradation corporelle et parfois mentale, d’abord celle de son ami Muzil qui n’est autre que le philosophe Michel Foucault, puis la sienne, car les doutes du début ont laissé place à une certitude, celle qu’il est condamné à la mort à perpétuité.

C’est l’heure pour Hervé Guibert du bilan, l’occasion d’écrire son expérience et de la livrer au monde avec beaucoup de sang-froid, de pudeur et parfois d’amertume « à l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie ».

C’est le moment de se demander qu’avons-nous fait de cette fenêtre de vie qui n’aura duré que quelques dizaines d’années, nanosecondes à l’échelle de l’univers ?

La longueur des phrases, façon Faulkner, des phrases paragraphes, illustre parfaitement la longue et lente agonie de cette pathologie.

« à l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie » est la dénonciation d’une trahison, celle de ces personnes en qui l’on a placé son amitié pendant une vie et qui, le jour où la bonne fortune nous quitte, deviennent gênées, effrayées d’être contaminées par notre malheur et nous tournent le dos. Mais comme pour l’auteur, elles aussi connaîtront la solitude des dernières minutes avant que la lumière ne s’éteigne définitivement.

Et la vie continue…

« à l’ami qui ne m’a pas sauvé » est une œuvre qui invite à la réflexion sur le temps qui passe, sur l’ultime échéance et sur le sens à donner à tout ça, la vie, la mort, nos actes.

Editions Gallimard, Coll. Blanche, 267 pages.

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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

« Je me dis que ce livre n'a sa raison d'être que dans cette frange d'incertitude, qui est commune à tous les malades du monde ». «  J'ai eu le le sida durant trois mois ». Trois mois, où le monde s'écroule, où tout s'arrête. Où la mort , elle que l'on aimait inconsciemment, savamment, frôler, s'apprête déjà à tout dévorer. Vous, les êtres aimés, l'irremplaçable, et si sa marche progresse , peut être peu à peu, le monde entier.

Hervé Guibert a tenu le journal d'un condamné,Trois mois pour apprivoiser sans tout accepter. Formuler, observer, regarder, tenter même de comprendre.

Écrire. « c'est une maladie qui donnait le temps de mourir, et qui donnait à la mort le temps de vivre, le temps de découvrir le temps et de découvrir enfin la vie, c'était en quelque sorte une géniale invention moderne qui nous avaient transmis ces singes verts d'Afrique ».

Écrire, , avancer, regarder.

« il me fallait vivre, désormais avec ce sang dénudé et exposé, comme le corps dévêtu qui doit traverser le cauchemar.Mon sang démasqué, partout et en tout lieu, à jamais, à oins d'un miracle slur d'improbables transfusions, on sang nu à toute heure dans les transports publics, dans la rue quand je marche, toujours guetté par une flèche qui me vise à chaque instant. Est ce que ça se voit dans les yeux ? Le souci n'est plus tant de conserver un regard humain que d'acquérir un regard trop humain, comme celui des prisonniers de Nuit et Brouillard. » .

Mis à mal, mis à nu, mis à mort. Il s'agit de soi, de soi parmi, du dehors et dedans de soi. De ce qui va mal , fait mal. De tout dire, ne rien voiler. Puisqu'il est nu, à quoi bon se cacher ?

Keepers, Keelers, mensonge, trahison, abandon, vérité, fidélité, présence. Dire la main de Foucault que l'on baise et ses lèvres que l'on rince, dire que les keelers sont parmi nous.

Qu'on ne lui a pas voler sa vie mais qu'un homme s'est chargé de lui voler les heures précieuses d'un tête à tête avec la mort. Dire que de jouer avec l'espoir d'un autre, dans l'espace foudroyant, aveuglant de la vie et de la mort, est un crime.

Écrire, avancer, écrire et décider.

Décider qu'on sera le vainqueur. Celui qui écrira le mot fin restera maître de l'histoire.

On comprend, ou on ne comprend pas. Globule blanc ou globule rouge mais de demi teinte. Guibert dit JE, Guibert écrit JE . Il se place au centre de son œuvre. Il ne dit pas nous. Il est le noyau. Gravitation des ondes ... « il n'aura pas du.. ». Les ondes font trop de bruit. Dans une œuvre littéraire où se situe le droit, la morale, la fiction, la retenue ? Qui de l'encre ou du sang se transfuse ? Pas de barrière, pas de limite. Et merde pour ceux qui ne veulent pas être dérangés, secoués, retournés, mélangés.

Il avait le droit de tout écrire. Qui d'autre que lui a parcouru son chemin ? Qui d'autre que lui a tenu le miroir entre ses mains ? Il fallait que cela soit écrit.

« «  il fallait que le malheur nous tombe dessus ». Il le fallait, quelle horreur, pour que mon livre voie le jour » ».

«  Je me laissais mourir et ce n'était pas le moment. »... écrivait il dans Le protocole compassionnel.



Le TRT-5 est un collectif inter-associatif travaillant sur les traitements et la recherche thérapeutique qui réunit des membres des associations AIDES (www.aides.org), Arcat (www.arcat-sante.org), Actions Traitements (www.actions-traitements.org), Act Up-Paris (www.actupparis.org), Dessine Moi Un Mouton, Nova Dona, Sol En Si (www.solensi.asso.fr) et Sida Info Service (www.sida-info-service.org).



http://www.aides.org/la-prep-vih-sida



Astrid Shriqui Garain.

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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Récit de la vie de l'auteur dès qu'il se sait infecté du SIDA. Ce livre est très dense. On y lira, notamment, le déclin et la mort de Michel Foucault (qui aurait pu faire l'objet d'un roman) ainsi qu'une histoire avec un homme qui a des liens avec la recherche sur le SIDA. Ce récit est passionnant sur ses années SIDA et on y lit des phrases très poignantes. Le style de l'auteur rend la lecture parfois difficile (des phrases sont trop longues et difficiles à lire à cause de la ponctuation). Beaucoup mieux que le livre Mes parents du même auteur.
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Lu étudiante. Dernier roman d'Hervé Guibert, on ne peut plus autobiographique, puisqu'il y décrit son combat contre le sida.

Hervé Guibert s'est suicidé à l'âge de 36 ans, mettant en scène sa fin de vie de façon morbide. J'ai lu quelques uns de ses ouvrages adolescente et plongé dans son univers troublant, sombre et parfois glauque, mais sa plume m'a toujours plu malgré tout.
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Malgré la lecture de trois autres livres, je découvre véritablement l'écrivain avec son plus célèbre opus. Guibert, séropositif puis malade, raconte sa relation au SIDA, la transformation de son corps, sa tentation de mourir avant que plus rien ne soit possible.

L'auteur évolue dans un cercle privilégié (financier, social et médical) atténuant certainement la cruauté de la maladie à une époque où les incertitudes médicales concourraient à développer peur et rejet.
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Récit autobiographique de l'auteur atteint du sida, décédé à l'âge de 36 ans.

À travers ce récit, l'auteur nous parle de cette maladie. Il ne nous épargne rien. L'annonce, les nombreux examens médicaux, la dégradation physique et ce que cette maladie engendre comme perspective a cette époque : la mort.

Au travers de la déchéance de son ami Muzil atteint de la même maladie, l'auteur nous livre ses réflexions sur le sens de la vie, sur la mort. Une certaine amertume se dégage vis-à-vis de la solitude à laquelle il a dû faire face, avec des amis lui ayant tourné le dos.



"C'est une maladie qui donnait le temps de mourir et qui donnait à la mort le temps de vivre, le temps de découvrir le temps et de découvrir enfin la vie".

Un récit que l'on peut superposer à d'autres maladies telles que le cancer.



J'ai eu du mal à m'habituer au style de l'auteur, avec ses longues phrases de près d'une page. Je l'ai ressenti comme une urgence de nous livrer ses ressentis. J'ai aussi été déstabilisée par les changements de temporalité au sein d'un même chapitre.

Le langage est parfois cru mais les mots sont vifs, tranchants.



Bref, un récit bouleversant!

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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Un roman surprenant qui mérite qu'on s'intéresse au projet porté par l'auteur autant qu'au résultat. Magnifique.
Lien : http://madimado.com/2011/07/..
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Un des premiers romans, à l'époque où il fut publié, à parler ouvertement de l'homosexualité et du sida.

Un témoignage touchant et réaliste écrit sur le ton de la fiction où l'auteur dévoile publiquement sa séropositivité. La mort y est décrite comme une ombre pesante, un ciel parfois éclairé par des étoiles en déclin.
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

GUIBERT Hervé était photographe, journaliste et écrivain. Ce livre (première partie) fît connaître Hervé GUIBERT et fît scandale. J'ai découvert un nouveau style d'écriture à ce que j'ai l'habitude de lire. Manières directe, abrupte et claire. L'auteur raconte le moment où il a pris connaissance de sa maladie. le Syndrome d'Immunodéficience Acquise.Il passe par plusieurs états physiques et mentaux. Il ne dévoile pas à tous cet état de santé mais à certains amis, oui.



Tout d'abord, Il raconte la pathologie de son ami qu'il appelle dans le livre Muzil et qui n'est autre que Paul Michel FOUCAULT, professeur au Collège de France jusqu'en 1984.

D'ailleurs, sur la bière de Michel FOUCAULT, il y a une gerbe de roses sur laquelle est écrit trois prénoms : Mathieu, Hervé, Daniel. (Mathieu LINDON, Hervé GUIBERT et Daniel DEFERT. dont le dernier a été pendant plusieurs années le compagnon de FOUCAULT). Mathieu et Hervé sont devenus de très proches amis du philosophe.



Hervé G. utilise pas mal de noms d'emprunts, tactique courante dans l'autofiction.

C'est valable pour Muzil et puis aussi de Marine dont on se souvient tous du passage aux 20 heures de Isabelle ADJANI.

Bill est ''l'ami'' qui ne lui a pas sauvé la vie et vous saurez pourquoi en lisant.



GUIBERT est beau, il attire, il a l'air d'un ange/démon.



À sa mort, le 27 décembre 1991, Hervé GUIBERT était salué comme le jeune écrivain libre et flamboyant que son livre «A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie» venait de rendre célèbre. On indiquait aussi qu'Hervé GUIBERT laissait une oeuvre de photographies reconnues et publiées.



Lu en janvier 2019 / Folio : prix 8,40 euros.
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Un livre totalement inclassable. Attendrissant parfois , dérangeant souvent mais dans tous les cas éclairant. Il mérite le détour sans aucun doute.
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

♫ Tu as dit J'étudiais

En deuxième année Hervé Guibert ♪

J'ai pensé Il faudrait ♪ ♪

♪ Traîner quelque temps chez Gibert... ♫



Bon, moi c'est pas chez Gibert que j'ai dégoté A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie mais chez un bouquiniste spécialisé dans les vieux pots (là où on fait les meilleures... oui 'fin bref) Voilà, on s'en fout mais depuis le temps que je voulais lire ce livre, j'attendais juste l'occasion (uh uh) sur laquelle je n'ai pas hésité à sauter.



Sous couvert d'autofiction, Hervé Guibert nous parle de cet ami (était-ce Bill, celui qui lui avait promis un vaccin made in USA qui n'est jamais arrivé ou était-ce le camarade Muzil a.k.a Michel Foucault qui a eu le mauvais goût de partir dans les premiers quand le sida a commencé à faucher à grande échelle ?) ce presque frère donc qui n'a sauvé ni sa vie, ni sa dignité physique... Ces heures à courir à des rendez-vous médicaux, virtuellement disséqué comme une pauvre grenouille dans un cours de SVT, nu dans le froid des salles d'examen, ausculté, palpé, tripoté, radiographié, coloscopié... acceptant pourtant ce pénible sort alors que l'issue ne faisait pas beaucoup de doute, parce que malgré tout, quelquefois très loin mais toujours nourri, il y avait l'espoir. L'espoir dont ce livre laisse apercevoir, parfois, quelques fulgurances, à tel point que si nous n'étions pas déjà au fait de la triste fin que connue Guibert, on aurait espéré avec lui, fort.



Sans jamais tomber dans le pathos ni tenter de faire pleurer dans les chaumières mais simplement animé par l'envie de raconter, de témoigner, de laisser à la postérité ce que fut la découverte du VIH, des corps malades, disloqués, des amis qui partent et ceux qui, par une veine extraordinaire, passent à travers les mailles ultra-serrées de ce filet dégueulasse, à l'instar de Daniel Defert qui en profitera pour créer AIDES dans l'intention de mobiliser, de prévenir et d'informer les personnes contaminées quand elles-mêmes ne comprenaient même pas ce qui leur tombait dessus, Hervé Guibert relate son quotidien parfois fictif (rarement) parfois insupportable (souvent) aux prises avec ce mal encore inconnu qui le grignote inexorablement mais devant lequel il refuse de s'avouer vaincu.



Un livre à mettre entre les mains de tous les barebackers (et je le dis sans jugement, juste comme ça quoi, pour être sûre qu'on sache bien de quoi on cause et à quoi on se risque), des avancées ont été faites oui, mais le sida, c'est pas un rhume, arrêtons un peu de nous en foutre, repensons à Guibert, à Foucault, à Collard et autres Koltès. Même si le sida ne tue (presque) plus, qui peut avoir envie de partager ne fut-ce que le centième de leur sort ?

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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Encore un grand livre de Guibert.
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