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Critiques de Hiroshi Hirata (61)
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Ma voie de père

J’avais plutôt bien aimé les précédentes œuvres de l’auteur qui nous faisait plonger dans le Japon médiéval quand il y avait un code de l’honneur chez les samouraïs. On s’apercevait que l’auteur avait de bons principes et s’y tenait dans une certaine forme de rigidité morale qui force le respect.



En l’espèce, j’ai beaucoup moins apprécié malgré le fait que j’ai trouvé la démarche plutôt courageuse à savoir de faire une autobiographie moderne et donc de rompre avec son style habituel. L’auteur se décrit dans la vie de tous les jours. Il se montre sous un côté plutôt sympathique qui rompt totalement avec l’image qu’on se faisait de lui en instaurant une relation de proximité avec le lecteur. C’est presque trop familier à mon goût avec les commentaires de ce que pense mémère.



Et puis, il y a ce côté beaucoup trop moralisateur que je n’ai pas vraiment apprécié. Et surtout, cette rouste qu’il donne à son fils pour lui faire comprendre certaines choses censées. Je ne suis pas adepte de cette méthode dure qu’il nous propose de suivre dans la voie du père. Je me fais sans doute une autre idée de ce que doit être la paternité…



Pour toutes ces raisons idéologiques et philosophiques, je n’accorderais pas plus de 2 étoiles à cette œuvre.
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La force des humbles

Très récemment, j'avais lu ma première oeuvre de Hiroshi Hirata à savoir L'Âme du Kyudo. J'avais été assez impressionné par son style. Il décrit à merveille les us et coutume du Japon médiéval. Il est rigoureux dans la manière de nous conter son histoire qui se base sur des faits réels. On apprend beaucoup de chose tout en se divertissant. C'est intelligent dans le principe.



J'ai voulu prolonger mon expérience par "la force des humbles" et je dois dire que je suis un peu déçu. Ce recueil de nouvelles sur l'esprit des arts martiaux et la philosophie du bushido est bien fait. Cependant, il n'arrive pas à la cheville de ce que j'avais lu précédemment.



L'auteur avait l'intention de nous éloigner de la petitesse des préoccupations égocentriques et intéressées de la majorité des soi-disant élites qui prétendent nous gouverner en apportant par ces récits une bouffée radicale d'espoir à méditer. Le sens du don de soi et du sacrifice comme philosophie de base. C'était bien ambitieux. Je ne crois pas pour autant que le but soit atteint. Comme dit, c'est l'intention qui compte...
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Satsuma, l'honneur de ses samouraïs, tome 5

L’avant-dernier tome de cette saga de Hiroshi Hirata invite à suivre la destinée de trois Samouraî : Ihêï Kirura, Saemon Morogaî et Gantetsu. Du fonctionnaire qui tente de combattre la corruption à cet homme qui renonce à son statut pour porter des paquets, ces trois récits mettent l’honneur (ou le déshonneur) des samouraïs en avant.



L’auteur continue donc de nous faire découvrir le quotidien de samouraïs, en dehors des champs de bataille, durant une période très sombre de leur histoire. Il parvient à restituer les conditions de vie de l’époque avec beaucoup de réalisme. En nous décrivant trois hommes fidèles à leurs principes jusqu’à la mort, il livre trois histoires indépendantes, emplie d’humanité et à l’issue dramatique.



Si le graphisme de Hiroshi Hirata demeure irréprochable, on peut peut-être reprocher l’absence de fil rouge au fil des tomes.
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Zatoïchi

Ce quatrième tome se déroule pendant les travaux d’aménagement des trois fleuves, ordonnés par le shogunat.



C’est à travers plusieurs portraits qu’Hiroshi Hirata décrit les problèmes liés au fait que les samouraïs de Satsuma se retrouvent transformés en simples manœuvres, logés par des paysans dans des conditions humiliantes. Le sens de l’honneur que ces samouraïs ont dû abandonner, se retrouve au centre de chacun des récits de ce quatrième volet.



Excepté la dernière histoire, j’ai bien aimé ces récits qui mettent en avant les problèmes qui surgissent suite à la volonté de vouloir abolir la différence entre classes, alors que ces dernières sont ancrées au plus profond de la culture nippone.

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Satsuma, l'honneur de ses samouraïs, tome 3

Ce troisième tome se situe dans la région des trois fleuves, là où les samouraïs du fief de Satsuma doivent entamer les travaux de construction des digues.



L’auteur propose plusieurs histoires, souvent indépendantes, qui permettent de montrer les conditions de vie de l’époque, ainsi que les espérances et les inquiétudes des habitants de cette région qui est régulièrement frappée par des inondations.



Les véritables travaux n’ont pas encore commencés pour les samouraïs, mais, transformés en simples manœuvres et logés chez les paysans dans des conditions humiliantes, ils doivent ravaler leur fierté et leur honneur. Chacune des histoire de Hiroshi Hirata propose une grande leçon d’humilité et est d’une grande valeur didactique.
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Satsuma, l'honneur de ses samouraïs, tome 2

Après s’être concentré sur les personnages et avoir mis en avant la situation de crise traversée par le fief de Satsuma, Hiroshi Hirata revient sur l’origine du grief entre la famille Shimazu et le shogunat.



Ce passage historique de près de 300 ans est parfois un peu confus, mais très intéressant et il permet surtout de situer l’ordre de grands travaux des trois fleuves émis par le shogunat dans un contexte historique.



La deuxième partie de l’album est consacrée à une étrange histoire de famille dont le ton tranche avec le reste de la série, mais qui permet finalement de mettre en avant le sens de l’honneur de ces samouraïs, obligés de faire des sacrifices énormes pour leur fief.
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Satsuma, l'honneur de ses samouraïs, tome 1

Après avoir lu plusieurs œuvres de ce grand nom du gekiga, je m’attaque donc à cette saga en six tomes.



"Satsuma, l'honneur de ses samouraïs" plonge le lecteur dans un cadre historique intéressant. C’est dans la région de Satsuma, vers le milieu du XVIIIème siècle, qu’Hiroshi Hirata ("L'incident de Sakai et autres récits guerriers", "L'âme du Kyudo", "Tueur !", "Zatoïchi") invite à suivre le destin de Sakon Shiba, un samouraï de basse classe.



Ce gekigaka de renommé va éviter d’enjoliver la société de l’époque et offrir une vision différente des manga classiques de samouraïs. La population croule en effet sous la pauvreté et même les gôshi (les samouraïs de plus bas rang) sont obligés d’avoir un métier d’appoint, voire même d’aller aider les paysans en échange de quelques patates. L’état d’esprit de l’époque est parfaitement rendu, ainsi que les différences entre les classes sociales et entre les jôkashi (samouraïs du château) et les gôshi. En suivant les pas de ce guerrier condamné à mort, qui ne parvient plus à subvenir à ses besoins grâce à son art, l’auteur parvient à allier témoignage historique et aventure humaine de manière efficace.



Celui qui est reconnu comme l’instigateur de la mode du gekiga parvient à donner une dimension universelle à ce seinen. Son trait soigné et réaliste renforce encore la richesse didactique de cette analyse perspicace des mœurs de la classe guerrière du Japon féodal et de cette société de samouraïs dominée par l’honneur et la fierté.



Un manga très réaliste, à ranger auprès de "Lone Wolf and Cub" ou "Vagabond".
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La loi du temps

À travers ce recueil de quatre histoires courtes, les Éditions Delcourt continuent de publier l’œuvre de Hiroshi Hirata (La force des humbles, Tueur !, L’âme du Kyudo, Satsuma, l’honneur de ses samouraïs, Zatoïchi, L’Incident de Sakai et autres récits guerriers et Plus forte que le sabre).



La première nouvelle, intitulée La danse de l’amour, relate la quête vengeresse d’une jeune femme, recueillie par sa tante à l’âge de deux ans suite à l’assassinat de son père et au suicide de sa mère. Le récit invite à remonter dans le temps afin de découvrir le parcours douloureux de Riya, pour se conclure par un affrontement salvateur avec le meurtrier. Il vivait des jours tranquilles … raconte l’histoire de Tamagaki Jûzaemon, un greffier rigoureux qui, afin de protéger la vertu de son épouse, décide de mettre fin aux dépravations d’un puissant seigneur local qui n’hésite pas à abuser des plus jolies femmes du domaine. La troisième histoire (La Brigade du Byakko-Taï) est celle d’Inuma Sadakichi, rescapé malgré lui d’un suicide rituel par seppuku de seize jeunes guerriers, sur un champ de bataille à l’aube de l’ère Meiji. Le dernier récit (Kenzan) est dédié à l’intransigeance d’un intendant tyrannique qui fait régner la terreur sur ses terres et n’autorise aucun répit aux paysans du fief de son maître.



À travers ces nouvelles, l’auteur aborde les effets du temps sur la vie et sur les convictions de quatre anonymes. En étalant les récits sur de nombreuses années, il invite les protagonistes à emprunter le chemin qui mène à la sagesse et à l’acceptation de soi et leur laisse le temps d’évoluer au fil des pages. Qu’il apporte la raison, permette de relativiser ou de prendre conscience de ses erreurs, le temps s’avère à chaque fois salvateur et permet de donner un sens aux nombreuses destinées.



À l’instar du précédent recueil de nouvelles de l’auteur, L’Incident de Sakai et autres récits guerriers, cet album est à nouveau principalement inspiré de faits authentiques. Outre cet ancrage historique, qui permet une analyse didactique des mœurs et coutumes des différentes époques de l’ère Edo, l’intérêt de ce manga réside également au niveau de personnages droits, forts et courageux, qui insufflent beaucoup d’humanité à l’ensemble. Dans un style soigné et réaliste, Hiroshi Hirata restitue le Japon médiéval avec un réalisme impressionnant et se nourrit de cette réalité souvent brutale pour livrer des récits alliant avec brio témoignage historique et aventure humaine. D’un trait vif et précis, ce maître incontesté du gekiga (manga dramatique) transmet toute son énergie à des planches dynamiques et pleines de vie. Malgré certaines ressemblances entre les protagonistes, il insuffle beaucoup de caractère à ses héros et leur confère une présence incontestable.



Si cette nouvelle production est un peu en deçà des meilleures œuvres du mangaka, ses qualités indéniables et un bonus intéressant (qui propose de découvrir une série d’échanges de mails entre Hirata et son directeur éditorial) ne manqueront pas de séduire les adeptes du genre ou du maître.
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L'âme du Kyudo

Touché par une flèche perdue en provenance d’un camp d’entraînement pour jeunes archers, le père de Kanza Hoshino s’écroule au beau milieu des champs. Afin que cette mort ne soit pas vaine, le jeune homme décide de profiter de ce drame pour quitter sa triste vie de samouraï de basse classe en essayant de devenir le « Premier sous le ciel » : titre réservé à chaque nouveau détenteur du meilleur record de l’épreuve du Tôshiya, qui consiste à faire passer le plus grand nombre de flèches possible sous un auvent de 120m de longueur sur une période de 24 heures.



Tenter de conquérir un lectorat européen avec une brique d’environ 450 pages consacré au Kyudo (l’art du tir à l’arc japonais) relèverait de l’utopie si l’œuvre en question n’était signée Hiroshi Hirata. Après Satsuma, l’honneur des samouraïs et Zatoïchi, Delcourt continue de publier cet auteur spécialisé dans l’étude comportementale des combattants du Japon médiéval, en s’attaquant à cette histoire datant de 1969.



Se déroulant au début de l’ère Edo, ce récit détaille fidèlement les mœurs de la classe guerrière du Japon féodal en se concentrant sur l’histoire d’une compétition mythique qui prenait place au temple de Sanjûsangen-dô à Kyôto. Malgré cet ancrage historique et un thème central loin des aventures classiques de samouraïs qui se battent à coups de sabres, l’ouvrage est loin d’être indigeste. En suivant le parcours tourmenté et incertain d’un protagoniste principal mû par le désir de gravir l’échelle sociale et repoussant inlassablement ses propres limites, ce gekiga (manga dramatique) parvient à allier témoignage historique et aventure humaine de manière efficace.



Ce gekigaka de renommé va éviter d’enjoliver la société de l’époque et même adopter un point de vue critique vis-à-vis d’un exercice sensé être la quintessence des épreuves d’archerie, mais réduit à un jeu de gloriole entre fiefs, au détriment des personnes de basse extraction. Un message qui trouve écho dans les dérives commerciales et autres du monde sportif actuel. Tout en s’autorisant quelques digressions personnelles aux faits authentiques, celui qui est reconnu comme l’instigateur de la mode du gekiga parvient à donner une dimension universelle à ce seinen. Son trait soigné et réaliste, combiné aux descriptions techniques, renforce encore la richesse didactique de cette analyse perspicace de la maîtrise d’un art martial et de cette société de samouraïs dominée par l’honneur et la fierté.



Le premier véritable rebondissement ne survenant qu’après 350 pages, ce one-shot au sujet peu porteur et qui ne tend pas trop la corde du divertissement à son arc, ravira surtout les pratiquants de budô et les amateurs de manga plus réalistes qui abordent des thèmes délaissés par les productions classiques.
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L'incident de Sakai et autres récits guerriers

Depuis que j'ai découvert récemment L'Âme du Kyudo, je peux affirmer que cet auteur de manga figure dans la liste de mes préférés. Aussi, j'ai voulu découvrir sa dernière production. Bien m'en a pris. Hiroshi Hirata est un auteur qu'il faut suivre attentivement car la qualité est au rendez-vous de ses différentes productions.



J'aime l'Histoire en général et découvrir celle du Japon va dans le sens d'un approfondissement de ma culture. Aussi, j'ignorais tout de cet incident de Sakai qui implique un ministre de la France. On va assister à un véritable choc des cultures mais surtout à une grosse injustice. J'ai apprécié la vision de l'auteur qui essaie de nous faire passer un message positif.



Les autres récits sont tout aussi intéressants. Ils nous font découvrir toute la richesse de ce pays qui a quand même mal tourné durant sa phase expansionniste. L'ère Meiji nous permet de comprendre ce qui va ouvrir ce pays au monde extérieur par une politique impérialiste après des siècles de fermeture. J'ai bien aimé cette transition sur la fin du Shogunat.



C'est clair qu'il y a quelques fois un mélange d'anecdote avec la grande Histoire mais le tout forme quelque chose de vraiment passionnant pour les amateurs du genre.
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L'âme du Kyudo

Cette lecture dans l'âme du Kyudo s'est révélée très enrichissante de la pratique de ce sport dans le Japon médiéval du XVème siècle. C'était d'ailleurs plus qu'un sport puisque les enjeux entre clans étaient importants. Il s'agissait de tirer le plus grand nombre de flèches en 24 heures d'un bout à l'autre d'une galerie extérieure d'un temple. Il y avait comme une espèce de fièvre à battre le record. Les samouraïs qui n'y parvenaient pas se suicidaient sur le champ, tant l'honneur était quelque chose de primordial. Il y a incontestablement beaucoup de noblesse dans ce jeu qui pouvait se révéler fatal.



J'ai adoré cette très longue lecture de 436 pages car elle retrace le chemin parcouru par un jeune paysan Kanza pour atteindre son but. Il veut d'abord venger la mort de son père mais sa quête se transformera vite par l'entrainement du tôshiya.



Le schéma n'est pourtant pas nouveau : un jeune disciple essaie de dépasser sa condition physique et sa condition sociale également en accomplissant un exploit. Il se fait aider par un maître vieux et expérimenté et commence alors un dur entraînement.



Cependant, le déroulement sera plus ardu que l'on ne pense car l'entraînement durera près de 10 ans. Il y a alors beaucoup plus de crédibilité dans l'action et dans l'effort accompli. Oui, j'aime ces valeurs que sont le travail et l'effort accompli pour parvenir à un but ultime à force de courage et de détermination. C'est quelque fois pénible en raison non seulement de la concurrence acharnée mais également des conditions climatiques dépendant de la chance. Il y a également les coups tordus, les tricheries et les tracasseries administratives.



L'art du tir à l'arc a son manga culte. Je pense qu'on pourra difficilement faire mieux. A travers cela, il y a également l'émergence de valeurs intemporelles qui peuvent encore servir aujourd'hui. Les illusions, les doutes et les échecs font partie de la vie de chacun. Cela nous permet de progresser et de finalement trouver la voie de la réussite. En cela, cette lecture s'est trouvée enrichissante. Ce ne sont pas que des mots ou des flèches ...

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Ma voie de père

Je suis tellement désolée de mettre une mauvaise note à un ouvrage de Hiroshi Hirata. J’ai tellement aimé « la force des humbles » et « l’âme du Kyudo »…. Mais ma note doit refléter mon sentiment de lecture malgré tout le respect que j’ai pour l’auteur. « Ma voie de père » m’a profondément ennuyée.



Hirata excelle dans le gekiga, ça ne fait aucun doute. Dans ces récits il parvient à allier le lyrisme martial d’histoires guerrières à un propos fin et subtil. En revanche, ces saynètes très personnelles dans lesquelles il évoque ses réflexions sur la vie, ses histoires de famille ou les affres de la création artistique sont assez assommantes.

Le dessin est comme d’habitude très bon mais ça n’a pas suffi à maintenir mon intérêt et j’ai même eu du mal à venir à bout de cet ouvrage. Cette déception n’a cependant pas amoindri mon envie de lire d’autres gekiga d’Hirata.

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La force des humbles

« L’âme du Kyudo », remarquable gekiga, m’avait donné envie de lire d’autres œuvres de Hiroshi Hirata. Je poursuis donc ma découverte de l’auteur avec « la force des humbles ».



Le propos des histoires qui composent ce recueil est parfaitement par son superbe titre. En effet, dans chacune de ces nouvelles l’auteur choisit de mettre en avant non pas des seigneurs, des puissants, mais plutôt des gens simples. Tous ces personnages, dans l’esprit du Bushido, font preuve d’honneur, de bonté, de courage, voire d’abnégation et parfois parviennent à changer le cours des choses grâce à ces valeurs.

Si le sens de la justice et la loyauté de ces héros forcent l’admiration, je n’ai pu m’empêcher de ressentir un certain malaise. Ce sens de l’honneur, ce dévouement poussés au paroxysme jusqu’au sacrifice ultime me semblent tout de même être la marque d’un certain extrémisme de la conception du Bushido propre au japon féodal.



Les intrigues des nouvelles sont suffisamment variées pour ne ressentir aucune lassitude même en les lisant les unes à la suite des autres. Bien entendu, certaines histoires ont plus d’impact que d’autres.

Le dessin réaliste d’Hirata fait encore des merveilles. Les drapés des costumes sont particulièrement superbes. Quant aux séquences d’action, elles sont dynamiques et offrent un contrepoint intéressant et efficace au côté plutôt contemplatif de l’ensemble.



« La force des humbles » est un peu moins abouti et puissant que le magnifique « l’âme du Kyudo » mais c’est une œuvre remarquable qui vient confirmer le talent de Hiroshi Hirata dans ce registre si particulier du gekiga.

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L'argent du déshonneur

J’ai toujours été curieuse vis-à-vis de l’Histoire japonaise et plus particulière de celle d’avant l’ère Meiji. La vie des samouraïs mais aussi celle du peuple d’alors m’intrigue depuis longtemps. Avec ce titre, j’ai pu satisfaire un pan de ma curiosité.



Hiroshi Hirata est connu pour sa passion pour les samouraïs et leur « code moral », le bushido. Ici, il se livre donc à un exercice de style où il décline sur pas moins de 7 histoires sa vision de la vie d’alors. On est en pleine apologie du genre, les clichés sont omniprésents et bien dans l’air du temps malheureusement qui valorise une certaine droite « guerrière » fort mal à propos et interprétant assez mal la réalité de ce passé lointain. (cf. L’éthique des samouraïs sur France Culture). De plus, l’auteur a l’idée assez saugrenue d’associer ses récits à notre présent et à la crise financière qu’il traverse, ce que j’ai trouvé assez tiré par les cheveux. Mais bon sachant cela, et faisant maintenant la part des choses, j’ai pu trouver d’autres qualités à la lecture de ce titre.



Tout d’abord, j’ai beaucoup aimé le trait d’Hiroshi Hirata qui est si représentatif du courant « Gekiga« . Le trait est fin, réaliste, dynamique, très expressif et violent bien souvent. On sent un vrai flot dramatique sous sa plume qui nous emporte dans des histoires plus graves les unes que les autres. Les histoires ont été publiées dans les années 70 et pourtant on les lit facilement de nos jours. Les décors tout comme les costumes sont extrêmement soignés ce qui rend le titre vraiment immersif. Seul petit bémol, je trouve souvent que les personnages se ressemblent et parfois c’était difficile d’identifier qui était qui.



En ce qui concerne les récits, ceux-ci se ressemblent beaucoup dans leur construction et leur narration. On suit à chaque fois un Recouvreur de dettes qui vient collecter ce qu’on lui doit. Il est bien sûr indésirable et on va tout faire pour se débarrasser de lui, ce qui donne lui aux pires fourberies. Je ne suis pas une grande fan de la répétition d’un chapitre à l’autre de la même trame, cependant j’ai trouvé des petites touches intéressantes dans chaque histoire. Les unes se passent dans un contexte urbain que l’on découvre, les autres présentent des écoles de samouraïs, des clans de ronins, ou bien encore la vie à la campagne. On découvre ainsi au détour d’une histoire la relation entre un seigneur et son vassal, la vie en ville, les demeures à la campagne, etc. On parle de dette d’argent, mais aussi d’honneur. On s’interroge sur la valeur de vie, ce qui vaudrait le coup de la donner ou au contraire de la garder. Ce sont donc des récits très riches.



Je ne vais pas vous cacher que c’est le genre de titre que j’aime lire une fois pour en faire la découverte mais dont je ne suis pas friande. Je trouve le genre trop vu et revu au cinéma déjà pour en plus me l’imposer en mangas. Je préfère les titres plus réalistes à tout point de vue, ici c’est trop influencé par une certaine pensée, vision de l’auteur et ça me dérange un peu. De plus, la répétition, pour ne pas dire la copie parfois, m’a ennuyée au bout d’un moment. Alors certes, je me suis amusée au début de cette impression de retomber dans un vieux film de genre à la Tarantino mais je me suis vite lassée, et je ne pense clairement pas lire d’autres titres de ce genre de si tôt.
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L'âme du Kyudo

Dans le Japon du 17ème siècle être "premier sous le ciel" est un titre très convoité pour les archers et leurs seigneurs. Est "premier sous le ciel" celui qui bat le record de l'épreuve du Toshiya. Cette épreuve de 24 heures consiste à faire passer un maximum de flèches d'un bout à l'autre de la galerie d'un temple, exercice très délicat et très physique que seuls les meilleurs archers peuvent espérer réussir. Au cours de quelques décennies l'épreuve sera tentée par des centaines d'archers. Chaque homme qui tente l'épreuve met en jeu sa vie (s'il échoue il y a de grandes chances qu'il doive se faire seppuku) et l'honneur de son clan. C'est cette épreuve du Toshiya qui est au cœur du récit de Hiroshi Hirata, spécialiste des gekiga historiques mettant en scène des samouraïs.



"L'âme du Kyudo" est une œuvre impressionnante tant visuellement que par son propos riche et intéressant. Hirata dénonce ici absurdité de cette course effrénée à la gloire et à l'honneur ainsi que l'égoïsme des chefs de clans . De nombreux samouraïs de talent durent se faire seppuku à la suite de leur échec. De plus, les seigneurs n'hésitaient pas à étouffer le peuple sous des taxes destinées à financer la participation au Toshiya. Sans parler des tentatives d'assassinat dont pouvaient être victimes des archers talentueux par un clan adverse...



La dénonciation est sans équivoque mais pour autant, je n'ai pu m'empêcher de trouver une certaine beauté dans cette épreuve. Il y a quelque chose de très poétique dans cette recherche du geste parfait, dans cette façon de dédier toute sa vie à la recherche de la maîtrise parfaite de son art.



La narration est en adéquation avec le propos. Certains trouveront peut-être le récit répétitif et seront ennuyés par la succession des tentatives des archers. Je trouve au contraire que cela créé un parallèle très pertinent avec l'archer qui répète mille fois les mêmes gestes avec d'infimes variations pour trouver le plus juste.

Quant au dessin, il est très réussi dans le registre réaliste (même si certains visages se ressemblent un peu trop). Les temples fourmillent de détails et les scènes de combats sont superbes.



"L'âme du Kyudo" est une œuvre ample et émouvante, pas forcément très facile d'accès mais qui vaut largement un petit effort. Remarquable.

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Plus forte que le sabre, tome 1

Petite plongée dans le Japon du XVIe siècle auprès d’Hisa, jeune épouse d’un guerrier nommé Yasuhide. Hisa lui montre sa force mentale dès la nuit de noces, et fait également preuve d’une grande force physique. Un personnage assez impressionnant.



Pourtant, j’ai failli abandonner au bout de quelques pages. La narration me paraissait bizarre à certains moments, je ne saisissais pas très bien la temporalité, et j’avais du mal à identifier les personnages.



Finalement, l’histoire est plutôt intéressante, même si j’ai du mal à me représenter les idées des personnages, notamment celles d’Hisa. Elle me semble parfois contradictoire… À voir dans le prochain tome !
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La force des humbles

Grandes nouvelles sur des personnalités marquantes ayant vécu dans la voie du Bushido ou dans le sens de l'hagakure. Souvent des êtres peu connus, avec une grande documentation dans les archives.

Dessin et contenu très réaliste, empreint de beaucoup de respect et d'une grande force. Pas didactique et très intelligent.

Un vrai témoignage d'une époque d'une grande valeur intellectuelle et historique.

Un chef d'oeuvre dans son genre.
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L'âme du Kyudo

Voilà une découverte, un manga comme je l'aime en fait ! C'est à dire un one-shot avec un début et une fin.

Tout est évidemment ici une question d'honneur et de respect des grandes maisons nobles qui luttent pour ce concours de précision en tir à l'arc.

On ressent en fait toute la pression qui est mise sur les épaules du personnage principal, on finit même par croire qu'il n'y arrivera jamais tant les embûches et les difficulté sont nombreuses.



Un vrai bon moment de lecture.
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La loi du temps

Un manga regroupant quatre nouvelles sur la voie à suivre dans la vie. J’ai trouvé les histoires assez dures, mais avec une leçon à la fin de chacune. Dans la première, une jeune femme, dont les parents, ont été assassinés cherche vengeance (par la violence), sur ce chemin, elle ne rencontrera que plus de souffrance. Lorsque le destin lui donne la possibilité de se tourner vers les autres, elle trouve enfin le bonheur. Lorsque la possibilité de la vengeance se présente, elle y renonce (en partie), car elle comprend que cela ne fera que nourrir un cercle vicieux de haine.

Dans le second, un intendant lubrique et violence sème le désordre parmi les bushis. Mais comme l’intendant est sous protection du seigneur, personne n’ose vraiment s’en prendre à lui, malgré les suicides des femmes, sœurs, etc.… des autres bushis. Un scribe va prendre les choses en vain et faire avec l’aide de sa femme, ce que les samouraïs n’osaient pas faire, ces derniers se plaignant et se perdant en parole sans actions. Au final, c’est un simple hommes qui se charge de prendre en main ce que ces supérieurs ne font pas et arrange la situation en supprimant ledit pervers lubrique.

Dans la 3e, un jeune samouraï « se loupe » en voulant se faire seppuku. La culpabilité d’être encore en vie alors que ces camarades gisent sans sépulture le hante. Grâce à l’aide de deux paysans, il va réapprendre à vivre et trouver sa place dans le monde qu’il avait combattu et qui à laisser les corps de ses amis se faire dévorer par les loups. Il refusera par la suite toute violence.

Dans le dernier, un intendant tortionnaire épuise jusqu’à la mort ces paysans et pêchers pour enrichir les classes supérieures. Tout ou presque est puni de décapitation. Dans le destin l’entraine dans le fleuve, il ne doit sa survie qu’a deux paysans qui lui sauve la vie et lui démontre l’horreur de la situation. Il finira par adoucir sa politique, mais il finira déchu et cette déchéance touchera sa famille sur plusieurs générations…

Toutes ces nouvelles nous enseigne une leçon de vie, et comme le dit le texte : « Comment les hommes doivent-ils vivre ? ».

Si le style est particulier, car il s’éloigne du divertissement habituel du manga, la lecture reste agréable quoi que dure vu les situations. L’auteur ne ménageant pas les événements.

Une lecture plus philosophique intéressante.

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Plus forte que le sabre, tome 3

[...]On continue de suivre Matatarô dans le troisième et dernier tome. D’abord dans ses pérégrinations puis dans son retour au pays.[...]

La vie de la famille Shimizu se termine comme se termine la vie des samouraïs dans une époque de conflit. Les guerres et les morts y sont nombreuses. Mais ce manga n’est pas seulement un documentaire sur la vie des samouraïs. [...]
Lien : http://mapetitemediatheque.f..
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