Honoré de Balzac

Entre une mort volontaire et la féconde espérance dont la voix appelait un jeune homme à Paris, dieu seul sait combien se heurtent de conceptions, de poésies abandonnées , de désespoirs, et de cris étouffés, de tentatives inutiles et de chef d'oeuvre avortés. Chaque suicide est un poème sublime de mélancolie.

Quand nous devenons assez rusés pour être d'habiles politiques, nous sommes trop vieux pour profiter de notre expérience.

Elle flétrit le cœur, froisse tous les sentiments (La raillerie)

Malgré le bruit que faisaient quelques maraîchers attardés passant au galop pour se rendre à la grande halle, cette rue si agitée avait alors un calme dont la magie n'est connue que de ceux qui ont erré dans Paris désert, à ces heures où son tapage, un moment apaisé, renaît et s'entend dans le lointain comme la grande voix de la mer.

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Existe-t-il un homme au monde qui sache bien comment il est et ce qu'il fait quand il dort ? (page 197)

Maintenant, vous n'oublierez pas de compter au nombre des sciences qu'il faut posséder, avant d'entrer en ménage, l'art de dormir avec élégance. (page 198)

Non, il n'est pas plus naturel de mettre deux têtes sur un même oreiller qu'il n'est raisonnable de s'entortiller le cou d'un lambeau de mousseline. (page 198)

Avec cette finesse qui accompagne toujours la méchanceté, (...) p. 36 en Folio à 2€

— Il n'y a pas de gloire à bon marché, lui dit madame de Bargeton en lui prenant la main et la lui serrant. Souffrez, souffrez, mon ami, vous serez grand, vos douleurs sont le prix de votre immortalité. Je voudrais bien avoir à supporter les travaux d'une lutte. Dieu vous garde d'une vie atone et sans combats, où les ailes de l'aigle ne trouvent pas assez d'espace. J'envie vos souffrances, car vous vivez au moins, vous ! Vous déploierez vos forces, vous espérerez une victoire ! Votre lutte sera glorieuse.

La politique des maris ne doit-elle pas être à peu près celle des rois ? ne les voyons-nous pas tâchant d'amuser le peuple pour lui dévorer sa liberté ; lui jetant des comestibles à la tête pendant une journée, pour lui faire oublier la misère d'un an ; lui prêchant de ne pas voler, tandis qu'on le dépouille (...) ?

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Les larmes sont aussi contagieuses que peut l'être le rire.

Elle éprouvait déjà les effets de cette profonde pudeur et de cette conscience particulière de notre bonheur qui nous fait croire, non sans raisons peut-être, que nos pensées sont gravées sur notre front et sauntent aux yeux d'autrui.

Il est aussi absurde de prétendre qu'il est impossible de toujours aimer la même femme qu'il peut l'être de dire qu'un artiste célèbre a besoin de plusieurs violons pour exécuter un morceau de musique et pour créer une mélodie enchanteresse.

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Il est dans le caractère français de s’enthousiasmer, de se colérer, de se passionner pour le météore du moment, pour les bâtons flottants de l’actualité. Les êtres collectifs, les peuples, seraient-ils donc sans mémoire ?

L’œil était saisi par le bleu d'une affiche collée au chambranle et où se voyait au-dessus de ces mots : "bonne bière de mars", un soldat offrant à une femme très décolletée un jet de mousse qui se rend du cruchon au verre qu'elle tend, en décrivant une arche de pont, le tout d'une couleur à faire évanouir Delacroix.

Le coeur d’une mère est un abîme au fond duquel se trouve toujours un pardon.

J'ai l'esprit clairvoyant et le coeur aveugle.

Il y a beaucoup d’hommes dont le cœur est puissamment ému par la seule apparence de la souffrance chez une femme : pour eux la douleur semble être une promesse de constance ou d’amour.

Vanitas vanitas. ....! .

Il y a des douleurs muettes d'une éloquence despotique.

N’ayez donc aucune inquiétude à mon sujet. Si le présent est froid, nu, mesquin, l’avenir est bleu, riche et splendide »

L'esprit exerce ses séductions surtout sur les gens de coeur.