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Citations de Howard Phillips Lovecraft (1126)


Il revint indemne, se maria en 1814, et devint père cette mémorable nuit du 23 septembre 1815, quand cette si grand bourrasque poussa les eaux de la baie sur la moitié de la ville, et qu'on vit un grand sloop flotter dans la rue Wastminster, de telle façon que ses mâts, heurtant les fenêtres des Harris, semblaient symboliquement affirmer que le nouveau-né, Welcome, serait aussi un marin.
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Là, dans le petit couloir, devant la porte barrée et le trou de serrure masqué, j’ai entendu souvent ces sons qui me remplissaient d’une terreur indéfinissable – la terreur d’une vague merveille et d’un mystère rêveur. Ce n’était pas que ces sons soient affreux, non, ils ne l’étaient certes pas ; mais ce qu’ils entretenaient de vibrations n’appartenait à rien qu’on puisse relier sur la terre, et à certains intervalles ils atteignaient une qualité symphonique qu’on pouvait difficilement concevoir être produite par un seul interprète.
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Ruisselant de sueur, dépourvu de tout moyen d'éclairage, accablé par le souvenir d'une effroyable vision, il songeait avec horreur que des douzaines de ces créatures terrifiantes vivaient encore au-dessous de lui, et qu'un des puits était resté ouvert...
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Il est difficile d'expliquer comment la seule vue d'un objet tangible, aux dimensions mesurables, a pu bouleverser à ce point un homme habitué au spectacle macabre des salles de dissection. Tout ce que nous pouvons dire, c'est que certaines formes ou entités détiennent un pouvoir de suggestion qui fait entrevoir d'innommables réalités au-delà du monde illusoire où nous nous enfermons.
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Jusqu’alors, Ward s’était contenté de bâtir des hypothèses plus ou moins fantaisistes au sujet du vieux Joseph Curwen ; mais, dès qu’il eut découvert le lien de parenté qui les unissait, il entreprit de rechercher systématiquement tout ce qu’il pourrait trouver. Il réussit au-delà de ses plus grands espoirs : des lettres, des mémoires et des journaux intimes, enfouis dans les greniers de Providence et d’autres villes, recélaient des passages révélateurs que leurs auteurs avaient jugé inutile de détruire.
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Enfin, et surtout, il y a les deux épouvantables résultats obtenus par le docteur, grâce à certaines formules, résultats qui prouvent bien l’authenticité des papiers et leurs monstrueuses implications.
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Un personnage fort étrange, nommé Charles Dexter Ward, a disparu récemment d’une maison de santé, près de Providence, Rhode Island. Il avait été interné à contrecoeur par un père accablé de chagrin, qui avait vu son aberration passer de la simple excentricité à une noire folie présentant à la fois la possibilité de tendances meurtrières et une curieuse modification du contenu de son esprit. Les médecins s’avouent complètement déconcertés par son cas, car il présentait des bizarreries physiques autant que psychologiques.
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[...] ... Il y avait d'étranges empreintes de pieds ou de griffes au bord des ruisseaux, sur des étendues de terrain dénudé, et de curieux cercles de pierres autour desquels l'herbe avait été arrachée. Il y avait aussi, au flanc des collines, des cavernes inexplorées dont l'entrée était fermée par des rochers qui ne se trouvaient pas là accidentellement : un grand nombre d'empreintes menaient vers elles et s'en éloignaient (si tant est que l'on pût déterminer exactement la direction de ces pistes). Enfin, et c'était le pire, il y avait les créatures que des montagnards particulièrement hardis avaient aperçues très rarement dans la pénombre de vallées écartées ou au coeur de bois épais situés sur des pentes inaccessibles.

L'horreur eût été moindre si les diverses descriptions des monstres n'avaient pas si bien concordé. En l'occurrence, elles présentaient plusieurs points communs. Ces êtres fantastiques étaient des espèces d'énormes crabes rosâtres, munis de plusieurs paires de pattes et de deux grandes ailes membraneuses fixées au milieu du dos. Parfois, elles marchaient sur toutes leurs pattes, et parfois uniquement sur la paire postérieure, utilisant les autres pour transporter des objets de nature indéterminée. L'un des témoins en avait observé un jour toute une troupe qui passait à gué un cours d'eau peu profond : elles avançaient trois par trois, en rangs bien ordonnés. Un soir, on avait vu l'une d'elles prendre son vol : après s'être lancée du haut d'une colline solitaire, elle avait disparu dans le ciel, sous les rayons de la pleine lune. ... [...]
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[...] ... Il m'apprit qu'il n'y avait dans la ville ni bibliothèque municipale, ni chambre de commerce. Néanmoins, je n'aurais aucun mal à m'orienter. J'étais arrivé par Federal Street ; à l'ouest se trouvaient les beaux quartiers, le long de Broad Street, Washington Street, Lafayette Street et Adams Street ; à l'est, le long de la Grand-Rue, s'étendaient les quartiers des taudis, où se dressaient les belles églises de l'époque des rois George, désaffectées depuis fort longtemps. Je ferais mieux de ne pas trop me montrer dans ces parages, surtout au nord de la rivière, car les gens y étaient hargneux et hostiles : quelques étrangers y avaient disparu mystérieusement.

Certains coins étaient même pratiquement interdits, comme il l'avait appris à ses dépens. Par exemple, il ne fallait pas s'attarder aux abords de l'usine Marsh, ou des églises non désaffectées, ou encore de la salle de l'Ordre de Dagon sur la place de New Church Green. Les églises étaient formellement désavouées partout ailleurs par les sectes religieuses dont elles gardaient le nom ; leur cérémonial et leurs ornements sacerdotaux étaient particulièrement bizarres. Leurs prêtres professaient des croyances mystérieuses qui faisaient allusion à de prodigieuses métamorphoses déterminant une certaine immortalité du corps sur cette terre. Le pasteur du [gérant], le docteur Wallace, d'Arkham, lui avait formellement interdit de fréquenter aucune des églises d'Innsmouth. ... [...]
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[...] ... C'est dans la commune de Dunwich, dans une vaste ferme à demi inhabitée bâtie à flanc de colline, à quatre milles du village et à un mille et demie de toute autre habitation, que naquit Wilbur Whateley, le dimanche 2 février 1913, à 5 heures du matin. On n'oublia jamais cette date car c'était la Chandeleur, que les indigènes célèbrent curieusement sous un autre nom ; en outre, des bruits souterrains avaient retenti, et tous les chiens du voisinage avaient aboyé au cours de la nuit précédente. Signalons enfin que sa mère appartenait à la branche dégénérée de la famille des Whateley : cette femme albinos, contrefaite et laide, âgée de trente-cinq ans, vivait avec son père, vieillard à demi fou qui, dans sa jeunesse, passait pour un terrible sorcier. Lavinia Whateley n'était pas mariée mais, selon la coutume du pays, elle ne fit pas la moindre tentative pour désavouer l'enfant. Tout au contraire, insoucieuse des conjectures des campagnards sur l'identité du père, elle sembla étrangement fière de ce marmot dont le visage brun au profil de bouc formait un bizarre contraste avec la peau blême et les yeux roses de sa mère. A plusieurs reprises, on l'entendit murmurer de curieuses prophéties sur les formidables pouvoirs que détiendrait le nouveau-né dans l'avenir. ... [...]
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[...] ... Cela se produisit en juin, environ un an après la chute du météore : la pauvre femme [Mrs Pierce] se mit à crier qu'elle voyait dans l'air des choses impossibles à décrire. Dans son délire, elle n'employait pas un seul nom déterminé, mais uniquement des verbes et des pronoms. Des choses bougeaient, volaient, se transformaient ; ses oreilles tintaient sous l'effet de vibrations qui n'étaient pas exactement des sons. Quelque chose lui était enlevé, ... on lui arrachait quelque chose, ... quelque chose s'attachait à elle, ... quelqu'un devrait bien l'en débarrasser, ... rien n'était immobile dans la nuit, ... les murs et les fenêtres se déplaçaient ... [Son mari] ne l'envoya pas à l'asile ; il la laissa errer à travers la maison tant qu'elle fut inoffensive pour elle-même et pour les autres, même quand l'expression de son visage commença à changer. Mais lorsque les enfants prirent peur, lorsque Thaddeus faillit s'évanouir à la vue des grimaces menaçantes de sa mère, il décida de l'enfermer dans la mansarde. En juillet, elle avait cessé de parler et se traînait à quatre pattes ; avant la fin du mois, Nahum conçut l'idée insensée qu'elle luisait légèrement dans le noir, tout comme la végétation environnante. ... [...]
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.. A l'opposé du génie de lord Dunsany mais lui aussi tout aussi diabolique lorsqu'il s'agit d'évoquer une horreur déployée à partir de faits les plus simples, d'une vie prosaïque et quotidienne, nous trouvons l'universitaire Montagu Rhodes James, principal du college d'Eton, archiviste et autorité reconnue en matière de manuscrits médiévaux et de constructions de cathédrales. Le Dr James, qui longtemps fut un amateur fervent de contes fantasmagoriques chuchotés les soirs de Noël, devait devenir peu à peu un écrivain de romans mystérieux de premier rang, développant un style très original, utilisant une méthode qui non seulement donna consistance à ses héros mais aussi servit de modèle à de nombreux disciples de son art. ...
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.. Parmi les créateurs contemporains, responsables d'une peur cosmique poussée dans son sens le plus artistiquement élevé, très peu égalent le très original Arthur Machen, auteur d'une douzaine de romans. Dans toutes ses oeuvres, qu'elles soient nouvelles ou romans, les éléments d'horreur sournoise et de frayeur progressive atteignent un degré pratiquement incomparable dans la tension, l'épaisseur, l'acuité réaliste. ...
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... Aujourd'hui, l'écrivain de romans fantastiques le plus représentatif de la génération contemporaine semble être Hanns Heinz Ewers. Hanns Heinz Ewers parvient à introduire, dans ses oeuvres les plus noires, une réelle connaissance de la psychologie moderne. Des romans comme "L'Apprenti Sorcier", ou "Mandragore", des nouvelles comme "L'Araignée", possèdent des qualités telles qu'elles peuvent s'apparenter aux oeuvres les plus classiques du genre.

Mais la France, autant que l'Allemagne, ne devait pas demeurer inactive dans le domaine de la littérature de mystères. Victor Hugo avec des romans comme "Han d'Islande", Balzac avec "La Peau de Chagrin", "Séraphita" et "Louis Lambert", utilisent plus ou moins les ingrédients du surnaturel bien que, généralement, ils ne soient pour eux qu'un moyen de plus de transcender certains sentiments humains. Leur absence de sincérité est indéniable et il manque à leur récit cette démoniaque intensité qui caractérise les véritables oeuvres fantastiques. Chez Théophile Gautier, on trouve une plus grande compréhension du véritable monde surnaturel, le tout baignant dans un climat très français, non exempt cependant de mystère spectral, possédant, dès la première lecture, une authenticité et une indéniable profondeur. Des nouvelles comme "Avatar", "Le Roman de la Momie", "Clarimonde", réussissent à nous captiver, à nous passionner et même, quelquefois, à nous effrayer. ...
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Pendant que le faisceau lumineux s'abaissait vers le fonds du puits, le gémissement se transforma en une série de cris horribles, accompagnés d'un bruit d'escalade vaine et de chute visqueuse. L'explorateur se mit à trembler, refusant même d'imaginer quelle abominable créature pouvait bien s'embusquer dans cette abîme.
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Howard Phillips Lovecraft
Je ne participe jamais à ce qui m'entoure, je ne suis nulle part à ma place.
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Quelque chose dans ce décor me rappela les étranges et troublantes peintures asiatiques de Nicholas Roerich, et les descriptions plus étranges encore et plus inquiétantes du légendaire plateau maléfique de Leng, qui apparaît dans le redoutable Necronomicon d'Abdul Alhazred, l'Arabe fou.
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Le pittoresque et beau village de Newfane, ou nous arrivâmes en moins d'une heure, fut notre dernier lien avec ce monde que l'homme peut avec certitude dire sien en vertu de sa conquête et de son occupation exclusive. Après cela fut rejetée toute allégeance à ce qui est proche, tangible, sujet au temps; nous entrions dans un monde fantastique de sourde irréalité, ou l'étroit ruban de la route montait, descendait, s'infléchissait par un caprice presque conscient et délibéré parmi les vertes cimes inhabitées et les vallées à demi abandonnées.
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Des ombres torrentielles, rouges et visqueuses, se poursuivaient, haletant et glissant, dans les corridors infinis du ciel violet et zébré d'éclairs... phantasmes sans forme, dessins d'un kaléidoscope vampirique... forêt de chênes monstrueusement nourris dont les racines en forme de serpent se tordaient, aspiraient d'innommables sucs dans la terre grouillante de démons cannibales... tentacules en forme de tertres, nés d'un noyau souterrain de pourriture perverse... éclairs de folie sur des murs couverts de lierre malsain... galeries démoniaques éclairées par une végétation putride...
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