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Critiques de Imbolo Mbue (196)
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Voici venir les rêveurs

Mais qui sont ces rêveurs dont nous parle @Imbolo Mbue ? Ce sont ces clandestins si bien mis en musique par Manu Chao. Jende Jonga le Camerounais est lui aussi parti travailler dans la grande Babylone qu'est New-York pour s'offrir une vie meilleure que celle qui lui était promise à Limbé et offrir des études de pharmacienne à son épouse Neni.

L'action commence en 2007 lorsque Jende décroche un travail de chauffeur auprès de Clark Edwards cadre chez Lehman Brothers. J'ai beaucoup aimé la complicité qui se créée entre ces 2 hommes qu'à priori tout oppose. le sérieux et la discrétion de Jende est appréciée par Clark, le salaire est bon et la carte verte sera probablement au rendez-vous d'ici quelques mois mais c'est sans compter sans la crise des subprimes qui va bouleverser la vie de tout ce petit monde.

Jusqu'où Neni est-elle prête à aller pour devenir américaine ? Comment Jende va-t-il pouvoir nourrir sa famille et payer les études de Neni alors que la crise fait des ravages ? le jeu en vaut-il la chandelle ? Pourquoi les Edwards ne sont-ils pas heureux alors qu'ils possèdent tant ? Voici les thématiques développées par @Imbolo Mbue.

Et Manu Chao de chanter :

Soy una raya en el mar, Fantasma en la ciudad, Mi vida va prohibida Dice la autoridad

Solo voy con mi pena, Sola va mi condena, Correr es mi destino Por no llevar papel

Perdido en el corazón de la grande Babylon Me dicen el clandestino Yo soy el quiebra ley



Un premier roman dont j'ai apprécié la justesse de ton, l'humour et le fait que l'on ne sombre jamais dans le pathos même quand les choses se gâtent.



Challenge pavé

Challenge multi-défis



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Voici venir les rêveurs

Les rêveurs ? Qui sont ils ?

Le titre fait référence à un décret d Obama (que Trump a voulu supprimer ou amender ,c est toujours en cours je crois )Aidant les immigrés San papiers ,arrivés enfants sur le sol américain ,et ayant de bonnes performances scolaires ou s étant engagés dans l armée à obtenir l asile et un droit de travailler :les spécialistes de la politique américaine me corrigeront )Connu à la base sous l acronyme de DACA (deferred action of childhood arrival )

Voilà pour le contexte et très beau titre



Mais ceci est Avant tout un beau roman ,emmené de main de maître par une jeune auteure camerounaise Vivant aux États Unis dont c est le premier roman ,écrit en anglais .



Premier roman et vraie réussite on ne lâche pas cet ouvrage !



Jende ,jeune homme ambitieux part rejoindre un cousin qui a « réussi « ,un visa touristique En poche et ayant juré les grands dieux devant les officiers d immigration qu il ne comptait pas rester au pays de l oncle Sam.



Il est bien vite rejoint par sa compagne et de son jeune fils Rêvant de devenir pharmacienne Et D avoir une belle maison ,elle a un visa d étudiante.



Contaminés par le syndrome de l ‘American DreamIte,vivant de petits boulots et logeant dans un appartement miteux infesté de cancrelats de Harlem ,ils essaient d obtenir un titre de séjour



Nous sommes en 2008 , en pleine crise des subprimes et de la dépression Économique qui s’ensuivit



Ils découvriront que tout n est pas rose ,loin s en faut, Dans ce pays idéalisé



Je vous laisse lire leur parcours tracé avec brio par l auteure (À mon sens qq invraisemblances au début vite rattrapées par l autre moitié du roman )

Encore une jeune auteure à suivre !







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Voici venir les rêveurs

"Voici venir les rêveurs" de Imbolo MBUE est le récit d'un projet non abouti de délocalisation d'un couple camerounais dont le rêve est de sortir de la pauvreté du pays pour gagner les USA et l'argent qui, immanquablement, doit aller avec !

Imbolo MBUE, une des valeurs montantes de la littérature africaine, est légère, caustique, féroce, naïve, tendre et brutale. Elle traduit à souhait le choc des cultures, le besoin d'attachement aux racines, l'envie de tout accepter, tout comprendre puisque c'est le prix à payer et, en même temps, la dignité qui ne se résigne pas à oublier d'où on vient, où est la maison, le « chez nous» !



Le récit est une fiction, il permet donc d'inventer tous les personnages qui servent à tendre et détendre l'atmosphère. Il y a les trop vrais, les trop nuls, les trop naïfs et les trop purs... mais le lecteur ne peut s'empêcher de se prendre d'affection pour ce couple qui chemine sans boussole. On aime aussi cette figure si vraie parce qu'ambiguë, du trader qui gagne très bien mais peu honnêtement sa vie tout en dénonçant le système et en créant une relation de partage, de complicité avec son chauffeur camerounais. On se surprend à rire des danses du postérieur des africaines, à pleurer les problèmes d'alcool de la femme américaine, à sourire des complicités entre la nounou africaine et ces enfants nantis dont elle s’occupe. On s'étonne, comprend ou rejette les solutions inventées par ce couple pour rester aux USA... et sans le souhaiter, on accepte finalement le sort qui sera le leur.



Une belle incursion dans le monde des rêves de ces migrants qui s'inventent un Eldorado et qui souffrent à se faire à l'idée qu'entre rêve et réalité, il y a un monde à conquérir !
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Voici venir les rêveurs

Très bon roman d'une camerounaise douée qui a elle même choisi pour le moment de vivre aux USA.

Ici elle nous raconte avec brio les histoires croisées d'un couple de camerounais souhaitant obtenir la Green card, pour s'installer aux USA durablement et d'un couple états - uniens fortunés, blancs, qui vont être les employeurs de ces camerounais.





Tout ceci sur fond de crise économique de 2008, qui fera basculer bien des destins.





Au delà de cette histoire, bien ficelée, il y a la réalité des africains dans New York, sans papiers, de la difficulté à être séparés plusieurs années avant de pouvoir faire venir femme et enfant, des conditions de vie rudes et des métiers '' réservés '' à ces nouveaux migrants non déclarés, corvéables à merci et pourtant contents de travailler...



Il est question aussi de l'image des USA au Cameroun, marques de vêtements et de sacs, croyance que la richesse est pour tous dans ce pays, mais aussi illusion que la richesse rend heureux, un mythe que le roman va bien attaquer.





Il y a aussi la façon dont les liens d'amitié sont si forts dans la communauté camerounaise, les rires nombreux malgré tout, le statut des femmes bougeant avec le changement de pays, mais rien n'est idéalisé dans cette histoire pleine d'humanité, d'analyse fine, et de personnages complexes et intéressants.



L'argent est vraiment un sale truc, l'amour un bon sentiment et pour une fois, une belle fin innatendue est une porte ouverte vers d'autres possibles.





Un roman empli des USA côté New York et côté immigration, côté riches et pauvres, un roman très vivant, et beaucoup de culture camerounaise chaleureuse qui donne un ton vraiment très réussi à ce beau livre !
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Puissions-nous vivre longtemps

Que feriez-vous si vos enfants mouraient d'une terre trop polluée, d'une eau impropre à la consommation ?



Vous êtes sur la terre de vos ancêtres, un Eden gorgé de souvenirs, où les cases se sont agrandies en même temps que les familles. Où l'on vit au rythme de la chasse et des cultures à taille humaine. Où le fou du village aura toujours une assiette pleine quand bien même il aurait envoyé valser les deux dernières pour une raison qui lui appartient. Vous êtes à Kosawa, petit village d'Afrique de l'Ouest, où quelles que soient les particularités de chacun, on prend soin les uns des autres.



Mais les enfants meurent.



Pexton tue.



Pexton est cette entreprise d'exploitation pétrolière à laquelle Son Altesse a permis de massacrer le sol qui vous nourrit depuis la nuit des temps. Un géant Américain. Un colosse qui n'a certainement pas des pieds d'argile.



Vous expliquez, vous parlez de vos morts, vous faites confiance à ce cœur qui bat en chacun de nous et qui jamais ne devrait être indifférent aux larmes d'autrui.



Mais vous êtes Kosawa. Ils sont Pexton.



"Puissions-nous vivre longtemps" est un livre de combat, un roman qui questionne, qui bouillonne, qui remue. Quand une situation est désespérée que reste-t-il ? La fuite géographique, le compromis, les lois, la lutte, la révolution ?



Le chœur des enfants d'une génération qui était vouée à disparaître nous offre son histoire. Ce "nous" fédérateur qui entre dans nos entrailles n'attendait que le courage de la merveilleuse Thula pour révéler toute sa détermination à vivre debout. D'autres encore prendrons la parole, car c'est Kosawa qui s'exprime, et Kosawa est multiple.



Ce roman épouse la cause des peuples asphyxiés par une mondialisation et un capitalisme meurtriers. Ils en paient directement le prix, mais n'en goûtent pas le fruit. Pendant qu'à l'autre bout de la chaîne, dans un pays lointain, on peut vendre du pétrole en regardant ses petites têtes blondes atteindre l'âge adulte dans le plus grand des luxes.



Vous n'êtes plus à Kosawa.



Pour autant, que ferez-vous quand vos enfants mourront d'une terre trop polluée, d'une eau impropre à la consommation ?

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Puissions-nous vivre longtemps

«  Nous aurions dû savoir que la fin était proche. Comment se fait-il que nous ne l'ayons pas su ? Lorsqu'il s'est mis à pleuvoir de l'acide et que l'eau des rivières est devenue verte, nous aurions dû savoir que, bientôt, notre terre serait morte. En même temps, comment l'aurions-nous su alors qu'ils ne voulaient pas que nous le sachions ? [...] Ils nous ont dit que nous devions leur faire confiance. »





Dès les premières lignes du roman, le cadre est donné : « Nous » , ce sont les habitants du petit village (fictif) de Kosawa, en Afrique de l'Ouest. « Ils », ce sont les dirigeants du groupe pétrolier américain Pexton qui exploite depuis trois décennies les terres jouxtant le village, polluant allègrement l'air, le sol, le fleuve et l'eau du puits. Pexton a promis « civilisation et prospérité » , elle n'a apporté que désolation, empoisonnement et morts à petit feu.



Dans ce pays qui n'est jamais nommé , où « son Excellence », le Président du pays (un homme portant un « chapeau en peau de léopard incliné sur la droite » ) a bradé les terres et s'est rempli les poches, un village meurt dans l'indifférence générale ou presque.





Fausses négociations et fausses promesses pour endormir la révolte qui gronde.... Confiants en leurs droits et en la justice, les habitants tentent de sauver leurs terres et leurs enfants . Mais peut-on combattre le capitalisme allié à un état corrompu sans avoir recours à la violence ?





Thula qui a grandi dans ce village, a vu mourir certains de ses camarades et vu son père puis son oncle porter en vain les revendications, a eu l'opportunité de partir étudier aux États-Unis. Elle y forge son expérience militante auprès des différents mouvements de contestation sociale puis revient au pays mener le combat contre l'injustice et la corruption car «  je serai toujours l'une d'entre nous » écrit-elle à ses amis d'enfance.

Elle est l'une des voix de ce roman polyphonique , à côté de sa grand-mère Yaya , mémoire de son peuple, et de son jeune frère Juba tiraillé entre ses idéaux et son pragmatisme. Et puis il y a « Les enfants », comme le choeur d'une tragédie antique fait avancer le récit et le conclue.





Fable politique tout autant que roman, c'est la triste histoire de pays qui ont successivement subi la traite et l'esclavage , puis la colonisation et ses abus et qui souffrent aujourd'hui de la corruption de ses gouvernants et d'une forme de colonialisme économique dans laquelle le profit et la rentabilité passent bien avant le bien-être des populations.



On oscille entre révolte devant tant d'hypocrisie et de malheurs, et admiration devant la pudeur et la dignité de ces familles qui puisent dans leurs croyances et valeurs ancestrales la force de résister.





Un livre puissant sur ceux que Frantz Fanon appelait «  les Damnés de la terre » , qui rappelle en passant que les problèmes de ces pays viennent aussi de leur découpage arbitraire post colonial :

« Nous formons un agrégat de tribus sans rêve commun . Notre pays a été construit de force sur des sables mouvants qui, aujourd'hui, s'effondrent de l'intérieur. »





Même si je l'aurais aimé un peu plus resserré, ce 2ème roman de l'auteure americano-camerounaise Imbolo Mbue ne peut laisser indifférent.





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Puissions-nous vivre longtemps

C'est David contre Goliath, le pétrole contre la terre, le capitalisme contre la culture, c'est l'écrasement de l'un au profit de l'autre.

J'ai beaucoup aimé ce dernier roman d'Imbolo Mbue. Beaucoup de personnages, de voix différentes pour nous conter cette histoire. Mais aussi des histoires différentes, des us et coutumes autre qui donne un autre sens au temps, aux choses.

C'est aussi la question de la transmission car que reste-t-il à transmettre quand tout disparaît ou meurt.

L'auteure nous dit le passé, le présent pour se demander quel avenir.

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Voici venir les rêveurs

Jende et sa femme Neni arrivent du Cameroun avec leur fils aux Etats-Unis pour y vivre leur rêve d'Amérique. Pendant 5 ans, iks vont y vivre une belle aventure, faite d'espoirs, de bataille juridique pour leur demande d'asile, et leur destin sera scellé à celui de la famille pour laquelle Jende travaille en tant que chauffeur. Neni, elle, souhaite poursuivre son projet de devenir pharmacienne.

Ce récit est très réaliste, bien écrit et facile à lire. Tous les personnages sont attachants, les émotions sont palpables et les différences entre les peuples sont narrées avec sincérité et sans parti-pris.

Les voilà les rêveurs, avec leurs joies, leurs difficultés dans leur appartement de Harlem, à essayer de vivre le plus dignement possible et d'y élever leurs enfants, car une petite fille naît de leur union à New York.

Une belle aventure qui nous ramène à une dure réalité parfois.
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Voici venir les rêveurs

Pourquoi les hommes cherchent-ils toujours le bonheur dans un ailleurs idéalisé ?



Nous sommes à New York, en 2007.

Jende Jonga vient tout juste de débarquer illégalement de son Cameroun natal grâce à l'aide de Winston, son cousin qui lui, a plutôt réussi en Amérique.

Il a menti sur la durée de son séjour pour obtenir un visa provisoire et depuis, tout en cumulant plusieurs petits boulots, son objectif est d'obtenir la "green card", la carte verte, véritable sésame qui doit lui permettre de rester ici.

Lorsque Winston l'aide à décrocher un poste de chauffeur pour Clark Edwards, un riche banquier chez Lehman Brothers, Jende est fou de joie.

Il va enfin pouvoir faire des économies et réaliser tous ses rêves et surtout il va pouvoir aider Neni, sa femme venue le rejoindre, à poursuivre ses études de pharmacienne et offrir à Liomi, son fils, une vie meilleure.

Le job est plaisant, Jende n'a aucun problème pour s'intégrer à la famille car il sait rester à sa place.

Il prête une oreille attentive à chacun car malgré l'argent, ce n'est pas une famille heureuse...c'est le moins qu'on puisse dire.

Mais la crise des subprimes pointe son nez et l'entreprise de Clark est directement impliquée. Une grande complicité va naître entre le banquier et son chauffeur.

Aussi pour Jende, le monde s'écroule quand on lui refuse son titre de séjour et qu'en plus il perd son emploi...

Il ne voit plus qu'une solution, celle de rentrer au pays, mais Neni, sa femme ne l'entend pas de cette oreille...



Grâce à la plume d'Imbolo Mbue, ce roman qui raconte une histoire comme il en existe des millions dans le monde, atteint une intensité dramatique très forte mais émouvante sans tomber pour autant dans le pathos.

Son écriture, pleine d'humour et très imagée, nous fait entrer aisément dans les coutumes du Cameroun et mieux comprendre les difficultés et les rêves de la famille.



Du coup, le lecteur ne peut s'empêcher de comparer la vie quotidienne américaine et la vie africaine et comprend mieux pourquoi Jende et ses camarades rêvent tous de l'Amérique et confondent ce pays avec un paradis où tous les rêves se réalisent.

Hélas ce n'est pas si simple...

Les immigrés sont rejetés et ne trouvent que des petits boulots mal payés et ne voient presque plus leur famille car ils travaillent plus de 12 heures par jour, six jours sur sept ; ils vivent la peur au ventre à l'idée qu'on découvre leur situation irrégulière ; ils habitent dans des logements indécents, remplis de cafards au cœur des quartiers les plus pauvres de la ville ; les avocats les attendent au tournant pour se remplir les poches pendant qu'ils tentent d'obtenir des papiers en règle...

L'auteur ne fait pas de cadeau en nous montrant les bons et les mauvais côtés de notre société occidentale. La déception qui vient un peu plus briser ces êtres humains qui pourtant nous faisaient confiance, est décrite avec beaucoup de réalisme. Et eux, qui savent avec dignité se relever encore et encore malgré les coups du sort et la pauvreté, nous ne pouvons que les admirer pour leur courage et leur ténacité.



C'est un très beau roman, très humain qui nous montre aussi que grâce au respect mutuel, une certaine complicité peut naître entre deux hommes que tout oppose mais qui, pour des raisons différentes, souffrent...

J'ai aimé les dialogues très imagés et les expressions camerounaises ; les personnages hauts en couleur et les membres de cette famille tous aussi attachants les uns que les autres.

J'ai trouvé que l'auteur n'était pas tombée dans la caricature ce qui aurait été facile lorsqu'elle parle de la famille américaine. Elle montre que eux aussi souffrent pour des raisons différentes, et que Cindy, la mère ressent ce que toutes les femmes du monde ressentirait en vivant sa situation.



L'auteur aborde donc le grave sujet de l'immigration sans porter de jugement. Elle nous montre aussi que l'écart entre les différentes classes sociales est énorme en Amérique (ainsi que l'échelon des salaires), encore plus que chez nous, ce qui n'arrange pas l'ambiance générale si on y ajoute les différences culturelles.

L'auteur nous explique aussi qu'il n'y a pas de véritables mélanges dans la société américaine, chacune des communautés de migrants se repliant sur elle-même et ne fréquentant que les membres de leur pays d'origine à cause du racisme latent entre blancs et "noirs" toujours existant d'une part, mais aussi du racisme inter-communautaire.

La place de la femme dans le couple africain est également abordée sans fioriture mais avec une certaine pudeur : l'homme a toujours raison et la femme suit, un point c'est tout, quitte à renoncer à ses rêves.



Ce roman qui m'a souvent rappelé les propos de Chamamanda Ngozi Adichir dans Americanah, est cependant plus facile à lire et plus léger tout en nous montrant avec réalisme l'envers du décor du rêve américain.




Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Puissions-nous vivre longtemps

La folie du capitalisme racontée en un peu de 500 pages...



Ou comment la population d'un petit village camerounais doit mourir, pour que le pétrole puisse être extrait !



Une polyphonie de plusieurs personnages du même village, la lutte du pot de terre contre le pot de fer, mais aussi la magie du peuple africain, la richesse de sa culture, et le féminisme sont présents tout au long de livre prenant.



Alors évidemment c'est totalement déprimant sur le fond, comment la folie des hommes détruit la nature pour le confort "moderne", comment l'Afrique se fait piller ses richesses par les puissants, américains ou autres.



Mais il y a de l'humanisme aussi, si tous les hommes de bonne volonté voulaient se donner la main...

Vous l'aurez compris, c'est pas pour tout de suite !



Lecture passionnante en ces temps de lutte écologiste.
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Puissions-nous vivre longtemps

Un roman nécessaire et puissant, comme l'écrit la revue Le transfuge: un roman tragique et urgent!

L'Afrique, seul continent qui ne s'est jamais gouverné lui-même, envahi, colonisé, spolié et détruit par les puissances européennes et américaines puis chinoises et russes, bref, tous ce qui comptent comme personne assez puissantes pour corrompre les dirigeants et s'accaparer ensuite les richesses de ce magnifique endroit, au détriment du peuple africain.

Ici, pays imaginé, mais Son Excellence dépeint comme un réel dictateur et avec les compagnies pétrolières qui forent sans scrupules et sans précaution un sol qui appartient aux ancêtres et aux villageois de Kosawa depuis la nuit des temps. Les enfants meurent , empoisonnés par l'eau où sont rejetés les déchets du forage, la terre est infertile et appauvrie.

Et dans le village, des hommes se lèvent mais meurent de cette révolte... Malabo, le père de Thula, Bongo, son oncle et c'est pourquoi Thula va apprendre, apprendre et encore apprendre, pour que ses connaissances empêchent les puissants d'abuser des gens de son village.

C'est vraiment fort comme roman car on sent la puissance de l'ancrage en elle de son village, ce qu'il représente et ce pourquoi elle veut se battre, la liberté et le droit de disposer de son sol, de sa terre.

Des personnages magnifiques, un lyrisme formidable, une histoire déchirante et un morceau d'Afrique à lire absolument!!
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Puissions-nous vivre longtemps

Je suis facilement entrée dans le roman, appréciant l'histoire qui m'était proposée, l'alternance des points de vue même si j'ai trouvé les chapitres un peu longs. Je me suis réjouie de ce combat biblique entre un David et son Goliath de la pétrochimie. Et puis j'ai trouvé que ça n'avançait plus vraiment, et puis la représentation que j'avais des personnages est devenue de plus en plus floue. Je ne les ai pas accompagnés dans leur amertume grandissante même si elle me semble justifiée. Dans cette veine, bien que sur un sujet différent, comme j'avais été au contraire subjuguée par l'Autre moitié du soleil de Chimamanda Ngozi Adichie ! Ici, j'ai trouvé peu crédibles certains passages assumés dans la narration par les enfants ou la vieille Yaya. Thula finit par être un être désincarné, le récit par se répéter ou devenir grandiloquent. Et la fin aussi réaliste que triste a achevé de doucher mon enthousiasme.
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Voici venir les rêveurs

Jende vit aux États-Unis avec sa femme et son fils, il est immigré, son visa arrive à sa date d'échéance et il est en attente de sa green card qui lui permettra de s'installer définitivement dans le pays de ses rêves. Il est arrivé en Amérique les mains vides, mais avec de l'ambition et de l'espoir. Il souhaite offrir à son fils ce qu'il y a de mieux, le faire aller dans de bonnes écoles, lui donner une bonne éducation, lui construire une vie stable et confortable... et tout cela n'était pas possible au Cameroun. Alors, Jende s'acharne, trouve un boulot, se lève tôt et s'adapte à sa nouvelle vie.

Mais la réalité est tout autre, la femme de Jende ne se sent pas chez elle, elle voudrait se fondre dans le décor, être une vraie américaine, suivre des études et ne plus vivre son quotidien de femme d'immigré. Les choses ne se passeront pourtant pas ainsi, puisqu'elle va devoir faire face à la réalité, à la dureté de la vie américaine, de la population, de la culture.

Voici venir les rêveurs est un roman d'actualité, il est particulièrement bien écrit, les personnages sont très attachants et plus on avance dans l'histoire, plus on les aime. La suite → http://www.leslecturesdelialy.com/2017/02/voici-venir-les-reveurs-ecrit-par.html#more

Mon blog : Les lectures de Lily
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Voici venir les rêveurs

Tout d'abord, merci à Cultura pour cette magnifique découverte !

Jende était cantonnier à Limbé au Cameroun, il rêvait d'épouser Neni, ce que le père de sa belle lui refusait jusqu'à qu'il réunisse la dote demandée.

Il rêvait d'un avenir commun en Amérique, elle serait pharmacienne et il serait quelqu'un, aurait un métier où il ne serait pas délogé au premier pot de vin versé.

Nous sommes en 2004 et Jende Jonga entre dans le building Lehman Brothers pour son premier entretien d'embauche en Amérique en omettant de dire qu'il n'a pas encore la fameuse carte verte. Clark Edwards a choisi la banque parce que c'était rémunérateur et de responsabilité en adrénaline, il s'est oublié dans le travail délaissant son épouse et ses enfants pour leur offrir le meilleur. Jende devient le loyal chauffeur de Clark et la complicité des deux hommes va se construire dans le découverte de leur besoin respectif d'offrir un bel avenir à leurs enfants.

C'est un livre touchant ou il est question de solidarité, d'amour, d'amitié, de familles, de loyauté et de trahison. De rêves touchés du doigt et de vraies questions sur ce qui nous est essentiel, les racines, le bonheur, l'accomplissement de soi. Un livre que je n'oublierai pas. Belle description de la place de Neni dans ce couple qui reste africain dans son quotidien en Amérique. Belle narration qui vous captive jusqu'aux dernières lignes.
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Puissions-nous vivre longtemps

La parution à la rentrée littéraire de 2016 de Voici venir les rêveurs, premier roman de Imbolo Mbue s'était accompagné d'une certaine fébrilité tant le roman s'était arraché à la foire de Francfort de 2014 ! J'avais eu le plaisir de lire ce magnifique roman d'une jeune autrice camerounaise tout juste naturalisée américaine, arrivée aux États-Unis l'année où la France célèbre en liesse la victoire de ses Bleus.



C'est cette fois dans un pays qui ne sera pas nommé, dans l'ouest de l'Afrique que les bonheurs et les drames se déroulent. À Kosawa, la population souffre depuis qu'une entreprise américaine, Pexton, s'est installée dans la vallée afin de forer le pétrole qu'elle achemine ensuite jusqu'au littoral, avant de partir alimenter l'Amérique.



Depuis son arrivée, avec la complicité intéressée de Son Excellence qui dirige sans partage le pays depuis toujours, les drames se succèdent. Déjà, il y a le bruit et l'odeur, les torchères, les fuites, la pollution du fleuve voisin, la pollution des sols qui ne permettent plus les cultures. Et puis surtout, cette pollution de l'eau du puit qui rend les enfants malades avant que Kosawa ne les enterre en versant des larmes amères.



Pour les habitants du village, rien ne semble être efficace, ni les guérisseurs, ni les demandes appuyées au gouvernement, ni les tentatives de dialogue avec Pexton. Alors quand tout semble perdu, il reste l'irrationnel, l'inattendu, l'action violente bien que le sang appelle le sang. Et puis peut-être Thula, cette jeune fille discrète qui apprend si vite et qui, en partant étudier aux États-Unis, saura peut-être les défendre.



J'ai eu l'impression de vivre mille vies dans ce roman incroyable, j'ai traversé révolte et hébetude, empoigné l'envie de changer le monde et laissé les larmes couler face au cynisme du capital et à la violence du pouvoir sur la vie des Hommes. Un roman qui bouleverse, qui questionne, qui nous donne l'espoir et puis nous en prive au chapitre suivant. Quelle autrice, quel talent !



Chronique partagée depuis le compte Instagram de L'Homme Qui Lit. Service de presse adressé par l'éditeur.
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Voici venir les rêveurs

L'histoire de Jende, de son épouse Neni et de leur fils.

Camerounais, ils émigrent de manière assez hasardeuse aux États unis pour tenter de se faire une place pour lui, de devenir pharmacienne pour elle et d'assurer un meilleur avenir à leur garçon.

Les difficultés, avec les services de l'immigration pour obtenir un permis de séjour, la culture d'une partie de l’Afrique et ses côtés épicés, parfois rocambolesque, l'attachement à la famille au delà de tout, la confrontation à la société américaine au coeur d'une crise financière,....J'ai dévoré ce coup de coeur profondément humain et coloré.

Un vrai régal malgré le sujet difficile pour un roman au final très lumineux.

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Voici venir les rêveurs

Voici venir les rêveurs ou comment le « rêve américain » en prend plein la gueule. Imbolo Mbue rend le lecteur témoin des efforts d'une famille de Camerounais débarqués à New York City sans statut légal mais prêts à tout pour s'intégrer à la mosaïque fascinante d'une mégalopole en terre d'Amérique. Les premières pages du roman mettent tout de suite la table pour ce qui va suivre, la dégringolade d'un rêve que tout immigré porte en son coeur lorsqu'il quitte son pays de misère pour un avenir meilleur. J'ai porté les espoirs de cette famille tout au long de la lecture et me suis retrouvée émue jusqu'aux larmes dans certains passages. Et parallèlement aux attentes grandioses de Jende et Neni, il y aussi celles de Vince Edwards, jeune américain bien nanti, qui souhaite quitter son nid trop douillet pour vivre d'autres expériences plus enrichissantes que celles d'amasser de beaux dollars. Un roman qui dessille les yeux.
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Voici venir les rêveurs

Voici venir les rêveurs, un roman sur l'immigration, l'intégration, la crise des subprimes ?

Oui, mais...

Ces thèmes sont bien présents, certes, mais en arrière-plan, comme un contexte un peu flou.
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Voici venir les rêveurs

Je n'ai pas été particulièrement séduite par l'écriture, mais l'histoire en revanche m'a beaucoup plue. Avoir le courage de bouleverser sa vie pour tenter le rêve américain, et se heurter à la violence de cette société. Penser qu'on va s'habituer, surmonter, pouvoir garder la vie que l'on s'est choisie, et puis devoir y renoncer, parce que c'est trop complexe, trop pénible, trop humiliant. Ces ascenseurs émotionnels m'ont mis en joie et en colère en même temps que les héros de cette histoire, qui en sont bien, même si personne à New York City ne se souviendra jamais de leurs noms.
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Voici venir les rêveurs

Voici l'histoire de Jende, accompagné de sa femme et de leur fils qui ont quitté le Cameroun pour vivre "le rêve américain". Le récit met en perspective les traditions camerounaises et le mode de vie américain. C'est une fable moderne sur l'immigration, et à laquelle on s'attache sans mal à cette touchante famille.
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