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Critiques de Izumi Shiga (23)
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Quand le ciel pleut d'indifférence

Un homme déambule dans une petite ville fantôme du Nord du Japon, au bord de l'Ocean Pacifique. L'explosion de la centrale nucléaire de Fukushima située à proximité a tout dévasté. Lui, il y est resté, pour sa mère invalide, avec quelques chiens et chats abandonnés par les ex- habitants pendant la fuite. de drôles de personnages masqués, emberlificotés dans des vêtements de protection y circulent, comme la femme de l'équipe de secours aux animaux.

Un roman qui respire l'étrange, le surréel, pourtant c'est la réalité. Une réalité que cet homme Yoshida, totalement déboussolé, peine à réaliser. Dans un paysage désolé, son passé, ses souvenirs flottent dans le cosmos, il ne sait plus lui-même où il se trouve. Se rendant dans la ville voisine pour acheter de quoi survivre , le simple fait de pouvoir faire un achat le rassure, nourrir les chiens abandonnés lui donne de façon palpable la sensation qu'il est intégré au monde. 

Terrible n'est-ce-pas ? Une réalité qui pourrait être aussi la nôtre du jour au lendemain, avec tout ces centrales nucléaires éparpillées un peu partout dans le monde. L'auteur le renforce ici avec une métaphore de paon, un secret au coeur du livre.

Même avec un sujet sordide, un livre plein de grâce , de délicatesse et de sensibilité, tout ce que j'aime dans un roman japonais. Encore un livre pioché chez une amie babeliote, merci Pamplemousse.



“L'énergie atomique,....... On prône les progrès de la technique, et on a beau en connaître les dangers, on continue, sous prétexte de développer l'économie ou je ne sais quoi, on multiplie les risques, tant et si bien qu'à force tout finit par exploser....

Welcome to the Hotel California....

You can check out any time you like,

But you can never leave! “

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Quand le ciel pleut d'indifférence

Un homme parcourt chaque jour les rues de sa ville abandonnée après la catastrophe de Fukushima.

Tous les habitants ont été évacués, lui, il est resté pour s’occuper de sa mère infirme. Ses déambulations nous entraînent à la fois dans les tours et détours de cette ville déserte, mais aussi dans ses souvenirs, ceux qui émergent à la vue d’une maison, d’une porte, d’une volière…

Ce très court roman est poétique et hypnotique, tout comme le personnage principal, nous marchons au hasard, nous profitons du calme, de ce moment silencieux comme d’un temps de recueillement, de deuil, mais c’est aussi une pause avant la suite, un avenir incertain mais pas forcément vain.

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Quand le ciel pleut d'indifférence

Izumi Shiga est né à Minamisôma, une ville proche de Fukushima. Depuis la double catastrophe du tsunami et de l'explosion de la centrale nucléaire, il écrit sur cette déchirure. J'ai trouvé beaucoup d'intérêt dans le court roman qu'il nous livre ici, 120 pages de gros caractères. Nous sommes deux semaines après l'accident, et l'histoire se déroulera sur les quelques semaines suivantes. Le narrateur, Yôhei, est l'un des rares habitants errant encore à Okuma, ville d'implantation du réacteur n°1 de la centrale qui a explosé. Il revient prendre soin de sa vieille mère, qui tenait dans sa maison un salon de coiffure. Sa conscience s'éteint doucement, elle ne s'est pas rendue compte du drame qui a ravagé tout le paysage alentour. Yôhei revient aussi sur les lieux de ses premiers émois amoureux et d'un autre drame, personnel celui-ci : la maison, abandonnée, de la famille de son amoureuse d'enfance, Misuzu. Dans la cour, dans une cage, un pauvre chien est abandonné à son triste sort. Il va le nourrir…mais son souvenir, entêtant, ressurgit : d'abord avec éclat, cette cage était à l'époque occupée par un paon. L'animal mythique finira bien par faire la roue tant désirée, mais il prendra son envol. En voulant le rattraper, Misuzu se fera renverser par une voiture et perdra la vie, sous les yeux de Yôhei. La mère de Yôhei saura, mais ne dira jamais rien, la famille de Misuzu ne saura rien de la responsabilité de Yôhei, qui avait involontairement laissé s'échapper le paon.

Yôhei va arpenter les alentours, ressentir la dévastation du paysage extérieur, ces bateaux, voitures amoncelés pêle-mêle dans les terres largement inondées, les infrastructures, ponts, pylônes électriques, routes, détruites, et les marais souillés, là où il allait jadis attraper des grenouilles pour nourrir le paon de Misuzu, et l'inciter à faire la roue…dévastation de son paysage intérieur aussi, quand cette déploration s'accompagne d'un terrible sentiment de perte, et de culpabilité individuelle, mais aussi collective. Il lui vient à l'esprit que cette image du paon, animal quasi-divin dans son imaginaire d'enfance, s'échappant de ses mains pour entraîner le drame de la mort de Misuzu, c'est aussi la divine énergie nucléaire, trop encensée comme miraculeuse, et que l'homme n'a pas su dompter, entraînant cette terrible issue.

Mais la vie, et l'espoir, vont pointer leur nez au milieu du désastre, lorsqu'il rencontre Reiko, membre d'une association qui nourrit les chats abandonnés. Ils vont se parler, se rapprocher, avec pudeur. Reiko divorcée et ayant elle-même perdu sa mère, prendra la main de la mère de Yôhei quelques jours avant qu'elle ne décède. Pleine de regrets de ne pas avoir honoré dignement le deuil de sa propre mère, elle aidera Yôhei aux opérations d'incinération de sa mère.

Ce livre paru en 2017 au Japon est un très beau livre, à l'esprit bien japonais : le coeur est pudique, solitaire, sobre, simple. L'émotion est là, mais pas trop, la mort est dans l'ordre des choses, elle est peut-être une libération. L'impermanence des choses est encore de mise, la roue, et pas celle du paon, tourne. Au malheur peut succéder un espoir de renaissance…à condition, sans doute, que l'homme soit plus modeste par rapport à la nature, et à l'étendue de ses pouvoirs. Les deux héros se frôlent à peine, les sentiments naissent mais sont tout en retenue, ces deux âmes solitaires semblent bien s'être trouvées, mais l'auteur n'en fait pas trop. C'est un livre avant tout sur la culpabilité, et la rédemption, qui passe aussi par le respect pour ses anciens, ses parents, le cérémonial autour de la mort et le salut des âmes, humaines, mais aussi animales, les animaux étant particulièrement à l'honneur dans cet ouvrage.



Cette lecture a été une heureuse surprise, comparé aux productions souvent de qualité médiocre à mon goût des derniers prix Akutagawa. J'ai trouvé une réelle épaisseur dans ce roman, alliant un ton juste, une poésie et un message intelligent. Peut-être tient-on là un grand écrivain japonais en devenir ?

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Quand le ciel pleut d'indifférence

C'était une petite ville paisible, baignée par l'océan pacifique, au nord du Japon, tout près de Fukushima. Yôhei l'avait quittée pour vivre et travailler à Tokyo mais depuis deux ans il était revenu sur ses terres natales pour prendre soin de sa mère malade. Il servait dans un bar avec le projet de se faire embaucher par la centrale nucléaire, une fois sa mère décédée.

Et puis...la terre a tremblé, le tsunami a déferlé, le réacteur numéro un de la centrale a explosé. Depuis Yôhei est seul dans sa ville. Il a bien essayé de fuir lui aussi, mais cela aurait condamné sa mère à mort. Alors il est resté. Seul avec les chats et les chiens errants abandonnés par leurs propriétaires, seul avec ses souvenirs. La visite d'une maison désertée par ses occupants réveille en lui un secret enfoui depuis trente ans. Dans le jardin, une volière, dans la volière, un chien affamé et Yôhei se revoit enfant devant la même volière et le magnifique paon qui y vivait, devant la même maison et la jolie fille qui y vivait...



Roman du drame, de la survie, de la solitude, de la nostalgie, Quand le ciel pleut d'indifférence est aussi, malgré les évènements, malgré la dévastation, le roman de l'espoir. Alors que tout est détruit alentour, que le paysage n'est plus le même, que s'accumule les vestiges d'un monde qui n'existe plus, les narcisses fleurissent de plus belle, les chevaux s'ébattent en liberté, les oiseaux pépient. Alors qu'il n'y a plus âme qui vive dans la ville, une femme arpente les rues à la recherche des chats abandonnés qu'elle s'est donné pour mission de sauver. Pour l'homme seul, c'est une rencontre, l'esquisse d'un rapprochement, la promesse d'un avenir.

Beaucoup de délicatesse, de sensibilité et d'émotions dans ce roman post-Fukushima qui évoque la catastrophe sans colère mais dénonce tout de même la présomption et l'inconscience des hommes qui ont cru pouvoir dompter la nature et maîtriser le nucléaire et n'ont récolté que la désolation et la destruction.

Un livre sur la vie, sur la mort, sur l'impermanence des choses.
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Quand le ciel pleut d'indifférence

Oser construire ce petit bijou plein de sensibilité dans une Fukushima déserte et dévastée où l'aigri et solitaire Yôhei qui n'a pas pu s'enfuir à cause de sa mère invalide rencontre une Reiko réconfortante à la recherche de chats abandonnés.



Des passages magnifiques qui sentent bon le bonheur de l'instant présent.

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Quand le ciel pleut d'indifférence

Quand le ciel pleut d'indifférence est un roman sobre et mélancolique, qui se déroule quelques semaines après la tragédie du 11 mars 2011.



Le narrateur, Yoshida Yohei, quarante ans, navigue dans ses souvenirs comme il déambule dans les rues de sa ville natale, en partie dévastée par le séisme et le tsunami, puis désertée suite à l'explosion de Fukushima Dai-ichi. Lui a choisi de rester car sa mère, malade et en fin de vie, est intransportable.



Shiga Izumi, lui-même originaire du Tôhoku qui a tant souffert en ce mois de mars, signe ici un récit introspectif dense et doux-amer, où certaines incompréhensions du passé trouveront réponse trois décennies plus tard, dans un monde matériel et mental dévasté par la catastrophe naturelle et nucléaire.



Solitude et survie au jour le jour, la sensation de danger dû à la radioactivité émoussée (comme il le dit, au bout de trois jours, on s'habitue...), l'esprit hésitant entre l'espérance et l'appréhension de la mort maternelle, le narrateur, presque contre son gré, retrouve un sens de l'humanité par sa rencontre avec Reiko, bénévole s'occupant des chats abandonnés par leurs maîtres lors de l'évacuation de la zone des vingt kilomètres autour de la centrale.



Un roman très court mais qui rend compte d'une palette d'émotions et de sentiments très large. J'ai aimé le style sans fioriture de l'auteur.
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Quand le ciel pleut d'indifférence

Un paysage de désolation, partout des maisons en ruine, des gravas à perte de vue et un silence oppressant. Les habitants apparemment ont tous déserté.

Nous sommes dans une "petite ville du nord du Japon, située au bord de l'océan Pacifique. Elle a été déclarée zone sinistrée devant être évacuée" car elle se trouve à l'intérieur d'un périmètre de vingt kilomètres autour de la centrale nucléaire de Fukushima, dont le réacteur numéro 1 a explosé. " le monde entier en a été bouleversé et douze ans plus tard en frémit encore.



Un homme pourtant, Yôhei Yoshida, la quarantaine, célibataire, a refusé de quitter sa ville natale pour veiller sur sa mère en fin de vie. Il erre en solitaire dans ce décor post-apocalyptique se remémorant ses souvenirs d'enfance et tentant de faire le point sur lui-même. Ses pas l'entrainent devant la villa de sa jeune amie Misuzu Yasaka. Dans l'ancienne volière abandonnée, il découvre, comme prisonnier, un chien maigre et affamé.

Mais en même temps, telle une vision fugitive, il lui revient l'image du paon majestueux de la famille Yasaka, cet "oiseau divin" qui le fascinait et qu'il nourrissait, à la demande de Misuzu, de grenouilles pêchées dans les marais voisins. Un souvenir désagréable ? Un épisode dramatique voire un secret de famille longtemps caché ?

Dans ces rues désertes, toutefois, Yohei croise une jeune femme, Reiko en mission pour l'association L'Arche de Noé des Chats. Elle aussi parcourt la ville, chargée de récupérer les félins en détresse, mais pas les chiens...

Ces deux êtres solitaires et meurtris vont lentement nouer le dialogue et s'entraider. Comment reprendre goût à l'existence alors que tout s'est écroulé et que le traumatisme ne s'effacera jamais.



Ce roman, que j'ai beaucoup aimé, est court mais poignant. Un décor de désolation, une atmosphère sombre et pesante et au milieu des survivants contraints de s'exiler, des individus qui laissent éclater leur désespoir ou leur colère. On sent que l'auteur, originaire lui-aussi de la région de Fukushima, a été bouleversé par la catastrophe et n'a pu contenir sa tristesse voire un certain ressentiment vis à vis du progrès technologique que les hommes ont parfois du mal à maitriser complètement. Beaucoup de sensibilité et de douceur malgré tout dans son récit, et peut-être même une lueur d'espoir. En tout cas un très beau roman dont je conseille la lecture.



#Challenge Riquiqui 2024
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Quand le ciel pleut d'indifférence

Ce court roman est poignant : un homme (dont on apprendra assez tard qu’il s’appelle Yôhei) parcourt une petite ville fantôme du Japon, dans la zone interdite autour de la centrale de Fukshima. Il a refusé de quitter cette zone pour soigner sa mère en fin de vie, intransportable. Il revient hanter les lieux de son enfance, une ancienne clinique où vivait son amie d’enfance, Misuzu, et dont la jardin abritait un paon fascinant. Au cours de ses pérégrinations, il rencontre Rêko, une femme qui s’occupe des animaux errants. Lui-même recueille un chien caché dans l’ancienne volière du paon. Peu à peu ses souvenirs remontent à la surface et dévoilent le drame et le secret qui ont marqué son enfance.



C’est à la fois glauque et fascinant de se promener dans les ruines autour de Fukushima et d’observer cet homme qui survit et prend soin de sa mère du mieux qu’il le peut. Il se souvient de la vie d’autrefois, du salon de coiffure tenu par sa mère et aussi de son amie d’enfance. Les souvenirs forment avec les fragments de vie d’aujourd’hui, après la catastrophe nucléaire, une sorte de puzzle dont les pièces vont s’emboîter et tenter de laisser la vie renaître, malgré tout. Ce roman tout en sobriété laisse fuser des brins de poésie au milieu du désastre. Il m’a vraiment beaucoup plu et je suis contente (si je puis dire) de l’avoir découvert pour vous le présenter en ce 11 mars 2023, douzième anniversaire de la catastrophe de Fukushima.
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Quand le ciel pleut d'indifférence

Deux semaines après la catastrophe du 11 mars 2011.



Yoshida a 40 ans, il est l’un des rares à être resté dans son village natal, dévasté après l’explosion de la centrale nucléaire de Fukushima.



Il refuse l’évacuation pour veiller sur sa mère infirme et inconsciente, qui n’a pas eu conscience du drame. 



Il avance seul dans le village, croise aux détours des rues des chats et des chiens errants.



“Il me semblait que je me dépouillait de toutes sortes de choses, et l’épouvante m’a saisit à l’idée que moi aussi j’allais me retrouver complètement vide.” 



Lorsqu’on lui demande si la radioactivité ne l’éffraie pas, il répond qu’en trois jours il en a pris l’habitude et qu’il est bien plus effrayant de vivre sans savoir ce que l’on a devant soi.



Puis il entre en sautant par la grille dans le jardin qui appartenait au directeur de la clinique, il y rencontre Henry, un chien, et une femme Reiko, qui s’occupe de la protection des chats errants.



Ce jardin fait ressurgir des pans heureux de son enfance. “Les souvenirs que j’avais oubliés se bousculaient dans ma mémoire. Cependant, ils ne se recoupaient pas avec le paysage qui s’offrait à mes yeux. Ils flottaient dans le cosmos, je ne savais plus moi-même où je me trouvais. En fait de nostalgie, mon cœur se serrait jusqu’à éclater. Les larmes m’ont assailli. Il n’y avait personne pour me voir mais je me suis accroupi pour cacher mon visage en larmes, j’ai mis ma main sur mes yeux. Un long moment, je suis resté à sangloter sans bruit, à cause du paysage disparu à jamais.” Il se remémore sa rencontre avec le paon qu’il nourrissait de grenouilles vivantes alors qu’il était en sixième année de primaire et les souvenirs douloureux de la jeune Misuzu tapis en lui. Misuzu, la fillette à l’air hautain qui était arrivée de Tokyo, son premier amour. Des moments déterminants de sa vie remontent à la surface, et le secret que sa mère lui a demandé de conserver et qui a terni son amour pour elle toute sa vie, alors qu’elle voulait protéger son enfant, lui pensait qu’elle ne voulait sauver que son salon de coiffure.



Yoshida est un homme meurtri, alors que le nucléaire était pour lui et pour les japonais un symbole d'espoir, tout a volé en éclat. “La nuit je suis réveillé par mes propres cris. Toutes les nuits. L’obscurité garde l’écho de mes cris, je me redresse en sursaut. J’ai sans doute fait un cauchemar, et mes veines qui battent, ces battements précipités résonnent dans tout mon corps.”



Yoshida tient bon et prend soin de sa mère.



Les thèmes principaux de ce superbe roman sont la survie, la culpabilité, le deuil, l’impermanence des êtres, la mémoire des lieux, l’inconscience des hommes et l’espoir.



L’écriture est souvent poétique lorsque l’auteur nous fait par des émotions, des sensations de son héros et le parlé authentique lorsque le héros s’adresse au peu de personnes qu’il rencontre. A lire en écoutant Hotel california des Eagles, qui est la chanson phare du roman.



“Vous pouvez quitter l’hôtel quand bon vous semble. Mais vous ne pourrez jamais vous en échapper.”



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Quand le ciel pleut d'indifférence

> Un homme seul parcourt sa ville natale. Il prend soin de sa mère mourante et a refusé de quitter ce village qui fait partie de la zone d’exclusion autour de Fukushima.



Un court roman sur un promeneur solitaire : Yôhei. Il déambule physiquement dans sa ville natale et mentalement il se remémore son enfance.

C’est un roman tout en retenue des sentiments. Le narrateur plonge petit à petit dans sa propre enfance. Il approche un évènement dramatique.

L’impermanence imprègne tout le récit : de la ville, de la société humaine, des relations, de la vie.



Quelques rencontres vont amener le narrateur à accepter ce qui c’est passé, à accepter de le dire, et plus important de se le dire.



C’est aussi un témoignage sur ces personnes déracinées de leur propre village. Où, comment peux-tu vivre si ta propre maison t’es interdite ?



Mon avis semble dépeindre un récit déprimant, n’est-ce pas ?

Mais

Mais

grâce à une douce retenue et une grande pudeur, le roman évite les pièges d’un sentimentalisme excessif pour nous faire partager une tranche de vie.

Loin des chiffres, des images, d’un nom « Fukushima », un pont vers des vies bouleversées.

Un roman qui aborde la mort. La peine est présente, mais il y a une sorte d’acceptation. La mort est naturelle. Elle est acceptée au milieu de toute cette impermanence.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Quand le ciel pleut d'indifférence

Il est rare que je lise un roman d'une traite, sans pouvoir m'arrêter. On peut dire que j'ai été happée.



Pourtant au début j'ai été décontenancée par la lenteur du récit. J'ai plutôt l'habitude des histoires fantasy/fantastiques, plutôt l'habitude des multiples rebondissements. Ici, nous sommes plus sur un tranche de vie. Nous allons suivre un homme, Yôhei, qui s'occupe de sa maman en fin de vie, après la catastrophe de Fukushima. Pour lui, une première catastrophe s'est déroulée il y a 30 ans. Un secret bien gardé...



• Je n'ai donc pas pu m'arrêter de lire et je souhaitais connaître la fin. La plume (non celle d'un paon, oui il y a un paon dans le récit...) était délicate et agréable à lire. Même si je n'ai pas été emballée entièrement par le récit, je suis contente d'avoir sorti ce roman de ma gigantesque pile à lire. J'ai parfois été troublée par l'alternance entre le passé et le présent, ce n'était pas très clair pour moi, mais j'ai fini par m'y habituer. Je ne lis pas souvent des romans d'auteurs japonais, mais j'apprécie en savourer parfois. Et celui-ci, pour le coup, se laisse lire tout seul! (il faut dire qu'il est court). Des thèmes forts sont abordés mais tout en restant enveloppé d'une certaine douceur, d'une certaine pudeur.



« Welcome to the Hotel California... » (vous comprendrez si vous lisez... Si vous êtes connaisseur, vous savez certainement d'où provient cette parole de chanson! ^^)
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Quand le ciel pleut d'indifférence

Un roman court mélancolique et poétique.



Ce roman est hanté par les tristes événements survenus en 2011 au Japon, les personnages sont imprégnés de la souffrance et de la détresse qui découlent de ces catastrophes. Un homme qui vit au milieu d'un village déserté, où la végétation et l'environnement qui l'entoure sont anéantis, trouve un chien abandonné dans une maison qu'il connaissait bien étant enfant. De là resurgissent différents souvenirs, liés à un fameux paon et à sa jeune maîtresse. On découvre un pan de son passé assez obscur qui l'a marqué à vie et l'on voit encore une fois à quel point certaines actions peuvent imposer une marque indélébile sur notre conscience.



Il rencontre différentes personnes et on a un bref aperçu de ce que les gens ont pu perdre dans cette catastrophe. Il rencontre une jeune femme qui sauve les chats abandonnés, lui avec son caractère un peu bourru finit par devoir se confier.



Sa relation avec sa mère est assez particulière, très profonde et très belle. Beaucoup de non-dits qui ont pu entacher cette relation.



Un très beau récit !
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Quand le ciel pleut d'indifférence



A l’honneur cet été la littérature asiatique pour mes principales lectures.

Une envie de douceur, d’honnêteté et de vérité !

Si parfois elle peut être soporifique, ce n’est pas sans raison puisque cette culture est connue pour ne pas cacher les détails, et ça peut être long.

Mais lorsque l’on a la chance de tomber sur des auteurs précautionneux et attentionnés, il arrive que ce melting pot ouvre une bulle de sérénité.

Peu importe le thème, les meilleurs nous emmènent au plus profond d’un calme olympien, une méditation guidée, un arrêt dans l’espace temps, le temps d’une lecture.



Pour cette histoire qui évolue de façon radioactive avec l’incident de Fukushima, il est question de regret, de mort et de lâcher prise. Rien de bien gai mais portant j’y ai trouver un profond respect envers l’humain. Connaître la vérité de cette tragédie de l’intérieur est intéressant puisque les médias ne dévoilent pas cette intimité. Les personnages dérivent de la tristesse à la compassion, aucune poésie mais un clin d’œil aux animaux qui ont perdus leurs maîtres et leur vie.

Un petit roman idéal pour commencer sur ce style, un auteur connu pour ses autres livres primés au Japon.









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Quand le ciel pleut d'indifférence

Yoshida vit dans une une petite ville proche de Fukushima. il en peut pas aller ailleurs car il doit veiller sur sa mère gravement malade. sa rencontre avec un chien abandonné va faire ressurgir son passé et un secret inavoué.



c'est le premier roman que je lis sur la catastrophe de Fukushima. Ce récit, à la première personne, permet d'appréhender les conséquences de cet évènement pour les habitants proche de la centrale nucléaire. La tristesse, la solitude du personnage principal l'ont peu à peu anesthésié, comme privé de son élan vital.

Plus qu'une description de la catastrophe, c'est une description accablante et implacable de vies balayées et massacrées.



une mention spéciale pour l'écriture délicate et intense de ce roman japonais. Cela peut être une bonne introduction pour ceux qui veulent découvrir la littérature japonaise.
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Quand le ciel pleut d'indifférence

À proximité de Fukushima, un homme en charge de sa mère grabataire, qu'il ne peut pas se résoudre à abandonner, erre dans le village dévasté de son enfance. En conflit avec son passé, il lutte avec ses souvenirs entre la peur de perdre ce qui lui reste et l'espoir de se retrouver à nouveau...



L'auteur nous offre un roman à la fois sombre et lumineux où la douleur et le sentiment de solitude prédominent. Yohei est une figure fantomatique au milieu d'un paysage lunaire. Auprès de sa mère mourante, il éprouve des sentiments vifs et partagés qui ravivent des blessures d'enfance, et une promesse trop lourde à porter.



L'écriture est poétique avec cette plume de paon, fil conducteur, qui renferme un doux-amer secret.



Avec Yohei, on traverse des moments de doute, de confusion, d'attachement et de rejet. Il entame un travail de deuil laconique, furieux et rédempteur. Sa rencontre avec Reiko est importante et salutaire. Avec elle, il peut exprimer ce qu'il n'a jamais dit. J'ai été touchée par la discrétion et la bienveillance de la jeune femme, elle est ce phare qui brille et qui guide dans la nuit.



Ici, on parle d'amour, d'incompréhension et de non-dits. La culpabilité, le ressentiment expriment leur cruauté d'abord, pour laisser place à quelque chose de plus nuancé et de constructif.



L'histoire d'une vie meurtrie par trois décennies de silence et d'un tsunami, la fin d'un cycle et le début d'une résilience bénie.
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Quand le ciel pleut d'indifférence

Le livre d’Izumi Shinga fait partie de ces ouvrages, représentatifs d’une certaine écriture japonaise, qui décrivent une brève incursion dans la vie d’un personnage, souvent narrateur de l’histoire. Il n’y a pas vraiment de début ni de fin, sinon la vie qui continue. Le style y est sans fioritures, mais non pas dénué de poésie. C’est la poésie du quotidien et de la simplicité.

En l’occurrence, le quotidien de Yohei a pour décor la ville d’Okuma, dévastée par le tsunami de 2011 et l’accident de Fukushima qui s’ensuivit. Là, les morts côtoient les survivants, par leurs cadavres abandonnés dans les décombres, mais aussi par le souvenir…

Pourquoi Yohei reste-t-il malgré les injonctions des autorités ? Parce que sa mère se trouve à Okuma. Gravement malade, elle ne peut pas être déplacée. Mais la dévotion filiale de Yohei ne cacherait-elle pas autre chose ? Cette autre chose n’aurait-elle pas un rapport avec la petite Misuzu qu’il a connue enfant ? La gamine possédait un paon.

Dans la quête de sens de Yohei, face à l’inacceptable réalité, l’oiseau devient une figure symbolique. Il fait office de lien. Les situations et les époques entrent en résonance. Par un magnifique jeu de miroirs, la double catastrophe naturelle et nucléaire devient une allégorie du parcours de Yohei, lui-même allégorie de la catastrophe.

Le calvaire présent de Yohei prend des allures de rédemption. L’homme règle ses comptes avec les drames de l’existence, avec la ville dévastée et sa mère tout aussi dévastée par l’âge.

Quoi qu’il en soit, la vie continuera.

Elle pourrait bien prendre les traits d’une certaine Reiko Mimura…
Lien : https://mediatheque-lattes.f..
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Quand le ciel pleut d'indifférence

Je voudrais mettre en avant le challenge #varionsleseditions lancé sur instagram par @madame.tapioca et @librairieenfolie dont le but est de mettre en avant de « petites » maisons d’édition. Chaque mois est consacré à l’une d’elle, et ce mois-ci, il s’agit des éditions Picquier.

Ce qui tombe très bien pour plusieurs raisons. La première et principale, c’est qu’il s’agit d’une maison d’édition que j’adore. Grâce à eux, je découvre la littérature asiatique au sens large du terme, autrement que par les mangas ! Car si j’adore les mangas, historiques notamment, on reste centré sur le Japon, et finalement, dans ce que je lis, assez rarement sur l’Asie contemporaine.

La deuxième raison, c’est que j’ai la chance de recevoir régulièrement des livres de chez eux, et que je suis heureuse, du coup, de pouvoir mettre en avant leur dernière parution, qui arrive en librairie aujourd’hui.

Il s’agit d’un court roman, dont le narrateur est un homme qui a choisit de rester dans son village suite au tsunami et à la catastrophe nucléaire de Fukushima. Pourquoi ce choix ? A première vue pour veiller sur sa mère en fin de vie, et lui éviter la douleur d’un déplacement, et de mourir dans un lieu inconnu loin de son foyer. Mais il reste aussi car il a des comptes à régler avec son passé, et avec lui-même. Il a besoin de faire le point, et de se pardonner pour avancer. Y arrivera-t-il ? C’est une autre histoire… (ou plutôt c’est la même mais ne comptez pas sur moi pour tout vous divulgâcher^^). Il est extrêmement difficile de se pardonner ses erreurs, et de pardonner à ceux qui vous ont profondément blessé.

Il déambule donc dans la ville désertée, et rencontre des animaux, pour certains enfermés depuis probablement des jours depuis la catastrophe et l’évacuation. Il se prendra d’affection pour un chien, pas n’importe lequel, et fera quelques rencontres inattendues…

Les descriptions de ses errances en ville et de ses ballades sur la côte ravagée sont à la fois dures et pleines d’amertume, mais aussi et surtout de poésie. Cet homme, qui a choisi sa solitude pour accompagner sa mère, arrive à voir le beau dans ce qui reste de sa région natale. Un arbre, une fleur, un animal… tout est prétexte à rêverie et réflexion.

Je vous laisserai découvrir par vous même où ses réflexions et rencontres vont le mener, et s’il va réussir à avancer malgré les épreuves. Tout ceci est important dans le parcours de cet homme, qui a sur certains points résonné en moi, même si je retiens avant tout la poésie et la douceur avec lesquelles Shiga Izumi aborde le sujet difficile de la vie et de la résilience post catastrophe.

Bien que douce-amère, c’est une très jolie lecture, pleine de poésie.
Lien : https://leslecturesdesophieb..
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Quand le ciel pleut d'indifférence

Un tout petit livre japonais. Une édition que j'apprécie. Et voilà que j'emprunte ce livre à la bibliothèque. Avantage : il se lit facilement et bien. Mais dès que je comprends que le décor est Fukushima, cela me glace. Un secret de famille, des souvenirs d'enfance, et un décor digne des décors glauques des situations apocalyptiques. Je n'ai pas aimé. Ce sera peut-être votre style, mais ce n'a pas été le mien. Mais heureusement, cela se lit vite !
Lien : https://joy369.unblog.fr/
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Quand le ciel pleut d'indifférence

Le titre , la couverture, et le résumé m'ont tout de suite donné envie de lire ce livre. Et j'ai été très touchée par sa lecture. On y suit le narrateur dans les zones désertées de la région de Fukushima, où il est revenu pour soigner sa mère - et retrouver ses souvenirs douloureux. Outre l'intrigue et les révélations des secrets enfouis, j'ai aimé le cadre dépaysant et mélancolique de la zone interdite, avec aussi ses détails sur l'organisation du quotidien quand il n'y a presque personne ou la surprise des rares rencontres qu'on peut y faire. Ce roman est plein de retenue et de délicatesse pour évoquer des thèmes comme la mort, l'espoir, la piété filiale , la solitude, la résilience ... tout ça en si peu de pages, c'est impressionnant.
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Quand le ciel pleut d'indifférence

Quand le ciel pleut d'indifférence de SHIGA Izumi est ma meilleure lecture de janvier. J'ai tout aimé dans ce roman d'une grande finesse.

Tout près de Fukushima, après le tsunami, nous percutons la solitude et l'errance de Yoshida Yôhei. Il n'a pas pu quitter la zone de la catastrophe, sa mère, que la vie ne retient qu'à un fil, n'aurait pas supporté le voyage. Alors le voilà qui marche dans les rues désertes, isolé du monde, un monde qui semble avoir oublié ceux qui sont restés là, vivants ou morts. Au milieu du chaos et des décombres, les souvenirs remontent et ses habitudes se voient bousculées par la découverte d'un chien là où, il fut un temps, il y avait un paon...

Quel texte d'une grande richesse et d'une belle intensité ! Tout en délicatesse, l'auteur nous parle au travers du tsunami qui a frappé Fukushima et sa région en 2011, des drames qui, comme des vagues, viennent tout submerger dans nos vies et emportent tout sur leur passage, ne laissant qu'un vide immense où la détresse ne semble trouver aucun écho. L'auteur écrit avec une inimaginable poésie la mort, le deuil, la solitude. On pourrait penser de loin que ce texte est infiniment triste mais c'est tout le contraire, j'ai trouvé dans la lecture de ce roman un véritable apaisement.

Quand le ciel pleut d'indifférence est vraiment un roman magnifique. Ce texte m'a touchée en plein cœur. J'ai adoré cette lecture.
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