Je voudrais mettre en avant le challenge #varionsleseditions lancé sur instagram par @madame.tapioca et @librairieenfolie dont le but est de mettre en avant de « petites » maisons d’édition. Chaque mois est consacré à l’une d’elle, et ce mois-ci, il s’agit des éditions Picquier.
Ce qui tombe très bien pour plusieurs raisons. La première et principale, c’est qu’il s’agit d’une maison d’édition que j’adore. Grâce à eux, je découvre la littérature asiatique au sens large du terme, autrement que par les mangas ! Car si j’adore les mangas, historiques notamment, on reste centré sur le Japon, et finalement, dans ce que je lis, assez rarement sur l’Asie contemporaine.
La deuxième raison, c’est que j’ai la chance de recevoir régulièrement des livres de chez eux, et que je suis heureuse, du coup, de pouvoir mettre en avant leur dernière parution, qui arrive en librairie aujourd’hui.
Il s’agit d’un court roman, dont le narrateur est un homme qui a choisit de rester dans son village suite au tsunami et à la catastrophe nucléaire de Fukushima. Pourquoi ce choix ? A première vue pour veiller sur sa mère en fin de vie, et lui éviter la douleur d’un déplacement, et de mourir dans un lieu inconnu loin de son foyer. Mais il reste aussi car il a des comptes à régler avec son passé, et avec lui-même. Il a besoin de faire le point, et de se pardonner pour avancer. Y arrivera-t-il ? C’est une autre histoire… (ou plutôt c’est la même mais ne comptez pas sur moi pour tout vous divulgâcher^^). Il est extrêmement difficile de se pardonner ses erreurs, et de pardonner à ceux qui vous ont profondément blessé.
Il déambule donc dans la ville désertée, et rencontre des animaux, pour certains enfermés depuis probablement des jours depuis la catastrophe et l’évacuation. Il se prendra d’affection pour un chien, pas n’importe lequel, et fera quelques rencontres inattendues…
Les descriptions de ses errances en ville et de ses ballades sur la côte ravagée sont à la fois dures et pleines d’amertume, mais aussi et surtout de poésie. Cet homme, qui a choisi sa solitude pour accompagner sa mère, arrive à voir le beau dans ce qui reste de sa région natale. Un arbre, une fleur, un animal… tout est prétexte à rêverie et réflexion.
Je vous laisserai découvrir par vous même où ses réflexions et rencontres vont le mener, et s’il va réussir à avancer malgré les épreuves. Tout ceci est important dans le parcours de cet homme, qui a sur certains points résonné en moi, même si je retiens avant tout la poésie et la douceur avec lesquelles Shiga Izumi aborde le sujet difficile de la vie et de la résilience post catastrophe.
Bien que douce-amère, c’est une très jolie lecture, pleine de poésie.
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