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Critiques de J.-H. Rosny aîné (227)
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La Guerre du feu

Le roman préhistorique ou « le roman des âges farouches » de J.-H Rosny aîné, nous fait basculer à l'aube des temps.



Naoh, fils du Léopard, de la horde des Oulhamr, part reconquérir le feu qui leur a été volé. Il est accompagné de Nam et Gaw, deux jeunes guerriers lestes et rapides. Leur instinct, leur rapidité, leur sagacité et leur ruse les sauveront de leurs ennemis, bêtes ou tribus ennemies. Naoh est le héros de cette aventure. Il ne va pas seulement reconquérir le feu, mais il va aussi aller à l'encontre de l'autre, acquérir de nouveaux savoirs, s'allier avec les mammouths. Il ose s'aventurer au-delà de la horde, permettant ainsi à celle-ci de continuer l'aventure, l'aventure de l'humanité. La première étape étant d'apprendre à faire le feu.



On entre aussi dans les pensées de ces hommes de l'aube. Ils ont peur, froid et faim, mais ils ont l'instinct et la curiosité. Ils n'ont pas encore conscience de la mort, ils la craignent mais l'oublient bien vite. Leurs pensées sont courtes.



Ce roman est une version abrégée de la guerre du feu, pour le rendre plus accessible au jeune lecteur. Cependant le ton de l'ouvrage et le style de l'auteur sont intacts.





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La Guerre du feu

En ce moment, je m'intéresse à la Préhistoire. Après avoir lu divers essais sur la question, je me suis demandée ce que ça pouvait donner en roman. Et me voici lancée dans ce classique du genre qu'est La Guerre du feu.



Le gros point fort de ce roman, qui atténue quelque peu ses défauts, est la description de la vie en pleine nature. C'est grandiose, voir même lyrique. L'écriture de Rosny Aîné, qui fait appel à tous nos sens, sublime la faune et la flore. Il n'y a pas à dire, c'est un vrai magicien des mots !



J'ai également beaucoup aimé voir la vie quotidienne des trois combattants que sont Naoh, Nam et Gaw, ayant quitté la horde des Oulhamr pour conquérir le Feu sacré, perdu au combat : la recherche de nourriture et d'eau, d'un lieu sûr où passer la nuit, leur manière encore un peu animale de chasser et de se défendre eux-mêmes contre les prédateurs. Que ça peut nous sembler loin !



Un autre point fort de ce roman réside dans la caractérisation de son principal personnage masculin, Naoh. Rosny Aîné semble vouloir amorcer la Révolution Néolithique à venir à travers ce personnage : on le sent plus sensible à ses prochains, plus réfléchi quant à l'organisation de la horde, plus réceptif aux nouvelles techniques (apprendre à faire du feu et plus seulement à maintenir le feu en vie, domestication des animaux...).



Par contre, je déplore profondément l'image de la femme préhistorique que nous donne à voir l'auteur et qui repose, non pas sur des données scientifiques, mais uniquement sur des préjugés du début du XXème siècle : une femme objet de convoitise sexuelle, une femme-trophée remise au vainqueur en la traînant par terre par les cheveux, une femme soumise sur laquelle l'homme a le droit de vie et de mort.

Certes, nous sommes encore au Paléolithique, mais strictement rien ne permet de tirer ce type de conclusion sur la place des femmes dans la société, pas même dans le domaine de l'anthropologie. Fort heureusement, ces considérations ne concernent que les 1er et dernier chapitres.



Je finirais en écrivant quelques mots sur la superbe collection Rouge et Or dans laquelle j'ai lu La Guerre du Feu. Un vieux livre de brocanteur ("ah oui, il sent vraiment le vieux, ton truc" dixit mon mari) avec des illustrations splendides signées Jean Chièze : qu'elles soient en noir et blanc ou en couleur, elles ne manquent pas de dynamisme. De très belles lettrines agrémentent les débuts de chapitres.



Une très bonne lecture donc, mais qui m'a laissé un petit goût amer à cause de son personnage féminin. Je vais continuer sur ma lancée voir si les femmes sont traitées de manière plus réaliste dans d'autres romans !
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La contrée prodigieuse des cavernes

J.-H. Rosny-Aîsné, le mot « cavernes » dans le titre, ni une ni deux je suis persuadé d’avoir affaire à une nouvelle préhistorique. Chouette ! Tout plein de points pour le challenge historique.

Que nenni !

En fait il s’agit bel et bien d’un récit fantastico-sciencefictionnesque de la famille du Monde Perdu de Conan Doyle. Sauf que le pays préhistorique caché est remplacé par… autre chose, un monde souterrain d’une grande beauté et aussi d’un grand danger. Sur l’intrigue, je n’en dirai pas plus.



J’ai rapproché Rosny-Aîsné de Doyle, je les éloigne à présent, car si le second mêle à son récit de puissantes épices d’humour anglais, le premier n’en a pas une once. A la place, il fait chanter la langue dans un registre lyrique puissant. C’est voluptueux, riche et parfois un peu « too much ». Mais ça nourrit bien l’imagination. Les scènes d’action sont parfaitement maîtrisées, que ce soit celle de la jungle avec les jaguars ou celle de la nuit terrible dans les cavernes. Un suspense à me faire ronger les quelques ongles qui résistent.



Cette nouvelle appartient au recueil Les Profondeurs de Kyamo, publié à la fin du 19ème siècle. Comme les explorateurs du récit, j’ai donc découvert tout un nouveau monde. Il ne tient qu’à moi de me lancer dans sa découverte.

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La Guerre du feu

Le grand public l'a oublié mais, en son temps, J.H. Rosny aîné jouait dans la même cours qu'un Jules Vernes ou un Herbert Georges Wells. A l'instar de ses illustres contemporains, il peut être considéré comme un des précurseurs de la SF. Mais, curieusement, sa popularité déclina après la deuxième guerre mondiale, pour ne rester vivace que dans le cœur des initiés, et ce malgré la très bonne adaptation cinématographique de la Guerre du Feu, réalisée par Jean-Jacques Annaud, en 1981.



Écrit au début du XXème siècle, ce roman présente un style épique, voir dantesque par moment. C'est plus le genre humain, en tant qu'espèce(s), que les personnages, qui intéresse l'auteur. L'histoire de ce clan qui doit reconquérir le feu, après l'avoir perdu, n'est qu'un prétexte pour raconter la grande Aventure de l'Humanité.



L'écriture, assez littéraire, entretient un ton volontairement "plus grand que nature". L'univers de ses premiers hominidés (nous sommes ici après la domestication du feu, mais toutes les hordes ne savent pas encore le produire à partir de silex) est palpable. Ceux que les descriptions rebutent ni trouveront pas leur compte. L'auteur est capable de citer 12 espèces de plantes et 10 d'animaux en trois phrases (des phrases plutôt longues, par ailleurs). C'est donc un formidable bestiaire qui se déploie sous nos yeux, et qui englobe Naoh (le héros) et ses compagnons.



Bien qu'à la merci de l'Ours des Caverne, du Lion Géant, du Tigre ou du Mammouth, roi de ces terres, l'homme, alors à un moment charnière de son évolution, commence à se démarquer du monde sauvage qui l'a engendré. C'est, bien sûr, une préhistoire fantasmée que nous donne à voir J.H. Rosny, mais on sent cette histoire imprégnée des connaissances de son époque en la matière.



Les préhistoriens, qu'ils soient en herbe ou vieux chênes, ne pourront manquer de se délecter de ce roman. Si l'Aventure et l'Action domine le propos, l'émotion, ainsi qu'une certaine conception de l'Humanité transpire par moment (voir la scène de l'alliance avec les Mammouths).

C'est donc avec plaisir que je referme ce livre, qui constitue, sans conteste, un classique, dans l'oeuvre de J.H. Rosny aîné.



PS : pour les curieux ; l'adjectif "aîné" est ajouter pour distinguer l'auteur de son frère cadet, dit "jeune"
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Les Xipéhuz

Le thème ‘’extraterrestres versus hommes préhistoriques’’ n’est, pour des raisons évidentes, pas des plus courant. Difficile d’imaginer comment des êtres capables de voyager entre les planètes auraient pu être vaincus grâce aux subtilités du silex taillé.



Ce curieux texte, presque centenaire, raconte la lutte entre des hommes d’il y a huit mille ans et des créatures ne provenant, visiblement, pas de la terre. Comment y sont-ils arrivés ? Il reste obscur sur ce point. En tout cas, la nature des Xipéhuz est originale. Proche de l’animalité par leur apparence, sans capacité préhensile, ils n’en sont pas moins dotés d’intelligence, et compensent leur absence de toute technologie par leurs dons naturels. Doté d’un bon sens tactique, capables de s’adapter au fil du combat, ils sont en revanche dénués de sens stratégique, et se contentent de s’assurer un espace vital suffisant.



A l’inverse, l’homme comprend l’ampleur de la menace, et met en place une stratégie de long terme en décidant l’extermination des Xipéhuz, et en consentant pour cela à de lourds sacrifices immédiats. Il parvient à ses fins grâce à une union politique, et en se dotant d’un commandement unique. Certains aspects rappellent même la conquête du Mexique : à l’instar des Aztèques qui avaient calculé qu’ils pouvaient se permettre de perdre 25 000 hommes pour un Espagnol tué, nos ancêtres établissent un ratio de perte acceptable par Xipéhuz tué.



Le thème ‘’extraterrestres aux dons naturels vs technologie humaines’’ est devenu depuis un classique de la science-fiction, pour ne pas dire un lieu commun. Mais le placer à l’époque préhistorique reste fort original.

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La Guerre du feu

La guerre du feu est un roman un peu déroutant. Dans l'ensemble, j'ai trouvé cette lecture un peu ennuyeuse. le sujet n'est pourtant pas dénué d'intérêt.



A la Préhistoire (qui s'étend entre 3 millions d'années et 3500 avant J.-C., mais la domestication du feu a 1 million d'années) la tribu des Oulhamrs perd le feu au cours d'une attaque par une tribu ennemie. Ils sont capables d'entretenir le feu mais pas de le créer. le chef des Oulhamrs, Faouhm, promet à qui ramènera le feu sa nièce Gammla ainsi que le commandement de la tribu.



Naoh, fils du Léopard, se porte volontaire et propose d'emmener avec lui les guerriers Gaw et Nam. Un autre trio concurrent se forme avec Aghoo-le-velu (fils de l'Auroch) et ses deux frères mais l'histoire se concentre sur Naoh et ses acolytes.



Vivre à l'époque de la Préhistoire est loin d'être une sinécure, c'est une lutte incessante pour la survie dans une nature brute (faune et flore).



J'ai un peu eu du mal à imaginer les différentes tribus rencontrées comme les Kzamms ou les Nains Rouges.



Quoi qu'il en soit, j'ai quand même bien apprécié l'écriture qui n'était pas exempte de poésie. Cela ne m'a pas donné envie de voir le film mais j'ai vu qu'il y avait une adaptation en bande dessinée en 3 tomes par Emmanuel Roudier (2012-2014).











Challenge SFFF 2021

Challenge livre historique 2021
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La Guerre du feu

Voici un roman qui m’aura été un peu pénible à lire mais qui m’a passionné.



J.-H. Rosny aîné transmet subtilement la fusion totale de nos ancêtres avec leur environnement, ce qui fait de ce « roman des âges farouches », de 1951, un texte plutôt moderne.



Il maîtrise l'art de suggérer la pensée fruste des "hommes des cavernes" et des animaux, leurs sens éveillés les guidant sûrement ; Cette façon de comprendre sans analyser.

L'instinct animal, l'instinct humain, aujourd'hui étouffés chez l’Homme.

Il nous fait comprendre le peu de différence existant entre pensée animale et pensée humaine et même cette inadaptation de l’Homme, être fragile, à certains environnements que seule sa capacité d’analyse et son adaptabilité « sauveront ».

Il a également ce talent de faire comprendre la peur de la proie face à son prédateur, sa résignation lorsqu'aucune fuite n'est plus possible. La peur de l'homme aussi en tant que proie.



J'étais à deux doigts de trembler en m'imaginant à leur place.



Et de réaliser cette immense chance que nous avons de vivre sereinement sans peur d'être tué et dévoré, sans devoir dissimuler nos traces ou notre odeur et sans les tortures de la faim nous poussant à traquer ou à rivaliser avec nos concurrents.

Et surtout sans ce feu allié, difficile à domestiquer, que l’on oublie.



Mais je disais que cette lecture m’avait été pénible car, là où on pourrait s'attendre à lire une langue au moins simple, essayant d'évoquer la pensée ou les échanges entre ces hommes primitifs, étonnamment, c'est une écriture trop sophistiquée, utilisant des tournures et des sens marginaux des mots qui, elle, m'a frustré.

De plus, le roman est riche en belles descriptions presque contemplatives, en tous cas poétiques des paysages parcourus, de la faune et de la flore les peuplant.

Mais ces descriptions deviennent rapidement un tantinet trop longues migrant vers le confus, avec un vocabulaire et une syntaxe étrange prolongeant la migration jusqu'à l'abscons.

C'est dommage car ce roman est vraiment original et finalement passionnant.





L’édition rouge et or de 1959 que je possède est riche de belles illustrations fortes et typées de Jean Chièze



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La Guerre du feu

La tribu des Oulhmours a été attaquée. Les combattants ont perdu la bataille, mais surtout leur feu, celui qui permet de se protéger, de cuire, de se réchauffer... Dans l'incapacité d'en produire un par leurs propres moyens, le chef des Oulhmours fait un appel à candidature pour trouver des héros, ceux qui, par la ruse ou par la force, ramèneront le feu, et un espoir de survie de la tribu. Celui qui ramènera la flamme si convoitée aura la gloire, épousera la fille du chef, et sera chef à son tour quand le temps sera venu.

Naoh est le chef de l'une de ses expéditions. Avec des acolytes, choisis pour leur rapidité, leur endurance, ou leur adresse, il nous emmène à la découverte de la faune et la flore préhistoriques. Mais un autre groupe, composé de frères brutaux et musculeux, et bien décidé à ramener le feu (et à épouser la belle) avant Naoh et les siens !



J'aurais dû lire La guerre du feu en sixième, et en faire une fiche de lecture. J'ai dû abandonner au bout du 3ème ou 4ème chapitre... Si j'en suis venue à bout aujourd'hui, j'ai retrouvé dans ce livre les mêmes écueils que ceux qui m'avaient poussé à en arrêter la lecture.

D'abord, c'est un livre qui parle très peu des hommes de ce temps-là, de leurs qualités ou de leurs manques, de leur organisation, etc... En revanche, le descriptif de la faune et de la flore est extrêmement détaillé, un peu trop peut-être, au détriment donc de la description du mode de vie de ces Cro-Magnons et de l'action et des aventures auxquelles on aurait pu s'attendre au vu du synopsis. D'autre part, je n'adhère pas, mais alors absolument pas, au postulat de JH Rosny Ainé sur les relations humaines de ce temps-là : les hommes ne pensent qu'à se voler et à se tuer. Personnellement, j'aurais tendance à penser que des "proies" auraient tendance à se regrouper et à s'entraider a priori, et que la curiosité, un défaut typiquement humain, aurait eu plus d'incidence sur le cours des voyageurs isolés rencontrant des groupes humains (plutôt que de se cacher d'eux en ne pensant qu’à les déposséder !). Enfin, le ton nostalgique et magnifiant pour ces temps du monde, qui transparait dans chaque phrase de l'ouvrage, pour glorifier la nouveauté du monde, la force et l'astuce des humains et des animaux d'alors comparativement à ceux d’aujourd’hui, m'a franchement lassé.

Bref, aujourd'hui comme hier, ne comptez pas sur moi pour cette guerre-là !
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La Guerre du feu

Il y a peu de livre, dans ma Babeliothèque, qui date de mon enfance... La guerre du feu en fait partie.

Et bien des années plus tard, je garde un bon souvenir de cette lecture.

Je suis en admiration devant la mémoire de l'auteur qui à vécu cette période de la préhistoire,sinon comment pourrait-il nous la relater avec tant de précision et

de détails...Avant l'histoire était, la préhistoire, et il faut lire la guerre du feu pour avoir une idée d'ou l'on vient...
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La Guerre du feu

Je reconnais que la préhistoire n’est pas vraiment ma période historique préférée.

Je ne pense pas avoir lu plus de 5 ou 6 livres sur ce thème (les livres de Jean M. Auel pour ne pas la citer ).

Cependant, je me rappelle avoir vu dans ma jeunesse le film de Jean-Jacques Annaud « La guerre du feu » et il me reste assez de souvenirs de ce film pour dire que je l’avais vraiment apprécié.

C’est au gré de mes flâneries sur Babelio que j’ai découvert que « La guerre du feu » a d’abord été un livre d’un auteur belge dont je n’avais absolument jamais entendu parler : J.H Rosny ainé.

Cela faisait un moment que la curiosité me chatouillait au sujet de ce livre. J’avais envie de retrouver l’ambiance crée par Annaud.

Il faut dire que dès le début j’ai réalisé que le livre et le film sont relativement différents même si les thèmes principaux subsistent. Passé ce petit moment de presque déception (j’aimais bien le personnage féminin incarné par Rae Down Chong et celui-ci n’existe pas dans le livre) j’ai apprécié cette lecture. Le style de Rosny m’a vraiment emballée, car c’est véritablement un poète quand il décrit l’ambiance de l’époque et surtout la faune et la flore de l’époque.

L’histoire en elle-même n’a rien d’extraordinaire puisqu’un trio de jeunes hommes part à la recherche du feu qui est l’élément précieux et indispensable pour la survie des hommes de son clan. On suit leur quête avec des confrontations avec d’autres races, des animaux, enfin je devrais plutôt dire des fauves au vu de l’époque.

Une lecture sympathique, mais qui me conforte cependant dans le fait que cette période ne sera jamais ma préférée en ce qui concerne mes lectures.



Challenge A travers l’histoire

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La Guerre du feu

A première vue, j'ai longtemps hésité pour entamer cette lecture, croyant y trouver que du cannibalisme, de la barbarie au stade primaire, peut-être bien les premiers raisonnements de l'homme, véritable attente de l'ennui. Mais grande a été ma surprise,une fois entamé, je n'ai pas pu poser le livre un seul instant, tant je me suis laissée emporter par les aventures dangereuses de Naoh, un personnage que l'auteur à su bien façonner par rapport à son époque. Vraiment fabuleux! Et l'écriture, et les aventures et les personnages m'ont fait oublié qu'il s'agissait d'une histoire se déroulant en période préhistorique où le feu était une richesse pour laquelle l'on était prêt à défendre ou à tuer comme l'or noir aujourd'hui. Pour une expédition qui va conduire Naoh et ses deux frères dans des contrées lointaines,à la recherche du feu qu'ils doivent ramener dans leur clan qui vient de le perdre après une bataille, c'est tout le monde sauvage de cette époque que Rosny s'attele à nous décrire avec brio et aisance. L'hostilité de la nature, aussi bien de la flore que la faune, la férocité qui existe dans les relations entre les différentes sortes d'humains, le langage ne leur étant pas commun, la difficulté de communiquer fait qu'ils se pourchassent parfois sans raison...
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Oeuvres - Bouquins

J’attire ici l’attention sur ce recueil qui contient la plupart des fictions préhistoriques des deux frères Aisné , principalement celles de JRA . .



D’une façon générale ( mais au cas par cas ) , j’apprécie énormément le style de Jean Rosny Aisné , il y a une sorte de grandiloquence épique au ton très juste qui est assez fascinante et rythmé , scandée en fait , qui est assez envoutante .



Les nuits deviennent plus que les nuits avec l’auteur , le ciel lui est immense et inaccessible , à part pour les oiseaux et les lances , la musique c’est les bruit des forets , de la pluie , du bois mort qui craque .



Il y a des êtres vivants , des animaux et des hommes qui sont à la lisière du merveilleux malgré l’élan rationnel et scientifique qui a présidé à leur élaboration .



C‘est bien de merveilleux dont ’il s’agit, mais c’est un exquis merveilleux scientifique , délicieusement suranné en plus .

En effet Jean Rosny Aisné est l’auteur de langue française qui fusionnera véritablement la science et la littérature dans une dynamique prospectiviste ou encore , plus « simplement « dans une dynamique élucidatoire .



Mais il ne faut pas s’y tromper, c’est un genre littéraire qui est fondé ici par la mise en fiction du discours et des données scientifiques .

Avec cet auteur beaucoup , beaucoup , trop méconnu , la science-fiction de langue française est posée dans les clous , et du point de vue de la structure , il sera remarquablement intéressant de noter que les formes de ce genre n’ont finalement pas beaucoup bougées depuis .



Jean Rosny Aisné est parfaitement lisible aujourd’hui , mentionnons accessoirement que ce n’est pas totalement le cas de Jules Vernes .

En effet une intégrale de jules Vernes vous surprendra sans l’ombre d’un doute par La suffisance et l’intensité véhémentement raciste de pas mal de ces textes .



Je repasse à Jean Rosny Aisné pour dire qu’il est lui le chantre de l’altérité et que ses textes ne sont pas susceptibles , dans leur exhaustivité , de faire honte à un comité d’éthique improvisé ou non.



En animant le discours scientifique , l’auteur a créé deux genres . En effet , en plus de la SF , c’est le genre des fictions ( romans ) préhistoriques qui est moins florissant et qui est moins diversifié que la SF . Mais qui existe , et qui mérite véritablement d’être exploré . Il possède lui aussi une riche et dense histoire en fait .



En fait les fictions de l’auteur peuvent être l’objet d’un commentaire scientifique qui mobilise l’histoire des sciences qui est assez facile à faire dans les grandes lignes , mais qui est incroyablement fastidieux dans les détails . Pour chaque roman , telle ou telle donnée préhistorique est plus ou moins référencée et documentée par l’auteur , qui a exploré sérieusement la préhistoire jusque l’aube du néolithique , curieusement donc , pas plus loin que les prémices des civilisations ....



Je vais au fil de l’eau probablement commenter beaucoup d’œuvres de JR ( sourires ) , à des références variées , ici je commente, le plus connu des textes de l’auteur : La guerre du feu .

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L’idée de la guerre du feu , c’est que l’homme a apprivoisé le feu . Il ne sait produire lui-même la flamme salvatrice , mais il sait la conserver et la transporter sur de longues distances et pour de longues durées . Il y a déjà dans la simple conservation du feu beaucoup de technologie , comme de savoir théorique . L’auteur postule ici que les hommes se sont battus pour posséder cette source de vie .



Dans le roman et au cour de cette courte guerre , une tribu perd le feu et de ce fait , c’est une fracture psychologique violente pour cette population qui découle de cette perte . Le peuple qui est aussi petit que déjà très structurée en fonctions sociales , perdra avec le feu , la sécurité et avec elle , toutes formes de puissance et de statut , face aux dangers de la nature .



Un guerrier partira à la recherche du feu . Il le trouvera et il découvrira aussi une façon de le faire ( de le fabriquer ) . Il fera cette découverte en même temps que le sentiment amoureux envers une personne qui appartient à un groupe humain physiquement très diffèrent de lui . L’auteur lui , parlera de race . Un concept ( dépassé ) qui introduit des différences radicales entre les êtres , mais qui sera comme souvent , transcendé par les personnages créeS par l’auteur .



JRA pose aussi le socle d’une pensée totémique . Une pensée qui selon lui émerge principalement apparemment , d’une véritable parenté intensément ressentie par l’homme de ces époques reculées , avec les règnes animal et végétal . Pensez par exemple , au retentissement affectif de l’alliance fortuite et merveilleuse avec les mammouths dans ce roman .



L’auteur ne fait pas non plus le postulat du cannibalisme systématique . il le pose comme alimentaire ( ce qui est une erreur partielle ) , mais la progression vers le statut d’homme exclue toujours chez lui le cannibalisme , ce qui est une autre erreur . Cependant saluons ici le refus de l’auteur de souscrire aux thèses qui cautionnaient de son temps , désagréablement , l’équation : Sauvages et primitifs = Premiers et Cannibales .



Un préhistorien contemporain viendrai à ce propos certainement vous décevoir car au contraire , le cannibalisme est bien entre autre un trait de civilisation établis . Il fut quant-il fut , très encadré rituellement et vraisemblablement , il fut aussi un trait de civilisation très structurant et très complexe mais soulignons qu’il ne fut pas systématiquement une réalité , et loin de là .



Je conclue ce texte déjà trop long en insistant sur le caractère épique très réussi de ce roman ( éponyme d’un film ) et en disant que ces fictions préhistoriques sont souvent de beaux textes imagés rédigés dans une langue et un style très dix-neuvième siècle , donc assez littérature classique finalement .



Le génie de l’auteur fut aussi de mettre de la complexité culturelle et psychologique dans de tous petits groupes humains , car songez que l’espèce humaine à passée l’écrasante majorité de son temps dans des groupes presques familiaux à toute petite échelle ( la trentaine de personnes au maximum ) .



C’est aussi un fait et un facteur à prendre en compte pour s’approprier et pour ressentir cette longue et interminable période préhistorique . Ce roman pourrait bien vous y aider en plus de vous distraire ...

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Vamireh

Ce recueil contient le Roman préhistorique Vamireh qui est un des meilleurs , et le court roman les Xipehuz .

Je commente ici ce court texte que vous pouvez lire

gratuitement en ligne .



Quand je l'ai lu pour la première fois , j'étais époustouflé , car je l'ai placé dans son contexte et il m'a semblé jaillir du néant .

Un ovni en somme .

Publié en 1887, il a incontestablement quelque chose d'époustouflant .



Dans un lointain passé en Médie vraisemblablement , avant la naissance des grandes civilisations l'homme devra triompher d'une forme de vie à base de cristaux pour survivre .

Le récit rappelle le style antique et fait par exemple penser à des textes comme l'Anabase ...

Le ton est épique et phrases sont séduisantes .

Il y a comme une grandiose retenue dans ces pages .

Le récit est très factuel , qui sont les Xipeuz ? Que sont-ils ? Comment les vaincre ?

C'est à mon humble avis le premier récit de science-fiction francophone .

Il fait honneur au genre car il est tragiquement réussi et sa conclusion est éthique autant que dramatique .

Si vous avez un quart de millième d'intérêt pour la science-fiction , lisez ce texte en ligne !



C'est le grand ancêtre très honorable du genre , versant francophone .

Il ferait un film fabuleux .
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Les rafales

Les jours brillants de leur jeunesse passés, Adrienne et Antoine Lérande sont en passe de tout perdre.

Les dettes sont venues. La pauvreté s'est installée.

Les mauvaises affaires d'Antoine ont tout dévoré.

Seule une liquidation honorable peut maintenant éviter une infamante faillite ...

"Les rafales" est un drame bourgeois.

C'est un roman en trois parties, plus inégales dans l'intérêt qu'elles peuvent susciter que dans leurs longueurs.

La première est passionnante.

La seconde n'en est que plus décevante.

Et la troisième, pourtant tragique et captivante, peine, peut-être parce que trop courte, à réinstaller le lecteur dans le coeur du récit.

J.-H Rosny aîné veut ici être un écrivain de sang-froid.

De son regard pénétrant et psychologue, il envisage ses personnages, comme un entomologiste pourrait le faire avec quelque insecte déconcertant.

Mais le style, très riche, très érudit et désuet, empêche parfois l'émotion.

La vitalité du récit ne perce pas à tout coup l'armure des mots.

N'est pas Zola qui veut !

Pourtant la première partie, isolée du reste de l'ouvrage, aurait pu être une brillante nouvelle.

Il s'en dégage avec bonheur le portrait d'une femme qui, inconsistante jusqu'à la ruine de son mari, est devenue, après celle-ci, le phare d'une famille désemparée.

Seule la seconde partie a un titre : "l'Oasis".

Poissée de fines taches rococos, elle est une sorte d'apologie, un peu ridicule, de la vie simple à la campagne.

J.-H Rosny aîné y associe maladroitement pauvreté et retour à la terre.

Et son ouvrage n'en sort pas indemne.

Mais le legs de la tante Florence, composé de valeurs solides, vient, dans la troisième partie, relancer tout l'intérêt du récit.

Il ne parviendra pourtant pas à lui éviter de basculer dans la tragédie ...



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La mort de la terre

"La Mort de la Terre" est Thanatos, quand "la Guerre du Feu" est Eros... 100 000 mille ans dans le futur, J.-H. Rosny aîné nous conte la fin de l'humanité.



Comme dans son célèbre roman préhistorique, l'auteur adopte un style lyrique et poétique, mais ici c'est une mélancolie insondable, teintée d'une résignation définitive, qui domine.



L'humanité, après avoir largement dominée le monde, grâce à sa technologie qu'elle croyait sans limites et propre à l'élever au-delà de la nature, survit désormais dans de petites oasis éparses, au milieu de gigantesques déserts, alors que l'eau disparait peu à peu, sous l'effet de tremblements de terre récurrents.



L'auteur nous narre, à travers le personnage de Targ, les derniers instants de la vie humaine sur terre, alors que le Règne des ferromagnétiques (des créatures minérales, qui ne sont pas sans rappeler celles du roman les Xipéhuz) est amené à lui succéder.



"la Fin de la Terre" et la "Guerre du Feu" sont les deux faces d'une même médaille, qui ausculte, non pas des personnages, mais l'espèce tout entière. Une œuvre en forme de conte et dont on pourra aisément reprocher l'absence d'approche romanesque, voire la langue surannée. Cette langue ne fait pas mouche à tout les coups ("les Navigateurs de l'Infini", par exemple), mais elle n'est jamais aussi efficace que lorsque l'auteur prend cette hauteur de vue, teintée d'humanisme, qui lui fait embrasser tous ses semblables.



C'est beau comme ça...Ca aurait été très bien aussi en forme de "planet opéra" au monde fouillé. Mais gardons à l'esprit que, sans J.-H. Rosny aîné, et quelques autres, il n'y aurait point de "planet opéra" aujourd'hui.
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La Guerre du feu

Il y a des films qui vous marquent et qui restent gravés. La guerre du feu de Jean-Jacques Annaud fait partie de ceux-là, les images de ces premiers temps de l'humanité, de la bestialité, de la violence, de la communication frustre. J'avais deux ans à sa sortie au cinéma mais je l'ai forcément vu ensuite à la télévision, mais vu le souvenir très diffus que j'en garde, je devais tout de même être bien jeune. Le lien avec un roman éventuel ne m'avait pas effleuré à l'époque et l'histoire passait tellement par l'image que j'ai longtemps ignoré que le film était tiré d'un livre.



Je me souviens en particulier de l'adaptation faite pour les dialogues, avec des grognements plus que des mots, pour éviter le "ridicule" qu'aurait constitué des hommes préhistoriques parlant notre langue française. Le défi est bien évidemment plus complexe à l'écrit pour l'auteur original Rosny ainé, puisque remplir un livre de grognements aurait évidemment été illisible. Les discussions sont présentes mais très réduites ici, surtout pour poser le challenge de départ de la redécouverte du feu.



Cette contrainte de la quasi absence du langage pousse l'auteur à se plonger dans deux phases qui se succèderont tout au long du roman: l'évocation plus ou moins poétique mais souvent descriptive de la faune et de la flore (avec des énumérations parfois assez lourdes) et des scènes de combats, d'abord entre animaux, puis entre hommes et animaux... et enfin entre les différentes tribus d'hominidés. Ces scènes d'action sont admirablement bien rendues, avec un réalisme assez bluffant... mais le schéma reste bien répétitif. J'avais parfois l'impression d'un Monsieur Loyal m'annonçant à l'avance: vous voulez voir le combat du lion et du tigre préhistorique ? Le voici... Et l'ours gris contre l'homme des cavernes, cela vous tente-t-il ? Il suffisait de demander... Et attendez de voir la course poursuite de nos héros face à la tribu des nains rouges...



Le parti pris d'essayer de rendre une réalité quotidienne au plus véridique rend quasi impossible toute réflexion philosophique sur ces premiers âges où la survie contre les attaques de la vie sauvage, la recherche de nourriture et la confrontation avec ses semblables sont les seules péripéties possibles. La seule histoire d'amour est forcément réduite à l'importance du renouvellement de l'espèce et à des élans que les personnages ne semblent pas comprendre eux-mêmes.



Ce genre de roman était une grande innovation au début du XXème siècle et il fallait sans doute que ce premier roman préhistorique ait cette forme. Le plaisir de la lecture reste réduit pour moi, même si je ne peux que reconnaitre le talent de l'auteur pour nous plonger dans ce qu'on peut s'imaginer être une vie humaine à l'état sauvage et primaire. La réalité historique a semble-t-il permis de démontrer que cela restait vraiment de l'imagination... mais cette imagination reste pour beaucoup, par le biais de ce livre comme du film, ce que nous imaginons tous de la vie des hommes à la Préhistoire.



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La femme disparue

Une prose imagée, un style académique et des personnages plutôt lisses, voici les éléments déployés par J.-H. Rosny aîné dans "La femme disparue", roman pour le moins oublié de nos jours sans qu'on puisse vraiment en vouloir aux lecteurs. En effet, on ne retrouvera pas dans ce roman policier "gentillet" - qui semble vouloir imiter Emmanuel Bove ou encore Maurice Leblanc -, le style fulgurant de "La guerre du feu" ou la fatalité émouvante de "La mort de la terre", les deux romans les plus réputés de l'auteur.



Une femme fortunée, Francisca, est enlevée alors qu'elle est conduite par son chauffeur à travers une forêt proche de sa demeure. Très vite, elle comprend que ses agresseurs en veulent moins à ses bijoux qu'à sa vie. Elle fuit alors à travers les fourrés et disparaît mystérieusement. Pour ses proches, c'est la peur et l'inquiétude. Les compétences d'un juge, d'un inspecteur et d'un détective sont mobilisées pour faire la lumière sur ce drame.



Avec "La femme disparue", on est hélas bien loin d'un suspense à la Sherlock Holmes et c'est plutôt l'ennui qui domine la lecture. Toutefois, et sans vouloir trop en dire, j'ai apprécié le dénouement et le rôle joué par les personnages féminins, mis à l'honneur, ce qui, pour l'époque, n'allait pas de soi.





Challenge MULTI-DÉFIS 2019

Challenge XXème siècle - Edition 2019
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La mort de la terre

Avec cette dystopie parue en 1911, j'ai l'impression que ma série noire des lectures décevantes se prolonge. Je suppose que cela arrive périodiquement à tous les lecteurs : enchaîner les mauvais choix ou plus exactement être dans un état d'esprit passager qui empêche de s'imprégner totalement de ses lectures, donnant la désagréable impression de "passer à côté".



Autant je me suis régalée avec "La guerre du feu", autant j'ai peiné à la lecture de ce récit désertique où les hommes touchent à la fin de l'humanité. Environnement aride et hostile, lutte pour la survie... autant d'éléments qui constituent un bon schéma de départ mais auquel malheureusement je n'ai pas adhéré. C'est ce qui s'appelle un rendez-vous manqué.





Challenge MULTI-DÉFIS 2019

Challenge XIXème siècle 2019
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La Guerre du feu

Compte tenu du succès modeste de ses premières tentatives dans les récits préhistoriques, J.-H. Rosny aîné avait laissé de côté le genre à la fin du XIXe siècle. Mais il va y revenir avec La guerre du feu : roman des âges farouches, paru d’abord dans la revue Je Sait Tout en 1909, puis en volume en 1911, avec cette fois une large reconnaissance du public, succès qui ne s’est jamais démenti depuis. Il explore dans ce livre une autre époque de la préhistoire que dans les ouvrages précédents, la plus ancienne, nous sommes « aux temps où l’homme ne traçait encore aucune figure sur la pierre ni sur la corne, il y a peut-être cent mille ans ».



Une époque pendant laquelle l’homme était vulnérable, peu outillé ; la possession du feu lui donnait un grand avantage sur les animaux et l’aidait grandement sans sa survie. Mais dans le roman, la tribu auquel appartient le héros principal, Naoh, ne sait pas le faire naître, elle est juste capable de l’entretenir, lorsque d’une façon ou d’une autre, il vient dans ses mains.



Au début du roman, c’est la catastrophe : non seulement la tribu a été décimée par un groupe ennemi, mais ses adversaires ont éteint le feu de la tribu. La façon la plus directe d’obtenir de nouveau le feu, est d’aller le voler à un autre groupe. Le chef, Faouhm, promet à celui qui réaliserait l’exploit, sa fille et la fonction de chef après lui. Deux prétendants se font face : Noah et Aghoo, une brute épaisse. Noah, très attiré par la fille de Faouhm, est décidé à remporter la bataille ; il choisit deux jeunes gens pour l’accompagner, Nam et Gaw. Ils vont faire un long voyage, connaître des aventures sans nombre, affronter des animaux, et encore plus dangereux, des hommes, dont les redoutables Mangeurs d’hommes et Nains rouges, rencontrer aussi une population moins belliqueuse, les Wah,chez qui il apprendra entre autres, l’art de faire jaillir le feu des pierres. Noah aura le temps de découvrir, de se découvrir aussi lui-même. Il reviendra ensuite vers sa tribu, et après un dernier affrontement avec le féroce Aghoo et ses frères, il sera prêt à remplir ses fonctions de chef.



Le livre a presque d’emblée eu un statut de classique de la littérature d’imagination, a connu des adaptations, dont la plus célèbre est le film de Jean-Jacques Annaud. Il a déjà été vendu à près de 2 millions d’exemplaires, rien qu’en français ; malgré les années, et le fait que les connaissances sur la Préhistoire ont progressé, et rendu caduc certains aspects du livre, il continue à attirer le public.



Il faut reconnaître que Rosny l’aîné est un maître de l’intrigue, de l’enchaînement des péripéties, du suspens. Il ne laisse aucun moment de répit à ses personnages ni au lecteur. Les aventures se suivent à un rythme endiablé. En même temps, nous vivons un beau voyage, dans les paysages, dans la faune et flore préhistorique. Les personnages, même s’ils sont probablement très différents des véritables hommes de la préhistoire, sont très attachants, au-delà de l’aventure ; Noah se pose des question de sens, de la violence, du rapport à la nature et à l’animal.



Par rapport à ses récits préhistoriques précédents, l’auteur est arrivé à créer une intrigue plus complexe, moins disparate, avec au centre la quête de ce Graal qu’est le feu pour ses personnages, avec toute la symbolique qu’on peut lui prêter. Les voyages de Naoh, les aventures et rencontres, prennent tout leur sens dans le cours de cette quête. Cela donne une grande cohérence à la construction du roman, les différents épisodes secondaires s’inscrivent harmonieusement dans l’ensemble.



C’est vraiment une grande réussite dans son genre, et il n’y a aucune raison que ce livre ne continue pas à être lu par de nouvelles générations de lecteurs.
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La Guerre du feu

L’homme a besoin du feu, mais il ne l’a pas dompté pour autant. Né de la foudre, celui-ci ne peut être conservé qu’au prix des plus grandes difficultés. Il doit être transporté dans des cages de bois, alimenté continuellement, protégé de la pluie, du vent et surtout de la cupidité des autres tribus. Malheur à la tribu qui s’en voit privée, car elle ne tardera pas à dépérir ! C’est le drame qui s’est abattu sur les Oulhamrs. Chassés de leur territoire par la férocité de leurs ennemis, ils ont dû leur abandonner la précieuse flamme dans leur déroute. Au désespoir, leur chef Faouhm promet sa nièce au jeune guerrier qui sauvera la tribu du désastre en lui rapportant le feu. Deux hommes partent en quête, Naoh le fils du Léopard, aussi brave que rusé, et Aghoo fils de l’Auroch, redouté de tous pour sa brutalité et sa sauvagerie. Un seul d’entre eux reviendra auprès des Oulhamrs, mais ce ne sera qu’après avoir affronté maint périls : les griffes des fauves géants, la furie des aurochs et des mammouths, l’hostilité des éléments, mais surtout celle des autres tribus, parmi lesquelles les Dévoreurs d’Hommes, bien connus pour se repaître goulûment des cadavres de leurs congénères.



J’ai parfois l’impression d’être une des rares lectrices de ma génération à ne pas avoir lu « La Guerre du Feu » étant gamine, ni même vu le film d’ailleurs. Avec une bonne quinzaine d’années de retard, j’ai enfin réparé cet oubli et je regrette un peu d’avoir tant tardé, car le caractère épique et un poil grandiloquent du roman m’aurait probablement beaucoup plus touchée à cette époque qu’aujourd’hui. De même, certains aspects du récit m’ont paru naïfs, comme l’improbable scène d’apprivoisement de mammouths (Dieu merci, ils ne vont pas jusqu’à leur faire « à dada » sur le dos…), détails qui ne m’auraient pas dérangée outre-mesure à treize ans. L’intrigue elle-même a un côté assez répétitif, les épreuves affrontées par les Oulhamrs s’enchaînant les unes après les autres de façon un peu mécanique. Le roman n’est pas déplaisant à lire, ceci dit, principalement grâce au très beau style de l’auteur, rythmé et lyrique comme celui d’une ballade, et à ses nombreuses descriptions immersives et évocatrices – quoique plutôt fantaisistes, d’après ce que j’ai cru comprendre en lisant d’autres critiques, mais mes connaissances sur la Préhistoire sont beaucoup trop clairsemées pour que je me hasarde à prononcer un jugement à ce sujet. Bon roman d’ambiance, mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.

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