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Critiques de J.-H. Rosny aîné (227)
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Les Xipéhuz

Nous sortons quelque peu de la préhistoire dans ce texte, qui relève de la science-fiction, même si le nom n'existait pas au moment où il a été écrit (1887). Mais comme l'époque pendant laquelle est censé se dérouler le récit se situe à un moment indéterminé, « mille ans avant le massement civilisateur d'où surgirent plus tard Ninive, Babylone, Ecbatane », donc dans le Moyen-Orient d'avant la fondation des villes-états, à l'extrême limite de la préhistoire et l'histoire, la nouvelle a été incluse dans le volume rassemblant des textes préhistoriques de Rosny aîné. Il faut se rappeler que les récits d'anticipation sont un grand pan de la production de l'auteur, scientifique de formation.



Des mystérieuses formes lumineuses envahissent la clairière d'un bois. Une tribu nomade qui les approche se voit décimée par ces étranges cônes. Ils semblent invincibles, mais leurs déplacements ont une limite qu'ils ne paraissent pas pouvoir franchir. Les survivants fuient. Une tentative de se concilier les puissances étrangères est tentée par des prêtres, mais malgré les sacrifices, elles sont toujours aussi meurtrières à tous ceux qui les approchent. Et la zone qu'ils maîtrisent s'élargit progressivement au fur et à mesure qu'ils absorbent les créatures vivantes et qu'ils se multiplient. Une tribu se tourne alors vers un homme qui semble avoir accumulé plus de savoir et sagesse que ses congénères, pour qu'il trouve une solution au problème qui devient de plus en plus inquiétant. Bakhoûn va observer les créatures étrangères, essayer de les comprendre, et trouver une façon de les combattre, pour éviter l'anéantissement des hommes. Il regrettera qu'une communication n'ait pas pu s'établir et qu'une cohabitation n'ait pas été possible, mais sa stratégie permettra aux hommes d'éradiquer la menace venue d'ailleurs.



Un texte très bien construit, rédigé dans une langue soignée, et qui pose la problématique de la communication et du rapport à l'autre, d'une façon qui n'a rien de manichéen. Cela donne envie d'aller voir de plus près les écrits de Rosny aîné relevant de la science-fiction.
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Nomaï : amours lacustres

Un des premiers textes préhistoriques de J.-H. Rosny aîné, publié en 1897. Il s’agit d’une courte nouvelle dont l’action se situe à une date indéterminée « Aux temps où les hommes vivaient sur les lacs, dans les cavernes, et les habitations souterraines. La jeune Egypte ne bégayait pas encore ses hiéroglyphes. ».



Nous sommes dans une tribu dans laquelle les filles ne sont que des possessions des hommes, achetées et vendues. Une de ces filles, Nomaï, se révolte, elle ne veut pas appartenir à l’homme à qui sont père veut la vendre. Elle pousse un jeune homme, Amreh à se débarrasser de la brute épaisse par tous les moyens pour pouvoir former un couple avec lui.



Une histoire d’amour et de meurtre dans la préhistoire, c’est assez inédit, d’autant plus que la jeune fille est l’élément moteur dans l’histoire. C’est sympathique et plaisant, même si la faible longueur de texte ne lui permet pas d’être autre chose qu’une curiosité.
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Helgvor du fleuve bleu

Dernier grand roman du cycle préhistorique de Rosny aîné, Helgvor du Fleuve Bleu, ou Le roman des âges farouches, paraît en 1930, alors que l’auteur a 74 ans. Le moment précis où se déroule le récit n’est pas précisé dans le roman, mais les hommes y utilisent quelques armes en bronze et pratiquent l’agriculture, ce qui le situerait vraiment à fin de la préhistoire. Mais ces éléments ne sont qu’évoqués en arrière fond, et n’influent pas réellement sur le récit.



Ce dernier débute chez les Tzoh, une irruption volcanique s’annonce. Pour la conjurer, le sorcier s’apprête à sacrifier quelques membres du groupe. Glâva pressent que sa sœur Amhao sera une des victimes. Elle s’enfuit donc avec elle et son enfant pendant la nuit dans un canot. Le volcan se déchaîne et décime les femmes et les enfants, les Tzoh partent donc pour capturer les femmes d’une tribu ennemie, les Ougmar, ce qu’ils arrivent à faire profitant de l’absence de la plupart des hommes partis en expédition de chasse. Le chemin de Glâva croise celui de Helgvor, un Ougmar, qui la prend en charge avec sa sœur. Les Ougmar s’apprêtent à suivre des Tzoh pour libérer les captives et se venger. Helgvor va vite s’opposer à une brute féroce qui rêve de prendre la place du chef et s’approprier Glâva, Heïgoun. Le roman va décrire la traque des Ougmar, les batailles contre leurs ennemis et la lutte entre Helgvor et Heïgoun.



Un roman réussi du cycle, pour une fois la place dévolue à une femme est plus importante et moins passive ; Glâva a une personnalité affirmée et se bat pour elle-même et sa sœur. Les enchaînements des scènes d’action sont parfaitement maîtrisés, le suspens sans cesse relancé, le roman entrelace deux parcours, celui de Glâva et celui de Helgvor, qui ne sont pas toujours ensemble, ce qui donne une structure moins linéaire au récit. Même à la fin de sa vie, Rosny aîné était à même de construire un récit efficace et prenant.
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Le félin géant

En 1920, c’est à dire une dizaine d’années après le très grand succès de La guerre du feu, Rosny aîné revient au roman préhistorique avec ce livre. Il s’agit en quelque sorte d’une suite du précédent : le personnage principal est le fils de Naoh, le héros de la conquête du feu. Aoûn n’est pas destiné à prendre la suite de son père comme chef de la tribu, il s’est lié d’amitié avec Zoûhr, le dernier des Hommes-sans-épaules, la peuplade que Naoh avait rencontré dans son voyage et de qui il a appris l’art de faire jaillir le feu des pierres.



Aoûn et Zoûhr se lancent dans un voyage pour explorer des territoires derrière une haute montagne, ils vont connaître des aventures sans nombre, rencontrer d’autres groupes humains, lutter contre des animaux redoutables, se lier avec un grand fauve, et Aoûn rencontrera même l’amour. Ils reviendront à jamais transformé de ce périple.



J’ai moins apprécié ce roman que les précédentes tentatives de Rosny aîné dans les âges de la préhistoire. Il manque une certaine cohérence d’ensemble au livre, le voyage des deux amis semble un peu gratuit au départ, les péripéties s’enchaînent de façon moins évidente et nécessaire, et j’ai eu du mal à croire à l’amitié avec le fameux félin géant. Par ailleurs, l’auteur donne moins de magnifiques descriptions lyriques de la nature, des plantes, paysages et animaux.



Cela reste plaisant à lire, mais il m’a manqué un souffle, une vision d’ensemble dans ce volume.
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La Guerre du feu

A première vue, j'ai longtemps hésité pour entamer cette lecture, croyant y trouver que du cannibalisme, de la barbarie au stade primaire, peut-être bien les premiers raisonnements de l'homme, véritable attente de l'ennui. Mais grande a été ma surprise,une fois entamé, je n'ai pas pu poser le livre un seul instant, tant je me suis laissée emporter par les aventures dangereuses de Naoh, un personnage que l'auteur à su bien façonner par rapport à son époque. Vraiment fabuleux! Et l'écriture, et les aventures et les personnages m'ont fait oublié qu'il s'agissait d'une histoire se déroulant en période préhistorique où le feu était une richesse pour laquelle l'on était prêt à défendre ou à tuer comme l'or noir aujourd'hui. Pour une expédition qui va conduire Naoh et ses deux frères dans des contrées lointaines,à la recherche du feu qu'ils doivent ramener dans leur clan qui vient de le perdre après une bataille, c'est tout le monde sauvage de cette époque que Rosny s'attele à nous décrire avec brio et aisance. L'hostilité de la nature, aussi bien de la flore que la faune, la férocité qui existe dans les relations entre les différentes sortes d'humains, le langage ne leur étant pas commun, la difficulté de communiquer fait qu'ils se pourchassent parfois sans raison...
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La Guerre du feu

Je ne m'attendais pas à des miracles en ouvrant ce livre, lu plus par souci de culture générale que pour le transport littéraire attendu.

La surprise n'en fut que plus agréable, d'abord en raison de l'écriture, riche et impeccable, mais aussi pour la qualité de l'intrigue et la capacité de l'auteur, et c'est une gageure, à susciter l'empathie de son lecteur pour son héros velu et courageux, à le plonger dans l'environnement hostile et grandiose de ce temps ancien où l'homme ne maîtrisait pas le feu, à lui faire aimer les mammouths et les grandes plaines couvertes d'herbes hautes, à évoquer enfin la complexité de l'évolution humaine en faisant coexister dans l'histoire des peuplades génétiquement diverses.

Pas un grand plaisir, mais un enrichissant voyage dans le temps!
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La Guerre du feu

Compte tenu du succès modeste de ses premières tentatives dans les récits préhistoriques, J.-H. Rosny aîné avait laissé de côté le genre à la fin du XIXe siècle. Mais il va y revenir avec La guerre du feu : roman des âges farouches, paru d’abord dans la revue Je Sait Tout en 1909, puis en volume en 1911, avec cette fois une large reconnaissance du public, succès qui ne s’est jamais démenti depuis. Il explore dans ce livre une autre époque de la préhistoire que dans les ouvrages précédents, la plus ancienne, nous sommes « aux temps où l’homme ne traçait encore aucune figure sur la pierre ni sur la corne, il y a peut-être cent mille ans ».



Une époque pendant laquelle l’homme était vulnérable, peu outillé ; la possession du feu lui donnait un grand avantage sur les animaux et l’aidait grandement sans sa survie. Mais dans le roman, la tribu auquel appartient le héros principal, Naoh, ne sait pas le faire naître, elle est juste capable de l’entretenir, lorsque d’une façon ou d’une autre, il vient dans ses mains.



Au début du roman, c’est la catastrophe : non seulement la tribu a été décimée par un groupe ennemi, mais ses adversaires ont éteint le feu de la tribu. La façon la plus directe d’obtenir de nouveau le feu, est d’aller le voler à un autre groupe. Le chef, Faouhm, promet à celui qui réaliserait l’exploit, sa fille et la fonction de chef après lui. Deux prétendants se font face : Noah et Aghoo, une brute épaisse. Noah, très attiré par la fille de Faouhm, est décidé à remporter la bataille ; il choisit deux jeunes gens pour l’accompagner, Nam et Gaw. Ils vont faire un long voyage, connaître des aventures sans nombre, affronter des animaux, et encore plus dangereux, des hommes, dont les redoutables Mangeurs d’hommes et Nains rouges, rencontrer aussi une population moins belliqueuse, les Wah,chez qui il apprendra entre autres, l’art de faire jaillir le feu des pierres. Noah aura le temps de découvrir, de se découvrir aussi lui-même. Il reviendra ensuite vers sa tribu, et après un dernier affrontement avec le féroce Aghoo et ses frères, il sera prêt à remplir ses fonctions de chef.



Le livre a presque d’emblée eu un statut de classique de la littérature d’imagination, a connu des adaptations, dont la plus célèbre est le film de Jean-Jacques Annaud. Il a déjà été vendu à près de 2 millions d’exemplaires, rien qu’en français ; malgré les années, et le fait que les connaissances sur la Préhistoire ont progressé, et rendu caduc certains aspects du livre, il continue à attirer le public.



Il faut reconnaître que Rosny l’aîné est un maître de l’intrigue, de l’enchaînement des péripéties, du suspens. Il ne laisse aucun moment de répit à ses personnages ni au lecteur. Les aventures se suivent à un rythme endiablé. En même temps, nous vivons un beau voyage, dans les paysages, dans la faune et flore préhistorique. Les personnages, même s’ils sont probablement très différents des véritables hommes de la préhistoire, sont très attachants, au-delà de l’aventure ; Noah se pose des question de sens, de la violence, du rapport à la nature et à l’animal.



Par rapport à ses récits préhistoriques précédents, l’auteur est arrivé à créer une intrigue plus complexe, moins disparate, avec au centre la quête de ce Graal qu’est le feu pour ses personnages, avec toute la symbolique qu’on peut lui prêter. Les voyages de Naoh, les aventures et rencontres, prennent tout leur sens dans le cours de cette quête. Cela donne une grande cohérence à la construction du roman, les différents épisodes secondaires s’inscrivent harmonieusement dans l’ensemble.



C’est vraiment une grande réussite dans son genre, et il n’y a aucune raison que ce livre ne continue pas à être lu par de nouvelles générations de lecteurs.
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La Guerre du feu

Rosny Aîné (pseud. de Joseph Henri Boex, 1856-1940) – "La guerre du feu" – De Vecchi, 2017 (ISBN 978-2-7328-9908-4)

– format 21x15cm, 160p. – première publication entre 1909 et 1911 sous forme de feuilleton.



Inutile de commenter un roman qu'il faut avoir lu puisqu'il s'est imposé comme un classique incontournable dans le genre qu'il contribua à fonder, à savoir un mélange de science-fiction et de roman pré-historique des origines. Je me limiterai à deux remarques.



La première est autobiographique : j'ai lu ce roman alors que je devais avoir tout juste une dizaine d'années, dans les années soixante du siècle dernier (eh, oui!). C'était l'époque où tout enfant ayant la chance de grandir dans une famille (très) peu fortunée mais juste "normale" (oh là, là, quel mot ! la police de la bien-pensance va me tomber dessus) fréquentait une école primaire riche d'instituteurs de type "hussard noir de la République" exerçant leur métier comme un sacerdoce, l'époque où ces enfants que nous étions avaient massivement la lecture comme distraction principale.

C'était avant les ravages de la télévision conçue pour abrutir, de la consommation oiseuse, de l'idiotie obligatoire, des écrans délibérément conçus pour crétiniser...

Je suppose que la plupart des galopins de ma génération ont lu ce roman, comme on lisait les Jules Verne, Alexandre Dumas, Davy Crockett (Tom Hill), Maurice Leblanc etc. De temps à autre, j'en relis un, au hasard des rééditions, et je ne suis jamais déçu : ce fut probablement une sorte d'âge d'or de la littérature pour la jeunesse sachant lire.



En second lieu, je remarque – avec plaisir – que ce roman fait donc l'objet de rééditions régulières, de surcroît chez des éditeurs à visée essentiellement commerciale diffusés dans les stations service d'autoroute (là où je l'ai retrouvé !! avec la "magnifique" étiquette du prix collée, et indécollable, en plein sur la couverture pelliculée) ce qui suppose un lectorat stable et rentable.

Sont-ce les grands-parents qui offrent ces romans à leurs petits-enfants ? Sont-ce les enfants qui les trouvent par eux-mêmes ? Est-ce une retombée sporadique générée par le succès du film de JJ Annaud (sorti en 1981) ?



Évidemment, on trouvera toujours des scientifiques pisse-froids pour vous préciser doctement que cette vision de la Préhistoire est totalement fausse (ce qui semble exact), en oubliant l'essentiel : ce roman déclenche, dans son lectorat, un intérêt pour cette période de l'histoire de l'humanité qui incitera les lecteurs à se documenter plus avant lorsqu'ils seront plus âgés, tout simplement parce qu'ils auront trouvé du plaisir à lire et relire ce récit, bien écrit, bien construit, incitant les jeunes esprits à rêver...



Bref, toutes les qualités d'un classique.

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Eyrimah

Il s'agit du deuxième roman consacré à la préhistoire par J.-H. Rosny aîné. Il est publié en 1893 dans la revue Bambou, avec un succès mitigé. le succès pour le genre préhistorique ne viendra qu'en 1909 avec La guerre du feu, mais c'est une autre histoire.



Baptisé par l'auteur « roman lacustre » Eyrimah est censé se passer il y a 6 000 à l'endroit de la Suisse actuelle, c'est à dire entre les montagnes et les lacs. Nous sommes donc à une époque bien plus proche de nous que dans le premier roman préhistorique de Rosny aîné, Vamireh. Les hommes, enfin certains, sont au stade de l'agriculture et de l'élevage, le métal remplace de plus en plus la pierre. Les humains sont bien plus nombreux, ce qui provoque des conflits plus conséquents, qui deviennent des véritables guerres, pour la domination des territoires, la suprématie d'une population sur une autre. Mais l'amour est toujours une thématique très importante dans ces romans préhistoriques. Ici il est double. Eyrimah, une jeune fille devenue esclave d'une tribu rivale, aime un jeune homme de la cité lacustre où elle est vit. le jeune homme, In-Kelg, l'aime aussi. Mais le maître d'Eyrimah ne l'entend pas ainsi, et elle s'enfuit pour éviter sa violence. Elle rejoint le peuple de la montagne dont elle est issue, et qui s'engage dans la guerre contre la tribu d'In-Kelg, que le père de ce dernier mène au combat. Elle assistera à toutes les péripéties de la guerre, rejointe par Eï-Mor, soeur d'In-Kelg, enlevée par les montagnards, et qui finira par conquérir le coeur d'un jeune homme des hauteurs. Après des batailles épiques et l'intervention d'une troisième population, les combattants finiront par trouver un modus vivendi favorable aux échanges et à la prospérité commune.



J.-H. Rosny aîné mène l'action d'une main de maître, ne laissant que peu de répit à ses lecteurs. Le récit alterne les événements avec des descriptions de la nature, des animaux, des montagnes, d'une grande beauté. Même si l'auteur laisse une grande place aux combats et la violence, il exprime un désir de vivre en paix, une tolérance, il prône les mélanges qu'il présente comme une richesse, une ouverture nécessaire.



Encore un très bon roman, destiné à tout public, et qui permet une évasion de qualité.
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Vamireh

Le nom de J.-H. Rosny aîné est resté connu grâce à son roman, La guerre du feu, considéré comme un classique de la littérature jeunesse, et qui a connu de nouveau la célébrité grâce au film de Jean-Jacques Annaud. Mais l’auteur, souvent en association avec son frère, a été un auteur très prolixe, dont la bibliographie est très fournie. Même s’il a fait partie de l’entourage de Zola et qu’il a écrit des romans naturalistes, l’essentiel de sa production concerne le « fantastique », beaucoup de romans qui relèvent de la science fiction (même si le terme est encore à venir lorsqu’il écrit ses premiers textes) et plus original, des romans se situant dans la préhistoire. Les découvertes faites à l’époque permettaient d’en savoir plus sur ces temps reculés, et l’auteur, scientifique de formation, utilise les connaissances à sa disposition pour insérer une trame romanesque dans des descriptions documentées.



Vamireh,écrit en collaboration avec son frère, est le premier roman préhistorique de J.- H. Rosny aîné, il paraît en 1892, sans grand succès. L’action du roman se passe en Europe, au quaternaire l’auteur introduit son roman par « C’était il y a vingt mille ans ». C’est d’ailleurs à remarquer, J.- H. Rosny aîné ne considère pas la préhistoire comme une seule période, mais distingue à l’intérieur des moments différents, qui correspondent à des techniques, des manières de vivre différentes, de même la faune et la flore ne sont pas identiques : ses romans se situent à des âges différents, et à chaque fois, il donne dans ses livres des aperçus de l’évolution de l’homme, et aussi de l’environnement dans lequel il évoluait. Bien sûr, les connaissances ont évoluées depuis son époque, mais il faut saluer son soucis de diffuser des connaissances à travers ses livres, même si la part de l’aventure, du suspens et de l’émotion y est très présente.



La trame principale de Vamireh est assez simple. Le personnage principal du roman qui lui donne son titre, est un jeune homme qui en plus des talents de chasseur, possède des capacités artistiques. Pour suivre son inspiration, il s’éloigne parfois de sa tribu, et c’est dans une de ses expéditions, qu’il croise la route d’une autre tribu, et surtout celle d’une jeune fille, qu’il enlève. Il est poursuivi, pendant qu’une idylle s’ébauche entre les deux jeunes gens. Après un certain nombre de péripéties, il arrivera à faire la paix avec la tribu antagoniste et repartir avec Elem.



C’est très bien construit, le récit des aventures est parfaitement mené, souvent haletant, l’auteur ménageant le suspens et réservant à chaque fois des retournements de situations rapides et efficaces. Les descriptions des paysages, de la faune et de la flore, sont très réussies, très lyriques, l’auteur a un vrai style et une personnalité qui transparaît dans son écriture. Les personnages peuvent paraître quelque peu anachroniques dans leurs sentiments et leur façon de penser, mais c’est quelque peu inévitable.



On passe un bon moment de lecture.
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La Guerre du feu

Bienvenue au Paléolithique parmi la tribu nomade des Oulhamr, communauté grégaire qu'une peuplade ennemie prive soudain de son bien le plus précieux : le feu.



Les propriétés du feu, pour qui vit dans les cavernes, surpassent largement son seul inconvénient qui est de blesser celui qui le touche à mains nues. Cuisson, durcissement des armes, lumière, chauffage, rempart contre les bêtes sauvages, ses avantages sont multiples et offrent un relatif confort aux cavernes dans lesquelles les Oulhamr se réfugient au gré de leur itinérance. Afin de récupérer cette précieuse ressource, trois valeureux guerriers, Naoh, Nam et Gaw, quittent le groupe, les armes à la main, et se lancent dans une expédition aussi aventureuse que belliqueuse...



La découverte de ce roman que je catégorisais à tort au rayon jeunesse est un quasi coup de coeur. Moi qui ne m'intéresse pas du tout à la préhistoire, je partais avec un handicap qui fut très vite levé par la plume superbe de l'auteur. Il faut pouvoir écrire tout un roman en sachant que les actions des personnages sont fatalement limitées par le peu d'équipement dont ils disposent, sans même parler du langage. Et pourtant, J.-H. Rosny aîné excelle à nous transporter, par des phrases simples et imagées, savoureuses, dans cet environnement aussi hostile que fascinant.



Les descriptions qui sont faites de la nature et de ses habitants, notamment des grands carnassiers, véritables menaces de tous les instants, sont d'une précision et d'une élégance littéraire qui font passer Jules Verne pour un lourdaud en sabots ! Là où ce dernier plombe ses romans par l'énumération encyclopédique de ses connaissances, J.-H. Rosny met de la beauté et du sens, au service d'une narration quasi cinématographique. Les scènes avec les mammouths sont particulièrement magnifiques de noblesse et de poésie - alors qu'on parle quand même de montagnes poilues pleines de puces aux défenses de quatre mètres de long, respect.



De même, nos trois héros, notamment Naoh, le meneur, nous deviennent très vite sympathiques bien qu'il s'agisse de brutes épaisses - nos chers ancêtres - certes pleins de courage mais à l'haleine chargée et aux pieds tapissés de cors. On en vient même à souhaiter de tout coeur que Naoh sorte vainqueur de cette odyssée et conquière Gammla, la belle Oulhamr à la crinière de lionne, qu'il rêve de traîner par les cheveux dans une grotte pour examiner de plus près ses autres trésors pileux.



Plus sérieusement, j'ai été scotchée par la description des luttes opposant hommes et fauves, belles de réalisme et de justesse. J.-H. Rosny n'en fait jamais trop et il met dans le mille à chaque page.





Challenge XIXème siècle 2019

Challenge MULTI-DÉFIS 2019

Challenge ABC 2018 - 2019
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La mort de la terre

La terre, dans quelques millénaires... désolée, anéantie, désertique...

Quelques poignées d’hommes survivent dans des oasis. Leur combat au quotidien : préserver l’eau.

Mais la terre se meurt, inexorablement... Targ, Arva, Ère et leurs enfants vont faire leur oasis qui succombe pour survivre... ils vont être rattraper par l’inevitable...



Ce roman, publié en 1912, n’a jamais été aussi proche de se produire. Le réchauffement climatique, l’usure de nos terres, l’utilisation déraisonnée de produits chimiques ou radioactifs, viendront à bout de la terre et de l’humanité !
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Recits de science-fiction

Des textes pas toujours très bien construits mais surtout un style très faible et maladroit même (voir surtout) pour son époque.

Certains textes sont toutefois originaux ou ont des idées intéressantes (comme Un autre monde par exemple), surtout ceux relevant du fantastique j'ai trouvé, mais il faut passer à travers des pages et des pages de textes mal écrits pour les dénicher.

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La Guerre du feu

J?ai commencé ce livre dans le cadre d?un club de lecture qui avait pour le thème de ce mois la préhistoire.

J?ai abandonnée au bout de la 70eme page. Ce n?est pas mon style de lecture, j?ai pas aimée du tout. Je n?ai pas su m?adapter à l?époque , à l?écriture de l?auteure...
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La Guerre du feu

Le récit se déroule durant la Préhistoire et nous découvrons la vie d'une tribu, celle des Oulhamrs.

Ils possèdent le Feu, qu'ils savent conserver mais non produire, dans des cages. Lors d'un affrontement avec une tribu ennemie, ces précieuses cages sont détruites.

Pour les Oulhamrs c'est un drame absolu : sans le feu ils sont très affaiblis et deviennent des proies pour les autres animaux comme pour les autres tribus.

Vaincu, anéantit à la fois par le conflit récent et surtout par la perte du Feu, ils fuient.

Alors le chef de la tribu, Faouhm, désemparé, lance un défi à ses membres : Celui qui rapportera le Feu protecteur aux Oulhamrs prendra pour femme sa nièce, la magnifique Gammla et sera le nouveau chef de la tribu, après Faouhm.



J'ai beaucoup aimé la plume de l'auteur, poétique, douce et fluide.

L'histoire est simple, à priori : la tribu des Oulhamrs vaincue par une tribu ennemie se retrouve donc sans le Feu protecteur, devenu nécessaire à la survie de la tribu sans lequel elle est très vulnérable. C'est ainsi que, suite au défi lancé par le chef de la tribu, deux guerriers, Naoh fils du Léopard et Aghoo fils de l'Auroch se portent volontaire : ils veulent posséder Gammla. Alors chacun désigne deux autres membres de la tribu pour les accompagner.

Naoh choisira Nam et Gaw, tandis que Aghoo partira avec ses deux frères. Chacun des deux groupes part donc à la conquête du Feu, dans deux directions différentes, bien sur.



Tout au long du récit, nous suivons Naoh, jeune homme rusé, agile et puissant, accompagné donc, de Nam et Gaw, deux guerriers fidèles et rapides auxquels l'on s'attache rapidement.

Ensemble ils vont affronter de multiples dangers, les situations périlleuses s’enchaînent : des Mammouths, des Aurochs, un Lion Géant...puis encore les Dévoreurs d'Hommes et les Nains-Rouges etc les ennemis ne manquent pas !



Pourtant, je m'attendais à quelque chose de moins beau et de plus brutal.

Il y a le côté primitif qui émane de l'environnement hostile, de cette nature sauvage dans laquelle l'homme n'est qu'un animal parmi les autres, parfois le chasseur, parfois la proie.

Et puis, il y a également des sentiments, surtout de la part de Naoh, qui est curieux, attentif, respectueux et très épris de Gammla. Il y a de la solidarité, presque de l'amour même si les personnages ne savent pas l'exprimer. Il y a une forme d'innocence qui se dégage de certains personnages, aucune haine ne semble les habiter, ils m'ont semblé paisible ce qui est étrange je le reconnais...

Bon j'avoue avoir trouvé que le vilain Aghoo, velu et brutal face à Naoh, grand, agile, presque beau, c'est un peu cliché mais pourtant cela ne m'a pas tellement dérangé.



J'ai apprécié cette lecture, on sent les recherches que l'auteur a du faire pour toutes les plantes, racines et autres animaux aux noms complexes ou inconnus à notre époque qui dévoile la passion de l'auteur pour son travail.

C'est une belle histoire servit très justement par une écriture intelligente et poétique, dans laquelle tout dans la nature est magnifiée.

Et puis, cela change beaucoup de mes lectures récentes et m'a permis une évasion totale dans laquelle l'imagination s’empare de chaque mot pour dessiner, dans ma tête, des milliers d'images.
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La Guerre du feu

« La guerre du feu » c’est un troll lancé à moi-même. Quand je me lève et que j’ai l’amabilité d’un ours avec la crinière d’un lion, on m’appelle « La guerre du feu ». Alors j’ai décidé de me renseigner! Et ça parle en effet beaucoup de félins et d’ours.



Mais ce qui m’a le plus impressionné, c’est la capacité de l’auteur à mettre le lecteur « en situation » alors qu’il est engoncé dans son confort moderne, dans son fauteuil, sous sa lampe...



Il parvient à faire ressentir combien les hommes de la préhistoire devaient se sentir minuscules face au monde qui les entourait, alors même qu’ils n’avaient pas encore apprivoisé le feu (en tout cas pour les héros que l’on suit). Mais aussi il parvient à évoquer tout ce qui a pu faire qu’on a survécu à la nuit, aux ours et aux félins : la ruse, le partage du savoir, la solidarité, bon ok, un peu la force brute aussi, les premiers rudiments de domestication.



C’est un roman mais c’est justement parce que c’en est un qu’on appréhende mieux, après l’avoir lu, ce que devait être la vie d’un hominidé à une époque dont il ne nous reste que des ossements épars. On se rend vite compte qu’ici, les hommes sont à peine descendus des arbres et qu’on est très, très loin des hommes modernes, de Sapiens et de Neandertal. On est vraiment plus du côté australopithèque de la Force. Ça rend la réalité d’individus comme Lucy ou Toumaï plus tangible, en tout cas pour moi.
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Le félin géant

Aoûn, fils de Naoh (le héros de la Guerre du Feu), accompagné de son fidèle ami Zoûhr, partent à la recherche de nouveaux territoires de chasse pour la tribu des Oulamhrs. Il espère bien avoir l'occasion d'accomplir quelques exploits aptes à le rendre digne de prendre la succession de son père à la tête de la tribu.



Aoûn le fort et Zoûhr le rusé vont vivre des aventures pleines de peripéties. Au programme, luttes contre des animaux sauvages, dont une large variété de fauves, et découverte de tribus étrangères, Lémuriens, Femmes-louves et Hommes-du-feu. Le point d'orgue étant la rencontre avec le fameux félin géant. J.-H. Rosny aîné reprend la même recette que pour la Guerre du Feu, au point qu'on pourrait avoir un sentiment de déjà lu par moment. Mais l'auteur parvient malgré tout à se renouveler et le charme opère encore une fois.

La fin opère même un retournement de situation intéressant avec une morale simple, mais touchante.



J'apprécies toujours autant le style de l'auteur, qui a très bien vieilli à mon goût, et ses talents de naturaliste. La préhistoire prend vie sous nos yeux avec sa faune primitive et ses paysages grandioses. Nos ancêtres, pas encore tout à fait des hommes, ne manquent pas d'une certaine noblesse.



Ce court roman a été une lecture agréable, que je recommande à tous ceux qui ont apprécié la Guerre du Feu et qui voudraient prolonger le plaisir.
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L'énigme de Givreuse

Un ouvrage intéressant, caractéristique de la toute jeune science-fiction dans les balbutiements de ses débuts. On sent que l'auteur a tangué entre le fantastique, le scientifique et la psychologie dans une bonne moitié du livre. Le reste du temps, on a l'impression de lire un roman de Jane Austen, ce qui est très perturbant car les deux auteurs ont presque un siècle de décalage.



J'ai apprécié quelques moments où l'ambiance était vraiment bien rendue, j'ai également beaucoup savouré l'écriture à l'ancienne qui rehausse ce genre que j'aime tant mais pour lequel les auteurs plus récents manquent souvent de panache littéraire. Par contre il y a vraiment quelques longueurs, tant dans les moments plus romantiques que dans les explications scientifiques scabreuses de la fin.
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La Guerre du feu

Malgré le fait que cela ne soit pas un livre de tout repos, j'ai ressenti à sa lecture comme une sorte de calme, de zénitude m'envahir ; l'image d'un horizon lointain avec son soleil flamboyant.



C'est la quête du feu par un groupe de trois guerriers d'une tribu préhistorique avec tout ce que cela comporte comme dangers (environnementaux et animaux).



Par deux fois j'ai senti une sorte de désintérêt pour des descriptions trop longues à mon goût de la nature, de l'environnement traversés par les personnages.

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Helgvor du fleuve bleu

Jeune fille de la tribu des Rocs, les Tzoh, Glavâ ne peut supporter l’idée de son futur mariage avec Kzahm, un guerrier féroce, ni l’immolation de sa sœur Amhao, décidée et imposée par Urm, l’ancêtre de la tribu. Lors d’une éruption volcanique, elle s’enfuit entraînant avec elle Amhao et le jeune fils de celle-ci.



Les guerriers Tzoh sont partis combattre les Ougmar, les fils du Fleuve, afin de ravir leurs femmes. Aucune difficulté dans cette entreprise : les Ougmar sont allés capturer des chevaux pour l’hiver et dans le village ne restent, outre les femmes, que des enfants et des vieillards.



Helgvor, jeune guerrier Ougmar, accompagné par Hiog, un enfant, et de deux chiens et un loup, survient à la fin du carnage. Il suit la trace des Tzoh qui retournent chez eux en suivant le fleuve.



Quant aux deux jeunes femmes, elles continuent leur fuite en pirogue. Elles sont repérées et traquées par quelques guerriers mais Helgvor vient à leur rescousse et les sauve momentanément dans une grotte. Mais la demi-douzaine de Tzoh, commandés par Kamr, les retrouvent. S’engage alors un combat au cours duquel Kamr est tué et les jeunes femmes blessées.



Helgvor les ramène dans sa tribu où les hommes sont de retour et tous décident d’arracher les captives Ourgmar aux mains de leurs ravisseurs, emmenant avec eux Glavâ et laissant Amhao et son bébé en compagnie des enfants et des vieillards. Ils s’allient aux Gwah, tribu carnivore, en leur promettant de la nourriture.



En cours de route une dissension s’installe entre le chef Ougmar, Aktoun, et l’un des guerriers, Heïgoun, qui possède un ascendant certain sur quelques membres de sa tribu. Glavâ se sent mal à l’aise en compagnie de ces hommes, malgré l’attirance qu’elle ressent envers Helgvor, attirance réciproque.



Pendant qu’Helgvor et d’autres de ses compagnons partent à la recherche des Tzoh et des femmes restant en leur possession, Glavâ s’enfuit. Sa sœur Amhao lui manque et elle décide de la rejoindre. En route elle est faite prisonnière par un groupe de Gwah mais elle réussit à s’échapper lors d’une querelle entre les fils de la Nuit. Puis elle est attaquée par une lionne...







Ce livre de Rosny Aîné, est un voyage fiction dans la préhistoire, tout comme La Guerre du feu, son roman le plus connu des jeunes générations, et la description qu’il fait de nos ancêtres et de leur mode de vie, de leurs comportements, ne manque pas de saveur.



Mais ce roman des âges farouches pourrait aussi bien se rapporter à certains épisodes vécus de nos jours dans des pays en train de régresser, à cause de dictateurs, de la religion, de la famine aussi. L’ordre n’est peut-être pas le bon.



Le concept de ce roman tient en quelques lignes : Tribulations d’une jeune fille, Glavâ, qui s’enfuie d’une tribu qu’elle juge trop féroce dans ses mœurs et aspire à découvrir une civilisation plus humaine, mais connait des difficultés d’intégration dans une autre tribu malgré le penchant qu’elle peut ressentir envers l’un de ses membres, Helgvor.



Ce roman a fait l’objet d’une réédition dans un fort volume regroupant les romans préhistoriques de Rosny aîné en 1985 et qui contient, outre La Guerre du Feu, Le félin géant, Eyrimah, Les Xipéhuz…


Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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