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Citations de J.M.G. Le Clézio (1815)


Je voudrais bien écrire comme on parle. Je voudrais bien écrire comme on chante, ou comme on hurle, ou simplement comme on allume une cigarette avec une allumette, et on fume doucement, en pensant à des choses sans importance. Mais cela ne se fait pas. Alors, j’écris comme on écrit, assis sur la chaise de paille, la tête un peu penchée vers la gauche, l’avant-bras droit portant au bout une main pareille à une tarentule qui dévide son chemin de brindilles et de bave entortillées.
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Je ne suis pas en route pour dresser des cartes, ni pour écrire des livres. Je ne suis pas en mouvement pour savoir qui je suis, ni où je suis. Non, je bouge pour n’être plus là, tout simplement, pour n’être plus des vôtres. Si j’apprends vraiment quelque chose, je vous le ferai savoir.
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L’exotisme est un vice, parce que c’est une manière d’oublier le but véritable de toute recherche, la conscience. C’est une invention de l’homme blanc, liée à sa conception mercantile de la culture. Ce désir de possession est stérile.
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La littérature, en fin de compte, ça doit être quelque chose comme l’ultime possibilité de jeu offerte, la dernière chance de fuite.
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Les héros sont des muets, c’est vrai, et les actes réellement importants apparaissent comme des phrases écrites sur les dalles des tombeaux.
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Lullaby s'assit sur la véranda, le dos appuyé contre une colonne, et elle regarda la mer devant elle. C'était bien, comme cela, avec seulement le bruit de l'eau et le vent qui soufflait entre les colonnes blanches. Entre les fûts bien droits, le ciel et la mer semblaient sans limites. On n'était plus sur Terre, ici, on n'avait plus de racines.
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Partout où l’on passait, on se heurtait à de l’existence, à des murailles de solidité et de vie qui vous renvoyaient comme un écho la douleur d’être né.
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Le vent s’était changé en pierre, et, tout en continuant à souffler, ne bougeait plus. Il était une stèle érigée à la mémoire du mouvement, et sa densité dirigée vers le bas pesait en millions de tonnes.
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Ils sont morts, je le sais, ça ne fait pas de doute ; ils sont morts, car tout ce qui m’est extérieur est mort.
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Écrire, si ça sert à quelque chose, ce doit être à ça : à témoigner.
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Personne ne le connaît ici, à la Cité, mais parfois, quand le ciel est très beau, et que la lumière resplendit sur la mer et sur les dunes, c'est comme si le nom d'Es Ser apparaissait partout, résonnait partout, jusqu'au fond d'elle-même. Lalla croit entrendre sa voix, entendre le bruit léger de ses pas, elle sent sur la peau de son visage le feu de son regard qui voit tout, qui perce tout. C'est un regard qui vient de l'autre côté des montagnes, au-delà du Draa, du fond du désert, et qui brille comme une lumière qui ne peut pas disparaître.
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Pourtant, parfois, je marche dans les rues d'une vile, au hasard, et tout d'un coup, en passant devant une porte au bas d'un immeuble en construction, je respire l'odeur froide du ciment qui vient d'être coulé, et je suis dans la case e passage d'Abakaliki, j'entre dans le cube ombreux de ma chambre et je vois derrière la porte le grand lézard bleu que notre chatte a étranglé et qu'elle m'a apporté en signe de bienvenue.
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Je crois que dans les premières heures qui ont suivi mon arrivée au Nigéria - la longue piste de Port Harcourt à Ogoja, sous la pluie battante, dans la Ford V8 gigantesque et futuriste, qui ne ressemblait à aucun véhicule connu - ce n'est pas l'Afrique qui m'a causé un choc, mais la découverte de ce père inconnu, étrange, possiblement dangereux. En l'affublant de lorgnons, je justifiais mon sentiment. Mon père, mon "vrai" père pouvait-il porter des lorgnons ?
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Il y a des milliers de choses, vite, vite. Il y a des gestes, des soupirs, des exclamations. Des ! des ? des & des + * i = § 1 $ Fr 367 () % */º.
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Il y a trop de choses, je vous dis, et le peuple fatigué s’épuise. Il y a trop de richesses, de clarté, de musique ; il y a trop de mots, d’adjectifs, d’adverbes et de participes. Il y a trop de mouvement.
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Il n’y a rien qui justifie un bonheur idéal, comme il n’y a rien qui justifie un amour parfait, absolu, ou un sentiment de foi totale, ou un état de santé perpétuelle. L’absolu n’est pas réalisable : cette mythologie ne résiste pas à la lucidité. La seule vérité est d’être vivant, le seul bonheur est de savoir qu’on est vivant.
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C’est en faisant de l’écriture, de l’écriture pour soi et pour les autres, sans autre visée que d’être soi, qu’on atteint l’art.
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L’écrivain est un faiseur de paraboles. Son univers ne naît pas de l’illusion de la réalité, mais de la réalité de la fiction.
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Douter non plus parce que le doute permet de gagner tous les paris, non plus parce que le doute est la forme la plus subtile de la pensée constructive, mais parce qu’il n’y a plus que le doute.
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Il fallait l’idée, la seule idée venue en même temps que la vie, de ce voyage qui ne s’arrête pas, pour accepter de n’être qu’un soubresaut. Et plus encore, il fallait, puisée dans le marécage sans limites de ce qu’on n’avait pas connu, la joie de cette présence absolue pour tolérer que résonne dans le corps ce coup du cœur, ce premier coup fatal qui, en lançant dans la vie, lançait aussi dans la mort. Dans la salle d’abattoir blanche et rouge, frappe le coup sourd du marteau au clou acéré qui entre très vite dans la nuque du bœuf. Celle qui m’a mis au monde, aussi m’a tué.
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