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Citations de Jacques Poulin (217)


Jack humait l’air et regardait de chaque côté de la route.
C’était une odeur humide et accablante, épaisse et comme un peu vaseuse, semblable à ce que l’on pouvait sentir dans un sous-bois marécageux, un mélange d’eau, de terre et de plantes, une odeur d’eau boueuse et de mousse vieillie.
En arrivant à un pont, ils virent un cours d’eau très large avec des eaux jaunes et lourdes ; ils comprirent tous les deux et sans avoir besoin de se dire un mot que c’était le Mississippi, le Père des Eaux, le fleuve qui séparait l’Amérique en deux et qui reliait le Nord et le Sud, le grand fleuve de Louis Jolliet et du père Marquette, le fleuve sacré des Indiens, le fleuve des esclaves noirs et du coton, le fleuve de Mark Twain et de Faulkner, du jazz et des bayous, le fleuve mythique et légendaire dont on disait qu’il se confondait avec l’âme de l’Amérique.
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PRIERE SIOUX POUR LE RETOUR DES BISONS (1889)
Père, aie pitié de nous ;
Nous pleurons parce que nous avons soif,
Tout est fini.
Nous n’avons rien à manger ;
Père, nous sommes misérables.
Nous sommes très malheureux.
Le bison n’est plus.
Ils ont tous disparu.
Aie pitié de nous, Père ;
Nous dansons comme tu le désires
Puisque tu nous l’as ordonné.
Nous dansons avec peine,
Nous dansons longtemps.
Aie pitié,
Père, aide-nous ;
Nous sommes près de toi dans les ténèbres ;
Entends-nous et aide-nous,
Chasse les hommes blancs,
Ramène le bison,
Nous sommes pauvres et faibles,
Nous ne pouvons rien seuls ;
Aide-nous à être ce que nous étions
D’heureux chasseurs de bisons.
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Il y a des gens qui disent que l'écriture est une façon de vivre ; moi, je pense que c'est aussi une façon de ne pas vivre. Je veux dire : vous vous enfermez dans un livre, dans une histoire, et vous ne faites pas très attention à ce qui se passe autour de vous et un beau jour la personne que vous aimez le plus au monde s'en va avec quelqu'un dont vous n'avez même pas entendu parler...
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C'est vrai que les livres nous protègent, dit-il, mais leur protection ne dure pas éternellement. C'est un peu comme les rêves. Un jour ou l'autre, la vie nous rattrape. (p. 126)
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Mais le bibliobus lui appartenait en propre.
C'était un ancien camion de laitier, qu'il avait transformé avec l'aide de son père.
...
Avant de se mettre au volant, il se pencha pour regarder si quelque chat ne s'était pas blotti sous le camion.
...il n'oubliait jamais de vérifier, car le bibliobus semblait avoir gardé de ses origines une petite odeur de lait que les chats étaient les seuls à détecter.
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Quand vous commencez à écrire une histoire, vous êtes comme un voyageur qui a vu de très loin un château. Dans l'espoir de l'atteindre, vous suivez un petit chemin qui descend au flanc d'une colline vers une vallée couverte de forêt. Le chemin se rétrécit et devient un sentier qui s'efface par endroits, et vous ne savez plus très bien où vous êtes rendus; vous avez l'impression de tourner en rond.
De temps en temps, vous traversez une clairière inondée de soleil, ou vous franchissez une rivière à la nage. Au sortir de la forêt, vous escaladez une petite montagne. Parvenu au sommet, vous apercevez le château, mais c'est sur la colline suivante qu'il se trouve, et il est moins beau que vous ne l'aviez cru: il fait penser à manoir ou à une grande villa.
Sans perdre courage, vous descendez encore une fois dans une vallée, vous traversez une forêt obscure en suivant un sentier presque invisible, puis vous grimpez au sommet de la colline et, à bout de force, vous arrivez enfin devant le château.
En réalité ce n'est pas un château, ni un manoir, ni même une villa: c'est plutôt une vieille maison délabrée et, curieusement, elle ressemble beaucoup à celle où vous avez passé votre enfance.
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Jack trouva un Petit Robert des noms propres et, dans la notice biographique de Saul Bellow, il lut cet extrait des " Aventures d'Augie March":
Je suis une sorte de Colomb pour tous ceux qui sont à portée de la main et je crois fermement qu'on peut les rejoindre dans cette terra incognita immédiate qui s'étend devant chaque regard.
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Ce qui compte, ce sont les liens d'affection qui relient les gens entre eux, formant une toile immense et invisible sans laquelle le monde s'écroulerait. Le reste, auquel on consacre la plus grande partie de son temps en prenant des airs très sérieux, n'a que peu d'importance.
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Ils croyaient peut-être ,comme bien des gens, que ce qu'ils voyaient à la télé était plus important que les choses de la vraie vie.
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Avec le temps, "le Grand Rêve de l'Amérique" s'était brisé en miettes comme tous les rêves, mais il renaissait de temps à autre comme un feu qui couvait sous la cendre.
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Le premier texte d'elle [ Isabelle Eberhardt.] que j'ai trouvé se lisait comme suit :
" Pour l'instant je n'aspire qu'à [...] dormir dans le silence et la fraîcheur de la nuit, sous des étoiles filantes tombant de très haut, avec pour toit l'immensité sans fin du ciel, et pour lit la chaleur de la terre, en sachant que personne, où que ce soit sur la Terre, ne se languit de moi, que nulle part l'on ne me regrette ou l'on ne m'attend. Savoir cela, c'est être libre et sans entraves, nomade dans le grand désert de la vie où je ne serai jamais rien d'autre qu'une étrangère" (p. 49-50)
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Rouge de colère, la fille pointait du doigt une Gatling, une sorte d’ancêtre de la mitrailleuse, avec une culasse fixe et plusieurs tubes accolés les uns aux autre qui faisaient office de canon et obéissaient à un mouvement de rotation. […]
La fille poussait toutes sortes de cris et de jurons, moitié en anglais, moitié en français.
- ESPÈCE DE ZOUAVE !
- Beg your pardon ? fit le jeune homme.
- YOU SHOOT INDIANS WITH THAT TABARNAK DE MACHINE GUN ?
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-Chaque fois que... c'est toujours la même chose, disait-il, chaque fois que je vois un vieil homme au bord d'une rivière ou d'un fleuve, il faut que j'aille lui parler-c'est plus fort que moi.
(...) -Longtemps je me suis demandé pourquoi je faisais ça, poursuivit Jack. Je ne comprenais pas. Je voyais un vieil homme au bord de l'eau et, chaque fois, quelque chose me poussait à aller lui parler. Mais aujourd'hui, je pense que j'ai trouvé la raison.
Il se tut; il laissa le silence se prolonger et, finalement, la fille demanda quelle était cette raison.
-Maintenant que je veux le dire, ça me paraît complètement ridicule, dit-il.
-ça ne fait rien, dit-elle.
-Voilà, dit-il. Ce que les vieux contemplent, quand ils rêvent au bord du cours d'eau, c'est leur propre mort; je suis maintenant assez vieux pour le savoir. Et moi, je m'approche d'eux parce qu'au fond de moi, il y a une ou deux questions que je voudrais leur poser. Des questions que je me pose depuis longtemps. Je voudrais qu'ils me disent ce qu'ils aperçoivent de l'autre côté et s'ils ont trouvé comment on fait pour traverser. Voilà, c'est tout. (p. 130)
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Avec ce drôle de coeur que j'avais, Kim ne représentait pas toujours la même chose pour moi. Suivant les jours, elle était mon amie, ma mère ou ma soeur, et parfois même, quand les émotions se brouillaient comme une eau trouble, elle devenait une personne de mon sexe. (p. 203)
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- Eh bien, je n'ai pas changé d'idée : la vieillesse ne m'intéresse toujours pas. Par contre, jamais je n'ai fait une aussi belle tournée et c'est sûrement à cause de vous. J'ai toujours hâte de vous voir. Quand vous n'êtes pas là, je pense à vous et je m'ennuie de vous ; il m'arrive même de vous parler.
- C'est la même chose pour moi, dit-elle.
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Plus on vieillit, moins on a de certitudes.
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il ne faut pas juger les livres un par un. Je veux dire : il ne faut pas les voir comme des choses indépendantes. Un livre n’est jamais complet en lui-même ; si on veut le comprendre, il faut le mettre en rapport avec d’autres livres, non seulement avec des livres du même auteur, mais aussi avec les des livres écrits par d’autres personnes.
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.. il passe des heures à regarder le miroitement de la lune dans l’eau et les lumières de la ville qui, de l’autre côté du fleuve, scintillent dans la nuit pour dire aux gens qu’ils peuvent se laisser aller à la douceur de la rêverie et à la mélancolie des souvenirs.

(Babel, p. 31)
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Les Dix commandements de l’écrivain
1. Tu mettras ton premier roman au panier.
2. Tu voleras les idées de tes collègues.
3. Tu ne répondras pas aux critiques.
4. Tu ne déjeuneras pas avec ton éditeur.
5. Tu refuseras les prix littéraires s’ils ne sont pas accompagnés d’une somme d’argent.
6. Tu ne vérifieras pas si ton nouveau livre se trouve en librairie.
7. Tu diras du mal de tes collègues mais seulement dans leur dos.
8. Tu n’écriras pas tes mémoires.
9. Tu tâcheras de mourir jeune.
10. Tu ne passeras pas à la télé.
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Comme tous les timides, le Chauffeur avait quelques idées très personnelles : il était convaincu, par exemple, que si deux personnes étaient vraiment faites pour se comprendre, elles devaient aimer non seulement les mêmes livres et les mêmes chansons, mais aussi les mêmes passages dans ces livres et dans ces chansons.
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