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Citations de Jacques Poulin (217)


Au ministère , on lui laissait une grande liberté dans le choix des dates de départ. Avec les années, on faisait de plus en plus confiance à ce conducteur de bibliobus assez original qui alliait la rigueur d'un fonctionnaire à la fantaisie d'un nomade. (p.40)
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J'étais atterré. Comme des millions d'amateurs de sport en Amérique, je savais très bien que le nombre de prises au baseball était limité à trois. Je refermai le roman, éteignis la veilleuse et me remis à la fenêtre. Le regard perdu dans la nuit je me mis à penser aux nombreux traducteurs qui vivaient en France, de l'autre côté de l'Atlantique, et qui traduisaient des romans américains. Ils avaient toute ma sympathie, car je savais à quel point leur métier était difficile, et l'envie me vint de leur écrire une lettre. Je voulais leur dire qu'il y avait au Québec, depuis peut-être un siècle, un grand nombre de gens qui pratiquaient le baseball et le football américain et qu'ils le faisaient en français
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Il s'approcha vivement et, la saisissant par les épaules, il lui récita cette petite phrase qu'il avait préparée dans sa tête : "Merci infiniment pour l'émotion, pour le rêve et pour l'amitié". Puis il l'embrassa sur les deux joues.
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Je suis moi-même un peu sauvage, si vous voulez le savoir. Je fais toujours ce qui me plaît. Les seules règles que j'accepte sont celles de la grammaire. (p. 14)
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- Grâce à vous, mes livres se rendent dans des villages isolés et ils réchauffent le cœur des gens.
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Sur la route de terre qu'ils devaient suivre pour retrouver la 26, ils se retournèrent pour jeter un dernier regard à Chimney Rock. Plus tard, en fouillant dans ses livres, la fille retrouva les mots suivants dans une nouvelle de Carson McCullers:" Sa propre vie lui apparut dérisoire, solitaire, fragile colonne dressée parmi les décombres des années perdues."
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Le rêve est très utile, c'est même la meilleure façon d'apprivoiser la réalité.
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On fait un drôle de travail, nous les traducteurs. N'allez pas croire qu'il nous suffit de trouver les mots et les phrases qui correspondent le mieux au texte de départ. Il faut aller plus loin, se couler dans l'écriture de l'autre comme un chat se love dans un panier. On doit -épouser- le style de l'auteur. (p. 41)
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-Etes-vous une liseuse ? demanda -t-il
-Bien sûr, dis-je.
-Qu'est-ce-que vous lisez en ce moment ?
- des recueils de correspondances. Je lis les lettres de Kafka à Milena, les lettres de Tchekhov à Olga, celles de Rilke à Lou Andreas-Salomé...
(...)
-Ses livres ressemblent à la vie. Ils contiennent des souvenirs imprécis, des photos jaunies, des sentiments vagues, des chansons d'autrefois, des rencontres de hasard, des conversations dans les cafés...Et le lecteur doit reconstruire tout ça, comme s'il s'agissait d'un casse-tête.
-Ca veut dire que la vie vous apparaît comme une histoire en pièces détachées ? (p. 21-22)
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-Eh bien , je n’ai pas changé d’idée: la vieillesse ne m’intéresse toujours pas.Par contre, jamais je n’ai fait une aussi belle tournée et c’est sûrement à cause de vous. J’ai toujours hâte de vous voir.Quand vous n’êtes pas là, je pense à vous et je m’ennuie de vous; il m’arrive même de vous parler. »
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Les lecteurs furent en grande partie des touristes et des voyageurs. Avec ce genre de personnes, il savait qu'un certain nombre de livres ne seraient jamais retournés à Québec, mais ce n' était pas grave: sans cesse les livres se promenaient, voyageaient et c'était ce qui pouvait leur arriver de mieux. Et puis, pour compenser, il y avait toujours ces lecteurs inattendus, émouvants, qui venaient lui offrir leurs propres livres en cadeau...(p.99-100)
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Plus loin la pente diminua et ils débouchèrent enfin sur la colonie de fous de Bassans. Entre le bord de la falaise et une clôture en bois s'agglutinaient en une masse mouvante et piaillante, plusieurs milliers d'oiseaux à la tête blanche casquée de jaune, ils pointaient le bec en direction de leurs congénères qui tournaient au dessus d'eux, venant de la mer bleu foncé où ils avaient plongé pour aller attraper un poisson.
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- Pourquoi un homme commence-t-il à écrire ?
- Peut-être parce qu'il a du mal à vivre...
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_ Bravo! La petite musique est là.
Dans ses yeux, une lueur me fait comprendre qu'il pense vraiment ce qu'il dit. Et il propose:
_Racontez-moi comment vous faîtes...
_hum! Je choisis des mots simples et concrets....J'essaie de faire des phrases courtes et j'évite les inversions autant que possible. Je ne mets pas un mot très bref à côté d'un mot de plusieurs syllabes ....Si un mot finit par une consonne, je lui trouve un compagnon qui commence par une voyelle. Et je lis mon texte à voix haute pour entendre comment ça sonne. Mais le problème...
_Je sais, dit-il. Le mot juste, en anglais, n'est pas toujours celui qui s'harmonise le mieux avec son voisin.
_Voilà! Et alors la musique n'est plus la même.
_C'est pas grave. L'essentiel c'est qu'elle reste dans le même ton.
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Un bon livre c'est quand on a envie de tourner les pages pour connaître la fin de l'histoire et qu'on se retient de le faire par crainte de rater les qualités de l'écriture
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La lecture de la correspondance des auteurs n'était pas sans risque: à plusieurs reprises, elle m'avait fait perdre toute estime pour des personnes qui étaient des amis de longue date et parfois même des héros. (p. 35-36)
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" Tête Heureuse n'était pas une masseuse diplômée. Autodidacte, elle avait puisé la plus grande partie de ses connaissances dans des livres destinés à un large public: 'L'art du massage', 'Le guide des caresses', 'Touchez moi s'il vous plaît', etc.
Elle avait tout de même entrepris l'étude d'un ouvrage à caractère scientifique, intitulé 'Le massage du sportif', qui lui avait été prêté par un étudiant en physiothérapie. Rédigé en collaboration par les auteurs Battista, Dumas et Maccorigh, ce traité proposait les manipulations énumérées ci-dessous:
1. L'effleurage.
2. La pression glissée profonde.
3. Le pétrissage.
4. La friction.
5. La percussion.
6. Le secouement des membres."

p 85
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La fête a une fin. Sors, retire-toi, reconnaissant et discret. (Epictète)
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Il fut réveillé par le miaulement d'un chat.

Se redressant dans son sac de couchage, il écarta le rideau qui obstruait la fenêtre arrière du minibus Volkswagen : il vit une grande fille maigre qui était vêtue d'une robe de nuit blanche et marchait pieds nus dans l'herbe en dépit du froid; un petit chat noir courait derrière elle.

Il tapota la vitre sans faire trop de bruit et le chat s'arrêta net, une patte en l'air, puis se remit à courir. Les cheveux de la fille étaient noirs comme du charbon et nattés en une longue tresse qui lui descendait au milieu du dos.

En allongeant le cou, l'homme put voir qu'elle se dirigeait vers la section du terrain de camping qui était réservée aux tentes. Il quitta son sac de couchage, mit ses jeans et un gros chandail de laine parce qu'il était frileux, puis il ouvrit tous les rideaux du vieux Volks. Le soleil se levait et il y avait des bancs de brume sur la baie de Gaspé.

Il alla se laver et se raser dans les toilettes. Lorsqu'il revint il n'y avait plus personne dans la section des tentes; la fille avait disparu. Il ouvrit la porte à glissière du minibus et transporta sur la table à pique-nique son réchaud à gaz, sa bonbonne de propane et sa vaisselle en plastique. Il se prépara un jus d'orange, du corn flakes, des toasts et il fit bouillir de l'eau en quantité suffisante pour le café et la vaisselle. Quand il fut rendu au café, il se leva de la table tout à coup et alla chercher, dans le coffre à gants du Volks, la vieille carte postale de son frère Théo. Il posa la carte contre le pot de marmelade et but son café à petites gorgées.

Lorsqu'il leva les yeux, l'homme vit que la brume s'était dissipée et que la baie de Gaspé était inondée de lumière. Il lava sa vaisselle, puis il remit toutes ses affaires dans le minibus et rabaissa le toit. Avant de partir, il fit les trois vérifications habituelles : la glace dans le frigo, l'huile du moteur et la courroie du ventilateur. Tout était normal. Il donna machinalement un coup de pied au pneu avant, du côté du chauffeur, puis il s'installa au volant. En quittant le terrain de camping, il tourna à gauche : la ville de Gaspé se trouvait à une distance d'environ cinq kilomètres.

Une côte assez raide l'obligea à rétrograder en troisième, puis en deuxième, lorsqu'il arriva au sommet, il aperçut la grande fille maigre qui marchait au bord de la route. Elle était en partie dissimulée par un énorme havresac à montants tubulaires, mais il la reconnut tout de suite à ses cheveux très noirs et à ses pieds nus. Il fit exprès de rester en deuxième vitesse plus longtemps qu’il n’était nécessaire et, au grondement du moteur, la fille leva le pouce de la main gauche sans se retourner. Il la dépassa, immobilisa le Volks sur l’accotement de la route et fit clignoter ses feux d’urgence.

La fille ouvrit la portière.
Elle avait un visage osseux, le teint foncé, les yeux très noirs et légèrement bridés. Elle portait une robe blanche en coton.
- Bonjour ! dit-elle.
- Je vais à Gaspé, dit l’homme. C’est pas loin, mais…
Il lui fit signe de monter.

Elle se défit de son havresac et le hissa sur le siège du passager. Le petit chat noir sortit d’une de ses poches, s’étira et grimpa sur le dossier du siège. Il était tout noir avec le poil court, et il avait les yeux bleus. Il se mit à explorer le minibus. L’homme plaça le havresac entre les deux sièges. La fille monta dans le Volks, mais elle laissa la portière ouverte. Elle observait le chat et attendait qu’il eût terminé son exploration. Finalement, il vint de coucher sur ses genoux.

- Ça va, dit-elle, et elle ferma la portière.
Après un coup d’œil au rétroviseur, l’homme démarra. Le Volks était très vieux et envahi par la rouille, mais le moteur tournait bien. C’était un moteur rénové. La fille était jeune. L’homme régla le chauffage pour qu’elle eût un peu d’air chaud sur les pieds. C’était le début de mai.
- Allez-vous loin ? demanda-t-il.
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je commençais à prendre conscience qu'entre les mots et moi se nouaient des liens qui risquaient de durer longtemps et peut-être même d'occuper une place trop grande dans ma vie.
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