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Critiques de Jacques Sternberg (62)
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La sortie est au fond de l'espace

C'est une relecture relativement récente de cet ouvrage aujourd'hui dans les limbes qui me pousse à faire un commentaire qui je le pense, aura son utilité car manifestement ce texte n'est toujours pas véritablement compris, pas plus qu'il ne le fut avant et avant avant depuis sa parution.

Avant d'en venir à sa substantifique moelle voyons le pitch. le lecteur est plongé dans une soudaine, incroyable et improbable apocalypse. La fin de l'humanité jaillira des tuyaux qui délivrent habituellement de l'eau dans le chez-soi de tout à chacun et dans toutes les constructions humaines de la planète.

L'infiniment petit microbien gagnera en taille et détruira et étouffera progressivement toute vie sur terre .Le récit est implacable et très circonstancié. Les microbes sont tangibles , obscènes ,palpables et colorés et infiniment redoutables sans être tout à fait réalistes pourtant.

Le récit affiche tous les aspects d'une extermination systématique du genre humain . Elle est implacable, généralisée, totalement déshumanisée et éloquente. Alors oui ,la sortie sera au fond de l'espace .Mais elle conduira à une destinée aussi néfaste et définitive que l'apocalypse. Je laisse le lecteur la découvrir évidement.

Personnellement je rattache ce texte à deux romans de science-fiction de Thomas M. Disch ,Camp De concentration et surtout ,Génocide, du même auteur. Ces trois textes possèdent une proximité indéniable tout en étant non solidaires et notablement différents.

Longtemps on a pensé et dit que ce roman relevait du sous-genre apocalyptique sur fond d'alerte sur les dangers de la pollution. Pourquoi pas? Peut-être bien que oui et sauf que non , il ne l'est pas ,du moins pas seulement.

L'auteur a vu sa famille sombrer dans les chambres à gaz du camp de Majdanek et là-bas aussi d'ailleurs, les tuyauteries souvent ne livraient pas de l'eau (du gaz très régulièrement en l'occurrence) et il y avait aussi pas mal de microbes dans ce coin Là. La sortie fut aussi au coin de l'espace car de manière surprenante l'Europe déjà meurtrie par ses nombreux malheurs fut assez insensible à celle des déportés de retour qui avaient eux aussi trouvé la sortie située au fond de l'espacée à partir de Majdanek et d'autres camps.

Cette apocalypse improbable est une métaphore de la Shoa et de la dureté de la vie après la Shoa pour les survivants dont je pense que l'évocation se fait le mieux par des fictions métaphoriques ou par l'animation ou encore par des témoignages , plus que par un réalisme de fiction romanesque.

La dureté de la vie après la Shoa fut décrite comme une seconde mort par de nombreux survivants dans des témoignages à posteriori.

La Shoa fut implacable, systématique ,absconse et la sortie en fut également au fond de l'espace ….

Enfin la Shoa est transmissible et intergénérationnelle et c'est ainsi que le fils de l'auteur, l'écrivain Lionel Marek a donné un texte intitulé : L'an prochain à Auswitch.

Le ton de la sortie est au fond de l'espace est très particulier, on est dans une sorte de conte assez réaliste mais improbable qui génère un dérangement lancinant et tranquillement désespérant.

Il est facile je trouve de passer à côté de ce roman qui brise silencieusement le silence de toute une époque dramatique située après le drame.

Il est bien écrit .

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Futurs sans avenir

Futur sans avenir et pour moi depuis longtemps , ce titre est devenu un bel idiomatisme à utiliser sans modération et à-propos.

C’est un recueil de nouvelles et donc c’est difficile de dire qu’on les aime toutes également et ce n’est pas mon cas d’ailleurs.

Globalement ,c’est bon sur le fond et sur la forme avec très occasionnellement , une petite baisse de régime sur la qualité du fond ou de la forme.

Pour moi ,c’est une relecture récente qui suit une marquante première lecture très ancienne.

Il y a dans ce texte une ironie désabusée quelquefois désespérée, sur fond de dystopie , qui rappelle selon moi Thomas Dish.

C’est une littérature qui questionne et bouscule et qui pour la plus longue nouvelle pose un univers absolument « Orwellien » .

Ce recueil pose aussi de bonnes questions qui interrogent sur la nature des choses comme sur la nature humaine . C’est fait avec une franchise désabusée aussi vigoureuse que acérée qui recourt beaucoup à l’absurde , mais de manière non systématique..

La tonalité de cette œuvre est aussi ,bien proche de l’ouvrage de Stanislas Lem : Mémoires trouvées dans une baignoire.

On ne peut pas dire , foncez, lisez-le , car c’est assez particulier quand-même ,mais c’est un texte riche et éloquent.

J’ai mis un florilège de citations très parlantes pour permettre d’évaluer ce texte sur le fond et sur la forme car il est vraiment très particulier.

Il a l’air assez apprécié d’ailleurs quand on se balade sur le net pour chercher des avis de lecteurs.

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Sophie, la mer et la nuit

Mais qui peut donc bien être la séduisante Sophie ?

C'est la question que se pose le héros de l'ouvrage et avec lui lectrices et lecteurs.



Le narrateur, Éric Habner, un homme qui a exercé mille métiers, mais qui gagne maintenant de beaux sous avec la publication d'une feuille à succès "L'Inconnue du mois", a croisé Sophie en sortant d'un bar. Sans avoir eu le temps ou l'occasion de bien l'apercevoir, il a été frappé par sa démarche : "une façon si lente de se déplacer, alanguie, liquide, presque somnambulique".



Éric qui, avec sa publication, peut pourtant se vanter d'une certaine expérience des femmes, reste intrigué par l'apparition de l'inconnue dont il ne peut même pas affirmer si elle portait une jupe ou un pantalon, si "elle était belle ou ingrate, mince ou potelée, blême ou bronzée".



Lors de son voyage de retour vers la capitale et les jours suivants dans son appartement et au bureau le souvenir de la mystérieuse dame rencontrée par hasard ne le quitte plus.



Jusqu'au moment où, à sa grande surprise, il la voit, peu de temps après, attablée avec une vague connaissance au bistrot du coin. Il se précipite à s'asseoir à la petite table et a ainsi tout loisir de bien l'observer et, après le départ de la vague connaissance, d'entamer une conversation avec la belle étrangère.



Éric est fasciné par les yeux vairons de Sophie, qui a un oeil bleu et l'autre vert.

Il apprend qu'elle s'appelle Sophie Amstel, du nom du fleuve qui dessert la capitale néerlandaise et d'une bière du groupe Heineken, mais c'est aussi à peu près tout.



Il ignore son origine, son adresse, son âge, sa profession. Il ne sait pas non plus si elle est seule, mariée ou vit en couple et si elle a de la famille.

Par contre, il réalise très vite qu'elle est exceptionnellement discrète sur elle-même et n'apprécie guère les questions personnelles qu'elle esquive avec maestria.



Le pauvre Éric est tout content que Sophie accepte un billet avec son numéro de téléphone du bureau qu'elle fourre nonchalamment dans une minuscule poche de sa robe légère d'été, tout en étant étonné qu'apparemment elle n'a ni sac à main, ni papiers.



Les jours suivants, nouvelle attente angoissante d'un coup de fil... qui arrive finalement et au cours duquel le duo fixe un séjour à la mer du Nord, où Éric a acheté une demeure isolée en pleines dunes.



J'arrête ici mon approche et vous laisse découvrir l'insaisissable jeune dame.



C'est le premier livre que je lis de mon compatriote, Jacques Sternberg, d'origine juive polonaise mais né à Anvers en 1923 et décédé à Paris en 2006, qui a été cependant un auteur prolifique avec 8 romans, 4 recueils de nouvelles, une pièce de théâtre et des chroniques. Il est également l'auteur du scénario du film d'Alain Resnais de 1968 "Je t'aime, je t'aime" avec Claude Rich et Olga Georges-Picot et il a lui-même aussi tourné dans des films.



Je suis curieux de découvrir si le fils de Jacques Sternberg, Jean-Pol qui a adopté le nom d'artiste de Lionel Marek et est né en 1946 à Bruxelles, dispose du même goût pour l'intrigue, la capacité de construire un récit et d'une plume aussi fluide que son père. du fiston, je viens de me commander son roman de 2007 "Tuez-moi" que je lirai et critiquerai sur notre site prochainement.

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Contes glacés

Dans "Les Contes glacés" de Jacques Sternberg, la première chose qui choque, c'est le titre. Il s'agit presque ici d'un oxymore. Je m'explique : le mot "conte" représente souvent à nos yeux un monde féerique où le gentil prince viendra toujours à bout du dragon pour épouser sa belle (oui, j'ai été élevée aux contes de Grimm). Et pourtant... En y réfléchissant bien, les contes reflètent très souvent un aspect négatif afin d'en tirer une morale. Il n'y a qu'à lire ou relire "Le Petit chaperon rouge" ou "Barbe Bleue" pour s'en persuader.



Dans ce recueil, Jacques Sternberg essaie d'étudier l'angoisse, la peur de l'homme face à l'étrange, face au surnaturel. Cette sourde panique qui nous étreint lorsque nous ne sommes plus devant nos certitudes, notre logique... Cette déstabilisation sur laquelle, d'ailleurs, avait joué Rod Serling, le créateur de "La Quatrième dimension" ("The Twilight Zone") dans les années 60. Pour ce faire, l'auteur va utiliser la concision afin de surprendre les lecteurs et, surtout, il va terminer ses contes par des chutes, à la manière des nouvelles. L'adhésion est d'autant plus importante que les contes utilisent non pas du féerique mais un univers quotidien dans lequel l'irrationnel vient s'immiscer.



Il s'agit là d'une véritable prouesse technique et d'un auteur, décédé malheureusement en 2006, à découvrir ou à redécouvrir.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Lettre aux gens malheureux et qui ont bien ..

Je poursuis "férocement" mes tris, rangements de bibliothèque... et je retombe sur des "amours de jeunesse et de rebellion"... Et avec Jacques Sternberg... nous sommes gâtés !! Je relis... J'adore et cela m'exaspère.... L'insolence, le pessimisme désespéré de Jacques Sternberg peuvent vous "plomber" assez vite ! Mais j'adore sa grande gueule qui n'a peur d'aucune vérité...et qui l'exprime haut et fort... En relisant... Je trouve beaucoup de choses exagérées... et en même temps... ses propos sont d'une actualité troublante !!



Son côté très ronchon a le mérite de nous réveiller... c'est curieux, cet écrivain atypique me plaît depuis longtemps même si je le trouve "exténuant"...il continue à me garder "en vigilance"... et son humour très noir me fait toujours rire !!!



"Inutile de désespérer, cependant. L'avenir est sombre, certes, comme le présent, mais tout n'est pas perdu. La grande relève est assurée: celle des vieux cons par les jeunes cons. Pas la peine de se leurrer ou de le nier,

il y a autant de cons parmi la jeunesse qui monte que parmi la vieillesse qui descend la pente. Je sais, depuis mai 68, quand on a le cœur à gauche et le porte-feuille à droite, il est de bon ton de mettre le Jeune sur un piédestal, de s'agenouiller devant son génie et sa flamme, de le considérer, non seulement comme un ancien combattant des barricades, mais comme la conscience du monde, la lucidité et le courage, la vérité des temps futurs et la culture sur deux pattes. N'ayant jamais eu le bon goût de respecter le bon ton, j'en profite pour avouer que, dans l'ensemble, les jeunes me font chier." (p.100)



On peut aussi lui trouver par moments un ton revanchard et aigri; assez compréhensible au vu de ses galères pour être publié, en dépit d'un vrai talent. ...

Toutefois, il y a chaque fois du VRAI dans ses coups de gueule; Coups de colère contre les voitures et leurs conducteurs, contre le conformisme, dans tout... dans le monde de l'édition, de la critique littéraire, et le niveau d'inculture ambiant, grandissant ! Personne n'échappe à sa lucidité "mitraillante" !...

Il n'empêche que c'est un écrivain qui me reste "précieux"...Une sorte de "Réveille-conscience", d'empêcheur de se "reposer sur ses lauriers" !!...



Parmi mes lectures préférées... j'ai retenu plus particulièrement une de ses publications: "SON Dictionnaire des idées revues";En effet, Sternberg avait "concocté" durant 30 ans... son dictionnaire personnel, avec évidemment des définitions et ses préférences d'artistes (peintres et écrivains)qui n'ont rien à voir avec celles du "commun des mortels "!!! Très jubilatoire et mordant, toujours...



****voir mon billet de 2013 pour son "Dictionnaire ....

https://www.babelio.com/livres/Sternberg-Dictionnaire-des-idees-revues/497732/critiques/430241
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Oeuvres choisies

Dans ce livre on va retrouver 4 romans de Sternberg. C'est un auteur qui s'essaye à la SF , mais avec une certaine subtilitée.

Mais le tout sert à des sujets forts, voir même très fort et qui sont toujours d'actualités : le gouvernement, la politique , l'économie, l'écologie.. et bien d'autres.



J'avoue avoir passé un très bon moment , qui laisse parfois un goût amer en bouche tellement on peut s'imaginer le réalisme des écrits ( et pourtant c'est de la SF !). Même si à l'heure d'aujourd'hui une distorsion de temps est impossible tout ce qui tourne autour est plausible..(je pense ici essentiellement à fin de siècle).



Il faut avouer que l'auteur à une vision assez noire du passé, du présent et du futur .. enfin tout simplement de l'être humain et de ce que l'humanité fait en général.



J'avoue ne plus savoir ou j'ai croisé le nom de cet auteur , mais je ne regrette aucunement d'avoir poussé ma curiosité jusqu'à ouvrir un de ses romans... Cela dit vu sa vision des choses il vaut mieux y aller petit à petit. Je vais très certainement lire d'autres oeuvres mais je vais laisser un peu de temps avant de m'y remettre

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Contes glacés

Dans le format court, difficile de faire mieux que Jacques Sternberg, cet auteur belge avait le sens du raccourci.

Ses contes, tenaient souvent en quelques lignes, rarement plus de deux pages…



Ce recueil, illustré par Topor (dans l'édition Marabout de 1974, j'ignore si les rééditions reprennent ses dessins), rassemble des textes, mêlant, fantastique, absurde, science-fiction, le tout généralement abordé avec une dose d'humour noir.



Ce format de textes, était la marque de Stenberg, co-fondateur du groupe "Panique".



Si la plupart de ces micro-contes font mouche, d'autres pourraient être le début d'un récit plus long, et cela laisse un petit goût d'inachevé.



Mais peut-être était-ce le propos de l'auteur, que de donner une amorce d'histoire et de laisser le choix à l'imagination du lecteur de la continuer ou non ?

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Futurs sans avenir

Dans une préface ennuyeuse et prétentieuse de 25 pages, Gérard Klein, pas « l'instit », son homonyme, celui que l'on appelle « le pape de la SF », essaye de nous démontrer que malgré son « aversion » supposée pour la SF, Jacques Sternberg écrit de la SF. Il suffit de s'en convaincre.

Trèves de balivernes.

Si vous n'avez jamais lu Jacques Sternberg, il faut vous précipiter chez votre libraire préféré et en commander une brouette immédiatement. Ce n'est pas dit qu'il vous en trouve.

Je ne sais pas si Jacques Sternberg écrit de la SF ou autre chose, mais ce que je puis vous dire, c'est qu'il témoigne d'une sacrée vision sur le devenir de l'humanité. Pas pessimiste comme le suggère Klein, plutôt réaliste voire pragmatique. Depuis sa Belgique natale, et oui, encore un Belge que l'on prend pour un auteur français, il a bien compris que le développement de l'humanité ne vaut rien pour le développement de la planète. Pour lui, l'activité de l'homme ne produit rien de positif, ou du moins, son activité générant du progrès s'accompagne-t-elle immanquablement d'un côté sombre et obscur qui réduit à néant les avancées réelles observées.

Dans ces neuf nouvelles écrites dans les années 1960 et 1970, il brosse neuf futurs, vus du XXème siècle, vue avec la lunette humaniste de Sternberg, et là, je serai d'accord avec ce cher Gérard Klein « Son futur se conjugue toujours au présent (…) »

Cela donne des analyses réalistes et visionnaires comme :

« Mais ces avantages abstraits mis à part, qu'y avons-nous gagnés sur le plan du quotidien, du réalisme ? Un surcroit d'ennuis simplement, de soucis mineurs, de taxes nouvelles et une redoutable augmentation du coût de la vie. Et aussi d'innombrables sources de tentations qui contribuent à faire de la vie de chaque individu une épuisante course à l'objet, aux multiples perfectionnements que l'on découvre sans cesse. Une course à l'argent car beaucoup de choses ont été remplacées, mais rien n'a remplacé l'argent, ni les sources essentielles du commerce. Et l'argent est plus que jamais synonyme de travail forcé. (…) C'est à dire que jamais l'acte de gagner sa vie n'a été aussi proche d'un acte de perdition. »

Citation tirée de la nouvelle « Bonnes vacances »

« Vint alors l'ère de l'exploitation. On se mit à creuser les mondes découverts, à les dépouiller de tout ce qui pouvait servir, à les passer au crible, bref à les réduire en morceaux pour satisfaire l'insatiable besoin de lucre qu'entretenait l'humanité.

Citation tirée de la nouvelle « La persévérance vient à bout de tout »


Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Le Coeur froid

Je referme le coeur froid de Sternberg et j' en suis autant hanté qu' étourdi.

Le héros s' engouffre dans le vide d'un non-espoir sidéral. Ce n'est pas lui qui détient le pouvoir, c'est Glaise... Glaise et son absence, son quasi-mutisme, l'obsession et le questionnement qu' elle provoque chez le narrateur.

Cette non-aventure est captivante, parce que le rien ou le si peu hallucine le lecteur, le tient en haleine;

Glaise, c'est l' étrangère de Sternberg.

Glaise, c'est une apparition si brève qu' elle va occuper le restant de la vie de celui qui l'a emmené avec lui.

Cette foi-ci, Jacques Sternberg nous entraîne dans de nouveaux confins très différents et similaires en même temps, à ceux de La banlieue: il y fait gris, comme lorsque toutes les couleurs d'un disque se mélangent en tournant.
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Contes glacés

Jacques Sternberg né à Anvers le 17 avril 1923 , décédé à Paris le 11 octobre 2006.



Auteur Belge - Romancier, nouvelliste.



Est-il né en Absurbie !!?

Où les miroirs reflètent des ombres !

Où le fantastique nous donne frissons et sueurs glacées !

Où le mystère vous frôle, sème le doute !

Où l'étrange s'invite !



"Les corps se transforment, les êtres disparaissent, les lieux mènent vers nulle part, les objets sont d'étranges réactions, les miroirs reflètent les ombres, les squelettes s'animent, les trains ne s'arrêtent plus ..."



99 Contes

Prenez en un, comme vous prendriez un glaçon en bouche il en résultera des sensations frissonnantes qui vous parcouront le corps tout entier !!!
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Contes glacés

J'ai gardé en tête pendant des années cette nouvelle des Contes Glacés intitulée Le Tapis sans savoir qui l'avait écrite et dans quel ouvrage. Je la tenais pour le chef-d'oeuvre de la littérature fantastique, ce basculement subit et inéluctable entre le réel et l'imaginaire.



Il y a dans les contes glacés cette précision et cette concision qui rend notre réel tellement "questionnable". Notre univers est-il bien réel ou une autre oeuvre littéraire.

Prenez La Disparition ou encore L'Erreur ou n'importe lequel des contes et vous vous sentirez hésiter, tituber, vos mains s’agripperont à n’importe quel objet à l'allure bien objective mais vous hésiterez : existe-t-elle cette rampe, et moi-même, ne va-t-on pas m'effacer d'un trait ?

Voilà pourquoi je voue une très grande admiration à Jacques Sternberg, si jamais il a existé :-)
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Dictionnaire des idées revues

une idée des plus originales que de rédiger son dictionnaire personnel. Ce que Jacques Sternberg a réussi à réaliser, après 30 ans de persévérance...



L'ouvrage rassemble 1700 noms communs, 550 citations agressives qui parodient les légendaires "pages roses", 540 noms propres, ceux des créateurs qui ont fasciné l'écrivain, et auront été sa consolation de vivre. Les 160 illustrations en vignette, constituent un véritable musée personnel , pour chaque dessinateur, peintre ou graveur qu'on ne risque pas de retrouver dans les dictionnaires classiques...



A chaque lettre de l'alphabet, une illustration pleine page introductive de Roland Topor, qui dévoile le talent jubilatoire et toujours mordant du dessinateur...Un dessin pleine page également pour mettre en avant la seconde partie des "Créateurs"



Comme tout dictionnaire individuel, il est passionné , passionnant et partisan. Je regrette d'un côté que des artistes ,n'y figurent pas comme Albert Camus, René Char, etc. et me réjouis de l'autre que certains autres habitent ce dictionnaire, car oubliés ou trop méconnus, comme Jean Meckert, Louis Scutenaire, André Friederike, l'éditeur, Eric Losfeld, Le peintre, Max Ernst dont Sternberg met à l'honneur les collages talentueux, sans oublier une notice épatante et bouleversante sur la femme de scène, ZOUC...qui clôt ce dictionnaire unique....

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Univers zéro

Surprenant (comme Sternberg en a l'habitude) ce recueil dans la série science fiction Marabout trahit son genre. Bien sûr, il y a des voyageurs de l'univers, des êtres extraterrestres fabuleux... mais peu d'aventures, peu de découvertes ou si elles se font, c'est sur le thème du regret, sur le ton blasé, désabusé des voyageurs déçus, de qui n'a plus rien à apprendre ou de qui approche la fin.

Plus qu'à la découverte de nouvelles planètes ou de civilisations impensables, c'est à la rencontre de la mort que l'auteur nous invite. Sacré voyage, pour l'habiller sous toutes ses formes, de tous ses habits, ses parures érotiques ou désinvoltes, son caractère mystérieux ou sa proximité étouffante.

Sternberg garde son art de la conclusion, son sens la surprise, sa fascination pour les sociétés ou les individus qui courent à leur fin.
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Contes glacés

J'ai pris grand plaisir à retrouver l'écriture concise et sans concession de Jacques Sternberg. Ses courts récits, contes, paraboles, presque aphorismes parfois ; auscultent avec précision l'absurdité de nos sociétés contemporaines. L'ouvrage ne date pas d'aujourd'hui, plutôt d'hier, mais cause fort bien de ce futur hanté-rieur qui nous ronge de l'intérieur. On s'approche du non-sens, toujours sur les terres de l'humour noir, il arrive que le glissement opère vers une forme d'onirisme presque "hippie". Le classement par thème fonctionne, même si du coup les structures et modes de fonctionnement des récits peuvent paraître de temps en temps redondant, ainsi concentrés, plutôt qu'éparpillés dans le livre. C'est un choix qui n'a pas gâché mon plaisir. J'ai particulièrement apprécié le texte sur Noël, revisité par des hommes venus d'une autre planète. Cette fête les fait bien rire. Le rien faisant référence au théâtre contemporain est sans appel ! La publicité à outrance avec le type qui reçoit une liasse de billets d'une banque en espérant qu'il devienne client va très loin et en dit long. Bref, c'est très agréable à lire et dans le lot, je suis sûr que chacun trouvera sa pépite.
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Contes glacés

J'ai bien aimé ce livre, c'est la couverture qui ma donné envie de le lire. Je trouve qu'il correspond parfaitement au titre : un paysage froid et un décor insolite.



Quand j'ai lu la quatrième de couverture j'ai été charmé ! " Un univers délirant qui bouscule les règles du quotidien: le temps et l'espace se modifient sans cesse, les objets vivent, les corps se transforment, les êtres disparaissent, les chemins ne mènent nulle part, les objets on d'étrange réactions, les miroirs reflètent des ombres, les squelettes s'animent, les trains ne s'arrêtent plus.

Tous pour provoquer frissons et sueurs froides !"



Un grand nombre de récits brefs, étrange et différent qui nous met les nerf à vif en nous transportant dans un monde irréel et surprenant ! Quelques fois compliquer à comprendre mais tout de même à mon gout.

Je suis quand même un peu déçu du contenu, car je m'attendais à plus de frayeur et de frisson mais très bien dans l'ensemble !

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L'employé

Ses "contes glacés" ont été une lecture marquante de jeunesse. En choisissant ce roman, je voulais savoir de quoi Jacques Sternberg était capable sur un format long. Cet auteur constitue une catégorie littéraire à lui tout seul, à la croisée du surréalisme, de l'absurde, de l'humour noir, de la science-fiction et du fantastique. De bout en bout, il excelle dans l'envers du monde, sa négation, sa déconstruction. Naviguant dans l'univers du quotidien ; le bureau, le foyer, les commerces, il parvient à tout dynamiter, nous entrainant dans un délire sans fin. Rien ne tient debout. Tout se dérobe sous vos pieds à chaque phrase. Le plus étonnant est que Sternberg n'égare jamais tout-à-fait son lecteur. Il le tient fermement par la main, même quand les appartement sont traversés par des fleuves et des voies ferrées, même quand la jungle se transforme en grand magasin, ou encore, quand les bureaux omniprésents résistent à la fin du monde. L'humour mord à chaque page. Quel est donc le moteur derrière cette impressionnante machine à mots décousus ? A n'en point douter, une profonde angoisse existentielle ...
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Histoires à dormir sans vous

L'auteur aime le format court : voilà 76 nouvelles en moins de 400 pages. Les plus longues prennent une vingtaine de pages, les plus courtes quelques lignes.

Le sujet : les relations-hommes femmes. Ou plutôt les relations d'hommes obsédés par les femmes avec celles-ci.

Ici, d'une façon générale, les femmes dominent la situation, peuvent être inaccessibles, perverses, voraces, cyniques, sinon manipulatrices, mystérieuses toujours et indécentes le plus souvent.

Quant aux hommes, fascinés par le corps féminin, les voilà plutôt benêts, traités comme des objets et ils ne le savent pas ou ne veulent pas le savoir. Comme le résume l'un d'eux enfin lucide : "Je ne me suis jamais passionné pour rien d'autre que patauger dans l'éternel féminin".

Et pour patauger ils pataugent ! Il faut dire qu'en face l'éternel féminin leur propose ce qu'il a de mieux : des corps superbes, décrits dans les moindres détails et à foison par un auteur visiblement gourmand et amateur de jolies femmes.

S'il y a souvent des bonheurs d'expression, à la longue cela devient un peu lourdingue. Malgré le talent de l'auteur, ou à cause de son talent et de sa verve, 370 pages de promenades répétitives sur le corps féminin finit par faire un peu longuet. Si bien qu'à la fin j'avais une indigestion de ces poils pubiens que l'auteur visiblement aime tant.

120 pages auraient suffi et auraient fait un beau cadeau pour une Saint-Valentin un peu chaude.
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Histoires à dormir sans vous

Obsédé par les femmes, Jacques Sternberg a écrit plein de nouvelles qui impliquent celles-ci. Nouvelles très courtes, courtes ou plus longues, toutes racontent la rencontre souvent brève avec une femme grandement fantasmée. Elles sont jeunes, toujours en tout cas beaucoup plus jeunes que le narrateur, mystérieuses, brumeuses... Des femmes qui échappent et qui s'échappent. Le narrateur les cherche, les trouve, et souvent les reperd, sûrement par sa faute. Consolations les femmes ? Oui, mais surtout obsession. Alcool, tempêtes, errances dans Paris, traversent ce livre. J'ai bien aimé, mais j'ai tout de même fini par me lasser un peu de cette grande "impudeur".
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Entre deux mondes incertains

Ce recueil nous embarque de force dans des voyages assez inquiétants pour nous débarquer sur des mondes qui ne sont pas beaucoup plus rassurants. Son auteur oscille entre plusieurs genres l'humour noir,le saugrenu, le fantastique et la satire vitriolée.

Il se sert de la SF pour édifier en tout quiétude son monde personnel où l'avenir ne peut que donner le frisson.

Ces 20 nouvelles sont pour la plupart originales et passionnantes.
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188 contes à régler

Une écriture originale qui mêle une efficacité extrême à une acidité impitoyable.



On passe d'une méchanceté si gratuite qu'elle en devient reposante à l'utopie caustique avec beaucoup de facilité : un petit recueil bien agréable situé aux confins de science-fiction et du réalisme bukowskyen.
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