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EAN : 9782207500156
256 pages
Denoël (22/06/1990)
3.36/5   28 notes
Résumé :
Par une belle journée de février 1998, les microbes contenus dans les tuyauteries du monde entier se mettent .à proliférer. Il faut abandonner la Terre... et l'espace n'est guère accueillant. Les conséquences de la pollution décrites dès 1956 par l'un de nos grands satiristes.
Que lire après La sortie est au fond de l'espaceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
C'est une relecture relativement récente de cet ouvrage aujourd'hui dans les limbes qui me pousse à faire un commentaire qui je le pense, aura son utilité car manifestement ce texte n'est toujours pas véritablement compris, pas plus qu'il ne le fut avant et avant avant depuis sa parution.
Avant d'en venir à sa substantifique moelle voyons le pitch. le lecteur est plongé dans une soudaine, incroyable et improbable apocalypse. La fin de l'humanité jaillira des tuyaux qui délivrent habituellement de l'eau dans le chez-soi de tout à chacun et dans toutes les constructions humaines de la planète.
L'infiniment petit microbien gagnera en taille et détruira et étouffera progressivement toute vie sur terre .Le récit est implacable et très circonstancié. Les microbes sont tangibles , obscènes ,palpables et colorés et infiniment redoutables sans être tout à fait réalistes pourtant.
Le récit affiche tous les aspects d'une extermination systématique du genre humain . Elle est implacable, généralisée, totalement déshumanisée et éloquente. Alors oui ,la sortie sera au fond de l'espace .Mais elle conduira à une destinée aussi néfaste et définitive que l'apocalypse. Je laisse le lecteur la découvrir évidement.
Personnellement je rattache ce texte à deux romans de science-fiction de Thomas M. Disch ,Camp De concentration et surtout ,Génocide, du même auteur. Ces trois textes possèdent une proximité indéniable tout en étant non solidaires et notablement différents.
Longtemps on a pensé et dit que ce roman relevait du sous-genre apocalyptique sur fond d'alerte sur les dangers de la pollution. Pourquoi pas? Peut-être bien que oui et sauf que non , il ne l'est pas ,du moins pas seulement.
L'auteur a vu sa famille sombrer dans les chambres à gaz du camp de Majdanek et là-bas aussi d'ailleurs, les tuyauteries souvent ne livraient pas de l'eau (du gaz très régulièrement en l'occurrence) et il y avait aussi pas mal de microbes dans ce coin Là. La sortie fut aussi au coin de l'espace car de manière surprenante l'Europe déjà meurtrie par ses nombreux malheurs fut assez insensible à celle des déportés de retour qui avaient eux aussi trouvé la sortie située au fond de l'espacée à partir de Majdanek et d'autres camps.
Cette apocalypse improbable est une métaphore de la Shoa et de la dureté de la vie après la Shoa pour les survivants dont je pense que l'évocation se fait le mieux par des fictions métaphoriques ou par l'animation ou encore par des témoignages , plus que par un réalisme de fiction romanesque.
La dureté de la vie après la Shoa fut décrite comme une seconde mort par de nombreux survivants dans des témoignages à posteriori.
La Shoa fut implacable, systématique ,absconse et la sortie en fut également au fond de l'espace ….
Enfin la Shoa est transmissible et intergénérationnelle et c'est ainsi que le fils de l'auteur, l'écrivain Lionel Marek a donné un texte intitulé : L'an prochain à Auswitch.
Le ton de la sortie est au fond de l'espace est très particulier, on est dans une sorte de conte assez réaliste mais improbable qui génère un dérangement lancinant et tranquillement désespérant.
Il est facile je trouve de passer à côté de ce roman qui brise silencieusement le silence de toute une époque dramatique située après le drame.
Il est bien écrit .
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Le style d'écriture est excellent, le genre qu'on a envie de lire à haute voix pour savourer la musique des mots, le rythme des phrases, le mouvement des émotions.
L'histoire est originale: un matin l'humanité se réveille devant de l'eau contaminée par des microbes gigantesques, largement visibles à l'oeil nu, voraces, agressifs, dévorant tout ce qui se trouve à portée. Hors l'eau est partout ou presque.
Alors les humains fuient en masse les villes puis les campagnes, et ceux qui le peuvent rejoignent des déserts où des fusées seront construites en hâte pour sauver ce qu'il reste de notre espèce.

Jacques Stemberg nous dépeint un monde sur ces derniers jours et une humanité qui cherche à conquérir l'espace pour ne pas disparaitre. Cette humanité n'est pas encensée (ce que je craignais car l'affrontement espace/aliens hostile VS humanité qui mérite d'être sauvée est déjà largement vu et revu), mais mise face à ces faces sombres. L'auteur ose aller dans l'obscurité, dans notre noirceur, tout en avançant à pas feutrés dans cette direction.
Ce livre m'a beaucoup fait réfléchir, en cela j'ai retrouvé ce que j'adore chez Asimov, mais sans la bienveillance et la douceur de ce dernier. Stemberg est âpre, dur, il vient imposer l'interrogation en force, brutalement; là où Asimov suggère avec grâce et délicatesse.

Ce livre de SF est excellent: style d'écriture (tout particulièrement), histoire, suspense, réflexion, etc. Mais je comprends qu'on puisse ne pas l'apprécier. Tout en montrant peu ou pas de violence physique, il est pourtant assez dur psychologiquement, émotionnellement.

Il est pessimiste, et pourtant au vu des conséquences de l'anthropocène, je lui trouve un côté étonnamment réaliste.
Nous aurions peut être dû lire plus de livre comme celui-ci qui nous auraient fait culpabiliser à juste titre plus tôt et changer notre comportement.
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Ce roman est très ancien et je le découvre tardivement. C'est une sorte de "space opera" à rebours. Alors que, d'ordinaire, cette SF est plutôt optimiste, ce livre est empreint du plus noir pessimisme. L'espèce humaine est présentée sous les traits les plus défavorables et semble mériter la triste destinée qu'imagine l'auteur.
A la fin du XXème siècle, une catastrophe frappe sans préavis toute l'humanité: des microbes géants prolifèrent dans l'eau, rendant la vie rapidement impossible. A la hâte, des fusées sont construites pour évacuer quelques humains hors de la Terre. Une sinistre odyssée commence pour les exilés: d'abord une escale sur Mars, puis de brefs séjours sur d'autres planètes du système solaire, toutes présentant de grands dangers ou étant inhabitables. Ils atterrissent finalement sur Orchide, où ils rencontrent des êtres d'apparence humaine: les Sconges, Ceux-ci leur semblent très froids et en même temps très bienveillants: ils proposent aux survivants de s'installer sur leur planète, qui est située très loin dans l'espace. Les Terriens acceptent.et découvrent un monde idéal.
Au final, j'ai trouvé désespérante l'ambiance qui règne dans ce roman; les conceptions de Sternberg sont celles d'un misanthrope. C'est un livre rendu assez intéressant par l'imagination de l'auteur, mais très peu agréable à lire.
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Ce livre m'a donné des cauchemars du début à la fin.

Que ce soit l'absurdité cruelle de ce qui arrive sur terre en premier lieu, les horreurs des réactions humaines - oh, si réalistes, et on n'arrive pas à détester les personnages pour autant, la fin serait moins désespérante - les délires surréalistes et meurtriers que sont toutes les planètes qu'ils visitent, et surtout la fin... je dois avouer que je n'ai pas tout lu. Très vite, je me suis mise à feuilleter à la place, lisant un paragraphe par-ci, par-là, parce que je ne voulais pas m'arrêter en plein milieu, ça aurait été trop horrible, je voulais savoir, mais je n'étais pas sûre de vouloir lire non plus.

L'auteur a, indéniablement, du talent. Un livre médiocre ne peut pas faire tant d'effet. Mais il n'est pas fait pour moi. J'en resterai à ses nouvelles, tout aussi brillantes, et où le sentiment de malaise reste à un niveau acceptable, le plus souvent.
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Voilà un ouvrage bien curieux et est plutôt original de part le fond et la forme. Les formes de vie qui viennent à bout de l'humanité ne sont pas une race supérieure ni par la force ni par l'esprit puisqu'il ne s'agit que des microbes qui prennent des tailles surdimensionnelle ce qui rend l'eau impropre à la consommation. Il s'en suit une terrible bataille pour la survie (tant sur le plan physique que mental) qui a des allures du dystopie tout aussi optimiste que ravage de Barjavel. Ensuite les rares survivants partent dans l'espace, sur des planètes tout aussi effroyables les unes que les autres. Vous l'aurez comprit ce livre aborde différent thème de la S.F sans se cantonner à un seul: récit d'invasion, dystopie, space opéra mais toujours avec pessimisme... En terminant ce livre je me suis dis que pour écrire un livre aussi triste l'auteur avait dû être marqué par la guerre et profondément désespéré. Ce livre est triste et c'est peu de le dire, il se termine mal et en prime dans la souffrance (celle qui vous prend aux tripes pas de mélo), aucun humain ne survie. On en retient une image négative de l'Homme qui ne trouvera nulle part ou aller car il a tout gâché ici bas.
Ne perdez pas de temps à vous suicider en lisant ces quelques lignes car comme nous le comprenons à la lecture de ce bouquin: il n'y aura pas de paradis pour aucun d'entre nous.
Heureusement c'est un très bon livre, bien écrit, bien fait vraiment bouleversant et il ne peut laisser indemne le lecteur.

http://sfsarthe.blog.free.fr

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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
la politique, fille de la diplomatie et de l'escroquerie courtoise.
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A force de prendre les choses comme elles venaient, on finissait par leur trouver certains avantages insoupçonnés.
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Mais pour tous ceux qui, depuis de longues années avaient pensé à l'absurdité gangrenée de cet énorme Luna-Parc qui était devenu le monde quotidien des hommes, pour tous ceux qui avaient toujours refusé de l'accepter, il devait y avoir une espèce d'ivresse à la pensée de l'écroulement qui menaçait à présent l'ensemble de l'édifice.
(page 47)
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Et l'homme s'en tirait comme il pouvait avec les moyens dont il avait toujours disposé : gagner sa vie en la perdant sans se révolter à cette idée et payer son confort à la sueur de son corps. Les quelques instruments qu'on lui avait accordés n'y changeait rien. Au contraire, tenir le coup devenait de plus en plus difficile, mais l'homme heureusement n'avait rien perdu de sa surprenante faculté de s'aveugler à bon compte.
(page 13)
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La mouche qui veut échapper au piège ne peut être plus en sûreté que sur le piège lui-même.
G. Lichtenberg
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Video de Jacques Sternberg (6) Voir plusAjouter une vidéo

Cinéma
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