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Citations de Jean-Claude Brisville (50)


(on entend quelques coups de feu dans la rue)
FOUCHÉ: Pourquoi tiraillent-ils encore?
TALLEYRAND: Parce qu'ils ne sont pas contents. Et vous savez ce qu'est un mécontent, Fouché? C'est un pauvre qui réfléchit.
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(Le président Hénault explique pourquoi il a encore voté contre l'entrée de d'Alembert à l'Académie)

HÉNAULT: Être à l'Académie, c'est une consolation pour des gens comme moi qui n'ont pas de talent. Mais un savant, un vrai savant, ne devrait pas avoir cette sorte de vanité.
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(années 1750. Marie du Deffand, salonnière célèbre, discute avec le président Hénault de sa volonté d'accueillir chez elle Julie de Lespinasse, future salonnière elle-même)

MARIE: Je traiterai son amour-propre avec délicatesse. Elle sera très bien ici. Mieux en tout cas que dans une cellule de couvent.

HÉNAULT (sentencieux): On peut parfois y entendre la voix de Dieu.

MARIE: Peut-être... en prêtant bien l'oreille. Mais s'Il parle parfois, avez-vous remarqué qu'Il ne répond jamais? Sa nature! Il monologue par essence. On ne le supporterait pas dans un salon.
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DESCARTES: Je ne crois pas pécher en essayant d'aller plus loin dans les mathématiques, qui me font pressentir une représentation de l'univers. Le système du monde est peut-être un système de nombres. Y aurait-il pour vous scandale à le penser?

PASCAL: Auriez-vous l'ambition d'être le constructeur d'un univers tout entier soumis à la géométrie?

DESCARTES: Puisqu'il y a de la mécanique, là-haut, j'aimerais m'essayer à son calcul.

PASCAL: Si un homme le peut, ce serait vous, Monsieur, mais pas plus que l'éternité, l'infini n'entre dans les nombres. Alors on tremble. On n'arrête pas de trembler.
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TALLEYRAND: Vous n'aurez jamais de rival à la Police, et le roi ne l'ignore pas. On a toujours besoin d'un grand ministre à la Police. Avec une bonne police, il ne peut y avoir qu'un bon Gouvernement puisque personne n'ira dire qu'il est mauvais.

FOUCHÉ: Sauf tous ceux qui sont en prison pour avoir dit qu'il n'est pas bon. Mais les gens qui sont en prison ne sont pas de bons citoyens. Donc leur avis ne compte pas.

TALLEYRAND: Qu'ils en aient un est même une insolence à l'égard du pouvoir.

("Le Souper")
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Jarry portait toujours sur lui un revolver chargé. Un soir, assis auprès d'une inconnue qui lui plaisait et qu'il n'osait pas aborder, il tire un coup de feu dans la glace du restaurant. " Maintenant que la glace est brisée, lui dit-il, causons".
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MARIE: J'ai eu vingt ans sous la Régence.
JULIE: A vous entendre, on ne peut pas penser que ce fût un bonheur pour une femme.
MARIE: A cette époque, on ne pensait pas au bonheur, mais au plaisir - pas à l'amour mais à la volupté. Tout était si facile aux hommes... il suffisait à n'importe lequel de dire trois fois à une femme qu'elle était jolie, pour qu'elle le remercie à la première, qu'elle le croie à la seconde et qu'elle le récompense à la troisième. Il nous fallait plaire à tout prix sous peine de n'être pas vues. Et c'était à la cour qu'il fallait l'être... oui parce que c'était à la cour que les hommes en nous désirant pouvaient faire de nous un peu plus que nous-mêmes.

("L'Antichambre")
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DESCARTES: Nous ne voyons pas Dieu, je crois, avec les mêmes yeux.
PASCAL: Je crois que vous le déduisez, Monsieur ; vous ne le voyez pas. Il est pour vous comme un principe, et en moi comme une chaleur. Vous le pensez, moi je le sens. Voilà toute la différence.
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DESCARTES: J'aime plus que tout ne rien faire - apparemment à tout le moins. Car le loisir, vous le découvrirez peut-être avec les ans, est un atelier souterrain où la pensée travaille à notre insu.
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DESCARTES: Je vous entends, mais la science...
PASCAL: Elle ne nous dit rien de Dieu.
DESCARTES: Elle peut nous aider, à tout le moins, à connaître son œuvre.
PASCAL: A la connaître? Enfin , Monsieur... Ce qu'elle nous enseigne est insignifiant. Je dirais même qu'elle accroît notre ignorance en feignant de la dissiper. Outre cela qui est déjà bien dangereux, elle nous incline à l'orgueil en nous donnant à espérer que nous touchons au but alors qu'il s'éloigne toujours à chaque pas que nous faisons vers lui. Tout cela n'est qu'illusion. J'en suis persuadé: notre intelligence s'égare en de mauvais chemins. Pour ma part, je reviens au centre où est la vérité. Sa lumière.
("Entretien de M. Descartes avec M. Pascal le Jeune")
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HÉNAULT: Qu'avaient-ils donc tous aujourd'hui? Chacun parlait pour soi. Personne n'écoutait personne. On se serait cru au marché.
MARIE: Oui, ou dans un "meeting", comme disent les Anglais. Voilà ce que devient la conversation lorsque chacun suit son idée. Pour moi, dès que l'une se pointe dans ma tête, je la laisse filer. J'ai horreur d'être à la remorque, même de mes idées.

("L'antichambre")
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Culture contemporaine : on ne sait rien, mais on a entendu parler de tout.
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Mme de Boufflers disait de son mari qui venait de mourir et qui avait été volage : " Enfin je vais savoir où il passe ses nuits."
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Je me souviens des écrivains alors à la mode : Maurice Dekobra (La Madone des sleepings, Mon cœur au ralenti), Pierre Frondaie (L'Homme à l'hispano), Marcel Prévost (Les Demi-vierges), Victor Marguerite (La Garçonne), Germaine Acremant (Ces Dames aux chapeaux verts)...

Je me souviens du grand article qu'Edmond Jaloux consacra dans les Nouvelles littéraires au premier livre de Julien Gracq, Au château d'Argol.

Je me souviens des Œuvres libres, du Livre Moderne Illustré et du Livre de demain.
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Arrêté dans une manifestation avec un revolver sur lui, Félix Fénéon est amené devant le juge.
"Monsieur Fénéon, remarque celui-ci, vous aviez sur vous de quoi commettre un meurtre.
- Oui, en effet, monsieur le juge, mais je portais aussi sur moi de quoi commettre un viol."
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Me regardant au moment du rasage dans ma glace à trois faces. Me trouvant un profil de rat.
Et depuis je me ronge.
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FOUCHÉ (admiratif): Foie gras truffé!

TALLEYRAND: Du Périgord... donc de chez moi.

FOUCHÉ: Prince, vous savez vivre.

TALLEYRAND: Une habitude, monsieur Fouché: le savoir-vivre et le savoir mourir, cela, chez nous, se sait à la naissance.
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A un cocktail chez Gallimard, Cocteau observant les efforts de Mme Mauriac pour éloigner François de lui, alors qu'ils avaient été si proches dans leurs jeunesse ("Le baiser agaçant de tes lèvres gercées"...) :
"Mais quoi...qu'est-ce qu'elle s'imagine ?...J'ai été sa femme avant elle."
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"Il faut donner du temps au temps." Comment une telle sottise a-t-elle pu connaître une telle fortune ? Peut-être parce qu'au grand discours politique, en panne, se sont substituées les "petites phrases" avec lesquelles l'homo politicus espère nous faire oublier qu'il parle dans le vide.
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Aller passer huit jours, Hôtel des voyageurs, à La Souterraine dans la Creuse. Huit jours seul, sans télévision, sans radio, sans journaux et sans livres. Huit jours sans parler à personne, à me redire, comme sonne le glas, que je suis à LA SOUTERRAINE dans la CREUSE.
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