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Citations de Jean-Claude Kaufmann (187)


Le drame est que ce sont les plus légitimes à se révolter qui sont les plus menacés par la régression intégriste identitaire. Face au monde extravagant de la finance, qui augmente toujours plus l'accumulation de ses rentes dans ses paradis fiscaux, des millions de personnes pauvres et modestes continuent de voir leurs revenus diminuer, pour rembourser les dettes provoquées par cette même finance (notamment à cause du sauvetage des banques avec l'argent public). La morale la plus élémentaire commanderait l'insurrection ; la colère rentrée est énorme.
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La modernité issue des Lumières se croyait fondée sur la Raison, dont la victoire sur les ténèbres émotionnelles et mystiques était annoncée comme inéluctable.Or les développements sociaux les plus récents montrent chaque jour davantage que le rationalité doit en fait composer avec de nouveaux univers de croyance, univers qu'elle impulse paradoxalement elle-même à mesure qu'elle s'approfondit. Les croyances contemporaines sont moins un résidu des temps anciens qu'un produit de la modernité la plus avancée.
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L'identité nationale est devenue une notion si abstraite et volatile que ses adeptes (les groupes "identitaires") ne cherchent même plus à la définir.
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J’ai eu envie de pleurer. Je ne voulais pas que cette histoire se termine ainsi, ce n’était pas possible, je l’aimais trop. Je ne sais pas si ce que je vivais était vraiment de l’amour, l’amour normal que vivent les autres, j’ai trop peu d’expérience en ce domaine, mais je vivais ces émotions comme un fou. Avec la violence de ce que l’on appelle un coup de foudre.
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A cause de moi, surtout. Qui comprenais maintenant qu’on ne sort pas indemne d’une histoire dont les premières lignes ont été écrites. On ne peut décider de tout effacer comme s’il ne s’était rien passé et que l’on était seul au monde. Le passé se venge un jour ou l’autre.
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(...) il trimballe une bonne partie de ma petite vie. Il m'a accompagnée dans des moments difficiles. Il était là serré contre moi et j'ai senti que lui et moi, c'était pour la vie. Il fut ma béquille et il est mon trésor.
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(...) ce qui est très pénible dans cette nouvelle donne du jeu social est que la meilleur manière de se donner à soi-même de bonnes notes, renforçant l'estime de soi, est d'en donner de mauvaises aux autres.
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Le premier matin est un événement qui s’ignore.
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Les fétiches et talismans étaient autrefois arborés haut et fort. Ils sont désormais blottis au fond des sacs. Et y restent, même quand leurs pouvoirs ne font à l'évidence aucune merveille. (p. 39)
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La nouvelle donne empeche désormais de pouvoir séparer clairement rencontre sérieuse et strict "plan cul"... de plus en plus, une zone intémerdiaire se dévelloppe, où rien n'est vraiment défini à l'avance.
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A quoi sert le couple si on ne peut s'y sentir à son aise, profiter des plaisirs simples de l'existence? Pour qui cherche à se lover ainsi dans des niches de bien-être, le conjoint peut prendre la figure d'un tyran domestique, en guerre permanente contre les jouissances coupables et autres privautés, au nom de l'intérêt supérieur représenté par la vie commune.
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1. « Le visage est l'attribut de la beauté (divine), la bouche l'expression de la dignité humaine, le souffle de la vie ; le derrière ne mérite que le mépris. Il est digne au mieux d'être ignoré, au pire d'être assimilé à toutes les bassesses, aux ignominies, aux pourritures. D'ailleurs c'est par l'anus que s'évacuent les excréments. Les fesses sont la "partie honteuse" de la personne.
Cette gigantesque charge négative accolée à nos postérieurs explique sans doute que pendant des siècles l'humour les ait tournés en dérision, comme pour mieux calmer l'angoisse que nous portons en nos tréfonds. Elle explique aussi ce geste qui a traversé l'histoire depuis le Moyen Âge, consistant à montrer ses fesses pour désarmer l'adversité, geste qui "marque une procédure de moquerie, d'abaissement de celui à qui il est destiné. Il semble dire que le face-à-face n'est plus digne devant un tel goujat que dans le fesse-à-face." [Le Breton, _Des Visages_, 2003] Le comique détend l'atmosphère, on rit des fesses, mais ceci ne restaure en rien leur image, bien au contraire. Non seulement elles sont honteuses, mais en plus elles s'avèrent ridicules. » (pp. 9-10)
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Le rangement du sac s'inscrit dans un rythme. Des séquences de remise en ordre et d'animation intérieure ne cessent de se succéder; avec dans l'un et l'autre cas des pics d'intensité. Intensité agitatoire lors de mises dedans intempestives ou d'un stress pour trouver les clés tout au fond; tout est mis brusque. ment sens dessus dessous. Intensité rangeresse quand vient le temps au contraire d'éliminer la confusion. Si nous prenons plus précisément les phases de mise en ordre, elles opèrent en fait selon deux modalités très différentes. Soit de façon calme, posée, régulière. Généralement le matin, quand il s'agit d'organiser la journée; les choses sont choisies et rangées, dans un plan d'ensemble qui intègre aussi les événements à venir. Car remplir son sac, c'est aussi dessiner les scénarios du futur. Soit de façon sauvage et beaucoup moins préméditée. À l'improviste, quand l'agacement déclenche le signal d'alarme. J'ai dit comment fonctionnait l'agacement, qui surgit dans l'écart entre un modèle idéal et une réalité de la vie toujours plus incertaine et mouvante. Tant que le désordre est modéré il peut être admis et considéré dans la normalité du sac (puisque les va-et-vient y sont continuels). Puis apparaissent des indices d'agacements localisés (quand par exemple un objet devient introuvable).Enfin, apothéose ultime, la rage globale peut exploser soudainement, l'écart avec le modèle idéal s'avérant gigantesque et intolérable. C'est souvent à partir d'une telle décharge d'émotion mauvaise que l'on décide d'effectuer un grand ménage dans une maison. Pour le sac, les coups de nerfs qui poussent à ranger sont davantage d'intensités variables, conduisant à des remises en ordre plus ou moins importantes, et sont déclenchés de manière particulière chez chacune.
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. « Un couple, ne met pas aux prises deux inconnus qui négocieraient ouvertement leurs désirs et leurs intérêts ; il intègre deux personnes dans une interaction amoureuse. Je ne parle pas ici des élans de la passion, qui représentent une modalité un peu différente, mais de l'amour ordinaire, au quotidien, qui fonde la relation. Et qui est constitué par l'acceptation permanente de toutes les petites insatisfactions, le refoulement des agacements. Il ne peut exister de couple si l'on ne commence pas par tolérer toutes sortes de choses qui ne font pas spécialement envie. Ou, plus exactement, par refuser de penser à ce qui se révélerait ne vraiment pas faire envie si l'on y pensait réellement. » (pp. 52-53)
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Une majorité cependant ne rêve pas de disparaître en forêt, et le souhaite encore moins. Nombreux sont ceux qui préfèrent inventer de petites bulles de retrait et d’abandon tout en restant ouverts à l’agitation du monde, branchés sur son excitation virevoltante. Se retirer un peu, de temps en temps, pour que tout continue comme avant ou presque. L’hypothèse d’un basculement vers un modèle d’écologie radicale ne saurait s’imposer qu’à l’issue d’une crise majeure.
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décider en tout, à chaque instant, fait entrer dans un univers d’incertitudes et de fatigue mentale, dans une responsabilisation culpabilisante puisqu’elle impute à soi-même les échecs et fragilise ainsi l’estime de soi. L’individu, en théorie libre de tout, est de plus en plus un individu qui a besoin d’être réconforté et sécurisé, de se constituer des repères qui ne peuvent se stabiliser qu’en limitant justement cette liberté. En durcissant ses convictions, ses croyances, ses certitudes.
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à force de trop demander à l’individu, celui-ci, épuisé et guetté par la démotivation, s’est discrètement dirigé dans une tout autre direction, politiquement très incorrecte, où les maîtres mots ne sont pas le dynamisme et la maîtrise de soi, mais le lâcher-prise, le retrait, l’adoration de nouvelles valeurs inavouables comme le lent, le vide et le mou. Une révolution anthropologique silencieuse est en marche.
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Jean-Claude Kaufmann
La promesse des algorithmes de nous facilité la vie est en partie un mensonge. Seules les décisions contextualisées offrent des guides d'action et de pensée. En revanche, pour le questionnement majeur de tout individu sur ses choix existentiels ou le sens de sa vie, les chiffres sont trop courts. Le processus essentiel reste le récit de soi, qui ne peut être délégué à personne, et qui s'emballe aujourd'hui dans les affirmations identitaires.
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Derrière les apparences d'une société de l'information et d'une véritable explosion de la réflexivité, les bureaucraties organisent la production de savoirs minuscules canalisés ou positivés par des officines spécialisées. Pour tout problème, "il y a forcément un spécialiste quelque part". Des savoirs de plus en plus enfermés dans une logique circulaire autour d'un objectif abstrait d'efficacité. "Lorsqu'on se réclame de l'efficacité rationnelle, on n'a pas à se demander à quoi sert vraiment l'efficacité". Le fonctionnement bureaucratique masque ce déficit de savoir en tournant comme une machine bien huilée et en mettant ses techniques en avant.
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Une ébauche de lien conjugal commence à se nouer , alchimie qui opère par l'alimentation , plus précisément par des repas pris dans les formes. L'amour ne se nourrit pas que de sentiments , de mots et de caresses. Il lui faut aussi s'enraciner dans le partage d'activités plus ordinaires .Si possible agréables , voire non dénuées de sensualité. Dans un tel registre , les repas sont inégalables.
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