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Critiques de Jean Hatzfeld (263)
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Là où tout se tait

IBUKA, souvient toi en Kinyarwanda.

Se rappelle à moi, chaque année, à cette période, le devoir de mémoire sur le dernier génocide du

XXe siècle.

Pour avoir déjà lu plusieurs ouvrages de Jean Hatzfeld sur ces événements tragiques, atroces, difficilement compréhensibles, je ne m’explique toujours pas cet intérêt pour ces récits de l’horreur. Mais j’y retourne sur ces milles collines, tel un besoin d’expiation, une nécessité de faire vivre ces centaines de milliers d’innocents que mon pays a abandonné par faute d’arrogance et volonté de préserver une aura désuète d’une diplomatie hors d’âge.

Jean Hatzfeld met en avant les histoires des « justes », reconnus ou non par les institutions rwandaises depuis le début du travail de réconciliation opéré dans les années 2000.

Ils ne sont pas pléthore, ceux comme Eustache ou Silas, ces Hutues qui ont défié la mort, la peur, le risque immense de préserver l’humain. D’autant qu’il ne reste plus beaucoup d’avoisinants pour innocenter ou nuancer la culpabilité.

Encore aujourd’hui, la méfiance et la médisance restent tapies et on ne fait pas étalage de son bon comportement pendant le génocide.

Le pardon est impossible. Les doutes sur la vérité prédominent.

Il y a toujours la pudeur des mots, la simplicité à raconter le déferlement de violence, l’avant, les « événements » et l’après.

Depuis 2006, les tueurs sont revenus sur les collines, ont participer à la récupération des restes de leurs anciens voisins enterrés dans les fosses communes les jours d’Umuganda, dernier samedi du mois ou traditionnellement, on offre son service à la communauté.

Jean Hatzfeld est un exceptionnel passeur de mémoire. Il touche au cœur et fait en sorte que la vie jaillisse malgré l’effroi.

Merci à lui et à ces quelques Abarinzi w’igihango pour leurs mots.

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Là où tout se tait

Dans « Là où tout se tait », Jean Hatzfeld poursuit son œuvre sur le Rwanda. Un remarquable document, qui est aussi un admirable monument
Lien : https://www.nouvelobs.com/do..
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Là où tout se tait

A travers cinq livres, il a donné la parole aux victimes, puis aux génocidaires. Avec Là où tout se tait, l'auteur donne de la visibilité aux méconnus Justes hutus.
Lien : https://www.levif.be/actual..
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Là où tout se tait

Après avoir donné la parole aux victimes tutsies, aux bourreaux, à ceux qui revenaient d’incarcération, après avoir mis en lumière Englebert, après avoir rencontré et laissé s’exprimer les descendants des protagonistes (des deux camps) de ce qu’il est convenu d’appeler de nos jours le génocide rwandais, Jean Hatzfeld s’attarde désormais à celles et ceux qui ont résisté à la folie meurtrière. A l’instar des justes reconnus pour avoir sauvé, protégé, ou aidé des juifs durant la seconde guerre mondiale, des hommes et femmes hutus ont eux aussi ‶refusé″ de se laisser entrainer, de tuer, ou tout simplement ont à mesure de leurs moyen protégé les tutsies.

A l’épreuve du temps beaucoup ont disparu. Jean Hatzfeld s’est appliqué à parler de ces héros du quotidien, de ces sauveteurs improbables, ces aidants invisibles, en donnant la parole aux tutsies survivant encore en possibilité de témoigner, et surtout de rendre justice à celles et ceux longtemps considérés comme des traitres, et qui pour beaucoup ont payé de leur vie.

Nous ferons donc connaissance avec Isidore, Eustache, Marcienne, Marcel, Espérance et Setatakwe, que racontent celles et ceux qui les ont connus, qu’ils ont aidés, sauvés, cachés...

Jean Hatzfeld laisse à chacun son degré de langage, son phrasé le plus souvent particulier et surprenant de prime abord. L’entrée en matière ne m’a pas forcément parue aisée ; tout comme la structure du récit qui peut perdre, parfois, mais qui de toute évidence prend aux tripes.

Si les Justes des Collines s’effacent peu à peu, Jean Hatzfeld s’emploie grâce à ce récit poignant, à leur rendre l’hommage et la visibilité qu’ils méritent !


Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Là où tout se tait

Dans le bouleversant « Là où tout se tait », Jean Hatzfeld, de retour à Nyamata pour ce sixième livre, donne la parole à ces Hutus qui ont sauvé des Tutsis.
Lien : https://www.lepoint.fr/livre..
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Là où tout se tait

Avec Là où tout se tait, Jean Hatzfeld revient sur le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 et donne la parole aux Justes : ces Hutus qui ont protégé et sauvé des Tutsis durant cette sombre période de l’histoire rwandaise.



Ancien journaliste à Libération, Jean Hatzfeld a de nombreuses fois permis de conserver la mémoire du génocide des Tutsis au Rwanda dans la région de Nyamata, au sud du pays. A travers cinq ouvrages, il a d’abord donné la parole aux victimes, puis aux génocidaires. Dans ce nouveau livre, il donne de la visibilité aux méconnus, les Justes hutus.



L’auteur part à la recherche de ces rares Hutus qui ont dit non au génocide, au péril de leur vie. Au Rwanda, on les nomme les “abarinzi w’igihango”, les gardiens du silence ou les Justes. 25 ans après ce terrible drame, ils restent encore des personnages silencieux et plein de méfiance. Dur d’admettre encore pour certains qu’il y a eu des Hutus méritants. De nombreux sauveteurs ont été traqués et abattus sans laisser de trace. « Dans la fuite, si je me cachais ventre à terre dans les sorghos, est-ce que je pouvais penser à Silas ? ni à lui, ni à rien, sauf à ne pas être coupée. J’avais grande peur. »



Jean Hatzfeld a rassemblé à Nyamata les témoignages de ces hommes et de ces femmes qui auraient pu tout perdre en sauvant des vies. Un risque immense quand on sait qu’en sauvant un Tutsi, un Hutu était condamné à « être coupé ». Certains des survivants racontent ici leurs histoires extraordinaires. Avec leurs mots, dans une langue étrangère, ils relatent ce chaos encore parfois indescriptible. « Souvent des jeunes gens passaient à moto en criant devant les fenêtres : “Voilà un Hutu, il persiste à cacher des inyenzis, on va lui raccourcir les bras et les jambes”. »
Lien : http://untitledmag.fr/la-ou-..
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Là où tout se tait

Sur les collines de Nyamata, Jean Hatzfeld part cette fois à la recherche des très rares Hutus qui ont résisté à la folie génocidaire au péril de leur vie. Au Rwanda, on les appelle abarinzi w’igihango, les gardiens du pacte de sang, ou parfois les Justes. Mais vingt-cinq ans après, ils restent des personnages silencieux, entourés de méfiance ; parce que aux yeux des Hutus ils incarnent la trahison, ou leur renvoient l’image de ce qu’ils auraient pu être, tandis que les Tutsis portent sur eux d’irréductibles soupçons et le plus souvent refusent d’admettre qu’il y ait eu des Hutus méritants.

Beaucoup de sauveteurs ont été abattus par les tueurs, sans laisser de trace. Certains de ceux qui ont survécu racontent ici leurs histoires extraordinaires. Chacun trouve les mots pour relater ce chaos dans une langue étrange, familière et nourrie de métaphores, reconnaissable entre toutes pour ceux qui ont lu les précédents livres de l’auteur.

Je n'en ai jamais lu. Téléchargé extrait K sur chaude reco de Nat B qui adore cet auteur. Bien apprécie de découvrir mais n'irai pas plus loin. Trop de livres sur ma PAL et pas assez mon monde.
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Là où tout se tait

Exceptionnel....

Pour celles ou ceux qui ne connaissent pas l'auteur, Jean Hatzfeld a écrit plusieurs livres sur le Rwanda. Sur les rescapés, les tueurs, la politique de réconciliation (les assassins vivant désormais à proximité de leurs victimes). 20 ans après il va rencontrer les enfants des rescapés et des assassins.

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Dans ce livre "Là où tout se tait" l'auteur va s'intéresser aux "Justes", ces Hutus qui ont sauvé des Tutsis. Pour certains ils en auront payé le prix ultime et ont été massacrés. Certains ont survécu.

Ma surprise c'est que ces "Justes" sont mal vus.

Mal vus des Hutus : ils sont la preuve qu'on pouvait s'opposer aux ordres, ils deviennent une accusation muette, voire ils sont vus comme des traîtres.

Mais mal vus aussi des Tutsis : il est plus facile d'englober la haine contre une ethnie complète sans nuance.

Oubliés. Pour celles et ceux qui en sont morts, ils ne sont pas inscrits sur les monuments des victimes du génocide (ils n'ont pas été tués à cause de leur ethnie, mais du fait de leur humanité).

.

Un livre utile, nécessaire.... Avec toujours cette merveille de français qui n'est pas le nôtre. Un français savoureux. J'adore les mots utilisés, les expressions, les tournures différentes, un français qui a évolué différemment d'ici.

C'est difficile de savourer autant le style alors que ce qui est raconté est si horrible ! Et pourtant....



J'ai envie de remercier l'auteur pour ces récits si difficiles qui m'ont fait découvrir le "dernier génocide du 20e siècle". Ces témoignages uniques, difficiles, nécessaires pour ne pas oublier. Ne pas oublier non plus ces hommes et ces femmes qui ont refusé et sauvé des Tutsis au nom de l'humanité, de l'évidence, de la gentillesse (comme ils disent là-bas).
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Là où tout se tait

La où tout ce tait Jean Hatzfeld : l’auteur part cette fois à la recherche des très rares Hutus qui ont résisté à la folie génocidaire au péril de leur vie. Chacun trouve les mots pour relater ce chaos. Très belle écriture, mais pourquoi tant d’horreur ! On reçoit l’ordre de tuer et on tue ses voisins, sa famille, des enfants, des bébés…. C’est une page d’histoire tragique. Plus de 800 000 Tutsis ont été tués en moins de cent jours dans le pays. Une population civile tuée de la main de l’homme. A Nyamata les militaires donnèrent le signal du déclenchement des tueries. Huit à neuf victimes sur dix sont tuées à la main par des cultivateurs, fonctionnaires, enseignants, commerçants. Victimes exécutées à la machette, ou à l’aide de houes, pieux, massues, haches, pierres, viol, noyade dans les rivières. Quel mensonge donne la force d’accepter de tuer n’importe qui, de couper tous les jours, les bras, les jambes ? Vous ne sortirez pas indifférent à la lecture de ce livre qui en dit long sur la barbarie dont les hommes sont capables.
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La stratégie des antilopes

Je n'ai pas lu les précédents livres de Jean Hatzfed, et n'avais entendu parler de ce livre qu'à cause du prix reçu et non de son contenu.

Je n'aime pas trop les témoignages habituellement. Mais là ce sont de multiples témoignages réunis et ordonnés par l'auteur, commentés, replacés dans le bon contexte, qui se lisent tout seuls. Enfin, si on peut dire.

Car ce qu'ils racontent ces rescapés et ces anciens tueurs ne se lit pas si facilement. Cette cohabitation forcée mais nécessaire nous est incompréhensible.

C'est fort, cela raconte un génocide méconnu.

Pour se souvenir, et chercher les raisons qui font que la vie continue.



Un livre à recommander pour que les petites histoires permettent que la Grande ne reproduise pas de si innommables massacres.
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La stratégie des antilopes

La stratégie des antilopes , titre qui m'a intriguée , attirée par son côté mystérieux , poétique , qui évoque hélas une réalité horrible , je parle du genocide rwandais , le massacre des Tutsis par les Hutus en 1994 .La stratégie des antilopes c'est ce qui a permis à certains de survivre , gibier humain traqué impitoyablement , devenus du jour au lendemain des personnes à tuer , certains ont couru sans relâche d'un endroit à l'autre , dans les marais et dans les forêts , comme le font les antilopes traquées

Ce livre qui n'est pas un roman mais plutôt une succession de témoignages , de paroles recueillies de survivants et de bourreaux , pas de sensationnel , pas de phrases choc mais les mots d'hommes et de femmes , des Hutus et des Tsutsis , qui doivent vivre ensemble , revivre ensemble plutôt dix ans après les horribles massacres à coup de machettes .

En effet , le gouvernement à décidé de libérer la majorité des anciens ´coupeurs ´ , c'est à dire , les Hutus qui ont massacré leurs voisins , amis , parfois même des parents .

Ce qui m'a interressé dans ce récit ce n'est pas le côté historique , pour ceux qui ça intéresse , il y a de nombreux articles disponibles sur internet , non c'est le côté humain , c'est de voir comment anciennes victimes et anciens bourreaux sont obligés de cohabiter .

Comment vivre près de celui qui a massacré votre famille ? , faut - il faire semblant de pardonner , faire semblant d'éprouver des remords pour les autres .

L'auteur ne dénonce rien , ne prend pas parti , tout au plus , donne la parole aux habitants qui doivent assister à des réunions de réconciliation , réunions voulues et monnayées par les pays occidentaux .

Et puis un des côtés fascinants de cette lecture , c'est de se rendre compte que la chance ou la malchance ne suit pas toujours une logique bienveillante , il y a des victimes qui ont tout perdu et qui ont pu reconstruire une vie meilleure qu'avant le massacre , d'autres qui peuvent à peine survivre car elles se retrouvent seules au monde , ce qui est inimaginable dans la mentalité africaine , des anciens bourreaux qui s'en tirent plus ou moins bien , toutes les cartes sont distribuées de façon totalement aléatoires .

On ressent aussi très fort le rôle important de la famille , de la réconciliation obligatoire entre les maris et femmes , la famille est le socle de la société et la réconciliation difficile mais nécessaire entre les deux ethnies , le pays a besoin de tous .

Toutes les personnes rencontrées disent qu'il faudra une génération pour que les blessures guérissent .Livre tout en nuances , en interrogations , qui oscille entre espoir et vision plus pessimiste de l'être humain , certains dans le camp des victimes , osent dire l'impensable , ce que nous occidentaux ne voulont pas entendre , un autre genocide est toujours possible , il faut si peu de choses pour que ça recommence .

Avant de terminer ma critique , je ne peux m'empêcher de mentionner le magnifique film Hotel Rwanda , un film inoubliable .

Voilà je termine ici ma critique , vous l'avez compris j'ai apprécié ce livre et vous le recommande .
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La stratégie des antilopes

Il s’agit ici d’écouter parler tous ceux là, les rescapés, les survivants, tous ceux qui ont usé de stratégies pour survivre aux tueries perpétrées contre leurs familles et les leurs lors du genocIde de 1994.

Ce livre est un documentaire, l’écriture est journalistique.

Je vis à Kigali et comme à chaque fois, je m’instruis, je recherche, je lis l’histoire des uns pour comprendre le comportement qui en découle... l’histoire des hommes. Mais il serait dommage de résumer le Rwanda à cela. Alors parfois je lis un peu jean hazfeld et parfois je m’arrête et je me divertis avec une àutre lecture. Pàrce que le rwanda ce nest pàs que celà..
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La stratégie des antilopes

Comment réconcilier les victimes d'un génocide avec leurs bourreaux ? C'est le défi que s'est lancé le Rwanda en 2003. Le livre raconte les premiers pas de la réconciliation, où les rescapés voient revenir ceux qui ont voulu les massacrer dix ans auparavant. Il raconte les efforts des tueurs pour se faire accepter et la frustration des survivants de voir leurs tourmenteurs s'en sortir après quelques années de prison.

Jean Hatzfeld rassemble les témoignages de tous les protagonistes. Ils lui racontent leur histoire et, malgré le traumatisme qu'ils ont subi, analysent l'histoire avec la clairvoyance d'un observateur extérieur.

Ce livre est d'une force incroyable, et il aide à comprendre la tragédie qu'a vécu le Rwanda
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La stratégie des antilopes

Il est difficile de faire un résumé concis de ce 3ème livre de Jean Hatzfeld sur le génocide rwandais tant la violence des mots, la furie des actes sont hors-normes, tant on pensait qu'un tel massacre au XXème siècle ne pouvait plus être possible après la Shoah de la 2ème GM. Mais malheureusement, l'être humain, dans ce domaine, n'apprend jamais rien apparemment et sait se rendre inventif.

Le chapitre sur la vison noire des Africains est si éclairant, cette lucidité sur comment les Blancs les voient, comment eux-même se voient et sur leur évolution et leurs différences. Les témoignages, des 2 bords, sont si forts, poignants ou effarants ou les 2 selon les points de vue.

Encore donc des témoignages sur ce passage très douloureux de l'Histoire rwandaise qui cicatrise lentement, grâce à une politique de réconciliation qui ne résout rien mais qui laisse le pays avancer vers une autre destinée plus apaisée.

Il semble si incroyable qu'aujourd'hui se côtoient quotidiennement ceux qui ont tué avec ceux qui ont survécu mais peut-être est-ce ça aussi la résilience mise en avant aujourd'hui. C'est très touchant la sincérité des réponses des rescapés, à faire venir les larmes aux yeux tant on voudrait les protéger et leur rendre plus de justice....

A lire, avec les 2 autres opus (Dans le nu de la vie et Une saison de machettes) car si parlant, fascinant et apprenant.
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La stratégie des antilopes

SI l'auteur est encore en vie, je lui propose de faire des recherches et faire des recherches objectivement, et nous écrire le quatrième tome.

Voilà ce que je lui propose pour qu'il en tienne compte:

- avoir des témoignages des Tutsis et Hutus qui vivaient au Rwanda avant le génocide

- Avoir des témoignages des Hutus et Tutsis qui étaient au Rwanda pendant le génocide

- Avoir des témoignages de ceux qui ont été au Zaire dans les camps de réfugiés

- Avoir des témoignages des hutus et Tutsis qui vivent au Rwanda actuellement

- Avoir des témoignages des Tutsi qui ne vivent pas au Rwanda , qui sont en exil`et qui ont quitté le Rwanda après 2015.

- Avoir des témoignages des Hutus qui ne vivent pas au Rwanda , qui sont en exil`et qui ont quitté le Rwanda après 2015.



Je pense qu'après avoir recueilli ces témoignages, il pourra nous en faire un beau livre...
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La stratégie des antilopes

Sujet difficile.



Comme toujours plongeant dans le livre sans en rien savoir, je me retrouve cette fois complètement ébahie.



Rwanda, mai 2003. Les tueurs hutus qui ont avoué leurs forfaits sont libérés, presque 10 ans après le génocide. Sous l'oeil hagard et incrédule des Tutsis qui ont survécu au massacre, ils reviennent chez eux. C'est la seule solution pour sauver le Rwanda du désastre économique, ces deux communautés, hutue et tutsie étant complémentaires dans la gestion de la terre et du bétail. Tueurs et rescapés sont condamnés à vivre ensemble en bonne intelligence...



C'est le troisième livre que Jean Hatzfeld consacre à ce sujet, Dans le nu de la vie et Une saison de machettes en évoquaient déjà deux facettes, livres qui comme celui-ci avaient été primés.



La stratégie des antilopes parle de la situation aujourd'hui. Récit entrecoupé de témoignages de tueurs et de rescapés, avec le vocabulaire craquant propre aux Africains. Je vous le conseille vivement.



Incrédulité, horreur, honte et culpabilité ont été mes sentiments lors de cette lecture. Où étais-je en 1994? Sur une autre planète? Pourquoi ça ne m'a pas interpelée, ou de si loin? Même sur l'île de Gorée, au Sénégal, dans la maison des esclaves, lieu duquel s'embarquaient les esclaves envoyés en Europe ou en Amérique, où j'avais été anéantie par ces mêmes sentiments, pas une pensée pour le Rwanda ne m'avait effleurée...



J'ai encore tellement à apprendre. Et à faire.



is@2008



http://bulleglob.lalibreblogs.be/archive/2008/01/27/la-strategie-des-antilopes.html



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La stratégie des antilopes

Ce livre est le troisième de Jean Hatzfeld sur le génocide au Rwanda. Le premier " Dans le nu de la vie " donnait la parole aux rescapés ( les Tutsies) de ce massacre de 1994. Le second "Une saison de machettes" nous livrait le témoignage des meurtriers (les Hutus) alors qu'ils sont en prison. La genèse du troisième part de la libération du pénitencier de Rilma en 2003 quand Ils reviennent s'installer sur leurs parcelles de terre a coté de leurs anciennes victimes. Le livre entremêle les témoignages des victimes et des tueurs douze ans après le génocide. Le Rwanda est lancé dans une politique de réconciliation car sans la force de travail des Hutus que deviendrait le Rwanda? Mais si cette réconciliation est souhaitable économiquement pour le pays , elle est impossible car qui pourrait imaginer que les rescapés peuvent voisiner avec ceux qu'ils ont vus dans les marais ou les forêts tuer leurs parents, leurs femmes, leurs maris, leurs enfants ? La politique les obligent a vivre en bonne entente mais on sent sous cette contrainte poindre des deux cotés l'envie et la jalousie. La question que l'on se pose a la fin de la lecture c'est :"Et si tout recommençait ?" car on sent que l'équilibre est précaire. On sent que la rancune et la colère sont toujours là et que les Tutsies et les Hutus ont beau cohabités , il suffit d'une étincelle pour que tout cela s'embrase de nouveau.

Quand on pose ce livre , on se dit que le problème du Rwanda ne sera pas réglé rapidement, il faudra attendre qu'une nouvelle génération arrive et qu'elle arrive a faire table rase de ce passé sanglant mais cela sera difficile.

Trés beau livre a la fois touchant , bouleversant et très dure
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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La stratégie des antilopes

Presque personne au Rwanda, Hutu ou Tutsi, n'a échappé à la sauvagerie quand, en avril 1994, les milices hutu ont commencé à massacrer les Tutsi et les Hutus modérés.

Hatzfeld trouve les survivants psychologiquement brisés et vides, se sentant comme s'ils avaient été 'trahis par la vie - [et] qui peut supporter cela?'

Son récit s'ouvre en 2003, avec le spectre d'une colonne mince, poussiéreuse et interminable de 40 000 hommes, libérés des camps et des pénitenciers après avoir purgé leur peine pour leur rôle dans le génocide. Quelques-uns des internés, dit l'un, jubilaient.

D'autres, niant tout acte répréhensible, étaient furieux d'avoir été emprisonnés.

Tous étaient confrontés au problème de reconstruire leur vie, au milieu des proches et des familles de ceux qu'ils avaient tués. Certains répondent par la boisson, certains par le silence, certains par l'isolement et certains par la colère.

De peur qu'il n'y ait une explosion de femmes battues et de violence après l'amnistie, les fonstionnaires du gouvernement ont conseillé : 'Restez calme avec votre conjoint coupable, soyez pacifique avec votre voisin, patient avec ceux qui sont traumatisés, obéissant avec les autorités. Et ne tardez pas à vous mettre au travail pour nettoyer vos champs envahis par la végétation.'

Les conseils, semble-t-il, ont été suivis,

et si peu de Rwandais semblent heureux et que les soupçons perdurent, la plupart des gens semblent reprendre lentement la vie comme d'habitude, même si, comme le dit un homme, 'j'ai peur des rêves'. Grâce au travail des Rwandais qui insistent pour obtenir justice - un projet ardu, compte tenu de l'absence d'un système judiciaire pleinement fonctionnel et de la difficulté de trouver une simple équité dans les allers-retours entre accusation et défense - une certaine normalité est en place. enfin réalisable dans ce malheureux pays.



Un rapport révélateur de plus et un ajout substantiel à la littérature sur la violence ethnique.

Ce livre, comme tous ceux de Jean Hatzfeld sur les massacres du Ruanda, est indispensable.



Pendant les massacres, l'occident regardait, mais avait envoyé les casques bleus...
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La stratégie des antilopes

J'ai passé près de quinze jours sur ce récit, parce qu'il m'était impossible de lire plus de deux chapitres de suite.



Il s'agit de témoignages de Rwandais des deux ethnies, recueillis plus de dix ans après le génocide qui a fait plus de 800 000 morts dans le pays. C'est le dernier opus d'une trilogie qui a commencé par "Dans le nu de la vie" (témoignages de rescapés du génocide) suivi de "Une saison de machettes" (témoignages de tueurs). Dans ce troisième volet, on retrouve les protagonistes des deux premiers.



La genèse de ce livre est une décision du gouvernement rwandais de libérer 40 000 détenus Hutus, condamnés en grande majorité pour leur participation au génocide de 1994. Jean Hatzfeld a éprouvé le besoin de retourner voir comment était vécue cette décision.



On peut imaginer l'émoi qu'a pu susciter la libération des tueurs au sein de la population Tutsie ! Une politique de réconciliation a été mise en place par le gouvernement mais à quel prix cette cohabitation est-elle possible ? Ces témoignages montrent à quel point il est compliqué et douloureux pour les rescapés de croiser dans la rue ou d'avoir pour voisins leurs anciens persécuteurs. Les blessures ne sont pas refermées mais il faut bien vivre ensemble ou du moins côte à côte.



Le livre évoque cette cohabitation mais revient aussi sur les massacres. Le point de vue des deux ethnies est exposé. On ne peut qu'être sidéré et écoeuré par ce qui s'est passé. Les survivants parlent des victimes en employant constamment le mot "coupé". C'est effrayant de lire dans un témoignage : "ma voisine et son bébé ont été coupés" ou "ils ont coupé ma soeur".



C'est une lecture certes éprouvante mais utile pour comprendre ce qu'a pu être le dernier grand génocide du XX e siècle. Il est également intéressant d'entendre les témoignages de l'après : la reconstruction et la réconciliation à la fois obligatoires et impossibles.



Ce n'est pas une lecture très gaie en cette période de Noël. En cours de lecture, je me suis demandée pourquoi je m'imposais cela. Je crois que si je suis allée jusqu'au bout, c'est parce je ne me sentais pas le droit d'abandonner ces rescapés. Je pouvais bien faire cet effort, comme celui d'écouter le témoignage des tueurs, pour essayer de comprendre comment une telle abomination avait été possible.



Un recueil de témoignages sur le génocide au Rwanda, éprouvant mais instructif.
Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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La stratégie des antilopes

La stratégie des antilopes poursuit le travail engagé avec une saison de machettes puis dans le nu de la vie. Le temps du récit est si l'on veut passé, il s'agit maintenant pour Jean Hatzfeld de tisser des mots entre les êtres, entre bourreaux et survivants, qui doivent à nouveau cohabiter. Ce livre n'est donc plus tourné vers les événements, mais résolument porté à mettre des mots sur l'imprescriptible. Il s'agit de crimes contre l'humanité, mais aussi de regards de voisins revenus, rescapés ou libérés de prison. Le nombre invraisemblbale de bras abrutis par la besogne du génocide rend le chemin de la réconciliation multiple, complexe, et pourtant quotidien. Le pays ne peut se passer ni des uns ni des autres. Outre les instigateurs recherchés par la justice internationale, nombreux sont ceux qui sont condamnés à retrouver une vie normale, faite des regards de leurs voisins.

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