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Critiques de Jean Hatzfeld (262)
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Englebert des collines

Englebert est un personnage marginal, drôle, fantasque, alcoolique, bavard, hélant les passants, érudit mais perdu, errant dans la ville de Nyamata, en haillons, à travers les bars.........

Ce survivant du génocide avait tout pour réussir, comme ses frères et soeurs.........

Ils eurent la malchance de naître Tutsis au Rwanda et "la fatalité" comme l'appelle Englebert les rattrape.

Les Hutus lui ont tout pris, ses amis, sa famille, les tôles de sa maison, ses vaches.........

Il a connu les trous de boue pendant quatre semaines, la vision et l'obsession des machettes, la crasse, les poux, le sang, les croûtes , la terreur, la faim, la proximité des cadavres pourrissants.......

Humilié, paniqué, fantôme boueux, "On ne pensait plus, on n'était même plus de bons sauvages", "C'était notre existence d'animaux pouilleux dans les marais."

Englebert dont on appréciera l'humeur lunatique, les colères, la roublardise, les fulgurances joyeuses ou Désespérées s'adonnait à la lecture de l'Iliade d'Homere son livre de chevet.

D'aucuns le compareront à un philosophe en déshérence, à un sage en état de choc, en proie aux cauchemars et aux tourments de la Mémoire.



Le genocide avait transformé sa psychologie de façon qu'il ne pouvait plus résister à la boisson.

Fils de cultivateurs éclairés qui lisait les pensées de Pascal, récitait Platon, Homere,Baudelaire

Et les théorèmes trigonométriques Englebert était promis à un avenir brillant........

Vingt ans aprés le génocide, Jean Hatzfeld dont il est devenu l'ami nous brosse sa biographie et la genèse du genocide de1959 à nos jours.

Un récit net, court , tranchant, atroce, brillant et magnifique jetant une lumière crue sur la Folie des Hommes .

Pas facile mais lu d'une traite !
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Englebert des collines

Témoignage à la première personne d’un rescapé du génocide rwandais.



Brillant et promis à un bel avenir, son ethnie d’origine lui ferme les portes d’une grande carrière. Le massacre de sa famille achève de ruiner sa vie, qui vagabonde désormais entre des lambeaux d’érudition et un humour salvateur qu’il partage avec ceux qui lui paient les bières nécessaires à un oubli consciencieusement travaillé.

Cette dernière partie (la vie après le génocide) n’a malheureusement pas la force des 2 premières (les inégalités subies par les Tutsis dans la société rwandaise puis la description des massacres) mais l’écriture, qui semble au plus près du parler de Englebert, apporte une cohésion à l’ensemble du récit.
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Englebert des collines

Il est difficile de chroniquer ce livre, parce qu’en le lisant, je ne l’ai pas considéré d’un point de vue littéraire, je l’ai considéré par la force du récit, de cette biographie d’un homme qui a survécu, qui tente de vivre avec le souvenir des siens qui ont été massacrés, avec le souvenir de toutes les personnes qui ont été tuées.

J’ai eu du mal à livre ce livre aussi, parce que les faits racontés sont durs, parce qu’il s’agit d’un témoignage brut, qu’il ne s’agit à aucun moment d’atténuer ou de romancer, il s’agit de montrer, aussi, comment la situation dans le pays s’est dégradée, peu à peu, comment, si l’on faisait partie d’une des deux ethnies, et pas « la bonne », il était difficile de faire des études supérieures, quand bien même les résultats scolaires étaient honorables. Montrer, raconter comment Englebert a traversé cette période, comment il a appris la mort des siens, comment il lui a été impossible de reprendre le poste qu’on lui proposait – celui de son frère massacré. Je ne dis pas qu’il vit, depuis le génocide, je dis qu’il traverse la vie, qu’il absorbe quotidiennement la dose d’alcool qui lui permet de traverser cette journée supplémentaire.

Je ne sais pas si j’aurai le courage de lire une autre oeuvre de cet auteur.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Englebert des collines

J'ai trouvé le nom de Jean Hatzfeld, que je ne connaissais pas, parmi les auteurs que propose le Challenge solidaire 2022. En passant, merci à Babelio pour sa générosité et à @Gwen21 qui gère ce défi et plusieurs autres ! Englebert des collines est porté par trois voix à la première personne : une mise en situation, 6 pages en italique en forme de prologue, où l'auteur explique comment il a rencontré Englebert et ce qui l'a intéressé dans ce personnage ; le récit d'Englebert qui occupe la plus grande partie de ce bref livre d'à peine plus de 100 pages, et où de temps en temps, apparaît une adresse à un « tu » ; enchâssé dans le récit d'Englebert, on trouve celui de Marie-Louise Kagoyire, sa logeuse et amie (5 pages en italique) où elle apporte sa vision du personnage. On découvre à la fin une photo d'Englebert, un bref glossaire et des repères chronologiques.

***

Englebert raconte donc à la première personne son histoire et celle des Rwandais qui ont subi les exactions que l'on sait. C'est un Tutsi qui a survécu aux massacres. Il explique la brutalité des attaques des « coupeurs », leur violence, la perte de repères, la peur, la faim, l'obligation de se cacher pour survivre, etc. Mais il parle aussi de la vie d'avant : toute la fratrie se distingue par sa vivacité et son intelligence. Les enfants feront des études supérieures et occuperont des postes importants, mais subiront des brimades régulières, même en temps de paix, parce qu'ils appartiennent à l'ethnie des Tustis. Et puis le massacre… La vie d'après, pour Englebert, elle est faite d'errances, de lectures, de conversations, d'amitiés éphémères et d'alcool, de beaucoup d'alcool. Englebert buvait avant, mais de manière festive, alors que, après le massacre de sa famille et les horreurs qu'il a vues, il cherche l'oubli et boit jusqu'à l'inconscience.

***

C'est en reprenant les particularités du français tel que le parle Englebert que Jean Hatzfeld relate la terrible vie de ce personnage érudit, bavard, s'appliquant à ne pas montrer ses traumatismes et cherchant le plus souvent à amuser la galerie. Un homme sympathique et touchant, mais j'avoue que j'ai eu du mal à m'immerger dans le récit, sans doute parce que, malgré sa brièveté, j'y ai trouvé des redites. C'est cependant un excellent aperçu, de l'intérieur, des événements qui se sont déroulés au Rwanda. Je le conseille sans hésiter à qui voudrait se renseigner sur le sujet et je recommande de lire les repères chronologiques avant le récit.



Challenge solidaire 2022

Challenge non-fiction Tout connaître 2022

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Englebert des collines

Vingt ans après le génocide Tutsi, Jean Hatzfeld rentre dans la peau de Englebert pour nous en faire sa biographie. Personnage marginal cultivé, alcoolique, drôle et très sociable, il déambule dans les rues de Nyamata ou tout le monde le connait et le respecte.

Le génocide va nous être conté de l'intérieur, de sa gestation jusqu'à nos jours ou les survivants sont encore en état de choc et doivent vivre avec ça au coté des Hutus.

La narration est celle de se personnage érudit mais marqué et perdu qui errre dans la ville à travers les bars, un survivant qui avait tout pour être heureux, une famille, des études en France, des amis. Il a tout perdu, ne lui restent que ses souvenirs qu'il aimerait oublier mais qui lui collent à la peau.

Récit magnifique, ton juste, expérience humaine et historique à découvrir absolument.
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Englebert des collines

Sans commentaire
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Englebert des collines

Rwanda : Jean Hatzfeld se fait héler en français par Englebert, vieil alcoolique en haillons qui traîne dans les rues et les cabarets. Peu à peu, il lui fait le récit de sa vie. Famille heureuse, premier de classe, fonctionnaire au ministère des Affaires sociales, cet érudit va vers un bel avenir. Seulement.... Le Rwanda : le génocide des Tutsis par les Hutus, un million de morts.

Récit court, fort, intense, sans fioriture (c'est ce que j'ai apprécié le plus chez l'auteur).
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Englebert des collines

Quelque chose d'impalpable sur le retour à la vie.

Ainsi jean Hatzfeld prête-t-il sa main aux mots de cet étrange personnage, Englebert. Pour traverser la vie, une bouteille de Primus souvent aux lèvres, une insouciance à la mesure du tragique qui sans doute plane encore sur ces mille collines du Rwanda.

Après des récits et témoignages dont on ressortait étourdi, d'incompréhension et de désespoir, Jean Hatzfeld revient à Nyamata pour nous livrer l'histoire d'Englebert, survivant du génocide, descendant du dernier roi du Rwanda, philosophe, vagabond. A pied, il traverse tout. Sans fuir, en assumant les hontes du temps des machettes, en acceptant la charge de ce qui fut changé en 1994 en quelques semaines, il marche, parle, boit, et sans doute profite de la vie autant qu'il peut.

Il y a dans ce livre de la douceur et de l'insouciance. Le passé n'est pas tout à fait recouvert par le temps, il est là ni plus ni moins, et Englebert vit ainsi. Il n'y a pas non plus d'hymne volontariste au retour à la vie. Non, juste la mesure de la vie avec ce qu'elle fut et ce qu'elle est. Mais l'espoir, celui d'une vie belle et meilleure, n'est pas là non plus. Simplement les instants où la liberté de marcher est incomparable.

J'ai lu ce livre comme une conclusion, pas tout à fait une histoire qui se referme, mais au moins la conclusion de plusieurs livres très forts sur le génocide rwandais.
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Englebert des collines

TRès bien , juste et émouvant
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Englebert des collines

Court récit qui a le mérite d'éclairer des yeux peu informé sur cette période noire de l'histoire rwandaise.

Pour des yeux plus savants, ce récit n'apporte rien de neuf en terme d'information sur le sujet mais juste propose un personnage attachant qui évolue parmis des gens attachants égallement.

Un Bel humanisme baigne ce récit.
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Englebert des collines

Jean Hatzfeld est un journaliste connu pour ses reportages de guerre pleins de tension, qu'il s'agisse du Rwanda ou des Balkans.



Avec Englebert des collines, il revient sur les atrocités commises par les Hutus sur les Tutsis pendant le printemps 1994. Englebert est un survivant des collines de Nyamata où les bourreaux passaient leurs journées à pourchasser les fugitifs pour les massacrer à coups de machette. Pour s'en retourner le soir et célébrer un bon repas entre "collègues", comme après une bonne journée de travail.



Depuis la fin du génocide, Englebert erre dans les rues de Nyamata, vêtu de loques et s'adonnant dès que possible à la boisson. Une amitié se tisse peu à peu avec le journaliste français et il se met à raconter ces quelques semaines où chaque heure pouvait être la dernière. Il raconte les marais où il se cache et s'efforce de masquer au mieux la présence des enfants. Il raconte comment il mit en déroute des Hutus qui s'approchaient en imitant une hyène... Soulagement de les voir s'éloigner mais terrible épreuve de les voir pour le coup tomber sur un groupe de femmes et les tuer.

Derrière le personnage fantasque et souvent ivre, on découvre les cicatrices mentales qui ne peuvent définitivement se refermer. Trop d'horreur, trop de peur, trop de pertes. Pertes de membres de sa famille, de sa terre, de son troupeau, de tout.



Englebert des Collines est un ouvrage très dur à lire tant les souvenirs du survivant sont atroces. Il livre son témoignage du génocide et, comme pour la Shoah ou d'autres massacres, il est toujours difficile de comprendre pourquoi d'un jour à l'autre certains décident de tuer son voisin, parfois même sa femme en cas de mariage intertribal, parce qu'il est Tutsis, parce qu'il est juif, parce qu'il est considéré comme autre. Toujours le principe du nous contre eux. On pourrait espérer que l'humanité s'améliore et tire des leçons du passé. Force est de constater que non.
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Englebert des collines

Ce livre est pour moi une très belle découverte dans le cadre du challenge Solidaire. Jean Hatzfeld nous dresse le remarquable portrait d’un rescapé du génocide rwandais. Englebert a mille vies, c’est un résilient, mais il n’a plus de futur ou tout au moins d’espoir, il vit dans le présent, se satisfait de peu, marche et boit beaucoup (il buvait déjà beaucoup avant) et parle, beaucoup.Il a l’allure d’un vagabond, cite l’Iliade, descend peut-être d’un ancien roi du Rwanda, il est ancien élève brillant (n’a pu faire les études qu’il voulait en raison de son ethnie), ancien fonctionnaire (licencié probablement à cause de l’alcool), ancien cultivateur-éleveur jusqu’en 94, un peu écrivain public pour l’heure, .... Le récit d’Englebert est précédé d’une courte présentation par l’auteur, et entrecoupé du point de vue d’autres personnages de la petite bourgade de Nyamata. Englebert est un interlocuteur apprécié, agréable, plein de vie et de bagou malgré son passé. Par ce livre on n’apprend rien de plus sur le génocide lui-même, mais beaucoup sur ce que fait la folie des hommes. « Le génocide m'a fait solitaire intérieurement, comme je l'ai dit. Voilà pourquoi dorénavant, j'évite les complications. Je vais, je laisse. Ceux qui m'aiment, ils sont le grand nombre, je les aime aussi. Ceux qui ne m'aiment pas, tant pis, je ne veux même pas les rencontrer. » Englebert, c’est ce que l’on appelle, hors littérature, un personnage ! Et Jean Hatzfeld a très bien réussi à nous faire partager son ressenti en se mettant en retrait et en trouvant le ton juste dans un récit à la fois atroce et superbe.
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Englebert des collines

Englebert des collines.... Ou le récit d'une vie qui aurait pu être extraordinaire dans l'excellence et et qui devenu extraordinaire dans l'atrocité...

Jean Hatzfeld nous écrit le récit de la vie de cet homme rwandais avant tout mais surtout Tutsi dans un pays où c'est un grave défaut, mortel même ce défaut.... De 1967 à 1994 en passant par 1973, la vie d'Englebert a été systématiquement chamboulée et détruite par le fait d'être Tutsi et par la manipulation politique de la séparation d'ethnies qui n'avaient rien demandé...

On retrouve dans ce court récit un homme qui a un esprit brillant, qui pouvait envisager d'être une personnalité qui compte pour son pays, pour son développement et qui a été mis au ban dans un premier temps puis poursuivi "telle une chèvre qu'on veut veut abattre" dans un deuxième temps. Sa famille a été décimée, il a fini par verser complètement dans la boisson (mais qui pourrait lui en vouloir...?) et pourtant, il continue d'être brillant, de parler, beaucoup, avec tout le monde, de vivre au mieux et d'aller de l'avant avec ce qui lui reste...

C'est un récit qui bouleverse car il montre aussi à quel point l'être humain peut être fort malgré l'atrocité vécue, Englebert a gardé sa joie, son rire, son bagou malgré tout et comme dirait Cécile Coulon dans "Ronces": "on se remet de tout mais jamais à l'endroit". Cette citation irait tout à fait à Englebert mais il avance quand même...
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Englebert des collines

Un récit très touchant.

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Jean Hatzfeld a beaucoup écrit sur les génocides au Rwanda et il signe ici son quatrième ouvrage sur ce sujet. Dans ce récit, il narre sa rencontre avec Englebert, un Tutsi errant dans les rues de Nyamata, allant de discussions en discussions, de bar en bar, d'hébergement en hébergement. Puis c'est Englebert qui prend la parole et raconte son histoire familiale, ses études, les génocides, et sa vie actuelle. Il est très touchant, on sent à quel point sa famille était heureuse, à quel point il l'aimait, comment son statut de Tutsi a pu l'empêcher d'avoir accès à certaines études, certains métiers. Et puis bien sûr, l'horreur de ces semaines passées à se cacher dans les marais, dans la boue, à attendre d'être coupé à la machette. Dans sa ville, 50000 corps ont été retrouvés pour 59000 habitants… On voit aussi comment il aborde la vie à présent, s'il pardonne ou non, s'il oublie, s'il est heureux.

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Un récit très important.
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Englebert des collines

Avec Englebert, j’entre presque par effraction dans l’oeuvre de Jean Hatzfzeld consacrée au génocide Rwandais. Nul doute, j’y reviendrai, mais de manière plus ordonnée. Cela étant, cela n’empêche en rien d’apprécier ce court récit.



C’est court, c’est net, et sans bavure ; c’est aussi tranchant que les machettes qui ont servi à décimer les populations Tutsis.



Jean Hatzfeld se met dans la peau d’un homme qui a la soixantaine, et qui erre tel un vagabond après avoir survécu aux terribles massacres qui ont jalonnés l’histoire de son pays. (Oui, tout cela a démarré en 1959, et s’est répété jusqu’à l’apothéose en 1994).



Englebert, c’est son nom, est bien connu de l’auteur. C’est à lui qu’il s’est confié des années après.

Cet homme intelligent, érudit comme on ne l’imagine pas était promis aux plus belles carrières qui soient. Les drames, la perte de ses frères et sœurs, les fuites, les planques, les discriminations successives finiront par le casser. Englebert boit trop ; il erre dans sa ville de Nyamata. Mais Englebert est terriblement attachant. Englebert a baissé les bras, il n’attend plus rien.



« Le génocide m’a fait solitaire intérieurement, comme je l’ai dit. Voilà pourquoi dorénavant, j’évite les complications. Je vais, je laisse. Ceux qui m’aiment, ils sont le grand nombre, je les aime aussi. Ceux qui ne m’aiment pas, tant pis, je ne veux même pas les rencontrer. »



« En tant que rescapé, je n’aime pas qu’on me rappelle celui que j’ai été. » Englebert n’en veut à personne, il veut juste qu’on lui fiche la paix, pouvoir boire à sa guise, déambuler, rire.



« Ce qui me fait rire, c’est d’être content. Quand je suis content, j’aime amuser les autres. Mais j’évite le fou rire. Attention, je ne ris pas comme un idiot. »



Ce récit, qui se lit en apnée, nous happe, nous saisit, nous immerge en totalité avec celui qui a subi, mais ne se plaint pas. Le ton colle au plus juste. Le texte est superbe, fort et émouvant à bien des égards.



Je dois (j’ose dire encore) cette découverte à Bernard Poirette, qui quand il ne lit pas des polars a toujours de bonnes idées dans sa besace du samedi matin !


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Englebert des collines

Jean Hatzfeld est retourné au Rwanda. Il en a rapporté un bref chef-d'oeuvre: "Englebert des collines".
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
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Englebert des collines

Ce vieillard là ne lisait pas des romans d'amour, il a vécu les pires horreurs, lui toujours "premier en tout" aura été le dernier survivant d'une famille massacrée par les Hutus.

Ou comment se remémorer le génocide des Tutsi a travers les mots d'Englebert, son errance, son humanité et sa "descente" de Primus ou d'urwagwa.

Englebert vivait sur sa colline, son pére était agri-leveur, et son grand pére mwami. Sa mére non seulement était une bonne mére, elle était bonne tout court.

Englebert lisait et récitait Homére, Platon, Beaudelaire, les théorèmes trigonométriques...

Il a connu, le sang, la crasse, les poux..... L'horreur.
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Englebert des collines

Jean Hatzfeld est LE transmetteur de témoignages du génocide rwandais.

Le saisissement naît dès son premier opus, "Dans le nu de la vie". Je l'avais dévoré, lu d'une traite, saisie d'effroi devant ces témoignages de victimes qui se cachent dans les marais pour échapper à leurs voisins, leurs enseignants... devenus leurs bourreaux, allant couper du tutsi comme on va couper la canne, en chantant.

"Une saison de machettes" donne la parole aux bourreaux. Celui-ci, je devais faire des pauses dans ma lecture, submergée par l'horreur ordinaire et quotidienne.

"La stratégie des antilopes" raconte les procès et la politique de réconciliation du Rwanda, à l'image de l'Afrique du Sud de Mandela et qui pose déjà la question du comment vivre ensemble après ça.

3englebert des Collines" donne la parole à un de ces rescapés en particulier, d'aucuns le compareront à un philosophe.

Cet homme était promis à un avenir brillant, tout comme ses frères et soeurs... mais ils eurent la malchance de naître Tutsi au Rwanda, et la "fatalité" comme l'appelle Englebert les rattrape. Cet homme à qui les Htus ont tout pris, sa famille, ses vaches, les tôles de sa maison, ses morts... Et s'il n'en reste qu'un, ce sera celui-là...

Récit de la résilience, ou pas, Englebert nous raconte son histoire depuis 50 ans dans ce pays où il n'est pas bon de naître comme lui. On prend son temps pour le lire, histoire de reprendre son souffle, ses esprits, un peu de distance pour ne pas se laisser submerger. Sa langue est juste, jamais haineuse sans pourtant parler de pardon. Heureusement, il y a la Primus...

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Englebert des collines

Jean Hatzfeld raconte le poignant récit d’Englebert, rescapé du génocide.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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L'air de la guerre

Je découvre Jean Hatzfeld avec cet aid de la guerre qui ne laisse pas de marbre, comme tout ouvrage sur la guerre yougoslave des années 90.



On y suit le reporter sur les routes de Croatie, Serbie et Bosnie, et l'on s'immerge dans son quotidien de journaliste : attente, échanges avec les fixeurs, obtention d'autorisation, recherche de témoignagnes...Mais bien vite bruissent les récits des atrocités commises : viols, tueries, découvertes de charniers ; autant de violences que ceux qui les entendent ne peuvent s'empêcher de douter de leur véracité plutôt que de les admettre.



Les réflexions de l'auteur sur le capital sympathie jusque-là accordé aux Serbes, les négations permanentes des faits des dirigeants de tout bord (l'exemple de la défaite de Vukovar non reconnue par les Croates, niant par là-même l'existence de réfugiés, est répugnante), l'aveuglement conscient des observateurs et l'impossibilité d'une grande partie des intellectuels serbes à reconnaître les torts des leurs sont particulièrement intéressantes, et montrent le chaos informationnel qu'était déjà cette guerre yougoslave.



Une lecture très dure mais un témoignage édifiant ; je conseillerai de la compléter avec le très intéressant Les Fossoyeuses de Taina Tervonen, qui partage le quotidien d'une association chargée d'identifier les corps dans les charniers, plus de 30 ans après la guerre.
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