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Citations de Jean-Joseph Julaud (155)


Charles Baudelaire (Paris 1821-1867)
Sois sage, ô ma douleur... Il semble que cette injonction s'échappe de chacun des portraits de Baudelaire, on la sent qui se dessine sur ses lèvres serrées, on la voit qui surgit de son regard d'acier. Douleur! La douleur est partout dans les vers du poète à la mèche raide, et rebelle. Pas un sourire. Pas un clin d'œil. L'humour est en deuil.
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Recueillement

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,

Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,

Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici,
Loin d’eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;

Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;
Le Soleil moribond s’endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l’Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.

Charles Baudelaire
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Vous rappelez-vous le prénom d’Alzheimer ? Non ? Eh bien, méfiez-vous, c’est comme ça que ça commence…

Mais n’exagérons rien, si votre mémoire est défaillante, vous n’en êtes peut-être pas encore là.

Afin de vous en assurer, nous vous proposons d’effectuer un petit examen clinique et poétique indolore : il s’agit de vous faire poser quelques questions que Paul Verlaine posa lui-même à une personne qui lui était chère : celle-ci, manifestement, souffrait de la maladie d’Alzheimer à un stade déjà avancé puisque l’amnésie caractéristique de cette affection semble totale dans le poème où se trouve relaté cet interrogatoire.

Les questions sont les suivantes : « Te souvient-il de notre extase ancienne ? » et : « Ton cœur bat-il toujours à mon seul nom ? Toujours vois-tu mon âme en rêve ? » Elles devront vous être posées par voter conjointe ou concubine, et par celle de vos maîtresses qui a le plus d’ancienneté.
[…]

Notre conseil : si vous êtes célibataire depuis toujours, vous pouvez effectuer sur vous-même cet examen clinique, mais vous ne vous poserez alors que la question : « Te souvient-il de notre extase ancienne ? »
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Le lendemain

Enfin, ma chère Eléonore,
Tu l'as connu ce péché si charmant.
Que tu craignais même en le désirant :
En le goûtant, tu le craignais encore.
Eh bien, dis-moi, qu'a-t-il de si effrayant ?
Que laisse t-il après lui dans ton âme ?
Un léger trouble, un tendre souvenir.
L'étonnement de sa nouvelle flamme,
Un doux regret, et surtout un désir.

(Evariste de Parny)
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Une boule de poils, une bouille de roi, un port de reine, des pas de soie, des yeux de braise, un brin de rage, un grain de folie, de folles tendresses, de petites caches, de grandes moustaches, et puis, sans fin, des rêveries et des mystères qui tournent en rond dans un carton, et des hardiesses et des audaces, grimper encore, aller plus haut, et redescendre et prendre en chasse quelque maraud, sommeil de jour, course de nuit...
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Je songeais à Phyllis ...

Je songeais que Phyllis des enfers revenus,
Belle comme elle était à la clarté du jour,
Voulait que son fantôme encore fit l'amour
Et que comme Ixion j'embrassasse une nue.

Son ombre dans mon lit se glissa toute nue
Et me dit : cher Tirsis, me voici de retour,
Je n'ai fait qu'embellir en ce triste séjour
Où depuis ton départ le sort m'a retenue.

Je viens pour rebaiser le plus beau des amants,
Je viens pour remourir dans tes embrassements.
Alors, quand cette idole eut abusé ma flamme,

Elle me dit : Adieu, je m'en vais chez les morts,
Comme tu t'es vanté d'avoir ... tu mon corps,
Tu te pourras vanter d'avoir ... tu mon âme !

(Théophile de Viau)
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Marie, levez-vous ...

Marie, levez-vous, ma jeune paresseuse :
Jà la gaie alouette au ciel a fredonné,
Et jà le rossignol doucement jargonné,
Dessus l'épine assis, sa complainte amoureuse.

Sus ! debout !allons voir l'herbelette perleuse,
Et votre beau rosier de boutons couronné,
Et vos oeillets mignons auxquels aviez donné,
Hier au soir de l'eau, d'une main si soigneuse.

Harsoir en vous couchant vous jurâtes vos yeux
D'être plus tôt que moi ce matin éveillée :
Mais le dormir de l'Aube, aux filles gracieux,

Vous tient d'un doux sommeil encor les yeux sillée.
çà ! çà! que je les baise et votre beau tétin,
Cent fois, pour vous apprendre à vous lever matin.

(Pierre de Ronsard)
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Les Coquillages

Chaque coquillage incrusté
Dans la grotte où nous nous aimâmes
A sa particularité

L'un à le pourpre de nos âmes
Dérobée au sang de nos coeurs
Quand je brûle et que tu t'enflammes ;

Cet autre affecte tes langueurs
Et tes pâleurs alors que, lasse,
Tu m'en veux de mes yeux moqueurs ;

Celui-ci contrefait la grâce
De ton oreille, et celui-là
Ta nuque rose, courte et grasse ;

Mais un , entre autres, me troubla.

(Paul Verlaine)
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Coucher avec elle

Coucher avec elle
Pour le sommeil côte à côte
Pour les rêves parallèles
Pour la double respiration

Coucher avec elle
Pour l'ombre unique et surprenante
Pour la même chaleur
Pour la même solitude

Coucher avec elle
Pour l'aurore partagée
Pour le minuit identique
Pour les mêmes fantômes

Coucher avec elle
Pour l'amour absolu
Pour le vice pour le vice
Pour les baisers de toute espèce.

(Robert Desnos)
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Je sculpte un temps secret qui se nourrit de rêves
J’ausculte un sourd écho venu de l’au-delà

J’invente un entretemps pour mieux saisir le monde
Revisiter l’histoire et l’archéologie
Appréhender l’espace et le temps dans la ronde
Où tel moment parfait quelquefois s’abolit.
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Femme nue, femme noire
Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté !
J'ai grandi à ton ombre ; la douceur de tes mains bandait mes yeux.
Et voilà qu'au coeur de l'Eté et de Midi, je te découvre,
Terre promise, du haut d'un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein coeur, comme l'éclair d'un aigle.

Oeuvre poétique de Léopold Sédar Senghor
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Elle se penche sur moi

Elle se penche sur moi
Le coeur ignorant
Pour voir si je l'aime
Elle a confiance elle oublie
Sous les nuages de ses paupières
Sa tête s'endort dans mes mains
Où sommes nous
Ensemble, inséparables
Vivants vivants
Vivant vivante
Et ma tête roule en ses rêves.

(Paul Eluard)
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La place du Carrousel à Paris, devant le Louvre, vous connaissez ? En 1662, du 5 au 7 juin, une grande parade à cheval - un carrousel - y est donnée pour fêter, avec un epu de retard, la naissance du dauphin. Près de 20 000 spectateurs y assistent, et voient se succéder dans une atmosphère de liesse, des jeux équestres, des ballets. Le roi y est symbolisé par le soleil. C'est de ces journées mémorables que Louis XIV tient son nom composé : le roi-soleil, ou plutôt, le Roi-Soleil ! C'est aussi ce jour-là qu'il prend pour devise : Nec pluribus impar, ce qui signifie qu’il est supérieur à tout le monde, qu'à lui seul il en vaut plusieurs, bref, qu'il est le chef et que ça ne se discute pas !
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La reine Marie de Médicis, qu'Henri a épousée en 1600 parce qu'il avait besoin d'argent et que son futur beau-père assortissait l'épousée d'une belle dot, aime organiser des spectacles. Elle a besoin de se distraire, Marie : au Louvre, elle s'ennuie et doit supporter les moqueries, l'ironie d'Henriette d'Entragues, la maîtresse du roi, qui la traite de grosse banquière ! De plus, chaque fois que Marie donne naissance à un enfant, Henriette, la maîtresse, en fait autant, un ou deux mois après ou avant - précision au passage qu'Henri aura seize enfants de cinq femmes différentes, sans compter les nombreux autres égarés dans la nature (à propos, si vous remontiez votre arbre généalogique... on ne sait jamais !).
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Et puis voilà que, en cinq millénaires environ, entre -40000 et -35000, après avoir cohabité avec les Cro-Magnon, les Néandertaliens disparaissent ! Pourquoi ? Mystère ! On a avancé l'hypothèse d'un virus dévastateur, de la malnutrition, peut-être un ras le bol général de ne pas pouvoir dépasser le stade du racloir et du grattoir alors que, comme tout le monde, ils nourrissaient les projets de rouler vite, de voler et d'aller dans la lune... peut-être, mais on ne saura jamais.
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Louis IX se montre particulièrement agressif contre les Juifs dont il fait brûler en place de Grève de nombreux exemplaires du Talmud. Il leur interdit de pratiquer l’usure, les rançonne pour financer sa croisade et, en 1259, les oblige à porter une rouelle jaune – morceau d’étoffe – sur leur vêtement.
(Note personnelle : c'est ainsi qu'on devient un saint homme)
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[1992] Les affaires aux nombreux rebondissements ternissent considérablement l'image de l'homme politique en France.
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Segnours,oiiés-ke Jhesus bien nous sache,
Li glorieus ki nous fist a s'ymage!
Boine canchon estraite del lignaire
De Chalemaine a l'aduré coraige...

Vous ki m'avés de vos deniers donné,
Que Diex vous laist tés oevres demener
Q'en paradis vous meche reposer,
Et moi aveuc ki le ai conté

Extrait de "la chanson d'Huon de Bordeaux" - XIIIeme siécle
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Si dans le matin tiède vous voyez arriver quelqu’un d’un peu niais qui vous dit « Le soleil vient de se lever, encore une belle journée… », méfiez-vous, c’est l’ami Ricoré. Parlez-lui doucement pour ne pas le brusquer. Puis téléphonez à la télé. Ils enverront deux infirmiers pour le récupérer.
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Si, à soixante ans, vous vous réveillez le matin sans ressentir aucune douleur, c’est que vous êtes mort !
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