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Critiques de Jean-Louis Marteil (52)
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Le vol de l'aigle

Merci à La Louve-Editions qui, en partenariat avec notre forum, a gracieusement permis à quelques uns de nos membres de découvrir cet ouvrage.



Comme le savent tous ceux qui ont lu "La Relique", puis "L'Os de Frère Jean", le prieur de cette abbaye du Rouergue qui compte parmi ses moines Abdon, Bernard et Jérôme, est très friand de miracles. Or voilà que frère Anselme, l'herboriste du couvent, s'en vient lui conter celui dont ils auraient été témoins. En effet, sous leurs yeux ébahis, les trois moines-pèlerins s'en allant à Compostelle, frère Jean, frère Aycart et frère Eléazar, se seraient transfomés en aigles et se seraient envolés vers d'autres cieux, après avoir fait en sorte que l'os miraculeux de Saint Vincent regagnât sa crypte.



L'aigle ! Le symbole de Jean l'Evangéliste, surnommé "l'Aigle de Patmos" ! Et l'un des pèlerins s'appelait "frère Jean" ! ... Saisissez-vous toute l'astuce de la chose et réalisez-vous la fascination qu'elle peut exercer sur notre abbé ? Un miracle, un vrai, à l'abbaye ! Et un miracle dont trois de ses frères auraient eu le privilège insigne !



Justement. Les moines. C'est là que le bât blesse notre abbé - et avec quelle cruauté ... Pourquoi, mais pourquoi le Seigneur, dans Sa bonté infinie, a-t-Il eu l'idée pour le moins farfelue de choisir ces trois-là et non quelque autre frère ? Il est vrai que Son fils est censé avoir dit : "Bienheureux les pauvres d'esprit, etc ..." mais le prieur ne semble pas s'en souvenir. Ayant coincé Abdon, Bernard et Jérôme lors du chapitre des coulpes, ces quelques heures durant lesquelles, chaque semaine, tout le monastère se confesse en public, l'abbé, toujours sadique, les convainc de "dissimulation de miracle" (!!!) et, en pénitence, les expédie une fois de plus sur les routes, afin de ramener les trois aigles-pèlerins.



Sans compter que, une fois de plus, ce départ permettra à ceux qui restent de savourer la paix d'un monastère que ne troubleront plus les gaffes, erreurs et maladresses diverses du trio ... La découverte de cet avantage assombrira d'ailleurs Abdon, désormais persuadé qu'ils n'ont jamais été utiles à la communauté et que celle-ci les laisserait bien à la rue si la chose lui était permise.



Pour pimenter le quotidien de ses voyageurs, l'abbé, sur la suggestion avisée de frère Thomas, l'intendant, leur adjoint l'âne Morel, connu pour son entêtement prodigieux à ne supporter aucune charge et à ne tolérer aucune forme de travaiL



Ce troisième et dernier volume, bien que conservant ses qualités de comique et de finesse, est aussi le plus grave. La scène d'adieux entre Jehan, le Trouvère normand qui sait parler aux ânes (et aux hommes), et les moines, m'a sincèrement attristée. La Vie, c'est vrai, n'est faite que d'arrivées et de séparations après un cheminement commun plus ou moins long, plus ou moins agréable. Mais dans la fiction - surtout quand elle est réussie - on se surprend à espérer que ... Néanmoins, cette scène, pleine de pudeur et et de sensibilité, a ici toute sa place puisque, pour notre trio de moines translateurs malgré eux et le lecteur qui a suivi leurs aventures, apprenant au fil des pages à les connaître et à les apprécier, l'heure est venue aussi de la séparation.



Séparation toute symbolique car, au pays des Livres, il reste toujours la possibilité de revenir sur ses pas et de tout recommencer, depuis le premier chapitre. Ce que je ferai certainement, un jour ou l'autre. Wink Et dès à présent, à celles et ceux qui hésiteraient encore, après m'avoir lue, à suivre nos moines - et notre âne ! - dans leurs aventures, je ne saurais trop recommander de prendre la route sans plus attendre. Vous en reviendrez un peu plus riches - de joie, de fantaisie, de connaissances aussi - et bizarrement un peu plus sereins. ;o)
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La Relique

Merci à La Louve-Editions qui, en partenariat avec le forum Nota Bene, a gracieusement permis à quelques uns de ses membres de découvrir cet ouvrage.



Cette "Relique" (en définitive si peu catholique ;o) ) fut pour moi une excellente surprise. Mélange de chronique médiévale et de roman picaresque, elle déroule, en un style allègre ponctué de quelques notes de gravité, les aventures de trois moines bénédictins engagés, sur les routes du XIIème siècle, en une quête drolatique mais non exempte de périls.



Après deux premiers chapitres qui, tout en présentant au lecteur le personnage central du livre, Abdon, lui rappellent aussi que le Bas Moyen-Age, surtout au sortir de l'an Mil, représentait une assez rude époque, l'histoire prend son rythme. Abdon, recueilli dans une abbaye alors qu'il n'était qu'un adolescent sans famille, est devenu moine. Probablement le moine le plus maladroit de tout le monastère - encore qu'il trouve un impressionnant rival en la personne de frère Bernard, un jeune et bon géant d'esprit très simple. En surpoids comme on dirait aujourd'hui, gourmand et attiré par d'autres plaisirs que, au fond de lui, il se sait incapable de goûter, Abdon n'en reste pas moins un homme bon et finalement bien plus malin que ne le fait apparaître un examen superficiel.



Exaspéré par les gaffes conjuguées d'Abdon et de Bernard, le prieur décide de les envoyer à la recherche d'une relique, laquelle pourrait, rapportée au monastère, assurer la fortune de celui-ci - et de ses membres. Tel est le prétexte officiel de leur départ, puisqu'il en faut bien un pour éloigner temporairement les deux moines et permettre à leurs frères de savourer ainsi quelques semaines, voire quelques mois de tranquillité. Pour plus de sûreté, l'homme de Dieu adjoint au duo frère Jérôme, un moine intelligent et responsable, et aussi maigre et osseux que les deux autres sont gras et fort. Puis il accorde sa bénédiction aux trois sacrifiés, leur assurant que, s'ils "translatent" l'os de Saint-Vincent du lointain couvent catalan qu'il leur a désigné au profit de la chapelle de leur propre monastère - dans le langage de l'époque, les vols de reliques d'un monastère à l'autre étaient chose assez courante mais les moines-cambrioleurs étaient censés avoir reçu, par la prière, l'accord préablable du saint avant que ne s'effectuât ce que l'on nommait, par pudeur, la "translation" de ses restes - Dieu, bien loin de les punir pour ce larcin sacrilège, leur assurera le Paradis.



Voilà donc nos trois moines s'acheminant sur les routes du sud de la France, droit vers l'Hispanie, et y accumulant les rencontres - surprenantes, inquiétantes, douteuses, bénéfiques. Aucun d'eux ne se doute que, dans leur dos, le prieur, qui tient tout de même à obtenir sa relique, vient de déléguer, dans le même but, deux autres de leurs frères, réputés pour leur part comme intelligents et particulièrement habiles ...



Je ne vous dirai pas comment tout cela se finit. Sachez seulement que, sur cette route parsemée de bien des chausse-trappes (je vous recommande la curieuse scène fantastique, dans le château aux choucas), Abdon, Jérôme et Bernard se lieront d'une amitié indéfectible et que leur créateur, Jean-Louis Marteil, nous invite à les retrouver dans les deux tomes complémentaires de sa trilogie médiévale, dès "L'Os de Frère Jean" que je m'en vais entamer de ce pas (ou presque) en espérant y trouver autant de joie et de malice que dans "La Relique." ;o)
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Et Dieu reconnaîtra les siens, tome 1 : La ma..

Les prémices des croisades sont ici abordées avec doigté, justesse et intelligence.

La connaissance historique est prégnante. Toutefois, elle ne pèse en rien sur ce magnifique ouvrage, résultat grandiose d’un travail que j’imagine titanesque.

C’est dans un rythme trépidant que nous vibrons avec empathie, passion et délectation pour Alix, les seigneurs cathares, et les évènements à venir. Le tout se dévore et évoque la manière dont nous pouvons nous tétaniser d’admiration devant une sublime fresque.

Décidément, l’éloquence qui émerge de la plume de M. Marteil me réconcilie avec l’Histoire.

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L'assassinat du mort

suite de "La chair de Salamandre" que j'avais lu avec grand plaisir. Le début de celui-ci me semble assez prometteur également. Un peu étonnant d'ailleurs que je ne l'ai pas acheté plus tôt.



Qu'en dire ? pas mal d'humour, surtout en bas de page où se déroule la conversation entre l'auteur et l'éditeur. Des personnages attachants, mais j'ai une préférence pour les méchants, je les trouvent bien plus amusants avec leur bêtise "crasse" ! Pas de doute, l'auteur les a fignolés.



Bref, un roman truculent, même si j'ai une préférence pour le premier tome. De toute façon si vous ne mourrez pas de rire, au moins aurez-vous passé un bon moment de lecture.



Pense-bête : vu chez "les.amis.du.selve" qu'un tome 3 est en préparation et portera le titre de "La mouche et le pendu"


Lien : http://mazel-pandore.blogspo..
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La chair de la Salamandre

curiosité de lectrice... sur les usuriers de Cahors ...



***





Les cahorsins



Le mot de Cahorsins désigne à l'origine les marchands de Cahors (et plus généralement de Quercy) qui ont essaimé entre la fin du XIIè (vers 1180) et le milieu du du XIVè siècle (avec une chute brutale vers 1280) et qui ont fait fortune dans le commerce, les services bancaires et en particulier les prêts usuraires. Lorsque les Cahorsins auront disparu, le mot restera pour désigner les usuriers qui n'étaient ni juifs ni italiens (Lombards).



Trois éléments sont à l'origine de l'apparition des Cahorsins : le manque d'atout du Quercy (qui ne produit guère que du vin et de la laine) pour participer à la vie économique internationale, la situation du Quercy en temps que nœud routier sur l'axe Montpellier-La Rochelle et une bonne dose d'esprit d'entreprise.



Les marchands les plus nombreux venaient des familles des consuls de Cahors, mais d'autres villes contribuèrent au mouvement, Figeac surtout, mais également Cajarc, Capdenac, Cardaillac, Gourdon ou encore Souillac et même, en bas Quercy, Castelnau-Montratier. Leur activité se développe à partir des deux extrémités de l'axe Montpellier-La Rochelle : on les trouve à Marseille dès 1179 (venant de Figeac, principalement), d'où ils poursuivent vers l'Italie (Gênes, en 1190, puis la Sicile). Ils sont à La Rochelle en 1199, d'où ils rayonnent vers le Nord : Flandre et Angleterre (Londres, en particulier, qui sert de base pour des avancées en Norvège).Au XIIIè siècle, les marchands du Quercy sont très présents sur les foires de Champagne, établissant ainsi des liens étroits entre les deux provinces (on verra même des transactions immobilières en Quercy exprimées en livres provinoises).





Toutefois, à partir de 1280, les Cahorsins subissent une vigoureuse concurrence de la part des banquiers italiens (les Lombards) et leur rôle dans la vie économique de l'Europe baisse sensiblement. Trois facteurs expliquent cette perte d'influence : la reprise du conflit entre le roi de France et les Plantagenêt, la médiocrité des productions quercinoises qui ne peuvent s'appuyer sur des bases capitalistes suffisantes et l'incapacité à adapter leurs objectifs et leurs méthodes à la concurrence nouvelle. Peu à peu, ils se retireront du commerce pour se limiter au prêt sur gage. Le pape Jean XXII, pourtant quercinois, ne fera pas appel à leurs services.



Références :

Favier (Jean), Dictionnaire de la France médiévale, Fayard, Paris, 1993 (article «Cahorsins»)



Lartigaut (Jean), Histoire du Quercy, Privat, Toulouse, 1993 (pp.114-116)



Renouard (Y.), "Les Cahorsins, hommes d'affaires français du XIIIè siècle", Etudes médiévales, 1968, II.



source : http://www.quercy.net/qmedieval/histoire/articles/cahorsins/cahorsins.html#home


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La chair de la Salamandre

Oyez oyez bonnes gens, et lecteurs gourmets! Voici un nouvel arrivage fort gouleyant en direct de la bonne ville de Cahors ... où en cette année 1221 il est fort question de construire un nouveau pont. Comme en notre 21ème siècle il faut des sous, et là Bertrand de Vers et les Lombards seraient ravis d'en prêter, à taux avantageux pour eux, cela va de soi. Si le Comte évêque Guillaume de Cardaillac le veut bien, lui qui use et abuse de son pouvoir temporel et spirituel, sans oublier d'engloutir gloutonnement des repas pantagruéliques sous l'oeil intéressé de ses molosses.







Mais ceci n'est que menue monnaie face aux derniers événements : un échafaudage s'écroule, deux morts (dont une poule), l'architecte responsable est retrouvé noyé et étranglé, le vin envoyé sur les gabarres de Bertrand de Vers arrive à Bordeaux changé en eau. Oh, des ennemis, l'honnête marchand usurier en a à la pelle, mais quel ennemi le hait assez pour vouloir détruire sa réputation, voire le tuer? Dans sa maison même il ne peut guère trouver appui, sa femme et ses filles ont de fichus caractères, son fils est mutique, l'ambiance est pesante... Et cela ne va pas s'arranger.







Au fil d' aventures truculentes ou tragiques la vérité surgira (même si j'avais en partie deviné, le suspense sans faille a gardé mon plaisir intact et j'ai vraiment frémi dans les couloirs sombres de la maison de Bertrand de Vers), mais il faudra en passer par des assassinats, des bagarres où on tape d'abord on réfléchit ensuite, des tractations et discussions serrées. A travers les ruelles de Cahors se croisent des personnages inquiétants ou particulièrement peu gâtés côté intellect... Une belle galerie réjouissante!







Après La relique, je me suis bien amusée à découvrir ce roman burlesque flirtant cette fois avec le noir. L'émotion sait aussi passer, ainsi de de petits coups de patte sur notre époque et des appels à la compréhension mutuelles et la lutte contre les préjugés.





Cet ouvrage est dédié "A mon banquier, quel qu'il soit, passé, présent et à venir..." L'usurier Bertrand de Vers pressent que son métier méprisé à l'époque sera promis à un meilleur destin... Avec ironie bien sûr.
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Le vol de l'aigle

Tout est lié! Après une journée du patrimoine vécue sous le signe des abbayes du 12ème siècle* (ou ce qu'il en reste), voici une série de romans pile poil dans cette période et dont les héros sont des moines (ainsi que manants, ribaudes, seigneurs, bourgeois et aubergistes).







Dans cette abbaye du Rouergue, le constat s'impose : elle est ruinée! Pour remettre les finances à flot, rien de tel qu'une relique de saint, avec moult guérisons de pèlerins en découlant et hostellerie pleine à craquer. Comment se procurer ladite relique? Eh bien, en la volant! Ou plutôt en utilisant une "translation" : demander au saint s'il est d'accord, qui ne dit mot consent, et repartir (discrètement) avec la relique.







Pour cette mission de tous les dangers (les possesseurs de reliques bienfaitrices en bon argent y tiennent, forcément), l'abbaye envoie en Hispanie un trio de bras cassés : Jérôme, maigre, ronchon, intelligent, accompagné d'Abdon, un gros colosse maladroit toujours affamé, et de Bernard, un grand gaillard naïf et demeuré qui ne comprend rien mais parle quand il ne le faudrait pas. "Tais-toi, Bernard!" revient comme un leitmotiv...







Ils reviendront à l'abbaye, après moult aventures amusantes, avec un os d'origine douteuse mais qui accomplira parfaitement son office de relique, et surtout, une forte amitié sera née entre les trois moines.







Comme les bonnes choses ne se terminent pas toujours, les trois compères reviennent dans deux volumes tout aussi rafraîchissants. Ils quitteront leur abbaye en proie à des jalousies et autres hypocrisies, et prendront la route de Compostelle en compagnie d'un âne caractériel.







Une trilogie que j'ai dévorée, tellement c'est plaisant! De l'humour souvent bon enfant, des réflexions plus sérieuses sur les rapports humains, ou entre Dieu et les hommes, quelques piques sur l'Eglise de l'époque, le tout sans temps morts, et une grande vérité historique. Jubilatoire!
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La Relique

An de grâce 1130, en Rouergue et son abbaye qui a bien du mal renflouer ses caisses. Que de mieux qu’une relique pour attirer les pèlerins ? Encore faut-il en avoir une. Le père Abbé confie aux frères Abdon, Jérôme et Bernard la mission d’en ramener une. Sauf que nos trois moines sont loin, très loin d’être des agents 007. Bien au contraire ! Le moine Abdon, maladroit, pense sans arrêt à son estomac, le moine Jérôme est un fil de fer, peu bavard, sec, et le moine Bernard semble avoir de la bouillie à la place du cerveau.



Les aventures et les pérégrinations de ces trois antihéros sont loufoques et burlesques ! Sans oublier de nombreuses tentations pour ces hommes d’église…


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Le vol de l'aigle

Roman en trois tomes de Jean-Louis Marteil.



terrestre bien improbable.



Le vol de l'aigle (À paraître le 23 juin 2010) - Deux mois après le retour de la relique en l'abbaye de Rouergue, la communauté s'agite à nouveau, si tant est qu'elle se calme parfois. Le départ des trois pèlerins étrangers qui ont rendu à l'abbaye son précieux bien est entouré d'un certain mystère et d'aucuns crient bien rapidement au miracle. Pour s'assurer de la véracité de ce miracle, l'abbé, grandement aidé par les persiflages des frères Anselme et Gabriel, jette une nouvelle fois les frères Abdon, Jérôme et Bernard sur les routes, vers Saint Jacques de Compostelle où les trois pèlerins se seraient envolés. Les trois moines ne sont pas seuls cette fois, l'âne Morel les accompagne. L'animal, aussi prompt à la ruade que réfractaire à tout bât, manifeste son caractère rebelle et entend bien ne faire que ce qu'il veut quand il le décide, tout en se révèlant un précieux et attachant compagnon de voyage. La via Tolosana empruntée par les quatre compères réserve bien des dangers: l'acedia dans laquelle s'enlise Abdon, les ours des Pyrénées ou les brigands des montagnes. Sur ce chemin de pèlerinage, les moines découvrent aussi les merveilles des cités traversées, la richesse de l'amitié et l'utilité de leur existence.



Comment ne pas apprécier une telle incursion historique dans une période si foisonnante et propice aux récits? La langue de l'auteur est savoureuse, sa capacité à convoquer devant nos yeux des images vivantes est époustouflante. Les couleurs et les odeurs nous parviennent du Moyen-Âge, nullement affadies par leur voyage temporel. Les situations les plus scabreuses et les plus triviales se jouent sous nos yeux et c'est avec hilarité qu'il convient d'y assister. De crotte et de puanteur, voilà le lecteur largement dôté pour entrer d'un pied gaillard dans le récit picaresque de trois moines bien plus humains que saints. Attention, les mots sonnent haut et clair, sans pudeur inutile et mesquine. Cul-serrés et trouillards s'abstenir! "Réjouissez-vous, mes frères: maintenant, les véritables ennuis vont pouvoir commencer." (p. 83)



Loin des horreurs sanglantes qu'on a à tort l'habitude de prêter au Moyen-Âge, le lecteur se retrouve dans un monde de drôlerie et d'humanisme, le plus drôle n'étant-il pas d'attaquer l'homme là où est le plus humain? Une malédiction particulière obscurcit régulièrement les jours et les murs de l'abbaye. Les pigeons, "entêtés enfienteurs de toitures et canalisations" (p. 23) obsède le père abbé qui ne sait comment se débarasser de ce fléau nullement cité au nombre des plaies divines, mais qui mériterait d'y figurer en bonne place. Un autre fléau est le vin pur, non coupé d'eau, qui entraîne les moines habitués à davantage de tempérance dans les méandres de ses visions chimériques et de ses nausées.



Outre la nature éminemment comique du texte, il faut remarquer la qualité des propos historiques. La bouffonnerie ne damne pas le pion à la précision des descriptions architecturales. Des voûtes romanes, chapiteaux et colonnes des abbayes et cathédrales en passant par les hautes murailles des cités fortifiées, l'auteur maîtrise son sujet et dépeint les lieux de façon précise et éclairée, sans faire subir au lecteur des leçons fastidieuses qui n'auraient pas leur place dans ces pages. Les dangers qui menaçaient les hommes de l'époque sont évoquées sans pathos. Qu'il parle des pillards des forêts françaises ou des Sarrasins de la péninsule ibérique, Jean-Louis Marteil sait faire revivre les portagonistes qui ont fait l'Histoire.



L'ouvrage est un précis sur la vie monacale et les activités d'un cloître. L'art de l'enluminure, pratiqué dans le scriptorium, rappelle que les abbayes étaient des réservoirs de sagesse où évoluait une élite intellectuelle, hélas, coupée du monde. Les offices qui rythment la vie des moines sont habilement utilisés par l'auteur pour situer l'action dans la journée. Le Chapitre des coulpes, très strict selon la Règle de saint Benoît, est matière à bien des situations comiques largement développées par l'auteur.



Le vol de reliques, autrement appelé déplacement de reliques ou encore Translation, était chose courante à l'époque médiévale. Les voleurs s'arrangent avec leur conscience. "C'est la coutume des Translations. [...] Je demande au saint s'il veut me suivre et, s'il est d'accord, il ne fait rien pour m'empêcher de l'emmener. [...] C'est ainsi qu'il se pratique depuis toujours. [...] Puisqu'en principe le saint est d'accord." (p. 95 et 96) Quand le silence d'un saint a valeur d'approbation voire de bénédiction, on peut justifier beaucoup de forfaits après de ferventes oraisons! Nénamoins, il convient de se méfier des silences trop éloquents. "C'[est] bien toujours la même chose avec les saints, ou Dieu, ou la sainte Marie. Ils [laissent] les hommes se débrouiller avec leurs questions, quitte à les punir ensuite d'avoir choisi la plus mauvaise des deux réponses qu'ils n'avaient point données!" (p. 101)



Le récit est protéiforme: principalement picaresque, il se décline aussi sur le mode de la fable et de la satyre. Les épisodes qui mettent en scène la faune sont assez proches du Roman de Renart. Les bêtes et bestioles deviennent momentanément les protagonistes de minuscules historiettes dans lesquelles ils ont des comportements très humains qui ne sont pas sans rappeler les déboires et vices que rencontrent les principaux héros de l'histoire. Les réflexions des personnages, notamment celles de frère Jérôme, portent de sérieux coups de griffes à l'inébranlable monument qu'est la sainte Église. Dans cette époque de prétendu obscurantisme, les prélats s'accomodaient assez bien de faire passer des vessies pour des lanternes. Ou autrement dit: dans le cochon, tout est bon!



Jean-Louis Marteil excelle dans la peinture de caractères divers et colorés. Le gros Abdon est un maladroit congénital qui échappe tout ce qui lui passe dans les mains quand il n'est pas occupé à bousculer et détruire une pièce d'ameublement. Le costaud Bernard est le type même de la brute au grand coeur: lent d'esprit et toujours affamé, il dissimule des trésors de bonté derrière un masque d'apparente et d'insondable bêtise. Jérôme, sec et noueux comme un cep, est la tête pensante de cet improbable trio d'amis et il est pourvu d'une langue vive et mordante. Voici pour les héros de cette trilogie. Les autres frères de l'abbaye sont aussi dignes d'intéret. L'herboriste Anselme, chevalin d'apparence en raison d'une machoire et de dents proéminentes, est aussi fourbe que l'âne qui rue sans raison. Le frère Thomas, cellérier de son état, succombe au péché d'avarice, rejoint en cela par l'hôtellier des lieux, le frère Antoine qui, faisant fi de toute charité chrétienne, n'offre le gîte et le couvert aux pèlerins que contre espèces sonnantes et trébuchantes. Le borgne Gabriel, responsable de la relique et de sa surveillance, est plus atrabilaire qu'un ours dérangé en pleine hibernation. La palme revient probablement au père abbé, si influençable qu'on peut se demander si c'est bien lui qui tient les rênes de l'abbaye. Mais la trilogie médiévale de Jean-Louis Marteil a ceci de précieux qu'elle permet à tout lecteur de reprendre espoir en la nature humaine.



Dans cet univers de moines imparfaits, quid de la femme? La gueuse selon Jean-Louis Marteil a la langue agile en toutes choses et l'oeillade aussi dangereuse qu'une lame. Assailli d'appêtits aussi inassouvis qu'inavouables, le gros moine Abdon manque de bien peu de succomber aux charmes si facilement déployés de demoiselles qui n'ont de pucelles que l'apparence. Le frère Jérôme, derrière un maintien rigide et austère, cache la marque d'une ancienne passion qui ne demande qu'un regard pour rallumer ses braises.



Que dire de plus pour convaincre tout un chacun de se procurer la trilogie de Jean-Louis Marteil? Peut-être que ses textes se lisent vite, trois jours (et nuits) pour moi, un régal renouvellé à chaque tome. Ou peut-être que c'est vraiment le genre de récit qui met le moral bien haut, au beau fixe. Les notes de bas de page de l'éditeur (qui est aussi l'auteur) sont remarquables d'impertinence et de finesse. Pour ceux qui partent en vacances, un conseil dont vous ferez ce qu'il vous plaira: glissez donc ces ouvrages entre la crème solaire et la pelle à sable du petit dernier. Et pour les moins heureux qui connaîtront les affres du travail en plein mois de juillet et août, une prescription: allez faire un tour au Moyen-Âge, dépaysement garanti!



Un grand merci à Jean-Louis Marteil, de La Louve Editions, qui m'a offert ces livres, avec lequel j'ai échangé quelques mails fort sympathiques et dont la dédicace m'a vraiment touchée.


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Et Dieu reconnaîtra les siens, tome 1 : La ma..

𝓐𝓿𝓲𝓼 : Grosse déception.



Quand j'ai vu ces livres, je me suis dit FONCE, c'est les Cathares !!!!!!! Et c'est pas Chloé qui va me contre-dire 😆



En entamant cette saga de 4 tomes, je pensais vivre la croisade de l’intérieure, la vivre à travers les personnages. Malheureusement, dans le 1, on suit l’histoire d’Alix et qu'est-ce qu'elle est chiante 😅😆 elle vous sort par les yeux avec ses ”je veux-je veux pas”, ses caprices et autres.... en ce qui concerne la croisade, il n'y a pas  grand chose à dire. Chaque grand évènement, comme le massacre de Bézier, l'auteur en parle mais après que ce se soit déroulé, on ne le vit pas.



Quand au tome 2, le début étant centré sur le personnage de Blanche, j'ai abandonné à 50p il me semble.
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La chair de la Salamandre

Quand, au mois de mai 1221, s'écroule un échafaudage (deux morts, dont une poule imprudente), les habitants de Cahors ont vite fait d'écouter la rumeur qui coure et d'y croire : ce serait le vent qui aurait tué... A la mort d'un architecte, noyé, l'eau elle aussi aurait sévi... Et ainsi des quatres éléments, la terre et le feu seront bientôt également accusés de morts pour le moins étranges, dont la mise en scène intrigue et fait trembler... Il faut dire que les haines et les rancoeurs sont multiples entre les habitants de cette petite ville, et que chacun veut tirer son épingle du jeu et faire son profit sur le dos des autres... Autant de mobiles de faire disparaître des concurrents en affaires ou en amour...



Mais un cinquième élément semble guider tous les autres... Intervention du surnaturel ou main humaine qui frappe pour se venger ? Vous n'en saurez rien, sauf à lire ce roman jusqu'au bout, ce que je vous recommande grandement. L'écriture est truculente, on se régale de l'humour de l'auteur, des dialogues totalement loufoques et hilarants, on rit énormément et les descriptions des caractères des personnages sont aussi passionnantes et bien brossées que la ville ou l'ambiance de l'époque.



Un roman riche, une intrigue touffue mais diablement ficelée, un style flamboyant, un vrai bonheur de lecture !


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La chair de la Salamandre

A peinte débuté et déjà un grand coup de coeur pour ce roman... L'auteur est subtile, il ne manque pas d'humour, les personnages principaux sont bien campés, bref, si l'ensemble du roman ressemble aux 100 premières pages... je vais me ruer en librairie pour acheter ses 3 premiers romans !!!
Lien : http://mazel-annie.blogspot...
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L'os de Frère Jean

Roman en trois tomes de Jean-Louis Marteil.



L'os de Frère Jean - Dix ans ont passé depuis la téméraire et incroyable aventure des trois moines bénédictins de Rouergue. L'abbaye s'est enrichie, le flot des pèlerins ne décroit pas et la relique attire toujours autant de dévôts en quête de miracle. Le calme n'a pourtant pas pris ses quartiers au sein du cloître. L'os sacré déclenche des rancoeurs et alimente les humeurs maussades de certains moines. Il nourrit aussi les desseins non avouables de personnages à la convoitise dévorante. Le frère Déodat, venu d'une communauté religieuse des monts d'Auvergne, est missionné par son supérieur pour le dérober au profit de son abbaye ruinée. En dix jours, la relique de saint Vincent va quitter l'abbaye de Rouergue, passer entre de nombreuses mains avant de retrouver son reliquaire, pendant que les frères Bernard, Abdon et Jérôme retrouveront les bienfaits et les déboires de la marche en pleine nature, à la recherche les uns des autres, à la poursuite de la relique et en quête d'un paradis terrestre bien improbable.



Comment ne pas apprécier une telle incursion historique dans une période si foisonnante et propice aux récits? La langue de l'auteur est savoureuse, sa capacité à convoquer devant nos yeux des images vivantes est époustouflante. Les couleurs et les odeurs nous parviennent du Moyen-Âge, nullement affadies par leur voyage temporel. Les situations les plus scabreuses et les plus triviales se jouent sous nos yeux et c'est avec hilarité qu'il convient d'y assister. De crotte et de puanteur, voilà le lecteur largement dôté pour entrer d'un pied gaillard dans le récit picaresque de trois moines bien plus humains que saints. Attention, les mots sonnent haut et clair, sans pudeur inutile et mesquine. Cul-serrés et trouillards s'abstenir! "Réjouissez-vous, mes frères: maintenant, les véritables ennuis vont pouvoir commencer." (p. 83)



Loin des horreurs sanglantes qu'on a à tort l'habitude de prêter au Moyen-Âge, le lecteur se retrouve dans un monde de drôlerie et d'humanisme, le plus drôle n'étant-il pas d'attaquer l'homme là où est le plus humain? Une malédiction particulière obscurcit régulièrement les jours et les murs de l'abbaye. Les pigeons, "entêtés enfienteurs de toitures et canalisations" (p. 23) obsède le père abbé qui ne sait comment se débarasser de ce fléau nullement cité au nombre des plaies divines, mais qui mériterait d'y figurer en bonne place. Un autre fléau est le vin pur, non coupé d'eau, qui entraîne les moines habitués à davantage de tempérance dans les méandres de ses visions chimériques et de ses nausées.



Outre la nature éminemment comique du texte, il faut remarquer la qualité des propos historiques. La bouffonnerie ne damne pas le pion à la précision des descriptions architecturales. Des voûtes romanes, chapiteaux et colonnes des abbayes et cathédrales en passant par les hautes murailles des cités fortifiées, l'auteur maîtrise son sujet et dépeint les lieux de façon précise et éclairée, sans faire subir au lecteur des leçons fastidieuses qui n'auraient pas leur place dans ces pages. Les dangers qui menaçaient les hommes de l'époque sont évoquées sans pathos. Qu'il parle des pillards des forêts françaises ou des Sarrasins de la péninsule ibérique, Jean-Louis Marteil sait faire revivre les portagonistes qui ont fait l'Histoire.



L'ouvrage est un précis sur la vie monacale et les activités d'un cloître. L'art de l'enluminure, pratiqué dans le scriptorium, rappelle que les abbayes étaient des réservoirs de sagesse où évoluait une élite intellectuelle, hélas, coupée du monde. Les offices qui rythment la vie des moines sont habilement utilisés par l'auteur pour situer l'action dans la journée. Le Chapitre des coulpes, très strict selon la Règle de saint Benoît, est matière à bien des situations comiques largement développées par l'auteur.



Le vol de reliques, autrement appelé déplacement de reliques ou encore Translation, était chose courante à l'époque médiévale. Les voleurs s'arrangent avec leur conscience. "C'est la coutume des Translations. [...] Je demande au saint s'il veut me suivre et, s'il est d'accord, il ne fait rien pour m'empêcher de l'emmener. [...] C'est ainsi qu'il se pratique depuis toujours. [...] Puisqu'en principe le saint est d'accord." (p. 95 et 96) Quand le silence d'un saint a valeur d'approbation voire de bénédiction, on peut justifier beaucoup de forfaits après de ferventes oraisons! Nénamoins, il convient de se méfier des silences trop éloquents. "C'[est] bien toujours la même chose avec les saints, ou Dieu, ou la sainte Marie. Ils [laissent] les hommes se débrouiller avec leurs questions, quitte à les punir ensuite d'avoir choisi la plus mauvaise des deux réponses qu'ils n'avaient point données!" (p. 101)



Le récit est protéiforme: principalement picaresque, il se décline aussi sur le mode de la fable et de la satyre. Les épisodes qui mettent en scène la faune sont assez proches du Roman de Renart. Les bêtes et bestioles deviennent momentanément les protagonistes de minuscules historiettes dans lesquelles ils ont des comportements très humains qui ne sont pas sans rappeler les déboires et vices que rencontrent les principaux héros de l'histoire. Les réflexions des personnages, notamment celles de frère Jérôme, portent de sérieux coups de griffes à l'inébranlable monument qu'est la sainte Église. Dans cette époque de prétendu obscurantisme, les prélats s'accomodaient assez bien de faire passer des vessies pour des lanternes. Ou autrement dit: dans le cochon, tout est bon!



Jean-Louis Marteil excelle dans la peinture de caractères divers et colorés. Le gros Abdon est un maladroit congénital qui échappe tout ce qui lui passe dans les mains quand il n'est pas occupé à bousculer et détruire une pièce d'ameublement. Le costaud Bernard est le type même de la brute au grand coeur: lent d'esprit et toujours affamé, il dissimule des trésors de bonté derrière un masque d'apparente et d'insondable bêtise. Jérôme, sec et noueux comme un cep, est la tête pensante de cet improbable trio d'amis et il est pourvu d'une langue vive et mordante. Voici pour les héros de cette trilogie. Les autres frères de l'abbaye sont aussi dignes d'intéret. L'herboriste Anselme, chevalin d'apparence en raison d'une machoire et de dents proéminentes, est aussi fourbe que l'âne qui rue sans raison. Le frère Thomas, cellérier de son état, succombe au péché d'avarice, rejoint en cela par l'hôtellier des lieux, le frère Antoine qui, faisant fi de toute charité chrétienne, n'offre le gîte et le couvert aux pèlerins que contre espèces sonnantes et trébuchantes. Le borgne Gabriel, responsable de la relique et de sa surveillance, est plus atrabilaire qu'un ours dérangé en pleine hibernation. La palme revient probablement au père abbé, si influençable qu'on peut se demander si c'est bien lui qui tient les rênes de l'abbaye. Mais la trilogie médiévale de Jean-Louis Marteil a ceci de précieux qu'elle permet à tout lecteur de reprendre espoir en la nature humaine.



Dans cet univers de moines imparfaits, quid de la femme? La gueuse selon Jean-Louis Marteil a la langue agile en toutes choses et l'oeillade aussi dangereuse qu'une lame. Assailli d'appêtits aussi inassouvis qu'inavouables, le gros moine Abdon manque de bien peu de succomber aux charmes si facilement déployés de demoiselles qui n'ont de pucelles que l'apparence. Le frère Jérôme, derrière un maintien rigide et austère, cache la marque d'une ancienne passion qui ne demande qu'un regard pour rallumer ses braises.



Que dire de plus pour convaincre tout un chacun de se procurer la trilogie de Jean-Louis Marteil? Peut-être que ses textes se lisent vite, trois jours (et nuits) pour moi, un régal renouvellé à chaque tome. Ou peut-être que c'est vraiment le genre de récit qui met le moral bien haut, au beau fixe. Les notes de bas de page de l'éditeur (qui est aussi l'auteur) sont remarquables d'impertinence et de finesse. Pour ceux qui partent en vacances, un conseil dont vous ferez ce qu'il vous plaira: glissez donc ces ouvrages entre la crème solaire et la pelle à sable du petit dernier. Et pour les moins heureux qui connaîtront les affres du travail en plein mois de juillet et août, une prescription: allez faire un tour au Moyen-Âge, dépaysement garanti!



Un grand merci à Jean-Louis Marteil, de La Louve Editions, qui m'a offert ces livres, avec lequel j'ai échangé quelques mails fort sympathiques et dont la dédicace m'a vraiment touchée.


Lien : http://lililectrice.canalblo..
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L'os de Frère Jean

Irrésistible, gentiment anticlérical et franchement hilarant. On s'attache à ces pieds nickelés en religion aux travers de leurs tribulations à la recherche de la si chère (quoique) relique.
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La chair de la Salamandre

en pleine lecture de "La chair de Salamandre de Jean-Louis Marteil"... mais je n'interdit de regarder la fin du livre, tout comme je m'interdit de lire les commentaires des autres lecteurs... mais bon, la famille de maître Bertrand de Vers, usurier de son état, me semble assez suspecte... j'ai donc eu envie de faire connaissance avec leur bonne ville de Cahors... et bien l'impression que le diable se cache pas très loin...



***



l'histoire d'un pont :



La construction en s'éternisant sur plus d'un demi-siècle (le pont a été commencé en 1308 et achevé en 1378), fit naître la légende que chaque cadurcien se plaît à raconter. Exaspéré par la lenteur des travaux, le maître d'œuvre signe un pacte avec le Diable.



Selon les termes de ce contrat, Satan mettra tout son savoir-faire au service de la construction, et s'il exécute tous ses ordres, il lui abandonnera son âme en paiement. Le pont s'élève avec rapidité, les travaux s'achèvent, le contrat arrive à son terme. Pour sauver son âme, car il ne tient pas à finir ses jours en enfer, il demande au diable d'aller chercher de l'eau à la source des Chartreux, pour ses ouvriers, avec un crible.



Satan revint naturellement bredouille, l'exercice étant impossible, et perdit son marché. Décidé à se venger, le diable vient chaque nuit desceller la dernière pierre de la tour centrale, dite Tour du diable, remise en place la veille par les maçons.



En 1879, lors de la restauration du pont, l'architecte Paul Gout fait apposer dans l'emplacement vide, une pierre sculptée à l'effigie du démon qui depuis, reste désespérément accroché, les griffes prisonnières du ciment.
Lien : http://mazel-annie.blogspot...
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La chair de la Salamandre

“ La chair de la Salamandre ” est un roman historique qui se déroule comme un roman policier.



Dans le Cahors du XIIIe siècle, Marteil redonne vie à l’histoire oubliée des banquiers et usuriers qui formaient une caste à part, prêts à tout pour accroître leur fortune en pratiquant des taux d’usure inouïs.



A une époque où l’usure est condamnée par l’Église mais nécessaire au fonctionnement du commerce, les personnages de la Salamandre sont souvent très obscurs, rarement philanthropes.



A tambour-battant et soutenu, l’auteur bascule entre une atmosphère lourde et un humour décapant. “ Un monde impitoyable, dit-il, où les banquiers sont, en fait comme aujourd’hui ”. Il ajoute : “ j’ai d’ailleurs offert un exemplaire dédicacé à mon banquier sous la citation suivant : “ A mon banquier, quel qu’il soit, passé, présent et à venir ”.



http://arkheia-revue.org/Un-portrait-de-Jean-Louis-Marteil.html
Lien : http://mazel-annie.blogspot...
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La Relique

Tout est lié! Après une journée du patrimoine vécue sous le signe des abbayes du 12ème siècle* (ou ce qu'il en reste), voici une série de romans pile poil dans cette période et dont les héros sont des moines (ainsi que manants, ribaudes, seigneurs, bourgeois et aubergistes).







Dans cette abbaye du Rouergue, le constat s'impose : elle est ruinée! Pour remettre les finances à flot, rien de tel qu'une relique de saint, avec moult guérisons de pèlerins en découlant et hostellerie pleine à craquer. Comment se procurer ladite relique? Eh bien, en la volant! Ou plutôt en utilisant une "translation" : demander au saint s'il est d'accord, qui ne dit mot consent, et repartir (discrètement) avec la relique.







Pour cette mission de tous les dangers (les possesseurs de reliques bienfaitrices en bon argent y tiennent, forcément), l'abbaye envoie en Hispanie un trio de bras cassés : Jérôme, maigre, ronchon, intelligent, accompagné d'Abdon, un gros colosse maladroit toujours affamé, et de Bernard, un grand gaillard naïf et demeuré qui ne comprend rien mais parle quand il ne le faudrait pas. "Tais-toi, Bernard!" revient comme un leitmotiv...







Ils reviendront à l'abbaye, après moult aventures amusantes, avec un os d'origine douteuse mais qui accomplira parfaitement son office de relique, et surtout, une forte amitié sera née entre les trois moines.







Comme les bonnes choses ne se terminent pas toujours, les trois compères reviennent dans deux volumes tout aussi rafraîchissants. Ils quitteront leur abbaye en proie à des jalousies et autres hypocrisies, et prendront la route de Compostelle en compagnie d'un âne caractériel.







Une trilogie que j'ai dévorée, tellement c'est plaisant! De l'humour souvent bon enfant, des réflexions plus sérieuses sur les rapports humains, ou entre Dieu et les hommes, quelques piques sur l'Eglise de l'époque, le tout sans temps morts, et une grande vérité historique. Jubilatoire!
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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La Relique

Un roman picaresque comme on en fait plus!
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L'assassinat du mort

Dans le cimetière des Augustins, une tombe récente est ouverte. Le corps de son occupant a un poignard planté à la place du coeur. Or, la cause de sa mort est une mauvaise fièvre, deux semaines plus tôt.



Du polar historique appliqué, sans originalité, qui cherche à faire médiéval. Un point positif tout de même l'humour de l'auteur. Peut-être les amateur du genre s'y retrouveront, mais là je reste circonspecte
Lien : https://collectifpolar.com/
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L'assassinat du mort

La plume de l’auteur est aussi réaliste qu’ironique et on sourit beaucoup au détour de ces pages où les répliques des personnages sont tout autant malicieuses que leurs surnoms : Mord-boeuf, Pisse-dru, la Feuille… Je me suis d’ailleurs beaucoup amusée des quolibets très moyen-ageux de ces chers campaings. Plaisir que j’ai pu prolonger avec plaisir grâce au Dictionnaire indispensable, téléchargeable gratuitement sur le site de l’éditeur.



L’histoire, quant à elle, tient très bien la route. J’ai apprécié d’enquêter avec Braïda et, chose rare, j’ai fait les mêmes déductions au même moment sauf concernant un certain fantôme. C’est que cela peut-être lassant les Agatha Christie où il manque toujours au lecteur les éléments essentiels pour dénouer le mystère du crime !



Les personnages sont drôles et attachants, sauf les méchants et ça tombe bien. :p



Côté édition, rien à redire. C’est propre et clair et les petits dialogues en note de bas de page font preuve d’une jolie complicité entre l’auteur et l’éditeur.
Lien : http://belykhalilcriticizes...
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