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Critiques de Jérémie Guez (207)
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Le dernier tigre rouge

Charles Bareuil, ancien combattant de la seconde guerre mondiale, s'engage dans la Légion étrangère. A Saïgon en 1946 les Français doivent reprendre la ville prise par les Japonais et d'autre territoires défendus par la guérilla. Traumatisé par la mort de sa femme, il se donne à coeur perdu dans cas combats en essayant de garder toujours son idéal d'honnêteté et de bravoure. Lors d'une patrouille, son groupe est entièrement tué sauf lui car le tireur d'élite lui laisse la vie sauve; Pourquoi, et qui est ce tireur ? Bareuil n'aura de cesse de retrouver cet homme...





Curieusement édité dans la collection "Grands détectives" de 10/18, ce livre est un récit de guerre dans la grande tradition du genre. On y trouve des portraits d'hommes attachants, une plongée dans la Légion étrangère avec son mélange d'hommes (anciens résistants, anciens nazis,...) de tous les pays, des récits de combat, une évocation de la Guerre d'Indochine et des relations avec les Viets. Ce récit, certes classique, est une bonne surprise venant de la part d'un tout jeune auteur lauréat de plusieurs prix pour ses polars. Un auteur français à suivre.

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Le dernier tigre rouge

Excellent

Il faut aimer la guerre, mais ce livre décrit parfaitement les difficultés de la guerre en Indochine par les yeux d'un légionnaire français.

Intrigue politique, humaine, difficultés psychologiques, action.... Jéremie Guez a fait du "dernier tigre rouge" un concentré historique dynamique à souhait.
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Paris la nuit

Ce livre avez vous tout pour me déplaire, et si je n'avais pas lu Le dernier tigre rouge de Jérémie Guez (que j'ai adoré) je ne l'aurais sans doute jamais ouvert. Trop court (oui, je lis plutôt des pavés, et plus il y a de tomes plus je suis contente...), avec pour décor Paris et sa banlieue, une écriture argotique, et quasiment aucun personnage féminin... je ne l'aurais pas emprunté , et je serais passée à côté de quelque chose.

C'est un livre choc. On suit Abe, un jeune homme qui passe le plus clair de sont temps à zoner, de bars en bars et de joints en joints, jusqu'à ce que lui et sa bande décident de commettre un braquage. Sa vie va basculer pour quelques milliers d'euros, et il va perdre le peu qu'il possédait.

Porté par une écriture percutante, rythmée, qui même si elle se rapproche de la langue parlée, n'en est pas moins littéraire, ce court texte nous embarque dans une course folle, une fureur de vivre engluée dans la drogue.

Jérémie Guez est, décidément, un auteur à suivre.
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Le dernier tigre rouge

Le dernier tigre rouge de Jérémie Guez nous entraine sur les rivages de L'Indochine, durant l'époque de la Guerre Froide. Charles Bareuil, un Légionnaire arrive sur cette terre, afin d'aider l'armée française à contrer les attaques des indépendantistes viet-minh qui souhaitent que l'Indochine retrouve son indépendance. Charles Barreuil, tireur hors pair, n'en n'est pas à son premier combat. Pour lui, cette mission est une occasion d'oublier ses peines et son ancienne femme. Au cœur de la Légion, il va faire la connaissance de plusieurs nationalité, comme lui certains on fait la Seconde Guerre Mondiale. Ennemi hier, ils feront front commun pour mener le combat.



A travers, le résumé, vous pouvez voir que Le dernier tigre rouge aborde le thème de la guerre. Mais contrairement à un roman de Céline, Jérémie Guez utilise un vocabulaire simple pour nous faire comprendre la réalité de la guerre, sans rentrer dans le gore. L'action du livre, se déroulant sur 8 années, l'auteur nous montre l'évolution de Charles Barreuil. Au début, jeune soldat qui vient accomplir une mission pour la France, il va petit à petit connaitre le désespoir (à la suite d'un évènement) et sombrer dans l'alcool.



En plus, du personnage de Charles, Jérémie Guez, introduit Botvinnik, un ancien Légionnaire qui a tourné le dos à l'armée française et rejoint les rangs du Viet Minh. Un personnage interssant qui nous permet de nous éloigner du dogme de la Légion.



A travers, ces deux personnages, l'auteur nous donne deux points de vue sur la guerre d'Indochine.



En choisissant, la guerre d'Indochine Jérémie Guez nous montre une facette de l'Histoire coloniale française qui est loin d'être belle (pour rappel, la France a perdu cette colonie). De plus, en nous entrainant au sein de la Légion, le lecteur peut en apprendre plus sur cette célèbre armée française. D'autant que ce sont deux thématiques qui sont peu abordées dans la littérature.



Pour autant, le Dernier tigre Rouge, n'est pas un coup de cœur. En effet, j'ai eu du mal à accroche au personnage de Charles Barreuil, du fait de son passé, je me serais attendu à un personnage plus complexe. Cependant Jérémie Guez prend le parti de la description et ne rentre pas dans la psychologie du personnage. J'aurais voulu connaitre un peu plus, les pensées de Charles et de son ressenti vis-à-vis de la guerre. Il en va de même pour le personnage de Botvinnik, du fait de sa prise de partie dans la guerre, il aurait mérité un meilleur traitement. Vous l'aurez compris, j'ai eu du mal à m'accrocher au personnage, car il me manquait leur « état d'âme » et leur ressenti par rapport à une action.



Autre point, le roman faisant 200 pages et se déroulant sur 8 années, je trouve que l'action va trop vite. On passe d'un évènement à un autre, au point de s'y perdre par moment. De plus, ne connaissant pas la guerre d'Indochine, j'étais perdu dans la chronologie des évènements.



La plume et le de Jérémie Guez est agréable à lire et ne souffre pas de longueur. Il utilise un vocabulaire adapté pour permettre à un novice de comprendre les thématiques abordées par le Dernier Tigre Rouge.



Même si Le Dernier Tigre Rouge, n'est pas un coup de cœur- l'auteur étant resté dans le descriptif- il mérite d'être lu pour connaitre la guerre d'Indochine et la Légion.



Merci à Babelio et à l'Univers de Poche pour ce partenariat me permettant de m'éloigner de mon univers de prédilection.
Lien : http://littlerosebud.canalbl..
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Le dernier tigre rouge

Je ne connaissais pas cet auteur et merci à Babelio de m'avoir choisit pour prendre connaissance d'une telle oeuvre.

Je connaissais pas la guerre d'Indochine que des dires par ci par là mais pas non plus étudier à l'école.

Et pourtant ce livre nous en apprend beaucoup sur le courage, la lueur des soldats dans leurs yeux lors des combats qu'ils mènent ou encore dans le fait qu'ils avancent dans une jungle inconnue.

Une histoire qui fait froid dans le dos par certains passages de guerre ou de la vie de la population comme la prostitution de ces jeunes filles à peine sortit voir pas du tout de l'enfance.

Une histoire d'amour entre un soldat et une vietnamienne du camp adverse.

Une histoire qui se termine bien pour eux sauvés de justesse.

Un retour au pays, douce France pour Bareuil, Hoa qui quitte son pays pour vivre avec Bareuil, et Gordov.

La rencontre avec le tigre dans la jungle et Botvinnik, lui rendre à priori une apparence humaine à la fin du roman où tous se croisent vers des destinations différentes.

Très bon roman que je recommande et que j'ai lu prise dans cette histoire en un jour.

Merci pour m'avoir donner une vision que l'on n'a vu que dans certains films qui ne restent que parfois fictions.
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Le dernier tigre rouge

Avant toute chose, je me dois de remercier Babelio et Univers Poche sans qui je n'aurais jamais lu ce livre ! Pourquoi je dis ça ? Et bien parce qu'à priori, en librairie, je ne me serais jamais arrêtée sur un livre avec pour thématique centrale la guerre et même la superbe couverture de celui-ci n'aurait pas pu, je pense, me convaincre ! Alors voilà, vraiment merci parce que j'ai été très heureuse de pouvoir lire Le dernier tigre rouge et de découvrir par la même occasion son auteur, Jérémie Guez.



Ce livre a été publié dans la collection "Grands Détectives" de 10/18, je m'attendais donc à lire un roman policier avec pour trame de fond une guerre, mais en fait, pour moi, il relève plutôt du roman noir. L'histoire débute en mars 1946 sur le port de Marseille où des soldats des troupes françaises embarquent direction l'Indochine. Parmi eux, Charles Bareuil engagé dans la Légion Étrangère. Arrivé sur place, il deviendra tireur d'élite, mais, lors d'une mission, un soldat du camp adverse lui laisse la vie sauve tandis qu'il tue ses camarades. Charles tente de comprendre ce qu'il s'est passé et pourquoi il est toujours vivant, il part alors à la recherche de ce soldat qui, selon la rumeur, serait un occidental combattant au côté des Viet Minh.



Les différents personnages sont plutôt attachant mais quand même assez mystérieux et torturés, on n'en sait pas beaucoup sur eux et leur passé, juste le strict minimum pour comprendre leur état d'esprit. Charles Bareuil et Botvinnink, les deux personnages principaux centraux, sont à la fois opposés mais aussi très proches. Ils ont vécus des choses en commun dans le passé mais ont fini par choisir des routes différentes dans ce conflit en Indochine. Il y a beaucoup d'espoir et d'humanité en Charles Bareuil alors qu'il a connut pas mal de drames et qu'il n'a pas été épargné par la vie. Botvinnink parait, lui, plus froid et sanguinaire, prêt à tout pour gagner cette guerre.



Ce livre m'a permis de beaucoup apprendre sur ce conflit dont je connaissais l’existence bien sûr, mais pas grand chose de plus. Il m'a permis également d'en apprendre sur la Légion Étrangère qui compte beaucoup plus d'étrangers d'origines très différentes et au passé plus ou moins trouble, que de français dans ses rangs. Et j'adore ça, apprendre en lisant de chouettes romans.



Au départ, j'avoue, j'étais assez septique face à ce livre, mais finalement, je l'ai dévoré en une toute petite après-midi. Je l'ai trouvé très bien écrit, l'auteur arrive à nous tenir en haleine, on a toujours envie d'en savoir plus sur ces personnages et de savoir comment tout cela va finir. Il n'est pas question uniquement de guerre, il ne s'agit pas que de combats, nous sommes aussi plongé dans le quotidien des soldats. C'est aussi de belles histoires d'amitié et d'amour, et c'est ce qui rend le livre très intéressant pour moi.



Pour résumé très rapidement mon avis, j'ai vraiment passé un chouette moment en lisant ce livre, j'ai beaucoup aimé l'écriture de Jérémie Guez, et du coup, je pense que je vais très bientôt lire ses autres romans. Et en plus, pour couronner le tout, j'ai pu assister à une rencontre avec l'auteur durant laquelle il a expliqué tout un tas de choses très très intéressantes, comme par exemple que les anecdotes présentes dans le roman étaient des histoires vraies dont il a eu connaissance grâce à de nombreuses recherches sur le sujet.Voilà voilà, ce fut un moment fort sympathique et je vous conseille vivement de lire Le dernier tigre rouge.
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Balancé dans les cordes

Un polar petit par la taille, mais grand par la montée en suspens et en tension.



Tony aurait pu avoir une vie sans histoire, mais c'est sans compter sur le code de vie de son quartier.



Il ne réfléchit qu'avec ses poings, et ce sont eux qui le perdront, au lieu de le sauver.



Un constat amer sur l'inéluctabilité de nos destins.



L'image que je retiendrai :



Celle du jeune garçon emmené à la salle de boxe par son oncle, et qui, au premier entraînement, souffre des chevilles, mais s'accroche.



Une citation :



"L'esprit de la cité". Tu m'étonnes que les mecs qui n'ont connu que ça comme environnement soient inapte à la vie en société. Ca ne fonctionne nulle part comme chez moi. C'est ça qu'ils ne peuvent pas comprendre. Un modèle unique auquel on finit par s'attacher". (p.150).
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Balancé dans les cordes

La lecture, c’est génial ! Ca nous fait voyager dans tous les pays, tous les genres littéraires, à travers tous les styles d’écriture, à travers les siècles… et on peut apprécier autant un texte plein de poésie qui évoque la vie d’un peintre qu’un texte plus âpre qui évoque la réalité des cités… on peut autant se laisser transporter par un sonnet de Ronsard que par un polar bien noir… on voyage, on oublie notre réalité, notre présent, pour accompagner des personnages qu’on aurait jamais connu dans notre petit monde étriqué… la lecture, c’est… un moyen de transport fabuleux (et pas dangereux) !



Tout ça pour dire que ce roman-là m’a emmenée dans le monde noir des cités, de la boxe, de la violence, de la vengeance, sans que je ne résiste une seule seconde.



Cet auteur, dont j’avais apprécié Paris, la nuit, m’a éblouie par sa grande maîtrise de l’intrigue. Cet auteur sait raconter des histoires, il sait créer une ambiance, il a l’art de ferrer son lecteur dès la première page et de le conduire dans des chemins sombres, des voies sans issue. Un voyage sans retour. La langue est crue, reflet du monde des cités qu’elle décrit si justement. Et on se dit : "putain, j’ai de la chance d’être née au bon endroit !".



Le héros, surdoué de la boxe, pactise un jour avec le diable, et sa descente aux enfers va commencer… et pourtant, grâce à la boxe, il aurait pu s’en sortir… mais voilà, on ne choisit pas toujours son chemin. Un événement fâcheux peut parfois vous faire bifurquer. Tony était un type bien, un type droit…
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Paris la nuit

Premier roman de Jérémie Guez, très prometteur, c'est certain. L'auteur nous plonge dans un Paris sombre et inhospitalier, loin de l'image que le touriste moyen - moi - fixe et emmène avec lui dans ses bagages. Le vrai Paris?



Cette oeuvre que nous refermons quelques heures après l'avoir ouverte - 108 pages - est narrée à la première personne, ce qui a comme conséquence de nous immerger totalement dans les rues de Paris, ses quartiers où la drogue fait force de loi et d'échange. Le narrateur que nous suivons avec une certaine consternation et très souvent avec pitié se prénomme Abraham.



Ce jeune arabe natif de la capitale aux narines blanchies par la cock passe ses journées et ses nuits à glander comme un mollusque en compagnie de ses potes pas plus motivés que lui à faire quelque chose de leur vie. Il y a Goran, son meilleur ami et surtout meilleur allié lorsqu'il s'agit de se dépatouiller et trouver une issue suite à leurs emmerdes à répétition. Nous faisons également connaissance avec Nathan, qui va peut-être suivre le parcours professionnel de son grand frère; il est en tôle... Mais aussi Trésor, le grand black balaise qui distribue des baffes comme personne. Manque encore peut-être Julia, la belle Julia, étudiante à la Sorbonne, qui fait palpiter le coeur de ce grand con d'Abraham.



Ce loubard, orphelin de mère depuis l'âge de ses cinq ans, cohabite avec son père dans un petit appartement de Paris-Nord. La télé paraît toujours enclenchée et son père semble continuellement scotché à l'écran. Aucun courant ne passe entre eux; peut-être juste le courant de l'indifférence qui parcourt leurs âmes éteints sans créer aucune étincelle. La rupture est totale, le lien père-fils semble s'être rompu il y a déjà bien longtemps.



Une entrée en matière assez explicite pour ces petite frappes; petite virée dans Pigalle, quelques verres dans un bar, provocations, bagarre, effusion de sang qui finit par une arrestation et un séjour en garde à vue. Des journées et des nuits qui semblent se ressembler visiblement; sorties, poudre dans le nez, petit business pour se permettre de s'en mettre encore un peu plus au fond des naseaux.



Jusqu'à ce jour où Nathan emmène Abraham dans un bar du quartier de Belleville, et découvrent ensemble un peu par hasard cet étrange manège qui se passe au fond du bistrot; des clients qui disparaissent derrière une porte "privée" bien gardée par un gorille. Apparemment des mecs qui jouent gros et claquent pas mal de fric dans cette salle de jeux illégale. Il suffit d'un regard entre les deux compères, une sorte de pacte tacite qui veut tout dire et qui va les conduire vers les vrais emmerdements. Un braquage... Un simple et facile braquage qui va rapporter de l'oseille.



Abraham prend les devants, réuni et convainc sa fine équipe inexpérimentée. Ils acceptent tous d'adhérer à ce projet; Karim en fera également partie en tant que chauffeur de véhicule préalablement emprunté le temps d'une nuit mouvementée.



Le jour J arrive à grands pas - où plutôt la nuit - et nous sentons que cette bande de blaireaux est tout sauf prêt à réussir un tel coup de poker? Hésitations, manque de confiance, reprise de confiance à coup d'amphet's et de whisky; une sensation de pitié nous envahis presque face à ce constat peu réjouissant! Presque envie de rire et compatir. Des petites frappes qui s'attaquent à un trop gros morceau pour leurs mâchoires de sales gamins... Mais voilà, plus de place à la réflexion, la phase du point de non-retour à commencé.



"Sur le trajet, tout le monde reste silencieux, seuls quelques toussotements se font entendre. Je suis assis à l'arrière de la voiture et regarde devant moi, je ne veux pas croiser leurs yeux. Nous débouchons sur le boulevard. Nous attendons le dernier moment pour enfiler les cagoules, nos bonnets de gosses, tricotés par nos mères, dans lesquels nous avons découpé des trous aux ciseaux. Je saisis une arme tendue par Goran et la presse contre ma cuisse. J'ai l'impression que nous roulons lentement, je veux que tout aille plus vite. La voiture tourne au ralenti à l'angle d'une rue que je ne reconnais pas. Le bar apparaît subitement. Mes mains se raidissent sur la crosse du flingue."



Le braquage en soi se passe plus ou moins comme ils le voulaient; de la violence pour pas grand chose finalement, 8000 Euro à se partager équitablement. De quoi acheter encore de la dope et éventuellement revenir au point de départ?



A partir de là, la vie d'Abraham part en couille comme on dit, à commencer par la rupture avec sa Julia qui semble avoir été quelque peu volage.



"- Tu me prends pour un con ou quoi, ton corps entier sent le sexe. Depuis combien de temps tu te fais baiser par un autre, sale petite conne, hein? Le ton est monté, j'ai perdu d'avance. Elle tourne la tête vers moi, les yeux pleins de larmes. Elle est là, allongée, à demi-nue. Je n'ai même pas envie de la frapper, ça lui ferait trop plaisir. Je pars, laissant derrière moi une porte ouverte sur une petite fille en pleurs."



Abraham va se perdre, autant dans sa tête que dans Paris, et fréquentera assidûment ce bar d'étudiant qu'il utilisera pour jauger la situation, soit pour estimer si le business est possible dans ce milieu de branleurs qui ne connaît rien à la dope et donc si facile à baiser. Il rencontrera un groupe d'étudiants à tendance hippie, fils à papa et plein de fric, dont Pierre, à qui il propose une première rencontre avec la dure. Son périple en solitaire sur des eaux rentables va continuer jusqu'à élargir le business au sein des quartiers estudiantins, en visant des jeunes en mal d'aventures et de sensations fortes. A l'image d'Alexandra, jeune fille bien mais malheureusement un peu naïve qu'il va plonger à son tour dans le monde des morts-vivants en lui offrant sa première expérience du grand frisson synthétique.



"Mais au fond de moi, je me sais intrigué par cette fille, parce que personne ne m'a jamais parlé de drogue avec une voix d'enfant."



Abraham va immanquablement se faire rattraper par ses conneries, nous devenons témoins d'une vraie descente aux Enfers. Une fois qu'on a goûté on s'en sort en principe plus et ce garçon va atteindre, paliers par paliers, le fond du gouffre. C'est vertigineux; la pente n'est pas si abrupte mais constante et surtout glissante sans aucune aspérité pour s'accrocher et remonter. Excès, contraintes, agressivité; l'escalade de la violence ne s'arrête plus. Entre Goran et lui, ça va être un peu compliqué... L'un ou l'autre va aller tout de même un peu trop loin.



L'auteur nous emmène dans des quartiers où les jeunes sont voués à l'échec dès le départ. Dommage, car le cas d'Abraham, au premier abord, ne semble pas perdu d'avance. Ce jeune délinquant semble avoir une certaine conscience - ses pensées tout au long du roman le prouve - mais une sorte de fatalité prends le dessus comme si ces paumés n'avaient aucun autre issu possible. L'engrenage est solide, lorsque la machine est lancée elle ne s'arrête apparemment plus.



Bien que le thème choisi par Jérémie Guez soit relativement classique; petite frappes à la dérive, délinquance, drogue, gros coup, partage de butin, règlement de compte, pression, il n'en reste pas moins qu'il arrive à poser le lecteur sur un terrain intéressant, principalement par cette façon de narrer son oeuvre. Nous pouvons dès lors suivre son histoire vue de l'intérieur, en direct live connectés avec les pensées, les jugements, les préoccupations mais aussi avec les tourments du personnage central. Une descente aux Enfers que nous vivons de la même manière; nous coulons avec lui.



Très prometteur, je vous encourage à découvrir ce premier roman de Jérémie Guez sans hésiter. Bonne lecture.
Lien : http://passion-romans.over-b..
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Paris la nuit

Excellent roman. Ecriture efficace, histoire sombre sans tape-à-l'oeil. A lire !
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La veuve blanche

Un petit polar court traitant sur la drogue, la prostitution et le danger.

L'histoire de Murphy qui travaille comme chauffeur pour les prostituées, il les connait toutes et fait attention a elles, en surveillant que rien ne dérape.

Mais un soir une nouvelle arrive, grande et belle et quelque chose se réveille chez Murphy.

Il va l'accompagné a un rendez vous un peu spécial, sur un bateau mais le client ne lui inspire pas confiance.

En effet a l'heure ou il est censé la récupérer, la péniche a disparue, s'enchaine alors pour Murphy une course contre la mort et c'est rien de le dire...

Une nouvelle sombre, a découvrir
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Paris la nuit

Bonjour,



Voici un roman noir que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Paris la nuit" de Jérémie Guez aux éditions j'ai lu.



L'histoire d'Abraham, alias Abe et de son pote de toujours Goran, qui organisent avec Nathan et Trésor, un braquage de mafieux lors d'une de leurs parties de poker clandestines.



Deux drogués qui vivent de combines et autres larcins, habitués de virées nocturnes. Avec ce braquage commis, les truands sont à leur trousse et veulent leur peau. Le quatuor n'a pas d'autres choix que de fuir, d'aller se planquer parce qu'ils sont tous traqués.



Superbe roman noir. Le quartier nord de Paris, dit sensible, dans une ville qui étouffe avec ses trafics et ses gangsters. Ces gamins des rues qui sont déscolarisés, paumés, drogués et qui tentent de survivre alors qu'ils n'ont aucun avenir.



D'une écriture vive, incisive, l'auteur nous plonge dans cette ambiance brutale et sombre. Faire parler Abe à la première personne renforce ce ton sans concession, rythmé par des dialogues vrais, les insultent foisonnent, ce parler cru absorbe la réalité pour mieux la régurgiter avec force dans cet ensemble.



La narration fluide rend l'histoire haletante, c'est avec le souffle court qu'on se lance à la découverte de ces parcours atypiques, de ces vies socialement détruites, de ces destinées fragiles, des hommes résignés, fatalistes. Abe et ses potes brulent la vie par tous les bouts avec la rage du désespoir.



Un roman court rythmé comme la vie intrépide d'Abe à l'atmosphère aussi noire et oppressante que la nuit. Une existence promise à la violence et à la destruction qui se laisse dévorer par les flammes de son propre enfer. Brutal, sauvage, fatal…



Bonne lecture, amis Lecteurs !
Lien : https://lecture-chronique.bl..
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Le dernier tigre rouge

Après la lecture de sa trilogie parisienne (Paris la nuit, Balancé dans les cordes et Du vide plein les yeux) je n’avais pas envie d’aller plus avant avec Jérémie Guez. Mais j’ai reçu en cadeau Le dernier tigre rouge et comme je ne suis pas du genre à laisser tomber un livre, je me suis attelé à cette lecture avec la curiosité de voir ce qu’un auteur de polar ferait d’un sujet historique.



Ce qui me fait me détourner de Jérémie Guez, c’est que malgré son indéniable précocité, il est resté confiné dans son genre du polar, sans aller chercher plus de créativité, plus d’originalité! Mais là, avec Le dernier tigre rouge, Jérémie Guez s’attaque au roman historique avec pour sujet la guerre d’Indochine.



Et s’il fait l’effort de dynamiser son récit historique par des éléments de narration purement romanesques afin de l’amener vers le genre qu’il connait bien, le polar, je n’y ai pas trouvé plus d’intérêt que cela, surtout qu’entre « l’histoire d’amour » et « le duel », il y avait comme quelque chose d’artificiel.



En ajoutant la nécessité d’un découpage des actions qui doit cadrer avec la réalité historique, on obtient un récit avec des sauts temporels qui ralentissent énormément le rythme et amoindrissent l’intérêt.

La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/le-dern..
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Balancé dans les cordes

Tony, adolescent malingre découvre l'univers des rings par l'intermédiaire de son oncle, propriétaire d'un garage. Vivant seul avec sa mère dans une des cités d'Aubervilliers, né de père inconnu, il trouve rapidement dans la boxe une échappatoire au destin qui pourrait le happer. Un jour, un sale type s'en prend à sa mère. Elle s'en sort. Mais dans la cité, le cas de Tony n'échappe pas à la règle, tout est question d'honneur. La vengeance est inéluctable.



Jérémie Guez signe là un roman sombre, sans jamais tomber dans les clichés. Peut-être parce qu'il en fait ressortir au delà des codes de la banlieue et de la noirceur qui en transpire, l'humanité persistant entre deux cages d'escalier, illuminant les espérances des gamins. La cité c'est un territoire. C'est un peu tout ce que l'on possède, donc l'objet de toutes les convoitises et de toutes les dérives. En quelques phrases, l'auteur résume la problématique de ces "lieux de vies", où on a entassé les plus modestes, abandonnés au gris des murs. Paris est comme un bijou dans une vitrine. Le luxe s'y étale, insaisissable pour les "Tony", refoulés en périphérie.

Et dans l'indifférence, l'affrontement, l'ambition parfois la réussite mais aussi la mort en sont les issues évidentes.

C'est donc une descente aux enfers que l'on va vivre ici, durant laquelle on aurait envie de serrer ce "petit" Tony dans nos bras, de retenir sa main leste et habile, à la boxe et ailleurs, et lui murmurer : "T'as du talent, gamin. Peu importe le reste"

Mais au fil des pages et devant l'écriture rêche de Guez, il faut se rendre à l'évidence, la cité est la plus forte et le "petit" nous glissera entre les doigts...balancé dans les cordes.



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Le dernier tigre rouge

Ce livre est présenté comme une enquête réalisée par un des héros pour débusquer le tireur qui abat les soldats français. Oubliez cette partie car il n’y a pas d’enquête au sens où on l’entend en général. Ce récit est plus dans l’esprit du film Stalingrad : un face à face entre snipper de chaque camp. Ong Cop du côté vietnamien et Bareuil pour les français. C’est un duel à travers lunette interposée et la naissance d’une amitié très particulière fondée sur le respect mutuel.

L’histoire débute en 1946 à Saïgon pour se terminer par la débâcle française en 1954 et la chute de Diên Biên Phu. A cette époque, l'Indochine est une colonie française qui lutte pour son indépendance. Les légionnaires français sont envoyés en renfort pour reconquérir cette partie du territoire. Mais voilà, un snipper abat systématiquement et méthodiquement tout soldat français se présentant dans sa ligne de mire. Un jeu du chat et de la souris se met en place entre le meilleur tireur français et ce tireur invisible et tellement mobile. Au milieu de cette noirceur, il existe encore des êtres humains qui privilégient l’amour, l’entraide et la fraternité entre deux peuples.

C’est magnifique, bien documenté et cela comble une ignorance historique de ma part.
Lien : http://jelisquoi.blogspot.fr..
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Là-bas, c'est Marseille

voici une nouvelle de la série "petits polars".



Je m'attendais à une aventure dans les vieux quartiers de Marseille, malheureusement la ville est très peu mentionnée.



Je ne suis pas arrivé à rentrer dans l'histoire, une histoire sans saveur pour moi.
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Du vide plein les yeux

Livre qui se lit rapidement car livre peu volumineux. Le rythme est aussi bon.



Très vite le lecteur se met dans la peau du personnage principal, on s'angoisse, on rit, on s'interroge, on mettrait bien quelques claques à certains et on se demande "mais qu'est-ce qui a bien pu arriver à ce pauvre gamin?" et finalement on se dit " mais quel milieu pourri dans lequel se vautre les gros bras ou autres faibles de corps et/ou d'esprit".
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Là-bas, c'est Marseille

Là-bas, je n'irais pas....

Une histoire noire, avec plein de malfrats, tous plus bêtes et plus méchants les uns que les autres. Un peu convenu, que pourrait on trouver d'autres à Marseille ?

Un texte, s'inspirant peut être du cru, mais pour moi la fille qui a du mal à passer la Loire, c'est très difficile de comprendre quelque chose de ce vocabulaire !

Les croquis sont certes noirs, mais pour une histoire noire c'est bien normal.

Cette saison 4 des petits polars du monde, s'est enrichi d'une"échappée curieuse et gourmande sur les lieux du crime".

S'il est bien un endroit où l'illustration aurait pu apporter un plus certain, c'est bien dans ce petit supplément, pour peut être nous donner envie de découvrir cette ville, ou simplement pour essayer de comprendre son charme !

Là c'est raté de chez raté. La présentation est indigente alors que le texte aurait eu besoin d'un appui visuel pour essayer de parler à notre sensibilité, car en lui même, je n'ai pas accroché mais alors pas du tout !

Pour illustrer cette ville je préfère me rappeler les films de Robert Guédiguian, avec un Marseille populaire et cosmopolite.

Là, c'est une rencontre ratée !

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Balancé dans les cordes

Après "Paris la nuit", "Balancé dans les cordes" encore plus abouti que le précédent (et écrit par un auteur de moins de 25 ans !!). On sent l'influence du roman noir américain. Est-il possible de rester dans le droit chemin lorsqu'on vit en banlieue nord de Paris dans un milieu brutal, élevé par des parents plus irresponsables que les enfants et d'"amis"qui font payer au prix fort le moindre service rendu? Le roman n'est pas très optimiste quant à une certaine jeunesse de banlieue mais il l'est quand on pense à la force de ce roman et à l'âge de son auteur. C'est vraiment impressionnant.
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Paris la nuit

Noir, c'est noir, il n'y a plus d'espoir" pourrait s'appliquer à ce roman très noir écrit par un jeune homme de 23 ans.Engrenage de la violence en banlieue parisienne, embrouilles, trafics quotidiens, l'avenir des jeunes passe par la violence. Le roman nous amène des beaux quartiers à la Goutte d'or et dans la banlieue nord de Paris. Roman très fort, glauque à souhait, écriture sèche , style direct convenant parfaitement au sujet.
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