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Critiques de John Boyne (1111)
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Mon père est parti à la guerre

Le 28 juillet 1914 est un jour particulier : c'est l'anniversaire d'Alfie qui a cinq ans mais c'est surtout le jour où l'Angleterre entre en guerre. Dès le lendemain, son père décide de s'engager en tant que volontaire. Alfie et sa mère se débrouillent comme ils peuvent pour survivre. Mais au bout d'un moment, sans nouvelles de son père, Alfie s'interroge ...

Un roman qui, certes, parle de la guerre de 14-18, mais qui aborde des thèmes peu développés en littérature jeunesse.

A travers les yeux de ce jeune garçon, on découvre le quotidien d'anglais qui ont subit les conséquences de ce conflit, la déportation sur l'île de Man des familles originaires de pays de la triple alliance, le sort réservé aux objecteurs de conscience mais surtout les traumatismes psychologiques de soldats rentrés du front.

Mon père est parti à la guerre : un témoignage poignant à ne pas rater !
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Il n'est pire aveugle

John Boyne est un auteur qui dénonce, qui met en scène ses personnages afin de porter un regard sur les travers d'une époque, d.un pays et le sien en particulier, sans hypocrisie, sans détours, il met à plat ce que l'on cache, tait et ici il s'attaque à la religion et il nous pose également la question... Il n'est pas pire aveugle que ce que l'on ne veut pas voir. A travers le père Yates il place le lecteur en observateur et dénonce les dérives connues, sues mais cachées au nom d'un Dieu et d'un pouvoir et plus particulièrement dans un pays où l'église règne en maître. C'est fort, puissant, sans concession, un cri de colère ancré dans le réel et l'actualité. Malgré quelques difficultés parfois dans la construction naviguant dans les époques désordonnées, le plaidoyer est sans failles et soulève le voile d'un monde où le silence est d'or, où les consciences sont arrangeantes et la parole sacrée. J'aime John Boyne, à chaque fois c'est une claque et c'est le genre de violence qui rend justice.
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Le Syndrome du canal carpien

Je me suis bien marré ! Cela faisait longtemps qu'un livre ne m'avait fait rire à ce point......et ça fait un bien fou!!!

Epatant John Boyne qui nous offre une série de sketchs mettant en scène la famille déjantée des Clerverley.

Ils sont riches et célèbres: George anime depuis 30 ans des talk-show à la BBC, Beverley écrit (avec des "prête-plume") des romans de gare à succès et leurs 3 rejetons sont totalement azimutés.

En 5 jours la famille va totalement imploser dans une ambiance survoltée où l'on croise : une tortue portant le nom d'un robin des bois ukrainien, une thérapeute enceinte pas très déontologique, une neurochirurgienne d'Odessa mère d'un chaud-lapin bourré de testostérone, le directeur général handicapé de la BBC et une foultitude de personnages absolument tordants.

5 jours, 5 prologues (qui ont une grande importance),5 chapitres, un épilogue qui forment, au choix: une symphonie burlesque, une tragi-comédie enlevée, un scénario de cinéma (on voit déjà qui pour quel rôle ), une satire puissante et caricaturale du monde des réseaux sociaux et du wokisme.

Quelques scènes d'anthologie: le speed-dating de Nelson ( l'ainé, vaguement Asperger et fétichiste des costumes genre panoplie), les tweets qu' Elisabeth ( la cadette) s'envoie à elle-même et qui ont un nombre de followers dément sous@LaVéritéEstUneEpée, le smoothie banane-urine de chèvre de Wilkes (le petit copain d'Elisabeth) qui décide de ne plus se laver et de changer d'identité de genre au gré de ses émotions, les vantardises sexuelles de Phylyp l'ukrainien qui tire sur tout ce qui bouge, etc.,etc..

..

Bon c'est bientôt l'été et après quelques livres un peu lourds lire le Syndrome du canal carpien est une excellente préparation solaire ayant des vertus anti-dépressive.

Un smoothie acidulé, pimenté , so British mais bourré de carotène métaphorique.

Bonne dégustation.

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Le garçon en pyjama rayé

C'est une histoire toute simple d'amitié dans un contexte des plus horribles.

Le livre s'écoule tout doucement sans qu'on s'en rende compte. Jusqu'à cette fin terrible mais tellement évidente.

Par contre, j'ai souvent pensé que Bruno n'avait pas 9 ans mais 5 ou 6. Il est quand même très puéril et cela m'a dérangée par moment. Un enfant de 9 ans réfléchit plus que ça et comprend plus de choses.

Malgré ça, une bonne lecture qui doit rester dans la tête et dans le coeur.



Pioche de Juin 2019 choisie par Ptitmousse
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Il n'est pire aveugle

Il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir...



Odran Yates, prêtre de son état, dans la très catholique Irlande au 20 e siècle.



Une vie racontée comme en confession, en « méli-mélo », comme je dis souvent d'un roman à la chronologie chamboulée.

Mais, en dépit d'un récit parfois elliptique qui laisse des informations en suspens, le lecteur ne perd jamais le fil des événements de la vie du prêtre, de sa famille et de ses proches, sur plusieurs décennies.



L'Irlande, aux racines catholiques si ancrées dans les gênes de la population que la religion a été un concept de société et un sujet de querelle récurrent. Devenir membre de l'Eglise était parfois imposé aux jeunes adultes par leur famille. le clergé séculier (et/ou régulier), doté d'une autorité extrême sur les individus, a longtemps joui d'un profond respect, presque obséquieux, de la part de la population.



Dans les années 80, l'Eglise irlandaise a été durablement ébranlée par les scandales sexuels de dizaines de prêtres, mettant un coup de frein à leur emprise sur les familles.

A noter que l'Eglise a exprimé sa honte et ses regrets.



Sur une cinquante d'années, le père Yates, prêtre par vocation, serein dans la pratique de son ministère spirituel, passe naïvement ou par couardise, à côté des pratiques honteuses de pédophilie, turbulences secrètes étouffées par la hiérarchie ecclésiastique. Un aveuglement irresponsable face à un ami de séminaire, qui génère culpabilité et remise en question.



Un roman fort et militant pour dénoncer, faire réfléchir et comprendre la mutation de l'Irlande. Extrêmement prenant.

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Les fureurs invisibles du coeur

Roman fleuve comme on les aime, poignant, drôle, échevelé; un concentré de Pat Conroy entre deux couches de Charles Dickens avec de gros morceaux de John Irving dedans. Il y avait longtemps que je n’avais pas fait une telle orgie de romanesque à engloutir, telle une ogresse chaussée de bottes de 7 lieues, les merveilleuses et divertissantes aventures de Cyril Avery aux pays des curés sans cœur et de l’homophobie assassine.

Hélas, hélas, le dernier quart du livre se révèle affreusement pudibond. On n’y baise plus effrontément, mais on fait des gosses et on se marie et surtout on cause, on explique et on ratiocine.

On passe de ça:

« Bien longtemps avant que nous ne sachions qu’il était le père de deux enfants de deux femmes différentes, l’une à Drimoleague et l’autre à Clonakilty, le père James Monroe, devant l’autel de l’église Notre-Dame de l’Étoile de la mer, dans la paroisse de Goleen, à l’ouest de Cork, accusa ma mère d’être une putain. »

À ça:

« Et que s’est-il passé ensuite ? 

— Ensuite, il s’est passé… vous, bien sûr. J’ai découvert que j’allais avoir un enfant. Et dans ces années-là, à la campagne, il n’y avait pas plus grande disgrâce. Je ne savais pas quoi faire, à qui me confier et pour finir, ma mère l’a découvert, elle l’a dit à mon père, il l’a répété au curé et le jour suivant, face à toute la communauté rassemblée dans l’église ­Notre-Dame Étoile de la mer, il m’a dénoncée devant toute ma famille et tous nos voisins en me traitant de putain. 

— Il a utilisé ce mot-là ? 

— Oui, bien sûr. Les curés tenaient les rênes du pays, à cette époque-là, et ils détestaient les femmes. Oh mon Dieu, comme ils haïssaient les femmes et tout ce qui était en rapport avec elles, avec le corps, les idées, les désirs des femmes. Chaque fois qu’ils avaient l’occasion d’humilier une femme, de la briser, ils s’en donnaient à cœur joie. Je crois que c’était parce qu’ils les désiraient sans pouvoir les avoir. Sauf, bien sûr, quand ils en avaient une en douce. Ce qui arrivait souvent. Oh, Cyril, si vous saviez les choses horribles qu’il a dites sur moi ce matin-là ! Et il m’a fait mal. S’il avait pu, il m’aurait tuée à coups de pied, j’en suis sûre. Il m’a chassée de l’église devant toute la paroisse, m’a mise dehors, m’a bannie. J’avais seulement seize ans, et pas un sou en poche. »

Donc apprenons avec ce livre la tempérance. Autant s’arrêter au bout de 400 pages; le reste n’est que paraphrase, j’allais même dire resucée.
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Le Syndrome du canal carpien

John Boyne m'a une nouvelle fois conquise avec cette satire.

C'est l'histoire d'une famille, lui présentateur star à la BBC, elle écrivaine célèbre mais dont les livres sont écrits par d'autres, et de leur trois enfants.

Boyne va suivre cette famille, franchement privilégiée, qui va vaciller à cause des réseaux sociaux mais surtout de leurs propres turpitudes.

Il dénonce la bien-pensance, la pression des mouvements woke, l'usage abusif des réseaux et l'influence des redresseurs de tort souvent anonymes.

C'est caricatural et hilarant ; j'ai franchement rit tout au long de ce récit.

L'écriture est efficace et l'histoire rythmée.

Chaque roman de Boyne est original et surprenant.

J'ai adoré cette lecture.
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Les fureurs invisibles du coeur

"(...) Comme dans une des premières scènes des fureurs invisibles du cœur, de John Boyne, où le curé en plein office insulte jusqu’à l’âme la pécheresse portant l’enfant conçu hors mariage, l’obligeant à la fuite des siens, à l’éloignement de son foyer, à ôter des vues chastes l’enfant condamné à ce même sort de n’avoir pas de refuge. On est dans la trop catholique Irlande dans le juste après-guerre. C’est une circonstance, allez savoir quelle est la nôtre aujourd’hui.

Le chemin de l’enfant se poursuit, on n’est pas obligé de se définir dans une verticalité générationnelle, on est sans doute fils de mais pas seulement, d’autres choses nous définissent. Seulement voilà l’enfant est homosexuel. Reconfrontation à ceux qui se contentaient de nier la légitimité de son ascendance qui vont nier désormais celle de son existence, dans la brutalité physique parfois, dans le mépris et la défiance sans repos.

Le périple de cette vie portant tant de défauts originels est évidemment chaotique. John Boyne nous y entraîne sans épargner au narrateur la confrontation à ses propres médiocrités. Mais enfin, face au monde entier, face à ces auto-déclarés porteurs de la décence, face au silence généralisé, il s’agrippe, il survit, il vit avec une force égale sans doute à celle de son écriture. Et cette écriture nous guide, nous emporte, crée le plaisir, cette délectation de la proximité avec des personnages dont elle fait des personnes et finalement classe l’œuvre au rang des grands romans."

Christian Vigne in DM (Extrait)
Lien : https://doublemarge.com/les-..
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La vie en fuite

La vie en fuite, suite du Garçon au pyjama rayé, s’adresse à un public plus âgé.



Gretel, alternativement jeune fille de 15 ans, et vieille dame de 91 ans, nous raconte sa vie, à Paris, à Sidney, à Londres.

Ière partie : la fille du diable (Londres 2022/Paris 1946)

Interlude : La clôture (Londres 1970)

IIème partie : Tes belles cicatrices (Londres 2022 / Sydney 1952)

Interlude : Le garçon (Pologne 1943)

IIIème partie : La solution finale (Londres 2022/Londres 1953)



***



Dans le Garçon au pyjama rayé, Gretel a 12 ans, façonnée par son père, son époque, son pays, est membre de la branche féminine des jeunesses hitlériennes, elle a dans sa chambre le portrait de Trude Mohr (directrice des Bund Deutscher Mädel, l'organisation de jeunesse féminine du Troisième Reich), elle est amoureuse de Kurt, soldat Nazi zélé, après avoir fait partie de la Deutsches Jungvolk puis de la Hitler Jugend.



Après la guerre, elle a 15 ans, elle se cache, avec sa mère. Elle était trop jeune pour comprendre ce qui se passait de l'autre côté des grilles. Son père, commandant d’un camp de concentration, a été pendu. Son frère de 9 ans est mort.



Aujourd’hui, Gretel est une vieille dame de 91 ans, elle vit dans un très bel appartement que son fils de 61 ans voudrait vendre. De nouveaux voisins arrivent, un petit garçon qui lui rappelle son frère Bruno qui a trouvé la mort dans le camp, une femme sous le diktat de son mari, et ce mari violent qui réveille en Gretel tant d’émotions enfouies : la douleur, la peur, la colère, la culpabilité.





***



L’approche est casse-gueule : pas toujours facile de supporter Gretel, qui n’est pas franchement sympathique. Elle ne parvient pas à faire le deuil de son petit frère, et donne l’impression qu’il est plus important que les millions de morts du régime nazi.



Un beau roman, sur la liberté, le poids du passé, le deuil, la rédemption.





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Les fureurs invisibles du coeur

Je continue la découverte de cet auteur contemporain.

Le roman commence en 1945. Une jeune fille de 16 ans est humiliée publiquement par un prêtre au cours de la messe du dimanche matin. En effet, elle est enceinte. Elle décide alors de quitter sa famille et son village et s'installe à Dublin pour faire adopter son bébé, afin qu'il ait une vie meilleure. Le petit garçon, Cyril, est adopté par un couple aisé : Max et Maud Avery. Il ne manque de rien sur le plan matériel même si ses parents adoptifs sont un peu distants et pas démonstratifs.Cyril est fils unique et assez solitaire. Son enfance est éclairée par sa rencontre avec un garçon du même âge que lui : Julian. Ils partageront une chambre pendant leur scolarité. Petit à petit, Cyril se rend compte qu'il est attiré par les garçons et en particulier par Julian. Mais celui-ci collectionne les conquêtes féminines.

Le roman couvre une période de 70 ans à peu près, dans une Irlande puritaine où l'Eglise occupe une place essentielle. On suit le personnage principal Cyril avec beaucoup d'intérêt et de compassion lorsqu'il est victime d'exclusion et de violences. Cependant ce n'est pas un personnage parfait, il est lâche et ne se comporte pas toujours très bien avec les autres.

J'ai été happée par ce roman, dévoré en quelques jours. Un très bon moment de lecture. Une petite réserve car quelques petites invraisemblances.

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Il n'est pire aveugle

Un roman mêlant l’intime de la vie d’un homme rentré dans les ordres et la tragique histoire des scandales d’agressions sexuelles commises au sein de l’Eglise en Irlande.

Abominations universelles tristement toujours d’actualité.

*

Un drame familial changera à jamais la vie d’Odran Yates, jeune irlandais embrassant la prêtrise dans les années 1970 sous l’impulsion de sa mère choisissant pour lui sa « vocation ».



Le scandale qui éclata en Irlande suite aux révélations des victimes bouleversera la vie d’Odran et de sa famille.



Foi ébranlée. Combat intérieur suscitant questionnements et doutes sur sa complicité éventuelle.

Face aux démons, Odran Yates sera malgré lui mêlé à la tourmente, éclaboussé par la haine déclenchée suite à ces ignominies qui ont ravagé des vies.



«Les mères attiraient leurs enfants plus près d’elles en me voyant et il arrivait qu’un inconnu m’approche, me lance une remarque provocante ou insultante. Bien entendu, je pouvais toujours circuler en civil, camouflé sous les mêmes vêtements passe-partout, mais non, je refusais de capituler. Je supporterais les critiques acerbes. Je souffrirais les indignités. Je serais moi-même ».



Foi – Fidélité – Amitié - Culpabilité - Responsabilité - Incompréhension – Corruption – Chantage - Confiance trahie – Honte - Culte du secret…jusqu’à ce que l’inadmissible soit dévoilé - Crimes sexuels.



Des représentants de l’Eglise au-dessus de tout soupçon.

Qui savait et a dissimulé la vérité ?

Culpabilité dévorante de ceux qui savaient ou se doutaient et n’ont rien dit.

C’est monstrueux et tellement réel.



Je n’ose imaginer la partie caché de l’iceberg.



Un roman mettant en lumière le bien, le mal.

*

Une lecture marquante où l’on retrouve le style de l’auteur et les points communs de ses romans.

Un roman coup de poing. Courageux.



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Les fureurs invisibles du coeur

Abandon ultra rapide, dès la page 60 pour être précise, quand une femme dit à un enfant de 5 ans " Le vagin est un instrument tellement pur. Je ressens une admiration pour le vagin que je n'ai jamais ressenti pour le pénis "

Et puis quoi encore !!? Après une entrée en matière déjà peu convaincante par son manque de réalisme, je n'ai pas eu envie de continuer à supporter de telles fadaises qui me hérissent à coup sûr. Le thème de ce roman parait intéressant mais je n'ai pas su apprécier la façon dont il est ici abordé avec un style à l'humour plutôt discutable, et c'est très suffisant pour me dissuader rapidement d'en savoir plus. J'en suis désolée, mais je n'ai aucune envie de perdre mon temps avec ce qui de prime abord ne me convient pas...
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Les fureurs invisibles du coeur

Un grand coup de coeur pour ce roman !

J'en ai savouré chacune des 852 pages .

John Boyne nous raconte la vie de Cyril , né en 1945 ,

fils d'une fille-mère , dans l'Irlande bigote et puritaine .

Ce pays est décrit sous un jour peu flatteur : la religion catholique oppressante transformant ses habitants mâles en d'horribles hypocrites et obligeant le héros , Cyril , à fuir sa sexualité et son pays .

Heureusement , depuis , les mentalités ont évolué ...le Premier Ministre actuel est gay !

Cet hymne à la tolérance est bien écrit , fin , intelligent , émouvant

et les dialogues sont furieusement drôles !

Il y a longtemps que je n' avais pas éprouvé un tel bonheur de lecture …

Certains passages et dialogues m'ont fait éclater de rire ,

d'autres m'ont bouleversé .

La comparaison avec John Irving est tout à fait justifiée et l'humour des dialogues m'a rappelé P.G.Wodehouse dans la série des «  Jeeves » .

A ceux qui ne l'auraient pas encore compris , je le redis :

j'ai adoré "Les fureurs invisibles du coeur" .

Ce roman fait partie de ceux qu'on n'oublie pas et qu'on termine à regret !
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Le garçon en pyjama rayé

Une fable qui raconte Auschwitz à travers les yeux d'un petit garçon allemand, innocent et naïf, à qui l'on cache l'horreur et la vraie nature du camp de concentration.

Un livre qui permet d'aborder ce sujet avec les plus jeunes, à partir de 12 ans.



Bruno, 9 ans, est heureux dans la grande maison familiale de Berlin, de 5 étages.

Du jour au lendemain, il doit faire ses bagages et partir vivre dans une autre maison, à "Hoche-Vite", avec sa mère, sa sœur Gretel et son père, à qui le "Fourreur" a donné un nouveau travail.

Sa nouvelle maison ne lui plaît pas du tout. Elle n'est pas aussi grande, semble posée au milieu de rien.

De la fenêtre de sa nouvelle chambre, il découvre pourtant d'autres gens, tous habillés en pyjama rayé, qui vivent de l'autre côté d'une barrière.



Bruno commence alors à s'interroger.

Qui sont ces gens ? Pourquoi sont-ils habillés de la sorte ? Pourquoi ne peuvent-ils pas venir de son côté de la barrière, et inversement ? etc.

Un jour, alors qu'il est parti en exploration de ce nouveau monde, un de ses passe-temps favori, il fait la connaissance de Shmuel, un petit garçon du même âge que lui, mais qui vit de l'autre côté...



Oui, on peut dire que ce roman est vraiment une fable. Ou un conte, c'est comme on le veut.

Dans le ton : beaucoup de répétitions dans les qualificatifs ou les descriptions de lieux ou de scènes, et quand on sait que le livre est premièrement destiné à un jeune public, on comprend mieux ce style.

Dans la naïveté de Bruno : il doit attendre plus d'un an pour savoir enfin qui sont les gens de l'autre côté de la barrière et il tombe des nues quand sa grande sœur lui parle de "Juifs". La logique des choses aurait d'ailleurs voulu qu'il l'apprenne de ses nombreux échanges avec le petit Shmuel et un adulte qui lirait ce livre arguerait que ce n'est pas très crédible tout ça. Il passerait alors complètement à côté du but recherché.

Dans certaines incohérences, voulues, qu'un adulte pointera du doigt immédiatement, mais qui étaient nécessaires à la construction du récit sur un mode le plus simple possible.

Ainsi la maison du commandant qui semble être située assez prêt du camp puisque l'enfant arrive à voir des prisonniers (ce n'était pas du tout la réalité).

Ainsi Bruno qui discute tranquillement avec Shmuel, pendant une année, sans se faire "prendre" une seule fois, puis qui arrive même ensuite à se glisser sous la barrière.



J'ai beaucoup aimé parce que ce roman est une matière formidable pour aborder le sujet des camps de concentration avec les plus jeunes.

Oui c'est édulcoré et beaucoup de choses sont sous-entendues. Des choses que l'on devine tout de suite quand on est adulte et qu'on a été un minimum instruit.

Ce roman est matière à réflexion : le jeune lecteur se posera forcément les mêmes questions que se pose Bruno.

À nous, parents ou professeurs, de l'aider à y répondre, à la fin de la lecture, si certaines zones restent dans l'ombre.



Et j'ai tout simplement beaucoup aimé pour l'originalité de l'angle de vue à travers les yeux d'un enfant.

Un enfant, tout ce qu'il y a de plus innocent et naïf, qui ne peut même pas imaginer le pire et que ses parents puissent être liés de près ou de loin à quelque-chose de mal.

J'ai trouvé cette histoire complètement inédite.

Je ne demande qu'à être détrompée si vous en connaissez une autre dans le même style. Ça m'intéresse.



Notez le décalage entre les deux enfants, qui ont le même âge mais forcément un vécu différent. Shmuel, l'enfant juif, ne sait pas tout ce qui se passe à Auschwitz et - on pourra dire heureusement pour lui - pas tout ce qui l'attend. On le voit complètement désarmé face aux questions naïves si terriblement terre-à-terre que lui pose Bruno, auxquelles il n'a pas la force de répondre bien qu'il le pourrait.



Un mauvais point à la traduction des mots anglais prononcés par Bruno pour dire "Auschwitz" et le "Fürer". Il ne les comprend pas comme il faut, avec ses oreilles de petit enfant, et dans le texte original, à la place il dit "Out with" et "The Fury". Ce dernier est traduit en français par "Le Fourreur", et reconnaissons que ça n'a pas du tout le même sens. Ça n'en a même aucun en français, rapport au personnage. Quant à "Out with", il est traduit par "Hoche-vite" et sa signification fait l'objet d'une explication entre Bruno et sa sœur. J'ai trouvé cette explication plutôt incompréhensible dans notre langue alors qu'en anglais, j'imagine que ça doit l'être.



Je rajouterai que la fin est très bien (si je puis le dire ainsi). Elle m'a même surprise sur le coup, mais après réflexion, c'est une fin très logique et même très morale (si je puis encore le dire ainsi).




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Le garçon en pyjama rayé

D'abord déconcertant, ce roman commence par attiser de nombreuses questions. Quand on débute notre lecture, on ne sait rien du contexte et la quatrième de couverture ne dévoile rien de l'intrigue. Bruno, le garçon dont le lecteur va suivre la courte histoire, ne comprend pas. Et nous non plus, jusqu'à ce que, avec nos yeux d'adultes, notre recul historique, nous comprenions : en pleine Seconde Guerre Mondiale, la famille de Bruno déménage près du camp d'Auschwitz. C'est là que le garçon, fils d'un commandant allemand proche d'Hitler, va faire la rencontre du "garçon en pyjama rayé, "Shmuel. Bruno m'a paru parfois agaçant, avec ses manières de gosse bien nourri et choyé, mais il faut lui accorder le bénéfice de l'ignorance. Il ignore tout de la raison pour laquelle les Juifs ont été déportés, il n'a aucune idée de ce que représente l'idéologie nazie... Il est malgré lui embarqué dans cette atmosphère de haine, de sentiment de supériorité, de cruauté... Pourtant, son regard d'enfant est aussi parfois très touchant car il décèle les injustices et les défauts de la conception étriquée des nazis. Son ignorance est aussi sa force, sa vision des choses bien plus simple et idéaliste renforce l'horreur que représentent la déportation, les camps de concentration, l'oppression...

La fin est inattendue, même si je l'ai vu venir quelques pages auparavant. Jusqu'au bout, je voulais croire que ça ne pouvait pas arriver (aurai-je moi aussi été gagnée par l'innocence de Bruno qui ne voit rien de mal dans le fait qu'on transporte tout un groupe de personnes dans une salle à l'abri de la pluie ? salle qui n'est autre qu'une chambre à gaz... ) Le style de John Boyne, basé sur ce regard dénué d'apriori du garçon, évite toute référence direct au contexte historique. Mais le récit à demi-mots le rend encore plus poignant...
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La vie en fuite

Londres, 2022. Gretel, 92 ans, est méfiante. De nouveaux voisins vont emménager prochainement dans son immeuble. Presque quatre-vingt ans plus tôt, elle a du quitter la Pologne avec sa mère et rejoindre Paris. Mais tout n'est pas simple quand on essaye de fuir le passé...

J'ai été étonnée quand j'ai compris que La vie en fuite était dans la continuité de Le garçon en pyjama. Cependant, même si certains souvenirs douloureux de Gretel viennent de ces moments difficiles, elle raconte également cette errance dans le monde, à la recherche d'une place à elle et d'une tranquillité de l'esprit. Sa vie n'est pas facile, ses souvenirs ne lui laissent pas de répit, elle fait parfois des mauvais choix. Ses actions rentrent en résonnance avec son passé. Le sujet est dur, la maltraitance que ça soit au temps d'antan ou dans le présent. Il est toujours difficile de vivre avec la culpabilité chevillée au corps, ça sera un long chemin vers la rédemption pour Gretel.

Même s'il m'est arrivé perdre le fil pendant quelques instants quand l'auteur alterne les chapitres au présent et au passé, c'est un roman passionnant et avec même un soupçon d'humour. Un chef-d'oeuvre !

(P.S. pas besoin de lire Le garçon au pyjama rayé avant, les allusions sont assez nombreuses pour comprendre, c'est juste un petit plus).
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Il n'est pire aveugle

Premier roman de cet auteur que je lis mais ce ne sera pas le dernier tant j'ai aimé son style.

Un sujet lourd puisqu'il s'agit de la pédophilie dans l'Eglise catholique en Irlande.

Le personnage central Odran Yates est un prêtre. Il est entré au séminaire pour faire plaisir à sa mère à 17 ans mais s'y est trouvé à sa place. Ordonné prêtre, il enseigne dans un lycée et s'occupe de la bibliothèque. Il mène une vie calme et retirée.

Il est devenu ami avec un autre séminariste irlandais Tom Cardle. Celui-ci vit très mal sa condition de prêtre et est souvent amené à changer de paroisse. Le lecteur comprend vite qu'il s'agit d'un pédophile mais Odran lui, par naïveté ou déni, refuse de voir la vérité en face. Il tombera de haut lorsque les nombreux prêtres pédophiles seront jugés et lorsque l'Eglise entière sera éclaboussée par ces scandales.

A travers son regard, on apprend beaucoup sur le statut des prêtres en Irlande entre 1970 et 2000.

Les personnages sont très incarnés et intéressants. Odran m'a un peu énervée avec son côté innocent, il ne semble pas connaître grand-chose à la vie hors de son école et reste toujours à l'écart, sans s'engager.

Mise à part cette réserve ( j'aime avoir de l'empathie pour les personnages) j'ai beaucoup apprécié cette lecture qui m'a bouleversée.
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Le Syndrome du canal carpien

A part Le garçon en pyjama rayé, il semble qu'aucun livre de John Boyne n'ait été adapté au cinéma, ce qui peut paraître surprenant, eu égard aux qualités de narration de chacun de ses ouvrages. Le dernier en date traduit, Le syndrome du canal carpien, pourrait, sans aucun doute, faire un grand film ou, plutôt, une véritable série à rebondissements, avec pour personnages principaux les 5 membres d'une famille londonienne, les Cleverley, tour à tour aux prises avec les réseaux (des cas) sociaux, pour des raisons diverses et crédibles, dans ce monde du politiquement correct, même si l'accumulation des avanies qui leur tombent dessus ont un côté "too much" dans les dernières pages du livre, ajoutant cependant à son côté caustique et jubilatoire. Plus qu'une satire, Le syndrome du canal carpien est une farce qui tire à boulets rouges sur les obsédés du téléphone portable et des réseaux, mais aussi sur le wokisme et autres aléas du temps présent. Les Cleverley sont tous antipathiques, certes, mais leur entourage et, plus globalement, la société des bien-pensants, ne le sont pas moins, l'esprit rivé à l'air du temps et prompts à dénoncer ceux qui agissent ou écrivent de façon "non appropriée", que cela soit en matière de maltraitance animale, de transphobie ou de racisme. Boyne s'en donne à cœur joie, épinglant les nouveaux conformismes autant que les vieux réflexes patriarcaux ou coloniaux. Les situations absurdes et loufoques se multiplient avec, entre autres, un danseur ukrainien qui couche avec tout ce qui bouge, une tortue centenaire nourrie aux after eight ou encore un homme qui refuse de s'intéresser à des partenaires qui ont moins de 10 000 Followers. Les dialogues du roman sont hilarants, le traditionalisme des uns se confrontant au radicalisme des autres. Boyne, avec délectation, nous entraîne dans une cascade ininterrompue d'événements drolatiques (pas pour ceux qui les vivent) qui caractérisent une drôle d'époque, la nôtre, dominée par l'exhibitionnisme, l'hypocrisie et le lynchage textuel, sans aucune autre forme de procès. Un régal amoral et pyrotechnique.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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L'audacieux Monsieur Swift

Qui est donc ce séduisant Monsieur Swift ?



Acte 1: Dans le milieu gay où les relations amoureuses sont codifiées par l’art de plaire et de conquérir, le jeune Maurice Swift fait une ascension fulgurante, en individu opportuniste, prêt à tout pour devenir un écrivain à succès.

Mais Monsieur Swift est surtout une imposture, un manipulateur menteur aux dents longues, qui commet un inattendu premier roman best-seller.



Acte 2: de pire en pire...Pauvre épouse!

Actes suivants... rédemption impossible.



John Boyne crée un personnage brillant mais épouvantablement désagréable, cynique, cruel, destructeur et plus encore....dont le lecteur se délecte en plaisir coupable. Un individu pervers narcissique qui écrase quiconque se dresse devant son essentiel désir de notoriété littéraire.

On déguste souvent en gourmandise les aspects noirs d’un individu. Il est tellement plus jouissif d’en suivre le parcours et l’inacceptable personnalité!



Un thriller noir et vénéneux qui creuse la réflexion de la propriété intellectuelle, le plagiat et les faits réels concernant autrui utilisés dans une œuvre de fiction. Une intéressante approche du difficile processus d’écriture où l’on peut s’amuser d’une dérision jubilatoire offerte par l’auteur sur le statut d’écrivain.



Une histoire imaginée avec brio, construite astucieusement en boucle, (en dépit d’une fin un peu poussive et bavarde), avec cette élégance d’écriture que j’avais déjà beaucoup appréciée dans «Les fureurs invisibles du cœur»

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Le garçon en pyjama rayé



Découvert un peu par hasard , j’ ai commencé ce livre sans aucune information préalable. Le narrateur , Bruno,est un jeune garçon de 9 ans qui apprend que son père,militaire de haut rang, et donc sa famille allemande doivent déménager en raison d’une mutation vers un poste prestigieux.Adieu Berlin, direction Hoche-Vite.C’est du moins le nom qu’a retenu notre jeune héros.Nous comprenons vite qu’il s’ agit d’ Auschwitz et que la maison luxueuse mais triste et isolée est celle du directeur donc de son père.Bruno voit bien qu’il s’ y passe des choses bizarres qu’il ne comprend pas.Comme c’ est un petit aventurier , il va réussir à se lier d’ amitié avec Scmuhel , jeune garçon juif et malingre de son âge

J’ ignorais que ce livre était classé en littérature jeunesse.Il est conseillé de le proposer à la lecture à partir de 12 ans

Je l’ai lu avec un très grand plaisir .L’ idée du jeune narrateur ,qui voit des choses bizarres mais sans les comprendre est très bonne.C’ est un moyen d’ aborder la question de la Shoah de façon délicate et subtile. Car , ce livre est aussi une très belle histoire d’amitié entre d’eux enfants

qui savent que leur situation est anormale mais qui n’ont pas l’ âge de comprendre les enjeux politiques

Un grand bravo à John Boyne qui fait œuvre pédagogique à travers ce roman très touchant

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Le garçon en pyjama rayé.

La soeur de Bruno est...

' Une source d'ennuis '
' Le bazar continu '
' Un cas désespéré '

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