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Critiques de John Milton (29)
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Le paradis perdu

Ce livre est magnifique,j'aime énormément les écrits sur la religion et avec ce poème j'ai été heureuse.De la chute de Lucifer à l'expulsion d'Adam et Eve du Paradis j'ai parcouru les pages avec bonheur.L'écriture est splendide et remplie de sensibilité.

J'ai une grande admiration pour John Milton,si ma mémoire est bonne il était déjà aveugle quand il a écrit Le Paradis perdu,dans son obscurité cet homme a réussi à trouver la lumière et à la transmettre au lecteurs à travers les âges.

J'ai adoré.
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Le paradis perdu

Au XVIIème, un siècle après l’irruption de la Réforme, les lignes de démarcation entre catholiques et protestants sont solidement tracées. Après les théologiens, commence à émerger une littérature profane protestante. Agripa d’Aubignée en France, Milton en Angleterre. Mais ces austères puritains rejettent férocement la frivolité des cours catholiques, et plus encore le théâtre, considéré comme un lieu de débauche et d’impiété. C’est donc dans la Bible qu’ils puisent leur inspiration.



Il est probable que Milton caressa longtemps l’idée d’écrire une grande épopée inspirée du livre de la Genèse, et que le moment venu il y jeta toutes ses forces. Il en résulta ce long poème en prose narrant la création du monde, de la chute des anges rebelles à la chute de l’homme. On y trouve des inspirations de l’Iliade, de Dantes, mais également de nouvelles formes et de nouvelles idées.



Comme cette façon de débuter en flash back, par exemple. Le livre s’ouvre sur Satan et ses fidèles vaincus, précipités au fond de la Géhenne, découvrant leur royaume d’exil désolé. Mais bien vite ils se ressaisissent. Il parait que quelque part, Dieu aurait créé un nouveau monde, habité par une nouvelle créature. L’homme…



La forme du texte est celle du XVIIème siècle, et de nos jours passerait pour bien lourde et longue, mais les descriptions sont magnifiques. Il est vrai que la traduction fut faite par Chateaubriand ! Le défilé des démons, semblables à des tours et couverts de sang, pourrait être l’acte fondateur de l’héroïque fantaisie ! Les noms n’ont pas tellement changés d’ailleurs : Belial, Astartée, Dagon… Milton rajoute dans la liste la totalité des dieux de l’Egypte et de l’Olympe. La guerre des anges et des démons est également narrée avec force magnificence, et encore une fois n’a pas grand-chose à envier à une BD comme ‘Les chroniques de la lune noir’.



Il m’a été difficile de critique ce livre. Sévère et magnifique, il marque l’un des tournants de la civilisation européenne. Chateaubriand, fervent catholique, ne s’y trompa pas. On peut se demander si, pris par son feu, il fut d’un respect fidèle envers l’œuvre original. Mais sa traduction est si magnifique qu’elle est une œuvre en soi !
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Le paradis perdu

Mon hermétisme aux grandes œuvres classiques se confirme encore une fois. Déjà, l’Enéide m’avait soulée ; quant à l’Iliade et l’Odyssée, je n’arrive toujours pas à comprendre ce qui les distingue l’une de l’autre et pour tout dire, je crois les avoir lus mais je n’en suis même plus sûre. Le cas non-échant, c’est dire si l’idée de les lire me traumatise. Toutefois, je m’incite parfois à penser que je ne suis jamais à l’abri d’une bonne surprise et, comme ne trouvant guère de bonnes surprises dans ce que je connais déjà – le connaissant déjà - je me plais fatalement à rechercher les bonnes surprises vers ce qui semble a priori le moins apte à me convenir. Me glissant dans la peau d’un personnage que je ne suis pas, mais qui aurait de nobles goûts littéraires, je me prends à dresser la liste de ce qui pourrait plaire dans cette œuvre du Paradis perdu. Commençons.





Tout d’abord, Chateaubriand a fait beaucoup d’efforts pour nous en fournir une version très littéraire et recherchée. Il s’est fait chier à essayer de reproduire le rythme et les tonalités des phrases originales, et de ce point de vue c’est réussi. Il se permet même des néologismes, plutôt couillu à une époque que j’imagine conservatrice, mais après tout qu’est-ce que j’en sais de ce qui se faisait vraiment ou pas tellement en ces temps-là ?





Ensuite, Milton s’est posé un défi plutôt audacieux puisque le Paradis Perdu revisite l’épisode biblique du péché originel sur le mode de l’épopée. Imaginez un épisode chrétien chanté par des prêtres déguisés en poètes grecs, ou un truc du genre, pardonnez mon imprécision ignare et typique de notre siècle. La progression est donc assez prévisible et on retrouve notamment ce qui m’avait déjà barbé dans l’Enéide, une sorte de publicité généalogique des descendants du « héros », ici donc Adam, qui dure au moins dix minutes, le temps idéal en effet pour aller aux chiottes avant un épisode plus intéressant. Certes, on se fait quand même moins chier qu’en lisant la Bible, à condition d’aimer toutefois le lyrisme poétique et l’hystérisme descriptif, ce qui n’est pas mon cas. Quand je lis un Zola, j’ai l’habitude de sauter systématiquement toutes les descriptions ; quand je lis Milton, j’épure systématiquement les phrases de tout ce qui ne se réduit pas à sujet-verbe-complément d’objet. Le reste peut être joliment trouvé, mais l’accumulation de mots d’esprits et de prouesses poétiques finit toujours par me donner la gerbe. La dernière fois que j’avais éprouvé ça, j’avais éclusé trop de vin blanc et je m’étais retrouvée la tête tournant à la vitesse d’un manège déchaîné, tout foutant le camp autour de moi alors que je comatais végétalement sur un pieu. Très désagréable. Bref, cette lourdeur étouffante n’était peut-être qu’une contrainte d’époque pour être lu (comme la contrainte pour être lu, de nos jours, c’est d’être une star de la télé, du sport ou du porno). La préparation de la bataille menée par Satan est le pire morceau du livre, c’est dommage parce que c’est ce qui ouvre l’épopée et ce qui devrait normalement convaincre le lecteur de rester un peu plus longtemps.





On peut lire ce texte tranquillou sur Wikisource pendant les heures de boulot, vous gênez pas, ça fera toujours un classique de moins à lire sur votre liste de torture (pour ça, bien sûr, il faut avoir la chance de travailler dans un open space rempli d’ordinateurs, ce qui n’est plus mon cas puisque je n’ai plus de travail et que j’ai écrit cette critique il y a un an et demi – ainsi va la vie les amis !)
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Le paradis perdu

Le paradis perdu de Milton est sûrement un des plus grands poèmes de langue anglaise. Monument historique, religieux et littéraire figurant au Panthéon des chefs-d'œuvre poétiques.

Pour plusieurs raisons, c'est un livre spécifique, la première est que ce petit bijou a été fait oralement par l'auteur devenu aveugle.

Deuxièmement, il utilise le vers blanc anglais non rimé, une forme semi-libre de versification, chose assez rare pour l'époque.

Troisièmement, il est conçu comme un roman palpitant ou les événements s'enchaînent.

A prime abord, on ne peut que s'inquiéter de la longueur de l'œuvre et de son côté indiscutablement biblique, empreint de puritanisme anglais.

Mais Milton, homme politique, écrivain et poète n'a pu s'empêcher de transformer ce récit un peu académique parfois, en roman à la limite de l'heroic-fantasy, faisant de l'histoire un combat titanesque entre le bien et le mal, à la manière d'un Tolkien et du seigneur des anneaux. En politicien averti, l'auteur glisse aussi dans le récit un sous-propos métaphorique sur la situation politique de l'Angleterre avec la lutte sous-jacente entre républicains puritains fidèles à Cromwell et monarchistes catholiques favorables à la restauration royale.

Le paradis perdu en dehors de son contenu religieux reste avant tout, un brillant roman onirique ou l'imaginaire rencontre une part d'histoire humaine.
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Le paradis perdu

C'est l'oeuvre majeure de Milton (1608-1674) mais aussi une oeuvre très importante de la littérature occidentale. Un poème formé de 12 livres; Milton a choisi un vers non rimé, la rime n'étant pour lui qu'une décoration. Un récit qui s'ouvre juste après la bataille entre Satan et ses troupes et les légions divines. Le récit s'achèvera au moment où Adam et Eve quittent le paradis terrestre pour reconstruire un paradis intérieur, bien plus heureux.

Une oeuvre reprise par les romantiques, Milton donnant l'impression d'avoir fait de Satan le vrai héros de son texte, Satan dont l'image se dégrade au fur et à mesure de ses métamorphoses au cours du texte: chérubin puis cormoran puis crapaud puis serpent.

Particulièrement émouvant le passage où Adam renonce au paradis pour partager le sort d'Eve.

Un grand classique à lire et à relire, et plus particulièrement dans la version bilingue anglais-français.
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Paradis perdu - Paradis reconquis

Paradis perdu / Paradis reconquis est un double poème anglais présenté ici en version bilingue, dans une nouvelle traduction de la collection Les Classiques Favoris aux éditions des Belles Lettres.

C'est dire si l'attente était forte.

J'ai été un peu déçu par le "Homère anglais" et ses 12 000 vers bibliques. Peut être ai-je eu tort de me laisser porter par la traduction et de ne pas me forcer à plonger dans le vers miltonien, dense et puissant, dans sa langue d'origine.

Pourtant, dans les peu de cas où j'ai parcouru les deux textes, le travail de traduction m'a semblé remarquable.

C'est sûrement plutôt le thème du poème qui m'a un peu rebuté. Adam, Eve, le diable et Dieu, puis Jésus.

Et derrière tous ceux là, Milton et son combat théologique, seul contre tous, ni protestant, ni catholique, ni anglican. Bof, cela ne m'a pas passionné. J'ai déjà lu tout cela dans la Bible, où le souffle épique est encore plus puissant.

Je ne sais pas, je n'ai pas trop accroché, sans savoir dire pourquoi, car le style me plait bien en fait, mais quelque chose n'a pas pris...

Tant pis, peut être le relirais-je dans la langue qui porte si bien ce texte, parait-il, quand j'aurais la foi !



Très belle édition en tous cas !



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Pour la liberté de la presse sans autorisatio..

John Milton est à la fois un héros politique moderne, défenseur infatigable de la démocratie, de la liberté, mais aussi celui, qui peut parfois, devenir dans l'histoire, l'un dès les plus controversés. En publiant son célèbre pamphlet de 1643, suite à son discours sans concession devant le Parlement anglais. Il se pose en champion de la défense de la liberté de la presse et contre toute forme de censure, rappelant aux parlementaires de l'époque, l'infamie de leur cruelle décision de contrôler la liberté d'expression depuis l'année précédente. Pour cela, il leur oppose, que même au temps de la Grèce antique et de la République romaine, une telle mesure n'existait pas. Cette lutte pour la liberté devient d'ailleurs, le fer de lance d'un affrontement entre partisans d'un régime monarchiste autoritaire et ceux favorable à une démocratie parlementaire voulue par Milton. Avec un parlement aux ordres d'un roi tyran, la situation ne pouvait que s'exacerber. Curieusement, la chute de la monarchie en 1649, suite à la première révolution anglaise, verra la mise en place d'un régime républicain quasi-dictatorial, sous la houlette de Cromwell, état de fait, dont l'écrivain John Milton s'accommodera assez facilement, étrange paradoxe pour un homme ayant toujours été un farouche combattant contre toutes les formes d'oppression.
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Le paradis perdu

Je viens de relire le Paradis perdu de Milton : c'est à la fois grandiose par le thème et extrêmement poétique dans le détail. N'ayant peur de rien, Milton, ce poète aveugle (la tradition perdure) reprend la Genèse et la développe.

Plus particulièrement, il révèle la figure de Satan dont il fait un héros tourmenté digne d'un roman. Le Satan que nous connaissons doit plus à Milton qu'à la Bible où le personnage est sensiblement différent et ne se pose pas en Grand Adversaire. Il commence d'ailleurs son œuvre avec la révolte de Satan contre Dieu et son exil aux enfers avec les cohortes d'anges déchus qui l'ont suivi. Puis il reprend la création du monde en sept jours comme dans la Genèse mais en amplifiant le texte, et il en vient enfin au cœur du sujet avec la faute de l'homme et son exil du Paradis.

C'est une épopée en vers blancs, avec toute la grandeur nécessaire pour évoquer de si hauts personnages, qui fourmille de mille détails plus poétiques les uns que les autres. Je me suis lancée dans la lecture avec précautions et quelques réserves, je l'ai continuée avec enthousiasme !

NB : Ne manquez pas de regarder les magnifiques illustrations de Gustave Doré, autre génie dans son genre.
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Le paradis perdu

Difficile de commenter une œuvre qui, si sa beauté formelle m'a saisie, si son importance contextuelle et historique m'intéresse, peut me rebuter par certains aspects, par certaines idées évoquées - il est vrai que je ne suis pas la lectrice visée, que je ne suis pas croyante, et qu'avec mon regard contemporain féministe, j'ai été hérissée et même plus par la quasi totalité des remarques sur Eve ; ce n'est cependant pas Milton, mais la religion catholique et la Bible elles-mêmes qui expliquent que les femmes sont des créatures inférieures, que tout le mal vient de la première femme, et que, par conséquent, les femmes sont destinées à souffrir, à obéir et à se taire, et qu'un homme cesse d'être un homme s'il écoute sa femme.

Ceci dit, j'ai d'abord été intéressée par la longue préface dans laquelle Chateaubriand explique comment il a traduit, qu'il a été sensible aux images plus qu'à la rigueur grammaticale, souhaitant être au plus prêt du texte poétique originel. Et j'ai été effectivement séduite par de nombreuses images très évocatrices : l'armée innombrable de démons avec leurs bannières qui claquent au vent, l'Oeil qui guette et qui voit tout en haut d'une tour - serait-ce Sauron ? peut-être une inspiration pour Tolkien en tout cas, les démons changés brusquement en serpents sifflant et rampant, la Nuit et le Chaos, le Pêché fille de Satan, dévorée par des chiens qui sortent de ses entrailles... Dans ces images, on sent une culture humaniste, avec de nombreuses références mythologiques grecques et latines - notamment à l'Iliade et l'Odyssée, à la Muse d'Homère elle-même, mais aussi des rapprochements plus inattendus dans un poème biblique comme l'évocation des planètes ou de la lunette d'astronomie de Galilée. Oui, c'est très foisonnant, très riche, très évocateur, mais aussi parfois assez long - la narration prend souvent la forme de longues listes.

J'ai d'ailleurs préféré le début, celui sur la Chute de Satan et son long chemin pour s'échapper et revenir tenter et corrompre le monde et les premiers hommes. Néanmoins, peut-être parce que je suis plus sensible à son écriture, j'ai préféré sur cette thématique la Fin de Satan de Victor Hugo, autre long poème. Satan est une figure complexe, monstrueuse et fascinante au sens propre, c'est-à-dire qu'on ne peut en détourner le regard : séducteur, charismatique, orateur, intelligent... Ensuite, la partie sur le Paradis et le pêché originel m'a beaucoup moins plu, trop cu-cul ai-je envie de dire, surtout quand Adam et Eve passent leur temps à rien... ou plutôt, à prier, à cueillir des fleurs et à faire l'amour. Cela m'a surpris en revanche, il y a beaucoup de sensualité, l'amour et le désir physique sont évoqués.

Je n'ai pas toutes les références bibliques, mais ce récit est tellement fondateur dans notre culture que je connaissais les événements et que ce n'est pas très important de connaître tous les noms des démons ou des anges. Il faut le lire pour un mythe et un poème du XVI ème siècle, sans trop y projeter un regard actuel, pour en voir toutes les riches images évocatrices.

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Le paradis perdu

Extraits utilisés en exergue de chaque chapitre de l’Été où tout a fondu (Tiffany McDaniel / @editions_gallmeister ), le Paradis Perdu de Milton avait suscité une curiosité soudaine à assouvir…

Après quelques recherches, je me doutais que l’oeuvre serait riche, que j’allais devoir forcer un peu (j’ai un peu de mal à lire la poésie). Je ne m’attendais pas à autant prendre mon pied.



Parce que oui, j’ai littéralement adoré - malgré un style très riche, traduit par Chateaubriand - c’était complètement fou et épique !



En gros Milton raconte comment Satan a mené sa guerre contre Dieu parce qu’il ne supporte pas l’autorité et la servitude envers le Créateur (wah le passage où il se prend un coup de lance dans sa gueule par Michel il est dingue minou, je te jure), fomente un plan d’attaque pour se venger après avoir erré dans le Chaos avec ses sbires et s’infiltre à l’intérieur du Serpent afin de tromper Adam et Éve (oeuvre-jouets préférés de Dieu et Son Fils) et les faire chasser du Paradis.



Je l’ai lu comme un préquel du film Dogma (en beaucoup plus léché je te l’accorde), mais une fois que ça c’est intégré et que tu t’es fait.e à la langue, ça glisse comme sur des roulettes. C’est vraiment beau, ça se la joue cross universe façon Disney/Marvel en y intégrant géopolitique contemporaine de Milton, mythologie grecque et romaine et purée… le résultat est nickel !

Hormis les énormes grinçages de dents sur la place de la femme dans l’oeuvre de Dieu, Milton se fout dans la peau du Diable et arrive à critiquer une Église un peu trop archaïque en Europe et le fait plutôt brillamment.

Grosse surprise pour moi ! C’est du lourd, faut être concentré, mais putain c’était trop bon !



(mais je suis bien content de l’avoir fini)
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Paradis perdu - Paradis reconquis

Après avoir lu La Jerusalem délivrée j'ai décidé de me lancer dans la lecture de John Milton.

Auteur anglais du XVIIème siècle, il a cherché toute sa vie à écrire un poème épique, digne d'Homère, nous laissant cette oeuvre en héritage, qu'il finit par dicter, ayant perdu la vue et ne pouvant plus écrire.



À son époque, où la foi chrétienne se divise entre le catholicisme et le protestantisme, John Milton décide de composer cet ouvrage.

Lui même très pieux, mais en conflit avec les différents courants de la chrétienté, son oeuvre lui permet d'exprimer librement sa foi.



Et c'est ainsi que cette oeuvre, Paradis perdu, Paradis reconquis a vu le jour.

Un long poème en deux parties, rédigé sur une grande partie de sa vie, qui sera reconnu surtout après sa mort.



Poème religieux, celui ci suit l'Ancien, puis le Nouveau Testament pour y expliquer l'histoire de Dieu, du Monde et de l'Homme.



Ainsi verrons nous la Création du Monde, le soulèvement de Satan et sa chute aux enfers avec ses complices. 



De cette chute lui viendra l'envie de faire tomber en retour, par vengeance et jalousie, l'Homme, création tant aimée de Dieu.

Nous connaitrons Adam et Eve ainsi que leur faute originelle et leur bannissement du paradis.



Un bannissement qui n'est pas Eternel cependant, l'Homme par la venue du Christ, trouvera le chemin de la Rédemption, le Christ terrassant Satan sur Terre et annonçant un nouvel espoir aux hommes.



Une belle oeuvre, spirituelle, poétique, qui nous éclaire sur le combat perpétuel du bien et du mal, de l'Homme contre le péché qui le ronge.

Une oeuvre inspirante, et qui restera intemporelle, qui pourra éclairer de nombreux lecteurs et que je vous invite à découvrir.

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Le paradis perdu

Cinq étoiles pour Chateaubriand.



Grace aux vers boiteux et un vocabulaire fort idiosyncratique, la version originelle en Anglais du « Paradis Perdu » est un calvaire à lire. Les seuls anglophones qui le lisent sont eux qui l’ont au programme d’un cours du premier cycle. Cette traduction en prose de Chateaubriand se sert d’un vocabulaire conventionnel, est facile à lire et plait énormément. Celui qui le lit va mieux comprendre les intentions de Milton que les pauvres étudiants anglophones aux prises avec la version de Milton. Je le recommande fortement à tout membre de GR qui veulent connaitre ce chef-d’œuvre que leurs amis anglophones ont dû lire pendant leurs années universitaires.

Chateaubriand considère « Paradis Perdu » comme étant la plus grande épopée chrétienne. On accepte à l’unanimité cette opinion au Collège Victoria (l’Université de Toronto) où j’ai fait mon premier cycle. Il faut alors reconnaitre que Chateaubriand a raison.

Un seul bémol. Plutôt que chrétien, « Paradis Perdu » est ultra-protestant. Il n’y aucun intervenant entre l’homme et Dieu. On n’y trouve ni sacrements ni clergé. Malgré tout, « Paradis Perdu » est un grand chef-d’œuvre très bien servi par la traduction de Chateaubriand.
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Le paradis perdu

C'est vieux très très vieux, à lire pour la culture mais ce n'est pas ce genre poétique qui me passionne
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Le paradis perdu

"Qu'est ce que c'est ? Je ne sais pas mais c'est beau."



L'adoration pure n'est-elle pas finalement la plus belle des offrandes que l'on peut offrir à tout ce qui nous entoure sans chercher à comprendre le principe d'un mécanisme dont la finalité ne consiste qu'à être contemplée.



Murmurer sournoisement à l'oreille du premier de tous les hommes que tout possède une signification que l'on découvre par les sens formate les pires pénalités.



Un retrait candide et affectif envers un domaine surabondant dont les récompenses quotidiennes sont démantelées par les propos revanchards d'un ange déchu.



Savoir c'est ignorer. le silence meurt quand on prononce son nom.



Il suffit d'élever au maximum dans le plus beau des endroits l'omerta de notre sensibilité au contact de tout ce qui s'offre spontanément sans l'apport d'un raisonnement.



A quoi bon être l'égal de dieu et de son savoir dans un environnement aussi paisible et protecteur pour devenir sous l'emprise d'une nouvelle conscience, colérique, haineux, soupçonneux et ambitieux.



La perte de la chose en soi, l'innommée dont la principale mission est d'offrir sa pureté que l'on se contente d'admirer sans rédiger le moindre commentaire.



La consommation du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal n'engendre que l'inévitable détérioration de deux esprits découvrant que leur environnement possède un sens autre que sa nudité.



Une manne subitement métamorphosée en future réflexion cartésienne annihilant toute perception autre que celle de nommer en permanence ce qui n'a certainement pas besoin de l'être.



A moins de s'accepter dans une nouvelle configuration comme étant le produit de son histoire.



Va-t’en pour toi.
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Le paradis perdu

Il y a mille tonnes de descriptions éblouissantes dont celle du palais de lumière ( ou du château brillant) de Lucifer.
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Le paradis perdu

Baudelaire affirmait : " Il me serait difficile de ne pas conclure que le plus parfait type de Beauté virile est Satan, - à la manière de Milton.

" Le XXe siècle a été plus réticent ; encore que Claudel ait pu écrire : " Il est bien remarquable que le livre fondamental, sur lequel, on peut le dire, s'appuie toute la littérature anglaise s'appelle Le Paradis perdu. " T. S. Eliot a un point de vue original : " ... Je ne puis penser à aucune oeuvre qui offre [autant que] Le Paradis perdu un parallèle aussi intéressant avec Finnegan's Wake : deux oeuvres écrites par deux grands aveugles musiciens, chacun écrivant une langue de son cru fondée sur l'anglais.

" Une nouvelle traduction s'imposait pour inciter le public à renouer avec un écrivain dont les liens avec la culture française, profonds et secrets, donnent lieu à des malentendus. Chateaubriand a offert une traduction mémorable du Paradis perdu en 1836 : texte en prose où l'on retrouve plutôt les harmoniques de Chateaubriand que les rythmes heurtés de Milton. L'édition bilingue proposée ici comporte le même nombre de vers que le texte anglais.

Au vers blanc de Milton correspond un vers blanc français. Au décasyllabe de Milton correspond, quand cela a été possible, en général un alexandrin.

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Le paradis perdu

Un fantastique poème en vers du XVIIème siècle narrant deux chutes : celle de Satan et de ses sbires lors de leur révolte contre Dieu, puis celle d'Adam et Eve après avoir croqué dans la pomme de l'arbre de science. Un texte magistral, dicté à un apprenti car Milton était aveugle, une prouesse incomparable bien rendue par la traduction juste de Chateaubriand. A lire absolument.
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Le paradis perdu

Bien que passionnant, j'ai eu du mal à terminer la lecture du Paradis perdu de John Milton. Même si la prose est fluide, je butais sur des mots, des Noms, des métaphores. Ma connaissance de la religion chrétienne est assez rudimentaire ce qui explique cela. Malgré tout, j'ai pu apprécier les différents événements chantés dans ce poème épique. Le désaveu de Dieu pour Satan, la vie d'Adam et Ève en Paradis avant la chute du couple sur la Terre et la Nouvelle Alliance avec Dieu par l'intersession de son fils Jésus. Il y a des scènes de combats. On y découvre la ruse de Satan et la noirceur de son âme. Même le Malin peut avoir une âme.
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Le paradis perdu

C'est un livre que j'avais lu (et j'avais adoré), il y a longtemps mais que j'ai eu envie de relire. du coup j'en profite pour ajouter une critique. Donc, ce livre raconte la déchéance de Satan mais aussi les évènements ayant conduit Eve et Adam en disgrâce.



L'histoire débute directement après la chute des anges rebelles dans ce qui peut être l'enfer, on y voit Satan remonter le moral de ses troupes et commencer un complot contre Dieu. Ce qui est intéressant à souligner, c'est que Satan est vraiment l'un des protagonistes de l'histoire et qu'on a son point de vue. Il fait preuve d'une vraie combattivité face à un adversaire complètement omniscient.



D'ailleurs, Dieu dans cette histoire représente un pouvoir vraiment autoritaire. Il sait tout ce qui va se passer mais n'empêche rien et ensuite punit les fautifs pour les fautes dont il connaissait l'existence avant qu'elles ne surviennent (fallait le faire quand même). D'ailleurs, Dieu a aussi puni le serpent alors que celui-ci était possédé par Satan, il n'était pas maître de ses actes.



Dans l'histoire, je comprends que Satan se soit rebeller contre Dieu qui est tyrannique et attend une servitude de ses "créations" sans remises en cause de son autorité. D'ailleurs, le passage ou Raphael vient à la rencontre de Adam et accepte de lui raconter la rébellion de Satan mais attention bémol et je cite: J'ai reçu la commission d'en haut de répondre à ton désir de savoir, dans certaines limites : au-delà, abstiens-toi de demander ;"

Et en plus, il demande ensuite à Adam de ne pas faire de conjectures sur ce que refuse de lui révéler Dieu. En gros, il est demandé à Adam de ne pas réfléchir et d'obéir sagement.



D'ailleurs, il est amusant de constater qu'en dépit d'une caractérisation misogyne de Eve par l'auteur, elle n'en reste pas moins un personnage bien plus intéressant qu'Adam: elle est surtout décrite comme une femme superficielle et qui obéit à Adam. Pourtant, c'est sa curiosité qui l'a rend justement intéressante, Adam est complètement béat, lisse et sans personnalité ce qui n'est pas le cas d'Eve. le seul geste assez beau que j'ai vu, c'est qu'il mange la pomme en connaissance de cause et qu'il ne veut pas laisser Eve seule face à la colère de Dieu.



Cela dit, la description de la vie au Paradis ainsi que les disputes de Adam et Eve sont quand même assez ennuyeuses par moment. Les passages que j'ai préféré sont vraiment avec Satan dont on peut se sentir très proche finalement. Il cumule pas mal de défauts très humains comme l'orgueil, il n'est pas ravi lorsqu'un ange ignore son identité parce qu'il considère que personne n'ignore qui il est. Je n'ai pas aimé Michel et Gabriel qui admettent la supériorité de Satan mais qui se sentent invulnérables car Dieu est de leur côté.



Je reproche tout de même d'avoir donné des noms de Dieu égyptiens et grecs aux anges rebelles. Je sais que ces religions étaient assimilables au cultes de du Diable à l'époque de Milton mais ça me fait grincer des dents. D'un autre côté, à la base, Lucifer était un messager dans la mythologie gréco-romaine.

Si ce genre de sujet religieux vous passionne et que vous aimez la littérature, je recommande fortement ce livre.

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Le paradis perdu

Ecrite en 1665 - il y a trois cent cinquante cinq ans - par l'humaniste puritain John Milton, cette épopée satanique retrace le mythe biblique de la déchéance du premier homme et de la perte du Paradis qui s'ensuivit. C'est long trois cent cinquante cinq ans, le temps de voir éclater des guerres, des révolutions artistiques, le temps de marcher sur la Lune, de laisser disparaître quelques espèces et de sentir la Terre se réchauffer, mais ce n'est pas suffisant pour estomper l'éblouissant pouvoir poétique de cette oeuvre. Même si la cécité du poète a pu nuire à la correction du Paradis Perdu (le premier jet de ses vers, transcrits la nuit par sa femme et ses filles quand parlait l'inspiration, est resté à peu près tel qu'il est sorti de son esprit), ce poème, auguste et sévère, marque un de tournant de la civilisation européenne. Chateaubriand, fervent catholique, ne s'y trompa pas en le traduisant.



Partant de la déchéance des anges rebelles, Milton nous offre douze livres en vers blancs racontant l'origine du Diable, son affrontement avec Dieu mais aussi son état d'esprit et son destin après avoir été banni du ciel. L'auteur nous fait côtoyer le Mal de si près que cela en devient effrayant : on réalise que ses réflexions les plus intimes sont si similaires à ce que peuvent être les nôtres que l'on craint aussitôt d'être assimilables à celui qui est censé personnifier le Mal Absolu. Doué d'une vocation messianique, il inspire aux anges rebels, lors de secrets conciliabules, un fanatisme dément. Son orgueil, origine d'une rébellion contre l'autorité divine, son désir vengeur qu'il tente de justifier, sa jalousie de l'être humain qu'il croit (à tort) créé pour combler l'absence des anges déchus… le Diable n'est pas né mauvais : il l'est devenu. Puis, après avoir présenté celui qui va engendrer la Chute de l'Homme et la perte du Paradis, Milton en vient à narrer la création d'Adam et Eve. Les détails sur la vie au Paradis, la complexité de ce qu'étaient ces êtres, dans leur différence avec ce qu'est l'être humain que l'on connaît (méconnaissance du Bien et du Mal, absence de désir sexuel, de gêne, d'envie) rend perplexe et nous éloigne de nos prétendus ancêtres tout en nous rapprochant du Diable que l'on croyait sans once d'humanité.



Comme Dante l'avait fait avec sa Divine Comédie, le Paradis Perdu est un récit passionnant grâce à la création d'un univers que l'on peut presque se représenter géographiquement, tel l'auteur guidé par Virgile à travers les cercles de l'enfer. Milton rend poignante la synthèse risquée des traditions antique et chrétienne en dévoilant un Satan en gloire, horrifique et fascinant à la fois, et fait surgir l'effrayante ambiguïté du mal. Au delà des débats idéologiques et théologiques, Milton a créé une oeuvre somptueuse, poétique et parfois bouleversante, appréciable quelles que soient ses convictions personnelles, à la faveur d'une dimension dramatique.



Pour le lecteur à la recherche de l'Eden, une échelle pour le paradis.
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La quête d'Ewilan

Comment se nomme la taverne dans la cité d'Al Vor ?

Le serpent qui rampe
Le chat qui miaule
Le chien qui dort
Le lion qui rugit

10 questions
294 lecteurs ont répondu
Thème : La quête d'Ewilan, tome 1 : D'un monde à l'autre de Pierre BotteroCréer un quiz sur cet auteur

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