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Critiques de Jonathan Latimer (11)
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Noir comme un souvenir

Sortez votre casque colonial et votre chasse-mouche, nous partons pour le Congo Belge à la veille de la seconde guerre mondiale. Noir comme un souvenir, Dark Memory, narre les aventures et mésaventures d'un groupe d'Occidentaux entre Stanleyville (aujourd'hui Kisangani) et la forêt équatoriale de l'Ituri.



Lew Cable est un riche aventurier qui a monté une expédition scientifique pour le compte du professeur Huntley. Jay Nichols assure la logistique au volant d'une Citroën, digne de la Croisière Noire . Il y rencontre une belle Canadienne, Eve Salles, qui recherche son époux français mystérieusement disparu dans la « forêt tabou ». La jeune femme lui rappelle Linda, son grand amour et les souvenirs du passé commencent à envahir ses nuits. Pendant la journée, Jay, photographe amateur, est à l'affut des gorilles à dos d'argent. Mais lorsqu'il tue accidentellement une femelle, la culpabilité et la honte vont lui faire perdre le sens commun, et le sens de l'orientation. Ils seront bientôt seuls dans la jungle.



De prime abord, le roman semble nous plonger dans une ambiance digne de Mogambo, Hatari! ou Congo Crossing, avec des chasseurs et des explorateurs du dimanche qui savourent du poulet à la royale en buvant des gimlet et lisent La Montagne magique pendant que des boys et des pygmées s'activent. Mais Latimer qui prend son temps (contrairement à son habitude) pour montrer le cheminement de son personnage phagocyté par le fantôme de la femme aimée, nous donne à voir une autre Afrique, celle qu'il pressent : les parties de chasse obscènes (le prince de Suède qui s'enorgueillit d'avoir abattu 14 gorilles), la détresse des pygmées, la destruction des habitats naturels du Bassin du Congo, mais aussi une société occidentale en mutation (droits des femmes, préjugés, lutte des classes… ), le tout mâtiné d'ironie et d'humour.

Un roman étonnant sur l'amour perdu et le poids des souvenirs, qui m'a agréablement surprise.



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L'épouvantable nonne

Après une nuit d’ivresse pour fêter son divorce.

Sam Clay (journaliste) se réveille dans un bel appartement.

Une jolie jeune femme dort dans le lit d’à côté.

Il souhaite la réveiller, mais il s’aperçoit qu’elle est morte.

Alors commence un périple angoissant pour découvrir la vérité est ainsi être innocenté.



C’est un vieux polar qui se déroule dans les années 50. Un auteur que je ne connaissais pas. Une immersion journalistique captivante et une histoire qui vous tient en haleine jusqu’à la fin du récit où vous découvrez enfin la vérité.



Un bon roman, un retour aux sources… un besoin évident (pour moi) de me plonger dans une aventure d’un autre temps.



Bonne lecture !



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La poire sur un plateau

Jonathan Latimer reste un auteur assez méconnu. Il mériterait pourtant une plus grande reconnaissance. Latimer fut d'abord journaliste, spécialiste des affaires criminelles, ce qui lui valu de rencontrer Al Capone et quelques autres stars du grand banditisme de Chicago. Il s'est ensuite consacré à l'écriture de fictions. Outre une dizaine de romans noirs, il était également un scénariste prolifique, d'abord pour le cinéma (entre autres "la grande horloge" de John Farrow avec Ray Milland et Charles Laughton et l'adaptation du roman d'Hammett "la clé de verre" avec le mythique duo Alan Ladd / Veronica Lake) puis pour la télévision (Perry Mason, Columbo...).



"La poire sur un plateau" est une sorte de mystère de chambre close dans le milieu tordu du cinéma. Latimer, qui connaissait donc bien ce milieu, propose, avec ce petit roman noir très bien troussé, un portrait au vitriol du microcosme du monde du cinéma. On y trouve tous les specimens de la faune hollywoodienne ; producteur tyrannique, star sur le retour pédante et capricieuse, scénariste sous pression, starlette ambitieuse... Le monde du rêve sur pellicule ne sort pas grandi de ce roman acide. Il n'y a bien que sur le grand écran que le cinéma est glamour. En coulisses, c'est une autre histoire ; coups bas, chantage, méchanceté sont monnaie courante.

Pour autant, Latimer ne se livre pas à un jeu de massacre sans subtilité. Les personnages sont très bien caractérisés, fouillés psychologiquement.



Son expérience de scénariste permet à l'auteur de mitonner des dialogues aux petits oignons. Incisives, tranchantes, les répliques fusent, claquent. Mais n'allez pas croire que "la poire sur un plateau" se contente d'être une succession de dialogues, un récit pas très littéraire. Latimer écrit un roman, et il le fait bien, avec style et élégance. L'auteur a une écriture nerveuse, vive, un sens de la formule qui fait mouche.



Jalousie, ambition, rancœur, cynisme, avidité, toutes les turpitudes d'Hollywood sont au cœur de ce petit roman noir drôlement méchant, méchamment drôle et très jouissif.



Challenge Multi-Défis 2016 - 4 (catégorie "un livre avec un végétal dans le titre")

Challenge Petits plaisirs 2016 - 4

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La Corrida chez le prophète

Karl Craven, un privé de Saint Louis, débarque dans la petite ville de Paulton en Illinois pour prêter main forte à son associé engagé par un dénommé Grayson pour convaincre sa nièce Pénélope de quitter la secte des Vignes de Salomon qui la retiendrait contre son gré en usant force tranquillisants et autres drogues. Mais son associé vient d'être assassiné et Craven se rend vite compte que la secte est toute puissante dans la ville, ayant la main mise sur les jeux, le racket et la prostitution, et qu'il ne peut s'appuyer ni sur le shérif Piper ni sur Thomas McGee, un avocat riche propriétaire terrien de Paulton pour mettre fin aux agissements de la brigue religieuse. Gros consommateur de viande et d'alcool, Craven est aussi un grand séducteur mais emballer la poule de Pug Banta, le chef de la pègre locale ou la Princesse, qui dirige en sous-main la secte ne peut que lui apporter gnons et marrons dans des castagnes douloureuses au mieux et fusillades et gueuse de béton aux chevilles au pire.



Jonathan Latimer a écrit ce roman noir en 1941 qui est publié en France en 1949 sous le numéro 42 de la Série Noire. C'est un exemplaire de cette année-là que j'ai en ma possession. Nous y retrouvons les personnages inhérents au genre : le détective cynique et désabusé, alcoolique qui n'hésite pas à recourir à la violence, le flic corrompu, le politicien pourri, le gangster à la détente facile et les femmes fatales, brune et blonde, comme Ginger, la "fiancée" du chef de bande et la Princesse pour qui la chanson de Boris Vian intitulée "Fais-moi mal, Johnny" est un hymne qu'elle pourrait fredonner continuellement. L'action prime sur la réflexion et les personnages agissent plus qu'ils ne sont portés sur l'introspection. Si vous aimez les sensations fortes, vous apprécierez forcément ce volume, tout à fait digne de la collection créée par Gallimard en 1945 avec du rythme et des dialogues percutants, dans la droite ligne de ce à quoi le créateur du détective Bill Crane et scénariste de nombreux films noirs de la fin des années 30 à la fin des années 50 nous a habitués.
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Bacchanal au cabanon

S’il avait été écrit par Auguste Le Breton, ce roman aurait sans doute porté un titre comme Du rififi chez les dingues ou Du rififi au cabanon. Mais ce n’est pas le cas. Jonathan Latimer l’a titré Murder in the mad house et l’éditeur français a eu la décence d’utiliser un mot tombé en désuétude : Bacchanal. Une bacchanale est une fête donnée au dieu Bacchus. Mais un bacchanal, un grand bruit, vacarme, tapage provoqué habituellement par des personnes, quelquefois par des objets. Et du raffuts, de l’agitation, il y en a dans ce roman !



4 morts, des dingues... et pas toujours ceux qu’on croit ;-) des alcooliques. Pas officiels mais vu ce qu’ils se descendent !! De l’agitation il y en a et pas que dans la tête des pensionnaires de cette maison de repos.



De loin, il m’a fait penser au roman de Robert Bloch : Monde des ténèbres mais aussi au film d’Alfred Hitchcock : la maison du Dr Edwards. Mais au final, je dirais plutôt que sur certains points il est plus en accord avec les Marx Brothers, tellement les situations sont rocambolesques. Tout est occasion pour boire un coup de gnôle, prendre des coups ou en donner. Et au moment où vous croyez l’affaire résolue, nouveau rebondissement. non, vous ne saviez pas tout.



En bref : Ce roman s’apparente plus à un thriller qu’à un polar. Mais dans tous les cas, ce n’est pas un grand cru. Il vaut toutefois le temps que vous consacrerez à sa lecture.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Gardénia rouge

Un chouette roman noir plein d'humour et des portraits plutôt réalistes des personnages et de l’Amérique de l'époque, un privé (presque) poivrot cuit à feu doux dans un grand chaudron avec un peu d'obscurité et un soupçon d'atmosphère glauque à manger chaud.

Avec Hammet, Chandler ou Cheney, Latimer fait parti des précurseurs du roman noir et nous livre en toile de fond un témoignage important d'une période de l'outre-atlantique pas toujours reluisant.

C'est plutôt pas mal...
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Gardénia rouge

La dernière et une des meilleures aventures de Bill Crane, un brillant privé qui démêle les fils d'une intrigue bien embrouillée. C'est aussi un alcoolique. Well... nobody's perfect! Il est accompagné par une blonde somptueuse et astucieuse qui joue le rôle de son épouse car l'enquête dans un milieu prétentieux et snob impose la discrétion. Le troisième larron, Doc Williams, jouera le chauffeur avant de démontrer ses talents au revolver. C'est le premier hard-boiled classique où une femme fatale est en même temps détective. Les morts sont empoisonnés au monoxyde de carbone, meurtre, accident ou suicide ? Bill attendra la dernière page du roman pour révéler la vérité au lecteur médusé par son talent et ses méthodes. Édité en anglais en 1939, ce polar plein d'humour sera publié en France grâce à François Guérif, d'abord chez Red Label, puis chez Rivages (n°3 1986) dans une très bonne traduction de Claude Benoit.

Pour les maniaques du NRA, Crane est équipé d'un Walther P38, fraîchement usiné et se fait tirer dessus avec une arme en 220 Swift inventé en 1935 pour être la munition la plus rapide au monde.

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Quadrille à la morgue

Alice Ross a été retrouvée nue et pendue dans la chambre d'un petit hôtel de Chicago et maintenant elle repose à la morgue de la ville. William Crane, détective new-yorkais a été dépêché sur place par son patron, le colonel Black, pour vérifier l'identité de la défunte. Mais à peine aura-t-il eu le temps de la voir que le corps, comme dans un tour de passe passe, disparait et que l'on retrouve sur la table métallique à sa place le préposé de la morgue. Qui était vraiment Alice Ross ? Et qui avait intérêt à ce que personne ne l'identifie ? Aidé de ses collègues détectives Tom O'Malley et Doc Williams, Bill Crane va tout mettre en oeuvre pour remplir la mission qui lui a été confiée et trouver si la morte est une riche jeune fille de bonne famille, Kathryn Courtland, disparue depuis plusieurs mois et que son frère recherche, la femme d'un gangster qui s'est tirée avec le chef d'un gang rival ou encore celle d'un musicien trompettiste de jazz. Buvant sec, dormant peu, Crane est ses acolytes vont se retrouver au coeur d'une intrigue qui les amènera de cabarets louches où les entraîneuses sont peu vêtues en fêtes privées, de pompes funèbres macabres en cimetière sous l'orage pour retrouver, en usant de procédés pas toujours licites, le corps disparu tout en se gardant des gangsters qui eux aussi veulent mettre la main dessus.

Jonathan Latimer, qui connaitra la célébrité en tant que scénariste dans les années 60 et 70 avec les séries télévisées Perry Mason et Columbo, écrit en 1936 ce roman policier, le troisième d'une série qui en comporte cinq où apparait Crane, vif et plaisant qui ne dévoile le fin mot de l'histoire que dans les ultimes pages et qui entraîne le lecteur dans le milieu conformiste et huppé de la Haute Société et dans celui des musiciens de jazz, un peu interlope et obscurci par la fumée de l'opium.
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Quadrille à la morgue

Qui a volé le cadavre à la morgue ? Le héros William Crane mène l'enquête. C'est un polar un peu vieillot vu d'aujourd'hui avec ses propos sur les femmes ou sur les noirs. L'enquête est tordue à souhait et les méchants sadiques comme il faut. A lire si on aime les vieux polar.
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La Dernière Semaine

Si on vous accuse un beau jour d'avoir tué votre femme et si vous vous retrouvez bouclé derrière des grilles, dans le quartier des condamnés à mort, vous êtes bon comme la romaine...

À moins que vous n'appeliez Crane, ce soiffard de détective, qui volera à votre secours, aidé de son acolyte Williams, le petit moustachu.

Ils n'ont que six jours devant eux, cent quarante-quatre heures de sursis, pour démontrer votre innocence.

Peut-être leurs procédés ne seront-ils pas très orthodoxes ; peut-être, au cours de leur enquête, lanceront-ils quelques plaisanteries assez raides, feront-ils de l'œil à votre petite amie et videront-ils votre cave. Mais eux seuls, en pareil cas, sauront tirer parti d'un presse-citron, d'une caisse de whisky, d'une clé anglaise, d'un chronomètre, d'un chauffeur de taxi résigné et d'un scaphandrier consciencieux.

Du roman noir comme on l'aime
Lien : https://collectifpolar.com/
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Comme la romaine !

Robert Westland est condamné à mort : accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis, il attend dans sa cellule le moment où ses gardiens le traîneront vers la chaise électrique. Mais Westland décide de lutter, et engage un détective pour sauver sa peau.

Une semaine pour innocenter Robert Westland du meurtre de sa femme avant son exécution dans la prison de Chicago.

On est en présence ici d'un grand classique de la série noire qui mérites bien sa réputation. Du hard-boiled comme on l'aime. Un détective borderline, un accusé innocent, la justice bafouée. Oui du noir bien noir mâtiné de quelques trait d'humour bien senti et le tour est jouer.

A ne pas manquer si vous tomber dessus !
Lien : https://collectifpolar.com/
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