Un chouette roman noir plein d'humour et des portraits plutôt réalistes des personnages et de l'Amérique de l'époque, un privé (presque) poivrot cuit à feu doux dans un grand chaudron avec un peu d'obscurité et un soupçon d'atmosphère glauque à manger chaud.
Avec Hammet, Chandler ou Cheney, Latimer fait parti des précurseurs du roman noir et nous livre en toile de fond un témoignage important d'une période de l'outre-atlantique pas toujours reluisant.
C'est plutôt pas mal...
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Il chaussa ses pantoufles et revêtit une robe de chambre en tissu écossais. Puis il sortit un P38 d'un sac en peau de porc à fermeture éclair.
« Si je suis tué, tu aura ma mort sur la conscience.
— Elle ne me pèserait pas trop lourd. » (page 8)
Elle ne répondit pas, et Crane considéra le téléphone, mélancolique. « Bon, je crois que je vais décamper. Je suppose que tu m'as appelé au bureau, et que tu as informé tout le monde de mon absence injustifiée.
— Je n'ai pas appelé ton bureau, dit Ann.
— Alors, comment as-tu... ?
— J'ai simplement demandé à la standardiste d'appeler le meilleur bar de la ville. » (page 49)
Charley apporta les consommations. Crane constata avec surprise qu'Alice March s'adonnait désormais au pastis. Ayant lui-même une expérience malheureuse avec ce succédané de l'absinthe, il tirait son chapeau à ceux qui parvenait à le boire.
Inclinant son verre pour verser sa bière, le Docteur Woodrin demanda : « Quelle sorte de tireur êtes-vous, Crane ?
— Je suis très bon à la mitraillette. » (page 47)