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Critiques de Joseph Hansen (27)
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Par qui la mort arrive

Par ordre d'entrée Hansen(1) : le policier Yoshiba et l’assureur Brandstetter



Bien qu'inspirés de personnages réels de « Par qui la mort arrive » de Joseph Hansen, les dialogues imaginés dans cette critique sont purement fictifs mais transcrivent le plus fidèlement possible mon opinion sur ce livre.



Comme Pol-Art-Noir (2) me l’a suggéré dans sa dernière critique, Jean-Paul Gratias a traduit avec tellement de justesse cet échange fictif en anglais entre nos deux personnages, qui plus est bénévolement, la traductrice France-Marie Watkins des éditions Rivage pour ce roman ayant malheureusement disparue en 1996.



Yoshiba : Bonjour, je suis lieutenant de police et je dirige l’enquête sur le meurtre de Rick Wendell copropriétaire du hang Ten, l’un des plus grands bars gay de Los Angeles. A côté de son cadavre, Larry Johns, prostitué occasionnel, a été arrêté alors qu’il était nu et essuyait des empreintes sur l’arme du crime. Si j’avais toujours des enquêtes aussi faciles à résoudre, je me serai vite retrouvé au chômage.



Dave : Bonjour lieutenant. David Brandstetter, compagnie d’assurances Medallion-Vie, enquêtes sur décès. L’affaire parait claire à première vue mais mon employeur veut s’en assurer (rires de Dave…) complètement avant de lâcher 25 milles dollars à la mère du défunt. C’est pourquoi je vous ai envoyé ce document que vous devriez examiner en détail.



Yoshiba : Parlons-en ! J’ai bien reçu vos notes que vous m’avez envoyées sur l’enquête. 240 pages. C’est un peu long tout de même. On dirait un roman, non !



Dave : Je sais. Mais c’est à cause de mon boss Joseph Hansen. Il adore quand je rentre dans les détails, même si les descriptions n’ont pas forcément de rapport avec le meurtre.



Yoshiba : Comme le passage sur les animaux « Des gerbilles couraient dans des roues grinçantes. De petites souris mouchetées pirouettaient dans la sciure de cages de verre. Des cochons d’Inde sautaient par-dessus des tortues mâchonnant de la laitue fanée »



Dave : Oui. Mon boss adore les animaux apparemment. C’est dingue, même à la toute fin, ils réapparaissent encore ces animaux !



Yoshiba : Concernant votre prose, j’ai trouvé tout de même que la première partie n’était pas facile à lire. Impossible de tout comprendre si je reçois des coups de fil de mes collègues sur le terrain ou si ma secrétaire me demande de signer des procès verbaux… Qui plus est, vous avez rencontré un nombre hallucinant de personnes. La police serait incapable d’interroger autant de témoins et de s’immiscer autant dans la vie privée des gens.



Dave : il faut dire que j’assume complètement ma sexualité, qui colle plutôt bien au contexte de l’enquête. J’ai bien compris. Vous êtes déboussolé, voire choqué ?



Yoshiba : Ce n’est pas ce que je voulais dire. Vous avez le droit d’enquêter et d’écrire sur l’univers de l’homosexualité, même ce n’est pas commun à notre époque (3). En plus, le problème principal de votre affaire devrait être le meurtre. Votre récit devrait ressembler à un polar classique. Ce n’est pas du tout le cas, Mr Brandstetter !



Dave : Je suis au courant. J’ai des fans inconditionnels et d’autres qui ont du mal avec mes histoires pas vraiment conventionnelles.



Yoshiba : Pour vous rassurer, il est vrai que la seconde partie est très enlevée et que le suspense reste entier. Globalement, cela mériterait un quatre étoiles de shérif moins une branche car on peut vraiment être rebuté par cette première partie très descriptive.



Dave : Merci pour ces compliments. Pendant un moment, j’ai cru que vous aviez jeté mon manuscrit.



Yoshiba : Le problème avec un fouineur comme vous, c’est que vous nous faites passez pour des incapables, nous les flics.



Dave : Désolé, mais nous autres assureurs, comment voulez vous que l’on vive correctement si on indemnise tous les contrats d’assurance-vie.



Yoshiba : Ecoutez, pour me faire vraiment une idée plus précise de vos capacités, j’aurai besoin de coopérer avec vous sur une autre enquête aux Etats-Unis ou à l’étranger.



Dave : Ça sera avec plaisir. Pourquoi pas se croiser à Laguna Beach (4) où « Les Mouettes volent bas » ou se retrouver pour un meurtre en France dans ces paysages en calade de Provence, vous savez ces rues pavées en « Pente douce » ? Au revoir mon lieutenant.



Yoshiba : Au revoir Mr Brandstetter et à bientôt j'espère.





1 : en scène pour ceux qui n’avaient pas capté le seul jeu de mot qui me venait à l'esprit.

2 : la critique de Pol-Art-Noir sur « L’assassin qui est en moi » de Jim Thompson se focalise principalement sur la nouvelle traduction datant de 2012.

3 : écrit en 1975 mais le récit est peut-être antérieur à cette date

4 : Joseph Hansen est un écrivain américain mort en 2004 à Laguna Beach (Californie). Fameux site des surfeurs et autres dingues de « Savages » du génial Don Winslow !
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Un blond évaporé

Dave Brandstetter, un détective qui a du style et qui assure !



Dave Brandstetter enquête pour le compte de son paternel, coureur de jupon, dans une compagnie d'assurance de Los Angeles.

Son job consiste à vérifier les causes du décès des clients qui ont signé un contrat d' assurance-vie.

le cas de Fox Olson retient toute son attention.

La vedette de radio locale (et chanteur de country) disparaît sans laisser de trace.

On retrouve sa voiture dans un ravin sans son propriétaire. Dave Brandstetter hanté par la mort de son compagnon, va démêler avec tact et avec psychologie les liens et les secrets qui (dé)unissent la famille Olson.

Ses amours de jeunesse, son passé de galère (écrivain sans succès), son succès local et sa futur candidature de maire ouvre de nouvelles pistes de recherche.

Au cours de l'enquête, on va rencontrer des drôles d'hippies plutôt très cool, un beau-père fortuné très bourru, une épouse garçonne qui a une bonne descente, un beau-fils un peu trop entreprenant, un jeune handicapé féru d'échecs et bien d'autres personnages aux profils psychologiques atypiques et attachants.



Un blond évaporé paru en 1970 (réédité sous le titre "Le poids du monde ) est le premier épisode de la série des Brandstetter.



Joseph Hansen est l' un des premiers auteurs de romans policiers à faire évoluer dans ses enquêtes un détective homosexuel. Lui même militant de la cause homosexuelle, il a voulu rompre avec les clichés, les préjugés et les idées reçues qui foisonnent dans le roman noir.



Au final



Un polar psychologique tout en finesse qui tranche avec les privés dur à cuir. Le rose et le noir sont des couleurs qui font bon ménage.
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Par qui la mort arrive

Que voilà donc un roman joyeux ! Oh zut, je voulais dire "gay" ! Pourquoi ? Parce que l'enquêteur principal, Dave Brandstetter, est homo, comme la victime, Rick Wendell et l'accusé, Larry Johns, prostitué à ses heures perdues (il n'y a pas de sot métier, en ces temps de crise, pensez-y, messieurs !).



Dès le départ, nous suivons Dave Brandstetter, enquêteur pour les assurances, dans sa quête de la vérité; à savoir si Rick Wendell, copropriétaire d'un bar gay, a bien été assassiné par Larry Johns, le jeune homme qui se tenait nu à côté de son cadavre, en train d'essuyer les empreintes sur le révolver.



Cela lui titille les cellules grises, à l'ami Dave (qui n'a rien à voir avec le chanteur du même nom) : le Larry fait un coupable un peu trop idéal.



Rick aurait pu se suicider et dans ce cas là, l'assurance qui l'emploie ne devra pas verser la prime d'assurance de 25.000 $.



Personnage sympathique et tenace, Dave n'a rien d'un imbécile et passe son temps à interroger tout les protagonistes de l'affaire, et je peux vous dire que des coupables potentiels, il y en a en-veux-tu-en-voilà ! Les seuls que je n'ai pas soupçonné, ce sont les trois chiens de Tom Owen, c'est vous dire...



Le style de Hansen est assez déroutant au départ. Je m'explique : la profusion de personnages fait perdre un peu les pédales au lecteur dans la première partie. L'auteur ne s’embarrasse pas toujours à vous décrire ses personnages, mais par contre, la tortue qui mâchouille sa laitue fanée, oui.



Pourtant, ce roman de 240 pages à été bouffé en peu de temps, parce qu'une fois passé le début et les interrogatoires menés par Dave (à croire que les flics n'ont rien foutu), la suite s'emballe !



Si tout le monde avait un motif pour le meurtre de Rick, ils furent tous soupçonnés et mis devant leurs faits et gestes. Là, j'ai été baladée par l'auteur qui s'est bien joué de moi en me faisant croire que le coupable était sous mon nez. Erreur !



Le final est assez dingue : on se trouve au concours pour l'élection de «Mr Marvelous» (des mecs qui défilent à poil) et là, je râlais de ne pas avoir d'images. Si les membres masculins de Babelio pouvait remédier à cela en m'envoyant leurs photos en tenue d'Adam, merci. *fin du message personnel*



Bluffée ! J'ai adoré ce petit roman au style si étrange et dont les diverses implications - qui semblaient n'avoir aucun rapport entre elles - s'imbriquent l'une dans l'autre.



Conclusion : les homos sont des amoureux comme les autres, ils connaissent les mêmes soucis que les hétéros : jalousie, tromperie, haine tenace, amour fou, folie digne d'une midinette,... Je le savais déjà mais sait-on jamais, Frigide pourrait me lire !


Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Par qui la mort arrive

Plume efficace pour un bon moment de lecture !



Los Angeles, débute des années 70. Dave Brandstetter, enquêteur "sur décès" dans la compagnie d'assurances de son père, est chargé d'enquêter sur la mort d'un propriétaire de bar gay.

L'occasion pour nous lecteurs d'infiltrer ce milieu en (re)découvrant ce personnage original, homosexuel notoire, rare dans le polar.
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En haut des marches

J'ai commencé à écrire mon impression sur ce livre de Joseph Hansen en ayant un sentiment mitigé, non plutôt un sentiment de perplexité. Pourquoi n'avoir écrit qu'un seul livre avec ce personnage ? Nathan Reed. Bon chacun fait ce qu'il veut, d'accord. Toutefois, la dernière page terminée, on se pose des questions : Que devient Nathan Reed ? Et le jeune sergent Steve Schaffer partit dans l'enfer du débarquement en Normandie ? Nathan réussira-t-il à revoir son père une dernière fois et à s'expliquer ? Réussira-t-il à oublier Hoyt Stubblefield ? Aura-t-il le courage de consulter la liste des blessés et disparus comme lui conseille de faire le sergent Schaffer pour savoir si celui-ci va revenir du combat ? Je me disais, si ça avait été moi, j'aurai écrit un deuxième livre. J'aurai pris des nouvelles de Nathan Reed, histoire de voir comment sa vie avait évolué au sortir de la guerre. J'ai donc laissé de côté mon écriture avec un sentiment de légère frustration et j'ai navigué sur le net pour en connaître un peu plus sur Joseph Hansen. Maigre résultat. Mais j'ai découvert qu' « En haut des marches » fait partie d'une trilogie « Nathan Reed » : Jack of hearts, Living upstairs, Cutbank Path, d'un projet de Joseph Hansen d'écrire douze livres, une saga en quelque sorte sur la vie de Nathan Reed. Seul « Living upstairs » a été traduit en français. Et seul trois livres ont vu le jour. Mon impression d'inachevé d'un seul livre n'était donc pas vaine. Ma satisfaction personnelle (en tant que personne qui lit et qui écrit) étant ce qu'elle est devant cette découverte je vais pouvoir parler d' « En haut des marches ». L'action se situe entre 1943 et 1944. Nathan est un jeune homme mineur de 19 ans installé à Los Angeles. Il est le fils unique d'une cartomancienne Alma et d'un musicien ambulant Franck, venants de l'Iowa et vivants à Minneapolis. Présenté comme un garçon en pleine forme, l'armée n'a néanmoins pas voulu de lui en cette période de guerre . La cause ; une méchante pneumonie contractée à son adolescence. Après avoir fait l'ouvrier dans une pépinière, il travaille maintenant dans une librairie. Avec sa paye bien maigre Nathan Reed vivote dans un univers rythmé par les restrictions, les tickets de rationnement, les étalages vides, les pénuries en tout genre, l'écriture de son premier roman et son premier grand amour :Hoyt Stubblefield. Nathan Reed est un brave garçon, naïf, intelligent, travailleur, doté d'un certain sens de l'humour, encore un peu étonné de se retrouver dans cet environnement de personnes non conventionnelles. Mais il le dit lui-même, c'était sûrement ce qui devait arriver en s'installant à Hollywood. Tout simplement. Il découvre aussi avec curiosité et même parfois stupéfaction l'univers homosexuel (ses bars, ses fêtes, sa marginalisation). Ce grand garçon de 20 ans, que tous s'accordent (hommes ou femmes) à trouver magnifique, espère être édité. Il résiste aux avances, aux dragues, aux compromis des uns et des autres ; ce n'est pas le genre à profiter de sa beauté (je remercie Joseph Hansen de n'avoir fait aucune description physique ou si peu) il ne pense même pas au cinéma (alors que certains le verraient bien en vedette hollywoodienne). Lui il veut être écrivain et vivre pleinement, simplement et tranquillement son amour avec Hoyt Stubblefield, envers et contre tout et tous. On peut dire que c'est un coup de cœur, un coup de foudre. Réciproque ? Difficile à dire. Qui est donc Hoyt Stubblefield ? C'est un jeune homme de 26 ans, vagabond texan, en rupture de ban avec sa famille d'Amarillo, artiste peintre ayant fait tous les métiers de terrassier à plumeur de poules, mystérieux, menteur et peut-être manipulateur. Hyot est communiste présumé. Nous ne sommes pas dans l'ère McCarthy mais elle arrive doucement et les alliés de maintenant vont devenir l'épouvantail conscient et inconscient des Etats-Unis.

Stubblefield a-t-il tué Eva Schaffer, la pasionaria communiste (la mère du soldat....) ? Est-il un espion à la solde d'une obscure fondation d'ultra-droite ? Travaille-t-il pour le gouvernement ? Voici donc la maigre intrigue qui fait que ce livre est à mon avis classé dans les polars. Toutes ces questions sont en fait assez secondaires. C'est un chemin de traverse qui enlace le véritable sujet du livre : Nathan Reed. Nathan ne veut pas quitter Hoyt, pourtant celui-ci et tous les autres lui conseillent. Il veut avoir confiance, même si cette confiance chancelle parfois. Il veut vivre le plus honnêtement possible, avec tous et avec lui-même mais le peut-il ? Est-il condamné à rester en marge ? L'homosexualité était alors un délit passible de prison et d'amende et le restera encore de nombreuses années aux États-Unis. Joseph Hansen n'est pas un défenseur flamboyant de la cause homosexuelle, il aborde le sujet sans pathos (merci à lui) d'une écriture classique et élégante où chaque mot est pesé. Hansen est un militant lambda qui sait que la lutte contre la discrimination et pour l'acceptation est toujours en marche. Il disait : « L'aspect kitsch et démonstratif de la culture homosexuelle m'irrite, car c'est le seul qui soit visible. Mais ça ne correspond pas à la réalité.». Il revendiquait un monde homosexuel multiple (c'est ce qui est dans le livre) et pas uniquement peuplé de grandes folles, d'efféminés et de toute la panoplie des clichés. Le monde d'Hansen est d'abord un monde qui se débat avec le quotidien (non sans humour), avec ses doutes, ses erreurs, ses rêves, ses souffrances et ses joies. Ce langage est universel. La vie courante de Nathan est parcourue d'artistes fauchés, ringards, qui rêvent de leur gloire passée ou future, de travailleuses et travailleurs qui triment. En toile de fond, la guerre et surtout Hollywood, l'aimant incontrôlable, qui caresse ou lamine, ou les deux à la fois. Nathan fait face à ses propres désillusions et angoisses, à ses questionnements sur sa « nature » mais il le dit lui-même « autant essayer de changer la couleur de mes yeux », aux vacillements de ses sentiments – le jeune et beau sergent Schaffer qui lui a dit qu'il ne l'oubliera jamais et qu'il espère que Nathan l'aimera un jour, tourmente son cœur. Que peut-on lui souhaiter à ce bon cœur, dans la cité des anges ? Ce que l'on peut souhaiter à toutes et tous. Là-bas, ici, ailleurs. Dans l'universalité des genres et du monde. Une place au soleil.
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Un blond évaporé

Bon roman policier de facture, me semble-t-il, classique. Pas de sexe ni de violence alors à lire partout et 'importe quand même si je ne pense pas que ce roman soit réédité.
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Le noyé d'Arena Blanca

France-Marie Watkins (la traductrice) ne peut pas endosser la responsabilité de cette mauvaise lecture. Elle a fait ses preuves ailleurs.

Il y a parfois chez cet éditeur (Rivages) des livres que je n'arrive pas à ingurgiter.

Trop riche pour moi, dont les biberons était constitué de James Hadley Chase ?

Oui, une chose indigeste que ce noyé.

Pas terminé.
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Obédience

Après des années à démêler meurtres, faux suicides,vrais suicides et autres joyeusetés témoignant de la facilité de l'espèce humaine à trucider son prochain contre monnaie sonnante et trébuchante, Dave Brandstetter envisage la retraite, ne se trouvant plus tout à fait en état de courser des suspects et de se faire tirer dessus! Seulement comme tous les enquêteurs, le voici incapable de résister à une dernière enquête,à la grande horreur de son amant, persuadé que la prochaine balle sera la bonne, harponné qu'est notre enquêteur est par le détail qui cloche dans la version officielle...



Comme à chaque fois, Joseph Hansen tricote une intrigue assez prenante, un polar classique au héros certes vieillissant mais toujours prêt à bien des choses pour découvrir la vérité, pas tellement parce qu'il a été engagé pour cela mais parce qu'il estime que les morts le méritent. Le lecteur se prend vite d'affection pour ce vieux briscard fatigué et pour la galerie des personnages et referme le polar avec l'envie de découvrir d'autres enquêtes de la plume de cet auteur.
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À fleur de peau

C'est le premier roman que je lis de cet auteur, mais pas le premier de la série. Ceci dit, cela n'empêche pas du tout de s'attacher au personnage principal ou d'apprécier l'enquête qu'il mène. Contrairement au classique privé, au flic fatigué ou au plus moderne médecin légiste, l'enquêteur bosse ici dans les assurances et cherche à savoir si les bénéficiaires de la prime d'assurance vie de la victime ne sont pas ceux qui lui ont brisé le coup comme à un poulet.

De tous les polars que j'ai lu, ce n'était pas le plus angoissant ou le plus prenant, mais le fait que je l'ai dévoré en un après midi pour connaître le coupable est révélateur: la mécanique marche très bien.

J'ai aussi apprécié le personnage de Dave Brandstetter, qui tout en cherchant le coupable pour épargner 50 000 dollars à sa compagnie d'assurance, n'en reste pas moins un être humain avec beaucoup de bonté, cherchant sans relâche un témoin anonyme pour la protéger, même quand il pense qu'elle ne sait rien.

Et bien que l'auteur soit considéré comme le père du polar gay, l'un des tous premiers à avoir crée un enquêteur gay tout au moins, il a eu la bonne idée de nous épargner le personnage monolithique dont cela serait la seule caractéristique!

Un polar très plaisant et j'en lirai certainement d'autres de cet auteur.

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Le Petit Chien riait

Le petit chien riait fait partie de la série des enquêtes de Dave Brandstetter. Celui ci a arrêté de bosser pour les assurances, ou plutôt s'est mis à son compte en tant que privé...pour être généralement employé par des assurances.

Un journaliste semble s'être brûlé la cervelle et voilà qu'il faut vérifier la véracité de la chose: pas de versement de l'assurance vie pour les suicides. Très vite, les suspects s'accumulent à s'en arracher les cheveux (ils ne peuvent pas tous l'avoir descendu!), notre enquêteur se doit d'avouer son âge et son incapacité à rattraper des suspects à la course, fussent-ils hommes d’Église, et se désoler que la seule personne qui semble, à part lui, s'intéresser à la vérité soit son amant, qui a manqué se faire abattre la dernière fois qu'il a été mêlé à une de ses enquêtes.

Quand on ajoute un militaire sud américain surnommé Le Boucher, des immigrés clandestins, une veuve alcoolique et vindicative...l'enquête ne va pas être de tout repos.



Décidément, il y a quelque chose dans les polars de Joseph Hansen d'assez addictif: voici le quatrième que je lis en quelques mois et j'ai bien l'intention de continuer. La force tranquille de son enquêteur, le réalisme des ressorts humains poussant aux meurtres, la simplicité de l'écriture, tout cela concourt à des romans qui, s'ils n'ont pas le suspens terrifiant de certains thrillers, ont beaucoup de charme et un petit gout de revenez-y!
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« Homosexuel notoire »

Nous sommes ici dans un pur roman noir. Un jeune homme, homosexuel notoire, est retrouvé mort assassiné. Et bien sûr les premiers soupçons accusent son amant. Aussi, dans cette Amérique puritaine, pour sauver sa peau, celui-ci va mener l'enquête. Il va remonter dans le passé de son compagnon. Il est persuadé que c'est là que se trouvent les réponses. Le jeune homme avait rompu avec son milieu familial. Forcément il faisait un peu tâche dans cette famille bourgeoise. Une famille black mais intégrée. Il va retracer la vie de son amant défunt et de chapitre en chapitre se rapprocher de la clé de ce sordide assassinat.

Avec ce roman Joseph Hansen nous propose roman noir qui oppose liberté de moeurs aux États-Unis et mouvements religieux sectaires qui sévissent dans cette Amérique profonde et rurale. Homosexuel notoire et aussi un véritable document sur le milieu gay Ouest américain. C'est aussi un excellent polar.


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Le noyé d'Arena Blanca

Voici le deuxième épisode de la série Brandstetter.

Sur une plage de Californie du Sud John Oats est retrouvé noyé. La police conclue â un accident. Mais David Brandstetter, agent d'assurance de son état en est moins sûr. En effet notre noyé est un libraire connu et renommé dans sa petite communauté. Bibliophile, et collectionneur de livres d’art sont en relation avec Oats. Et… Il y a pas mal d’argents brassés par notre libraire. De plus celui-ci a contracté une belle assurance vie au profit de son fils qui lui aussi a disparu. Aussi David va-t-il enquêter de son côté. Et mener ces propres investigations.

Voilà une histoire qui me pose problème. En effet... Si le suspense de cette histoire est bien mené le style lui est pour moi un peu lourd. Ce qui rend le récit plutôt laborieux. Mais l'intrigue elle tient la route malgré quelques situation un poil compliqué. Pour autant j’aime le personnage de Brandstetter, cet enquêteur d’assurance homosexuel et téméraire. Et ici la vie d’un couple homosexuel est particulièrement bien décrite avec tendresse et honnêteté sans cliché ce qui est remarquable vu que se titre a été publié aux states en 1973.


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Le Garçon enterré ce matin

Je l'avoue c'est le premier en Hansen que je lis. C'est donc la première fois que je rencontre son enquêteur, Dave Brandstetter. Et le pauvre Dave est ici bien désabusé il faut dire que son vieil ami Max Romans vient de mourir. Heureusement une mort étrange est survenue et Cécil mais demande d’enquêter car le mort en question est l'un de ses collègues. Celui-ci est mort lors d'une partie de paintball. Il faut dire que ce jeu et très à la mode dans les années 90 aux États-Unis. Aussi jouer à la guéguerre entre adultes avec des cartouches de peinture dans ces "combat-zones" est très prisé pour se détendre d'une dure journée. Mais cette fois il y a eu un hic. Un homme est tombé à terre atteint par une balle qui était bien réelle. Dave va prendre l'affaire en main. Celle-ci va le mener dans les milieux néo-nazis californien. Hansen nous propose là une histoire touffue et originale. J'ai beaucoup aimé la façon donc le récit est mené. L'intrigue est tissée au cordeau. Une bien belle découverte pour moi que cet auteur. C’est certain je reviendrais vers Hansen avec grand plaisir et je vais tenter de trouver Le Petit chien riait. Car il semblerait que le titre que je viens de finir se révèle être un prolongement inattendu de l'affaire Lothrop Zorn traiter dans le petit chien riait. Mais rassurer vous tout ceci n’a vraiment pas nuit à ma lecture…. Car… Il faut dire que ce titre écrit il y a presque trente ans a des points communs avec l’Amérique d’aujourd’hui celle de Trump qui oscille entre la démocratie et la tentation du fascisme.
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Par qui la mort arrive

Il faut profiter de cette rare occasion de ressentir ce qu'un lecteur gay éprouve en lisant un polar traditionnel bien écrit et bien construit.

Personnellement cela m'a permis d'entrevoir les nuances entre les multiples personnages homosexuels aux profils bien différents, voire parfois opposés. Evidemment, comme on pouvait s'y attendre, tout cela est assez semblable aux relations humaines, quel que soit le milieu décrit. La complexité ainsi mise en place favorisant une intrigue paradoxalement moins tortueuse qu'il n'y parait.

Le style dense et précis de Joseph Hansen requiert une lecture soutenue largement récompensée tout au long du roman.

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Les ravages de la nuit

David Brandstetter est agent d'assurance. Il est amené à enquêter sur un accident qui a coûté la vie à un routier. De fil en aiguille il va tomber sur la piste de pirate qui trafic Ah bon marché des barils de substances hautement toxiques est polluante. Poursuivre la piste de ses déchets industriels il va être amené à fréquenter un ancien ami de Gamin Novarro, vieil original déchu. Mais les ravages de la nuit n'est pas qu'une simple enquête sur ce marché lucratif. Car l'auteur nous entraîne dans une banlieue sordide comme il en existe aux États-Unis et où les conflits opposent les communautés. Ici, les blacks et les chicanos. Deux minorités malheureusement souvent trop rivales dans cette Amérique où pauvreté et racistes ne font pas bon ménage. Hansen nous offre un fois de plus un très très bon roman noir
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Par qui la mort arrive

Rick Wendell, copropriétaire d'un bar gay, est retrouvé, par sa mère, mort, assassiné par une arme a feu .. son amant du soir à ses côtes, apeuré et hébété....



Pour la police, aucun doute possible : le coupable est cet amant d'une nuit, prostitué occasionnel cet Larry Johns.. et je dirais même plus Jarry Lohns...

Visiblement les policiers en charge de cette enquête ont le même esprit vif et la même logique de déduction que les Dupond-Dupont...

Comme quoi même un océan ne nous met pas à l'abri de la bêtise (pour être poli) et de l'erreur de jugement.



Mais Rick Wendell, en bon gay, avait assuré ses arrières. Il avait souscrit une assurance-vie auprès de Medallion, compagnie d'assurance fondée par Brandstetter père, et où officie Dave Brandstetter.

Dave effectue une enquête pour vérifier que la mort de Rick Wendell est due à un homicide et ne relève pas d'un suicide. Dans ce dernier cas, la prime ne sera pas versée au bénéficiaire qui se trouve est la mère de Rick Wendell...

Au cours de sa visite dans la chambre où a eu lieu le meurtre, Dave trouve une enveloppe kraft avec un cachet d'une banque. Vide. Exceptés les petits brassards de banque, indiquant que la somme s'élevait à 25 000 $.

Où est passé l'argent ?



Dave Brandstetter va enquêter, surtout sur cette disparition d'argent et mettre en évidence les failles de l'enquête policière....

Cela l'entraînera à côtoyer les bêtes du "concours Marvelous", organisé par les bars gays, les parents de Rick Wendell, l'associé, l'amant et protecteur de Larry Johns (architecte de renom qui veut préserver l'anonymat et ses préférences sexuelles -c'est pourquoi je ne citerai pas son nom-) qui est visiblement la proie d'une âme malveillante et la petite famille de cet architecte...et même ses chiens.



Sans compter sa propre vie personnelle qui n'est pas reluisante....



Même sous le soleil de Californie, même sous la plume délicate de Joseph Hansen, un crime n'est jamais gai...



On retrouve dans "Par qui la mort arrive" toute la patte de Hansen : une enquête simple, mais qui n'est jamais vraiment essentielle, des personnages hauts en couleurs, une foule de détail sur ce qui les entoure....



Hansen donne à Dave Brandstetter le temps d'écouter des grillons, de regarder une tortue manger une feuille de laitue fanée, de respirer l'odeur émanant d'une fleur, même la plus anodine....et du coup l'auteur nous entraîne dans un état contemplatif de l'arrière pays de Los Angeles, où la vie semble suspendre son vol...dans le ciel azur.



Nous sommes encore dans les années seventies....



Cependant, malgré tout, "Par qui la mort arrive", n'atteint pas le sommet de "Le noyé d'Aréna Blanca".



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Gravedigger

Si je vous parle de "Azrael", beaucoup d'entre vous vont penser au chat de Gargamel dans les Schtroumpfs ; certains, peu nombreux, penseront à l'ange de la mort issu de tradition hébraïque et musulmane...



Mais celui dont Joseph Hansen, nous parle dans "Gravedigger" n'est pas mieux...

Cet Azrael est un dingue à la tête d'une secte où il maintient les fidèles sous son emprise démoniaque dont la fameuse Serenity, qui n'a jamais aussi mal porter son prénom...

Serenity Westover



Un massacre sans nom à eu lieu au sein de cette communauté...On y retrouve des cadavres éparpillés, dépouillés de leur coeur que d'autres adeptes ont du manger avant de connaitre le même sort...



Beaucoup de cadavres mais semble t-il pas celui d'Azrael...



Charles Westover, père de, déclare sa fille morte afin de toucher la prime d'assurance...

Mais le Charles a beaucoup trop de casseroles a l'arrière-train, pour paraître honnête, d'autant plus que sa radiation du barreau ne parle pas en sa faveur...

Et puis Westover Père ne donne aucun signe de vie...

Et rien n'indique que Serenity soit morte, pas de corps pas de cadavre...



De quoi intriguer Dave Branstetter qui se lance dans une sixième enquête délicieusement pourrie à souhait....



Un pur régal atténué, néanmoins, par un excès de "gaytitude", qui n'était pas aussi accentué dans les opus précédents. Mais à part le côté excessif de Cécil, l'amour de Dave, la lecture est toujours aussi belle.

Hansen nous prouve qu'il a le sens du détail sans perdre l'essentiel de son histoire et de notre plaisir.



"Gravedigger" veut dire "fossoyeur"....



Brandstetter aura, peut être, un pied dans la tombe mais ne restera pas au point mort, soyez en assurés...



Exquis...

"En pleine angoisse, ne perdons jamais l'espoir, car la moelle la plus exquise est dans l'os le plus dur..."

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Le noyé d'Arena Blanca

Dave Brandstetter n'est pas policier, ni détective privé, ni justicier, ni super-héros. Il est simplement enquêteur pour la Compagnie d'assurance-vie Medalion... Pas très gai ? Façon de parler car notre Dave l'est justement, dans tous les sens du terme.

Brandstetter est chargé d'enquêter sur les circonstances qui ont entraînées la mort de ses assurés. Vous avez bien entendu compris que c'est pour verser ou non la prime d'assurance-vie....Mais les enquêtes l'entraînent bien au-delà d'une simple démarche administrative.



Un libraire défraichi, désargenté et malade est retrouvé noyé à Aréna Blanca.... Sa très jeune compagne n'est plus la principale bénéficiaire de la prime d'assurance mais le fils...mais ce dernier est injoignable et semble avoir disparu ou il tente de donner toutes les illusions d'être disparu.

Dave partira à sa recherche....rencontrera l'ancien associe de John Oats (le noyé), son ex femme (une pure beauté des années 70), un gérant de théâtre, une star de la télé....

Le chemin pour découvrir la vérité sera long.



C'est un livre d'une grande beauté. Hansen prend son temps et nous donne du plaisir à suivre l'enquête de son héros.... Les paysages sont magnifiques, le temps semble être suspendu... On a l'impression d'être dans une époque (le début des années 70) révolue, où le temps ne semblait pas être aussi important que maintenant....

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Les ravages de la nuit

On sait tous hélas, que la crise économique frappe aveuglement...

Les riches s'enrichissent, les plus démunis s'appauvrissent, et ceux du milieu, les plus nombreux, vous et moi en quelque sorte, payent toujours plus de taxes et d'impôts..



Beaucoup sont amenés à prendre un second travail pour joindre les deux bouts... Paul Myers ainsi que Ossie Bishop étaient camionneurs et se livraient la nuit tombée, à transporter la mort dans leurs camions...



Des produits toxiques déversés dans des décharges à ciel ouvert...



La mort à portée de main....

La nuit et ses ravages...



Myers et Bishop y laisseront leur vie, mais le premier nommé avait souscrit une assurance-vie là où Dave Brandstetter a des actions...



Et ce Dave connait la musique...



Ecrit en 1984, "Les ravages de la nuit" reste hélas d'actualité...

Joseph Hansen avec sa plume si délicate trouve encore la finesse de décrire une nature qui souffre en silence ce que l'espèce humaine lui inflige...



Roman sombre, où les ravages de la nuit endeuillent des âmes.

Hansen n'apporte pas de solution, toutefois, à ce qu'il paraît : "la liberté s'allume dans les ténèbres".... mais, cependant, selon Stephen King : "Le temps efface tout, et à la fin, il ne reste que les ténèbres"...



Une superbe enquête de Dave Brandstetter....



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Le Petit Chien riait

Petit thriller bien ficelé, sec nerveux, bon travail. Le style est épuré voire minimaliste ce qui ne me gêne pas.

En revanche, malheureusement, l’intrigue ne m’a pas du tout intéressée.

Roman vite lu, vite oublié.
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