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Critiques de Joseph Heller (40)
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Catch 22

Ourghh!

S'asseoir, respirer profondément, renoncer à relire immédiatement "Catch 22" tout en sachant qu'on a loupé la moitié de ce qui s'y trouve (mais on a déjà fort à faire avec ce qu'on a compris) et ne pas (trop) ricaner sur soi-même d'écrire un billet quand une thèse universitaire serait le minimum à consacrer à un tel bouquin.

Comme souvent, tout est parti d'un malentendu. "Catch 22", classique de la littérature anglophone, très mal connu par chez nous, hissé au rang de roman-culte par les protestataires contre la guerre du Vietnam, férocement drôle, "M.A.S.H." de la littérature...

J'y suis allée pour me marrer et je n'ai pas beaucoup ri. Non pas que le livre ne soit pas férocement drôle, mais j'étais trop occupée à raccrocher ma mâchoire qui se décrochait à chaque page ou presque tellement ce roman est non-conventionnel et constamment surprenant.

Déjà, je ne pense pas qu'il s'agisse d'un pamphlet contre la guerre. Ce serait le cas qu'il s'agirait de toute façon d'une oeuvre sacrément gonflée parce que 39-45 est quand même le parangon de la guerre morale - il fallait bien foutre la pâtée à Adolf. Et certes, Heller ne nous épargne rien des ignominies et des souffrances que ses aviateurs en mission au-dessus de l'Italie doivent endurer. Mais c'est moins comme machine de mort que la guerre est abjecte que comme terrain d'expérimentation de la bêtise et de l'égoïsme. Il faut gagner la guerre, et, pour tous les officiers bas du front et friands de promotions, un tel mantra vaut open bar. Entre celui qui n'aime rien tant que les défilés, les corrompus prompts à sacrifier leurs hommes pour un article dans le journal si possible à Noël, les faibles et les incompétents, chacun est un pervers qui a enfin trouvé toute justification à ses pulsions sadiques et régressives.

Et la fin des conflits ne laisse entrevoir aucun espoir. Car une autre offensive se profile, peut-être encore plus meurtrière et dénuée de scrupules: la guerre n'est que l'autre façon pour le capitalisme de prospérer. Milo Minderbinder est déchargé des missions périlleuses pour permettre à la table des officiers d'être toujours fastueuse. Milo se retrouve très vite à la tête d'un consortium opaque qui enrôle l'état-major ennemi dans ses trafics, au point de de faire bombarder les troupes dans lesquelles il sert pour augmenter son bénéfice net: "Écoutez, ce n'est pas moi qui ai déclenché cette guerre, quoi qu'en dise l'ignoble Wintergreen. J'essaie simplement de la rendre rentable."

Au-delà de cette critique féroce et désespérée du capitalisme et du pouvoir, il existe bien dans "Catch 22" un refus des combats symbolisé par la résistance du personnage principal, Yossarian, à qui on reproche "une répugnance morbide à mourir."

" Vous n'aimez probablement pas vous battre et risquer à tout moment d'avoir la tête fracassée.

- Enlevez le "probablement", sir."

Mais c'est moins la guerre qui met Yossarian en colère que l'injustice en général, que toutes les souffrances endurées par les plus faibles, que tout ce mépris de la vie dont les hommes quels qu'ils soient semblent faire preuve. La vie est sérieuse, dit Yossarian, on n'en a qu'une, respectez-la: " L'homme est matière, tel était le secret de Snowden. Jetez-le d'une fenêtre, il tombera. Enflammez-le, il brûlera. Enterrez-le, il pourrira comme n'importe quelle ordure."

Le nom de Snowden revient constamment dans le roman. De même que les aviateurs ne parviennent pas à rentrer chez eux, le nombre de missions augmentant au fur et à mesure qu'ils s'approchent de leur démobilisation, le temps se déroule à l'envers dans le roman. De nombreuses informations sont distillées au lecteur comme si elles étaient connues de lui et parfaitement compréhensibles. Au fur et à mesure de la lecture, des morceaux du puzzle se mettent en place, sans que la chronologie des événements soit parfaitement lisible: à quoi bon puisque les aviateurs parcourent tous les cercles de l'enfer et que l'espoir d'une fin, d'une issue, ou même d'une simple logique semble totalement exclue? Certes, on apprendra petit à petit pourquoi Snowden hante l'esprit de Yossarian, mais sans doute le lecteur aurait-il préféré ne pas le découvrir.

Oeuvre puissamment anarchiste, "Catch 22" trouve pourtant son final lumineux. Contrairement à Céline (dont le "Voyage au bout de la nuit" est une des influences avouées de Heller) qui marine jusqu'au bout dans la désespérance, Heller refuse le défaitisme. Viva la vida!

Et s'il convient de s'interroger sur les raisons pour lesquelles ce roman est si peu connu des Français, la réponse est peut-être tout bêtement que, sur ce coup-là, on est loin d'être au niveau.
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Catch 22

Parlons de ce grand classique — de ces livres dont la critique n'est jamais chose aisée — sorti en France en premier lieu sous le nom de "L'attrape-nigaud", avec la traduction de Pierre Singer. Je n'ai pas trouvé d'article qui la compare avec la nouvelle traduction de Brice Matthieussent (1988).

...

Embarquement pour l'absurde, ce livre est à première vue l'un des plus drôles jamais ouverts; certains passages m'ont littéralement fait tomber de ma chaise. L'humour — ce formidable et ô combien difficile moyen de s'interroger, de dénoncer, etc. — est ici source de répétitions, transposition à l'infini de dialogues et de scènes ubuesques, introduisant sans cesse de nouveaux personnages, représentant des archétypes d'homme en société, plus ou moins identifiables à mesure que l'histoire revient sur chacun d'entre-eux.

Au fur et à mesure du livre, alors que l'histoire s'assemble à force de va-et-viens temporels, que les chapitres se concentrent sur un personnage à la fois, que l'absurde parait, à dessein, de moins en moins drôle, l'aspect tragique — de celui qui fait serrer des dents face aux veuleries et injustices humaines — prend son envol.

La gentille folie du début devient simple noirceur, et le talent de l'auteur pour nous culbuter de l'un à l'autre est manifeste, tant l'on s'aperçoit que la bascule est artificielle, le tragi-comique n'étant pas atomisable.

La nécessaire indignation devient résignation, le rire jaune, le folie raisonnable. L'absurde comme outil pour exploser la morale.

Un classique à la hauteur de sa réputation.
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Catch 22

Le challenge BBC est pour ma part une source de pas mal de découvertes littéraires. Clairement, sans ce challenge, je serais passé à côté de belles découvertes comme par exemple « Bonne nuit, Monsieur Tom « de Michelle Magorian, » La mandoline du capitaine Corelli » de Louis de Bernieres, » Le testament » de Nevil Shute, pour ne citer que ces trois-là.

Par contre, de temps en temps, une fois ma lecture terminée, je ne suis clairement pas convaincue. Et cela a été le cas avec la lecture de « Catch 22 » et qui est pourtant considéré comme un chef d’œuvre littéraire par beaucoup de lecteurs.

Alors, oui, on sent que l’expérience personnelle de Joseph Heller ajoute un brin d’authenticité à cette histoire se déroulant pendant la deuxième guerre mondiale. C’est en général un sujet qui m’intéresse beaucoup, mais là, le style si particulier de cet auteur ne m’a pas permis d’apprécié cette lecture….

Et oui, il faut accepter l’absurde qui est la marque de fabrique de ce livre….. Au bout d’un moment, je m’y suis d’ailleurs habituée, mais clairement, personnellement je n’ai pas réussi à rire ou même esquisser un sourire. J’ai très vite été agacée et polluée par l’image réductrice que les femmes ont dans ce livre. Elles ne sont pas très présentes, mais quand on en croise, elles ne sont que créatures évaporées ou complètement folles …

Une lecture pénible, et j’avoue que j’ai poussé un soupir de soulagement quand je suis parvenue à la dernière page.



Challenge BBC

Challenge ABC 2023/2024

Challenge Pavés 2023

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Catch 22

Pourquoi un best seller aussi incontournable que Catch-22 est-il si peu connu hors du monde anglo-saxon ? Un mystère aussi épais que la disparition de Clevinger par delà des nuages…



Le premier roman de Joseph Heller est le Voyage au bout de la Nuit américain. Tout aussi subversif que l’œuvre de Céline, il propose sur le mode de l’absurde une dénonciation de la guerre et de l’armée. Son héro, Yossarian, sorte d’anti-Achille moderne d’une épopée tragi-comique, fait partie d’une escadrille d’aviateurs basée sur l’île de Pianosa en Méditerranée. A des centaines de miles du front, c’est moins la terreur des frappes ennemies que la folie des supérieurs internes qui font craindre la mort des aviateurs. Attachés à leur camp militaire par une entourloupe administrative, l’Article 22 qui interdit le rapatriement de quiconque se trouvant assez sain d’esprit pour se faire passer pour fou afin d’éviter le combat, les soldats n’ont d’autres choix que d’effectuer des missions toujours plus nombreuses au bon vouloir d’un colonel tyrannique dont l’unique ambition est de figurer en première page du Saturday Evening Post. Dialogues et épisodes burlesques se succèdent, faisant apparaître une galerie de personnages aussi attachants qu’hauts en couleurs aux noms toujours évocateurs : Milo Minderbinder, le « veilleur » qui pour les « intérêts du syndicat » va jusqu’à bombarder son propre camps pour honorer un contrat juteux avec l’ennemi, Major Major, major de son état bien malgré lui, Nately le « bleu » si candidement amoureux d’une prostituée de la Città eterna, ou encore le lieutenant Scheisskopf, littéralement « tête de merde »… Yossarian, le principal protagoniste est le seul pour qui l’étymologie reste obscure. Peut-être parce qu’il est aussi le seul à reconnaître pleinement la fragilité du nom. Il est si facile d’en changer pour devenir faussaire, si difficile de le faire reconnaître lorsque l’administration se méprend sur son identité… Et si finalement le nom comme l’uniforme n’était qu’une façade pour dissimuler la vérité de chacun, un tas de viscères, de chair et de sang, vérité « n’éclatant » au grand jour que sous le coup des obus ? Le lecteur est libre d’interpréter les succédanés de vie militaire que constitue Catch 22, sous la forme d’un immense puzzle narratif. La temporalité est aussi brouillée que l’esprit des personnages car l’auteur substitue à la linéarité une écriture du fragment et du « déjà-vu ». Les événements reviennent comme des leitmotivs sous des angles toujours différents formant ainsi une structure narrative apparemment complexe voire déroutante, mais finissant par se raccorder morceau par morceau. C’est au final l’humour et la dérision qui l’emportent sur la tragédie, trouvant leur expression la plus forte à l’hôpital, où finissent invariablement les soldats après chaque désastre militaire. Les dialogues en particulier, frisant le non sens, sont des compositions très réussies où s’affiche l’aberration de la guerre et du patriotisme triomphant.



La notation subjective et personnelle : 3.5/5. Malgré l’humour, une attention un peu relâchée vers le milieu des 638 pages, pour ensuite revenir avec exaltation dans le dernier quart. Gare à se perdre dans le foisonnement des personnages ! Mais l’expérience reste riche et plaisante. Incontestablement un grand roman.

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Catch 22

Esprits cartésiens fuyez ! Ici nous sommes dans une satire absurde et burlesque, dans la dénonciation du capitalisme et de la hiérarchie militaire plus encline à gagner des galons ou/et du pognon qu’à gagner la guerre. Véritable ovni littéraire @catch22 est un mélange des sentiers de la gloire et de M*A*S*H à la sauce Monty Python. Bien sûr l’ombre de @Louis Ferdinand Céline plane sur le roman, et de l’aveu même de @Joseph Heller, le voyage au bout de la nuit a été sa source d’inspiration principale. Mais si les deux œuvres sont empreintes de la même désespérance devant l’injustice, on rit beaucoup plus dans @Catch22.



Yossarian est navigateur dont la mission principale qu’il s’impose lorsqu’il part en mission est de rentrer vivant, quitte à larguer ses bombes loin de l’objectif pour éviter les feux nourris de la DCA allemande. Il est le personnage principal du roman et celui qui fait le lien avec les nombreux autres protagonistes de l’histoire car @Catch22 est un immense puzzle sans linéarité ni chronologie mais tout ces pièces éparpillées finissent par s’assembler pour aboutir à un ensemble aussi cohérent que l’absurdité du roman le permet.



L’action se passe surtout sur une petite île de la Méditerranée durant la seconde guerre mondiale mais on pourrait la transposer n’importe où dans n’importe quelle guerre tant le propos semble intemporel et universel.



Les personnages haut en couleurs participent grandement à la réussite du roman.

@Joseph Heller s’amuse avec leurs noms ; le pilote orr (oar signifie aviron) finira par rejoindre la Suède à la rame après un énième crash ; le Major Major Major obtiendra son grade grâce à ses noms et prénoms ; l’officier Scheisskopf (tête de merde en allemand) gravira les échelons en persécutant ses hommes à hauteur de son ambition. Mais l’autre personnage iconique du roman est sans doute Milo Minderbinder (celui qui ligote les esprits) l’officier intendant, le capitaliste sans foi ni loi qui emmène Yossarian dans un voyage hallucinant autour de la Méditerranée au cours duquel les marchandises transportées changeront à chaque étape pour le plus grand bénéfice de Minderbinder.



Un roman inclassable et génial, pas facile d’accès de prime abord mais ouvrez vos écoutilles et laissez-vous emporter dans la folie d’Heller et la récompense sera au rendez-vous.





Challenge Multi-Défis

Challenge pavé

Challenge BBC

Pioche dans ma PAL

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Catch 22

Un livre culte pour toute une génération. Étant d'une génération un peu plus tardive, je n'en ai entendu que des échos, si bien que je me suis dispensé de le lire. Quelle erreur ! Des décennies plus tard, et à la différence de bien des livres cultes qui vieillissent, lentement ou soudainement, celui-ci conserve tout son mordant. L'absurdité, l'humour, le cocasse, le grotesque sont bien plus qu'une simple distraction ici : au fil des pages, ils créent un véritable système - impitoyable - le seul à même de rendre compte efficacement de la guerre. Il s'inscrit à ce titre dans la ligne du Voyage au bout de la nuit, mais aussi du Nazi et du barbier d'Edgar Hilsenrath. Seul ce parti pris de distance totalement déstabilisante nous maintient en éveil pour ne pas nous endormir dans des commémorations et maintenir vivace cette inquiétude que nulle raison raisonnable ne saurait apaiser. Les dialogues sont également épatants, dignes des Marx Brothers, et apportent une puissante contribution à cette mécanique redoutable. Car la réalité a bien été vécue par l'auteur dans toute sa noirceur, cela transparaît avec une grande force - dans la farce. L'enfer de Dante, le procès et le château de Kafka, comme suggéré dans la 4e de couv' avec des dialogues des Marx Brothers (évoqués je crois par le traducteur - excellent d'ailleurs et épaulé efficacement par Jean-Paul Gratias, celui entre autres de James Ellroy). Certaines scènes, notamment à Rome, rappellent également puissamment Kaputt et la Peau, de Malaparte. Un chef-d'œuvre hors étoile.
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Catch 22

Je ne pense pas avoir déjà lu un livre qui m'ait fait rire au point d'en avoir les larmes aux yeux, pour, quelques lignes après, être saisi aux tripes par le récit des horreurs vécues par les femmes et les hommes que nous accompagnons dans ce supplice. Car nos personnages sont coincés en enfer, dans l'univers absurde de la Guerre, et les dialogues qui parsèment le récit se retrouvent dans le procédé littéraire du roman. À tel point qu'à un moment, nous nous demandons si ce n'est pas trop, si la répétition des dialogues et des situations ne va pas trop loin. Mais en ce qui me concerne, à peine ce sentiment éprouvé, j'ai senti une soudaine évolution du récit et un changement dans la tonalité de la narration. Il n'est pas étonnant que ce livre ait été utilisé par celles et ceux qui, en Amérique, luttaient pour mettre fin à la guerre du Vietnam.
Lien : https://bw.heraut.eu/user/Ba..
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Catch 22

CATCH 22 de JOSEPH HELLER

Seconde guerre mondiale, on est sur une île au large de l’Italie avec une escadrille d’aviation américaine. Le héros, c’est le Capitaine Yossarian, son but, rentrer chez lui, il croyait y être parvenu en effectuant les 40 missions requises, mais les règles ont changé car le Colonel Cathcart, lui, a un autre but, avoir sa photo pleine page dans un journal à grand tirage vantant ses exploits, alors il change les règles à son gré, article 22. Mais Yossarian est un obstiné, puisqu’il ne peut rentrer avec le nombre de missions, il va tout faire pour rester à l’hôpital, il va avoir mal au foie, se plaindre, essayer de maintenir sa température à 37.9 chiffre qui entretient le doute sur son état de santé et permet toutes les interprétations. Il veut se faire passer pour fou également mais cet article 22 précise que »toute personne voulant se dispenser d’aller au feu n’est pas vraiment folle ». Si Yossarian est au centre du récit il y a d’autres héros comme le major « Major Major » qui se demande toujours ce qu’il fait à ce poste ou le Capitaine Black qui lui ne comprend pas pourquoi il n’a pas été nommé major et tente d’empoisonner Major Major. Milo, qui s’occupe du Mess des officiers trafique sur tout et utilise les avions de l’escadrille à son profit, il ira même proposer au Colonel, quand il aura un surplus de coton, d’en faire des desserts avec du chocolat dedans! Quant à Dobbs, son obsession est de tuer le Colonel mais uniquement si Yossarian est d’accord. Tous ces gradés ont aussi pour mission de surveiller le courrier, ils n’hésitent pas à enlever des lettres, modifier les textes et même signer Washington Irving, ce qui provoquera l’arrivée de l’inspection générale car il s’avère qu’aucune recrue ne porte ce nom.

HELLER nous emmène dans un univers totalement absurde, délirant, mais pas un absurde à la Beckett ou à la Ionesco, mais c’est plutôt vers Jarry et son père Ubu auquel il m’a fait penser. Car si chez Beckett il n’y a pas vraiment de réponses aux questions, ici il y en a toujours mais elles sont incohérentes et incompréhensibles, décalées et hilarantes. Le Colonel, c’est le docteur Folamour, heureusement il n’a pas la bombe atomique.

C’est évidemment une sorte de pamphlet anti guerre où la rivalité des généraux entre eux met en danger toute l’escadrille, par chance les aviateurs ne pensent qu’à rester au sol ou rentrer à la maison.

Un livre inoubliable. Il semble y avoir une suite Catch 23.
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Catch 22

Merci à ma soeur de m'avoir fait découvrir ce bijou.

Beaucoup font références au voyage au bout de la nuit de Céline après cette lecture.

Je devrais peut-être le lire aussi...

Complètement absurde, chaque page regorge de surprises abracadabrantesques.

" un truc de fou" je disais à chaque phrase!!!



A lire, à découvrir et à faire découvrir!
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Catch 22

Une satire acerbe et délirante de la guerre et de la vie militaire. Une formidable galerie de personnages, loufoques, stupides ou les deux à la fois. Ils sont ambitieux ou désespérés, naïfs ou débrouillards, fatalistes ou obsessionnels, rivaux ou liés par le sort. Heller a fait la guerre, il connaît son sujet et allie la noirceur de Céline à l'absurde de Kafka et un humour désespéré à la Ionesco.
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Catch 22

Satire féroce et déjantée, catch 22 prend le contre pied de l’imagerie héroïque, mainte fois ressassée, du soldat américain sauveur de l’univers en péril, en maniant avec virtuosité un humour burlesque et irrévérencieux, corrosif par son absurdité.



Chronique d’une escadrille basée sur une petite île italienne, série de portraits et de narrations s’entrecroisant pour tisser une intrigue suivie, le présent roman dont le nom fait référence à un article farfelu, imparable, affirmant que “quiconque veut se faire dispenser d’aller au feu n’est pas réellement fou”, est remarquable par sa drôlerie et l’efficacité avec laquelle il démontre l’absurdité foncière de l’univers guerrier. Les hauts gradés sont des ignares infatués d’eux-mêmes, monomaniaques, passant leur temps à se tirer dans les pattes, procéduriers, se frottant les mains à l’idée d’une promotion, même si celle-ci signifie la mort préalable du précédent titulaire du poste. Les hommes de troupes et les sous-officiers n’attendent qu’une chose, l’ordre de rapatriement, qu’un colonel assoiffé de gloire à peu de frais - pour lui s’entend - repousse comme à plaisir sine die; la perspective d’être des héros étant la dernières de leur préoccupations, les véritables ennemis étant ceux qui les envoient au feu, certains mettent à mal la camaraderie militaire, d’autres n’hésitent pas à faire leur beurre avec le ravitaillement, menant le libre échange, la liberté d’entreprise, l'actionnariat, sacro-saints piliers des valeurs américaines jusqu'à ces ultimes conséquences absurdes, irresponsables, inhumaines, antinationales.



Catch 22 est un livre irrésistible de drôlerie sur un sujet qui ne l’est pas. Certaines scènes sont proprement désopilantes, à vous faire rire bêtement dans les transports en commun. Un best-seller américain dont le titre est devenu une expression désignant une situation kafkaïenne par son inextricabilité.
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Catch 22

L'article 22. Permet à un colonel américain d'imposer à son escadrille un nombre de missions sans cesse croissant.



Mais Yossarian ne veut plus partir en mission. Ne veut plus combattre. Invoque régulièrement la folie dont il est victime.

Mais comment l'entendre ? Comment admettre qu'un homme est fou, tant qu'il craint de mourir au front...



Personnage tragi-comique de ce formidable chef-d'oeuvre, Yossarian est celui qui permet à chacun d'entrer en scène, des colonels obsessionnels aux médecins, soldats, filles de joie. A la mort, la folie, la guerre jusqu'à son inutilité, son absurdité.



Entre de grands éclats de rires, des prises de position subtiles, brillantes, le tout servi par un style incomparable. 👍;
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Catch 22

L'on a beaucoup écrit sur la guerre , en cela cet opus n'apporte guére de nouveauté . Par contre on à rarement écrit ainsi de la guerre , avec cet humour ravageur qui dans un tel contexte pourrait paraitre un tantinet génant , mais qui au final s'adapte trés bien grace à la maitrise de l'auteur . A aucun moment le récit n'apparait léger , on est en présence ici d'une tentative audacieuse et réussie et cela fait tout l'intéret de ce petit bijou . Un grand livre trop oublié hélas .
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Catch 22

J'ai adoré ce roman! De dialogues absurdes en scènes loufoques,cette critique de la guerre m'a souvent fait éclater de rire. Pourtant, la situation est loin d'être drôle: seconde guerre mondiale, des bombardiers américains basés sur une petite île de la Méditerranée enchaînent les missions avec plus ou moins de chance... Yossarian, le personnage principal essaie vainement de se faire passer pour fou en vue d'être rapatrié.

Je suis assez étonnée qu'on ne m'ait pas fait lire ce livre en secondaire parce que même si j'ai souvent ri, c'est un roman sérieux qui appelle à réflexion et pas seulement sur le sujet de la guerre Je trouve qu'il devrait figurer parmi les livres à avoir lu une fois dans sa vie.

J'ai eu un peu de mal à suivre, au début, à cause du grand nombre de personnages, mais j'ai vite pris mes repères et plongé dans l'histoire. Je me suis beaucoup attachée au sort de ces hommes, partageant leurs espoirs, leur sentiment d'injustice ou leur émotion à la perte de l'un des leurs. Le livre fait plus de six cents pages et pourtant, on ne s'ennuie à aucun moment. Un très bon roman que je recommande sans hésiter.

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Catch 23

CATCH 23 de JOSEPH HELLER

Des nouvelles et des commentaires sur le film qui sera tiré de Catch 22, Catch 23 n’est pas une suite mais certaines nouvelles sont la préfiguration de ce que sera le roman.

Il revient après un an d’absence, malaise, Anne ne comprend pas, il lui dit qu’il ne l’aime plus, mais…

Winkler est un étudiant qui vient jouer aux courses scientifiquement, les parieurs quand ils voient son choix pour la première course sont pliés de rire, le cheval aussi, pourtant, il va gagner…

Il reste avec l’homme que sa femme a renversé en voiture, l’homme dit qu’elle ressemble à la femme de Lot…

Oncle David est né près de Leningrad, il était content de la révolution mais déçu de son échec. Arrivé aux États Unis il a un bon travail qu’il va perdre, Sarah sa femme propose de chercher un job, il refuse. Un jour on lui offre un travail mais c’est pour remplacer quelqu’un qui fait partie d’un piquet de grève…

Drake, critique littéraire croise une jolie rousse à une fête, l’invite pour un martini et voit arriver un homme furieux, il va se battre pour elle, Arlène, la fille de Greenwich…

Murphy est un bookmaker, il découvre que son fils fume de l’herbe qu’il achète à un certain Flûte, il va lui casser la gueule…

Carl prend des paris, London a donné 100 $ à Nat et gagne 1200$ mais une erreur malencontreuse fait que le pari n’est pas transmis…

Sydney est un garçon de courses de 16 ans, on l’envoie dans une belle maison, la demande que va lui faire Skelly, la superbe femme qui l’accueille va le laisser sans voix…

Le capitaine parle de ses lointains voyages lors de dîners en famille ou avec des amis, un soir il est en désaccord avec un invité sur l’emplacement d’un port, intriguée Cynthia sa fille s’interroge…

Nataly est un brave gars riche, très riche, il a toujours tout fait comme il fallait, il a suivi les conseils de son père, il est parti à la guerre comme ses ancêtres…

Les nouvelles suivantes mettent en scène Yossarian le héros principal de Catch 22, c’est déjà le roi des tire au flanc et il œuvre déjà à l’hôpital où il souhaite rester pendant sa formation. Apparaissent également Milo, qui achète et revend tout ce qui se présente ainsi que l’impayable aumônier.

Les deux dernières nouvelles sont particulièrement typiques de l’humour d’Heller avec notamment la démission de Bush qui en a marre de diriger le pays et dont les conseillers disent qu’il a été sans discussion le meilleur président entre le moment de son élection et celui de son investiture.

Catch 23 est un recueil de nouvelles parues avant Catch 22 dans des journaux comme Esquire, dans lequel Capote publiait également.

Certaines sont hilarantes mais l’ensemble est plutôt inégal.
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Catch 22

Ce livre, je ne m’en remets pas. Acheté au hasard avant un long voyage en train, il m’a accompagné des semaines durant. Des semaines durant lesquelles j’étais incapable de le lâcher. Revenant parfois sur les pages que j’avais lues, relisant des passages et me délectant de la plume incroyable de l’auteur (lu en français la première fois). La traduction est formidable, le prologue est à lire afin de comprendre le génial travail du traducteur.

Le livre parfois fait rire à haute voix, d’autres fois, on est glacé par la réalité brutale qu’il nous propose. Tout est calibré.

Les personnages sont incroyablement riches. L’enchevêtrement aléatoire des chapitres demande une certaine concentration mais la lecture n’en est que plus jouissive.

C’est une œuvre incroyable difficile à critiquer tant elle m’a retournée. Une écriture que je n’avais jamais vue avant tant il se fiche des règles classiques.

Ce livre a plus de 50 ans et pourtant, dans le fond reste toujours aussi actuel.

Une œuvre d’art qu’il faudrait mettre entre toutes les mains.
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Catch 22

excellent livre . un livre dans le quelle on s’ennuie jamais , jusqu’à la fin . l'auteur a tenté de faire passer un message au lecteur de ca facon . facon humoristique
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Catch 22

Mon humble critique sera brève.

Le côté drolatique, abscons du livre m'a plu. C'est indéniable, Joseph Heller a du talent pour relater dans ces scènes l'absurdité de la guerre et des hommes qui la font. La discipline et la rigueur, l'ordre, tout cela fout le camp dès lors que l'être humain intervient, cherchant à tirer son propre avantage de chaque situation.

Le lecteur s'amuse à imaginer certaines scènes bien dépeintes, et des dialogues absurdes dans leur contenu et pourtant non dénués de structure.

On se demande effectivement si la folie n'est pas ce qui relie le plus ces hommes entre eux.

Mais, après 300 pages, j'ai commencé à me lasser. Je n'ai pas trouvé d'histoire, de fil conducteur aussi ténu soit-il. L'ensemble, quoique original et assez réussi, manque de relief. Les tracasseries, les anecdotes se succèdent dans réel lien qui les unisse ou gradation

Je pense que Catch 22 doit sa notoriété à la conjugaison d'une parution proche de la guerre et destinée à un public qui est friand d'une approche comique et ironique d'un période qu'il a vécue. D'autant plus que l'auteur est un ancien pilote de B25.

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Catch 22

Pour apprécier Catch 22 comme il se doit, vous devez absolument arriver à oublier l'idée qu'un roman doit obligatoirement présenter une sorte de linéarité ou obéir à une chronologie. Catch 22 se fout bien d'une telle idée. Aucun roman, ni avant ni depuis, ne s'est d'ailleurs jamais autant foutu d'une telle idée.



Le roman le plus férocement drôle et le plus génialement absurde du 20ème siècle. C'est un sommet, un pic, un point culminant. Dans le style, personne ne fera jamais mieux. Croyez-moi sur parole : je l'ai lu une dizaine de fois !



Traduction magistrale de Brice Mathieussent.

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On ferme !

Aussi raté que Catch 22 est réussit.
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