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Critiques de Judith P. Butler (42)
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21 penseurs pour 2021

Un an déjà....

Comme ça passe quand on y repense. C'était même pas hier et ça fait pourtant un an.

Un an déjà, qu'une certaine série philo des années 2020 a vu le jour avec sa première saison : « 20 penseurs pour 2020 ». le principe en est simple, une anthologie des meilleurs articles parus dans la presse internationale l'année d'avant.

L'an dernier, j'émettais l'idée pour la première que l'originalité des concepts les éloignait d'un recueil de brèves de comptoir, bien qu'une forme de philosophie pouvait aussi s'entendre dans les bistros. Je confirme le truc pour cette année encore.

Oui je sais, tous les bistros ont fermé entre-temps.

Voici donc pour cette deuxième, « 21 penseurs pour 2021 », une liste non exhaustive, de résumés (très succincts) d'articles aux concepts philo bien tournés et développés (dans le livre), que vous n'avez pas entendus dans les bistros :

- la possibilité d'une décélération initiée par le politique démontrée par la pandémie

- la limite des systèmes ultralibéraux des USA ou de la Grande-Bretagne pendant la pandémie

- inégalité de la vulnérabilité face à la propagation d'une maladie aux USA

- le télétravail comme vecteur d'évolution de la géographie des centre-villes

- un état mondial ? « Comme si ce minuscule être vivant était venu en messager pour défier notre humanité mondialisée et révéler son impuissance, lui offrant une dernière chance pour prendre conscience d'une communauté de destin »

- le capitalisme favoriserait la zoonose (transmission des maladies d'animaux vers humains)

- débat d'idées autour du dilemme des soins à conditions égales impossibles pour deux patients : l'âge doit-il être le critère sélectif ?

Bon tout ça pour dire, on se doute, il est question de ce que vous savez, comment pourrait-il en être autrement. Ça fait un an que l'on ne parle que de ça. Et de météo peut-être aussi un peu, au creux d'une vague certainement. Ou alors du réchauffement climatique, comme dans l'article de Bruno Latour qui se demande si on ne devrait pas passer d'une lutte des classes sociales à une lutte des classes géosociales  (Ou comment en finir avec le partage des richesses pour préserver l'environnement). On aurait parlé de Trump aussi. le recueil ne l'ignore pas, en interrogeant la survie du trumpisme après le règne de son créateur, mais aussi dans un autre article qui décrypte la révolte de certains dirigeants dont Trump, Bolsonaro ou Erdogan, empruntant à la population la haine des élites en place et dénigrant la démocratie, alors qu'ils proviennent eux-mêmes des élites.

A-t-on réellement parlé de cancel culture dans les foyers ? Peu importe, car le papier d'Helen Lewis se révèle bien intéressant, en mettant en regard la génération des milenials qui coupent le cordon avec Harry Potter et son autrice, sujette à polémique sur la question des transgenres.

Intéressant et surtout accessible, comme tous les articles ou presque d'ailleurs, à picorer au gré des envies et des humeurs.

Néanmoins, le recueil dans son ensemble m'a paru moins passionnant que l'an dernier, sûrement que la répétition de l'axe Covid/économie/politique n'y est pas étrangère.



Un grand merci à Babélio et Philomag pour l'envoi de ce recueil d'articles, dans le cadre de masse critique.

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Les philosophes face à la guerre

"Philosophie magazine" d'Avril-mai 2022 en édition spéciale, les philosophes, sociologues, essayistes nous livrent leurs réactions face à la guerre en Ukraine. Il s'agit d'une édition spéciale.

J'étais évidemment comme tout le monde en plein ébahissement. Comment était-ce possible, nous en Occident qui, depuis notre naissance, après 1950 dans mon cas, n'avions connu qu'un monde en paix loin du spectre de la guerre, dans nos pays ?

Je croyais vraiment à la paix garantie par la création de l'Union Européenne, grâce à la chute du mur de Berlin et tous ces signes d'échanges entre les pays occidentaux.

De plus, j'affirmais bien fort mes convictions.

La première fois que j'ai douté de la liberté d'expression et de l'avenir de la démocratie, c'est lors des attentats meurtriers de Paris contre Charlie Hebdo et ensuite contre la population.

Que de questionnements lors de l'invasion de l'Ukraine !

C'est avec un réel intérêt que j'ai lu le magazine qui s'intitule "Face à la guerre" qui nous présente des réflexions différentes sur le sens des conflits, la motivation, l'historique des guerres dans le monde, le devenir et la considération des réfugiés, la différence entre les réfugiés syriens et ukrainiens, la vision du monde par un dictateur.

Les articles vont en profondeur et rassemblent les idées afin qu'elles s'éclaircissent.

Toutes les chroniques sont intéressantes et différentes.

Merci à la Masse critique de Babelio et à Philosophie Magazine pour cette lecture bien enrichissante
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Les philosophes face à la guerre

Face à la guerre en Ukraine, une fois la surprise passée, il était indispensable de prendre du recul et d’essayer de comprendre non seulement ce que signifiait cette guerre, quel était son but, mais surtout comment on allait pouvoir en sortir.

Pour ce faire, Philosophie magazine, dont le but est d’éclairer les événements de l’époque à la lumière de la pensée des philosophes, a sorti un numéro spécial en avril. Les articles ont donc été écrits en mars, mais en les lisant fin juillet, ils sont malheureusement toujours d’actualité.

Au départ, j’étais surtout curieuse de lire la contribution d’Etienne Klein, mais au final je dois reconnaître que ce n’est pas la plus intéressante, même si elle est agréable à lire grâce au style d’Etienne Klein.

De toute façon, la question n’est pas de savoir quel est le meilleur article car ce magazine constitue un ensemble avec des articles très différents mais qui contribuent tous à nous faire réfléchir sur une question ou une autre soulevées par la guerre en Ukraine.

La lecture de ce numéro spécial s’est donc avérée très intéressante et je remercie les équipes de Babelio et de Philosophie magazine pour cet envoi.

Je salue également l’accessibilité de ce magazine, car les articles étaient tous très clairs et faciles à lire tout en abordant en trois ou cinq pages des notions d’une certaine complexité.
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Trouble dans le genre : Le féminisme et la su..

Je dois avouer que ce livre m'était "imposé" et que je ne l'aurais sans doute jamais lu sans cela. Je suis plus rarement essai que récit de fiction... et encore moins essai philosophique. Malgré tout, le fait de savoir qu'il était à l'origine de la théorie du genre qui a tant fait parler en France il y a quelques années m'a tout de même donné un petit intérêt à l'entame de cette lecture.



Tout d'abord, dire que la lecture est ardue, et plus particulièrement la première moitié qui jongle avec les concepts psychanalytiques... pour moi qui ait du mal à m'en sortir avec juste deux balles ! C'est sans doute le propre de la philosophie que de jouer avec les concepts et même d'en inventer, mais la lecture en est donc rendue très difficile, d'autant qu'il ne s'agit pas de mots que l'on ne comprend pas mais bien d'articulations de phrases assez originales. L'auteur le reconnait bien volontiers dans une préface publiée 10 ans après l'ouvrage et tenant compte des différentes remarques des lecteurs. Elle fuit la clarté et la transparence, estimant que leur recherche, dans un but d'accessibilité, est pour elle également gage de perte de sens ou tout au moins de sens trop guidé par l'utilité. Le fait de le savoir rassure sur sa propre capacité de compréhension... mais n'aide malgré tout pas à tout bien saisir.



Dire ensuite que, quel que soit l'opinion que l'on peut avoir sur le sujet, il est toujours salutaire de se questionner sur les évidences, même si elle sont autant fondatrices que celles des genres et des sexes (et d'autant plus parce qu'elles sont fondatrices). Ce trouble dans le genre que cherche à provoquer l'auteur est bien là, et le fait de le ressentir n'est pas forcément désagréable puisque le propre de la philosophie est bien le questionnement et la remise en cause des certitudes. La présentation partielle des positions d'auteurs majeurs comme Kristeva, Foucault, Lacan ou Levi Strauss et la découverte d'auteurs moins connus en tout cas pour moi comme Wittig ou Rivière sont également un des aspects positifs de l'ouvrage.



Dire aussi que l’œuvre n'est pas exempte des critiques qu'elle propose des différents auteurs. Elle aussi parle en partant d'elle-même et son regard est donc forcément biaisé. Elle le reconnait d'ailleurs dans son introduction de 1999, il y a une personne derrière l'auteur. Ses expériences personnelles la poussent à rechercher un mode de pensée qui permette à chacun de bien vivre son genre, et plus particulièrement ceux pour qui cette question ne vas pas de soi, ceux qui s'interrogent sur les assignations que la société pose comme naturelles. Le principe de l'hétérosexualité obligatoire apparait très régulièrement et on sent qu'il heurte particulièrement l'auteure. Aucune théorie philosophique ne peut se prétendre purement objective... mais ça va mieux en le disant.



Dire enfin que l’œuvre n'est là que pour venir questionner ce qui existe mais clairement pas pour apporter des solutions aux problèmes qu'elle soulève. L'auteure là encore vient nous dire que ce n'est pas son rôle et qu'elle serait bien incohérente de chercher à imposer à tous une vision idéale qui viendrait tout solutionner... alors qu'elle vient justement de contester cette idée d'un idéal qui s'imposerait à tous et ne tiendrait pas compte de la spécificité de chacun.



Une lecture âpre donc, mais enrichissante si on accepte le principe de l'effort.

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Trouble dans le genre : Le féminisme et la su..

[Lecture interrompue]

Une critique très difficile à faire pour moi car Judith Butler est considérée comme une grande figure, un incontournable féministe.

Mais il a bien fallu que j'accepte la réalité: je traîne ce livre depuis des mois comme un boulet, je renacle à l'idée de l'ouvrir, peinant à le lire, ne le comprenant que partiellement et n'en voyant pas vraiment l'intérêt.



L'approche de l'autrice est une approche de philosophe, pas de psychologue, pas de sociologue, pas de scientifique et son langage m'est non seulement inconnu mais incompréhensible pour l'essentiel. J'avais mis une demie heure à comprendre un passage que j'ai ensuite mis dans les citations, quelques jours plus tard à l'occasion d'un commentaire je le relis et me rend compte que je ne le comprends à nouveau plus. Je ne suis pourtant pas bête, mais rien à faire, je ne comprends pas Butler, ni ce qu'elle veut dire, ni où elle veut en venir.



Après plusieurs mois, je me retire cette épine du pied, je laisse tomber, je reconnais que je n'aime pas, ne comprends pas, ne voit pas l'intérêt de cette lecture. Et à l'idée de cet abandon je ressens une pointe de culpabilité, une bonne dose de vexation et une grande portion de soulagement.



PS: oui, il y a quand même des choses intéressantes
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Trouble dans le genre : Le féminisme et la su..

Je n'entends pas critiquer ce livre, que je n'ai pas lu et ne lirai pas.

lJe signale cet article paru ce jour sur le site Internet du JDD qui pourra sans doute intéresser certains lecteurs de la « philosophe féministe."

L’attentat du Hamas contre Israël, seulement « un acte de résistance armée » ? C’est comme cela que Judith Butler, la théoricienne du genre, qualifie les événements survenus le 7 octobre dernier. L’américaine diplômée de l’université de Berkeley d’une chaire de rhétorique et de littérature comparée, était l’invitée d’une table ronde à Pantin dimanche 3 mars, révèle Le Figaro. L'intellectuelle d’extrême-gauche assure que les actes du mouvement palestinien ne sont ni «une attaque terroriste», ni « une attaque antisémite », mais « un acte de résistance armée » et un «soulèvement ».



Cet événement a été organisé à l’initiative du NPA, du média Paroles d’Honneur, et de deux associations juives propalestiniennes et décoloniales, le collectif Tsedek ! et l’UJFP. Plusieurs députés de la France insoumise étaient venus écouter Judith Butler dont Thomas Portes, Danièle Obono et Younous Omarjee. Pour rappel, cette rencontre devait déjà avoir lieu en décembre dernier au Cirque électrique de la Porte des Lilas à Paris, mais la mairie avait fait pression pour la faire annuler. "



Acte de résistance viols compris donc?



https://www.lejdd.fr/societe/guerre-israel-hamas-la-philosophe-americaine-judith-butler-estime-que-lattaque-du-7-octobre-est-un-acte-de-resistance-armee-142786

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Trouble dans le genre : Le féminisme et la su..

Il est maintenant acquis que vous avez là un ouvrage de référence sur le questionnement du genre.

Cependant, comme le livre commence à vieillir un peu, il ne saurait être lu indépendamment des précisions et approfondissements de l'auteur que vous retrouvez dans la suite de ses écrits ; je pense par exemple à "Défaire le genre".

De plus, il faut prêter attention à ne pas réduire l’œuvre de Judith Butler à ses travaux sur le genre ; car le genre est chez elle finalement la porte d'entrée vers une philosophie beaucoup plus conséquente qu' un simple discours spécifique sur le genre.

Dans tous les cas, avec ce livre, vous mettez les pieds dans le plat, en rentrant dans la pensée de l'une des philosophes incontournables de notre temps.
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La force de la non-violence

Paru en octobre 2021, cet essai est constitué de quatre parties encadrées d’une introduction et d’une postface :

1. Non-violence, pleurabilité et critique de l’individualisme

2. Préserver la vie de l’autre

3. L’éthique et la politique de la non-violence

4. La philosophie politique chez Freud : guerre, destruction, manie et faculté critique

La démonstration s’appuie sur des écrits de philosophie morale et politique ainsi que sur la psychanalyse pour constituer les fondements d’une pensée de la non-violence.

Penser que l’on doit protéger les autres car ils sont vulnérables revient à une forme de paternalisme qui, outre le fait qu’il hiérarchise les humains entre ceux qui ont le pouvoir d’aider et ceux qui ne sont que des objets de compassion, est loin de s’appliquer de manière universelle : nombreuses sont les personnes qui n’en sont pas bénéficiaires : les migrants, les Noirs que l’on étrangle ou tue quand ils ne font rien, les femmes tuées par leur conjoint ne sont pas de ceux dont on conçoive que leur vie vaille qu’on la pleure (c’est ce que Judith Butler, ou plutôt son traducteur, appelle la pleurabilité). Pire, on les soupçonne même de fomenter contre nous des désirs d’invasion, de destruction et c’est bien pour cela qu’on ne leur vient pas en aide : magistrale retournement de situation qui justifie notre violente indifférence et la délégation de notre responsabilité à la violence des forces de l’ordre par le fantasme paranoïaque que ces populations vulnérables pourraient en fait mettre en danger de notre intégrité. On n’est pas loin du ressentiment tel que le décrit Cynthia Fleury dans Ci-gît l’amer.

Mais plutôt que de céder à ces sirènes délétères, Judith Butler nous incite à dépasser cette impasse d’une l’individualité apeurée, hiérarchisant les humains entre eux pour se penser plutôt dans son rapport aux autres. Il s’agit de voir plutôt comment l’interrelationnalité est un angle plus opérant pour décrire nos vies imbriquées. Nous n’existons que dans un faisceau de dépendances multiples tant aux autres qu’à notre environnement et ce sont ces liens qui actualisent notre rapport au monde. Ces liens, ils sont loin d’être tous choisis et encore moins de nous apporter tous la félicité. Pourtant, même une relation ennemie est encore une relation et il ne s’agit pas tant de prétendre à une indépendance conquérante, telle celle qui fonde le mythe de l’homme à l’état de nature, que d’accepter l’ambivalence de nos relations avec le monde et avec nous-mêmes. Car cette condition d’êtres reliés et ambivalents peut constituer une définition de ce qu’est le vivant.

Et la non-violence là-dedans, me direz-vous ? Elle est une persistance de ce vivant, une opposition des corps à ingérer un modèle qui les nie. En ce sens, grève de la faim, manifestation silencieuse, présence dans un lieu interdit sont autant de signes, de corps qui imposent leur réalité en dépit d’un ordre politique qui les nie ou les accuse d’être violents par ces actes. C’est une manière de postuler, et donc de faire advenir, une « norme aspirationnelle », c’est-à-dire un autre imaginaire dans lequel les données historiques et politiques de nos Etats contemporains seraient dépassées par un horizon dénué des schèmes violents qu’ils contiennent intrinsèquement (Butler convoque Foucault à cet endroit de sa démonstration).

Bon, tout ceci est tout à fait stimulant. J’ai toutefois souffert à ma lecture d’un persistant sentiment de « tout ça pour ça ». C’est le premier essai de Judith Butler que je lise aussi ne sais-je si le style de La Force de la non-violence est particulièrement représentatif de son auteur. Mais j’ai eu, durant les premières parties, la sensation persistante de me trouver sur un manège : la mécanique se déployait, des concepts et des expressions se répétaient dans un rythme circulaire quasi hypnotique. Tout ceci provoquant chez moi deux impressions contradictoires : l’agacement de faire du sur place sur mon cheval de bois et de me voir répéter sous quatre formulations proches la même idée et, en même temps, le soupçon d’être totalement à côté de la plaque puisque je ne percevais pas l’intérêt qu’avait l’auteur à m’entrainer dans un nouveau tour et que ce que je croyais être un répétition était peut-être une substantielle variation. Je me suis demandé à un moment si c’était là l’œuvre d’un auteur qui dicterait ses textes plus qu’il ne les écrirait. Les répétitions auraient alors davantage une fonction phatique que démonstrative. Et on aurait pu faire l’économie de beaucoup d’entre elles.

J’ai aussi eu l’impression que sous une rhétorique qui met clairement en scène les articulations de l’argumentation, parsemant le propos de « premièrement », « ensuite » et autres rappels, la démonstration n’était en fait pas pleinement logique, que là où j’aurais attendu une conclusion, une articulation avec un argument précédent ou un contre point, le discours prenait en fait une autre direction, apparemment tout aussi structurée et intéressante, mais qui laissait de côté le point que je croyais être le sujet de l’argumentation. Un peu comme si le cheval de bois du manège se faisait la malle et partait se mettre en orbite dans un autre carrousel. Du coup, je reste sur ma faim et si j’ai chopé au passage quelques cadres interprétatifs tout à fait opérants, une conception de l’humain relié, la possibilité d’un imaginaire hors cadre, je ne parviens pas à saisir pourquoi il a fallu passer par ces étapes particulières pour le justifier. Pas plus que je ne pose de lien de nécessité entre les différentes parties de l’essai.

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Qu'est qu'une vie bonne ?

Qu'est-ce qu'une vie bonne? La question est redoutable et l'auteure bien entendu n'y répond pas par une sorte de manuel de savoir-vivre ou de savoir-être. Elle préfère prolonger la question : qu'est-ce qu'une vie bonne dans une vie mauvaise? Comment ceux qu'elle appelle les sans deuil, les déclassés, les laissés pour compte, peuvent-ils mener une vie bonne alors qu'ils se trouvent, sans qu'ils en soient responsables, dans une vie mauvaise? Comment peuvent-ils tout simplement mener leur vie? La question morale d'emblée devient une question sociale, économique et politique, parce qu'on ne mène pas sa vie seul, parce que pour mener une vie bonne, certaines conditions sont nécessaires. La difficulté, c'est donc de concilier la dimension individuelle, morale, et la dimension collective, politique. Il ne s'agit pas de se sacrifier pour une cause commune. Il s'agit d'agir sur la société et sur l'économie pour qu'elles créent les conditions de la liberté pour tous et pour chacun. Suffit-il de se révolter, de protester et - le mot est à la mode - de s'indigner? Cela est certes nécessaire, mais c'est insuffisant. Il faut aussi créer une vraie démocratie, une politique qui retrouve le sens du bien commun, une économie qui permette à chacun de vivre. On ne mène une vie bonne que si l'on a une vie.
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Ce qui fait une vie : Essai sur la violence..

Les livres de Judith Butler sont souvent une invitation à penser au-delà des cadres habituels (« quelque chose dépasse le cadre, qui vient troubler notre sentiment de réalité ; en d’autres termes, il se passe quelque chose qui ne se conforme pas à notre compréhension établie des choses »), à troubler les évidences et à prendre à bras le corps les contradictions et les aspects mouvants des rapports sociaux. Ma lecture suit une pente furtive de questionnement permanent, au delà des accords ou des désaccords. C’est en somme un temps d’interrogations, de croisements avec d’autres lectures, un puzzle encore à remonter.



« Celui qui ne veut pas se regarder est aveugle, et est aveugle celui qui ne voit que lui… Mais les yeux des aveugles sont pénétrants, ils voient tant de choses ! » (Abdullah Thabit : Le terroriste N°20, Sindbad, Arles 2009)



L’auteure se concentre « sur les modes culturels et éthiques opérant par un cadrage sélectif et différentiel de la violence. » Elle voudrait soutenir « que s’il s’agit pour nous de revendiquer plus largement, au point de vue social et politique, des droits de protection et des titres à la persistance et à l’épanouissement, il nous faudra d’abord nous appuyer sur une nouvelle ontologie corporelle impliquant de repenser la précarité, la vulnérabilité, la ”blessabilité”, l’interdépendance, l’exposition, la persistance corporelle, le désir, le travail et les exigences du langage et de l’appartenance sociale. »



Dans son introduction, elle porte sa critique, entre autres sur le ”droit à la vie” (Pour une argumentation sensiblement différente mais connexe : Alain Brossat : Droit à la vie ?, Seuil, Paris 2010), nous invite à penser la vie comme « finie et précaire » (Sur la finitude de la vie, voir le très beau livre de Nicole-Edith Thévenin : Le prince te l’hypocrite. Éthique, politique et pulsion de mort, Editions Syllepse, Paris 2008) et nous rappelle qu’une politique de gauche « viserait d’abord à reprendre et à étendre la critique politique de la violence d’État. » La violence de l’État et des États (guerres en Irak, en Afghanistan, prison de Guantanamo, etc…) est au centre de son ouvrage



Sans adhérer à la vision française de la république et de l’universel abstrait, elle porte critique forte sur le multiculturalisme qui « tend à présupposer des communautés déjà constituées, des sujets établis, alors que ce qui est en jeu, ce sont des communautés qui ne sont pas reconnues comme telles, des sujets qui vivent mais ne sont pas considérés comme des ”vies.»



L’auteure prône une alliance sans exigence « de s ’accorder sur toutes les questions de désir, de croyance ou d’auto-identification. Elle serait un mouvement autorisant certains antagonismes parmi ses participants – des divergences de vues persistantes stimulantes qui seraient valorisées comme le signe et la substance d’une politique démocratique radicale. »



Ne pas confondre les violences d’États et les manifestations de divergences concrètes séparant, même durablement, les actrices et les acteurs d’émancipations souhaitables, me semble en effet une base raisonnable. Nous ne devrions jamais nous laisser embarquer dans le combat entre ”notre” civilisation et ”leur” barbarie.



Ne jamais oublier la critique de la violence de l’État devrait permettre d’aborder de multiples terrains sans déchirement, de prendre à la racine des problématiques complexes sans céder au libéralisme et à à l’individu-e simplement marchand.



Je ne ferais qu’une autre citation en guise d’invitation à lire attentivement cet ouvrage « Je voudrais attirer l’attention sur la tension entre : a) étendre les concepts normatifs de la citoyenneté, de la reconnaissance et des droits afin de s’adapter aux impasses contemporaines et de de les surmonter et b) appeler à des lexiques alternatifs à partir de la conviction que les discours normatifs dérivés du libéralisme politique comme du multiculturalisme sont inadéquats à la tâche de saisir les nouvelles configurations subjectives et les nouvelles formes d’antagonismes sociaux et politiques. »
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Trouble dans le genre

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“DANS SON ESSAI, ‘TROUBLE DANS LE GENRE', JUDITH BUTLER MONTRE QUE LE GENRE, C'EST QUELQUE CHOSE QU'ON FAIT. L'IDENTITÉ DE GENRE EST DE L'ORDRE NON PAS D'UNE NATURE NI MÊME SIMPLEMENT D'UN DESTIN SOCIAL, MAIS D'UNE ACTIVITÉ. CE QUI VEUT DIRE AUSSI QU'ON PEUT FAIRE DÉRAILLER CETTE COMÉDIE, CE JEU DE RÔLE AUQUEL ON EST ASSIGNÉ.”



Que l'on se regarde dans la glace et que l'on n'y voit pas ce que l'on souhaite. Que l'on aime les femmes en voulant ou non devenir un homme. Que l'on n'aime ni la feminité et encore moins la masculinité. Mais surtout que l'on n'aime pas les mecs - qui comprendra pourra...



Soit.

Tout un chacun peut et même doit pouvoir étre ce qu'il souhaite pour ne serait ce avoir qu'une petite once de bonheur.

Mais que son cas personnel doivent s'appliquer à la généralité. Que ses propres tourments doivent concerner toute l'humanité. Parce que sinon ce ne serait pas "juste". Que l’on refuse ce que la nature a donné. Que ce doit étre dénaturé, dès la jeunesse, quand on n'est pas encore formé(e). Non. Mille fois non.



Pour quel Resultat ! C'est au final le contraire de ce qu'elle prone. Vouloir influencer ces idées à toutes les strates de la societé, c'est un eugénisme. C'est criminel, n'ayons pas peur des maux.



Non. Je dis non.









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Les philosophes face à la guerre

C'est peu de dire que la guerre en Ukraine a bouleversé toutes nos certitudes. Mais elle a aussi profondément questionné ce que nous croyons être la paix, ce que nous croyons être une relation entre les peuples basée sur l'intérêt commun, ou même l'intérêt individuel.

10 penseurs habitués de philosophie magazine se soumettent à l'exercice de prendre du recul par rapport à cette guerre et de penser notre rapport au monde à sa lumière. De niveaux inégaux, ces textes interpellent toutefois chacun par l'angle choisi. Qu'est ce que le pacifisme? Fallait-il donc cela pour créer cette unité européenne? Que penser de la chute annoncée par certains de notre civilisation? Est-ce la faute de l'Otan? Y a t il des réfugiés plus acceptables parce que plus semblables à nous, et qu'en est il de l'universalisme des lumières? Sommes nous dans le déni du réel?

Aucune de ces réflexions ne permet évidemment de venir à bout du problème, mais elles ont chacune le mérite de bouleverser certaines de nos certitudes. Celle qui m'a le plus interpellé est la réflexion de Hartmut Rosa sur notre insécurité ontologique. Et si elle était la source de tous nos maux, à commencer par cette affreuse séduction des extrémismes qui nous promettent un avenir bien cadré, protégé des insécurités, par le prisme de l'homme fort?

Ce n'est pas dans ce livre, mais j'en ressors en me disant que ces soi-disant hommes forts sont décidément de vilains petits garçons qui refusent de devenir adultes, et de sortir de la toute puissance fantasmée. Avons nous donc besoin d'un ennemi, d'un bouc émissaire pour exister?
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Trouble dans le genre : Le féminisme et la su..

Cet essai philosophique des années 90 est fondateur, parmi les études concernant le genre : il se veut féministe tout en critiquant le féminisme, fondé sur une politique identitaire qu'elle remet en cause. J'ai du m'accrocher pour le lire en entier, il a été difficile à aborder... La philosophe américaine formule une critique pointue de Freud et Lacan (de la psychanalyse en général), Lévi-Strauss, Foucault, De Beauvoir, Kristeva, Wittig... elle passe d'une référence à une autre, et nous perd parfois dans son argumentaire. C'est la fin du livre qui est enfin passionnante, car elle clarifie sa pensée.



Ce que j'en retiens :



- remise en question du sexe vu comme biologique et du genre vu comme culturel => sexe et genre sont des constructions. Aucun n'est binaire.



- la distinction sexe/genre et leur cadre binaire sont des fictions régulatrices qui naturalisent les régimes de pouvoir liés à la domination masculine et à l'hétérosexisme



- dénaturalisation de l'hétérosexualité



- un focus sur la figure du drag : en imitant le genre, il/elle "révèle implicitement la structure imitative du genre lui-même ainsi que sa contingence". La théorie autour du drag n'occupe que quelques pages mais je l'ai trouvée très éclairante. Elle permet de conclure que le genre est une imitation... sans original.



- ainsi, seules les pratiques imitatives construisent l'illusion d'un soi genré originel et intérieur. Les attributs du genre sont performatifs. Le sujet a un ancrage culturel mais il peut "négocier ses constructions", s'éloigner des injonctions normatives.



Bref, puisque la philosophie sert à remettre les choses en question, ce livre est éminemment philosophique. Il part des marges plutôt que de la norme pour proposer une vision non-binaire du genre et du sexe, une possible fluidité de l'identité, et pour s'éloigner de l'hétéronormativité ; en fait, il peut aider à se sentir mieux dans ses baskets, ou à élargir son champ de vision.
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Le pouvoir des mots

Judith Butler analyse, dans ce livre, les débats suscités aux USA autour de la violence verbale, les injures racistes, sexistes ou homophobes, la pornographie ou l’interdiction aux homosexuels membres de l’armée étasunienne de se déclarer en tant que tels souvent à la lumière des réponses et des pratiques du mouvement gay.



Ce livre autour du pouvoir des mots, « sur la vulnérabilité linguistique et la puissance d’agir discursive », est un véritable questionnement (à la lumière du premier amendement de la constitution des USA) sur l’historicité des noms, des corps et des agirs.



Contre l’enfermement des discours et leur réduction à leur inscription sociale actuelle, l’auteure nous explique que « la resignification du discours requiert que l’on ouvre de nouveaux contextes, que l’on parle sur des modes qui n’ont jamais encore été légitimés, et que l’on produise par conséquent des formes nouvelles et futures de légitimation.»



Les mots injurieux blessent, les discours haineux, racistes, misogynes ou homophobes doivent être contrés avec la plus grande rigueur, mais s’interroge, Judith Butler « Lorsque le discours politique se résorbe entièrement dans le discours juridique, la résistance politique, court le risque de se réduire à l’acte d’engager des poursuites.»



A travers des discutions sur des textes de J.L Austin, M. Foucault, S. Freud, P. Bourdieu, pour n’en citer que quelque un(e)s, les questionnements se veulent radicaux (dans le sens d’aller à la racine ces choses). Les pistes de réponses restent cependant toujours ouvertes, attentives aux souffrances actuelles et au devenir subversif d’un autre monde possible. L’auteure, à l’appui de nombreux exemples, nous met en garde quant aux conséquences à confier à l’État et à la justice le soin de trancher entre le dicible et l’indicible.



Que l’on partage ou non, les appréciations ou les réponses exposées, voilà un livre bien loin des simplifications habituelles.



Ne vous laisser pas intimider par les champs scientifiques abordés ou par la densité particulière de l’écriture. Dans ce livre, vous trouverez surtout un véritable appel à la réflexion et une incitation à se saisir des discours, pour malgré les risques, construire d’autres sens.



Dans nos pratiques sociales et dans les réponses, que nous pouvons, devons articuler contre les discours de haine, les négations, voire les réécritures de l’histoire, les recherches de Judith Butler peuvent être une aide car elles réhabilitent la politique, actuellement trop souvent limitée à la dénonciation, à la délégation juridique et à l’impuissance.
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Trouble dans le genre : Le féminisme et la su..

Ce bouquin paru en 1990, mais traduit en français seulement en 2005, est devenu une sorte de « livre culte », autant acclamé que décrié par ses opposants. Pourtant, je fais le pari que peu de gens dans un camp comme dans l'autre l'ont vraiment lu – parce qu'il faut franchement s'accrocher.



Au contraire de l'université française où les disciplines sont assez cloisonnées (sociologie, psychologie, etc.), l'université canadienne est plutôt organisée en thématiques. Aussi, on peut trouver des départements de « gender studies » où on va étudier les questions de genre à la fois d'un point de vue historique, littéraire, etc. Ce livre, du point de vue d'un lecteur français, est d'abord déroutant pour ça : il mêle philosophie, anthropologie, psychanalyse, théorie politique… Ajoutons que l'auteure n'a pas le truc pour s'expliquer facilement et que ses phrases sont souvent complexes. Il en ressort un livre pas facile à lire du tout.



De quoi ça parle ? Butler propose de repenser le féminisme en questionnant à la fois le sujet « femmes » et le concept de genre. Butler conteste le fait qu'il y ait une identité féminine qui ait été empêchée par les hommes ou le patriarcat. Pour elle, « les femmes » ou « la Femme » forme une fiction politique. Il y a eu, pour les corps dit féminins, d'innombrables façon d'être à travers les époques, les lieux, les classes sociales, les orientations sexuelles, etc qui rend impossible d'idée d'une identité, ou même d'un réel partagé commun. (Ce constat marche avec la catégorie « les hommes » également.) Elle a cette expression comme quoi, quand on essaye de correspondre à ce que doit être un homme ou une femme, nous sommes tous « des copies sans originaux », reproduisant un modèle fictif qui n'existe que parce que chacun essaye de correspondre à un idéal qui n'a jamais existé "en vrai", qui n'a pas d'existence en dehors de nos imaginaires. Le sexe, le genre, les orientations sexuelles sont donc des « performances », des répétitions inlassables.



Même si je viens d'essayer de le faire dans le paragraphe précédent, je concède qu'il est compliqué de résumé la pensée de Butler, d'autant que ce livre est très théorique, aussi je vous invite à aller lire la page wikipédia de ce bouquin qui est plutôt bien faite.



Une dernière remarque : aujourd'hui, Butler est (sans doute malgré elle) souvent associé au mouvement « queer », et rapproché des évolutions actuelles des mouvements LGBT+. Je trouve ceci particulièrement ironique dans la mesure où ces mouvements sont devenus très identitaires, y compris chez les trans, alors même que le propos de Butler est au contraire de dire que toute identité est une construction fictive qui ne se base pas sur un réel. C'est peut être un symbole du fait qu'une bonne par des LGBT+ et de ceux qui les critiquent (à droite, principalement) partagent un point commun : ils ne connaissent pas les livres important de leur propre histoire et les citent sans les avoir lu.



Toutefois, on peut sans doute parler quand même de filiation dans la mesure où Butler insiste sur la nécessité d'inventer d'autres jeux avec le genre, d'autres identités sexuelles, en dehors des catégories figées comme l'hétérosexualité, pour apporter du "trouble dans le genre" et venir contester le système. Le développement récent du mot genre comme identité sexuelle qu'on pourrait librement choisir indépendamment de son sexe de naissance peut certainement trouver une partie de ses racines lointaines dans ce livre.

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Qu'est qu'une vie bonne ?

Qu’est-ce qu’une vie bonne ? est le texte du discours que Judith Butler a prononcé en 2012, en Allemagne, lorsque lui a été remis le prix Adorno. 

Pour ma part petite déception et frustration à la lecture de ce livre. Le discours est précédé d'une préface de 50 pages ( plus d'un tiers du livre) qui est difficile à lire et me semble inutilement complexe.

L'utilisation d'un vocabulaire ultra spécialisé m'ont permis d'utiliser mon dictionnaire (doxographie, prolégomènes...). Le lecteur est censé maîtriser l'oeuvre de Hegel, Rousseau, Foucault et bien d'autres philosophes pour pouvoir jongler entre les concepts. La lecture du latin est un plus. Une préface qui s'adresse donc à des philosophes chevronnés et qui seront à même de dire si cette préface est intéressante ou pas. Heureusement le discours de Judith Butler est beaucoup plus accessible mais finalement assez frustrant. A la question : Qu'est-ce qu'une vie bonne? Nous n'aurons aucune réponse. L'auteur cherche plutôt à problématiser son sujet. Pourquoi pas, surtout en philo. Sauf que souvent on a envie à la lecture de dire: "eh?" On a un peu l'impression de rester à la surface des choses et d'être en face d'un introduction dont on attendrait le développement. Bref une déception.
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Sujets du désir

Un étude du désir chez Hegel en lien avec la dialectique du maître et de l'esclave, puis sa réception en France (Kojève, Hyppolite, Sartre, Merleau-Ponty, Lacan, Foucault, Derrida, Deleuze, etc). J'ai trouvé que c'était peu concis et répétitif - mais ce n'est pas le sujet que je voulais qui était présenté ici.
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Trouble dans le genre : Le féminisme et la su..

J'ai trouvé ce livre incompréhensible pour une profane comme moi., mais certainement intéressant pour les philosophes.

En revanche, il est bourré de citations de grands auteurs, féministes et philosophes (Beauvoir, Foucault, Winnig,...).
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Humain, inhumain : Le Travail critique des ..

Ce livre d'entretiens avec la philosophe Judith Butler est un livre assez facile à lire, et qui permet de comprendre rapidement en quoi la pensée de cette auteur(e) ne se cloisonne pas du tout aux questionnements du genre.

Comme le titre l'indique, et comme le magnifique dessin d'Henri Michaux en couverture le montre, c'est bien de l'humain dont il est question ici.

Plus précisément, il est question de la manière problématique dont nous nous référons à l'autre en tant qu'il incarne une potentialité plus ou moins forte et visible à satisfaire cette notion de l'humain.

C'est un bon livre pour découvrir la pensée de l'auteur ; vous pouvez vous en servir comme tremplin vers ses livres plus complexes, comme "Trouble dans le genre", "Défaire le genre", ou encore, "Le récit de soi".

Qu'on la critique parce qu'on l'aime, ou qu'on la critique parce qu'on ne l'aime pas, Judith Butler reste objectivement une des philosophes incontournable de notre temps.
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Trouble dans le genre : Le féminisme et la su..

La plus grande penseuse du siècle du genre et sa théorie donnant les bases à toute son œuvre; nous sommes genrés sur trois niveaux: le social, le biologique, le psychologique. Le genre (homme ou femme) est donc une construction sociale facilitant la filiation et donc le contrôle des biens qu'ils soient matériels ou immatériels (conf. Bourdieu).

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