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Citations de Julien Blanc-Gras (528)


Le touriste traverse la vie, curieux et détendu, avec le soleil en prime. Il prend le temps d’être futile. De s’adonner à des activités non productives mais enrichissantes. Le monde est sa maison. Chaque ville, une victoire. Le touriste inspire le dédain, j’en suis bien conscient.
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- Mon grand-père, quand il est mort, on a tué quatre-vingt-dix zébus.
Une phrase pareille, parfaite incongruité révélant l'hétérogénéité des existences, suffit à justifier un voyage.
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Vu d'Europe, le changement climatique est une menace abstraite. C'est quelque chose qui va arriver. Ici, ça arrive. En périphérie du monde, les Kiribati se trouvent aux avant-postes des enjeux environnementaux. Ce pays sous-développé est en avance sur le reste de la planète. (p. 19)
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Mais le plus souvent, le suicide, c’est une apocalypse individuelle. Et c’est un luxe de riche. Il faut avoir le temps de réfléchir et de s’ennuyer. Quand on passe sa vie à survivre, on ne se rend pas compte qu’elle est absurde.
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[Israël]
Des deux côtés, je n'ai rencontré que des gens qui souhaitent la paix et personne qui la pense possible.
(p. 198)
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Elle est prof. De maths. Allemande. Un sacré boute-en-train. Elle passe son temps à détailler, de A à Z, tous ses points de désaccord avec la culture chinoise. Je ne comprendrai jamais les gens qui, sortant de chez eux, ne supportent pas qu'on ne se comporte pas comme eux. De son côté, elle ne comprend pas que les Françaises s'épilent les jambes régulièrement. C'est, pour l'instant, le plus gros choc culturel de mon séjour.
(p. 138-139)
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En Inde, environ un routard sur trois est un Israélien qui vient décompresser après ses trois années de service militaire. Une jeunesse portée sur la trance music et la marijuana, qu'on n'imaginerait pas avoir une pratique religieuse. Les kippas chapeautent les dreadlocks. (...) Mes voisins de tablée m'expliquent qu'ils ne font pas shabbat en Israël et qu'ils "détestent les religieux". Ils pratiquent ici pour retrouver le goût du pays et sentir le poids rassurant de la communauté.
(p. 58-59)
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J'étais démiurge en mon studio, armé d'une télécommande qui faisait de moi le maître du seul univers palpable dans mes 17m2 (je n'ai pas de fenêtres) : cent-vingt-quatre chaînes. Clairement, il ne pouvait rien m'arriver.
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Mon grand-père a peut-être tué quelqu'un. Plusieurs personnes. Peut-être pas. Il est probable que lui même n'en ait rien su. Des rafales lâchées à l'aveugle derrière un talus, qui sait où atterrissent les balles ? Il a pu se poser la question toute sa vie, ai-je tué ? Un jeune allemand qui n'avait pas plus que lui l'envie de faire la guerre. Est-ce que ça a pesé sur sa conscience ?
P. 97
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En somme, j'étais d'accord avec plein de gens. On devrait tout le temps être d'accord avec plein de gens.
[...]
Tout est vrai.
La philosophie dénouée en trois mots.
A moins que ce ne soit faux, bien sûr.
(p. 243-245)
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Chez moi, ça ressemblait à rien. [...] Un lieu trop bien décoré est suspect. Plus un appartement est soigné, plus l'intérieur de son propriétaire est dévasté, c'est ma théorie. On enjolive autour pour oublier dedans.
J'avais simplement planté une fourchette dans le mur. Quand je rentrais avec une fille, je lui expliquais que c'était ma manière de protester contre la faim dans le monde. Elle pouvait alors me sucer en toute sérénité, avec l'enthousiasme de celle qui veut faire du bien à quelqu'un qui le mérite. Un être doué de compassion doublé d'un cador du concept.
(p. 18-19)
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Que restera-t-il de l'Occident du début du troisième millénaire ? Peut-être pas grand-chose. Nos bâtiments s'effondrent facilement, c'est prouvé. J'aimerais bien voir la tronche du mec qui déterrera un de nos disques durs dans deux mille ans. J'aimerais bien savoir comment il interprétera le fait qu'on puisse trouver sur le même support des bilans comptables et des blondes qui sucent des poneys.
(p. 77-78)
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Ils sont mignons les guides de voyage. Ils te posent le paysage en exclusivité avec photos couleur professionnelles histoire de bien ruiner le plaisir de la découverte. Massacre de l'imagination.
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Poussé par son instinct, Cro-Magnon montait sur Cro-Magnonne, se soulageait en la secouant, sans forcément faire le lien entre la petite giclée du printemps et le bébé Cro-Magnon débarquant l'hiver suivant.
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Je me suis penché sur les conditions de travail des sages femmes. Leur métier est harassant, mal reconnu et sous payé, alors que leur responsabilité est gigantesque et leur rôle indispensable. En conséquence de quoi, un mouvement de grève se profile. Je suis solidaire. Faites la grève, les filles. Et surtout maintenant, pas dans deux mois.
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Aucun humain n’encombre mon champ de vision, je flotte à l'équateur et je suis à peu près sûr que la lune me fait un clin d'œil. Le reste du monde s'est effacé.
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On reproche souvent aux écrivains français de se focaliser sur leur propre nombril. Je vais me concentrer sur celui de la Femme.
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Fruits et légumes relèvent du luxe. J'ai cherché des tomates, en vain. J'ai aperçu une orange dans un magasin, elle m'a couté 3,5 dollars australiens- la monnaie officielle. On peut consommer du bœuf à ses risques et périls, la notion de chaîne du froid ne résistant pas aux coupures d'électricité. Même le poisson est risqué...
En revanche, absurdité économique doublée d'une aberration écologique, on peut facilement se procurer des boites de thon et d'huile de coco importées, les deux seules denrées dont le pays regorge naturellement.
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[Madagascar]
" Si vous cherchez des femmes pour le sexe, c'est à moi qu'il faut s'adresser."
Ce sont les paroles de bienvenue d'un grand gaillard au sourire carnassier et à l'haleine chargée d'alcool, qui se trouve être le chef de la gendarmerie du district. Il trône à la buvette, proxénète assermenté résumant à lui seul le concept de corruption.
(p. 213)
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Il est toujours un moment dans la vie du voyageur où la question s’impose : qu’est-ce que je fais là ?
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