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Citations de Julien Blanc-Gras (523)


"Le paradis n'a pas d'adresse. Il se déplace à la surface de la planète pour offrir des moments furtifs à ceux qui savent les saisir."
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"L'accouchement est douloureux. Heureusement, la femme tient la main de l'homme. Ainsi, il souffre moins."
Pierre Desproges
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"Je ne me demande pas où j'irai demain. Pour l'instant, je sais où je suis. Je suis adossé contre la croute terrestre, écrasé par le bonheur d'être vivant, ici et maintenant."
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Avant de prendre la mer, il est donc prudent de parcourir votre arbre généalogique.
Si par chance il y a un cétacé, un gros poisson, voire un poulpe parmi vos aïeux, vous pouvez partir tranquille.
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On compte environ 200 états souverains. On vit à peu près 30000 jours. Si l’on considère l’existence sous un angle mathématico-géographique, on devrait passer 150 jours dans chaque pays. Il faut se rendre à l’évidence. Je dois aller dans tous les pays du monde. Je ne trouverai pas le repos dans l’immobilité. Untel veut devenir une star, un autre posséder un yacht ou coucher avec des sœurs jumelles. Je veux juste aller à Lusaka. Et à Thimbu. Et à Valparaiso. Certains veulent faire de leur vie une œuvre d’art, je compte en faire un long voyage. Je n’ai pas l’intention de me proclamer explorateur. Je ne veux ni conquérir les sommets vertigineux ni braver les déserts infernaux. Je ne suis pas aussi exigeant. Touriste, ça me suffit. Le touriste traverse la vie, curieux et détendu, avec le soleil en prime. Il prend le temps d’être futile. De s’adonner à des activités non productives mais enrichissantes. Le monde est sa maison. Chaque ville, une victoire. Le touriste inspire le dédain, j’en suis bien conscient. Ce serait un être mou, au dilettantisme disgracieux. C’est un cliché qui résulte d’une honte de soi, car on est toujours le touriste de quelqu’un.
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Quand la mort rôde, la vie réplique. Elle exulte dans la perspective d'être écourtée. Alors on continue à danser dans la rue, malgré les narcos et malgré Shakira. Car en dépit de leurs catastrophes éternelles et quotidiennes,les Colombiens ont moins peur que vous.
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Voir ses parents partir est dans l'ordre des choses. Un enfant qui perd ses parents est un orphelin. Il n'existe pas de mot pour désigner le parent qui perd un enfant: ce vide est indicible. Si avoir un enfant constitue le plus grand des bonheurs, c'est aussi s'exposer au plus grand des malheurs.
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"Je ne sais toujours pas si Dieu existe mais, à vrai dire, je n'en ai rien à foutre. L'important, c'est de le chercher. Rares sont les prophètes immobiles. MoÏse a franchi une mer pour recevoir ses commandements. Mahomet a donné naissance à l'oumma en migrant à Médine. Jésus a erré dans le désert [...] Les prophètes sont au moins d'accord sur ce point : la vérité est ailleurs. Ça m'arrange, c'est là que je vais."
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Il m'expliquait qu'il n'avait pas le droit de prendre sa voiture aujourd'hui, la circulation étant alternée en fonction du numéro des plaques pour réduire la pollution. J'étais surpris d'apprendre l'existence d'un code de la route dans cette ville [Mexico]. J'avais remarqué que les composantes essentielles d'un véhicule étaient le klaxon et l'icône religieuse, qui n'empêchaient pas les massacres routiers à grande échelle. En cas de contrôle policier, qu'on soit en règle ou pas, il fallait toujours avoir de la monnaie sur soi, car les flics sont mal payés. C'est dans les moeurs.
(p. 25)
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Je me suis enfoncé dans le canapé pour prendre du recul par rapport à l’écran. On pouvait modéliser l’état du discours télévisé dans cette équation calamiteuse :
Premièrement, on vous explique que l’Autre est très dangereux.
Deuxièmement, on vous explique qu’il est interdit de critiquer l’Autre.
Coincé entre les discours sécuritaires et le politiquement correct (ce petit puritanisme sémantique insidieux qui fait du mal à la pensée et du bien à personne), le pauvre téléspectateur se recroqueville dans son inhibition. Vainqueurs : la peur et la culpabilité, deux attitudes paralysantes comme mode de lecture de la réalité. Et l’inertie, dans un monde qui va très vite, c’est la chute.
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Quand on tape 'futur papa', Google propose 'futur papa angoisse' parmi les premiers résultats associés. Voyez le spleen dévoué des trentenaires à poussettes, passés de l'âge des possibles à celui des regrets. L'arrivée de l'enfant confirme ce qu'on soupçonnait depuis un moment - nous ne sommes pas destinés à devenir des rock stars et le monde ne tourne pas autour de nous. Génération insatisfaite, qui rechigne à s'engager, tout en mettant un point d'honneur à changer les couches.
(p. 41)
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Le monde ne devient pas plus dangereux quand on devient père, mais notre rapport au danger se modifie. L'enfant ignore les menaces qui l'entourent. Il se jette sous les roues des voitures en buvant de l'ammoniaque avant d'aller accepter les bonbons du vieux monsieur bizarre avec son imperméable et son van. [...]
Je viens de comprendre pourquoi on tend à devenir conservateur en vieillissant. 'Si on n'est pas de gauche à vingt ans, on n'a pas de coeur. Si on n'est pas de droite à quarante, on n'a pas de cerveau.' L'aphorisme est fameux et sa paternité floue, attribuée tantôt à Churchill, à Bismarck ou à Clemenceau. Il ne s'agit pas seulement de l'éternel conflit de générations, ou du fait qu'il est plus tentant de voter à droite quand on a quelques sous - les vieux sont en général mieux nantis. Le jeune a une vie à bâtir, il aspire à la liberté. Le parent a une famille, il aspire à la sécurité.
(p. 68-69)
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Pour supporter l’épreuve, j’ai apporté quelques classiques. Je suis sous le ciel de Tunisie et je plonge dans les ruelles de Saint-Pétersbourg, qui sont aussi tortueuses que l’âme de Raskolnikov. Pour mémoire, le héros de Crime et Châtiment est un étudiant qui sèche les cours parce qu’il est fauché Comme il n’y avait pas de McDo au XIXème siècle, il n’a pas de petit boulot non plus. C’est un jeune homme intelligent et exalté, à l a mégalomanie fiévreuse.
Son indigence blesse son narcissisme et comme il est cinglé, il décide d’assassiner une vieille usurière méchante pour lui piquer son bas de laine. Il légitime son geste en l’enrobant d’alibis existentiels retours. La justification du crime est un des thèmes du roman. Raskolnikov prépare son sale coup, je suis emporté par la puissance narrative de Dostoïevski et la sono de la piscine crache « Vas-y Francky, c’est bon, vas-y Francky, c’est bon, bon, bon. »
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Si on lui reproche souvent de financer le terrorisme - ce dont il se défend -, le Qatar est peu pourvoyeur en djihadistes (beaucoup moins que la Belgique, par exemple). 'Il faut dire que c'est fatigant de faire le djihad', note un diplomate taquin, en faisant allusion au goût modéré des Qataris pour l'effort. Pourquoi aller se terrer dans une grotte même pas climatisée avant de se faire exploser au nom d'Allah quand on vit dans le confort ?
Il est vrai que l'émirat cultive une diplomatie ambiguë. Coincée entre deux géants, l'Arabie saoudite et l'Iran, il se protège en multipliant les alliances contre-nature. Le Qatar fait - mollement - partie de la coalition anti-Daech, mais des fonds en provenance de l'émirat ont alimenté des groupes takfiristes en Turquie. Les Américains contrôlent le ciel de la région grâce à leur base qatarie et le pays a accueilli la seule ambassade des talibans afghans. L'émirat sponsorise le Hamas tout en conservant des relations, certes ténues, avec Israël. Les Qataris parlent avec tout le monde, c'est leur force. C'est aussi ce qui donne prise aux accusations de duplicité et aux interrogations sur leurs ambitions politico-religieuses.
(p. 48-49)
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Je fais des conférences dans des écoles et je vois qu'on ne montre que du négatif aux gamins. On leur explique que la planète est foutue. Je préfère leur transmettre l'idée que la planète est belle.
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• Histoire de Sam [au Qatar]
- Ils mentent sur les contrats. Le recruteur passe chez nous au village. Il te donne un contrat à 1 200 euros par mois, logé. C'est une bonne opportunité, tu signes. Au bout du compte, c'est 250 euros pour onze heures de travail par jour. Du coup, je conduis ce taxi dix-neuf heures par jour, je te jure, pour gagner 600 euros par mois. On est logés dans des baraquements à huit dans une chambre où il n'y a pas la place de mettre une table. Pourtant, on est des humains, non ?
Quand tu te rends compte que tu t'es fait avoir, tu es coincé. Ils ont ton passeport.
Et puis il y a cette règle du code de la route : si tu as un accrochage avec un Qatari, tu as tort. On te percute par l'arrière alors que tu es arrêté au feu rouge, tu es en tort. Ça arrive tout le temps.
J'ai bientôt fini mon contrat de deux ans, je vais rentrer au Kenya. J'ai tenu. J'ai pu économiser un peu d'argent pour reprendre des études.
Certains ne tiennent pas. Alors pour se faire virer du boulot et du pays, ils font n'importe quoi. Ils cassent la gueule du manager, ils se déshabillent n'importe où, ils prennent la voiture et ne reviennent pas pendant une semaine. Ils se font arrêter et expulser.
(p. 73-74)
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Je sais de quoi l'homme est capable quand il bascule du côté de la cruauté. La torture, comme l'art, l'humour et le génocide, fait partie de ces petites choses qui distinguent l'être humain des autres mammifères.
(p. 264)
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Cette année, la famille revient au centre des enjeux de société. Des hordes manifestent pendant des mois en répétant "un papa, une maman". Le France est déchirée entre ceux qui veulent accorder l'égalité aux homosexuels et les autoriser à adopter, et ceux qui, peu ou prou, considèrent les pédés et les gouines comme des sous-citoyens. C'est une bataille de l'enfant qui se joue dans les rues.
Des marmots sont enrôlés par leur famille pour scander des slogans homophobes. Statistiquement, une partie d'entre eux se découvrira homosexuelle à l'adolescence. Ils se rendront alors compte qu'ils sont ce qu'on leur a appris à détester. Drôle de conception de la protection de l'enfance. Bonne chance, mes petits gars.
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La menace écologique globale stimule notre propension à l'indignation - salauds de pollueurs - et tenaille notre mauvaise conscience d'hyper-consommateurs - tiens, moi aussi je pollue. Elle active la culpabilité, posture en vogue dans un Occident travaillé à la fois par la honte de son passé colonial et par le masochisme hérité de sa culture chrétienne. On s'autoflagelle cinq minutes en songeant à la planète, puis on va faire des courses.
(p. 20)
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"Chaque pas que je pose est le premier à fouler cette terre. Chaque seconde est un trésor. Je n'ai plus d'appareil photo pour immortaliser mes traces. Mort d'un touriste. Je ne suis pas allé dans tous les pays du monde mais je suis venu ici."
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