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Citations de Kate Summerscale (35)


La nouvelle législation en la matière stipulait que, pour obtenir le divorce, un mari devait se borner à établir l'infidélité de son épouse, alors qu'une femme devait prouver que son conjoint était non seulement infidèle mais également coupable d'abandon du domicile conjugal, de cruauté, de bigamie, d'inceste, de viol, de sodomie, ou de bestialité. Ces deux poids, deux mesures se fondaient sur le danger social que représentait la femme adultère. parce qu'elle prenait le risque de porter l'enfant d'un autre, l'épouse infidèle menaçait les certitudes en matière de paternité, de lien de parenté, de succession, fondements de la société bourgeoise.
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Au coeur de l'été 1858, un tribunal londonien commença à accorder le divorce aux classes moyennes anglaises. (...)
Gagner son divorce restait difficile - un homme devait prouver que son épouse avait commis l'adultère, une femme que son époux s'était rendu coupable de deux entorses conjugales - , mais les demandeurs se présentaient par centaines avec leurs histoires de trahisons et de dissensions, d'hommes brutaux et surtout de femmes dévergondées.
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Les traitements contre la monomanie sexuelle étaient divers. (...)
L'aliéniste écossais Sir Alexander Morison prétendait avoir guéri une gouvernante de vingt-deux ans en lui posant des sangsues sur le crâne, préalablement rasé, puis en lui douchant l'arrière de la tête à l'eau froide. Bennet recommandait injections vaginales, bains de siège, immersion de tout le corps et douches. Storet préconisait toilettes à l'éponge, lavements à l'eau froide, douches au borax, continence sexuelle, abstinence de toute activité littéraire, usage de matelas et oreillers garnis de crin, privation de viande et d'alcool fort. Locock prônait l'application d'électricité sur le pelvis de la patiente ou de sangsues à l'aine, sur la vulve, l'utérus ou les pieds. Un chirurgien londonien soulagea au moins une femme de ses élans sexuels par l'ablation de son clitoris " hypertrophié", (...).
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La nouvelle législation en la matière stipulait que, pour obtenir le divorce, un mari devait se borner à établir l'infidélité de son épouse, alors qu'une femme devait prouver que son conjoint était non seulement infidèle mais également coupable d'abandon du domicile conjugal, de cruauté, de bigamie, d'inceste, de viol, de sodomie ou de bestialité. Ces deux poids, deux mesures se fondaient sur le danger social que représentait la femme adultère. Parce qu'elle prenait le risque de porter l'enfant d'un autre, l'épouse infidèle menaçait les certitudes en matière de paternité, de lien de parenté, de succession, de fondements de la société bourgeoise.
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Dans les faits, toute femme éprouvant une puissante attirance pour un autre homme que son époux pouvait se voir qualifier de maniaque sexuelle.
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Tant qu’aucun adulte n’était au courant du meurtre, il ne s’était pas vraiment produit. Les garçons continuèrent de jouer, dans la cour, au jardin public, dans la rue, au salon. Ils habitaient un monde imaginaire dans lequel Emily pouvait « aller bien ».
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p. 231 : Les livres que lisent un homme ou une femme sont moins la construction de leur personnalité que son expression.
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Ne pas ébruiter l'adultère - pour le bien des enfants, du conjoint, des parents et du reste de la parentèle - était la norme au sein de la gentry. Dans ces milieux, où la réputation avait tant d'importance, la famille d'une femme trompée et celle de son mari s'employaient avec acharnement à étouffer tout écart de conduite. Les critères variaient quand la transgression était le fait de l'épouse, mais le principe restait le même : tant que cela ne sortait pas de la famille, il était possible de s'en remettre. Seul un signe manifeste du péché - une trace écrite, engagement ou confession - pouvait se révéler impossible à dissimuler.
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Les jurys établissaient souvent un lien entre suicide et littérature bon marché. Quand un garçon de douze ans se pendit à Brighton, les jurés conclurent à "un suicide lors d'une démence momentanément causée par la lecture de mauvais romans". Quand un ouvrier agricole de vingt et un ans se brûla la cervelle en 1894 dans le Warwickshire, le coroner avança que la cinquantaine de livraisons trouvées dans sa chambre avaient eu "un effet déséquilibrant et hypnotique" sur son esprit. Le jury inclina à en convenir : "Le défunt s'est donné la mort alors qu'il traversait un état de confusion mentale produit par la lecture d'une littérature à sensation ".
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Au début de l'été, Isabella raconte dans son journal...
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L’appétit charnel a pour siège le cervelet, situé à la base du cerveau ; quand il est excité et non assouvi, cet organe peut, en certaines circonstances, croître en volume au point de perturber différentes fonctions et, de ce fait, induire de l’hypocondrie, des convulsions, de l’hystérie, voire la folie.
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Malgré l’élévation de sentiment, on ne peut se méprendre sur le désir physique qu’éprouve cette femme pour cet homme : « Combien délicieusement, sur ces lèvres closes et viriles / Fermeté et amour exercent ensemble leur empire ! / Je vois ta forme, faite de force et de courage. / Ton regard avec toute son énergie innée !
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Un meurtre tel que celui-ci pouvait révéler ce qui avait pris forme à l'intérieur du foyer claquemuré de la classe moyenne. Il apparaissait que la famille cloîtrée, tant vantée par la société victorienne, pouvait entretenir un refoulement nocif et nauséabond des affects, un miasme tant sexuel qu'émotionnel. Peut-être l'intimité était-elle une source du péché, la condition qui amenait le doux tableau domestique à pourrir de l'intérieur. Plus le foyer était clos, plus son univers intérieur était susceptible de se corrompre.
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Beaucoup d'observateurs percevaient une horreur atavique sous la morne uniformité de l'East London. « De même qu'il est une Afrique très noire, n'existe-t-il pas une Angleterre des plus noires ? s'interrogeait William Booth, prêcheur méthodiste qui fonda l'Armée du Salut. Si elles pouvaient parler, les rues glaciales de Londres raconteraient des tragédies aussi atroces, des déchéances aussi absolues, des viols aussi odieux que si nous étions au cœur de l'Afrique ; sauf que l'épouvantable dégradation y est cachée, comme on dissimule un cadavre, sous les artifices de la civilisation moderne. »Tout se passait comme si, de façon perverse, un environnement technologique avancé ramenait les gens à leurs origines bestiales, usines et machines produisant des crétins et des monstres.
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Elle s’accommode à contrecœur de la discrétion et de la réserve qu’on attend d’elle.
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Mon esprit est un chaos où s’enchevêtrent le bien et le mal. Je suis lasse de moi-même et ne puis cependant mourir.
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Les livres que lisent un homme ou une femme sont moins la construction de leur personnalité que son expression.
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Au milieu des années 1890, la vogue des petits romans à sensation, les penny dreadfuls (comme les nommait la presse) ou penny bloods (terme employé par les marchands de journaux et les écoliers) était un motif d'inquiétude générale . "Des tonnes de cette ordure sont vomies chaque jour par Fleet Street "(rue où se trouvait le siège de beaucoup des grands journaux londoniens), observait le Motherwell Times en 1895," et ingérées par ceux dont les aptitudes mentales sont au niveau de l'aliment dont ils ont un besoin maladif". Plus d'un million de périodiques destinés aux jeunes garçons se vendaient chaque semaine, en majeure partie à des enfants des classes laborieuses qui avaient appris à lire dans les écoles primaires publiques créées au cours des deux précédentes décennies.
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En dépit du passage de la loi sur l’enfance, qui permettait de poursuivre un parent pour négligence ou cruauté et même d’ôter un enfant à sa famille, nombre de magistrats se montraient réticents à intervenir sur de telles questions. Les châtiments corporels étaient chose courante et l’opinion générale restait que l’autorité d’un parent sur son enfant était quasi sacro-sainte.
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La personne qui avait assassiné, mutilé et dégradé Saville Kent devait être terriblement dérangée et possédée de sentiments d'une force anormale ; pourtant, en restant jusque là dans l'ombre, cette personne avait fait montre d'une étonnante maîtrise de soi.
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