AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Laird Hunt (90)


Il régnait, dansant sur la moindre brise qui soufflait dans notre direction, une puanteur digne d'un vieux livre de contes. Des hommes portant sur eux leur propre brise ignoble circulaient dans tous les sens.
Commenter  J’apprécie          250
Il [le colonel] avait l'air un peu plus gris et majestueux que ce matin passé ensemble dans les bois, mais sans doute était-ce le gris majestueux de l'après-midi qui se posait sur lui. Le climat peut faire toutes sortes de choses à un homme. Le faire ressembler à une braise calcinée, à une colonne de glace ou à un tas de pudding au tapioca trop longtemps laissé au soleil.
Commenter  J’apprécie          230
J'étais plus d'une fois, sortie debout de la bataille, aussi avais-je une idée assez précise de ce qui gisait à côté de moi cette nuit-là, à griffer l'air. Les fantômes de ceux qui venaient de mourir et qui d'en haut se riaient de ce qui jonchait le sol, tailladé, brûlé, brisé et pourtant toujours conscient.
Commenter  J’apprécie          160
"Et vous, qu'est-ce qui vous surprend, soldat? me demanda-t-il.
- Mon colonel?
- Je vous ai demandé ce qui, dans ce vaste monde de guerre et de tonnerre, vous surprend."
La réponse me vint très vite, mais je réfléchis quand même une longue minute ou deux avant de la donner.
"Tout, mon colonel."
Commenter  J’apprécie          160
Dans le rêve que j'en fais, il n'y a pas de lune et pas d'étoiles, et je suis perdue dans une foule qui porte des torches pour enflammer le monde. La voix de ma mère et je ne peux pas l'atteindre. La voix de ma mère plus loin, ou moi plus loin d'elle, tandis que la foule s'approche inexorablement. Ils se changent en géants et mes coups s'abattent en pluie sur leurs jambes de géants.
"Constance", me lance ma mère dans mon rêve. Sa voix est aussi mince qu'un bout de papier prêt à s'enflammer au contact d'une torche. "Constance, viens, monte à côté de moi". Mais dans mon rêve, je tourne le dos à ma mère et je m'enfuis.
Commenter  J’apprécie          140
Voilà qui donnait à réfléchir. La possibilité de tirer sur un homme qui vous regarde et que vous regardez mais sans jamais voir son visage.
Commenter  J’apprécie          140
De loin, l'abri, avec sa porte qui baillait, à moitié dégondée, semblait ouvrir sur des ténèbres capables, si vous y regardiez de trop près, de vous conduire jusqu'en des profondeurs d'où vous ne pourriez ressortir qu'au prix d'une âpre lutte.
Commenter  J’apprécie          130
J'étais forte, lui pas, c'est donc moi qui partis au combat pour défendre la République.
Commenter  J’apprécie          120
"Je m'en vais demain et peut-être pour toujours, mère", dis-je.
Je le sais, répondit-elle.
"Je m'en vais, mère."
Je le sais.
"Je m'en vais d'ici."
Pour toujours ?
"N'est-ce pas ce que j'ai dit ?"
Tu as dit peut-être. C'est seulement si tu ne rentres pas que c'est pour toujours.
Commenter  J’apprécie          110
« Tu ferais mieux de te mettre en route parce que je ne supporte plus de te voir alors que tu n'es déjà plus là, dit-il quand je m'approchai.
- Je ne suis pas encore partie, mon mari, dis-je.
- Constance est partie. »
Ses yeux étaient perdus dans le lointain, comme si son regard avait plus de mille kilomètres à traverser pour me trouver, alors même que je me tenais juste à côté de lui.
« Je suis là, chuchotai-je, me penchant tout près.
- Allez, ouste, à la guerre, Ash Thompson. »
Il dit : « Et moi je resterai là en gardien de notre absence de vie et de notre famille avortée.
- Mon mari.
- Allez, Ash, va-t'en maintenant. »
Commenter  J’apprécie          110
Le Klan était aussi bon, aussi américain qu'un gâteau aux pêches tout frais, et il serait fier, poursuivit Bud tandis que je continuais à renifler bruyamment, que l'un de ses membres les accompagne au lynchage, lui et ses amis, dans un chariot volé å un fleur de maïs.
Commenter  J’apprécie          100
Il ne se passa pas grand-chose de plus lors de cette visite de ma mère et de mon père. Le matin de leur départ, pendant qu'ils se préparaient, je leur dis que j'étais navrée de les voir s'en aller, et que j'espérais que mon mari et moi pourrions leur rendre un de ces jours la délicate politesse qu'ils nous avaient faite. Mon père était près de moi quand je dis ces mots et il se tourna pour me dire que lui n'était pas navré. Que tout ce qu'il voyait dans cette superbe propriété, avec ses champs, ses demeures et ses porcs, était sombre, et qu'il y en avait encore à venir. Que je n'aurais jamais dû les quitter, qu'il n'y était pas pour rien, mais que, maintenant que c'était fait, je ne pourrais jamais plus revenir. Qu'il y avait des choses dans ce monde et dans l'autre qui commençaient sans qu'on pût jamais les arrêter.
Commenter  J’apprécie          100
Celui qui peut dire de quel feu il brûle ne brûle que d’un petit feu.
Commenter  J’apprécie          90
L'homme était si répugnant qu'on eût dit qu'il s'était roulé dans du saindoux avant de piquer un long roupillon sous la queue d'une vache malade.
Commenter  J’apprécie          90
On ne peut rien trouver dans la terre qui vous rapproche du passé véritable, mais l'enfant, au crépuscule, tout à sa danse parmi les tiges de blé coupées, sait le faire apparaître.
Commenter  J’apprécie          90
Le bruit d'une armée qui se prépare au sommeil est terrible. Il est à la fois puissant et discret. On ne peut pas aimer quelque chose qui est les deux.
Commenter  J’apprécie          90
"Une sublime et terrible beauté- adorable et terrifiante....."...
1861, John Quitman Moore .DeBow's Review .
Commenter  J’apprécie          90
Ce n'était à faire que de sortir du rang pour ne plus revenir.
Un genre de boue mêlée de brume nous vou fait le visage.Nous étions des objets non identifiés qui avançaient avec des baïonnettes
Commenter  J’apprécie          90
Ma mère avait un voyage en train une fois et je lui avais dit que je voulais voyager comme elle. Filer à travers la campagne, flotter le long des eaux infinies en bateau. Je voulais, lui disais-je, m'allonger sous les étoiles et humer l'odeur d'autres brises. Boire à d'autres sources, éprouver d'autres chaleurs. Me tenir debout avec mes camarades sur les ruines des idées d'antan. Aller en avant avec un millier d'autres. Planter le talon, durcir mon regard et ne pas m'enfuir.
Commenter  J’apprécie          80
La terre sous mon corps semblait lourde. Comme si elle pouvait se mettre à chuchoter. Chuchoter quelque secret. Je m’endormis et rêvait que le monde était arrivé à sa fin.
Commenter  J’apprécie          70



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Laird Hunt (515)Voir plus


{* *}