Lauren Weisberger

Les rides , c'était inévitable - le calendrier du circuit semblait littéralement suivre le soleil autour du globe pendant onze mois sur douze -, mais Charlie avait aussi lu quelque part que soixante-dix pour cent des athlètes professionnels s'entrainant en extérieur développaient un cancer de la peau passé la cinquantaine .

C'était de ça que rêvait la gamine de treize ans qui gagnait tous les tournois auxquels elle participait ? Qui à force de persévérance et de détermination , pulvérisait toutes ses adversaires comme une putain de tondeuse à gazon ? D'être la 23° joueuse mondiale ?

Un peu comme, lorsque j'avais découvert la Suisse, j'avais trouvé que ce pays ressemblait à sa reproduction outrée de Disneyworld.

(...) Donatella Versace stridente. Avec son visage généreusement tartiné de maquillage et ses vêtements phénoménalement moulants, on aurait dit sa propre caricature. (...) Donateur ressemblait plus à son personnage de Saturday Night Live qu'à elle-même.

Toi et ta maudite âme charitable. Toujours à faire le bien et à répandre la bonne parole partout où tu passes. Si je ne t'aimais pas autant, je te haïrais (...).

Les joueurs de tennis sont superstitieux. On porte les mêmes sous-vêtements à chaque match. On mange toujours les mêmes choses, jour après jour. On ne se sépare jamais de nos amulettes et de nos porte-bonheur, on récite des prières, des mantras, on est prêts à je ne sais quelles folies pour tenter de convaincre celui qui nous écoute là-haut, quel qu’il soit – s’il vous plaît, aidez-moi à gagner ce point, ce jeu, ce set, ce match, ce tournoi, ce serait tellement génial, et je serais tellement reconnaissante !

Pendant les trois minutes de pause au changement de côté, elle but quelques petites gorgées d’eau, posément. Cette parcimonie exigeait une vraie discipline mentale car son corps en réclamait davantage.

C’était agréable d’être un peu sale de temps en temps, tout comme c’était agréable de dormir la fenêtre ouverte sur les bruits de la nuit, avec une moustiquaire et une bougie pour seule compagnie. Il y avait quelque chose à la fois de paisible, de sexy et d’excitant à faire cela, et en plus, il était bien plus facile d’accepter ces choses plutôt que de sans cesse les combattre.

J’ai l’impression d’avoir quatorze ans, et de rentrer après l'heure autorisée en espérant que ma mère ne s’en rendrait pas compte...

Naturellement mon sentiment de bien-être a disparu à la seconde où nous sommes arrivés à Hanoi et où une multitude de gens nous sont tombés dessus pendant que nous cherchions un restaurant qui servait de l’eau en bouteille. Les Italiens n’avaient pas encore arrêté de s’embrasser suffisamment longtemps pour participer à la conversation. Quant aux deux Australiennes d’âge mûr, elles semblaient tellement épuisées et dans un sale état que je relativisais la fatigue due au décalage horaire et la douleur qui irradiait mes bras et mes épaules à cause du canoë.

I read it [the mail] twice more just to make sure I hadn’t missed any implied « I love yous » or « I miss yous » or anything that would indicate that my absence provoked more in him than simply needing to schedule the maid more often. But nothing. Instinct dictated that crying was in order but, oddly, the tears didn’t come.

Hi, all ! Welcome to Hanoi ! My name’s Claire, but you can all just call me… Claire ! She howled. And horrifyingly, so did everyone else.

« Your boyfriend is called Dee-Dee ? » I say disbelievingly.
« It’s what I call him, says Arabella. I love pet-names. Don’t you ? »
« Well », I say, « For a pet perhaps ».

C'est agréable de retrouver Andréa 10 ans plus tard.

On retrouve les mêmes ingrédients qui font le sel du "Diable s'habille en Prada",
Vêtements, luxe, boyfriends, tribulations des héroînes, etc.
On passe un bon moment surtout que les pages sont truffées de détails et que l'histoire avance pas à pas, peut être même un peu trop lentement.
On finit par arriver à bon port vers la fin du livre et j'ai trouvé dommage d'en avoir passé par quelques longueurs narratives et répétions concernant les états d'âme d'Andréa, même si ça ressemble à n'importe quel cheminement psychologique d'humain normalement constitué!
J'ai regretté aussi que le personnage d'Andréa n'est pas plus mûri alors qu'il s'est passé 10 ans.

C'etait l'une des répliques préférées de Max. Leur rencontre - elle était écrite. Le succès de son magazine- écrit aussi. Leur mariage- de même. Et maintenant, le bébé.

Andy inspira et s'assit sur le rebord de la baignoire.
_ Si elle n'était qu'un tyran, Max, tu as raison, je saurais le gérer.
Mais elle est pire que ça.
Et presque plus difficile à manoeuvrer. Elle est obnubilée par son propre intérêt, et prête à piétiner tout et tout le monde pour le servir.
Ses assistantes, ses rédactrices, ses soi-disant amis - parce que je ne crois pas qu'elle ait de vrais amis, seulement des connaissances dont elle a besoin socialement, ou dont elle peut tirer des bénéfices -, tous ces gens ne sont que des figurants dans l'espèce de réalité virtuelle qui lui sert de vie, et où le seul objectif est de lui assurer la victoire. A n'importe quel prix. Que tu sois un créateur, le P.D.G. d'Elias-Clark ou la rédac' chef du Runway italien, si tu arrives en retard à un déjeuner avec Miranda Priestly, elle ne t'engueulera pas, elle ne te fera pas une leçon de courtoisie, non, elle passera simplement sa commande au moment précis où elle est prête, que tu sois arrivé ou pas, et lorsqu'elle aura terminé, elle partira.
Tu étais en retard parce que ton gamin est malade ? Que ton taxi a eu un accident ? Elle s'en fiche éperdument. Est-ce qu'elle a des scrupules à sonner son chauffeur au moment où ton potage arrive ? Pas le moindre. Parce que tu n'es rien pour elle. Elle ne respecte pas les mêmes règles sociales que toi et moi. Elle a découvert il y a longtemps que le moyen le plus rapide pour arriver à ses fins consistait généralement à humilier, critiquer, rabaisser ou intimider les gens afin qu'ils exécutent ses désirs.
Dans les rares occasions où ça ne marche pas - comme par exemple lorsque nous refusons de lui vendre The Plunge -, elle se jette dans une offensive de charme tous azimuts : cadeaux extravagants, coups de fil pleins de sollicitude, invitations convoitées. Ce qui est, naturellement, juste une autre manière de manipuler les figurants.
Max posa le rasoir et se tamponna le visage avec un essuie-mains.
_ Lorsque tu la décris comme ça, on croirait que tu parles d'une sociopathe.
_ Je ne suis pas psy, répondit Andy en haussant les épaules. Mais cette femme est atroce, et je ne noircis pas le tableau.

Elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer Emily assistant à l'une de ces réunions. Sans doute les dévisagerait-elle sans pitié toutes autant qu'elles étaient, ces jeunes mères pas maquillées, claquées de fatigue, couvertes de bave et de caca, réduites à une vie sans douche, sans sexe, sans gym ni sommeil et qui faisaient cercle auteur de leur 'coach de vie' prodigue en histoires dignes d'un camp de boy-scouts.

Je ne voulais rien tant que Duncan revienne, qu'il me jure qu'il m'aimait encore, je voulais m'envoler avec lui dans le soleil couchant, je voulais plus que tout qu'il comprenne qu'il avait fait une horrible erreur, et puis, au moment où ça arrive enfin, la seule chose dont j'ai envie, c'est qu'il se fasse renverser par un bus. Vous trouvez ça normal ?

Soit deux personnes se rapprochent et s'épanouissent ensemble, soit l'étincelle ne produit qu'un feu de paille, et il est temps de rompre.

Mais seul son père, d'un simple regard ou commentaire désinvolte, pouvait lui donner le sentiment d'être brillante ou idiote, superbe ou monstrueusement laide, bénie des dieux ou misérable.