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Citations de Laurent Binet (622)


La sémiologie est un truc très étrange.
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La politique, ouais, ouais, on verra ça.
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« Il y a des interprètes partout. Chacun parle sa langue même s’il connaît un peu la langue de l’autre. Les ruses de l’interprète ont un champ très ouvert et il n’oublie pas ses intérêts. »

Derrida
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Si vous observez la conduite des hommes, vous verrez que tous les plus riches et les plus puissants n'ont réussi que par la fraude ou par la force ; vous verrez qu'ils cachent ensuite la turpitude de leur conquête sous le nom de gain, légitimant ce qu'ils ont usurpé par la tromperie ou la violence.
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Le moine Savonarole n'avait pas seulement tué la beauté en intimant à Botticelli de brûler ses toiles. Il avait épuisé le goût de l'idéal en réduisant l'idéalisme à son fanatisme borné.
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Si vous observez la conduite des hommes, vous verrez que tous les plus riches et les plus puissants n'ont réussi que par la fraude ou par la force ; vous verrez qu'ils cachent ensuite la turpitude de leur conquête sous le nom de gain, légitimant ce qu'ils ont usurpé par la tromperie ou la violence.
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Dieu, Madame, doit vous aimer beaucoup puisqu'il m'a mis sur votre chemin.
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132. Giorgio Vasari à Michel-Ange Buonarroti
Florence, 2 mai 1557

Et c'est à ce moment qu'il advint ce phénomène surnaturel : l'homme qui me menaçait, la pièce tout autour de lui, les cartons, les murs, les toiles, les châssis, les chevalets, les taches de peinture maculant le sol, le garde mort au premier plan, celui mort à l'arrière-plan, le Bacchiacca agonisant (je n'entendais plus ses râles, ni aucun autre son), tout m'apparut comme un tableau parfaitement composé. Mais ce n'est pas tout : je vis des lignes se dessiner dans l'espace, formant une grille parfaitement géométrique, et je reconnus le schéma d'Alberti, sa pyramide de rayons convergeant vers un point unique. C'étaient les lois de la perspective qui prenaient corps devant moi, aussi nettes que si je les avais moi-même tracées à la règle ; je touchais la surface des choses, car ce n'était plus le monde réel que je voyais dans sa profondeur, ou plutôt si !
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Je suis comme Eurydice qui marche derrière Orphée, je place mes pas dans ceux de Jacopo, je le suis comme son ombre, et cependant je reste à la merci de son génie. Quand je peins après lui, quand je pose mon pinceau sur le mur, je note à peine autour de moi la présence des gêneurs qui viennent voir son travail et le mien. Je suis seul avec Jacopo. Je dois sentir comme lui, voir comme lui, peindre comme lui, penser comme lui. Je dois adopter son langage. Ma voix doit se confondre avec la sienne. Je dois me couler dans son âme.
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Ceux qui sont morts sont morts, et il leur est bien égal qu'on leur rende hommage. Mais c'est pour nous, les vivants, que cela signifie quelque chose. La mémoire n'est d'aucune utilité à ceux qu'elle honore, mais elle sert à celui qui s'en sert. Avec elle je me construits, et avec elle je me console.
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Le début d'une guerre ressemble toujours à l'ouverture d'une porte dans une pièce plongée dans l'obscurité. On ne sait jamais ce qui s'y cache.
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Florence, 15 février 1557
C’est un travail bien singulier qui m’a été assigné par l’insondable Providence, en me faisant d’un grand chagrin un grand honneur, en m’enlevant Jacopo d’abord, puis en me chargeant d’achever son œuvre. Dieu veuille que j’en sois digne, mais s’il s’avérait que je n’étais pas à la hauteur de la tâche, ce ne serait certes pas par manque de cœur, ni d’abnégation.
Je n’apprendrai pas au divin Michel-Ange ce que c’est que de se dévouer corps et âme à son art. Cependant, je veux vous faire part d’un sentiment que vous avez oublié peut-être, car jamais, sans doute, depuis l’époque où vous étiez jeune apprenti chez Ghirlandaio, votre génie ne s’est mis au service de celui d’un autre. Or, vous ne croiriez pas l’état tout à la fois d’exaltation et d’angoisse dans lequel me plonge le chantier de San Lorenzo. Lourde est la charge qui m’incombe de finir les fresques de Jacopo. Mais aussi, quelle joie cela me procure de marcher dans ses traces ! Jour après jour, je me pénètre du spectacle de ces murs, son Déluge, son Christ, son Moïse, ses noyés, son bestiaire, je vis au milieu des lions, des girafes et des moutons, je tremble devant la colère de Dieu, je m’enivre avec Noé, je meurs avec les morts, je ressuscite avec les élus, je monte dans l’Arche puis je monte au Ciel avec les âmes, et tandis que je m’épuise à chercher toujours le ton juste, mes mains saignent comme celles d’Adam et Ève courbés par le labeur… Suis-je au Ciel ou en Enfer ? Je ne saurais le dire. Je suis comme Eurydice qui marche derrière Orphée, je place mes pas dans ceux de Jacopo, je le suis comme son ombre, et cependant je reste à la merci de son génie.
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On ne combat pas les rats avec un revolver, mais avec du poison et des gaz.
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Tract de Marco Moro aux ouvriers de l'Arte dei Medici et Speziali :
Un spectre hante l'Italie - le spectre des Ciompi !
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Un tableau n’est pas seulement, comme le pensait Alberti, une fenêtre à travers laquelle nous regardons une section du monde visible. Ou bien peut-être n’est-il que cela, en effet, mais alors, n’a-t-on pas déjà là un miracle suffisant pour attester son essence divine ? Nous sommes les fenêtres de Dieu. Voilà ce que nous sommes.
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Il me revient les propos qu’une matrone m’avait dispensés quand je n’étais pas moi-même arrivée à l’âge qui est le vôtre. L’honneur repose uniquement sur l’estime du monde, et c’est pourquoi une femme doit user de tout son talent pour empêcher qu’on débite des histoires sur son compte : l’honneur, en effet, ne consiste pas à faire ou ne pas faire mais à donner de soi une idée avantageuse ou non. Péchez si vous ne pouvez résister, mais que la bonne réputation vous reste.
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En effet, qu’y a-t-il de plus horrible que de peindre à fresque ? On passe la journée le cou tordu, la tête à l’envers, dix ou quinze pieds au-dessus du sol, à manier le pinceau comme on peut avant que l’enduit ait séché, sans quoi il faut tout recommencer.
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Car voir, c’est penser. Le spectateur aussi doit mériter son tableau.
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Après tout, il n'y a qu'une seule chose noble ici-bas, et c'est le dessin. L'homme, lui, n'est qu'une tache qui pâlit sur un mur.
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Michel-Ange Buonarroti : « A Rome, je crains chaque jour pour ma Sixtine et j'en viens à me demander si je ne dois pas laisser le pauvre Volterra voiler mes nus, comme un moindre mal, pour ne pas risquer la destruction du tout. En réalité, j'en suis même à souhaiter ma propre mort, pour ne pas voir ce qu'il adviendra de mon œuvre, car je n'ai plus guère de doute sur le fait qu'elle ne me survivra pas longtemps ».
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