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Citations de Laurent Binet (620)


"Pauvres petits penseurs français enfermés dans votre vision d'un monde qui se réduit à la sphère de l'intime la plus mesquine, la plus convenue, la plus platement égocentrée. Sans énigme, sans mystère, la mère, mère de toutes les réponses. Le XXe siècle nous a débarrassés de Dieu et nous a mis la mère à la place. Super affaire."
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Mitterrand essaye de faire une grimace de dégoût, mais en fait cela ne change rien à son expression habituelle.
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Simon Herzog, comme le font tous les littéraires du monde quand ils arrivent chez quelqu'un, même lorsqu'ils ne sont pas expressément venus pour ça, examine avec curiosité les livres de la bibliothèque (...).
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Selon moi il y a deux grandes approches, la sémiologie et la rhétorique, vous voyez ?

- Si, Si... credo di si, ma... Pouvez-vous expliquer un poco, maestro ?

- Eh bien, c'est très simple. La sémiologie, ça permet de comprendre, d'analyser, de décoder, c'est défensif, c'est Borg. La rhétorique, c'est fait pour persuader, pour convaincre, pour vaincre, c'est offensif, c'est Mc Enroe.

- Ah si. Ma Borg, il gagne, no ?

- Bien sûr ! On peut gagner avec l'une ou l'autre, ce sont juste des s de jeux différents. Avec la sémiologie, on décode la rhétorique de l'adversaire, on saisit ses trucs, et on lui met le nez dedans. La sémio, c'est comme Borg : il suffit de renvoyer la balle une fois de plus que l'adversaire. La rhétorique, c'est des aces, des volées, des accélérations long de ligne, mais la sémio, c'est des retours, des passing-shots, des lobs liftés.

- Et c'est migliore ?

- Euh, non, pas forcément. Mais c'est ma filière, c'est ce que je sais faire, c'est comme ça que je joue. Je ne suis pas un as du barreau ou un prédicateur ou un tribun politique ou un messie ou un vendeur d'aspirateur. Je suis un universitaire, et mon métier c'est d'analyser, de décoder, de critiquer et d'interpréter. C'est mon jeu. Je suis Borg. Je suis Vilas. Je suis José-Luis Clerc. Hum.
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Simon, pensif, demande à Bayard: "c'est quoi, pour toi, le réel?"

Comme Bayard ne comprend évidemment pas où il veut en venir, Simon précise: " Comment tu sais que tu n'es pas dans un roman? Comment tu sais que tu ne vis pas à l'intérieur d'une fiction? Comment tu sais que tu es réel?"

Bayard considère Simon avec une curiosité sincère et lui répond sur un ton d'indulgence: "T'es con ou quoi? Le réel, c'est ce qu'on vit, c'est tout."

Leur vaporeto arrive et pendant qu'il effectue sa manoeuvre d'accostage, Bayard tapote l'épaule de Simon: "Te pose pas tant de questions, va."
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Il n'y a rien de plus certain que la perspective, rien de plus essentiel, ni rien de plus éternel. C'est elle, et elle seule, plus que toutes les batailles et tous les poèmes et tous les traités de Machiavel ou de Castiglione, qui a rendu notre Toscane immortelle, qui a fait qu'on parlera de nous dans les siècles des siècles, de la Chine aux Amériques.
De Giorgio Vasari à Michel-Ange Buonarrotti - 132
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Que m'importent vos histoires de banquets, de joueurs de flûte, de vieillards aux oubliettes ou d'épouse réformée ? Le mari peut bien manger sa femme en ragoût si ça lui chante ! la peste soit de cette famille ! Le duc d'este et son fils vous ont semblé dégénérés ? La belle affaire. Êtes-vous donc le seul à ignorer que la mère du Duc était Lucrèce la putain, fille du Borgia ?
Giorgio Vasari à Vincenzi Borghini . 113
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(...) ce n'est pas pécher que de pécher en silence.
Marie de Medicis, reine de France, à Maria de Medicis. 67
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Vous savez bien que ce ne sont pas tant les hommes qui changent leurs goûts que la politique qui change les hommes.
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Nous, femmes, sommes les pièces qu'on déplace sur l'echiquier des empires, et si nous ne sommes pas sans valeur, assurément nous ne sommes pas libres de nos mouvements.
Catherine de Medicis, reine de France, à Maria de Médicis. 43
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Du matin au soir, toute la ville y défile et, la nuit, mille hommes montent la garde. Je pourrais arguer de l'effervescence due aux préparatifs du Carnaval, mais je ne veux pas vous tromper : la Seigneurie est en travaux depuis quinze ans et rien ne laisse penser que ces travaux finiront un jour, chantier éternel que nous devons à Vasari, la putain du Duc, qui passe pour travailler vite mais qui sait très bien rallonger ses commandes pour faire pleuvoir les ducats sur sa petite face de rat.
Benvenuto Céline à Pietro Stozzi, maréchal de France. 40
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Oh, quand c'est Michel-Ange qui empilait les corps nus, arrêtez-moi si je me trompe, mais, jusqu'à preuve du contraire, vous trouviez cela merveilleux. Je sais bien que les temps changent, mais on n'est pas obligés de changer avec eux.
Vincent Borghini à Giorgio Vasari.
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J'avoue que je ne comprends pas pourquoi Jacomo a placé sous les pieds du Christ Dieu le Père créant Adam et Eve. Je m'étonne aussi qu'il n'ait varié ni ses têtes ni sa couleur, et je lui reprocherais encore de n'avoir tenu aucun compte de la perspective.
Vasari à Michel-Ange
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Mon histoire est trouée comme un roman, mais dans un roman ordinaire, c'est le romancier qui décide de l'emplacement des trous, droit qui m'est refusé parce que je suis l'esclave de mes scrupules.
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Le sport, c'est quand même une belle saloperie fasciste.
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La vie n'est pas un roman.
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La vie n’est pas un roman.
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Cervantès l'entendit citer Horace, pour mettre en garde le Grec : "Le sage doit recevoir le nom d'insensé, le juste celui d'injuste s'ils vont trop loin, même dans leur effort pour atteindre la vertu".
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4. « Puis, un matin, la silhouette de Baracoa, capitale cubaine et carrefour des deux mondes, se découpa dans l'horizon. C'était une ville de palais, de palmiers et de cases en terre, où les chiens parlaient aux perroquets, où les riches marchands venaient vendre leurs esclaves et faire boire leur vin, où l'odeur de fruits inconnus parfumait les rues, où les nobles taïnos chevauchaient nus leurs pur-sang de Chili, arborant pour seules parures des colliers de perles rouges à dix-huit rangées et des bracelets en écaille de crocodile, où les mendiants eux-mêmes semblaient d'antiques rois déchus, avec des masques et des miroirs de cuivre et d'or sur la tête, où les magasins dégorgeaient tellement de marchandises que, le soir venu, des lézards à crête s'aventuraient dans les rues en quête de caisses à éventrer. On y parlait toutes les langues, on y aimait toutes les femmes, on y priait tous les dieux. » (pp. 377-378)
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3. « Florence ! Voici ceux qui veulent ta perte ! dit-elle en montrant les corps qui se balançaient. Regarde leur visage : c'est celui de la trahison. Regarde leurs beaux vêtements : c'est le prix de ta sueur et de ton sang. Que voulaient-ils, ces traîtres ? Quitter l'Empire. Pourquoi ? Pour exercer librement leur tyrannie sur le peuple. Songe bien, Florence, que renoncer à l'Empire, c'esr renoncer à ses lois. Veux-tu revenir aux temps anciens, quand une poignée de familles suçait ta moelle ? Veux-tu le retour de ces ennemis du peuple ? Veux-tu la fin des magasins publics ? Où prendras-tu ton pain à la prochaine disette ? Où étaient-ils, ces traîtres, aux temps de la peste ? Où étaient leurs hospices pour tes malades ? Qu'ont-ils jamais fait pour tes vieillards et tes enfants ? Prends garde, Florence, à ne pas te laisser griser par les mots creux de ces mangeurs de chair humaine. » (p. 327)
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